Une randonnée pyrénéenne
Une aquarelle d'Adyne Gohy
d'après une photo de Raymond Martin
et inspirée par une poésie
de Raymond Martin
Terre-Montagne,Montagne-Terre
Tapis vert sur le port jonché de rhododendrons,
Flèches des conifères perçant l’azur asséché,
Falaises granitées serpentées de sentiers,
Trotte marmotte aux cris du vautour fauve.
La senteur des genêts embaume la vallée,
Vallée frémissante sous l’ardeur du torrent.
Les taches neigeuses animent les chemins escarpés
Cachant quelques Trolles esseulés et chétifs.
La gentiane jaune s’élance derrière un roc ferreux,
Fière d’indiquer au promeneur une passe assurée
A la rencontre d’un hêtre pétrifié par la foudre.
Les myrtilles sont discrètes pour en faire un gâteau.
Des Isards occupés à brouter le lichen s’élancent sur la pente raide du volcan
Menant au lac rafraîchissant flanqué de tout récents éboulis.
Ciel ! Un ptérodactyle virevolte dans l’espace du cirque ensoleillé !
Non, seulement un parapentiste en quête de fortes sensations.
La silhouette furtive de la soldanelle s’élance fièrement du riu futur gave ,
Vers le ciel pour jouir des rais bienfaiteurs du soleil de midi.
Des volutes de fumée s’échappent de la cheminée de la bergerie,
Pendant que le Patou règle le désordre du troupeau ovin.
Le calme du plateau est brisé par les cris des grands freux affamés
En quête de charognes laissées là comme chaine alimentaire.
Les troupeaux paisibles, sans cesse, paissent à volonté le gras pâturage verdoyant.
L’iris des Pyrénées souligne de son bleuté violacé le sentier sans fin.
Harmonie bigarrée aux senteurs étranges, valse des fleurs, symphonie pastorale,
Des notes sucrées miellées des lis Martagon, aux acidulées des mousses fraîches,
Offrent à ceux qui le méritent, le bonheur d’un monde d’ailleurs,
Deviné dans le «poème des montagnes » d’Indy.
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