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Mon amie Colette Muyard écrit des poèmes aux mots merveilleusement imagés et tendres je vous offre un extrait de "Mélancolère" son dernier recueil que mon esquisse accompagne modestement
"Quand l'infini des plages
me faisait le coeur blond
l'espérance bleu-pâle
et l'avenir immense "
Il soupesa son revolver pendant un bon moment tout en remarquant que, somme toute, il n’était pas bien lourd et cependant…Il en estima le poids soigneusement
….C’était bien une arme, une arme à feu qu’il détenait sans permis
« La où croisent les rayons qui naissent de l’ardeur »
« Vos yeux Béatrice sont le repos du désiré
« Ma Dame donna l’aile à ma volonté »
« Je la regardais comme l’œil du chasseur suit le vol de faucon »
Il resta deux bonnes heures à se perdre, ce complaire dans « La Divine comédie » Il savoura cette joie solitaire Quel besoin de partager ses sentiments ? Foutaise que cela ! La communion des âmes… Les autres ? L’Autre dans le regard du quel je me reconnais… L’Autre n’était qu’un fieffé menteur qui ne lisait les livres par kilo « Vous avez aimé untel ? Allez ! Moi, je ne l’ai jamais lu. Vous avez-vu le volume ? Gros hein ? Il parlait d’un livre par vantardise, lisait un livre comme on lit une sténographie alors que lui, parcourait, voyageait entre les pages, sautait un passage, comme on saute un ruisseau. Se baignait dans tel chapitre qu’il relisait mainte fois; un autre qu’il soulignait avec grande joie, profonde émotion ou émerveillement, c’était selon Il conversait avec un livre.
On ne sait jamais si Dante s’adresse à Béatrice, à Marie, à Dieu se dit-il soudain changeant brusquement le cours de sa pensée
C’est astucieusement bien ficelé pour parler de sa libido. Quoi de plus délicieux que de boire les larmes du Seigneur.
Le voici devant sa bibliothèque placard Les livres était dans un placard, à cause de son allergie à la poussière Il ne possédait, u demeurant, pas une bibliothèque à proprement parlé mais un fatras de livres qu’il connaissait un à un.
« Cha0grin d’amour de Jean Edern Hallier « Impossible de parler de ce livre avec âme qui vive ; à croire qu’il ne s’entoure que d’imbéciles Dès qu’il prononce « Chagrin d’amour » Ne dure qu’un instant… La vieille rengaine avait la peau dure ! Il citait Edern Hallier! Tu parles d’un emmerdeur ! Hier soir, chez Pivot….. Sur le livre, pas un mot Ils n’avaient jamais lu une ligne de l’emmerdeur.
Tout en songeant à cela il s’habilla pour faire ce qu’on attend de lui : Sortir, sourire, voire rire, parler, tandis qu’il a l’impression de s’évanouir au-dedans. Il se rêve, se voit en bordure de la raison, de cette réalité qui lui pèse tous les jours un peu plus Le vide est lourd à porter. Avec l’âge, on perd de plus en plus les êtres qui nous sont chers
L’après midi
Il reprit avec délectation sa lecture son manuscrit qu’il corrigeait pour se donner bonne conscience en fait, il se réécrivait se ré-aimait pour la dernière fois il faisait le point. C’est le cas de le dire
12 février ! Un an déjà, un an seulement. Il y était retourné mais seul cette fois dans cet établissement. Leur table était libre Deux théières deux tasses, un cendrier plein. La table, leur table. La chaise, sa chaise. Il notait ces détails tout en constatant qu’il n’aimait pas le thé 12 février, un an déjà, un an seulement qu’il passe et repasse, chaque semaine, devant cette table. Leur table Comment faire son deuil dans de ces conditions ? Au demeurant il ne désirait nullement faire son deuil ; Se muter, oui Se transformer, certes. Renoncer ? Jamais. Il ne suffit pas de clamer : Je te veux, viens. Je ne te veux plus, casse toi.
Les souvenirs lui reviennent à un rythme endiablé en sarabande folle. Le voici proche de l’auto admiration.
Comme j’ai grandement souffert tout de même et, avec quel panache ! Ah ! Ce premier soir du mardi 12 février ! C’était un mardi jour, de scrabble.
Il s’arrêta de lire ; il ne ressentait rien resta songeur. Que d’idioties ! Tout cela pour écrire ces satanées trois cents pages, pour imiter Diderot Rien que cela. Diderot écrivait ses romans en jouant les scènes au fur et à mesure. Il avait fait de même. Jamais dans la vie courante il n’eut toléré la moitié de ce que cette fille lui a fait subir Jamais il n’eut permis que l’on se moqua de lui de la sorte Il alla même jusqu’à créer les rebondissements si, d’aventure, le rythme ralentissait encore qu’avec elle, cela ne se pouvait ; elle parlait tellement et, toujours d’elle ! Son thème favori étant « son viol par son père » Avec quels détails, avec quel soin de précision, avec quelle analyse fine elle décrivait ce viol, pas tout à fait un viol, mais un viol tout de même. Elle le racontait, ce viol, avec quelle souffrance immense !
