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Éguski

La lune du haut du ciel, regardait le petit chemin sur le plateau. Elle seule vit ces deux ombres noires sur le gravier jaune qui allaient vers l’église.

La jeune veuve suivie de sa mère, chassait les pensées de sa tête sans y parvenir une seconde. Éguski, lui, celui-ci en plus, avec son prénom à ne pas y croire, soleil. Qui sait…, quelle humiliation tout de même. Il ne demande rien mais on le devine. D’autre part…se mettre avec un autre homme…avant tout une perte de temps…et puis, qui sait combien d’embêtements, sans parler…sans parler des autres embêtements. Certes, les hommes sont si faciles ! On n’en rencontre pas tellement des biens.

Mais à quarante ans,… hé, à quarante ans, après en avoir perdu l’habitude, se remettre à penser à se découvrir pour un autre…hé, bé à quarante ans, ça ne doit pas être facile. Toujours être jolie, oui parce que les femmes ailleurs,…et puis cette envie qu’ils ont de toujours vouloir coucher, là ou ici, pour faire ça, hein, comment leur donner ce que je ne sens pas…Quoique… Me marier!!! Non mais quelle histoire. Au moins il a une paye fixe. On n’aime pas pour ça mais on peut aimer à cause de ça se disait elle. Il est presque vieux mais c’est un brave homme et veuf par dessus le marché. Bien veuf en plus. Depuis longtemps. Propre aussi. Oui, il se remariait, il le voulait le pauvre, plutôt par force que par amour au bout de plusieurs années de veuvage, parce qu’il avait besoin d’une femme, là-haut, pour tenir son ménage sa cuisine, le soir. Le soir, c’est là ou c’est pas facile, le soir. Voilà pourquoi il se remariait.
L’amour. Pour ça…elle se faisait confiance. Elle saurait faire. Parfois il n’entendait plus son pas sur le sol, un léger frou frou peut être, elle saurait se tenir, une manière de lever les bras pour qu’il la sente, de se pencher en dévoilant ses chevilles, oui elle y arriverait. Elle aussi l’aimerait peut être, le gardien du cimetière, à la sortie du village.

On était en Avril, il restait l’été à naître, la lune souriait et dans quelques heures, Marastelle serait mariée
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Amagnie

Silence de glace, odeur de cire sur le carrelage, fraîche candeur des rideaux de mousseline aux fenêtres, tel est depuis onze ans, l’appartement de Mme Leuca. Mais en ce moment, il plane sur toutes les pièces comme une étrange surdité. Et cela vous agace, oui vous agace, que l’horloge de la salle à manger fasse entendre dans cette surdité son lent tic-tac si distinctement détaché dans toutes les pièces comme si le temps pouvait encore couler aussi placide et uniforme que toujours.

Dans le salon, il y avait bien aussi le grillotis, oui mais pas trop fort, des bibelots en verre et en argent et l’on aurait dit que les pendentifs des candélabres dorés sur la console et les petits verres du service à liqueur sur la table à thé avaient des frissons de peur et des frémissements d’indignation après le départ des voisines. Les voisines, fallait les voir. Petit troupeau de madames avec des choses à dire sur chaque chose, elles quittaient la maison après l’avoir occupée comme de la poussière d’été, levée par l’orage.

- « La vie ! » elles disaient ça avant de s’enfoncer dans la ruelle sombre.
- La vie, ah la vie !

Silencieuse, madame Leuca les regardaient partir. Ce n’est pas qu’elle n’était pas d’accord, mais enfin, plutôt que de ne plus voir personne, elle avait choisi de dire moins, peut être au fond pour penser mieux. La vie, et oui, cette vie là justement : quelque chose de honteux impossible à avouer, une misère à laquelle il faut compatir ainsi ; en haussant les épaules et en baissant les paupières ou en tendant le cou comme s’il s’agissait d’une pilule bien amère à avaler.

La vie ! N’était ce donc pas la vie qu’elle savourait, elle souvent seule, dans une paix inaltérable, dans la perfection d’un ordre si net, dans ce silence accompagné du lent tic-tac de l’horloge qui sonne les heures et les demies heures du ton languissant et apaisant de son coffre vitré?

Qu’en savaient elles, elles de la vie, elles qui ne vivaient qu’en regardant le soleil les yeux plissés et le front usé de l’avoir tellement questionné pendant que la vie passait ? Alors elle se repencha sur la table ou son cahier l’attendait. Il fallait garder ces choses là secrètes. Écrire ici, c’est un peu perdre son temps, mais tant de choses sont à dire qui restent des secrets :

« Mon frère,
La terreur du monde réel n’a jamais cessé de peser sur ma destinée. La terre n’a jamais été solide sous mes pieds. Elle chavire souvent, je la sens sombrer, s’effondrer en moi-même. Cette instabilité parfois, me donne l’impression de gagner le monde entier. Je n’ai jamais trouvé la terre hospitalière mais j’ai vécu mon enfance comme un animal voué à la sensibilité. Cette terre natale qui revient tous les matins, comme un être aimé sans retenue, m’est souvent apparue comme quelque chose d’hostile, de terriblement angoissant en lutte contre moi. L’impression qu’elle s’imposait à moi, reflet de l’abîme et de la précarité de mon assise, l’empreinte d’une perte fondamentale. »

Hé bé, une fois écrites ces choses là devaient bien sur rester secrètes. De toute manière, qui pouvait lire autre chose que le ciel dans cette campagne ? Et que lit-on dans le ciel ? Et quoi encore, avec l’aide de Dieu surement, oui parce que évidement. Dieu. Dieu et ses grimaces. Un jour à genoux devant lui, parce que personne n’honore les vivants, elle avait écrit entre ses larmes, ce que la stèle de son mari aurait du avoir pour l’éternité.

