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femme (94)

administrateur théâtres

Une charpente pour ma maison…

 

A vos agendas: Le 23 mars 2024:  - Soirée caritative au profit de Nefer !


Interprétation : Mathieu Moreau / 
Production : Théâtre de la Clarencière

 

Pourquoi Nefer?  Pourquoi Mademoiselle Luna?  Pourquoi les femmes? Pourquoi le cancer du sein métastatique?

 

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En outre, il y a tant de deuils à faire quand il s’agit d’une jeune femme. Elle doit faire face face à des défis et des besoins particuliers si elle a une relation de couple, de jeunes enfants, une vie de famille en pleine construction.

Les difficultés vécues proviennent notamment des sentiments de peur non seulement devant l’issue fatale du diagnostic, mais surtout de l’après, pour ses proches. En plus, il faut pouvoir gérer la colère, le désespoir et autres émotions associées au diagnostic. Vivre le chamboulement des routines quotidiennes, l’isolement accru par le retrait de la vie sociale, les nouvelles pressions financières face aux traitements onéreux de la maladie. 

À cela s’ajoutent parfois par pure malchance, des défis financiers insurmontables. Et c’est en effet le cas de Nefer Ti, une jeune femme pleine d’avenir et de bonheur foudroyée par le diagnostic impitoyable.

 

 Historique:

Voici maintenant 2 ans, Nefer et son compagnon sont en passe de pouvoir acheter leur maison familiale dans une petite ville du Namurois.

Une semaine après que l'offre ait été acceptée, le premier diagnostic de cancer du sein tombe. À l’évidence, ils ne peuvent bénéficier d'une assurance vie, mais signent courageusement les actes, pensant que ce projet leur permettraient de construire un futur paisible à la campagne avec leurs 3 jeunes enfants. C’est d’ailleurs grâce aux difficultés d’allaitement du petit dernier, que l’investigation oncologique a pu être menée…

 Mais le projet tourne rapidement au cauchemar car cette maison vétuste est bourrée de vices cachés dont il faut s’occuper d’urgence. La facture des travaux indispensables grimpe aux alentours de 120 000€. Impossible de se retourner contre les anciens propriétaires qui sont insolvables. Celui qui a construit la maison doit lui-même de l'argent à de nombreux créanciers. Et puis, en novembre 2023 le jeune couple apprend que le cancer est devenu métastatique.

 Ils aimeraient profiter du reste de la vie ensemble avec plus de légèreté. Ils aimeraient réparer leur maison sans être surendettés, et pouvoir préparer la vie d’après. Un certain optimisme ne les abandonne pourtant pas. Ils écrivaient il y a peu:

 

                                                    "Nous avons la chance d'être bien entourés, d'avoir une famille et des amis formidables. 

Nous avons la chance d'avoir de auoi manger et nous chauffer pour cet hiver, une voiture pour nous déplacer et des emplois stables.

Malgré tout, nous vivons dans la pression et nous ignorons combien de temps nous allons pouvoir tenir financièrement face à toutes ces factures liées à la rénovation.

Nous n'avons pas beaucoup d'énergie à offrir pour l'instant et nous ne pourrons certainement jamais rembourser les dons reçus.

Malgré tout, nous avons à cœur de retourner à la collectivité la solidarité que nous recevrons, d'une manière ou d'une autre, mais certainement par notre engagement dans des actions liées à la lutte contre le cancer. 

Nous espérons également être un jour plus à l'aise financièrement pour soutenir la recherche contre le cancer du sein.

Si vous avez l'occasion de nous soutenir d'une manière ou d'une autre, dans cette période difficile, nous vous en serons très reconnaissants."

 

 

 

Peut être une image de 14 personnesTouchée en plein cœur par ce témoignage, Fabienne Govaerts, directrice du Théâtre de la Clarencière organise ce 23 mars 2024 une soirée caritative à l’intention de cette famille dont le courage ne faiblit pas alors que la situation est désespérée. " Elle nous conte sa passionnante empathie pour cette femme, Nefer Ti, jeune et belle, mère de trois joyeux bambins qui se voit à 36 ans  au  stade final, désormais sans sa resplendissante chevelure blonde, les yeux brillant d’amour, implacablement dévorée, non pas par le fatidique nénuphar de Chloé, mais par un ours encore pire que le crabe, comme elle le nomme. Ce mal incurable qui l’assaille.

Comme journaliste culturelle bénévole pour le Réseau Arts et Lettres depuis 15 ans… je me joins à son appel à l’aide pour cette famille déjà endeuillée… et je vous remercie de m’avoir lue. 

Dominique-Hélène Lemaire , Deashelle pourArts et Lettres

 

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Ballade galante en compagnie de Mathieu Moreau 

Balladez-vous dans quelques morceaux choisis de la littérature du 18ème au 21ème siècle et,
laissez-vous saisir d'émoi à l'écoute de passages intenses... 
De la passionnelle relation de George Sand et Alfred de Musset, à la Fontaine, Voltaire, Corneille, Baudelaire en passant par Apollinaire, 
Marceline Desbordes-Valmor, Ovide, l'abbé de Latteignant et plus proche de nous Hippolyte Wouters, 
vos oreilles s'offriront le bonheur de textes délicats et parfumés distillés par la voix chaude de l'artiste pour cette unique soirée dédiée à l'Amour.

♥♥♥ Un moment délicat à s'offrir seul ou en couple !!♥♥♥

 

Tout public :

Samedi 23 mars à 20h30 - SOIREE CARITATIVE EN FAVEUR DE NEFER TI

*** 
NEFER, sa chevelure d'or et son ours affamé ...***

Ce pourrait être le titre d’un conte mais c’est malheureusement la définition de la vie brisée d’une jeune femme solaire et généreuse, maman, de 3 enfants en bas âge Tom, Zoe et Valentin le petit dernier.


♥♥♥ P.A.F.: 25 € TARIF GENERAL (cliquer sur tarif étudiant via le site) - 
50 € TARIF DE SOUTIEN A NEFER ♥♥♥
Réservation souhaitée


INTERVIEW RADIO JUDAICA : lien : https://youtu.be/TEldmhGDiB8



 

Fabienne Govaerts, directrice artistique
Co-Présidente Fédération Théâtres Indépendants d'Avignon (F.T.I.A.) - www.ftia.fr
Théâtre littéraire de la Clarencière - Bruxelles - www.laclarenciere.be
Théâtre littéraire Le Verbe Fou - Avignon - www.leverbefou.fr

Tél. : 0032(2)640 46 70 du mardi au samedi, de 11H00 à 18H00
Tél. : 0033 490 85 29 90

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Ballades en sous-sol à La Clarencière

SPECTACLES

25ème saison du théâtre de la Clarencière

 

Ballade Galante de morceaux choisis

Au clair de la lune… mon ami Mathieu… entre d’emblée

…en conversation avec son public, avant de lui envoyer, tels des avions en papier, tant il s’amuse, des volées de billets poétiques amoureux et enflammés : des épigrammes en veux-tu en voilà, des joyaux à la manière courte et ludique, des tirades sous forme de vers, envers et contre tous, des mots anciens qui fleurent les études classiques, le tout, lesté d’accents spirituels, et surtout, en n’ayant pas peur des mots.

Rythme, textes familiers et lointains, avec ses ruptures de ton passionnées, il a tous les atouts, l’artiste ! Le geste, la physionomie, mais surtout bien sûr, la voix…

Cette voix humaine…qui n’a pas froid aux yeux.

Et de la dentelle aux manches pour signifier son amour de Molière et la magie de la scène. Ravi par le verbe, il joue au pastoureau qui rassemble sans lyre ni flutiau. À chacun il parle son langage favori : docte, ironique, candide, amoureux, rabelaisien, ronsardien, grivois parfois le jour de la Saint Valentin, complice, en cent rimes ou raison, pour allumer l’olympique flamme de l’amour toujours…celui qui sauvera le monde.

C’était au théâtre littéraire de la Clarencière, à Ixelles, le soir de la Saint Valentin, avec des textes d’éternité et d’autres, mutins. Le nom de l’artiste : Mathieu, maître en diction poétique.

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Dominique-Hélène Lemaire, Deashelle pour Arts et Lettres

 

 

 » En compagnie de Mathieu Moreau, balladez-vous dans quelques morceaux choisis de la littérature du 18ème au 21ème siècle et,laissez-vous saisir d’émoi à l’écoute de passages intenses…
De la passionnelle relation de George Sand et Alfred de Musset, à la Fontaine, Voltaire, Corneille, Baudelaire en passant par Apollinaire, Marceline Desbordes-Valmor, Ovide, l’abbé de Latteignant et plus proche de nous, Hippolyte Wouters … et alii  »

 


Elle revient, cette soirée dédiée à l’Amour *** Le samedi 23 mars à 20h30 – SOIREE CARITATIVE EN FAVEUR DE NEFER TI ***

Théâtre La Clarencière Rue du Belvédère 20 à 1050 Bruxelles Réservations www.laclarenciere.be

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administrateur théâtres

SPECTACLES

« Enchantées » Christel Pourchet et Barbara Castin

Un court métrage sur les planches

On en a plein la vue. C’est le duel d’une jeune blonde et mince et d’une belle et brune Dulcinée, vrai délire de féminité, qui se déploie dans la chaleureuse proximité de la scène du Théâtre de la Clarencière à Bruxelles.  

C’est la blonde, Cristel  POURCHET, le capitaine en pantalon à pont et chemisier froufrou qui a écrit le texte et les chansons. Dans ses débuts, la jolie brune, Barbara CASTIN interprétait ses premiers rôles dans « Le Sexe faible » d’E. Bourdet et « On ne Badine pas avec l’amour » de Musset. La voici en adorable jupe paysanne rose frais et pull à manches courtes de jersey blanc. Elle porte des incroyables chaussures de dame couleur chair qui se confondent avec le galbe de la jambe. En coiffure d’époque Parapluies de Cherbourg ou Demoiselles de Rochefort, elle arbore une série d’accessoires ultra féminins, du rouge Saint-Valentin aux diamants de Marilyn. En plus, elle est folle du réalisateur, scénariste, dialoguiste, parolier, producteur et acteur Jacques Demy qu’elle croit toujours vivant. 

Le pitch. Toutes deux, avec le charme de gentlemen cambrioleurs, sont prêtes à  oser des  crimes en mode Agatha Christie pour amasser assez d’argent pour partir outre Atlantique et faire carrière à Hollywood. Enfin, Vivre la grande vie? En Minuscule ou majuscule? Enchanteuses de toutes façons.

Elles livrent d’ailleurs un avant goût très étudié de la culture des chorégraphies classiques américaines. Leurs voix nettes et claires sont assurées et leurs pastiches très réussis. Le texte? Un peu un flou artistique mais finalement assez secondaire devant ce duo de talents scéniques offert aux  yeux éblouis des spectateurs. Mais, ne manquerait-il pas dans ce casting, juste un homme, pour faire bonne mesure? 

Dominique-Hélène Lemaire, Deashelle pour Arts et Lettres

Et voilà qu’on s’en souvient: la même Christel au Théâtre de la Clarencière, il n’y a pas si longtemps.

Tout public :
Les 
jeudi 2, vendredi 3 et samedi 4 mars 2023 à 20h30
Les jeudi 9, vendredi 10 et samedi 11 mars 2023 à 20h30
Les jeudi 16, vendredi 17 et samedi 18 mars 2023 à 20h30

P.A.F. : 20 € - étudiant : 15 € -

Contacts

Direction artistique
02/640 46 70 du mardi au vendredi de 11h00 à 17h00
Fabienne Govaerts

fabienne.govaerts@skynet.be

Régie technique
Geoffrey Dressen
Réservations
02/640 46 76 Répondeur téléphonique
Mode de paiement
Par compte à l'asbl du Théâtre de la Clarencière
ING BE91 310 1228398 76
Ou par Paypal (mode sécurisé)
Adresse
20 rue du Belvédère - 1050 Bruxelles
Situation géographique
près de la Place Flagey et de l'Eglise Sainte-Croix, dans la petite rue parallèle arrière à l'ancien bâtiment de l'I.N.R. devenu aujourd'hui Radio Flagey.
Accès
bus 38/59/60/71/366 Trams : 81
Foyer et jardin
ouverts 30 minutes avant le spectacle, soit 20h00 ou 15h30

Son : Augustin Pitrebois Chorégraphie : Theodora Valente

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Evadez-vous! Au théâtre de la Valette (Ittre)

SPECTACLES

« TOUT CE QUE VOUS VOULEZ » de Mathieu Delaporte & Alexandre de la Patellière


REPRÉSENTATIONS DU 2 AU 31 DÉCEMBRE 2021,

MERCREDI 8 DÉCEMBRE À 20H : SOIRÉE BORD DE SCÈNE,    JEUDI 23 DÉCEMBRE SOIRÉE CST FREE,        RELÂCHE LES 24 ET 25 DÉCEMBRE,          VENDREDI 31 DÉCEMBRE  À 16H ET À 20H30  : PRIX UNIQUE 35€/PERS 

As you like it ! Une pièce drôle, ébouriffante,  contemporaine, mais libre de l’étau de la pandémie. On y respire des réparties savoureuses, on se laisse entrainer de bonne grâce  par  deux comédiens à l’humour  subtil, Catherine Conet et Nicolas Dubois ,véhiculant un message sur  la soif de succès, la recherche du bonheur,  la vanité de nos gestes quotidiens,  les moteurs de nos choix,  la vérité de nos envies,  notre liberté, nos inspirations… En plus, ils sont beaux et agréables  à regarder ces amoureux de la scène,  choisissez le premier rang !