Il lui avait dit que le 12 février de l’année suivante ce serait la fin de « La Dame en Mauve » Elle savait et jouait l’étonnée pour ne pas changer. Elle était la victime comme à l’accoutumée
Il lui avait dit : Nous allons écrire notre histoire pendant un an. Il avait tenu parole avait terminé ses trois cents pages et… Et puis…. Etait- ce une expérience enrichissante ? Se demanda-t-il ? Certes, presque toutes les personnes qui l’on lue aiment « La Dame en Mauve » Tout le monde s’y reconnaît. Que de fois avait-il perdu le « Nord » en écrivant leur histoire ! Que de bourrasques, de gros vent, de gros sel ? Il se souvient. D’El se racontant sans arrêt et Jeanine et Ma mère et mon fils ; tout devenait dans sa bouche flaubertien, dantesque. Elle était dans l’horreur, le sadisme, magnifique de prestance.
Cher Magnum silencieux Son amour de jadis Il nota en rouge
« Ce n’est pas la victoire qui rend l’homme beau c’est le combat. »
Ce qu’il devait être beau alors sublime Il se sourit avec complaisance à cette idée El sa Silencieux, sa Capricieuse qui a toujours confondu attente et abandon, pause et silence, volonté et caprice
Tout cela est bien charmant se dit-il avec un soupir Victime effarouchée, cible de ses harcèlements !
Incroyable qu’il ait pu gober cela. Il se voyait accusé d’harcèlement avec des petits cris ravis « Jamais jaaaamais je n’oserrrrais faire cela affirmait-elle elle ? Non, elle couchait avec son petit papa et criait au viol
En ce moment, dans sa chambre la radio joue la Veuve joyeuse qui implore, elle aussi, de sa belle voix de contre soprano
Ne jouons pas avec le feu car on se brûle toujours un peu
Elle chante, crie, supplie, elle aussi et met en garde
Ne jouuuuuons paaaaas avec le feuuuuuu
Ses pensées, telles des chauves-souris, restent pendues par les pattes dans une obscurité affective des plus profondes
Grande purgation de l’âme il fait table rase de tout émotion ; il hiberne depuis longtemps Rainbow Warri or le voici coulant par le fond Combat naval inégal. Il se revoit renard pris au piège et rongeant sa patte Il se raconte dans le désordre décrit ses silences hachoir, silence tranchoir qui vous coupe les ailes en plein vol. Elle la grande castratrice. Il se souvient des périodes de grande glaciation affective ; à présent, il demeure dans un automne permanent
« La Dame en Mauve » l’emmena sur Pégase Arbrisseau au vent de l’indifférence des autres il se courbe, balance songe à ..Dans pas longtemps, très longtemps, mais, cette préparation lui redonne le courage de survivre
Il fut un vulcanologue de la vie, de sa vie grondante, fumante, tremblante. Hé oui, il voulait les choses, les gens à fond jusqu’à l’ultime. Il désirait des aventures irraisonnées irraisonnables avec un zest d’abandon, un friselis d’audace, un soupçon d’astuce. Il fulminait, fumait à grosses volutes blanches. Il se souvient de ce temps-là, de cet amour-là Il désirait ce qui précisément l’effrayait et tout l’effrayait Il aime la certitude et elle était brouillard Il est roc elle était nuage qui s’enroule. Il disait je veux elle répondait « Je crois » Il disait : A demain elle répondait « On verra bien » Elle était sa piste d’envol, son égérie, moteur de vie Elle le voulait girouette… Du haut de son clocher il grinçait au vent de ses caprices
Tino Rossi succède à Rina Kyty Il entend malgré lui la radio
« La Dame en Mauve » Ses mots se chahutent en lui l’obsède. Il entend, en ce moment précis ses mots-bourreaux, mots cisaillant ses attentes. Temps -Rêve. Temps-Chimère. Temps-Poésie Il découpa ses souvenirs au scalpel tout en demeurant chloroformée.
Il était 10H Il lui fallait sortir, hélas ! En soupirant il remit son revolver dans le tiroir en haut, à droite.
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C’est un drame en prose de Maurice Maeterlinck (Belgique, 1862-1949), publié à Bruxelles chez Paul Lacomblez en 1890, et créé par Lugné-Poe le 11 décembre 1891.
La pièce les Aveugles appartient au "premier théâtre" de Maeterlinck qui n'était initialement pas destiné à la scène, envers laquelle Maeterlinck et les symbolistes émettaient des réserves, affirmant la supériorité du livre sur la représentation. L'année de parution des Aveugles, Maeterlinck écrivait dans la Jeune Belgique: "Quelque chose d'Hamlet est mort pour moi le jour où je l'ai vu mourir sur la scène. La représentation d'un chef-d'oeuvre à l'aide d'éléments accidentels et humains est antinomique. Les Grecs n'ignoraient pas cette antinomie et leurs masques [...] ne servaient qu'à atténuer la présence de l'homme et à soulager le symbole." Maeterlinck fit pourtant confiance à Lugné-Poe qui dirigea, avec Adolphe Retté, la mise en scène des Aveugles. La critique nota favorablement l'impression d'angoisse ressentie par les spectateurs.