« Il était un homme exigeant avec lui-même comme envers les autres mais à cette rigueur s’ajoutait un tempérament à la fois ténébreux et solaire, fier et passionné, de sorte que ses amitiés furent souvent marquées par des ruptures éventuellement suivies, le temps passant de chaleureuses mais rares réconciliations. Il aimait les femmes, adorait le grouillement de la rue, la terrasse du café sur laquelle il venait seul, rien dans les mains. D’ailleurs qui l’a vu dans ses solitaires replis, s’abandonner à la conquête d’une splendide passerelle entre le temps et les heures, toute de formes et de dentelle fut elle ? Rien dans son apparence, dans sa curiosité toujours en éveil pour toutes choses, n’aurait fait supposer que cet homme si bien portant, resplendissant et beau, cachait une blessure en son flanc, qu’il savait inguérissable. ».

Sur une stèle… et alors qu’auraient dit les autres ? Et qui l’aurait gravée la stèle ?

C’était ses secrets à elle, personne pour savoir qu’elle les écrivait, les pensait, loin des gens du village, des enfants, des cris du monde. La montagne se dressait là, comme un mur de toujours et son air d’éternité, se couchant dans son ombre au crépuscule et lourdement puissante les jours de pluies aux quatre saisons. Il y avait les enfants, heureusement, avant qu’ils ne deviennent grands, qui faisaient de la vie, des petits soleils en plus. Après tout, l’univers n’était pas que pour les autres, alors, oui parmi les mots, les secrets, de petits soleils pondus, des en plus, comme des surprises dans les poches, lorsqu’on est loin de la maison et qu’il reste quelques noix écalées tièdes, réchauffées à la peau humide d’avoir trop marché.

C’était aussi un secret que le départ de son frère, avec ses airs de souffrir plus que tout le monde. La ville qui les mangeait tous les uns après les autres. Il écrivait, parfois, deux fois rien, quoi, une lettre en 20 ans ? Et quelle lettre. Pour lui dire à quel point elle lui avait pris son enfance, piétiné sa destinée à lui, des mots qu’elle ne comprenait pas entièrement, des choses qu’on ne dit pas.

Oui, il avait trouvé une belle femme, oui il avait fait des enfants et oui il avait une maison. Elle n’avait rien vu de tout cela, mais ça devait être vrai. Depuis ce temps, il avait du sentir le temps passer, il faudrait bien qu’elle y aille à la ville voir cette maison. Et le voir lui, après tout, la maison, sa femme, ses enfants ce n’était qu’un prétexte. Elle l’avait tellement aimé, il l’avait tellement fait rire. Les tempêtes de l’enfance, ils les avaient traversées à deux, celles de la vie, elles s’étaient accrochées à chacun de ses cheveux à elle, surement aux siens aussi mais elle n’en savait rien au fond.

En attendant et depuis si longtemps, il fallait se résoudre à ce silence comme une cape de plomb sur sa vie. Il avait décidé qu’elle ne devait plus être en contact avec lui, cela lui faisait du mal, alors sans avis, il avait coupé les ponts. Juste bonne à rien ni à personne, voila comment elle s’était sentie. Triste destin que ces enfants qui s’aiment trop. Oh pas de vilaines choses non, des choses que les seuls ne peuvent pas connaître, que les singuliers ne peuvent pas apprécier. Des choses d’enfants, s’endormir le soir avec la main de l’autre, écouter son souffle régulier, entendre son pas dans les chemins, comprendre son appréciation de tout et de rien sans rien échanger, être dans le même camp devant les autres. Des riens, de ceux qui font que les autres cherchent toute une vie, l’âme sœur. Alors, la peur au ventre, elle avait continué, sans jamais bouger de ce village, fière tout de même, qu’un des deux soit parti.

La terre, les vaches, les saisons, les cochons, un mari et puis une fille. Voila la vie qui était passée dans ce silence étourdissant qui la dévorait encore parfois si elle se laissait aller. Un dernier coup de balai sur le sol et un coup de ce vin là et puis voila, la journée aurait été bien remplie. Comme la vie, un jour passé, un jour de plus.

Elle fuyait ces points d’interrogations qui surgissaient sans qu’elle les appelle, là dans la poussière, ou bien lorsqu’elle étendait le linge. Pourrait-elle lui dire un jour qu’il lui avait manqué tant et tant ? Voudrait-il l’écouter lui raconter la peur de ses silences et de ses cris profondément enfouis, lorsqu’il fallait aller bien et tenir la maison, s’occuper des champs, faire comme si rien n’était plus normal que de perdre son frère.

Pourquoi, n’était elle plus assez aimable pour être aimée, pourquoi ne lui avait il pas tendu un peu la main au cours de ces années de cœur sec. Oui c’était cela, la moitié du cœur sec et l’autre qui a besoin de l’eau de la vie. Un seul de ses mots à lui son frère jumeau et sa vie aurait été colorée de jaune, de bleu, avec une forêt de pleine vie. On ne devrait plus vivre sans son jumeau, non jamais.

