A quoi cela sert-il de chercher l'avenir,
Quand il est simple d'en deviner l'issue,
Les pendules n'en finiront pas de courir,
Les remonter c'est beaucoup d'heures perdues !
Pensée du jour
GCM-21/01/2025
Toutes les publications (15791)
Pour la troisième fois au Théâtre Royal du Parc, et avec le succès que l’on sait, Patrice Mincke s'empare de l'un des textes les plus célèbres du répertoire de Molière : « Le Misanthrope ». Foin cette fois, de sujets d’ordre domestique où sont livrées à notre risée des études de caractère cinglantes qui suscitent les bienfaits du rire.
Ici s’engage un délicat débat de société: Philinte ou Alceste?
Dixit La Bruyère : « Ne nous emportons point contre les hommes en voyant leur dureté, leur ingratitude, leur injustice, leur fierté, l’amour d’eux-mêmes et leur oubli des autres: ils sont ainsi faits, c’est leur nature: c’est pouvoir supporter que la pierre tombe ou que le feu s'élève » ( De L’homme)
Philinte, pour sa part est … catégorique « Et mon esprit n’est pas plus offensé de voir un homme fourbe, injuste, intéressé que de voir des vautours affamés de carnage, des singes malfaisants et des loups pleins de rage. »
Ce nouveau «Misanthrope» millésimé 2024 donné au Théâtre Royal du Parc est une splendeur d’interprétation et de jeu théâtral. Acrobatiques, les comédiens jouent tous « haut et sans filets » avec l’énergie de la jouvence et du renouveau théâtral éternels. Ici, on est au sommet de l’art, dans un gratte-ciel de la ville moderne, avec les nuages pour témoins… Et l’herbe tendre pour la tentation. Femmes et marquis s’ébattent dans de superbes liaisons dangereuses. Pas moins de 1.808 alexandrins volent avec saveur exquise et modernité, La troupe est éblouissante, jetant à tout moment des brassées de rires parmi les spectateurs. Que du bonheur.
Touché coulé: Alceste, le super-héros de la rumination atrabilaire a une faiblesse. Il a sans le moindre scrupule déclaré la guerre à Philinte, son meilleur ami, l’accusant de comportements hypocrites avec de vains quidams, au nom de la politesse. Mais en même temps, le voilà paradoxalement envahi par un brûlant désir de reconnaissance et d’intimité avec sa jeune maîtresse, une glamour girl frivole qui manipule ses courtisans avec une adresse aussi féroce qu’ingénue. Solaire, sulfureuse, pleine de verve, la Gossip Girl occupe la scène avec une énergie démentielle. Mais que donc est venu faire Alceste dans cette galère?
Dès la première scène il enrage : « Je ne trouve partout que lâche flatterie, / Qu'injustice, intérêt, trahison, fourberie ». O n penche bien sûr aussitôt pour Alceste, nous qui vivons dans un monde en plein dérèglement planétaire, nous qui sommes glacés d’effroi devant l’effondrement de nos modes de vie, de nos valeurs. Ne sommes-nous pas assaillis de sujets qui fâchent, comme jamais on aurait pu être fâché? Même l’essence de notre pensée humaine semble être en danger…
Mais, voyez, vigoureuse à jamais, malgré tous ses défauts et les accusations graves qui l’accablent et la confondent, Célimène, intrépide Pauline Desmet, ne baissera pas la tête et voguera sur les vagues de la modernité. N’ayez aucune crainte pour elle!
« Moi, renoncer au monde avant que de vieillir, / Et dans votre désert aller m’ensevelir ! »
Majestueux, les colosses de l'économie numérique GAFA président à la mise-en-scène et la scénographie. Ce miroir nous force à regarder en face le monde qui change. À nous, cependant, les aînés ...et les suivants, de continuer à transmettre perles et joyaux du passé, comme ces illustres textes du patrimoine culturel français, mais, …se mettre en travers? Alceste souffre-t-il d’un défaut d’hubris doublé d’un douloureux aveu d’échec devant le monde en marche? Or, qui a jamais pu entraver l’évolution?
Bref, notre Alceste est un formidable paquet d’humanité, et c’est pour cela qu’on l’aime, lui et son merveilleux interprète, nul autre qu’Itsik Elbaz avec à ses côtés, un être d’une tout aussi belle tranche, d’une rare sensibilité pour incarner la sagesse et la modération de Philinte: Stéphane Fenocchi. Quant à, Molière il est tour à tour les deux, non ?
Et vous, qu’en penserez-vous?
Dominique-Hélène Lemaire , Deashelle pour Arts et Lettres
"Le Misanthrope" de Molière, au Parc, du 7/03 au 6/04/2024
A vos réservations 🎫 https://bit.ly/TRP-BILLETERIE 💕
Crédit Photos: Aude Vanlathem
Distribution: Julien Besure (Clitandre), Denis Carpentier (Acaste), Bénédicte Chabot (Eliante), Damien De Dobbeleer (Oronte) , Pauline Desmet Célimène), Itsik Elbaz (Alceste), Stéphane Fenocchi (Philinte) , Benjamin Van Belleghem (garde / valet d'Alceste, Anouchka Vingtier (Arsinoé ) .
Dans une mise en scène de Patrice Mincke, Assistanat: Sandrine Bonjean
La Scénographie de Vincent Bresmal, Matthieu Delcourt,
Les Costumes de Chandra Vellut et Cécile Manokoune
Aux Lumières : Alain Collet
Création musicale : Daphné D’Heur
Maquillage et coiffures de Tiuku Deplus et Florence Jasselette
La larme bleue
La poupée blonde des vieux débris
Dans la brocante, rue du Parvis,
A ses yeux verts certains moments
Quand sa mémoire lui fait tourment
Et tout à coup une larme bleue
Coule sur sa joue rosée des cieux,
C’est un mystère cette utopie,
Dans ce décor une autre vie
La poupée blonde semble partir
Au carnaval des souvenirs,
Est-ce un doudou qui a souffert
De cet enfant et de sa mère ?