Douze aveugles, six femmes et six hommes, attendent "dans une très ancienne forêt septentrionale, d'aspect éternel sous un ciel profondément étoilé", le retour d'un personnage qui ne viendra pas. Conduits par un prêtre, ils constatent soudain sa disparition, alors que l'homme, mort, gît à quelques pas d'eux. Les aveugles tentent de se situer dans l'espace et le temps. Avec minutie, ils parviennent à se localiser les uns par rapport aux autres. Ils font appel à la logique, prennent des points de repère et se rassurent par d'incessantes et lancinantes questions. En même temps que par leurs mots, ils tentent de meubler le silence et leur attente, ils se découvrent mutuellement, et s'aperçoivent qu'au fond ils ont toujours été étrangers les uns aux autres: "On dirait que nous sommes toujours seuls... Il faut voir pour aimer". Des manifestations insolites font peu à peu monter la tension; la crise, préparée par les sourds appels de la nature, éclate lorsqu'ils découvrent le cadavre du prêtre. De vivants, ils sont devenus moribonds. Cependant, même conscients de leur abandon, ils s'accrocheront jusqu'à la fin aux plus infimes espoirs de délivrance.
Maeterlinck nous montre des êtres qui prennent peu à peu connaissance de leur sort. La pièce s'ouvre au moment de leur éveil à la conscience. Toute leur existence antérieure n'a été qu'un long engourdissement où un seul être soulageait leur misère et assurait la cohésion de leur groupe: le prêtre. Sa disparition déclenche le mécanisme de l'interrogation (sur soi, sur les autres, sur le monde) et pourtant il est trop tard. Leurs désirs de se rapprocher et de se découvrir sont inutiles. Les aveugles représentent l'humanité tout entière, hésitante, anxieuse, ignorante de sa condition et qui attend pour guider ses pas un secours étranger: religion, superstition, philosophie.
Le théâtre de Maeterlinck est un théâtre du silence et de la fixité où les personnages figés évoluent, telles des ombres, dans un décor glacé et mystérieux. On verra, a posteriori, Maurice Maeterlinck comme le premier théoricien et praticien de l'antithéâtre ou théâtre de l'absurde.
C’st une féerie en cinq actes et dix tableaux en prose de Maurice Maeterlinck (Belgique, 1862-1949), créée dans une mise en scène de Stanislavski en septembre 1909 à Moscou au théâtre d'Art, et publiée à Paris chez Fasquelle en 1909. La pièce fut remaniée à la suite de la représentation à Paris au théâtre Réjane le 2 mars 1911, et portée à six actes et douze tableaux.
La vieille fée Bérylune est à la recherche de l'Oiseau bleu pour sa petite fille malade. Elle charge Tyltyl et Mytyl, les enfants du bûcheron, de trouver l'oiseau; pour cela il leur faudra emporter le chapeau vert orné d'un gros diamant qui permet de voir l'âme de toute chose. Autour des enfants la cabane se transforme en palais tandis que l'âme du Pain, du Sucre, de la Lumière, du Chien, de la Chatte, du Lait, du Feu, de l'Eau leur apparaît (tableau 1). Au palais de Bérylune, les âmes tiennent conseil: la fée a annoncé que la fin de la quête de l'Oiseau bleu marquera la fin de leur vie. La Chatte veut empêcher les enfants de trouver l'Oiseau, mais le Chien qui vénère l'homme comme un dieu s'oppose à cette désobéissance (tableau 2). Tyltyl et Mytyl s'arrêtent au pays du Souvenir pour voir leurs grands-parents qui vivent dans un univers en tout point semblable à celui qui était le leur sur terre (tableau 3). La Chatte, traîtresse, prévient la reine de la Nuit de l'arrivée des enfants. L'Oiseau bleu, le vrai, le seul qui puisse vivre à la clarté du jour, se cacherait dans le palais de la Nuit parmi les oiseaux bleus des songes. Malgré la Nuit et la Chatte, les enfants découvrent les oiseaux mais ne savent reconnaître celui qui vit à la lumière du jour (tableau 4). Dans la forêt, l'Oiseau bleu est perché sur l'épaule du chêne mais celui-ci ne veut pas prendre la responsabilité de livrer aux hommes "le grand secret des choses et du bonheur"; aussi convoque-t-il les âmes des animaux pour une assemblée. Tous décident qu'il faut se débarrasser des enfants. L'arrivée de la Lumière sauve Tyltyl, Mytyl et le Chien leur allié (tableau 5). Un mot de la fée Bérylune informe la Lumière que l'Oiseau bleu se trouve dans un cimetière. Il faut faire sortir les âmes des tombes (tableau 6). + minuit, Tyltyl tourne le diamant et de toutes les tombes béantes monte une floraison blanche et virginale qui transforme le cimetière en un jardin féerique (tableau 7). Dans les jardins enchantés se trouvent réunis sous la garde du Destin toutes les Joies et tous les Bonheurs des Hommes. Le Chien, le Pain et le Sucre accompagnent les enfants et la Lumière (tableau 8). Les gros Bonheurs, vulgaires et obèses, se vautrent dans la ripaille tandis que les petits Bonheurs chantent, dansent et que les grandes Joies acclament l'arrivée de la Lumière (tableau 9). Au royaume de l'Avenir vivent les enfants à naître qui attendent leur tour pour descendre sur terre (tableau 10). Tyltyl et Mytyl sont de retour chez eux mais sans l'Oiseau bleu. Ils prennent congé de leurs amies les âmes qui les ont accompagnés pendant leur long voyage (tableau 11). Lorsqu'ils racontent leurs aventures, la mère Tyl les croit malades. Dans la cage, la tourterelle est devenue bleue: "Mais c'est l'Oiseau bleu que nous avons cherché!... Nous sommes allés si loin et il était ici!" La voisine emporte l'oiseau pour sa petite fille malade qui recouvre la santé mais la tourterelle s'échappe. "Si quelqu'un le retrouve, voudrait-il nous le rendre? Nous en avons besoin pour être heureux plus tard", conclut Tyltyl (tableau 12).