Lucie,  grisée par le  succès, n’arrive  tout d’un coup plus à écrire. Le jour où elle semble avoir  trouvé le bonheur, elle a perdu l’inspiration. Ainsi le veut parfois  le destin contrariant.  Les chants les plus beaux ne sont-ils pas souvent  ceux du malheur ? Assurément,  une idée romantique.  Ou celle des adolescents dans l’âme, sûrement !  Si seulement quelqu’un pouvait rendre Lucie quelque peu malheureuse… A n’en pas douter, l’incursion dans sa vie d’un voisin étrange nommé Thomas,  va changer la partie. Qui croire des trois personnages incarnés part seulement deux artistes?   Au fil du texte, le spectateur va être entraîné dans une course poursuite  palpitante d’identités. Qui est qui ?  Le mari ? l’amant ? La bonne âme de Sichuan ? Des tonnes de peps et de suspense, dans cette comédie irrésistible signée par les auteurs du Prénom et mise en scène par Fabrice Gardin. Leur excellente connivence artistique  met en scène des rapports  hommes-femme rocambolesques. Séduction, attraction, rejet, mensonge, mise en scène, saines colères tout y passe : Comme cela fait du bien !  Dans un souffle de la vraie vie retrouvée. Esprit es-tu là?

Enfin une pièce spirituelle qui suscite le rire en cascades dans une mise en scène alerte, sans le moindre temps mort.  A part,  vu l’exiguïté du  plateau, les ombres projetées de la dame qui change de tenue vestimentaire pour égrener le temps qui passe. Le théâtre de la Valette nous a offert pour décembre,   le  théâtre rafraîchissant que l’on attendait !

Dominique-Hélène Lemaire

  Avec Catherine Conet et Nicolas Dubois

Mise en scène : Fabrice Gardin

Scénographie : Léa Gardin

Créations Lumières :  Simon Benita

Décor : Hubert Thibaut

RÉSERVATIONS

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SPECTACLES

 Novembre 2021 : reprise au théâtre Varia d’un fracassant « Tramway nommé Désir » dirigé par Salvatore Calcagno

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L’univers de Tennessee Williams  se trouve transposé au cœur d’un été torride  dans un quartier sordide quelque part en Sicile. Oublié, le film d’ Elia Kazan  avec Marlon Brando et Vivien Leigh sorti en 1951 qui avait reçu 4 Oscars en 52 pour son propos fracassant.Le spectateur est pris ici dans un spectacle fleuve serti dans notre propre époque. Les habiles  jeux de lumière sont créés par Amélie Géhin  et les maquillages très élaborés  par Edwina Calgagno. En effet, Salvatore Calcagno conçoit la scène contemporaine comme une rencontre quasi sensuelle de différents langages artistiques.

..Cinématographique: des clips glauques  on ne peut plus chauds signés Zeno Graton, mais a-t-on, vraiment besoin de mettre les points sur les i ?  Faut-il de bout en bout diriger l’imaginaire du spectateur ?

..Musical ah! L’extraordinaire pianiste, le jeune Meraviglioso Lorenzo Bagnati qui crée  au piano un  scintillant  dialogue harmonique avec Blanche et son Gaspar de la nuit! Tout de même un peu long…

.. Chorégraphique, l’Afrique du Nord ou l’Asie Mineure  sont au rendez-vous avec la voluptueuse Rehab Mehal? Bien que de bon ton, dans notre société multiculturelle actuelle, est-ce fidèle  au propos de Tennessee Williams où la fracture socio-culturelle est infranchissable ? Et enfin ..Plastique, ah!  Bastien Poncelet, ce  merveilleux danseur éphèbe  énigmatique et  fascinant. C’est le seul vrai  pôle  de plaisir de ce spectacle multiforme.  

 

 

 On peut imaginer sans mal  la  superbe résidence symbolique de la famille ruinée, parée de hautes colonnes : “Belle Reve” est le nom de l’ancienne demeure où Stella (Marie Bos) et Blanche (Sophia Leboutte) ont grandi dans une splendeur fanée. Un « bon temps enfui à jamais  »  mais très  destructeur  car il empêche Blanche d’affronter toute réalité nouvelle.  Alors  que Blanche   a découvert avec stupeur les relations homosexuelles de son mari, qui s’est ensuite  suicidé,  Stella, sa jeune sœur rebelle  et irresponsable, selon elle,  a fui les lieux avec un amoureux bien en dessous de sa condition sociale. … Toutes choses qui remontent tout de même ?  à une époque assez révolue.  

 

Les mensonges, l’alcool, le sexe et la fumée serviront d’écran  à cette Blanche complètement déboussolée. Néanmoins dans l’interprétation, le rapport entre les deux sœurs ressemble plus  à celui d’un rapport  dominant  et violent mère-fille. C’est dérangeant. Que dirait Tennessee Williams ?

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Ironiquement, l’appartement minable de Stanley et Stella où accoste Blanche, se compose d’une  vague cuisine, d’une chambre et d’une salle de bains sommaire. On n’avait que faire des parties vidéos pour illustrer la misère ambiante. Des fausses perles comme cloisons. C’est tout sauf un paradis. C’est le  lieu terrible  où, une à une, toutes les  affabulations   de Blanche fondront dans une atmosphère suffocante de violence.

 

À la fin, la Stella  décharnée par la pauvreté  ne sera  plus cette jeune femme amoureuse de son mari « parfait » nommé Stanley. Lucas Meister, très physique, est un beau gosse qui bouge comme  un moniteur de Club Med. Craquant physiquement peut-être,  mais entier et immuable dans ses jugements. On peut dire qu’il reste d’un bout à l’autre du spectacle  le même jeune prolétaire arrogant et buté qu’il était au début.  Il  reste bloqué, humilié et  outré par la discrimination et le mépris que lui impose Blanche. Exaspérée par son machisme et son manque d’éducation, elle le traite de Pollack, terme  hautement dénigrant. Campant sur ses positions, il est incapable d’identifier ses propres lacunes et  n’est prêt en rien à changer quoi que ce soit  pour sa femme et son enfant à naître.  Il a une  nature  vulgaire et phallocratique, mise en lumière par les jeux de poker bien arrosés avec ses amis. On retrouve  Tibo Vandeborre dans le rôle ténébreux de Mitch.

 Le contraste  est flagrant   si on le compare avec  l’évolution psychologique et dramatique  des deux sœurs. Si Stella avait accueilli sa sœur dans son foyer au début  avec la plus grande bienveillance, elle  ne peut pas croire que Stanley  se soit rué sur Blanche pour en abuser. Elle la croit définitivement démente  et laisse les médecins emporter sa sœur ravagée par l’alcool et les désillusions vers l’hôpital psychiatrique. Ceci nous ramène bien sûr  à une image du profond malaise et  à l’isolement dont souffrait Tennessee Williams, vivant difficilement son homosexualité dans un  contexte d’exclusion toxique à l’époque.

 

Blanche, telle une star déchue omniprésente et intense,  n’est plus qu’une ruine. La femme coquette qui n’a jamais été désirée par son mari - c’est bien  là le drame -  a tout perdu et s’est  jetée à corps perdu  dans la promiscuité pour rassasier sa  faim désespérée d’amour et d’argent. Pathétique et plus démunie que tout, elle brandit désespérément  son dernier  rêve puéril de rejoindre un hypothétique “beau” qui refera d’elle une princesse. Hélas,  c’est le superbe porteur de fleurs androgyne (Bastien Poncelet)  qui annoncera la victoire de la Mort sur le Désir : l’emblème de sa Vie.

 

Dominique-Hélène Lemaire

Un tramway nommé Désir

Tennessee Williams

Traduction inédite Isabelle Famchon
Direction artistique et mise en scène Salvatore Calcagno
Avec Lorenzo Bagnati, Marie Bos, Salvatore Calcagno, Sophia Leboutte, Réhab Mehal, Lucas Meister, Pablo-Antoine Neufmars, Bastien Poncelet, Tibo Vandenborre

 

Créé  originellement au Théâtre de Liège

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administrateur théâtres

                                   Jeanne est d’abord un être humain que je veux libérer du poids des clichés.
                                                                                   Romeo Castellucci

Cet automne, La Monnaie  programme  du 5 au 12 novembre, l'opéra "Jeanne d'Arc au bûcher", oratorio dramatique d'Arthur Honegger sur un livret de Paul Claudel. La mise en scène est signée Romeo Castellucci dont on se souvient lorsque l’an dernier il produisait une mise-en-scène très controversée de « la Flûte Enchantée » de Mozart, dans la même maison. Est-ce sur cette  base,  que les esprits se sont tout de suite échauffés, pour brûler une nouvelle proie, criant  à l’obscénité majeure, pour quelques photos  considérées comme choquantes, et sans avoir  même réellement assisté au spectacle?  Sic  la Fédération Pro Europa Christiana, qui promeut les "valeurs chrétiennes à travers l'Europe" et sa pétition qui a recueilli avant la première du 5 novembre plus de 10.300 signatures. Bon, la tolérance  ne fait-elle pas  partie de nos valeurs chrétiennes, et «Tu ne jugeras point » pareillement ?  

Consentir au souffle clair et aux gestes de sable

S’ils avaient été voir ce spectacle, leur âme aurait été emplie de bonheur, naturel et surnaturel tellement la musique d’Honneger fleurait le bienfait rafraîchissant et l'épopée humaine. Un élixir de joie et d’amour.  Les chœurs  omniprésents étaient installés dans le colombier diffusant leur musique enivrante comme les parfums d’un encensoir diffusant  paix,  beauté et grâce. Des voix tantôt profondes comme racines de la terre, et tantôt angéliques et inouïes comme in Paradisum. Un enchantement et un mystère qui vous tombe sur les épaules comme un manteau bienfaisant  de la Saint-Martin !   

Les derniers moments de la pucelle d'Orléans

Et sur scène on assiste à un seul en scène,  une traversée du désert en 11 flashbacks, à la recherche de l’amour, terrifiée à l’idée de son supplice.  C'est Jeanne (Audrey Bonnet), sorie du monde de silence,   qui occupe tout l’espace, seule, avec ses voix. On  sympathise au sens propre du terme, avec  une lente  épure mystique qui délivre Jeanne de son histoire d’héroïne de la France, qui lui ôte sa cuirasse de guerrière, la décape de tous les poncifs historiques qui entourent le personnage. Elle est peu à peu mise à nu, elle se dépouille de tout ce qui lui a été toxique.  C’est  toujours mieux que d’être mise à mort… Elle perd d’un coup de balai,la détestable image d’idole récupérée  par des partis politiques très peu recommandables. Elle  retrouve  toute sa  chevelure de femme, sa force, sa lumière, son corps virginal tout de blanc poudrée.  Elle est sortie d’un accès de folie  du cerveau d’un concierge d’école. La voilà, naissant du ventre de l’ombre,  ressuscitée d’entre les chaises d’une classe de village. Elle creuse le sol, déterre son passé,  fouille les souvenirs, retrouve le glaive de saint-Michel et le cheval de bataille, le roi de France, l’amour de la patrie. Elle est cet amour qui réunit les communautés, remembre l’unité, réconcilie les extrêmes, fabrique un corps social unifié! Et ainsi elle atteint l’humus sous le plancher qu’ lance autour d’elle comme pour exalter son humanité et retrouver le sein de la terre féconde. Elle renoue ainsi  avec son humilité, sa condition de femme éperdue d’amour, sa nature profonde. C’est une  folie  sauvage, libre  et authentique qui s’attendrit devant les fleurs de pommiers roses de Normandie, qui est bouleversée par un chant de rouge-gorge, - de quoi fondre en larmes -  qui tente d’expliquer ce qu’est l’amour à un frère Dominique enfermé dans une cuirasse de bure inexpugnable, incapable de sentir. Cet oratorio est un choc spirituel  que d’aucuns voulaient livrer aux flammes… « Comburatur igne ! » ( Le Chœur).   Les persécuteurs ont souvent eu bonne presse auprès des foules avides d' événementiel, or il faut toujours revenir à l’essentiel qui fait notre lumière. Ce qu’a voulu chanter, danser et jouer Romeo Castellucci. A tout hasardLa Monnaie a assuré qu'elle prendrait des "mesures de sécurité appropriées afin que les spectateurs puissent profiter des représentations sans dérangement".