Ce tout petit abandonné
A transféré son manque d’amour
Sur son ami comme un reflet,
Le punissant jour après jour
On en a tous un
Psyché de chacun ,
Repoussant nos peurs,
Cherchant le bonheur
La poupée blonde était vivante
Et son unique proche parente
La punissant pour exister,
Copiant sa mère. Influencé,
Il la secoue et puis la jette
Dans la corbeille aux oubliettes,
Tous les humains le font aussi,
Chacun le sien, de profundis
On en a tous un
Psyché de chacun,
Repoussant nos peurs,
Cherchant le bonheur
le 10-5-2024
Les vents de l’oubli
Répandent leurs arômes
Prélude au déluge
Le soleil traîne ses rayons
Entre les marécages de l’imposture
Et les méandres de la perfidie
Déborde le désespoir
Aux abords de l’apocalypse...
Sombres inspirations
Recueil de nouvelles
Dans ce volume, les récits variés captivent et terrifient, en explorant des aspects complexes de la psyché humaine. Par exemple, dans Carwash 2, Milva et Nicole se retrouvent face à une présence maléfique dans un carwash apparemment banal, transformant une simple journée en une lutte pour la survie contre des forces obscures. Le Portail des âmes suit les médiums Isabelle et Laurent qui, confrontés à un portail surnaturel, doivent faire face à des défis qui mettent à l'épreuve leur courage et leurs croyances face au paranormal. Une nouvelle particulièrement saisissante, Trous Noirs, suit Nordine, un homme luttant contre son addiction à l'alcool. Ses périodes de trou noir ne sont pas seulement des pertes de mémoire, mais des portes d'entrée pour une entité maléfique qui cherche à le dominer.
Federico Ariu enrichit ces contes de nouvelles dimensions émotionnelles et philosophiques, explorant les conséquences des peurs et des désirs enfouis. Les frontières entre le réel et l'irrationnel deviennent encore plus floues, les récits oscillant entre l'horreur psychologique et les manifestations paranormales qui remettent en question la perception de la réalité des personnages.
Chaque nouvelle du recueil explore un aspect différent de l'horreur psychologique ou paranormale, utilisant le style distinctif de Federico Ariu pour plonger profondément dans les angoisses humaines. Conçus pour effrayer autant que pour inciter à la réflexion, ces récits provoquent une introspection sur les peurs intérieures que chacun tente de surmonter.
Avec Sombres Inspirations - Volume 1, Federico Ariu réussit à captiver l'imaginaire des lecteurs, les laissant à la fois terrifiés et avides de tourner la page suivante. Ce deuxième volume confirme son talent pour créer des atmosphères denses et des histoires qui résonnent longtemps après la fin de la lecture.
L'auteur :
Federico Ariu est scénariste, réalisateur, producteur et photographe installé à Bruxelles. Dès son plus jeune âge, il manifeste une passion indéniable pour l'art de raconter des histoires. Il se consacre à l'écriture de scénarios, démontrant une capacité remarquable à tisser des récits captivants. Son talent pour la narration prend une nouvelle dimension en 2023 avec la sortie de son premier roman, "Confessions d’un bourreau", où il fusionne son expérience de scénariste et de réalisateur pour offrir une perspective très personnelle à l'écriture.
RENCONTRE : FARIDA LEHYAN
Bruxelloise, Farida Lehyan a étudié les arts plastiques. Cinéphile depuis toujours, elle a entrepris une formation complète de cinéaste au sein de l’école Raindance Brussels. Cursus qui lui a permis d’obtenir son diplôme. Elle a ensuite participé à plusieurs tournages en tant que scripte ou assistante. Elle a récemment réalisé son premier court-métrage « Pas moi », dont elle a également écrit le scénario. Rencontre.
Qui est Izza, le protagoniste de « Pas moi » ?
Izza, le personnage central de mon court-métrage est une femme de quarante-quatre ans, divorcée avec deux adolescents dont elle a la garde et pour lesquels elle veut assurer une vie confortable. Totalement libre et épanouie, elle incarne la dualité de ses origines, née à Bruxelles et enracinée dans la richesse culturelle marocaine. Cette immersion dans deux mondes différents a façonné sa personnalité unique et son approche de l’existence. Forte de son parcours, elle a surmonté les défis d’une famille modeste pour devenir une décoratrice d’intérieur talentueuse. Son amour pour l’art et le design l’a guidée vers cette carrière passionnante, où elle peut exprimer sa créativité et son sens inné de l’esthétique. Son travail méticuleux et sa vision artistique font d’elle une figure reconnue dans le milieu professionnel.
De quelle manière avez-vous imaginé Izza ?
Elle est une transposition de moi-même et j’avoue que je ressens une impression unique lorsque les spectateurs s’identifient à elle. Cela témoigne de la puissance du travail en tant que réalisatrice avec l’actrice principale, capable d’endosser un rôle d’une manière si authentique. C’est cette connexion qui rend le cinéma si puissant et qui permet au public de s’immerger complètement dans l’histoire pour ressentir une gamme d’émotions assez large.
Pouvez-vous nous livrer des indications sur la comédienne Leila Laaraj ?
Au fil de mes investigations pour le casting principal, j’ai découvert Leila Laaraj sur le site comédien.be. Elle a participé à de nombreux projets cinématographiques, tant pour des courts que pour des longs-métrages. Cette capacité d’adaptation témoigne de sa polyvalence en tant qu’actrice et j’ai été particulièrement impressionnée par son mimétisme. Leila Laaraj a étudié le théâtre à New York et à New Haven. Elle est belge d’origine marocaine. Nous avons donc à peu près les mêmes similitudes culturelles et sociales. Elle est polyglotte et son petit accent germa-nophone m’a beaucoup séduit. Elle a été une partenaire formidable tout au long du processus de tournage. Sa passion pour le métier, son dévouement et son talent ont indéniablement contribué à enrichir le projet.
Alors qu’Izza vient de signer l’acquisition d’une boutique de décoration, le médecin lui annonce un can-cer. De quelle façon réagit-elle face à ce verdict ?