Adolescent, il lui avait dit qu’il fallait vivre comme des « tout seul » avant de se mettre à courir les filles. Elle avait mis des années à comprendre, non pas que ce soit difficile, mais elle n’avait jamais pensé que les singuliers, ces solitudes qui passent leur vie à chercher l’âme sœur, pouvait être un modèle, un idéal. Elle avait mis la vie pour constater qu’il s’était peut être trompé et qu’elle ne pourrait jamais vivre avec le manque de frère, avec ce grand trou noir au fond d’elle, ce vertige qui l’emportait un peu chaque matin, parce qu’il fallait ne pas en parler. Alors elle avait meublé les vides, les mélancolies par l’abrutissante régularité des saisons, des choses qu’il avait fui. Un temps ramasser les noix, un temps le maïs, un temps les légumes, un temps le linge, un temps le bois, un temps les voisins, un temps les fleurs, un temps les plantes qui soignent, un temps lever les collets, un temps se ramasser avec tous ces souvenirs étalés, un temps pour tenter d’en faire une vie. Tous les temps avant le temps du rien.

Son frère, elle l’avait aimé comme elle n’avait rien aimé d’autre, il ne le savait pas, il n’existait plus, il était devenu ce qu’il avait toujours été, l’autre, son autre.
Alors, le balai elle le passait sans y penser. Dehors, le ciel léchait le ventre de la terre, elle était seule, un peu plus ce soir là. Le soleil se couchait derrière la montagne toute là, immense et éternelle, toujours changeante et tellement immobile.
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Matin de ruines à Bamako

Je marche dans un village fantôme. C’est mon quartier éteint, dans la nuit de Bamako juste avant l’appel de la mosquée. À peine sorti de chez moi, dans les rues, le jour bruyantes, je longe les murs silencieux, me heurtant parfois sur le sol, à des roches rouges et poussiéreuses. D’anciennes villas post colonial évoquent, avec un peu d’imagination, les fastes d’autrefois sans parvenir toutefois à donner le change : les lézardes dans les façades laissent deviner les trouées du temps sur les toits qui surplombent les vérandas, défoncées par l’abandon.
Dans la maison, de l’autre côté du carré, qui a le charme d’un petit palais de province ou les princes ont cessé de venir, un lustre est resté accroché au plafond du balcon.

Sous ce climat chaud, ou les chemises et les robes collent à la peau, parfois avec bonheur, seul paysage étonnant de beauté dans la ruine envahissante, il y a dans ces demeures délabrées mais encore habitées par des familles venues des villages de brousse, quelque chose qui s’apparente à la dignité perdue. Comme si les murs lépreux et couverts de poussière, détruits par endroits, tentaient de maintenir les apparences, à l’égal des clochards vêtus d’un smoking. Est-ce l’homme qui ne porte pas le bon habit ou l’habit qui n’est pas sur le bon homme ?

Dans cette vieille maison, devant laquelle, retournées, une dizaine de calebasses expliquent en un coup d’œil qu’elles sont sous contrôle d’autant de femmes pour une centaine de marmots et de maris feignamment éffouarés, dans leurs fauteuils de nylon tressé, des cordes à linge où pendent des maillots de corps et des soutien-gorge au dessus de la terre sur laquelle dansent des centaines de sacs de plastique noir, tels des feux follets sans flamme. Je fais le tour du quartier. Le muezzin entame son appel à la prière, les sotrama amorcent leurs rondes polluantes, brinquebalants leurs carcasses dangereusement tremblantes parmi les vendeuses de beignets qui vont rejoindre leurs étals poussiéreux avec des bassines sur la tête, les yeux encore pleins de sommeil.
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Tout va bien, Bamako, marché

Une chaleur écrasante dans laquelle les livreurs en vélo, suant sur leurs ruines mécaniques cent fois réparées, ahanant, poussent de lourdes charges entre les bagnoles scrapées qui lâchent des gaz polluants aux visages des passantes surchargées sur la tête de bassines bariolées. Cette chaleur inhumaine frappe la vie d'une violence intolérable à laquelle se soumettent ces millions de gens, comme repentis au châtiment de Dieu, Celui ci qu'ils adorent partout, le nez dans les ordures, les mains à plat sur la terre usée et sans eau.

L'éclat du soleil sur les mille plaques de tôle rouillée, à travers les manguiers vidés de leurs fruits, reflète dans la poussière de la ville, la lumière jaune du sable levé qui en tombant colore les fossés d'égouts, d'une boue dégueulasse. Elle sent la pisse et la merde, en coulant lentement sous le nez des hommes éjarrés. Ils sirotent du thé sucré; loin des femmes au dos cassé, au sexe mutilé, normalement soumises à l'usure domestique comme l'âne muet fléchissant sous le bat. Tout va bien.
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Montréal nord

Le ciel de l'ile ne s'enneige pas
Et mon âme lasse un peu,
Voudra regarder les vagues levées par le vent
En éternelle marée contre la digue
Ou je me penche pour presque toucher ravi,
Leurs crêtes chapeautées d'écume.
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Ouvres tes yeux


