Publié(e) par Robert Paul le 11 décembre 2009 à 12:30
La collection "Voix de la Mémoire" aux Editions Luc Pire marque un intérêt fondamental pour tous les phénomènes politiques, sociaux et culturels qui offrent un lien possible, une approche comparative entre le présent et le passé. Entre l’analyse du présent et la compréhension de l’histoire.
A l’appui de travaux historiques, juridiques, politiques et sociologiques, et dans une perspective foncièrement pédagogique, Voix de la Mémoire met à la portée des lecteurs francophones la connaissance et l’information nécessaires à une meilleure compréhension des enjeux politiques contemporains. Au croisement de plusieurs disciplines, et dans une perspective progressiste, elle attribue un rôle central à l’histoire récente et à la mémoire des tragédies qui l’ont marqué pour construire une société plus juste !
Les ouvrages de la collection:Faut-il interdire les partis d'extrême droite ? Démocratie, droit et extrême droite
Jérôme Jamin. Préface de Hugues Le Paige.
« Cela restera toujours l’une des meilleures farces de la démocratie d’avoir elle-même fourni à ses ennemis mortels le moyen par lequel elle fut détruite » disait avec un cynisme lucide Joseph Goebbels, le ministre de la propagande d'Adolf Hitler. Quelles libertés faut-il accorder aux ennemis de la liberté ? Cette question est au cœur de la réflexion sur la démocratie. Système à la fois formidable et monstrueusement fragile, la démocratie ne peut limiter la parole de ses ennemis sans mettre en péril ses principes les plus élémentaires. A partir de ce constat, Jérôme Jamin tente de répondre à quatre questions. Comment légitimer la restriction de certaines libertés au nom des libertés elles-mêmes ? Qui sont vraiment les "ennemis" de la démocratie en Belgique et en Europe ? Quel a été le travail du législateur belge pour protéger notre démocratie contre l'extrême droite ? Et qu'avons nous à apprendre de l'expérience des autres pays au sein de l'Union européenne ?
Jérôme Jamin est chercheur au CEDEM (Université de Liège) et prépare une thèse de doctorat en Science Politique sur l'idéologie d'extrême droite. Il est l'auteur d'un CD Rom consacré à l'extrême droite en Europe (Les Territoires de la Mémoire, 2000), d'un ouvrage d'entretiens avec le syndicaliste Jacques Yerna (avec Julien Dohet, Labor, 2003) et d'un livre sur la médiation interculturelle (avec Eric Florence, Academia Bruylant, 2003). Il est aussi le rédacteur en chef de la revue Aide-Mémoire éditée par les Territoires de la Mémoire.
Dictionnaire de la barbarie nazie et de la Shoah
Daniel Bovy.Préfaces de Maxime Steinberg et Edouard Husson
Aktion Reinhard, Nacht und Nebel, Solution finale, Traitement spécial, Zyklon B. Derrière ce langage, souvent codé, se cachent ceux qui ont assassiné la démocratie, organisé et réalisé le plus terrible des génocides du XXe siècle et mis l’Europe à feu et à sang. Le Dictionnaire de la barbarie nazie et de la Shoah explique quelles furent les composantes et les implications de cette horreur. Il détaille aussi le rôle des perpétrateurs et celui des institutions qu’ils mirent en place. Il tente de répondre à un grand nombre de questions incontournables : les Allemands étaient-ils tous antisémites ? Quel fut le degré d’obéissance des membres de la SS ? En quoi la Wehrmacht fut-elle impliquée ? Les Alliés savaient-ils et pourquoi alors n’ont-ils rien fait ? Quelle fut la position du Vatican ? Quels sont les dangers du négationnisme ? En plus d’être un instrument de réflexion, ce livre est un outil de travail particulièrement complet. L’ouvrage se compose : d’une chronologie détaillée incluant, pour la première fois, l’ensemble des mesures anti-juives, d’un dictionnaire critique, d’un index biographique éclairant la manière de fonctionner de la machine de destruction nazie, d’un vocabulaire des camps, d’une liste des mots codés utilisés et, enfin, de nombreux documents éclairant les entrées du dictionnaire.
Daniel Bovy est diplômé en langues modernes et professeur de morale laïque dans l’enseignement de la Province de Liège (Communauté française de Belgique). Il a été correspondant du journal « La Wallonie ». Particulièrement concerné par les Droits humains et la lutte contre l’extrême droite, l’auteur travaille activement avec le service pédagogique de l'association "Les Territoires de la Mémoire", Centre permanent d'Education à la Tolérance et à la Résistance.
Populisme. Vieilles pratiques, nouveaux visages
Henri Deleersnijder Préface de Claude Javeau.
Voilà près de vingt ans maintenant que la plupart des pays du Vieux Continent ont vu ressurgir en leur sein des discours politiques remettant en cause la représentativité démocratique, diabolisant l'immigration et rejetant, sur des bases nationalistes, toute construction européenne. Les leaders souvent charismatiques qui les diffusent dans l'espace public prétendent sentir ce que le « peuple » - mythifié pour l'occasion - souhaite d'instinct. S'agit-il d'un nouveau visage de l'extrême droite ou d'une simple instrumentalisation du désarroi de populations précarisées ? Questions, parmi d'autres, que doit se poser notre société face à ces populismes aux recettes outrageusement simplificatrices et toujours démagogiques. Le phénomène n'est certes pas neuf. De Boulanger à Le Pen, en passant notamment par Degrelle. Peron et Poujade, et jusqu'aux télépopulistes actuels, l'Histoire n'a jamais été avare de ce genre d'aventuriers ou apprentis-chefs. Raison pour laquelle l'auteur s'emploie d'abord à mettre ces poussées de fièvre en perspective. Il esquisse ensuite, pour aujourd'hui, un état des lieux de la question, non sans montrer qu'une certaine gauche de la gauche entend depuis peu se réapproprier le concept polysémique de « populisme » pour lui instiller la dimension progressiste de ses origines. Conscient de ce que le vernis d'humanité est plus mince qu'il n'y paraît en général, il appelle enfin tous les démocrates à un nécessaire devoir de vigilance citoyenne.
Henri Deleersnijder est professeur d'histoire, licencié en Arts et Sciences de la Communication et collaborateur scientifique à l'Université de Liège. Il est notamment l'auteur de deux ouvrages dénonçant le négationnisme : L'Affaire du "Point de détail". Effet médiatique et enjeux de mémoire (Éditions de l'Université de Liège, 2001) et Les Prédateurs de la mémoire. La Shoah au péril des négationnistes (Bruxelles, Labor/Espace de Libertés, coll. "Liberté j'écris ton nom", 2001). Il est aussi chroniqueur. Par ailleurs, en 2005, dans un chapitre intitulé "La dérive populiste en Europe centrale et orientale", il a apporté sa contribution au numéro 42 de la revue Hermès (coordonné par Pascal Durand et Marc Lits, CNRS Éditions).
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