Ce qui rend cette scène particulièrement forte tient dans la manière dont Izza choisit de faire face à ce verdict. Plutôt que de se confronter immédiatement à la réalité de la maladie, elle se déconnecte du monde réel et trouve refuge dans celui intérieur de sa défunte mère. A travers cette introspection, le spectateur découvre une facette vulnérable d’Izza. Une femme qui, face à l’adversité, se replie sur les liens familiaux et les souvenirs d’un amour inconditionnel. Un moment de catharsis durant lequel elle cherche à puiser la force nécessaire pour affronter les mois difficiles qui l’attendent. L’avantage d’une fiction c’est qu’on peut jongler avec le réel et l’imaginaire, en y ajoutant des côtés décalés.
Comme de nombreuses femmes d’aujourd’hui, elle entretient des relations houleuses avec son ancien mari et père de leurs deux enfants. Pourquoi lui dit-il au téléphone : Moi, je ne fais pas la pute !
En général, les divorces s’accompagnent de tensions émotionnelles et de disputes entre les parties impliquées. La séparation d’un couple s’avère une période difficile, chargée d’émotions fortes et de bouleversements. Il est fréquent que les conjoints se sentent stressés, tristes, en colère ou déçus. Les décisions concernant la garde des enfants, la répartition des biens et des finances peuvent devenir complexes et entrainer des désaccords. Les différences de points de vue et de ressentiments accumulés rendent souvent la communication chaotique. Cependant, il est important de garder à l’esprit que chaque divorce reste unique, et qu’il existe des moyens de rendre le processus moins conflictuel. Il est essentiel de faire preuve de patience, de compréhension et d’empathie tout au long de ce parcours. Dans certaines cultures, les hommes peuvent parfois faire preuve de machisme dès que leur partenaire prend son envol, devient plus autonome ou lorsque la femme affirme moins sa soumission. Dans ces situations, une certaine rivalité peut surgir de la part du mari envers son épouse ou sa compagne, qui est alors encouragée à rester en en dessous de lui. Certains peuvent être en proie à des peurs et des réactions impulsives, voire mêmes violentes. Je pense que cette attitude est souvent due à une éducation traditionnelle.
Dans quels quartiers avez-vous planté votre caméra ?
J’ai choisi de tourner sur la place Poelaert, près du Palais de justice, car cet endroit se prêtait parfaitement à la scène de la chorégraphie représentant la vie. Un clin d’œil aux comédies musicales de Jacques Démy. La vue imprenable de Bruxelles en arrière-plan ajoutait une dimension visuelle spectaculaire. Mon objectif était de mettre en avant la capitale où je vis et de la faire connaître à travers le monde du cinéma. La symbolique de cet endroit, de par sa hauteur associée à la chorégraphie, permettrait de transmettre un message fort sur l’existence, ses défis et ses beautés, tout en mettant en relief la splendeur du lieu.
Qui est la femme en blanc qui joue le rôle de la consolatrice à mi-film ?
La femme en blanc incarne la mère défunte d’Izza, emportée par le cancer du sein. Dès le début du récit, elle accompagne sa fille, la comble de sa présence et son soutien silencieux, bien avant que le drame ne soit révélé. Cette figure maternelle reste à ses côtés, symbolisant une connexion profonde au-delà de la vie terrestre. Elle joue un rôle crucial dans le voyage émotionnel d’Izza. Malgré les obstacles, la représentation de cette relation dans ce monde parallèle renforce le thème de l’amour et de la persévérance.
Vous êtes-vous inspirée de personnes touchées par le cancer pour en parler avec pareille justesse?
Pour ce projet, mon inspiration provient en grande partie de ma propre histoire, bien que certains détails aient été ajustés. J’ai cherché à me rapprocher de personnes directement concernées et j’ai écouté attentivement les récits de celles qui ont vécu ce mal. Échanger avec elles, discuter de leurs expériences et offrir une oreille attentive a été incroyablement libérateur. Ce partage a permis un sentiment de compréhension mutuelle et a été extrêmement bénéfique.
Aujourd’hui, comment réalise-t-on un premier film en Belgique ?
Pour ma part, j’ai dû me débrouiller, étant donné que je n’ai pas bénéficié de subsides. La décision de réaliser ce film a été prise de manière précipitée, en pleine période du covid. Heureusement, tous les participants ont généreusement offert leur aide de manière bénévole pour concrétiser ce projet. Financièrement j’ai dû intervenir uniquement pour le catering, le transport de chacun et au moment de la post-production. Et je tiens à exprimer ma gratitude à toute l’équipe. Son soutien a été essentiel pour porter ce projet jusqu’au bout, malgré les défis que nous avons dû surmonter.
De quelle manière avez-vous choisi les comédiens qui interviennent tout au long du récit ?
Durant la phase d’écriture, mon attention était principalement cristallisée sur Izza. Les autres personnages sont venus progressivement par la suite. Comme mentionné précédemment, la période du covid était en cours et, en raison de ces circonstances, j’ai été contrainte d’organiser un casting sauvage. J’ai dû mobiliser rapidement mes ressources pour trouver à la fois des acteurs professionnels et non-professionnels, des figurants et même d’aller piocher dans mon cercle privé, pour inviter des amis et des membres de la famille à participer.
Quels retours avez-vous déjà eu concernant « Pas moi » ?
Mon film a été sélectionné à six reprises dans des festivals internationaux, ce qui équivaut à une reconnaissance significative du travail accompli. J’ai même eu le privilège d’être invitée à participer en tant que membre du jury au Festival du Cinéma de Tanger. En outre, à la demande d’une association de lutte contre le cancer, j’ai créé une vidéo de sensibi-lisation qui vise spécifiquement les enfants atteints de la maladie. L’association a été particulièrement touchée par la sensibilité de mon travail. J’ai également été sollicitée pour un partenariat dans le cadre d’un projet de documentaire au Liban. Ces développements ouvrent la porte à de nouvelles opportunités dans le domaine du cinéma et de la création. Je suis enthou-siaste à l’idée de continuer à explorer différents types de projets et de collaborations qui permettront de mettre en avant des sujets importants pour toucher un public varié.