Repousses tes peurs au bord du gouffre, le printemps est là.
Dehors loin dans le ciel, les oies t'appellent
Elles sont en grands troupeaux
De retour sur nos rives encore glacées.
Demain, sans attendre, j'irai les saluer avec toi dans ma tête,
Toi libéré de notre peur, toi de retour parmi nous,
Toi enfin, de retour pour toujours.
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Amagnie

Au fil des jours et des mots, de ces nuits avides, sans aurores, elle se regardait aller comme une funambule sur le fil. Comme au cirque. Ah oui le cirque. D’ailleurs ce n’était pas normal de penser à un funambule alors que la maison respirait après sa première chaleur d’avril, les pierres sèches; elle les entendait haleter. Les enfants, Pierre le tordu et les jumeaux dormaient à côté, dans la chambre. Et s’ils n’avaient pas été là ces enfants, comment les jours seraient ils passés ? Au fond, bien avant les cimes d’où descendait une brise presque fraîche, les dernières maisons de la commune disparaissaient dans une brume légère qui montait de l’herbe tendre, chauffée par ce soleil pas encore tout à fait de l’été. Et là, trop proches, les cochons grognaient derrière le mur, il faudrait bientôt penser à les retourner au fond du jardin, avec les jours chauds, l’odeur allait devenir aussi intolérable que le bruit des truies en chaleur à la fin de l’hiver. Et s’ils n’avaient pas été là les cochons ? Comment les jours se seraient ils mangés ?

La dernière fois qu’elle avait vu un cirque, c’était au moins, avant sa première communion. Oh la robe de ce jour là…Il y avait la robe, le dieu, le dieu juste à côté des cierges allumés. Que tout était beau. Quelle histoire tout de même, le Dieu dans le bleu du ciel de l’église, les femmes du village avec leurs robes noires et leur air sévère d’être toujours en colère. Mais enfin, Dieu et les histoires du curé, on grandit trop vite pour toutes les retenir, faut-il vraiment s’en rappeler pour être heureux ? Aujourd’hui, à bien y penser, de la religion, ce qui se voit, ce ne sont que des grimaces partout sur la terre…Ils sont là avec leurs guerres, leurs croix et leurs bannières, leurs lunes et leurs faucilles, leurs voiles et leurs interdits, leurs commandements disent ils, qui sont ils pour commander avec leurs terreurs, jusqu’ici, partout ailleurs, les enfants dans les champs, les cuisines et sous les robes de leurs mères?

Et ses yeux se mouillaient du temps si vite passé.
Le temps, mais oui, le temps fait pleurer un peu. Oh pas grand-chose, le temps d’un oignon, d’une pelure de mémoire, le temps d’un souvenir. Alors oui, parce que le temps passe comme un funambule qui monte vers la plate forme. Elle avait souvent l’impression de n’avoir pas été en équilibre mais en chute et c’est vrai qu’un funambule qui tombe, eh bien ce n’est plus un funambule. Elle, elle n’était pas tombée. Elle n’était pas devenue
non plus une funambule. Enfin, parfois la vie prenait l’air et tardait juste un peu à reprendre sa place.
Entre les murs de planches des ruelles de Montréal, l'hiver vient de se poser sans gène, glissant sous mon blouson, sa main froide comme celle de ma diva à son retour de promenade. Il y a des débuts de saisons qui ressemblent en leurs mitans, à ces pleins qu'ils annoncent, à quelques heures à peine de la promesse enfuie, bien à la place qu'ils occupent sans frémir, tel cet hiver 'installé comme s'il n'y avait que lui.

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administrateur théâtres

                                       Louis Langrée -Youssif Ivanov

          Samedi 14.05.2011 20:00 Palais des Beaux-Arts / Salle Henry Le Bœuf

 

 Le chasseur maudit, poème symphonique, M44 (1882) César Franck

Atmosphère : un dimanche matin, au son des cloches et des chants, un comte du Rhin fait sonner les cors et ose partir à la chasse au lieu d'assister au culte dominical. Répondant immédiatement au son du cor orgueilleux, une voix lui dit d’écouter les chants pieux. Le motif religieux des violoncelles se fait insistant mais en vain. Son cheval s’arrête et le cor se fige dans le silence. Sacrilège, le voilà maudit par une voix terrible  et perçante qui le damne pour l'éternité. Dans sa chevauchée, il est poursuivi par des diables hurlants et conduit directement vers la bouche béante de l'enfer et ses flammes. L’orchestration est vibrante, fougueuse et sombre. Le dynamisme de Louis Langrée se fait sentir dès la première mesure, il semble lui-même être le Diable en personne.  Il possède le sens passionné  du drame, il égrène avec doigté les frissons prémonitoires d’une colère divine qui semble éclater avec fracas directement des entrailles de la terre. Haute sonorité et musique terrifiante. Le discours de ce  poème symphonique  dense est mené par un maître du jeu tout puissant. Une pièce d’ouverture tellement saisissante ne peut que gagner le public sur le champ.

 

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Concerto pour violon et orchestre n°3 en si mineur opus 61 (1880) Camille Saint-Saëns

On quitte le drame. Le Troisième concerto pour violon de Saint-Saëns penche plutôt vers l’élégance. Le violon de Yossif Ivanov  débute le premier mouvement avec vigueur, cependant que Louis Langrée change diamétralement d’approche, c’est tout juste si on n’imagine pas une répétition dans une église. Au début, à tout le moins. Des mélodies presque bucoliques s’enlacent dans une extrême finesse et dans la douceur. Elles sont suivies d’arpèges descendants dont le point de fuite est le son du hautbois. On passe ensuite à une musique solaire et à de savantes préparations, à un envol. Le dialogue des violons est d’une pureté cristalline, le violon chante langoureusement. Dans l’allegro non troppo le virtuose est  supporté par les bassons et les cors. Finale de pure sonorité, lumineuse et majestueuse. 