En 1905, Maeterlinck commença la rédaction d'un conte de Noël à la demande d'un journal; de fil en aiguille, sa pièce de théâtre la plus célèbre (avec Pelléas et Mélisande) et la plus populaire prit forme. Avec cette oeuvre de plaisir, Maeterlinck se défait du pessimisme et de la langueur pour créer un univers léger, de magie et de rêve. Tous les grands thèmes de sa seconde période sont contenus dans une féerie dont la symbolique est tissée d'innocentes paraboles sans ésotérisme ni mystère.
L'Oiseau bleu est la pièce la plus jeune, la plus familière de Maeterlinck et sans doute celle qui lui procura le plus vif bonheur d'écriture. La quête de l'Oiseau bleu tient lieu de fil directeur à des scènes de fantaisie aux décors lumineux, pleins de couleurs et de poésie. Le récit prend l'allure d'un songe enfantin dans lequel l'auteur réussit à rendre sensibles des abstractions, des sentiments; cette quête de l'oiseau qui détient le secret du monde, c'est-à-dire le bonheur, marque l'inutilité d'aller chercher ailleurs ce que l'on a à portée de main. En s'adressant aux enfants, les seuls à savoir reconnaître que le bonheur est dans la maison, Maeterlinck parle aux adultes et leur montre que le monde du visible est trompeur. L'homme doit apprendre à éduquer son imaginaire, à retrouver son esprit d'enfance pour accéder au monde spirituel.
Maeterlinck a écrit une suite à l'Oiseau bleu, « les Fiançailles », pièce parue en 1922, dans laquelle il fait de Tyltyl un adolescent de seize ans à la recherche de l'amour. Cette nouvelle féerie, simple variation sur les thèmes de l'Oiseau bleu, eut un retentissement plus limité.
Regardes le merveilleux film avec Shirley Temple:
495 lettres encore 495 lettres seulement et puis… couic
Il faut que je nettoie l’éjecteur se dit-il en regardant de près son revolver
Il termina PASSIONATA TANGO. Trouva que c’était très très bon. Il adorait les putes, les proxos, le milieu… Il avait toujours aimé cela
5H du matin, son heure. Il aime ce temps de repos, de liberté totale. Il goûte le silence de sa rue encore vide mais déjà la voirie passe au loin et joue les troublions
Pour l’heure il joue une étrange partie surréaliste ; Il mime la vie, sa vie ; il est l’esprit et l’âme emprisonnés. Avant, jadis, il mettait sa plume au service du délicieusement « interdit contes érotico- tico » contes Coquins- Vilains -Pas Permis. Mais si beaux ! Diable ! Il était doué cet homme-là quand il avait des titillements de plume « sado- maso – machin- tapin » Il laissait courir la plume allègrement sur le papier vierge ! Dans ces récits, tout n’est que déclaration, abandon, ondes chaudes qui ouvrent la voie aux torrents des paix profondes
Comme il eut aimé l’avoir près de lui en ce moment 495 lettres encore 495 lettres à peine et il pourra la rejoindre El, son égérie sa clandestine. El sa résistance, son combat, sa ténacité el la grande ésotérique. Sans El rien ne se serait créé.
Écrire à une Ombre, c’est fustiger son imagination, se clamer, se déclamer les réponses désirées. Ecrire et ne rien envoyer le fin du fin, le sommet de la solitude mais, c’est également s’assurer d’éternelles répliques.
Hue ! Hue ! Rossinante ! Tournez, tournez les moulins Tout n’est que vent, tout n'est que mort, redistribution d'atomes le Tout se répand en un jaillissement nouveau re-nouveau renaissance?
Mon ami, vous le voyez il me faut retailler mes rêves aux normes du réel !
Je l’ai guettée, l’arc à la main, la flèche engagée. J’ai attendu l’instant, le moment de la faire pleurer ; J’étais, il est vrai, habité de rêves de vengeance. Ma colère, bonace, montait froide, lente, précise. Je l’attendais avec la patience d’un iroquois. Je voulais viser le point sensible ; j’usais de ruses de sioux
Avec EL on ne peut vivre qu’un stage intensif de renoncement ; de tous les renoncements.
Avec toi c’est la farandole folle des coups de crayons dessinant un espoir ; coups de gomme pour effacer les bavures. Tu laisses entendre, entrevoir, entrapercevoir. Tu es nuance et encore ! Dans les tons pastel. Pourquoi tes silences qui rendent mon imaginaire telle une virgule affolée me fractionnant de plus en PLUS. Je m’éloigne de toi tout feu éteint, le compteur à zéro dans un épais brouillard Je me sens rejeté à Alcatraz où, bagnard de la plume, je grelotte sur mon rocher et me sens nu l’imagination lisse tandis que tous regardent, envient, « La Dame en Mauve » encore manuscrit
D’un regard torpille, la pupille chercheuse il démaillote l’enfant né de la souffrance ; bébé manuscrit laisse voir un « je fragile » qui s’offre sans défense aucune. Un « je » confiant
« Que ce récit est vrai ! Corrosif, vivant et passionné » s’exclament –ils. Je les entends de mon « rocher » Telstar, je reste à l’écoute demeure en attente, dans mon attente
Qu’El soit Ombre, Qu’ El soit Silence, je l’écoute et je perçois. Au Banquet de l’Amour point n’est besoin d’être deux. Sans toi, au calice du Temps, je bois l’oubli.