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Une lecture dramatiquement magistrale, radicalement dépouillée

Dans un rêve fébrile de chants, de textes dits et de musique, cette œuvre d’une extrême originalité nous entraîne à travers quelques passages-clés de la vie de Jeanne d’Arc au moment où, toute seule, à l’approche de la mort, il lui faut faire face à elle-même et à sa France. Qui d’autre que Romeo Castellucci  pouvait  transposer les visions mystiques et les conflits intérieurs de cette jeune femme en théâtre sublimé ? L’artiste total italien  s’est associé à  l’ancien directeur musical de  la Monnaie, Kazushi Ono, qui s’est retrouvé à nouveau dans la fosse d’orchestre de la Monnaie, dix ans après l’avoir quittée.  Le chef nippon nous a livré la fresque musicale dans  un chatoiement de timbre et d’effets acoustiques stupéfiants.   Ce spectacle  est l’œuvre d’une coproduction de la Monnaie, du Theater Basel, du Perm State Opera and Ballet Theatre et de l’Opéra de Lyon, où a eu lieu la création en 2017. Pour nous ce fut un émerveillement philosophique. Bien sûr on pourrait reprocher qu’aucune voix entourant Jeanne ne se trouve réellement  présente sur le plateau, mais n’est-ce pas le propre des voix… d’être invisibles?

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Visionnaire, prégnant, ambigu : le mystère lyrique d’Honegger 

Arthur Honegger (1895-1955)  tomba d’emblée sous le charme du texte de  Paul Claudel (1868-1955)  et de sa musicalité poétique. La musique d’Honegger ne reflète pas seulement les différents registres stylistiques du livret, mais également l’esprit turbulent et survolté des années 20 et 30. Des chants spirituels austères qui rappellent Bach alternent avec de la musique contemporaine française, des comptines hors d’âge, des ritournelles de  pastoureaux, des blocs de sons cubistes et même une ligne subversive de jazz et de music-hall. Sorte de théâtre musical, les personnages principaux ont des rôles parlés. L’orchestration fait penser à une tragédie antique ou à un mystère médiéval, mais avec un langage musical chromatique et polytonal extrêmement varié. 

 Les chœurs  ont été renforcés pour l’occasion par les chœurs d’enfants et de jeunes et par l’Académie des chœurs de la Monnaie – tous deux sous la direction de Benoît Giaux. Kazushi Ono avait  déjà dirigé cette production avec beaucoup de succès à Lyon  aux côtés de Romeo Castellucci  et ses collaboratrices attitrées, les dramaturges Piersandra Di Matteo et Silvia Costa. L’actrice française Audrey Bonnet interprétait Jeanne d’Arc et occupait la scène quasi seule pendant près d’une heure  et demie. Elle était  accompagnée sur scène par  Sébastien Dutrieux, dans le rôle du Frère Dominique.

Dominique-Hélène Lemaire
DISTRIBUTION

Direction musicaleKAZUSHI ONO
Mise en scène, décors, costumes et éclairagesROMEO CASTELLUCCI
Dramaturgie : PIERSANDRA DI MATTEO
Collaboratrice artistique : SILVIA COSTA
Collaboration aux éclairages : MARCO GIUSTI
Chef des chœurs : CHRISTOPHE TALMONT

Jeanne d’Arc : AUDREY BONNET
Frère Dominique : SÉBASTIEN DUTRIEUX
La Vierge : ILSE EERENS
Marguerite : TINEKE VAN INGELGEM
Catherine : AUDE EXTRÉMO
Une Voix, Porcus, Héraut I, Le Clerc :JEAN-NOËL BRIEND
Une Voix, Héraut II, Paysan : JÉRÔME VARNIER
Héraut III, L'Ane, Bedford, Jean de Luxembourg, Un paysan : LOUKA PETIT-TABORELLI
L'Appariteur, Regnault de Chartres, Guillaume de Flavy, Perrot, Un prêtre  GEOFFREY BOISSY
Soprano Solo : GWENDOLINE BLONDEEL
Une Voix d'Enfant : SIOBHAN MATHIAK

Orchestre symphonique et Chœurs de la Monnaie
Chœurs d’enfants et de jeunes et Académie des chœurs de la Monnaie s.l.d. de Benoît Giaux

CoproductionLA MONNAIE / DE MUNT, OPÉRA NATIONAL DE LYON, PERM STATE OPERA AND BALLET THEATRE, THEATER BASEL

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Production créée à l’Opéra National de Lyon, 21.1.2017

 

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administrateur théâtres

"Les émotifs anonymes" au théâtre le Public

SPECTACLES

Comédie caramel beurre salé! "Les émotifs anonymes"

Surmonter la timidité paralysante, combattre la solitude, voilà le défi des hyperémotifs. Aux rendez-vous des angoissés, Angélique, chocolatière talentueuse, est morte de trac. Tout lui fait peur, elle s’est inscrite aux émotifs anonymes, un groupe de parole, pour faire fondre son malaise. Jean-René, patron d’une chocolaterie en faillite, a des phobies sociales et voit un psy. Le portier d’hôtel a bien raison « Etre seul, il n’y a rien de pire ! ». C’est le chocolat et son désir qui les conduira aux plaisirs de l’amour salvateur. A un train d’escargots… faut-il le dire, et c’est très bien !


Nos deux émotifs sont animés par la même passion : le chocolat. – ©Frédéric Sablon

Une comédie caramel beurre salé, faite pour les 14 février, fébrile, touchante, captivante. La fable drôle et tendre issue du film éponyme, est de Jean-Pierre Améris et Philippe Blasband, l’auteur de « Tuyauterie », jouée sur la même scène où se distinguait déjà le couple mythique : Charlie (Dupont) et Tania (Garbaski), un duo sur scène et à la ville. Arthur Jugnot signe une mise en scène en proximité, car la salle des voûtes du théâtre le Public, s’y prête merveilleusement. Au bout d’un moment, ce que l’on a failli prendre pour des poubelles sélectives, s’avère être l’intérieur d’un coffret de chocolats, design pralines Marcolini, et se transforme en salle de réunion, table de restaurant, lit double dans une chambre d’hôtel, salon, canapé de psy, hall d’accueil de la chocolaterie qui retombe sur ses pattes !… Et vive le langage des fleurs et du chocolat !

Car malgré leur timidité compulsive, les deux émotifs tombent amoureux l’un de l’autre, ce qui génère nombre de quiproquos, malentendus et situations cocasses. Ils font tout pour se défiler, puis se culpabilisent, jusqu’à ce que les cloches victorieuses de l’église annoncent enfin la marche nuptiale. Les deux protagonistes sont adroitement épaulés de deux comédiens agiles mais parfois un fifrelin envahissants : Ayline Yay et Nicolas Buysse qui interprètent les six autres personnages.


Allons, du courage, chers anonymes fragiles ! « Qui craint de souffrir, souffre déjà de ce qu’il craint », disait l’admirable Montaigne. Et vous, qu’est-ce qui vous paralyse ?

Dominique-Hélène Lemaire ( pour Arts et Lettres)

LES ÉMOTIFS ANONYMES


07/01 > 22/02/20 1H15 CRÉATION SALLE DES VOÛTES À VOIR EN FAMILLE DÈS 10 ANS au théâtre le Public

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administrateur théâtres

Fugueuses, ces gueuses… au théâtre Le Public

Vieille prune et jeune pêche, comment faire bon ménage. Sans rire… Faites gaffe à vos mères et grand-mères… Ne les jetez ni aux orties ni aux glaïeuls ! Offrez-leur plutôt des roses…

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Jusqu’au 22 juin le spectacle affichait complet, et du 6 septembre au 12 octobre 2019 la salle du Théâtre Le Public, n’a pas désempli. Vous avez vos couvertures ? La salle des voûtes souterraines est pleine. Deux axes de gradins NS et EW se croisent, question de ne pas perdre le Nord, et au centre, un plateau circulaire mobile, – ciment ou bitume ? – attend l’action. Avec un art consommé de la mise en scène, Michel Kacenelbogen et son assistante à la mise en scène, Hélène Catsaras, exploitent dans un esprit d’école buissonnière, la partition comique des « FUGUEUSES » de Pierre Palmade et Christophe Duthuron. Cette comédie bourrée de verve a été jouée de multiples fois, par d’illustres duos, de Line Renaud et Muriel Robin (2007) à nos jours, partout en royaume …de France et de Navarre.

Aucune fausse note. Ces fugueuses, de vraies gueuses ! L’élégance contrastée des actrices Martine Willequet et Nicole Olivier font en tous cas la joie du spectateur. On adore le regard immensément pétillant de l’une sous ses lunettes de directrice d’école, intrépide et égoïste, et le collier de perles bon chic bon genre de la jeune bourgeoise sans la moindre faute de goût, dont pas une mèche ne dépasse de sa sage barrette. Par monts et par vaux elles gardent une pêche d’enfer, malgré les vicissitudes. Pièce culte féministe ? Le texte rythmé et enlevé, toujours aussi convainquant après tant d’interprétations, fait rire de bonheur.

Le bonheur de la libération et de la joie d’exister. Spinoza ?

Peu d’accessoires à part les vielles casseroles à abandonner, et de lourdes valises de souvenirs pour la jeune échappée et un sac-à dos ulta-léger pour celle qui a fui dans sa chemise de nuit, les Glaïeuls, home sweet home ! Les voilà en pleine nuit sur la route, inconscientes, comme deux fugueuses ado, prêtes à repartir à zéro. C’est là que les vieilles valeurs en prennent un coup et basculent tout à coup puisque c’est l’instinct de survie qui prend les commandes. Finalement, pas besoin de couvertures, la chaleur humaine est là, malgré les innombrables chamailleries des nouvelles copines.

Ce spectacle revêt une drôlerie non envahissante, a une saveur d’air frais et de cavale bien improvisée. Chaque scène est un bouquet d’affects bien dosés, ponctués par la musique joyeuse années 80 de Pascal Charpentier. La scénographie de Noémie Vanheste fait la part belle aux décors sonores : le stop sur la nationale, la forêt profonde, la ferme, l’eau du pont, en un mot, l’aventure …

Pour mémoire : Antagonistes, Margot a tout juste 40 ans et Claude, prénom épicène, fait le double. L’une fuit la condition de femme de.., mère de …, et autres servitudes, l’autre a tâté du demi-mouroir organisé appelé « les Glaïeuls » où ses enfants l’ont fourrée. La suite, c’est le voyage… Vous voudriez quoi ?

Dominique-Hélène Lemaire

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FUGUEUSES

De Pierre Palmade et Christophe Duthuron.
Mise en scène : Michel Kacenelenbogen. Avec : Nicole Oliver et Martine Willequet.

Assistante à la mise en scène : Hélène Catsaras / Scénographie et costumes : Noémie Vanheste / Décoratrice : Eugénie Obolensky / Lumière : Alain Collet / Musique originale : Pascal Charpentier


 Réservations : 0800 944 44 ou http://bit.ly/FugueusesS26
 Gregory Navarra

DU 06/09/19 AU 12/10/19

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administrateur théâtres

Les parfums de fleurs de couteau. Rite funéraire. Sous le chapiteau,  toute la Méditerranée en pleurs. Mantilles noires,  mains jointes, les visages chantent un Kyrie Eleison bouleversant. Lux perpetua luceat eis. Pour qui ?  On entoure la veuve.  Le fils voudrait que la mère lui rende son couteau. Tout est là : le désir, la terre et le sang. On plonge d’un coup dans l’univers de Garcia Lorca. Derrière les bribes de mélopée  qui vous prennent  au ventre, surgit le fil rouge,  l’instituteur rouge et libre penseur, ami du poète qui égrènera  son hommage tout au long du spectacle. Cela aussi c’est un rite funéraire.