 

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Élégant et souriant, Yossif Ivanov  offrira au public émerveillé un  bis scandé comme une tarentelle, un caprice de  Paganini.

 

Symphonie en ré mineur de César Franck

Le vrai coup de cœur de la soirée. Cette composition cyclique grandiose débute par une phrase des violoncelles et des contrebasses. S’ajoutent deux nouvelles  phrases mélodiques, l’une gracieuse, l’autre passionnée. Tout l‘orchestre vibre à l’unisson sous la conduite de  Louis Langrée qui semble faire des pas de danse avec un immense violoncelle imaginaire. Ses gestes sont amples et puissants, on a du mal à ne pas le quitter des yeux.  Le chant mélancolique d’un cor anglais s’élève au milieu des pizzicati de cordes et de harpe. Abandon des thèmes du début. Le maître de musique se fait de plus en plus chaleureux. Musique de l’effleurement, touches presque impressionnistes puis le basculement progressif vers seulement le souvenir des premiers thèmes… Suspense: ceux-ci se font vraiment attendre.  Et le finale est toute fougue et brillance ourlées de la douceur de la harpe, alternant avec la majesté ou même le rayonnement mystique de l’apothéose finale.  

Le bonheur est dans la salle, son cœur crépite.

 

http://www.bozar.be/activity.php?id=9766&selectiondate=2011-5-14

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Blessures et flétrissures

 

Ce que j’expérimente et ce que je conçois,

Je l’exprime en des mots, cherchant l’exactitude.

Cela depuis longtemps, une bonne habitude;

Ils gardent savoureux de printaniers émois.

 

Mes écrits retrouvés me surprennent souvent.

Non par leur contenu, par la façon de dire.

Élégance et candeur m’amènent à sourire.

De délicats parfums ont eu raison du temps.

 

La suite des saisons compose un long chemin.

Je l’ai longé ravie, lors des instants de grâce,

Et courageusement, maintes fois, ai fait face

Aux épreuves qu’impose un hasardeux destin.

 

Chanter faisait sur moi l’effet d’une prière,

Occultant aussitôt, un souci, un chagrin.

Je n’en ai pas le goût, attristée ce matin;

Déjà sont fleurs flétries, des tulipes altières.

 

15 mai 2011

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CHANTS DE MINES

CHANTS DE MINES

 

Par André Chamberland, artiste peintre

Poète et philosophe temporel

 

J’AI DÉCOUVERT UN GRAND CHANT DE MINES TOUT À CÔTÉ DE CHEZ-MOI. DES MINES JEUNES, DE VIEILLES MINES, DES MINES EN BONNE CONDITION, DES MINES EN DÉCOMPOSITION. MON CHAMPS DE MINES EST RICHE BIEN QU’ELLES ONT DÉJÀ TOUTES ÉTÉ EXPLOITÉES.

 

DES MINES EN DÉVELOPPEMENT CÔTOIENT DES MINES D’ARGENT, D’OR ET DE PLATINE. CHAQUE MINE Y EST IDENTIFIÉE PAR UNE PIERRE  INDIQUANT SON ANNÉE DE FABRICATION ET DEPUIS COMBIEN DE TEMPS ELLE EST À CET ENDROIT.

 

CERTAINES Y SONT DEPUIS PEU DE TEMPS. D’AUTRES Y SÉJOURNENT DEPUIS CENT ANS.  ELLES ONT TOUTES BELLES MINES! ELLES SEMBLENT SE  PLAIRE DANS LEUR JARDIN DE MINES. DES JARDINIERS Y VIENNENT CHAQUE SEMAINE Y COUPER LE GAZON, ENTRETENIR LE TERRAIN OU Y ENLEVER LA NEIGE POUR QUE TOUS PUISSENT VENIR VOIR LEURS MINES.

 

LORSQUE LE VENT SOUFFLE DE LA MER ET SE PROMÈNE ENTRE CES MINES, J’ENTENDS UN CHANT. LORSQUE LE VENT SIFFLE COMME LES BALLES DE FUSILS ENTRE LES PIERRES, J’ENTENDS LE SIFFLEMENT D’UN AIR DOUX ET INCONNU. CES MINES DOIVENT PROVENIR DE PAYS ÉTRANGERS, ME DIS-JE. MAIS CE CHANT EST SI MÉLODIEUX, CONTRAIREMENT À D’AUTRES CHANTS DE MINES ENTENDUS.

 

CES CHANTS LOINTAINS, CONTRAIREMENT AUX MIENS, PROVIENNENT DES CRIS ET DES PLEURS D’ENFANTS QUI ONT PERDU UNE JAMBE EN JOUANT ENTRE LES MINES. DANS MON CHAMPS DE MINES, LES ENFANTS PEUVENT Y JOUER SANS DANGER. TOUTES MES MINES SONT DÉSAMORCÉES ET NON BELLIQUEUSES.