Boîte de Pandore El jetait le chaud le froid El gentille brusque à la fois. Avec El il était objet jouet, déchet. Il savait pertinemment bien tout cela ; il y pense, à présent, avec indifférence. Les souvenirs palpitent à fleur de mémoire ; vivent mais ne vibrent plus. Il peut recréer se passé néant où la souffrance n’avait pas de seuil il s'habitue au néant, l'éternité appelée mort, il songe à son cœur à El, à son cœur à lui cœur à cœur ils étaient "plain -cœur" dans la vie il est seul et cesse de ramer, le long des flots la barque glisse il fredonne il sourit il est gentil ce garçon-là, il est mort ce garçon là
En ce moment précis, la radio lui balance des grandes orgues avec un jeu majestueux. Il se laisse bercer « l’orgue le porte toujours à une sorte d’état d’âme voisin de la prière »
Il écrivit : « La prière ? Un temps de repos que se donne l’homme pour se différencier de l’animal »
Il lui revient, soudain une pensée de Camus
« Trop de gens grimpent sur la croix pour qu’on les voie de plus loin ! »
Il sourit tout en déposant son revolver dans le tiroir Il avait encore le temps
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Quelle surprise, quelle joie, hier soir, vers minuit, quand je suis rentré, de voir mon flat remis en ordre, nettoyé. Merci, Anya !
Ainsi donc, pour mon anniversaire, mardi prochain, mon intérieur sera dans les dispositions idéales pour accueillir les potes qui me rendront visite, chez moi, pour mes (encore futurs) ... 49 ans.
Quant à la fameuse feuille ... d'Electrabel, me réclamant, dans les douze jours, les 108 euros que je n'ai pas payés, et sur laquelle je ne tombais plus ...
J'arrang'rai le bazar autrement. La s'maine prochaine, de toute façon, je ne travaille pas. Je peux toujours passer lundi matin dans un bureau de poste, vérifier par a plus b que les 108 euros ont été versés. Je peux aussi, en fouillant mes tiroirs, trouver une autre feuille du même organisme, téléphoner et arranger de vive voix le bazar (le cas m'est arrivé quelquefois, et ça s'est toujours solutionné).
Quant à la soirée contes, dans le Centre Ville, où je me suis rendu, hier ... et où, comme d'habitude, je suis intervenu aussi (cette fois, avec mon piano pour un morceau) ...
J'ai beau, vu l'état de fatigue que je traîne depuis un mois, ne pas avoir été dans les dispositions idéales ...
De belles choses se sont passées.
De belles histoires se sont racontées.
Paulo se rend au marché. Il se fait arrêter. On remet en cause son permis de séjour. Il argumente. Rien à faire. Demain, il doit se présenter quelque part. Après avoir accusé le coup, il apprend que c'était un coup monté, que c'étaient des faux foliciers. Merci, Hafiz (Ahmed).
Un gars, très beau, n'arrive pas à être heureux. Ca se passe chez un roi. C'est son fils qui cause problème. Le roi consulte ses sujets. Rien à faire. Parmi tous les gens heureux susceptibles de rendre la joie au coeur ... au fils de la cour, le roi consulte des sujets qui portent une chemise et qui ont l'air contents. Mais ... y a toujours quelque chose qui manque à l'appel. Sur une route, arrive un gars très très heureux, qui aime sa campagne, qui aime sa vie ... Merci, Michelle. Merci, Patrick (pour ton accompagnement à la guitare sur le conte).
Les galipettes sont des biscuits. Thérèse (Guyot), dis-moi-z-en donc un peu plus.
Une Lison, chère à Brassens, est belle, belle, belle. Elle le sait, en plus. Sa mère, aussi, le sait ... pour sa fille. Lison doit épouser un vieux vieux célibataire. Ca ne lui convient pas (on l'aurait parié). Un "Robin", cher au coeur de Lison (hi hi hi), trouve bientôt une solution intermédiaire. Les seins, le nombril et ... le bas des jambes de Lison (ou presque) mettent à contribution le vieux célibataire endurci, soulagé (a priori) de finir ses jours, quand même pas tout seul. Merci, Hélène (Stevens).
Et la baleine qui tentait d'amadouer le vieux capitaine maniaque et ronchon ...
Et le "Mac Adam" qui se demandait quoi ...
Et la mer qui montait, qui tentait d'avoir son mot à dire, chez Léonce, là où on est onze, dans un Cap Gris Nez qui ne s'en laisse pas conter, surtout quand l'accordéon rejoignait une chanson de Raoul Van Godsvarvelde (et Jean-Claude Darnal) ...
Merci, Christian (Pierron).
Tiens, tiens ...
Malgré l'état de fatigue qui m'assailait violemment.
J'ai capté pas mal de choses, final'ment. Y a des conteurs que j'ai déjà croisés, vus, entendus, pas mal de fois et que j'ai suivis, avec joie, pour la première fois. A ret'nir dans mes annales.
