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La conférence « Le principe de la poésie » fut prononcée à Richmond en 1849 par Edgar Allan Poe Elle est ordinairement considérée comme la charte de la poésie pure. Baudelaire l'avait lue, mais ne l'avait pas traduite: il l'utilisa largement sans la citer, dans les notices qu'il consacra au poète américain. En cette conférence, Poe expose sa pensée théorique. Il se propose de rechercher en quoi réside essentiellement ce que nous appelons Poésie. Il dégage quelques lois qui lui paraissent essentielles: le poème doit élever l' âme jusqu'au sublime. Il doit être court, car l'excitation poétique ne peut être que brève. Toutefois, la brièveté ne doit pas être exagérée. La poésie et la vérité ne se peuvent concilier, car leurs buts divergent. Le poème est en quelque sorte un organisme cohérent qui ne signifie que par lui-même. On ne peut le juger par l' intelligence, ni en fonction de la morale. Il n'est gouverné que par le goût, ou par le sens du Beau. Le sens du Beau est irrépressible et signe de notre divinité dans le monde. En une certaine mesure, poésie et musique poursuivent les mêmes buts: "La poésie est la création rythmique de la Beauté". La Beauté ne peut être enfin séparée d'une certaine atmosphère morbide qui la justifie: elle se manifeste par une exitation de l' âme qui convie celle-ci à se surmonter. Le thème le plus pur que puisse traiter un poète est l' Amour et la Femme. La logique à la fois glacée et passionnée de cette conférence, a profondément marqué la pensée baudelairienne et, à sa suite, celle de Mallarmé et de Valéry. L'idée principale qui en a été retenue est celle de l'autonomie de l' art: un oeuvre ne doit avoir d'autre projet qu'elle-même, elle doit être à elle-même sa propre fin. Sans doute, peut-on voir en cette conférence une défense et illustration de la théorie de "l' art pour l' art". Mais elle dépasse finalement ces conceptions et se distingue aussi bien des idées d'un Gautier et d'un Banville que de celles des Parnassiens. Sans doute, l'auteur a-t-il exagéré le dogmatisme de sa pensée, au point que l'on a pu soupçonner dans ce texte, ainsi que dans son essai sur "La genèse d'un poème", une plaisanterie de lettré: "Le corbeau" en effet ne fut pas composé selon les normes que l'auteur indique dans ce dernier essai, mais bien l'essai à partir d'une réflexion sur le poème. Les trois études "théoriques" de Poe (la troisième étant "L'essence du vers") ont entre elles un lien indiscutable. Leur importance et leur nouveauté résident en la présence constante qui est exigée du poète, à chaque instant de la création.

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