Si, la s'maine prochaine, je réarpente les ch'mins de Compostelle, comme je me le suis promis, il n'est pas dit que ... je ne vagabond'rai pas du côté de Ronquières, Feluy ... là où les anciennes écluses (avec leurs numéros) sont conservées, là où les canaux nous emmènent loin, là où les orties épousent les sandalettes ...
Peut-être que ...
Une barque, intitulée "La Nonchalante", m'attendra au tournant. J'aurai, une fois n'est pas coutume, l'envie de la visiter, de me l'approprier. Même si ça ne sent pas très bon lorsqu'on y pénètre.
Faut dire ...
J'ai peut-être eu un avant-goût de ce qui m'attend, la s'maine prochaine (je ne travaille pas), en parcourant, avec mes yeux, "La NOnchalante", remarquable nouvelle de Anne-Sophie Vanderbeck.
Rien qu'en lisant, rien qu'en écoutant une lecture, on peut s'évader, imaginer, recréer son propre livre, passer à l'action.
Pas plus tard qu'hier ...
Je me trouvais à une séance littéraire, rue de la LImite. Accompagné d'une personne qui avait posé sa candidature à un consours de nouvelles, qui avait été sélectionnée parmi ... cinquante finalistes (au départ, bravo déjà !) et qui, final'ment, ne faisait pas partie des dix derniers ret'nus.
J'ai passé une très bonne après-midi.
Déjà, dans le jardin à côté de la salle où on remettait les prix. Des bancs. Des feuilles. Des plantes. Une jeune auteur(e) qui fait une pause en fumant une cigarette. Une espèce de squelette (ou d'astronaute), dans un coin, près des fenêtres, qu'on avait construit notamment avec des restes de cannettes (de bière ? de Coca ?) et d'autres ustensiles, et dont la ressemblance, la vraisemblance tenait la route. Une dame qui se reposait sur un banc, en ayant placé, sur ses cheveux, une espèce de chapeau ... confectionné avec des extraits de journaux.
De quoi écrire des pages, déjà, bien sûr !
Quant à cette belle "Nonchalante" (que j'aurai sûr'ment la joie de relire) ...
Je remercie une personne de l'assistance ... de m'avoir prêté, durant la séance de lecture de la nouvelle, un livre (qui v'nait de sortir) où se trouvait cette même nouvelle. Ca m'aidait. C'était plus facile, pour moi, de suivre l'histoire en parcourant le bouquin, parallèl'ment au gars, au bout de la salle, qui lisait la nouvelle à voix haute. Mmmm. Faut dire : parmi les quatre nouvellistes sélectionné(e)s, "La Nonchalante" arrivait en dernier lieu. J'avais, malheureus'ment pour les trois auteurs précédents (dont on lisait les nouvelles, aussi), eu le temps de décrocher, lors de la lecture du deuxième et du troisième.
Etait-ce lié au cont'nu de la nouvelle qui ne m'accrochait pas, d'emblée ?
Etait-ce lié à la manière de lire du "lecteur", que j'estimais ... juste, mais tell'ment parfaite, tell'ment empruntée, tell'ment ... conforme à ce qu'on enseigne dans les cours de diction, qu'elle brouillait, qu'elle faussait, qu'elle empêchait toute participation auditive chez moi ? Je m'accroch'rais pus volontiers de ce côté-là.
De toute façon ...
Je compte reparcourir, dans le livre (dont je peux disposer), les deux nouvelles qui, à l'audition, m'ont échappées. Je serai peut-être surpris.
Il est temps, maint'nant, que je m'attarde un peu sur la première nouvelle ... que j'ai entendue. Elle parlait, si mes souv'nirs sont bons, d'une dame qui était engagée, pour une période de sept ou huit jours, chez "Ikea". Qui étouffait sous les néons. Qui ne pouvait pas parler à ses collègues. Où les dames de ménage faisaient la gueule quand les ouvrières passaient trop de temps à la cafetaria. J'oublie sûr'ment des détails. J'en transforme sûr'ment plus d'un. Pourtant, j'ai aimé. Pourtant, j'ai accroché. Faut dire, sans doute : c'était la première nouvelle que j'entendais. Je n'avais, à ce moment-là, pas de livre sous le bras pour suivre l'histoire. Et pourtant ... j'ai aimé, avec le ton du lecteur (rien qu'avec ça, oui). Chère Hélène (SChneider-Depouhon), originaire de Charleroi (comme moi), mille fois bravo !