Le décor est fait d’une roulotte, un fois le voile noir levé,  d’un plateau circulaire de bois blond sur lequel les chaises s’envolent comme des brassées de feuilles mortes.   Décidément, Dominique Serron adore cela! C’est beau, on attend le développement. C’est alors que l’on est pris  par la  bourrasque théâtrale. Le parcours  prend le rythme d’une  traque. Le spectateur s’accroche aux racines pour ne pas tomber.  Il est hors d’haleine, il vient de comprendre que trois histoires  différentes s’entremêlent comme des battements de cœur régulier, pour souligner les thèmes favoris du poète espagnol. C’est ingénieux, parfois dur à suivre, mais tellement palpitant. Il va de soi que les dix-sept  comédiens -danseurs,-chanteurs  changent de peau et d’histoire à chaque tournant… L’inventive Dominique Serron à la mise en scène s’amuse et se repaît des apparences, des visions fugaces, fouaillant toujours  pour atteindre le drame pur. Les yeux des spectateurs sont éblouis par les scènes de village, les chiens, la pleine lune,les malédictions,  la discussion des brodeuses, le deuil omniprésent, le rêve de vie encore plus tenace, la campagne crucifiée par la sécheresse, les préparatifs de noces, le rapport fétide filles-mère, les personnages déchaînés,  la folie, le mal, les danses, les ensembles vocaux. Le corps à corps des amants  ennemis, un paroxysme de tension dramatique,  est un sommet de la  mise en scène. Béjart en aurait fait tout un spectacle.

 Cette trilogie rurale de Lorca qui regorge de mauvais présages: « Les noces de sang », « La maison de Bernarda Alba » et « Yerma » se trouve  ainsi déclinée en musiques chorales, danses et textes  si brûlants de non-dits palpables qu'ils  émeuvent au plus  intime. Cette trilogie  devient une bacchanale envoûtante. Utile de souligner  combien Garcia Lorca  a été  un poète  de la libération féminine, lui qui est tombé sous les balles des phalangistes, quelques mois après l’écriture de ces  trois chef d’œuvres qui dépeignent  l’âme féminine et l’Andalousie profonde. 

Chapiteau Des Baladins du Miroir
Boulevard Baudouin Ier
1340 Louvain-La-Neuve
Téléphone :
0800/25 325 - Réservation préférable
Tarif :
10 à 22€
Public :
à partir de 12 ans
Internet :
https://atjv.be/Desir-Terre-et-Sang

D’après l'œuvre de Federico Garcia Lorca - Adaptation et mise en scène : Dominique Serron - Avec (en alternance) : Irène Berruyer / Léonard Berthet-Rivière / Andréas Christou / Stéphanie Coppé / Elfée Dursen / Monique Gelders / Aurélie Goudaer / Florence Guillaume / François Houart / Geneviève Knoops / Sophie Lajoie / Léa Le Fell / Gaspar Leclère / Diego Lopez Saez / David Matarasso / Virginie Pierre / Géraldine Schalenborgh / Léopold Terlinden / Juliette Tracewski / Julien Vanbreuseghem / Coline Zimmer (Sous réserve de modification. Voir www.atjv.be

Du 19 septembre au 1er octobre 2019

 

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administrateur théâtres

Même pas peur ?

Personne ne s’y attend mais “What’s the luck” remplace d’un coup le "f... word" pour venir convertir sous vos yeux agrandis par la surprise, la réalité glaçante de la maladie que personne ne veut nommer dans les faire-parts.

Voici que sous l’interprétation délicate et forte à la fois de Caroline Lambert - elle fait penser à une coach d’aérobic - surviennent des traces d’espoir dans un ciel plutôt bleu et apparaissent des visages de bonheur qui transfigurent à la fois l’intervenante et un public sur le qui vive. Ce spectacle éblouissant de confiance a le don de ranimer la flamme humaine mieux qu’un coureur olympique. Vous en jugerez. Ni muck ni sucks... Tout cela sous le regard d’une metteur en scène à la fois géniale et profondément humaine : Anne Beaupain.

Le voyage intérieur de la crabahuteuse - le vocable est d’Hélène Bénardeau - évoque les deuils, les péripéties génétiques, médicales, physiques, affectives et morales, que trouve sur son parcours, la femme atteinte du cancer (sein ou ovaires), ou de celle dont le gène tueur larvé risque à tout moment de s’éveiller et de débarquer dans la vie d’une victime á la fleur de l’âge. Tough luck!

Caroline, la survivante des deux, résume. Elle et Véronique, cousines germaines quasi jumelles partagent ainsi un destin commun : celui de la lutte contre le crabe, à la scène comme à la ville. Dans la vraie vie, quoi ! Et sous forme d’exercice courageux d’auto guérison artistique sur les planches de la Comédie Claude Volter. du 4 au 8 février, semaine de la lutte contre le cancer. Elle a couché sur papier ses affects les plus désespérés et les plus intimes et les interprète acec une sensibilité à fleur de peau sur la scène bruxelloise. C’est avec avec tact, distanciation, humour, bienveillance et des litres de verres à moitié plein que Caroline Lambert lève le rideau sur ses cogitations, ses colères, ses trouilles et ses espoirs grandeur nature. C’est qu’elle porte en elle, non un enfant, mais ce gène maléfique, suceur de vie. L’image contient peut-être : 2 personnes, personnes sur scène et intérieur

Miracle, Caroline multiplie les exorcismes, exhume au fur et à mesure des émerveillements bouleversants devant le miracle de la vie. Pour toutes ses sœurs de pas d’chance. Chemin faisant, elle se déleste des poids morts, au bord de la tombe elle rejoint et vole dans les bras de sa cousine raflée par le crabe et balise la route pour toutes ses sœurs d’infortune.

Miracle, malgré toutes ses tribulation qui arrachent l’empathie et les rires d’un public converti, elle explose la joie contagieuse d’aimer et d’être aimée. Contre tous les vents hostiles du destin et l’absurdité de la souffrance et de la maladie. Que du vécu sublimé par l’art de dire et de jouer.

Permettez nous donc de citer ici les paroles sublimes d’une autre femme des années cancer : Hélène Bénardeau, décédée il y a 3 ans.

“Je suis juste une petite terrienne, donc faillible, comme tous ses congénères à deux pattes, dont le propre reste le rire, envers et contre tout. Ne prenez jamais pour argent comptant ce que je vous raconte, même si je le fais en toute conscience. Mon Crabounet à moi, mon corps, ma sensibilité, mes colères, mes soucis, mes paniques, mes remèdes ne sont que les cousins des vôtres. Vous êtes seules à pouvoir apprivoiser la bête, et le dompteur magister le plus apte à vous épauler, c’est celui ou celle que vous aurez CHOISI (et non subi) parmi les p’tits soldats d’Hippocrate. “

Et voici d’autres paroles tout aussi vraies :

"... Il y a une chose, une seule, que malgré tout l’amour du monde, vous n’arriverez pas à éradiquer, à déraciner de nos cœurs... Cette chose… c’est La PEUR.

Ce sont nos peurs.Retour ligne automatique
Peur des traitements lourds.Retour ligne automatique
Peur des mutilations, des balafres indélébiles.Retour ligne automatique
Peur de ne pas pouvoir ré-apprivoiser notre nouveau-moi.Retour ligne automatique
Peur que vous ne l’aimiez plus.Retour ligne automatique
Peur de la souffrance physique.Retour ligne automatique
Peur de la souffrance morale.Retour ligne automatique
Peur de vous user à la corde.Retour ligne automatique
Peur de voir vos yeux, un jour, nous regarder partir.Retour ligne automatique
Peur de vous faire souffrir.Retour ligne automatique
Peur de plomber l’insouciance de nos enfants.Retour ligne automatique
Peur de ne pas les voir grandir.Retour ligne automatique
Peur du monde médical, qui, parfois, nous maltraite autantRetour ligne automatique
Peur de savoir que nous ne quitterons jamais le fauteuil de Denys, que le crin de cheval est fragile et que le glaive est lourd.Retour ligne automatique
Peur que vous oubliiez qu’un bonbon d’hormonothérapie, ce n’est pas un cachou.Retour ligne automatique
Peur que vous ne l’oubliiez pas.Retour ligne automatique
Peur de ces contrôles, de ces rendez-vous incontournables, qui vont désormais ponctuer nos existences et ce JUSQU’A LA FIN DE NOS JOURS.

Oui, nous allons oublier, parfois. Oui, nous allons réapprendre à l’aimer cette vie qui court dans nos veines, palpitante, impérieuse. Nous avons tout accepté POUR ÇA, pour l’amour de vous, des autres, de ce monde qui marche sur la tête mais que nous ne voulons pas quitter, pas encore ... "  

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Et tout cela au théâtre, le lieu des dramaturgies humaines, le jour et la semaine de la journée mondiale contre le cancer.
M A G N I F I Q U E autant qu’inoubliable. Même pas peur, et l'épée au poing!  Le docteur de Caroline Lambert était dans la salle. Ovation. Cinq étoiles, bien sûr !

Dominique-Hélène Lemaire  

du 4 au 8 Février

WHAT THE LUCK ?

de & avec Caroline LAMBERT

Quand j’étais petite, j’avais toujours peur de dire mon signe astrologique de peur de l’attraper. Cancer. Je suis cancer ! J’avais l’impression qu’il était déjà en moi ! En même temps, j’étais pas si bête que ça vu qu’apparemment, il y a un petit terreau !  

Caroline nous livre un récit intime et familial d’une sensibilité rare et soulevant des questions universelles. Travailler la joie avec une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes, une invitation qui nous est lancée à travers ce spectacle dont il est difficile de ne pas sortir transformé.

Bouleversant, rempli d’espoir, teinté d’humour et débordant d’Amour !

Mise en scène : Anne BEAUPAIN

Scénographie : Valérie PERIN

Musique : Patrick PERIN

Création lumière : Sébastien MERCIAL

Le TEASER 

********************  ******************** du 4 au 8 Février 2020

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administrateur théâtres

SPECTACLES

Le pouvoir de dire Non, La " Cerise sur le ghetto" par Sam Touzani

LE POUVOIR DE DIRE NON

 «Cerise sur le ghetto » est un spectacle magnifiquement engagé et passionnant, mais surtout qui vous émouvra aux larmes. Bourré d’humour berbère,  islandais,  ashkénaze,  arabe, sicilien, turc, grec, français, italien, espagnol, belge,  – c’est vous qui choisissez –  il  forme un bouquet d’humanité et invite à une réflexion généreuse et bienveillante sur nos relations avec les autres!  

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Sam Touzani, à la fois auteur et  joueur… et prophète d’humanité,  libère la parole et  se raconte pour survivre à l’innommable.  Dans un spectacle de feu, il propose une série de flashbacks pittoresques et émouvants sur  son histoire  familiale, tour à tour  faite du  sel des larmes et des épices du cœur. Il parcourt  passionnément   trois générations emblématiques qui bordent la Grande Histoire avec les accents poignants du réel.

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 « 1943-1945 Les maigres pâturages ont depuis longtemps disparu, et les Nomades ont reflué vers les oasis. Mais les cultivateurs des ksour n’ont pas eu de récolte/ … /. La recherche de l’eau et de « quelque chose à manger » a entraîné vers le Nord un vaste exode de bêtes et de gens, d’abord lent et sporadique, puis massif comme une avalanche. Des scènes navrantes surexcitent la sensibilité des Européens, témoins impuissants ; des êtres humains décharnés, au dernier degré de la misère physiologique, recourent, pour tromper la faim, à toutes les pratiques qu’on lit dans les descriptions anciennes. »

  Tout débute donc dans les  montagnes du Rif marocain, où la famine et la  misère  sont  si écrasantes que même des enfants prennent, même seuls, le chemin de l’exode. C’est le cas du grand-père de Sam, qui a douze ans.    Sam, le petit fils,  verra le jour dans un deux-pièces chauffé au charbon à Molenbeek en 1968. Ado en 1989, il mangera un jour innocemment  des cerises en plein Ramadan. Opprobre général.  Il reçoit en plein visage alors la haine de sa communauté contre l’Occident,  son inconcevable obsession de sacralisation de la pureté… le mépris des femmes,  et de tout ce qui n’est pas musulman. La mosquée veut lui imposer le rêve toxique d’un djihad mal compris. Heureusement la Belgique veille.

 Dès lors, riche d’expériences cinglantes, Sam, le fils d’immigrés, l’artiste, le comédien plein de verve, le danseur souple, rassemble ses forces pour combattre le communautarisme dans un questionnement sincère, entre la culture d’origine  de sa famille héroïque et celle du pays qui l’a adopté. Il refuse le marquage identitaire.  Il va réussir à   relier les rives souterraines de ses multiples identités sans les réduire à une seule… Et cela jette des larmes de bonheur dans un public conquis.