Même s’il s’agit d’une fiction, « Pas moi » cherche-t-il à faire passer un message ?
Mon objectif principal était de susciter une forte sensibilisation chez le spectateur et de lui faire ressentir, en quelques minutes seulement, l’expérience vécue par toutes ces personnes. J’ai voulu briser l’illusion de sécurité, dont on se croit trop souvent bénéficiaire, et monter que n’importe qui peut être affecté par le cancer. À travers mon film, j’ai cherché à créer une connexion émotionnelle profonde, permettant aux spectateurs de s’immerger dans les émotions et les défis suscités face au couperet de la maladie. En dédiant ce court-métrage à toutes celles et à tous ceux qui ont courageusement lutté contre ce mal, j’ai également souhaité rendre hommage à leur combativité, à leur détermi-nation et à leur résilience. Le film sert enfin à rappeler que derrière chaque histoire, se trouvent des individus qui subissent des épreuves difficiles.
Avez-vous un autre projet que vous cherchez à mettre en chantier ?
En perspective, j’ai l’idée d’un court-métrage qui relate le phénomène social des femmes dans la rue et les défis auxquels elles font face au quotidien. L’ajout d’une touche personnelle et d’une approche décalée, avec une pointe d’humour et de fantaisie, peut être un moyen efficace de créer un impact tout en maintenant l’attention du public. En mêlant la réalité à des éléments artistiques et imaginatifs, vous pouvez créer une expérience cinématographique qui pousse à la réflexion, tout en restant accessible et engageante pour aborder un sujet sérieux de manière innovante. En vue de bénéficier de subsides pour réaliser ce film dans les règles de l’art, j’ai déposé un dossier à la commission du film (Fédération Wallonie- Bruxelles). Malheureusement, mon projet a été recalé à deux reprises et j’avoue que c’est assez décourageant. Les raisons de ces refus peuvent parfois sembler floues et peu explicites. Chose qui rend la situation encore plus frustrante. De nombreuses raisons interviennent lors de l’évaluation d’un projet et il est possible que les perspectives des jurys ne soient pas identiques aux miennes. Puisque je souhaite persévérer dans la réalisation de ce film qui me tient à cœur, j’envisage d’explorer d’autres sources de financement ou de soutien tels que des partenariats, des bourses, des subventions privées ou même des plateformes participatives. Les obstacles et les refus font partie du cheminement créatif et de nombreux réalisateurs et réalisatrices talentueux ont dû les surmonter. De mon côté, je garde ma détermination intacte.
Découvrez « Pas moi » gratuitement et légalement sur la chaîne officielle YouTube de Farida Lehyan https://www.youtube.com/watch?v=0WfqswBD7JE
Propos recueillis par Daniel Bastié
La vie est un drôle de labyrinthe,
Rien ne se passe comme on le voudrait,
Nous cherchons sans cesse ce qui nous conviendrait,
Et ne laissons que peu de place aux plaintes !
GCM-Pensée du jour-11/01/2025
Courir toujours
Prendre le dernier train, sur le quai en courant,
Pour rejoindre ton amour encore adolescent,
Les yeux à l’horizon et le cœur tout tremblant,
Accoudé à la barre, interminables champs
Prendre le dernier train, premier accouchement,
Un garçon comme toi et assez ressemblant,
Descendant à la mer pour baigner les enfants,
Tous ces jours merveilleux, passe, passe le temps
Prendre le dernier train pour changer de travail,
Le stress t’a envahi devant l’épouvantail,
Ils attendent leur Noël et le reste à venir,
Les années courent si vite, devenant souvenirs
Prendre le dernier train en déambulateur,
Tout le quai lentement pour le dernier voyage
Et puis tous te suivent vers ta dernière demeure,
La course se termine dans les derniers nuages
le 16-12-2024
Livre : Clint Eastwood
Avant d’être considéré par la presse internationale comme un acteur-réalisateur de haut niveau, Clint Eastwood a connu le mépris des uns, qui appelaient au boycott de ses films policiers jugés fascisants, et l’adoration des autres, qui voyaient en eux la réponse la plus appropriée à infliger à la déglingue sidérante de nos sociétés occidentales. Respecté de tous à présent, y compris de ses détracteurs, il est devenu un sujet de thèse dans les universités, une innombrable littérature lui a été consacrée, les cinémathèques n’ont pas cessé de programmer ses films, les festivals l’ont porté aux nues et les producteurs sont mêmes allés jusqu’à lui signer des blancs-seings, vu les profits économiques sans précédent de ses succès. L’artiste n’en est pas moins resté modeste face à son œuvre, qu’il ponctue de ce commentaire abrupt: “Je suis un homme qui fait des films, rien de plus.”
De 1964 à 2024, Jean Lhassa a suivi la carrière de Clint Eastwood, qui s’est révélé successivement grand acteur, grand réalisateur, grand producteur et même grand musicien. Il a consacré deux volumes à l’artiste, le premier couvrant la période de 1955 à 1989 et le deuxième allant de 1990 à 2024.
RENCONTRE : FEDERICO ARIU
Depuis son adolescence, Federico Ariu manifeste une passion inébranlable pour l’art de raconter des histoires. Après des études traditionnelles, il se lance dans la réalisation de courts-métrages de fiction, tout en travaillant pour la publicité, le documentaire et la conception de clips pour divers artistes de la scène belge. Régulièrement, ses œuvres sont diffusées sur BX1. Après deux romans, il vient de sortir un recueil de nouvelles intitulé Sombres inspirations. Rencontre.
Pourquoi le titre Sombres inspirations ?