Quand j'ai chanté ...
"Os'rais-je encore dire ton prénom ?
Toi que j'aime enfin pour de bon ..."
Eh bien, curieus'ment, j'étais dans mon morceau. J'éprouvais les frissons, liés au propos de ma chanson. J'en étais surpris. Comme quoi : tout se joue sur scène, au moment où on s'y trouve. Je m'adressais réell'ment à la personne qui m'a inspiré cette chanson. Je la voyais devant moi. Et certains regards, devant, à côté de moi, qui me suivaient, avec énormément de tendresse ...
Ma "GRAND'MESSE" a soul'vé des éclats de rire à pas mal d'endroits. Très très curieus'ment, comme à chaque fois que je la reprends, malgré les erreurs de frappe "inévitables", quand je touche les notes du piano que je ne manie pas encore très habil'ment et que je présente en public depuis peu de temps.
Soleil, soleil, ce matin.
Je dois me trouver à 12 heures 30 à l'arrêt "De Wand". Une voiture m'attend. Nouvel objectif : Brasserie des Rocs, Montignies-sur-Rocs, région de Quiévrain. Un après-midi chanson, mimes, et j'en passe. Y aura ... mon pote Philippe Mai (le clown qui habite sur une péniche), Freddy et Monique (avec Brassens, ou Cabrel, ou un morceau anglais), Proserpine (qui aura peaufiné son humour), et tout plein d'autres que j'oubl ie et que je vais rencontrer. Je ne sais pas encore ce que je chanterai quand mon tour viendra.
Soleil, soleil, pour les heures futures, décidons-le.
FLASH BACK !
Une fois le DVD démarré, j'eu très envie de fermer les yeux tant il faisait ressurgir des souvenirs si proches que je savais pourtant lointains!
Ce n'était plus un film, mais ce théâtre à Broadway où les places avaient été achetées tellement longtemps à l'avance pour avoir le privilège d'écouter chanter Julie Andrews!
Oh! Comme elle était claire la voix d'Elisa et combien il était séduisant Rex Harrison en professeur Higgins!
Il y avait la musique, la pièce, l'excitation de ce grand soir et la douceur de l'air en cette fin de journée New-yorkaise au ciel hésitant entre rouge et jaune...
L'atmosphère était inimitable et la nuit tellement emplie de lumière qu'elle ne ressemblait plus à la nuit...
Alors, un peu plus tard, on en parle, encore et encore, et on se prend à fredonner " In the street where you live" ou "I got accostumed to the way, you said good morning every day..."
Oui, New-York, ville tellement prenante, je n'avais pas été la seule à succomber à ton charme!
A peine sur le bateau, nous parlions tous de ta musique si jazzée, de tes musées si parfaits, de tes comédies si musicales... Alors, pas de surprise d'entendre la voix d'un italien enchainant "I am just accostumed to the way..." ou encore "I got married in the morning!!!" Ah! La gouaille du père d'Elisa dans cette pièce magique!
Ah! La magie des soirées d'été sur un baquebot pas pressé de nous reconduire vers le vieux monde... la fraîcheur des vents marins, la splendeur des levers et des couchers de soleil sur l'Océan!
Des souvenirs plein la tête et dans le coeur, les regrets de n'avoir pas su vraiment profiter de sa chance!
Et puis, la courtoisie d'un homme, sa façon de faire la cour, espérant guérir une souffrance qu'il avait perçue au premier regard! Et aussi, cette musique, si rythmée et si douce, si profonde et si légère, si gaie et en même temps romantique... La vie était comme suspendue entre ciel et mer... entre malheur et bien-être!...
Mais, quel était donc mon propos? Je disais donc avoir eu la tentation de fermer les yeux, et pourtant, ils sont restés grands ouverts et c'est en suivant à nouveau l'histoire de cette Fair Lady que d'aures images se superposaient!
Mais, voici déjà la fin du film et c'est le minois adorable et les yeux de biche étonnée d'Audrey Hepburn qui me ramènent vers aujourd'hui...
Je la vois sourire à la demande du professeur! Apportera-t-elle ses pantoufles?
Moi, j'éteins le DVD et je vais rejoindre mon lit, espérant que dans mes rêves, elle m'emporte encore dans la découverte américaine de mes jeunes années...
J.G.
"Ecrire avec les pieds", une série de courts textes sur la création par Geneviève Bergé...
A découvrir sur Bela.
Il n'est pas rare que l'on nous demande, à nous les écrivains, quel est notre outil de travail. Ce n'est pas que le public veuille savoir quels mots nous aimons, ou quel dictionnaire nous utilisons, non, simplement si nous nous servons d'un stylo ou d'un ordinateur. Pourquoi on nous pose cette question ? Par tradition, je suppose. Pour savoir si l'écriture est un artisanat. Pour tenter de percer le mystère, si mystère il y a. Pour ma part, j'ai souvent envie de répondre que j'écris avec les pieds…
A lire ici
Je me suis assise au jardin
Et j’ai laissé couler mes larmes.
Un mal de dent qui me désarme
Agit sans répit ce matin.
Quand j’ai mal, je ne pleure pas;
J’en suis tout à fait incapable.
Or la souffrance qui m’accable
N’est pas de cette sorte là.