 

CONTRAIREMENT À CELLES DES PAYS ÉTRANGERS, LES GENS QUI ONT DÉPOSÉ MES MINES L’ONT FAIT AVEC AMOUR. ILS VIENNENT S’Y RECUEILLIR À L’OCCASION ET DÉCORER LEUR MINE DE QUELQUES FLEURS. PARFOIS ILS ONT LA MINE BASSE. D’AUTRES FOIS ILS ONT LA MINE RÉJOUIE. ET TOUS ONT BONNE MINE AU DÉPART AU CIMETIÈRE À CÔTÉ DUQUEL J’HABITE.

 

 

André Chamberland

Artiste peintre et poète

Trois-Rivières (Québec) Canada

G9A 1A1

Andre.cham@sympatico.ca

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En fleurs et en pleurs

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l.gifes pétales, d'un blanc rosé,
Des merveilleuses fleurs brisées,
En gros éclats gisent à terre,
Témoins d'une gloire éphémère.

Sur le gazon vert, que la pluie
A rafraîchi pendant la nuit,
Larges morceaux de porcelaine
Et sur l'arbre, des fleurs en peine.

Hier, il était magnifique,
Lumineux, quasiment magique,
Un ravissement pour les yeux.
Il me semblait si vigoureux!

Le voilà en métamorphose,
Lors, la nature qui dispose,
Le vêtira dans peu de temps
D'un nouvel habit attrayant.

Mais ce matin, il est en pleurs,
Dépouillé de nombreuses fleurs.
J'en recueille tous les débris
Et rêveuse, je m'attendris.

5 mai 2006
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journal de bord, dimanche 15 mai 2011

Si, la s'maine prochaine, je réarpente les ch'mins de Compostelle, comme je me le suis promis, il n'est pas dit que ... je ne vagabond'rai pas du côté de Ronquières, Feluy ... là où les anciennes écluses (avec leurs numéros) sont conservées, là où les canaux nous emmènent loin, là où les orties épousent les sandalettes ...

 

Peut-être que ...

 

Une barque, intitulée "La Nonchalante", m'attendra au tournant. J'aurai, une fois n'est pas coutume, l'envie de la visiter, de me l'approprier. Même si ça ne sent pas très bon lorsqu'on y pénètre.

 

Faut dire ...

 

J'ai peut-être eu un avant-goût de ce qui m'attend, la s'maine prochaine (je ne travaille pas), en parcourant, avec mes yeux, "La NOnchalante", remarquable nouvelle de Anne-Sophie Vanderbeck.

 

Rien qu'en lisant, rien qu'en écoutant une lecture, on peut s'évader, imaginer, recréer son propre livre, passer à l'action.

 

Pas plus tard qu'hier ...

 

Je me trouvais à une séance littéraire, rue de la LImite. Accompagné d'une personne qui avait posé sa candidature à un consours de nouvelles, qui avait été sélectionnée parmi ... cinquante finalistes (au départ, bravo déjà !) et qui, final'ment, ne faisait pas partie des dix derniers ret'nus.

 

J'ai passé une très bonne après-midi.

 

Déjà, dans le jardin à côté de la salle où on remettait les prix. Des bancs. Des feuilles. Des plantes. Une jeune auteur(e) qui fait une pause en fumant une cigarette. Une espèce de squelette (ou d'astronaute), dans un coin, près des fenêtres, qu'on avait construit notamment avec des restes de cannettes (de bière ? de Coca ?) et d'autres ustensiles, et dont la ressemblance, la vraisemblance tenait la route. Une dame qui se reposait sur un banc, en ayant placé, sur ses cheveux, une espèce de chapeau ... confectionné avec des extraits de journaux.

 

De quoi écrire des pages, déjà, bien sûr !

 

Quant à cette belle "Nonchalante" (que j'aurai sûr'ment la joie de relire) ...

 

Je remercie une personne de l'assistance ... de m'avoir prêté, durant la séance de lecture de la nouvelle, un livre (qui v'nait de sortir) où se trouvait cette même nouvelle. Ca m'aidait. C'était plus facile, pour moi, de suivre l'histoire en parcourant le bouquin, parallèl'ment au gars, au bout de la salle, qui lisait la nouvelle à voix haute. Mmmm. Faut dire : parmi les quatre nouvellistes sélectionné(e)s, "La Nonchalante" arrivait en dernier lieu. J'avais, malheureus'ment pour les trois auteurs précédents (dont on lisait les nouvelles, aussi), eu le temps de décrocher, lors de la lecture du deuxième et du troisième.

Etait-ce lié au cont'nu de la nouvelle qui ne m'accrochait pas, d'emblée ?

Etait-ce lié à la manière de lire du "lecteur", que j'estimais ... juste, mais tell'ment parfaite, tell'ment empruntée, tell'ment ... conforme à ce qu'on enseigne dans les cours de diction, qu'elle brouillait, qu'elle faussait, qu'elle empêchait toute participation auditive chez moi ? Je m'accroch'rais pus volontiers de ce côté-là.

 

De toute façon ...

 

Je compte reparcourir, dans le livre (dont je peux disposer), les deux nouvelles qui, à l'audition, m'ont échappées. Je serai peut-être surpris.