Irrévérencieux, habile, convainquant,  il débusque dans une langue savoureuse,  le  cercle infernal de la culpabilité  qui ronge tous ceux qui quittent leurs terres, leurs parents, leur langue pour partir loin, très loin, là où poindra l’aurore de l’espoir, la lumière de jours nouveaux… Il réhabilite la femme, l’épouse, la mère, qui on retrouvé la grâce et la dignité de dire NON !

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Merci à lui et son comparse, le musicien génial, Mathieu Gabriel, qui de son corps et de sa bouche convoque mille et une atmosphères de légende humaine.

Dominique-Hélène Lemaire, pour Arts et Lettres


Texte : Sam Touzani | Jeu : Sam Touzani | Musicien : Mathieu Gabriel | Dramaturgie & Mise en scène : Gennaro Pitisci assisté de Maïté Renson| Régie : Josse Derbaix, David Vernaillen & Simon Benita | Vidéos : Guillaume Nolevaux.

Coproduction : Brocoli Théâtre, Les Temps d’Art, Espace Magh, Central et Atelier Théâtre Jean Vilar.
Le Brocoli théâtre bénéficie de l’aide de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Administration générale de la Culture, Service du Théâtre et est soutenu par la COCOF.



REPRÉSENTATIONS POUR LES ÉCOLES & ASSOCIATIONS : MA 3/3, JE 5/3 VE 6/3 | 13H30 | GRATUIT
Infos et réservations pour ces représentations destinées aux écoles & associations : Brocoli Théâtre 0496 50 43 27 brocoli@skynet.be

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administrateur théâtres

Jeanne avec Nicole Croisille au Centre Culturel d’Auderghem

Solitude, cynisme,  paranoïa, tendresse quand même…

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Jeanne : un rôle de femme qui n’a pas peur de dire ce qu’elle pense ! Marin : un rôle de jeune-homme mal dans sa peau, déconnecté de tout, au bord de la faillite relationnelle, mais  mû par la force de la vie. Craquant comme un bouton d’or au printemps. L’or de scène où coule une énergie de Don Quichotte qui va à l’encontre de la violence sociale qui enferme les aînés dans des prisons de silence et de désintérêt général. L’or de l’espoir qui se mêle de changer quelque chose  au désert d’une vie  bas de gamme. L’or  de la patience à l’épreuve d’une femme de fer qui tantôt vitupère tantôt crie au loup et hallucine. …Sa tanière est pourtant protégée d’une série impressionnante de verrous.  La « vioque » comme elle se nomme sans détours, vit dans une tour au 23e étage, cernée  par  l’infini du ciel et de ses nuages libres et gracieux, où elle espérait rêver le bonheur. Elle  ne sort à peu près plus, passant  ses heures à découper en bandelettes des magazines publicitaires, travail de souris qui détricote  une vie. Une vie de secrétaire exemplaire, objet de désir et de luxure  pour un  patron sans amour. Une femme  atteinte d’une maladie rare incidemment jetée  de la société où elle a passé toute sa vie. Un baiser perfide  sur la joue, une coupe de mousseux et des pistaches qu’elle déteste comme A Dieu.

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La rencontre improbable avec le jeune homme s’est faite  à l’occasion d’une action électorale de la mairie, qui  s’est mise à proposer divers services sociaux  aux démunis de l’arrondissement,   visées électorales  très peu dissimulées à la clef. Le personnage stéréotypé de l’assistante sociale (Florence Muller) est conçu pour provoquer le rire. On rit moyennement. D’un rire un peu jaune, un peu délavé. Trop de répétitions. L’auteur veut ratisser trop  large.

La mission du jeune homme providentiel est de  porter des repas aux vieux du quartier. Pour Marin, c’est l’occasion de tisser de chaque côté du plateau une relation d’intimité. Une première dans sa vie de nul,  transparente et fade.  Voilà une Jeanne qui se livre comme jamais elle ne l’avait fait et  le livreur de repas  se rassasie enfin de confidences vraies, pour la première fois de sa vie, découvrant  avec émerveillement le cheminement du bonheur et de l’échange. C’est le plus beau de l’histoire. Prendre un râteau pour déblayer une fin …de plus en plus noire, mais apprécier pleinement la chute inattendue.

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Nicole Croisille est loin de sa chanson… « Parlez-moi de lui » ! En jupe plissée écossaise, elle rentre ici dans le type grinçant des octogénaires d’Agatha Christie et s’en  trouve fort bien : Tatie Danielle, en moins coriace, en plus friable. Mais le jeune homme? Le charismatique Charles Templon, bourré d’humour, sterling gold?   Il  incarne  un personnage immaculé et succulent, pétri de bienveillance, d’écoute de l’autre, de respect, d’empathie et de joyeuse humeur, à l’opposé de la dame 100% caractérielle, perverse et manipulatrice qui hante les lieux.  » Pourquoi vous vivez seule d’ailleurs ? » la question cruciale. Adroite mise en scène de Jean-Luc Revol du texte  Jean Robert Charrier dans des décors de Sophie Jacobs et des costumes de Michel Dussarat. Aux lumières, François Menou et à la sono, Bernard Valéry pour alterner réalité et passages des songes à travers le miroir de l’âme.  

Dominique-Hélène Lemaire

JEANNE


Du mardi 12 au samedi 16 mars
 2019 à 20h30 et le dimanche 17 mars 2019 à 15h

Une pièce de Jean Robert-Charrier
Mise en scène : Jean-Luc Revol
Avec : Nicole Croisille, Charles Templon, Florence Muller, Geoffrey Palisse
Décors : Sophie Jacob
Costume(s) : Michel Dussarrat
Lumières : François Menou
Musique : Bernard Valéry
Durée : 1h40

 http://ccauderghem.be/index.php?mact=Agenda,cntnt01,DetailEvent,0&cntnt01id_event=229&cntnt01returnid=65

Réservation par téléphone : lundi, mercredi, jeudi et vendredi de 11h à 17h, le mardi de 11h à 15h et le samedi de 10h à 14h. 02/ 660 03 03

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Le spectaculaire Cyrano triomphe à Villers-la-Ville

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Figurant parmi les plus célèbres pièces du répertoire français, Cyrano de Bergeraca été écrit par Edmond Rostand et publié en 1897. Cette pièce s’inspire d’un véritable personnage  ayant réellement existé :   Savinien Cyrano de Bergerac, né en 1619, ayant  réellement participé au siège d’Arras en 1640 et mort en 1655.   A l’époque de Louis XIV.


Acte III, Scène X

Un baiser, mais à tout prendre, qu’est-ce?

Un serment fait d’un peu plus près, une promesse

Plus précise, un aveu qui veut se confirmer,

Un point rose qu’on met sur l’i du verbe aimer;

C’est un secret qui prend la bouche pour oreille,

Un instant d’infini qui fait un bruit d’abeille,

Une communion ayant un goût de fleur,

Une façon d’un peu se respirer le coeur,

Et d’un peu se goûter, au bord des lèvres, l’âme!

 20.000 spectateurs attendus à l’Abbaye ! Formidable pied de nez à la morosité verbale et affective de notre siècle, voici sous les étoiles, en vers et en 12 pieds, le nez en l’air et l’air d’un soir, un voyage tout en poésie entre la Terre et la Lune… Voici : Cyrano, Roxane et Christian. Et le trio qui les incarne à la perfection : Bernard Yerlès, l’exquise Anouchka Vingtier et le très rebelle Damien De Dobbeleer.

Une magnifique aventure collective dirigée avec amour profond du théâtre  par Thierry Debroux, qui signe  tous les émois. On découvre Roxane, une jeune femme belle et distinguée, Christian de Neuvillette, un jeune noble qui l’aime en secret et le comte De Guiche (le formidable  Éric De Staercke), qui cherche à faire de Roxane sa maîtresse et veut la marier au vicomte de Valvert (Julien Besure), ce à quoi la jeune femme ne souscrit pas, bien évidemment. Jacques Capelle,  grand chorégraphe, signe  tous les combats.

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Verbe et Costumes hauts en couleurs

Comme des Accords mets vins…

Sachez que tous les costumes de l’ardente équipe d’Anne Guilleray aux doigts de fée,  racontent une histoire, jusqu’à la tenue du pâtisser poète… Rageneau : Michel Poncelet, dans toute sa splendeur. Ah ! Comme il nous plaît !  Et que chez tous les comédiens, la diction est belle!

La robe jaune vif, solaire couleur du pouvoir, parfum de jouvence et d’éternel été, se cache sous un lourd manteau de souvenirs. Il est fait de la moire de l’empire du deuil et des larmes.  Roxane, éplorée de bout en bout  n’en peut plus  d’enterrer le bonheur ailé de l’amour: Cyrano. L’homme-parole est vêtu de  cuir et d’humus. Mais sous sa cape d'argent, il voyage entre Terre et Lune sur des chemins semés d’étoiles. Une  cape d’argent? Pour mieux jouer la folie des rayons de lune et mieux tromper le monde terre-à-terre.

 Et l’habit gris, couleur de colère du ciel,  ventre-saint-gris ! C’est celui du pauvre Christian,  une pâle esquisse de son verbe déficient, mais tellemnet seyant!    

Les pourpoints brodés et enrubannés appartiennent à De Guiche et autre Carbon de Casteljaloux, pleins de suffisance et de mâle prétention.

Le fidèle et véritable ami Le Bret (Jean-Philippe Altenloh)  arbore des nuances d’été indien…

Oui, l’œil ne cesse d’être frappé par bien d’autres costumes encore ! Sur scène, comme Edmond Rostand le souhaitait,  ainsi que  feuilles au vent, une foule de bourgeois, marquis, mousquetaires, tire-laine, poètes, cadets, gascons comédiens, violons, pages et précieuses...Pittoresques,  agrémentés de  notes anachroniques, comme surgis d’une improbable  montgolfière, les époques se mélangent. Vive l'imaginaire! Voici  même un admirable Trissotin, des perruques qui s’envolent, et autres  délirantes coiffures façon  Tampon-Jex.   On reconnait Cédric Cerbara et ses rôles annexes,  une Béatrice Ferauge alternativement Duègne compassée et coquine Sœur Marguerite ! Tous  comédiens exaltants – excusez du masculin ! – une  fabuleuse équipe et Olivier Francart qui joue Lignière. 


Lieu d’exception

Thierry Debroux a fait le choix de présenter le chef d’œuvre d’Edmond Rostand en un seul lieu. Le lieu géométrique de tous les affects, la nef des joies et des larmes de tant d’humains, au cœur de l’antique Abbaye font sens. Personne ne se balade, tout le monde voyage  et prend l’air à pleines narines.

Que personne ne bouge ! Un écrin chargé d’histoire et de souvenirs, le choeur et la nef de l’abbatiale accueillent tous les changements de décor: de l’hôtel de Bourgogne où doit se tenir la pastorale du poète hypocrite et bête,  honni par Cyrano et qui débouche sur un duel, à la rôtisserie des poètes où Cyrano brûle de rencontrer Roxane, à la scène du balcon où deux cœurs brûlent pour une seule femme, au siège d’Arras où tout le monde meurt de faim, et enfin au  lieu de la mort de Cyrano, dans le Couvent des Dames de la Cour où Roxane a trouvé refuge.15 ans  après la mort de Christian, Cyrano va mourir aux pieds de celle qu’il adore, lui disant la Gazette du jour pour la dernière fois…  Et jamais le trou laissé par sa disparition ne se refermera. 

Le panache  

C’est désormais à l’abbaye de Villers-la-Ville que  flottera le panache du grand disparu. Un supplément d’âme. Le souffle du poète. Des tirades et des envois qui pourfendent la laideur et distillent la beauté. Mais qu’est-ce que le panache dira-t-on ? La plume, bien évidemment. Celle qui flotte glorieusement  au feutre du mousquetaire.