Sombres inspirations est directement né d’idées qui se bousculent dans mon esprit depuis l’enfance. Une période au cours de laquelle j’ai été captivé par les films d’horreur et les récits fantastiques. Les romans de Stephen King et la série La Quatrième Dimension m’ont particulièrement marqué, au point de m’entraî-
ner dans un monde où la réalité cède souvent la place à l’extraordinaire et à l’indicible. Ces inspirations de jeunesse ont éveillé en moi un désir tenace d’imaginer des récits où l’étrange et l’effroi se combinent au quotidien. Dès l’âge de douze ans, encouragé par l’acquisition d’une caméra VHS offerte par mon père, j’ai commencé à réaliser des petits films d’horreur, bricolés avec les moyens du bord. Cela a été le début d’une aventure qui continue de s’épanouir aujourd’hui, puisque je suis devenu cinéaste. Comme réalisateur, j’ai bouclé quelques courts-métrages axés sur ce genre, dont un en hommage à Wes Craven, qui a longtemps été mon metteur en scène de prédilection.
Combien de nouvelles contient ce recueil ?
Il regroupe dix textes plus ou moins longs. Chacun explore des thèmes cristallisés sur la peur intime, les monstres et les fantômes qui surgissent dans la quotidienneté pour enlacer le quidam et lui pourrir la vie. Il s’agit du premier volume d’une série. Pour la plupart de ces histoires, il s’agit d’idées que j’ai imaginées il y a parfois bien longtemps, qui se sont assoupies dans un coin de ma mémoire et dont certaines sont devenues des ébauches de scripts non aboutis pour l’écran.
A quel genre de récits se trouve-ton confronté ?
Ce recueil englobe des étiquettes variées qui touchent toutes à l’horreur, que ce soit la veine surnaturelle, le fantastique ou la science-fiction. Je ne m’astreins à aucun cadre. Il s’agit de sujets qui se rapprochent autant du mystérieux que du terrifiant. Un exemple en est la nouvelle Prison de graisse, dont l’épouvante émerge non pas de forces surnaturelles, mais des peurs intrinsèques, profondément vissées dans l’ADN du protagoniste. Ici, les kilos accumulés durant la période de confinement COVID-19 se métamorphosent en une sorte de créature qui réveille des traumas endormis et qui, lentement, prend possession de tout ce que vit le personnage, au point de phagocyter ses habitudes.
Pourquoi cette couverture qui fait songer à une affiche de film ?
Parce que je suis cinéaste à la base et que j’adopte spontanément une écriture qui renvoie au septième art, qui m’est cher. La couverture a pour objectif d’attirer l’attention des lecteurs férus de tout ce qui touche à ce domaine. Elle a été conçue pour annoncer explicitement le contenu du livre, sans chercher à pousser celui qui va l’acquérir dans une mauvaise direction. Puis, le noir et blanc renvoie aux classiques des années 1940 et 1950, le fantastique et l’horreur étant des genres exploités depuis plus de cent ans à l’écran avec, déjà à l’époque du muet, de nombreux incontournables tels que Nosferatu de Friedrich Wilhelm Murnau et The phantom of the opera avec Lon Chaney. Bien entendu, dans les années 1920, on ne s’emparait pas de ces sujets avec la même violence que de nos jours. Pour attirer les gens dans les salles, il a fallu aller toujours plus loin dans l’audace et la violence, donnant à voir certains longs métrages qui flirtaient avec la nauséabond et le gore. Au XXIe siècle, le fantastique et l’horreur sont devenus des matériaux bankables. Les studios misent beaucoup sur eux et, régulièrement, une grosse production débarque, fédérant toujours plus de spectateurs férus de frissons et de sensations fortes.
Quelle est la part de vous-même dans ce recueil ?
Ces récits parlent des fantasmes, des phobies et des cauchemars que j’ai entretenus pour alimenter ma créativité. D’une certaine manière, ils représentent une version stylisée de moi-même, entouré par des idées sombres qui jaillissent et qui exorcisent mes propres cauchemars. En plus de plonger dans des abysses personnels et universels, chaque nouvelle s’accompagne d’une postface dans laquelle je révèle l’origine de l’inspiration derrière chaque narration. Cet échange direct me paraît essentiel pour montrer que je ne triche pas avec moi-même et explique la genèse de chaque récit.
Sans galvauder le plaisir des lecteurs, pouvez-vous raconter le début d’une des nouvelles contenues dans ce recueil ?
Sac de merde inaugure cet ensemble. Il s’agit d’un court récit de science-fiction axé sur un quidam doté d’une stomie ou poche externe pour réceptionner ses déjections. Bien entendu, il subit des railleries et est régulièrement rejeté à cause de cette particularité. Sa vie adopte un tournant inattendu lors de l’arrivée d’extraterrestres, venus chercher une matière qu’on ne trouve nulle part ailleurs que sur la planète bleue. Le reste, je vais vous laisser le découvrir en lisant la nouvelle ! Autre exemple, L'Accabadora, dont l’action se déroule en Sardaigne, la terre de mes ancêtres. Cette histoire mêle réalité et mythe autour d’une vieille femme qui, autrefois, aidait les mourants à passer de l’autre côté du miroir, en pratiquant l'euthanasie en secret. Lorsqu’un enfant rencontre la susdite Accabadora, celle-ci lui prédit un destin inquiétant et lui précise qu’elle viendra un jour spécialement pour lui. Une prédiction qui talonnera le protagoniste tout au long de son existence ! Ces histoires sont conçues pour captiver et perturber, même si j’espère que chacun prendra autant de plaisir à les découvrir que j’en ai eu à les rédiger.
Quelles sont vos influences en matière d’horreur en littérature?
Mes influences en matière d’horreur littéraire sont diversifiées et profondément ancrées. Des auteurs comme Stephen King, Clive Barker, Richard Matheson, Poppy Z. Brite, Dean Koontz et Dan Simmons sont des évidences pour quelqu’un comme moi. Chacun apporte une texture unique à ses univers et rend l’horreur ordinaire, loin du grand-guignol qui vomit des montres éructants et des geysers de sang. Dans le domaine de la science-fiction, Isaac Asimov reste un maître absolu, de ceux qui ont codifié la manière d’amener le découpage et le processus narratif. Il m’a grandement inspiré par la complexité de ses narrations et son exploration de l’âme humaine face aux affres de l'inconnu. La musique joue également un rôle crucial dans mon processus créatif. Pour Confessions d’un bourreau, j'ai fait tourner en boucle la musique de Hans Zimmer composée pour La Ligne Rouge de Terrence Malick, dont l'intensité émotionnelle a influencé l’ADN du roman. En ce qui concerne Sombres inspirations, je me suis immergé dans les ambiances sonores de La chose de John Carpenter, film mis en musique par Ennio Morricone, et Les Griffes de la nuit par Charles Bernstein, dont les mélodies ont guidé le rythme et la tension de mes récits.