 

Il est temps, maint'nant, que je m'attarde un peu sur la première nouvelle ... que j'ai entendue. Elle parlait, si mes souv'nirs sont bons, d'une dame qui était engagée, pour une période de sept ou huit jours, chez "Ikea". Qui étouffait sous les néons. Qui ne pouvait pas parler à ses collègues. Où les dames de ménage faisaient la gueule quand les ouvrières passaient trop de temps à la cafetaria. J'oublie sûr'ment des détails. J'en transforme sûr'ment plus d'un. Pourtant, j'ai aimé. Pourtant, j'ai accroché. Faut dire, sans doute : c'était la première nouvelle que j'entendais. Je n'avais, à ce moment-là, pas de livre sous le bras pour suivre l'histoire. Et pourtant ... j'ai aimé, avec le ton du lecteur (rien qu'avec ça, oui). Chère Hélène (SChneider-Depouhon), originaire de Charleroi (comme moi), mille fois bravo !

 

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Jeux rustiques et divins

12272733086?profile=originalLes « Jeux rustiques et divins » sont un recueil poétique d'Henri de Régnier (1864-1936), publié à Paris au Mercure de France en 1897.

 

Déjà connu par plusieurs recueils de vers publiés de 1885 à 1892, Henri de Régnier fut salué comme le plus grand poète de sa génération pour les Jeux rustiques et divins, où il inclut "Aréthuse" publié isolément deux ans plus tôt.

 

C'est précisément "Aréthuse" (dédié à José-Maria de Heredia, dont Régnier avait épousé la fille Marie, qui écrira sous le pseudonyme de Gérard d'Houville), qui ouvre le recueil. S'y succèdent "Flûtes d'avril et de septembre"; une sorte de drame symboliste, "l'Homme à la Sirène" (dédié à Vielé-Griffin, un ami d'enfance du poète) et un autre "Flûtes d'avril et de septembre" (dédié à Mallarmé). Après "Aréthuse" viennent trois gerbes de poèmes, "les Roseaux de la flûte" (offerts à Pierre Louÿs, qui avait épousé une autre fille de Heredia), les "Inscriptions pour les treize portes de la Ville" (pour le critique Ferdinand Brunetière), "la Corbeille des heures" (pour André Gide). + ces ensembles relativement organisés font suite des "Poésies diverses".

 

Tous ces vers évoquent le monde des années 1890-1900 - le salon de Heredia, ses gendres et ses admirateurs -, monde qu'André Gide a dépeint sans trop de nostalgie dans Si le grain ne meurt. Avec son guetteur, ses sirènes, sa variété métrique, "l'Homme à la Sirène" rappelle Maeterlinck et la poésie symboliste. Ailleurs il est visible qu'Henri de Régnier, comme Gide, comme Valéry, comme Moréas, essaie de s'en évader: il revient à la versification régulière, il vise à plus de simplicité, il se souvient de Heredia, le beau-père vénéré, et d'André Chénier; sans doute rêve-t-il d'inscrire le symbolisme - ce langage qui se veut toujours mystérieux, presque sacré, puisque les signifiés ne sauraient être précis et doivent se dérober, quand on croit les étreindre - dans une harmonie classique: issus de la Mythologie, les centaures et les faunes font de belles images, rappelant l'Hercule des Trophées et la Néère des Bucoliques, et permettent de glisser de Mallarmé à Virgile. Il est parfois des réussites - des vers à demi chuchotés qui paraissent s'évaporer, et suggèrent d'ineffables mélancolies. Le plus souvent les thèmes restent un peu grêles - amour et érotisme, fuite du temps, travail du poète, panthéisme - et le recueil paraît rassembler des exercices de style menés avec conscience, avec application même, plutôt que des oeuvres inspirées. C'est peut-être cela le secret de la mélancolie de Régnier: tant de paroles élégantes, d'alliances savantes de mots pour suggérer un au-delà inaccessible derrière les grâces des vers et la ténuité des idées. Un poète qui s'applique et qui se cherche, et qui n'offre, au fond, que des cendres.

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Spoutnik - Jean-Marie Piemme



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"Une fois que j’aurai disparu, qui peut attester que ceux-là sur la photo sont mes parents ? Personne. Personne qui le sache de première main. Qui regardera cette photo pourra dire ce qu’il voit et pas davantage : une femme, un homme, deux personnes autour de la quarantaine, des inconnus dans un jardin, à qui on peut prêter le destin qu’on veut. Deux êtres vous fixent. Qui sont-ils ? On ne sait pas. Et dans le silence de la photo vous laissez filer votre désir."

2008, la maison d'édition Aden décide de se lancer dans le roman. Grand tournant pour cette maison d'édition de huit ans à peine à vocation politico-sociale qui, jusque là, publiait principalement documents, essais, témoignages etc. Une nouvelle collection, Rivière de cassis, et deux romans: Les entrailles du soleil de Nicolas Florence et Spoutnik de Jean-Marie Piemme.

Spoutnik ne vous emmène pas sur la lune, loin s'en faut. On se contente de rester en Belgique, principalement à Seraing, dans la Wallonie profonde de la deuxième moitié du 20ème siècle. Si vous vous attendiez à une fiction palpitante et rebondissante, vous n'y êtes pas du tout. Jean-Marie nous livre sa vie, tout simplement.