 «  Le panache n’est pas la grandeur, mais quelque chose qui s’ajoute à la grandeur, et qui bouge au-dessus d’elle. C’est quelque chose de voltigeant, d’excessif, — et d’un peu frisé. Si je ne craignais d’avoir l’air bien pressé de travailler au Dictionnaire, je proposerais cette définition : le panache, c’est l’esprit de la bravoure. Oui, c’est le courage dominant à ce point la situation qu’il en trouve le mot. Toutes les répliques du Cid ont du panache, beaucoup de traits du grand Corneille sont d’énormes mots d’esprit. Le vent d’Espagne nous apporta cette plume ; mais elle a pris dans l’air de France une légèreté de meilleur goût. Plaisanter en face du danger, c’est la suprême politesse, un délicat refus de se prendre au tragique ; le panache est alors la pudeur de l’héroïsme, comme un sourire par lequel on s’excuse d’être sublime. Certes, les héros sans panache sont plus désintéressés que les autres, car le panache, c’est souvent, dans un sacrifice qu’on fait, une consolation d’attitude qu’on se donne. Un peu frivole peut-être, un peu théâtral sans doute, le panache n’est qu’une grâce ; mais cette grâce est si difficile à conserver jusque devant la mort, cette grâce suppose tant de force (l’esprit qui voltige n’est-il pas la plus belle victoire sur la carcasse qui tremble ?) que, tout de même, c’est une grâce… que je nous souhaite. »

Celle dont se sert Cyrano pour écrire ses lettres d’amour. Celle qui va au vent comme un baiser vers l’infini.  

 Acte V, Scène VI

Oui, vous m’arrachez tout, le laurier et la rose!

Arrachez! Il y a malgré vous quelque chose

Que j’emporte, et ce soir, quand j’entrerai chez Dieu,

Mon salut balaiera largement le seuil bleu,

Quelque chose que sans un pli, sans une tâche,

J’emporte malgré vous, et c’est…

C’est?

Mon panache.

Dominique-Hélène Lemaire Arts et Lettres


Du 16 juillet au 10 août 2019. Mise en scène de Thierry Debroux – Chorégraphie de combat : Jacques Cappelle
avec
Bernard Yerlès – Cyrano de Bergerac
Anouchka Vingtier – Roxane 
Eric De Staercke – Comte de Guiche 
Michel Poncelet – Ragueneau 
Jean-Philippe Altenloh – Le Bret 
Damien De Dobbeleer – Christian 
Julien Bésure – Valvert 

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Les mystères de la diplomatie

LE CHEVALIER D’ÉON

Du jeudi 25 avril 2019 au samedi 25 mai 2019 au théâtre du Parc à Bruxelles

Il ou elle ? Avec «  Le Chevalier d’Eon » Thierry Debroux revisite l’une des énigmes les plus bizarres et les plus controversées du XVIIIème siècle. Charles-Geneviève-Louis-Auguste-André-Thimothée d’Éon de Beaumont, dit le Chevalier d’Éon fut successivement docteur en droit, avocat au Parlement de Paris, secrétaire de l’ambassade de France à Saint-Pétersbourg, capitaine des Dragons, agent secret, chevalier de Saint Louis et ministre plénipotentiaire à Londres. En même temps, il fut considéré comme l’une des plus belles femmes du XVIIIème siècle… Homme ou femme, celui qui fut l’une des plus fines lames de son temps a préservé l’ambiguïté jusqu’à son dernier souffle. Revisitant avec jubilation la comédie de cape et d’épée, Thierry Debroux nous entraîne dans la France et la Russie du XVIIIème siècle ». Saison 2005-2006 au théâtre le Méridien, théâtre d’émotions, hélas disparu depuis 2012.

Revoici  notre chevalier, au Parc, en James Bond dégenré,  affublé de jupons lors de ses missions d’espionnage, sous le nom de Lia de Beaumont. A la manière d’un phénix et dirigé avec virtuosité, par Daphné D’heur il reprend du métier, et quel métier! Celui de nous ravir et de nous promener à travers l’Europe du XVIIIe, Anne Guilleray, préposée à la création des costumes, faisant  merveille. Les hauts maquillages sont signés Urteza Da Fonseca. Et le chevalier ? Quel est son vrai nom à la ville? Julien Besure. Tout juste trente ans et l’an dernier, Octave dans les fourberies de Scapin, sur les mêmes planches. Jim Hamwkins dans l’Île au trésor, en 2016. A part le surf, le ski et le snowboard, il est passé maître en escrime, sous la conduite de son  fracassant maître d’armes…Jacques Capelle.  Mais aussi bretteur vocal sidérant et attrape-coeurs  aussi volatile qu’Arsène Lupin. 

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Son histoire  campe une période de guerre mondiale très noire,  pudiquement dénommée de guerre de sept ans (1756-1763) se déroulant simultanément sur plusieurs continents.  Elle opposait deux blocs franchement ennemis, tous deux  en route pour la conquête du monde : l’Angleterre et son empire colonial alliée à  Frédéric II de  Prusse contre la France et l’Autriche, leurs alliés et empires coloniaux.  A qui la Russie tendrait-elle la main? L’empire britannique sort vainqueur, régnant sur toutes les mers du monde,  la Prusse s’affirme au sein de l’espace germanique. La France perd définitivement la bataille de la culture française, versus la culture anglo-saxonne.  Le texte met en relief les machinations politiques, les questions d’intérêt, la place congrue du cœur dans la sphère politique.

– La légende raconte que, déguisé en femme lors d’un bal, Le chevalier d’Eon  aurait subjugué Louis XV. Recruté dans les services secrets du roi, il est envoyé comme espion à la cour de Russie. La mission qui lui est confiée est délicate puisqu’il il doit gagner la confiance de la tsarine Elisabeth afin de conclure un traité d’alliance pour rétablir les relations diplomatiques entre la France et la Russie, ce qu’il réussit avec brio sous les traits de Lia de Beaumont. 


Côté hommes,  Daphné D’Heur ne manque pas de comédiens d’excellence. Les voilà tous rassemblés. avec un Maroine Amini superlatif dans le rôle de Lubin, le fidèle valet vif argent du chevalier qui mêne grand train, une histoire d’amour ancillaire avec sa Nanette (Laurie Degand) , époustouflante de vivacité et de répartie tant vocale que physique. Sir Douglass, en tenue écossaise,  qui représente la perfide Albion, cache admirablement son jeu … ou pas, C’est Anthony Molina-Diaz, une autre grande pointure des planches du Parc.  Didier Colfs se partage avec autant de bonheur entre le très envieux Duc de Nivernais et Le Prince russe Narychkine. L’autre vilain, c’est le Chancelier Bestouchev (Nicolas Janssens), un concentré d’arrivisme et de manipulation, flanqué de notre Fabian Finkels, campant des vice-chancelier Voronstov et Ministre Lebel presque Felliniens. Habiles jeux de masques et d’éventails meurtriers, les chassés-croisés se succèdent dans un rythme échevelé, à la manière du vaudeville haut de gamme, Georges Lini es-tu là ? Les scènes comiques et jubilatoires sont au rendez-vous.  Le plateau tournant  trilobé explose les  portes qui claquent, et le décor très frugal se  contente d’à peine quelques médaillons évocateurs. Tout est dans l’énergie bondissante des  acrobaties amoureuses et politiques.


Côté femmes, des perles rares. Une comtesse de Rochefort exquise, une grande dame, intelligente de cœur et d’esprit, notre préférée? Elle incarne à la fois le badinage de Marivaux et la sagesse de la vie qui sait savoure ce qui lui est donné, et rit de bon cœur du reste, tout en délicatesse. « C’est le genre de femme qui ne passe pas inaperçue en public. Longiligne, port altier, chevelure noir jais encadrant un visage au teint d’albâtre, aux traits fins et réguliers, d’où se détachent deux immenses yeux incandescents. » écrivait à son propos Philip Tirard, en 2005.  Ajoutons, des pommettes fabuleuses à faire craquer les amants… Toute jeune, elle a parcouru la planète avec des parents d’origine italienne, les Abruzzes.  Remarquée par sa prof de français à Hong Kong,  elle s’inscrit  par amour du théâtre au Conservatoire de Mons au retour en Europe. Toujours pas trouvé ? Il s’agit de Laurence d’Amélio, autant jeune première que tragédienne.


Petra Urbanyi, princesse hongroise de caractère ? Oui pour le caractère, non pour la Hongrie.  Elle joue Sophie-Charlotte de Mecklembourg, princesse de Saxe qui piétine de rage, féministe jusqu’au bout des cheveux, refuse qu’on la marie avec Georges III le roi d’Angleterre surnommé le roi fou, mais deviendra tout de même la grand-mère de la reine Victoria ! Un jeu surexcité d’ado rebelle et de jeune femme rêvant d’amour véritable, très marrie d’être convoitée plus comme objet politique que comme roseau pensant.L’image contient peut-être : 2 personnes, personnes debout


Et la palme, si palme il y a, revient à la tsarine Elisabeth Petrovna, admirablement présente et déclinée par Perrine Delers, un monument théâtral, une prestance éclatante, une allure incomparable. Elle a tout : la voix, les humeurs, le maintien, la noblesse,  le prestige, l’autorité. On se souvient de son rôle de voisine écrasante dans le 1984 d’Orwell, la métamorphose en tsarine ne fait qu’amplifier  son  port royal et  son ascendant dévorant.

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Rien que des éloges donc,  pour cette pièce où le rire est roi et le plaisir souverain, où roulent les tribulations, les ballets XVIIIe, les noms prestigieux,  les supercheries politiques et les jeux du pouvoir intenses pendant que le monde entier se trouve  rassasié de guerres incendiaires et dévastatrices. Sept jours, sept ans, le chiffre biblique de l’éternité jeté en pâture à la violence humaine.

Dominique-Hélène Lemaire    Pour Arts et Lettres

Crédit photos : ZVONOCK

Réservations: 
via le site ou par téléphone au 02 505 30 30 – du mardi au vendredi  – ouvert de 12h à 19h.

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Image may contain: one or more people and people standingLes femmes savantes au théâtre des Martyrs (Bruxelles)

Un délire organisé qui fait du bien!

De tous les Trissotins que nous ayons pu voir il est de loin le meilleur. Le plus manipulateur. Grand mince et ténébreux, sans la moindre trace de perruque ou de ruban, les tics de richesse tant appréciés du temps de Molière, il se présente avec l’habit de …Baudelaire? Sans en posséder le moindre tissu poétique. Mais ces dames sont sous le charme et frémissent de tout leur être devant le trompe l’œil et le trompe les coeurs, qui n’en veut qu’à la fortune familiale! Ah le triste suborneur! Il faut nommer Stéphane Ledune pour une interprétation réellement glaçante.

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Le dieu des dames femmes sachant « manier les symboles et les signes » s’appelle Vaugelas. L’illustre grammairien. Ces femmes avides de pureté janséniste, frétillent à la moindre rime, conspuent les syllabes ordurières, picorent les insanités, se repaissent de verbosité. Elles s’apprêtent au coup de foudre pour le Grec ancien (Maxime Anselin) , non contentes du galimatias latin. Gavées de formules scientifiques, elles font fi des valeurs pourvu que, dames intensément frivoles, elles soient sujettes aux honneurs des savants esprits.

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Peste soit l’animal, le mari qui n’a rien à dire, perd sa seule alliée des bonheurs terrestres, la très avantageuse Sylvie Perederejew jouant Martine que l’on met honteusement à la porte pour simple crime linguistique. A Dieu le parler vrai, la bonne chère, les petits plats dans le four et la grande joie de vivre. Heureusement que le pater familias dont il ne porte guère que le nom, a un compère à ses côtés, le plus exquis des frères, Ariste ( un très aimable et aristocratique Laurent Tisseyre) qui l’écoute et qui, par son habileté et sa belle intelligence, le tirera de son infaillible trépas!

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Mais le colloque féminin serait bien fade sans la présence fulgurante d’une véritable sexbomb nommée Bélise (l’explosive France Bastoen) dont les émois à répétition feraient réveiller les morts. Et puis il y a la guerre entre les deux sœurs, jalouses de toute évidence! La grande, c’est Armande (Lara Ceulemans ), en col Claudine et robe religieuse bleu Marine, fort courte ma foi, autant que les idées, mais baignée dans une chevelure à faire baver les vieillards en quête de Suzanne. Et la sœurette, Henriette (Salomé Crickx), des airs de révolutionnaire qui refuse l’ascendant maternel, une mystérieuse fille de l’air, qui, blême de confusion, préférerait être muette que de braver les confrontations. Notons que le discours acéré lui vient, comme l’esprit vient au filles, au fur et à mesure que l’intrigue avance et que l’amour grandissant qu’elle éprouve pour Clitandre fait le jour … et sans doute la nuit. Ce dernier se voit bien sûr honni par la très féministe académie domestique doublée d’un impitoyable tribunal .