Mon doux ami me fait savoir
Qu’il a dû quitter ceux qu’il aime.
Recevant cet adieu suprême,
J’accueille aussi le désespoir.
13 avril 2011
Un halo de brume et de songes
Chassé par la petite fumée
Paupières closes, le monde se fige
Tes mains parcourent les dunes
Le goût de tes lèvres m’enivre
Embaumé du parfum maléfique
Et le désir incendie ma poitrine
J’ai vu le ciel noircir
Et les étoiles rougir
Je murmure : je vais mourir
Emportée dans une volute au-delà des cieux
Rêves incolores dissipés dans le vent
Une étrange douleur me transperce
Côtes sciées et cœur perforé
14/04/11
Nada
"Autres temps, autres moeurs", cela se vérifierait-il dans le boulot ?
Hi hi hi.
Oui, on a changé de chef, de "teamleader", récemment.
Les règlementations, a priori communes, prendraient des orientations différentes.
Je pense à un point précis (parmi d'autres, je présume).
Le nouveau chef aurait dit, concernant les gens qui ne souhaitent pas recevoir de publicités, de "toutes boîtes" dans leur boîte aux lettres, qu'on ne doit pas faire de différence entre les étiquettes auto-collantes officielles (qu'on trouve à la commune) explicitant le "pas de publicités" et les papiers, que les clients utilisent et planquent, de leur propre initiative, sur leur boîte aux lettres en ajoutant (au marqueur, au bic, avec parfois une écriuture abracadabrante) également le "pas de publicités" légendaire.
Cette manière de voir les choses ne me pose pas problème. Que du contraire ! Tenir compte de la demande du client, ça me paraît fondamental. Encore (et surtout peut-être) dans cette époque "actuelle" où le service public, paraît-il, disparaît.
L'ancien chef, l'ancien "teamleader" tenait, lui, un autre discours.
Les papiers, que les clients utilisent, de leur propre initiative, en ajoutant le "pas de publicités" légendaire ...
Eh bien, dans sa logique "règlementaire", ça n'avait pas de valeur. Les gens devaient utiliser un auto-collant officiel.
Et il ajoutait, en parfait buraliste consciencieux (qui ne connaissait malheureus'ment pas le travail sur le terrain) : "Les gens, il faut les convaincre !"
Quand je lui précisais, à ce sujet, que les gens, ignorants de la situation, n'étaient pas forcément chez eux quand je passais ...
Quand je lui précisais, à ce sujet, que les gens que je croisais n'étaient pas forcément enclins à entendre parler des épreuves règlementaires ...
Quand je lui précisais, à ce sujet, qu'il y avait des gens prêts à entreprendre la démarche officielle et qui me demandaient où il fallait s'adresser ...
Quand je lui précisais, à ce sujet, que nous n'étions pas, nous les facteurs, au courant de l'endroit où les gens devaient se rendre pour obtenir l'auto-collant officiel, règlementaire, que la poste ne nous fournissait même pas les renseignements adéquats, et que, par conséquent, nous n'étions ni crédibles ni efficaces pour les clients ...
Le chef, à ce moment-là, ne me contredisait pas.
Le chef, à ce moment-là, semblait comprendre mes argumentations.
Le chef, à ce moment-là, ne me fournissait aucun indice vraiment concret.
"Il faut les convaincre !"
OK, OK.
Ca va décoiffer le milieu de l'art.. je fais mon coming out.. j'aime les paysages plats et vides.
J'aime les seins gonflés d'hormones, j'aime les collines, la Toscane et la Suède. J'aime les paysages qui dégoulinent, j'aime le miel entre tes jambes.
J'aime avant tout la peinture, les grisailles qui font rêver, les ocres jaunes concensuels, les terres de Siennes, le bleu indigo , le gris de Paynes .. Mais je déteste la bise noire..
acry et marouflage sur toile 35x24
gegout©adagp 2011
La beauté , le bien , le mal ,la justice , la vérité. L'histoire nous fait tourner la tête Nous sommes des rats dératés qui courent dans tous les sens Des grelots déchaînés et sonores .Des pantins roses d'eux -mêmes Des nains aux rêves de géants
Jean d'Ormesson "c'est une chose étrange à la fin que le monde"
ill AA- Paris ce 6 Avril 2011
Bela est un portail multidisciplinaire d'auteurs francophones qui propose un répertoire actualisé d'auteurs, des actualités les concernants, des billets d'auteurs (blogs) et des feuilletons.
Chaque semaine, Bela publie un épisode d'un feuilleton commandé à un auteur du site.
En ce moment, c'est Edgar Kosma (auteur de Eternels instants à la Renaissance du livre, animateur du collectif littéraire ONLiT) qui est à l'honneur. Ca s'appelle De ses dix doigts et c'est un feuilleton en dix épisodes dont la publication sur Bela a débuté le 9 mars et s’achèvera le 11 mai.
Chacun des six épisodes déjà en ligne propose une variation autour du même schéma: le narrateur se trouve coincé dans une situation absurde – au boulot, dans un zoo, chez lui – baignée d’onirisme, mais qui impacte physiquement la réalité.
Chaque épisode peut donc se lire indépendamment même s’ils se répondent et se complètent les uns les autres, et semblent se diriger vers une issue bien précise, encore indéterminée.