Pourquoi doit-on se procurer cet ouvrage ?
Sombres inspirations est un livre écrit pour les amateurs de frissons, qui apprécient le suspense et qui veulent être surpris par des récits qui se concluent par une chute inattendue. Dois-je en dire davantage ? Parce que ces histoires vont au-delà du simple divertissement et explorent les peurs profondes, souvent inavouées et qui résident en chacun de nous. De la crainte de l’inconnu à la confrontation avec nos propres démons intérieurs. Une palette de sujets qui résonnent en tous ceux qui cherchent à comprendre les ombres qui se tapissent dans les angles les plus noires de la psyché.
En combien de temps l’avez-vous rédigé ?
La rédaction s’est étalée sur plusieurs années. Un véritable voyage temporel, autant que créatif ! Certaines nouvelles existaient déjà sous diverses formes, tandis que d’autres ont émergé et ont été développées spécifiquement pour ce projet. Ce que j’apprécie le plus dans le processus d’écriture est le moment où je m’assois devant l’ordinateur et que je commence avec un canevas préétabli du chemin que je souhaite explorer. Souvent, le récit se développe de lui-même, d’une manière presque autonome. Disons que, dans cet instant précis, je deviens un simple catalyseur entre les phrases qui se succèdent et la page que je vais imprimer, lorsque je mettrai le point final. Autrement formulé, chaque session de rédaction se veut à la fois mystérieuse et exaltante, au cours de laquelle le prévu et l’imprévu se percutent pour une expérience dont le résultat est à découvrir plus tard.
En tant que cinéaste, vous êtes- vous essayé à la franchise horrifique ?
Bien sûr ! Mon parcours dans la réalisation de films d’horreur a commencé très tôt. Parmi ceux-ci, le court-métrage Karma me tient particulièrement à cœur. Il a été réalisé dans les bâtiments de l’Ecole vétérinaire de Cureghem et a été salué par la critique, au point de remporter le Grand Prix lors du Festival du Film Indépendant de Bruxelles. Par la suite, j’ai également réalisé des projets à tonalité plus dramatique, tels que Hudûd et Babaï. Toutefois, en raison des difficultés liées au financement en Belgique, je me suis éloigné de l’horreur. Chez nous, les commissions du film n’ont jamais été très ouvertes à ce genre. Chose regrettable, parce que j’ai rencontré beaucoup de scénaristes et de réalisateurs qui auraient aimé explorer davantage ces thèmes.
Quelle est la grande différence entre réaliser un projet cinématographique et donner naissance à une histoire sur papier ?
La réalisation cinématographique et l'écriture littéraire sont deux modes de création qui, bien qu’ils partagent des fondements narratifs similaires, divergent radicalement en termes de ressources et de liberté créative. Lorsque j’écris un scénario, je suis souvent confronté à une série de défis logistiques et financiers. Un scénario peut demander des scènes d’action élaborées, des effets spéciaux coûteux ou des décors complexes, qui nécessitent un investissement important. Chaque élément, de la conception des personnages à la recherche des lieux, doit être envisagé en fonction des moyens disponibles. Cela peut parfois restreindre l’ambition ou nécessiter des compromis artistiques. En revanche, lorsqu'il s’agit d’écrire une nouvelle ou un roman, je bénéficie d’une liberté absolue et personne ne vient me souffler des rappels à l’ordre. L'écriture pure ne requiert pas de budget si ce n’est un ordinateur, un peu d’électricité, du papier et de l’encre. Si je souhaite insérer une scène dans un château majestueux ou sur une planète éloignée, je peux y aller sans me soucier du budget. L’écriture me permet d’explorer des idées vastes et complexes avec pour seules limites celles de mon imagination. Je peux construire des mondes, développer des arrière-plans détaillés et orchestrer des intrigues sans jamais avoir à réfléchir à l’aspect pratique de leur mise en scène. Cette distinction est cruciale ! Par contre, au cinéma, cette vision doit être filtrée à travers les capacités et les volontés d'une équipe entière, qui peut enrichir le projet mais aussi, parfois, le diluer.
Retrouvez Federico Ariu sur le site www.federicoariu.be
Propos recueillis par Daniel Bastié pour Bruxelles Culture de janvier 2025.
ALICJA POLECHONSKA - L’ART AU CROISEMENT DES CULTURES
C’est dans la Salle Maurice Carême du Centre Culturel d’Anderlecht que l’artiste contemporaine Alicja Polechonska présente son exposition intitulée L’art au croisement des cultures. Axée sur le thème de l'immigration, cette série de peintures plonge les visiteurs dans les méandres des trajectoires humaines façonnées par l'exil, la quête d’un ailleurs et les bouleversements identitaires. Originaire de Pologne, Alicja Polechonska connaît intimement les réalités de l'émigration. Elle-même ayant traversé les frontières pour s’installer en Belgique, son travail artistique se nourrit de récits personnels et collectifs. « L’immigration, c’est mon histoire, mais aussi l’histoire universelle de ceux qui cherchent à survivre, à reconstruire et à espérer », confie-t-elle. L’exposition se cristallise sur des toiles de grande taille, où les silhouettes humaines se mêlent à des paysages fragmentés. L’artiste y superpose des couleurs sombres et lumineuses, symbolisant les instants de rupture et d’espoir qui jalonnent le parcours des migrants. À travers des coups de pinceau énergiques, elle évoque les valises pleines de souvenirs et les frontières invisibles que les exilés traversent à la fois physiquement et psychologiquement. À travers cet événement, Alicja Polechonska veille à ne pas à représenter l'immigration comme une tragédie. Elle en explore la richesse culturelle et la capacité des individus à surmonter les obstacles. Ses œuvres témoignent d’une profonde empathie et d’un regard lucide sur le monde contemporain, où les questions de frontières et de territoires occupent une place centrale dans les débats sociaux et politiques. Une exposition à voir du 13 au 22 février 2025.