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On en vient donc à nos deux préférés : Clitandre (Dominique Rongvaux) , le futur beau-fils qui, très loin de se laisser faire, vient bravement se mêler au public dans la salle. Et son nouveau père, le très épicurien Benoît Van Dorslaer qui tout au long de la pièce, doit opérer la difficile conversion du mari terrorisé par sa femme, vers une condition d’homme libre, heureux de vivre. Mais qu’il est donc difficile de franchir cette porte qui l’anéantit! L’ état à atteindre, c’est l’idéal d’honnête homme, bien-sûr! Toutes le pièces de Molière en témoignent. Avouez que cet homme aurait dû être canonisé au lieu d’être jeté à la fosse commune. Comme le public se régale!

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Le metteur en scène qui œuvre au mandala de personnages a un sens de l’équilibre parfait. Chaque pierre ajoutée à l’ouvrage a du sens et du poids. Toutes les forces se rencontrent et se tiennent comme pour encourager un écho durable chez le spectateur. L’absence de décor conventionnel d’une vraie maisonnée souligne combien le décor est futile dans nos vies. Le metteur en scène s’inspire du principe de frugalité shakespearien au profit d’un travail magistral sur l’analyse psychologique, fouillée au maximum. Comme pour un hui-clos moderne, voilà un mur. En panneaux de contreplaqué, de couleur brute, le bruit de la craie blanche pour écrire, une porte de vielle salle de bain percée de trois carreaux absents, ouverts sur le néant et deux chaises de bois peintes en blanc. Une perspective plate en deux dimensions, sol et mur. C’est Tout. Il faut nommer le roi de la fête du rire délectable: Frédéric Dussenne.

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Au fur et à mesure que les actes se déroulent, le décor se ressert, un plafond de même texture vient même s’emboîter, la troisième dimension? La part manquante? Enlevé c’est pesé, a-t-on jamais vu une interprétation de Molière plus éternelle que celle-là? L’éphémère est devenu visionnaire. Le féminisme pourtant balbutiant chez les femmes de Molière y trouve son compte et le pauvre mari que l’on prend en pitié est bien ridicule quand-même dans sa tirade de la place de la femme à la maison! C’est tout l’art de dire, de suggérer, de sub-liminer.

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Quel dépouillement, ce lit de fer blanc, seul nouveau meuble habillant le plateau après l’entracte. Il évoque tout à la fois la lointaine ruelle dans laquelle les femmes de lettres accueillaient les courtisans dans leurs salons, mais aussi le harcèlement pathétique dont fait preuve un Trissotin digne d’ enfermement. Il n’a finalement rien pour lui, comme le souligne très bien Hélène Theunissen (Philinthe). Il peut à peine à se maîtriser devant une Henriette plus qu’inquiète devant ses assauts répétés. Trissotin, la pierre qui blesse ? On la jette dans la rivière et on garde tout le mandala dont chaque élément a une saveur policée par les vents de l’esprit et du cœur. Et vive Madeleine de Scudéry! Et la langue de Molière, dis ? La langue? Comme la fleur, il nous l’a donnée! (d’après …France Gall!)

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Dominique-Hélène Lemaire

GÉNÉRIQUE DU SPECTACLE
TEXTE Molière
JEU Maxime Anselin, France Bastoen, Lara Ceulemans, Salomé Crickx, Stéphane Ledune, Sylvie Perederejew, Dominique Rongvaux, Hélène Theunissen, Laurent Tisseyre, Benoît Van Dorslaer
DÉCOR Vincent Bresmal
COSTUMES Romain Delhoux
LUMIÈRES Renaud Ceulemans
RÉGIE Christophe Deprez
MISE EN SCÈNE Frédéric Dussenne

Ridicules, ces femmes savantes ? « Je prends au contraire au sérieux le débat philosophique qui les agite » « L’enjeu, pour Philaminte, Armande et Bélise, est d’importance, car il ne s’agit pas moins que du statut des femmes dans une société patriarcale, et leurs propos ne sont pas dépourvus de sens.»  F.D.

COPRODUCTION Théâtre en Liberté, L’acteur et l’ecrit – Compagnie Frédéric Dussenne, LA SERVANTE, Théâtre des Martyrs 
Photos : Isabelle De Beir

DATES
Les représentations auront lieu du 15 au 26 janvier 2019.
Les mardis et samedis à 19h00, les mercredis, jeudis et vendredis à 20h15, le dimanche 20.01 à 15h00.
Bord de scène mardi 15.01.

INFOS & RÉSERVATIONS
02 223 32 08 – http://theatre-martyrs.be/

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                                                                             Le mari la femme et la MORT

                                                                         

C’est l’histoire très banale basée sur un fait divers, d’une  jeune femme  très peu fréquentable qui  a épousé pour l’argent un paysan avare, qu’elle imagine être dans un état critique.  Si elle le chasse, c’est qu’elle sait qu’il a gagné le gros lot et qu’il est au seuil de la Mort. La tuberculose, cela ne pardonne pas, non?  Trois ans se passent, et le  canard est toujours vivant. Le mari va,  bon teint bon œil, très porté sur la chose. Impatientée, elle a décidé de  le faire tuer, ni vu ni connu, je t’embrouille, pour recueillir la somme rondelette qui fait tant briller ses yeux.  Car la dame au cœur sec a un idéal, tenez-vous bien ! En épouser un autre, jeune et beau,  vivre  confortablement,  entourée d’enfants joyeux et bien élevés…La direction artistique ne recule devant aucun sacrifice et Stéphanie Moriau semble adorer son rôle !

 Affiche-le-mari-la-femme-et-la-mort-web-212x300.jpg C’est de la comédie de mœurs bien satirique et bien huilée qui joue à la frontière de l’absurde et sur le fil  des pirouettes.  Mais la Mort se rebelle, on ne la manipule pas comme on veut !  Malgré toutes les combinaisons qu’elle échafaude, Arlette  s’épuise en crises de nerfs révélatrices et rate la  Mort du sieur, toujours assis sur son magot. C’est là que le rire est  souverain et fait du bien. Un conseil cependant,  n’allez pas mourir de rire! Pas sûr qu’il y ait un médecin dans la salle! 

 Crooks together, crooks  for ever! Aux côtés de la conspiratrice à deux balles, il a deux  excellents comparses, grinçants à souhait. Ils ne valent pas tripette : un frère qui a fait de la tôle, et pas loin derrière, un joueur invétéré toujours en manque,  incapable de résister à la valse des billets. C’est Franck Dacquin qui vaut le déplacement !  Un personnage gondolant, à la souplesse et la  gestuelle redoutable, encore plus racoleur que le frangin si bien campé par Jonas Classens.    Le bougre de mari finira par s’inquiéter et découvrir le pot aux chrysanthèmes ? Chassera-t-il l’ignoble  prédatrice de sa maison si joliment décorée par  ses soins ? Ou  le mari, plus candide, ou  plus réfléchi que jamais, lui offrira-t-il un bouquet de roses? A perfidie, perfidie et demi! Un Michel de Warzée au mieux de sa forme, tantôt en bretelles, tantôt en cravate à petits pois.  

Ce qui frappe dans ce fait divers qui a inspiré cette comédie grinçante d' André Roussin, c’est la construction de l’engrenage de la convoitise qu’il devient impossible d’enrayer. Du suspense, on passe aux  sensations fortes. Ce ne sont pas les portes qui claquent mais les explosions d’amour terre-à-terre du paysan, de haine de la mécréante, de balles perdues lors des passages à l’acte. Effets divers de burlesque bien construit, dont on pressent la suite sans y croire. La dynamique est infernale. La comédie conjugale est  sertie comme un diamant maléfique dans le décor ultra bourgeois réputé tranquille. Les  mœurs humaines sont  dépiautées au scalpel,  sans frontières, ni dans le temps ni dans l’espace : de l’éternel humain, fait des pires bassesses. Il n’y a pas de policier pour reconstituer les scènes de crime, mais une voisine à langue de vipère, aux rires fatidiques, aux  noirs desseins déguisés en bonnes intentions qui  finit par  présider aux manœuvres. Une stupéfiante Amélie Saye l'incarne.  Est-ce  la voisine,  ou la Mort  en personne, qui débarque en fichu  tablier  et plumeau à la main pour se rire des desseins absurdes des hommes et les piéger dans leurs méfaits les plus mesquins et leurs attentats si royalement ratés? Est-ce  l’élixir de l’amour qui finalement aura le dernier mot, toute honte bue? 

...Souveraine critique des vanités de l’avoir.

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avec Michel de Warzée et Bruno Smit, à Claude Comédie Volter.

http://www.comedievolter.be/le-mari-la-femme-et-la-mort/

Avec : Stéphanie MORIAU, Michel de WARZEE, Amélie SAYE, Franck DACQUIN & Jonas CLAESSENS / Mise en scène : Danielle FIRE / Scénographie : Francesco DELEO / Création lumière & Régie : Bruno SMIT & Sébastien COUCHARD

 

 Jusqu'au 31 décembre 2018

Réservations : http://www.comedievolter.be

  

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Littérature, théâtre, valeurs, classique, roman épistolaire, désir, jalousie, confessions, psychologie, amour, 21e siècle, passion, coup de foudre, abandon, femme, paix, dignité…

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«  24 HEURES DE LA VIE D’UNE FEMME SENSIBLE » d’Eva BYELE

« Je vous aime, mon ami, plus que l’on n’a jamais aimé ; mais il ne se passe pas une minute de ma vie sans qu’une secrète anxiété ne se mêle à l’enchantement de ma passion. » Voilà ce qu’écrit, dans un  fatal mécanisme de  jalousie, ajouté à la tendance qu’ont beaucoup de femmes à  attiser le malheur, à le projeter dans des mots qui finalement signent leur arrêt de mort, Constance de Salm (1767-1845), femme libre  du XVIIIe siècle. Elle écrit anonymement en 1824 un roman épistolaire bouleversant et lucide qui inspirera les « Vingt-quatre heures de la vie d’une femme  » de Stefan Zweig en 1927.


L’écriture comme manière d’être au monde.
 A son tour, la jeune écrivaine Eva Byele, en 24 lettres numérotées, décide de faire le tour de l’horloge des sentiments avec sa propre  sensibilité du 21esiècle.  Les «  24 heures de la vie d’une femme sensible » d'Eva Beyele se déclinent en vaillants battements de cœur, se lisent et s’écoutent comme une calligraphie de la passion. Ira-t-on vers une catharsis ?  Chaque lettre contient un chapelet de paragraphes qui pourraient vivre tout seul, comme  autant de  bouteilles à la mer.  Comme dans l’œuvre de Jane Austern, les concepts de  Sense and Sensibility se livrent un duel poignant et romantique.  La sentimentalité détruira-t-elle la dame comme ce fut le cas de madame Bovary? La dame artiste finira-t-elle enfermée comme Camille Claudel ?

Ou assistera-t-on à l’avènement d’une femme  cultivée et intelligente de cœur et d’esprit,  émergeant de sa passion, renouvelée, solidifiée, resplendissante? L’écriture aborde avec grande pudeur mais combien de justesse, les errances intimes de cette jeune épouse artiste, livrée aux exigences domestiques d’un milieu bourgeois où elle vit, emprisonnée dans  un  carcan  cotonneux et insipide, en plein dans les années folles. Son mariage érodé la suffoque, l’insensibilité du mari l’a poussée à l’incartade adultère. Le mari est devenu un mur de silences. Soit dit en passant: « La société n’a pas appris aux hommes à parler, c’est pour cela qu’ils condamnent les femmes au silence ». Scripsit.  Elle se le dit, l’écrit, le lit avec effroi et se rebelle par l’écriture que le milieu où elle vit, condamne.

Le mari prend ombrage des livres qui sont son refuge, Le voilà jaloux et de la plume, et de l’écriture. Le terrain est libre pour Octavio,  le compositeur qui la ravit et lui ravit les sens avec son espièglerie d’enfant. Le rire lui revient. La sensualité se savoure comme si on relisait les voluptés de Christine de Pizan… Voici le baiser brûlant, la fougue, l’extase,  l’éphémère, et l’immortel. « Le relent de la fenêtre sur l’impossible ». On pense aux rêves de Jacques Brel... au baiser d'Alain Souchon. Comme cela est  vivement tourné! 

Quelle chute inattendue, quel parcours initiatique vers la paix intérieure, quelle éclosion à ce qu’elle « est », quelle hauteur soudaine  vis-à-vis de ce qu’elle « hait ». Le bonheur, elle le découvre, est « en soi ». Donc,  jamais elle ne retombera en « esclavage ».   Voici un avènement  pur et dur de femme du 21e siècle, droite, sûre d’elle mais  dénuée du  moindre orgueil. No Pride, no Prejudice. La romancière féministe anglaise Jane Austern,  doit se réjouir, de l’autre côté du miroir. Voici, grâce au verbe,  l’existence versus les silences qui tuent.