Pour lire le feuilleton : http://www.bela.be/homepage/actualites/feuilletons/de-ses-dix-doigts/episode-1.aspx (pour accéder à l'épisode suivant cliquer sur la flèche en bas du texte).
Les feuilletons de Bela ce sont aussi : Virginie Thirion, Nadine Monfils, Xavier Deutsch, Sébastian Dicenaire, Kenan Görgün.
Bonne lecture !
J'aime observer la transparence de l'eau...
Et celle d'un voile, si léger sur la peau.
Je m'émerveille de celle de l'air
Même de celle des gouttes sur un verre!
Que dire de la transparence des cieux?
Et de celle, si subtile, des Dieux...
De l'étincelle transparente du givre
Ou de celle de la glace qui m'enivre!
Je m'étonne aussi pareillement...
De la transparence du diamant
Et de celle des nuages flottants...
Si légers au firmament!
Mais je déteste celle, c'est affreux...
Que je lis pour moi dans vos yeux!
J.G.
Place Flagey.
Pas mal de vélos se trouvent.
Je me dis, chaque jour, depuis quelque temps où le soleil est au rendez-vous, que j'enfourcherais bien une bicyclette pour rentrer à la maison. Comme l'an dernier à pareille époque. Mais voilà : au dernier moment, j'y renonce encore. Est-ce parce que je connais le trajet par coeur et que je vois, en première ligne, les endroits où ça monte trop fort ? Est-ce simplement parce que je ne le sens pas, ces jours-ci ?
Oui, faut s'écouter. Oui, faut pas trop se casser la nénette.
Tiens, j'ai enfin acheté du savon. C'est bête, quand même, ce détail. Eh bien, non, pas tant que ça, quand je réalise ... qu'il m'en fallait absolument, que les occasions n'ont pas manqué, dans les rues où je passais, pour entrer dans un magasin où je pouvais en trouver ... sans difficultés. C'est plutôt dans un autre ordre d'idées que ça se passe : l'idée, rien qu'en y pensant, de rentrer dans un commerce pour m'acheter du savon, eh bien, c'était trop trop trop.
Jusqu'où les obligations pratiques deviennent-elles des asserviss'ments, parfois ?
"Je cours plus après l'tram
Je n'en ai plus envie .."
J'ai écrit ces mots, y a tout juste ... deux mois, peut-être. Une chanson est née sur le sujet, oui. Voilà que, pourtant, ces derniers jours, je re-trahis ma décision. D'abord, j'ai couru après l'tram, une ou deux fois, après l'boulot, quand ce dernier arrivait, rue de la Brasserie, et, dans l'état de fatigue où je m'trouve, l'idée de rester planter vingt minutes à l'arrêt, en restant planté debout, j'en voulais franch'ment pas. Mais c'est pas tout. Même au sens figuré (qui est celui dont je parle réell'ment dans ma chanson), j'ai trahi, quelque part, ma décision : je me lève parfois au dernier moment, et il m'est lourd de me dire, dans ces cas-là, que je dois renoncer ... à écrire sur mon PC, à télécharger des clips, à envoyer tout azimuths des invitations pour mon anniversaire mardi prochain, donc je consacre quand même un peu de temps à ça, résultat des courses je dois quand même turbiner pour arriver, quand même, à prendre mon bain, m'habiller, filer jusqu'à l'avenue de la Chasse pour attraper le tram. OK, OK, OK.
"En bon aveugle ou en bon malvoyant
Avec ou sans canne blanche, pour paravent ..."
Ca aussi, je l'ai écrit. Je sais pourquoi. Je me sens anesthésié, ces derniers temps. Je vis, oui. Les événements se passent devant mes yeux, oui. Je ne peux pas dire que je renonce à mes priorités, non. Juste, juste l'impression de ne plus rien voir, d'amasser des situations, de les digérer avec mes yeux, sans plus. Quelque chose me manque, quand même.
Y aura, dans un mois, un an que je me suis rendu au festival "Alors chante", à Montauban. Un an que je me suis attardé cinq jours à Limoges. Un an que j'ai passé une semaine chez mes amis à Sierck-les-Bains, en Lorraine. Un an, un an, un an. Le choc, parfois, des dates anniversaires. J'ai plein de photos dans mes albums. Me dire : déjà un an, ça date. Ca me fait tout un choc.
D'accord, ça passera.
Une victoire, hier matin. Un de mes chefs m'a présenté ses excuses. Oui, la veille, au boulot, ça avait bardé (j'en dis pas plus). Il m'a dit : "Je reconnais que ... dans ce que je t'ai dit, j'étais parti sur des bases erronnées". Ca m'a fait plaisir. Ceci dit, venant de ce chef (avec lequel, par ailleurs, je m'entends bien), je ne suis pas "trop" étonné. C'est un chouette gars, qui sait parfait'ment revoir ses positions et se remettre en question. Juste un détail : c'est le gars qui fait certain'ment la part des choses entre le moment (logique) où il entre dans ses fonctions (avec tout ce que ça représente) et le moment (tout aussi logique) où il termine le boulot et où il se met dans un rapport humain. Ca, on doit le savoir. Y a aussi, peut-être, de ma part, juste une réticence lorsque j'observe, avec ma paire d'yeux, certaines méthodes qu'il utilise, dans ses fonctions de chef, lorsqu'il a quelque chose à dire, à faire valoir. Mais bon ...
Vendredi n'est pas loin.