Accès
Mer : 10:00—18:00
Jeu/ven. : 12 :00—18:00
Sam : 10:00—16:00
Adresse
Espace Maurice Carême - EDN/Bar - Rue du Chapelain 3, Anderlecht. Entrée Gratuite
Informations complémentaires sur le site https://escaledunord.brussels/
Boite à musique
La valse des yeux bleus tourne autour de la vie,
Les garçons un peu gais retiennent tes envies
Et les jupons s’envolent en haut de tes folies,
Le vent fredonne la joie dans les branches d’utopies
Dans la cour du château les indécis stationnent
Dans des créneaux d’horaires quand les cloches résonnent,
Le tempo du canon annonce les différences,
Tous les couples délirent, sûrs de leurs évidences
La valse des yeux bleus reprend dans le tableau,
Pendant que de jeunes hommes font rouler des tonneaux,
La fête est dans les têtes, les boissons en ruisseaux,
Les lampions en guinguettes, les amours en bateaux
La régate interpelle un ban de goélands,
Criant à la marée le chaland revenant ,
Le Dali Don Quichotte devant ses ornements
Au port de Cadaquès a repris son élan
La valse des yeux bleus s’arrête peu à peu
Cette nuit étoilée lui en met plein les yeux
Et ta boite à musique rend son dernier soupir
Quand la lumière s’éteint dans un dernier sourire
le 19-12-2024
Deux sentiers s'écartaient l'un de l'autre dans une forêt aux feuilles jaunies, et j'étais déçu de ne pouvoir les parcourir tous deux comme un seul voyageur. Je restai longtemps immobile à regarder l'un s'étirer longuement jusqu'à ce qu'il bifurque dans le sous-bois.
Puis, j'ai choisi l'autre qui me semblait tout aussi beau et qui méritait peut-être davantage le titre de sentier, car il était verdoyant et je voulus m'y engager même si les deux sentiers avaient été foulés presque pareillement par les milliers de pas des promeneurs.
Ce matin-là, les deux sentiers gisaient semblablement enterrés sous des feuilles qu'aucun pied n'avait encore foulé. Oh! C'est alors que je gardai le premier sentier en réserve pour un autre jour! Pourtant, ne sachant comment un sentier mène à un autre, je doutais fortement que j'allais revenir un jour.
Il me faudrait raconter cette histoire avec un soupir dans la voix à des années-lumières d'ici; deux sentiers se séparaient l'un de l'autre dans un bois et j'empruntai le moins fréquenté, et c'est ce qui fit toute la différence.
Décalage
Le papillon mutant a un beau corps de femme,
Au visage masqué et son supplément d’âme,
D’où vient cette douceur et de quel univers,
Aux confins de la vie d’un réel à l’envers
Elle va de fleur en fleur, légère et butinant,
Apparaissant banale, intrigante pourtant,
Les arbres sont en feu et les rosiers explosent,
Un hiver décalé, elle investit les roses
Le papillon mutant se sent bien différent,
Il n’est pas de ce monde, est-il du changement ?
C’est la grande aventure de l’environnement,
Serait-il bien le seul de cette histoire du temps
De la science, du divin, est-ce la créature,
La première ici-bas biotique nature?
Est-ce un monstre terrien défiant la création,
Se jouant de l’humain et de sa pollution
Le papillon mutant ne paraît pas normal,
Il semble posséder en lui un arsenal,
Va-t’il surpasser tous les conservateurs
Dont toute différence est vécue dans la peur
le 2-12-2024
Itinéraire
Dans les couloirs de l’aventure ,
Loin du trafic des fermetures,
Station Bonheur d’un paradis
Sous le ciel bleu d’introverti
Le train sourit dans le miroir
Des souvenirs café de gare,
Un peu de rêve en petit noir,
Tourne le temps de tes histoires
Dans les couloirs de l’illusion,
Juste le temps de l’intuition,
Tu vois passer dans tes vitraux
Cette lumière sur tes photos
Les arbres passent devant tes yeux,
Grattant le ciel de ton bon Dieu,
Aux tabernacles des faits divers,
Des portes s’ouvrent vers l’univers
Itinéraire et direction
Sont sur les rails des impressions,
Tempo et son du diapason
A la marelle des sensations
Dans les couloirs des différences,
Chacun grandit par son enfance,
Les environs magnificences
Et pour certains la résilience
On ira tous au paradis
Et pourquoi pas les travestis,
Chacun son train compartiment,
Pour quelques uns au restaurant
Itinéraire et direction
Sont sur les rails des impressions,
Tempo et son du diapason
A la marelle des sensations
le 8-9-2024
Tant et tant
J’ai tant gommé mes mots,
Tant gommé mes dessins
Pour effacer mes maux
Et changer mon destin
En dénouant les nœuds
Que je trouvais hideux,
Les déliés et les pleins
Arrondis de ma main
J’ai tant gommé mes mots
Et le vol de bateaux
Dessinés sur le sable,
Ils étaient regrettables
Ces insensés détours,
Labyrinthes des jours,
Cette rengaine en mer
Reflets de l’univers
Tournent les sons d’accordéon
Dans le refrain de ma chanson,
Mes mémoires de brouillons,
Instants rêvés ils reviendront
J’ai tant gommé ma vie,
Venant du paradis
Et puis elle est partie
Sans même mon avis
Peut-être qu’au printemps
Refleurira le temps
D’une existence nouvelle,
Comme un vol d’hirondelles
Tournent les sons d’accordéon
Dans le refrain de ma chanson,
Mes mémoires de brouillons,
Instants rêvés ils reviendront
Mascarade
Sur les traces du chemin chantant d’ombres et lumières
Comme vit le dessin aquarelle, acrylique,
Chaque point, chaque trait et puis une clairière
A l’horizon du vent, dans un souffle lyrique
Au fond dans les forêts, un envol d’hirondelles,
Le grenat et les ocres de mémoires éternelles,
En triant les étoffes, les rubans, les dentelles
De tous les oripeaux vers la grande citadelle
Sur les traces du chemin est masquée la princesse,
Faisant la ronde des tours et de la forteresse,
Descendant vers sa vie et entièrement nue,
Elle aperçoit une ombre aussitôt reconnue
Nu et derrière son masque, la belle est en émoi,
Alors sautant les haies, ils ne font plus qu’un moi,
La nature prend feu, embrasant l’horizon
Les arbres sont des torches de vallons en vallons
Sur les traces du chemin les cendres volent au vent,
Ne restent que deux masques et les âmes des amants
Immortels et heureux dans cette cavalcade
D’un amour impossible comme une mascarade
le 9-12-2024
Chères amies, amis, collectionneurs et habitués de notre galerie,
Les artistes présents pour cet événement de décembre sont :
Jacqueline Poitevin (Fr) peintures, S. CAPE (Fr) peintures, Erik Black (Fr) glitter painting, Virjules (Fr) peintures, Lyne Héritier (Ch) sculptures et Luca Pertoldi (It) peintures via la galerie Amartgallery Brussel : www.amartgallerybrussel.be
Ainsi que Nathalie Pannetier (Fr) artisane d’art en maroquinerie à son compte depuis 2019.