Simplement? Non. Suivre un modèle chronologique n'aurait pas été digne du dramaturge; narrer sa jeunesse, fidèlement, sans incartades, exagérations ou digressions n'aurait pas été suffisamment amusant. C'est pourquoi nous nous retrouvons plongés dans un livre divisé en chapitres aux noms parfois incongrus tels que "Cerises et cochons", "Culottes courtes" ou "Pourquoi marcher lentement?" dans lequel il nous raconte anecdotes et souvenirs marquants de son enfance à sa vie de jeune adulte. Passant d'un événement à un autre, sans crier gare, Piemme use du ton frais et mutin de la jeunesse à l'imagination débordante, contrebalancée d'une sacrée dose de pragmatisme et de cynisme rétrospectif, le tout teinté d'un respect profond envers ses origines.

Ainsi, la lecture de Spoutnik n'est pas une recherche du satellite dans la nuit étoilée.Spoutnik, c'est un regard vers le bas, vers les racines profondes de la Belgique et de ces familles du siècle passé. Des us, des coutumes, de la vie de l'époque... si différente! Déjà tellement désuète dans ce début de siècle nouveau...

Et parce que pour certains c'était la réalité et que pour les autres ce n'est pas si lointain, Spoutnik n'offre pas qu'une histoire, il offre aussi un pan de l'Histoire, notre histoire.

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Destin et émotions intimes de la femme chez Anna Akhmatova
En souvenance de Jean-Louis Crousse
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"Je te l'ai dit pour les nuages/Je te l'ai dit pour l'arbre de la mer/Je te l'ai dit pour tes pensées et tes paroles/Toute caresse toute confiance se survivent."
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Tombeau pour les rares au Musée Arthur Rimbaud par Nicolas Rozier
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APPEL à RÉSIDENCE D'ARTISTES à FONTENAY-LE-COMTE (Délai: 20/11/09)
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Ecouter les résonances de la musique....

Laissez vous emporter par la douceur de la musique

par cette douceur aux accords cosmiques....

 

Cette musique celtique......

 

Ecoutez les vibrations , les ressentis

la nature qui s'ouvre à la vie

la terre l'eau le feu le ciel

 

Unis pour nous , pour tous.

 

 

Laissez vous emporter par les images

images qui nous parle de ces voyages ethnique...

 

Les oiseaux chantent leur mélodie

les dauphins , les animaux se réunissent....

 

Ils vivent en harmonie

 

Ecouter, plus un bruit

Visiter son inconscient

partager ses sens

 

Vivre et revivre dans la quiétude

ne pas se donner à l'habitude....

 

Ecouter son coeur ses ressentis

vivre en harmonie, sans peur

 

 

Laissez vous empoter par cette magie

Magie des êtres qui nous entourent

 

Laissons nous une pause

en se souciant des autres

unis dans le coeur , harmonie de nos sens.

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Je me suis rencontré par hasard

Je me suis rencontré par hasard,L’envie franchissait ma venueParmi les idiomes bubons, les actes de la mort débusqués…Sombres bruits dans les méandres de la haineCrie des scories bleuesPlasma létal, galop tonitruant mélancolie…Aux sanglots de l’incompréhensionScansions de la désobligeanceRomanesque ébahissement…Là, sur les plages brunes,Dans les mers assoiffées du désirSe discerne l’anorexie de la vérité…Qui n’a pas vêtu ses chaussuresPour le chemin exploréEt hisser la mature au vent bruissant…Voguent les platanes couteauxLames tranchantes de l’egoDans les bosquets fleur d’automne…Égaré dans l’immensité de l’inconnuJe me fie à mon cœur parmeHabillé de ton amour rouge sang…
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La prochaine fois, je reviendrai aujourd'hui

Tout cela dit avec le naturel qui va si bien aux enfants, la  seule différence  étant  que cette belle phrase fut dite par un adulte plutôt proche de la soixantaine..
 Bravo l'artiste !
 J'en veux encore du comme ça !
 Pour dire que dans l'art comme au quotidien, il y des jours avec et des jours sans..
 Faire que le jour avec devienne  un jour éternel, "un jour avec" deviendrait un jour sans fin..

Bon cela dit, un jour sans fin serait un peu comme l'éternité.. un peu long ... surtout à la fin..!


   photo de l'artiste par Phil Tarbouriech©

portrait_de_phil_tarbouriech.jpg

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Élixir

J’ai goûté en ce jour

Au calice de l’Amour,

Élixir savoureux

Convoité par tous ceux

Qui marchent déterminés

Sur leur chemin tracé.

 

J’y ai trempé les lèvres

Pour siroter cette fièvre

Qui guérit tous les maux

Et rend les gens si beaux,

Un élixir de joie

Rien que pour lui et moi.

 

Mes deux lèvres mouillées

Avaient un goût sucré.

Quelques perles de rosée

Aux reflets argentés

Coulaient le long de mes joues

Nettoyant toute cette boue

 

Que j’avais recueillie,

Cible de leurs envies,

Victime de jalousie

Mais toujours bien en vie

Dans ce monde de fous

Peuplé de méchants loups.

 

J’y ai trempé un doigt

Recueillant l’encre de foi

Pour graver cet instant

De ce moment présent

Qui unit deux âmes-sœurs

Partageant le bonheur

 

De s’être enfin trouvées

En sourires, en pensées.

Leurs graines d’amour semées

Ont grandi, ont poussé.

Elles peuvent enfin y boire

Au fruit de leurs espoirs.

 

Deneyer Viviane 14/05/2011

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