José Duchant, consultant artistique de la galerie, parraine son artiste Jacqueline Poitevin lors de cet événement de fin d’année !
Vernissage le jeudi 05 décembre de 18h 30 à 21h 30.
Finissage le 28 & 29 décembre de 11h 00 à 18h 00.
Lien vers l’annonce visuelle de l’exposition du 05 décembre :
Lien du reportage photos sur le vernissage du 05 décembre :
Lien vers la page événements actuels et à venir :
https://www.espaceartgallery.eu/category/evenements/
Lien vers la présentation des espaces et des artistes :
https://www.instagram.com/espace.art.gallery/
https://www.facebook.com/www.espaceartgallery.eu
https://www.linkedin.com/in/jerry-delfosse-espace-art-gallery/
Lien pour visionner les 211 vidéos et 92.000 vues sur YouTube
https://www.youtube.com/@espaceartgallery4966
Lien vers cette plateforme touristique où la galerie est présente :
« autres activités » + https://www.kayak.fr/Brussels.32869.guide
Lien vers le renouveau urbanistique dans le centre de Bruxelles !
https://www.oxybrussels.eu/?fbclid=IwAR1VEUNKNZwMNYHxaun0rOVdabtQ_ZZUQkARzbby64SjD5K0z7z8Eebm1Xo
Bien cordialement,
Jerry Delfosse
Galeriste
*
Fondateur et propriétaire de l’Espace Art Gallery,
Les Éditions d’Art EAG & EAG Studio’s
Co-fondateur et propriétaire du réseau Arts et Lettres 3.0
Administrateur général
Président de jury pour décerner 3 diplômes d’art EAG
Membre d’un jury international à Corsica Art Fair
Membre d’un jury pour décerner 2 diplômes d’art A&L
*
Rue de Laeken, 83 à B 1000 Bruxelles – Belgium
GSM: 00.32. (0)497.577.120
https://www.espaceartgallery.eu/
https://artsrtlettres.ning.com/
&
Amedeo Arena arena.amedeo@gmail.com
Director www.amartgallerybrussel.be
GSM: 00.32. (0)475.721.272
La visite
Dans les allées du Père Lachaise
On prend son temps, pas à l’anglaise,
Les âmes se parlent au fil des ans,
Quand le soir vient c’est leur moment
La gouaille d’amour de la môme Piaf,
Accompagnée par deux trois piafs
Et quelques sons de l’au-delà,
Le bruit du vent et des beaux gars
Dans les allées, hiboux et chouettes
Composent ensemble et interprètent
Les inquiétudes des chers vivants,
Car la roue tourne rapidement
Un photographe prend la lumière,
Sortant des tombes après trois bières,
Il a des flammes dans son viseur,
Peut-être les âmes en plein bonheur
Certains morts vivent encore,
Ce sont des immortels,
Ils sont le vrai trésor
Pour nous simples mortels
Dans les allées des fans fredonnent
Sur le tombeau de Harrisson,
Une guitare et un accord,
Ce fut le temps des rêves en or
Avec regrets nous les quittons,
Certains reposent au Panthéon,
Le livre se ferme sur leur histoire,
Ils sont pour nous notre mémoire
Certains morts vivent encore,
Ce sont des immortels,
Ils sont le vrai trésor
Pour nous simples mortels
le 22-11-2024
Temps neigeux
La neige et moi sommes en froid,
Briser la glace n’est pas pour moi,
Montagnes blanches et ciel laiteux
Ne me rendent pas vraiment heureux
Ce grand linceul recouvre tout,
Les arbres morts forment des croix
D’un cimetière empli de fous
Où tu te caches, ombre du moi
La neige et moi, même le bonhomme
Derrière son masque, comme un fantôme,
Riait très fort en bruit de chaînes,
Je ne pouvais cacher ma peine
Ces sapins froids sont des vieillards,
Plantés en glace dans le brouillard,
En bataillons ils me menacent,
Je touche mon âme qui perd ma trace
Je laisse à ceux qui aiment
Dévaler sur les pentes,
De les voir me rend blême,
Les mains dégoulinantes
La neige et moi, une tornade
Dégoupillée comme une grenade
Emporte mes rêves de pays chauds
Et me conduit jusqu’au tombeau
Mémoires brouillées dans un lit blanc,
J’ai de la fièvre et suis tremblant,
Tous ces glaçons de l’aventure
Venaient de ma température
Je laisse à ceux qui aiment
Dévaler sur les pentes,
De les voir me rend blême,
Les mains dégoulinantes
le 1-12-2024