Comme cela est vivement joué! Dans une mise-en scène fourmillant de détails intéressants, jusqu’à la couleur de l’encrier. Du vieux Rouen? Le texte est incomparablement habité par celle qui l’a écrit. La partition musicale, signée Louis Raveton, souligne le propos par ses clair-obscurs, ou ses mouvements haletants dignes des meilleurs suspenses. Celle-ci rejoint  le moindre frisson de l’âme, chaque révolte, chaque poison combattu avec opiniâtreté, chaque aveuglement …dissipé par la beauté des mots sur la page.

    Voici d'ailleurs le "credo" de l'artiste: "Ce seule en scène est l’occasion de proclamer, à nouveau, l’importance de l’écriture pour les femmes ; véritable lieu de liberté qui leur permet d’avoir accès à elles-mêmes, à leurs pensées, leurs sentiments ainsi que de rêver, de se rêver et de rêver leur vie. 
Comme l’écriture est performative, la femme qui crée acquiert le pouvoir de devenir autre et de choisir sa vie, devenant par là-même un modèle de liberté et d’émancipation. 
Par l’acte même d’écrire, la femme s’affirme comme sujet et non plus comme objet. C’est comme si elle déclarait : «J’écris donc je suis». 
Dans un monde où l’on cherche continuellement à réduire la place des femmes, l’écriture, la création – au-delà de l’acte de subversion – sont un premier pas vers la libération. 
Puissent le livre de la pièce et ce seule en scène être lus, entendus ; puissent les mots écrits et prononcés résonner en chaque être afin de trouver le chemin du cœur et de l’esprit."

Cette pièce, présentée au théâtre de la Clarencière ces jours derniers, a été jouée à Barcelone, à l’Ateneu del Raval, du 10 au 13 mai 2018, au Festival d’Avignon, au Théâtre Littéraire Le Verbe fou, du 6 au 29 juillet 2018 et à Montpellier, au Théâtre du Carré Rondelet du 14 au 16 septembre 2018.

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"24 heures de la vie d'une femme sensible"
Texte, mise en scène et interprétation : Eva Byele
Assistante à la mise en scène : Marion Peltier
Création musique : Louis Raveton

Télécharger le dossier de presse

Les jeudi 15, vendredi 16 et samedi 17 novembre 2018 à 20h30  https://www.laclarenciere.be/

Dominique-Hélène Lemaire

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administrateur théâtres

« Mais un homme qui a fait une fois un bond dans le paradis, comment pourrait-il s'accommoder ensuite de la vie de tout le monde ? »

 Cheveux longs et idée courtes… Voici un Grand Meaulnes brossé court comme les jeunes écoliers ruraux de l’époque, incarné par Laurent Renard,  que dirige avec brio l’auguste Danielle Fire dont on salue la remarquable adaptation et la mise en scène méticuleuse. C'est qu' Augustin dit le grand Meaulnes  en  donne  long  à penser, à rêver et à  revenir sur les premiers  émois de nos adolescences, le pays perdu...  

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 Le spectacle s’est donné huit fois sous les étoiles de notre été  incandescent cet été, au château! Une première mondiale en plein air, au château-ferme des Goffes à Pailhe, un petit village du Condroz entre Modave et Havelange.

Le temps et la vie des trois amis, François Seurel, Augustin Meaulnes  et Franz le châtelain défilent dans un rythme soutenu : vive la France et les chansons d’antan, la rudesse du terroir,  l’adolescence, l’aventure, la quête de l’absolu et l’imaginaire. Respect pour l’école de village ou règne la délicatesse, honnie soit la ville et ses vices. Si seulement si… Valentine, par triste manque d’amour pour elle-même, n'avait pas refusé la main généreuse qui se tendait vers elle! Que de souffrances évitées...     

 41440719_2180126095365607_1930591480338972672_o.jpg?_nc_cat=0&oh=ae51ad495aedff5a0a2bd4890af84746&oe=5C30F842&width=250Les trois personnages ne sont-ils d’ailleurs  pas les facettes du jeune écrivain qui écrit un roman autobiographique pudique et intense qui relate l'échec du rêve?   L’Yvonne de Gallais n’est-elle pas le  double mystérieux d’Yvonne de Quièvrecourt, jeune fille brièvement entrevue par l'écrivain le jour de la Pentecôte 1905, autour de laquelle l’amour s’est cristallisé.  Et Valentine, la fiancée de Franz qui s’enfuit à quelques heures des noces, c’est Jeanne Bruneau, avec qui l’écrivain eut une relation houleuse et  brûlante.  L’exquise Margaux Laborde se partage avec charme, élégance et raffinement les deux rôles. La voilà, image romantique en robe de dentelle blanche sous l'ombrelle, reflétée dans l'eau du bassin :

« Avec quel émoi Meaulnes se rappelait dans la suite cette minute où, sur le bord de l'étang, il avait eu très près du sien le visage désormais perdu de la jeune fille ! Il avait regardé ce profil si pur, de tous ses yeux, jusqu'à ce qu'ils fussent près de s'emplir de larmes. Et il se rappelait avoir vu, comme un secret délicat qu'elle lui eût confié, un peu de poudre restée sur sa joue...
A terre, tout s'arrangea comme dans un rêve. Tandis que les enfants courraient avec des cris de joie, que les groupes se formaient et s'éparpillaient à travers bois, Meaulnes s'avança dans une allée, où, dix pas devant lui, marchait la jeune fille. Il se trouva près d'elle sans avoir eu le temps de réfléchir :
« Vous êtes belle », dit-il simplement.
 » Ce sont les mots du coup de foudre. Ceux de l’amour sublimé, de l’illumination, de l'harmonie. L’image de la beauté, de la pureté, de la perfection.

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Le spectacle est construit comme une symphonie pastorale,   avec une  campagne  croquées avec humour  et truculence par de joyeux saltimbanques dont deux terribles bacouettes au langage coloré et malicieux : Isabelle Roelandt pour Moinette (Madame Seurel et la tante), Catherine Cornet pour Adèle (et Madame Meaulnes) avec  Maximilien Delmelle et Serge Zanforlin dans les rôles  masculins. Personne ne se perd, la magie des costumes, des lumières et des postures opère. François Seurel  (Jonas Claessens) est à croquer, tour à tour comédien et narrateur. Il est  terriblement attachant, délicat, passionnant, généreux. La nostalgie qui l'habite émeut au plus profond des fibres…   Pour souligner la quête de l’absolu, Bruno Smit  aux lumières et au son  a choisi des extraits musicaux  exaltants:  La sicilienne ; Les berceaux, Elégie de Gabriel Fauré, Le prélude de César Franck, La fille aux cheveux de lin - ce n’est pas un hasard - de Debussy. Le tout est  brodé au petit point de phrases coup de foudre... . Danielle Fire aux commandes. Sacred Fire? Du feu et du jeu.

du 12 au 30 septembre

du mardi au samedi à 20h15, dimanche à 16h

Durée du spectacle : 2h entracte compris

Avec Catherine CONET, Margaux LABORDE, Isabelle ROELANDT, Jonas CLAESSENS, Franck DACQUIN, Laurent RENARD, Abel TESCH, Serge ZANFORLIN & Maximilien DELMELLE
Adaptation et mise en scène : Danielle FIRE
Régie : Bruno SMIT

http://www.comedievolter.be/le-grand-meaulnes/

  

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administrateur théâtres

L’image contient peut-être : 2 personnes, personnes deboutJuste ce qu’il faut d’atmosphère sensuelle et méridionale des palais de l’Andalousie du XVIIIe siècle et au bout…. Le bonheur !

 Envoûtés par la qualité de la musique et  celle de la distribution éblouissante réunie sur le plateau de l’Opéra de Liège,  les spectateurs  participent, à  une  folle journée (le sous-titre même  de la pièce  Le Barbier de Séville  de Beaumarchais) vécue par Figaro, valet du Comte et Suzanne,  camériste au service de la Comtesse Almaviva, habitant une belle demeure à Séville.

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Après une ouverture fulgurante,  augurant le caractère ludique de l’opéra et de son issue heureuse,  les deux amoureux préparent leurs noces, mais  le Comte, un coureur impénitent, a juré  d’exercer son « droit de cuissage » sur Suzanne, la   jeune  et séduisante  fiancée. Mis au courant, Figaro, jure de déjouer les plans de son maître.  «  Se vuol ballare signor contino » déborde d’énergie  combattante et annonce un personnage de haute voltige.   Mais  Figaro se heurte  à de nombreux écueils :  Don Basilio (Enrico CASARI), le maître de musique, qui joue le douteux rôle de l’entremetteur pour le Comte,  Marcellina ( une ébouriffante Alexise YERNA), soutenue par maître Bartholo (Julien VÉRONÈSE) , qui,  après avoir prêté de l’argent à Figaro contre promesse de mariage, espère bien se faire épouser, mais finit  par découvrir qu’elle est sa mère, ce qui résout la question! Et aussi, parmi les gêneurs,  l'adolescent craquant et adorable, Cherubino,  amoureux de « sa marraine », la Comtesse, mais aussi  amoureux de toutes les femmes à la ronde.

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Judith VAN WANROIJ,  La Comtesse,  loin d’être une personne figée et compassée, vit dans l’opulence  mais elle est désabusée par les frasques  de son mari volage, par ailleurs "Grand d'Espagne!". Elle se révèle  être d’une  vive et belle intelligence et d’une humanité touchante, comme dans son air «  Porgi Amor », un vrai coup de cœur.  Tout ce qu’elle chante porte un relief extraordinaire.   Elle est restée la Rosine pétulante, enlevée jadis par le Comte et partage l’esprit rebelle et critique de son impertinente  compagne, Suzanne. Ensemble elles vont tramer des pièges pour faire ... entendre raison!  Ainsi ce   merveilleux duo « Sull'aria » où la comtesse dicte  le billet donnant rendez-vous au comte. Une merveille d’harmonies féminines.  

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Surprises, déguisements, quiproquos, situations embarrassantes, rebondissements dignes de vaudeville émaillent donc l’histoire  dans un  tempo vif et enjoué, jusqu’à ce que tombent les masques au quatrième acte. Le tout est ciselé avec finesse, saveur et jubilation par le maître de musique: Christophe Rousset,  titulaire de deux rôles.  D'une part, instrumentiste délicat et talentueux, au piano forte qui illumine l'ouvrage, et de l'autre,  incomparable chef  de l’architecture musicale de l'opéra.  Il a un don extraordinaire pour mettre  les choses en musique : révélations, surprises et revirements... Il narre cette histoire hautement ludique avec brio  et  intercepte  la  multitude  des états psychologiques  tout en faisant mystérieusement  ressortir  le regard critique  de Mozart sur de l’Ancien régime, par des modes burlesques. Il pénètre inlassablement l’arrière des masques et déjoue les singeries sociales, questionnant avec humour les rapports homme-femmes. Avec une préférence pour les femmes? 

En dehors du plaisir intense de la musique, la réussite de ce spectacle tient  particulièrement à la mise en scène d’une pureté dé(?)concertante! Signée Emilio Sagi.  Cela dit beaucoup!  Les décors et les costumes en élégantes teintes pastel ou sable, sont  comme  - idéalisés -  et jouent avec de belles  luminosités et la subtile blancheur du palais, jusqu’au dernier acte - le plus fou et où la musique a atteint un niveau quasi charnel -    qui se déroule, lui  dans un  luxuriant jardin semi-tropical, un paradis où ne peut qu’advenir le pardon, indissociable compagnon de l’amour véritable.

Mais la réussite parfaite de cette production tient  bien sûr surtout  à la qualité de ses interprètes.  Aux côtés de la  Comtesse  pleine de charme, de noblesse  et  de profondeur, Jodie DEVOS met sa voix claire et naturelle ainsi que  sa malicieuse théâtralité au service du  fougueux personnage de Suzanne, plus maîtresse que suivante!  Elle est le centre de tous les duos qu’elle mène sans faiblir…avec la vaillance musicale  intrépide que l’on lui connaît.  L’exquise Raffaella MILANESI  est le jeune Chérubin: du vif-argent éveillé à l’amour qui gambade sans la moindre retenue, tel un jeune dieu, libre, farceur, tendre, passionné, possédé par l’énergie grisante et urgente  de son personnage.  Quant au Comte Almaviva, il est superbe,  tellement déterminé et sûr de lui dans son inconstance toute masculine.  Il  est interprété par un  Mario CASSI tout-à-fait solaire. Sa tessiture semble rayonner et vibrer, caressant les plafonds et les  fenêtres du palais, continuant à jouer  de splendides couleurs de parade masculine,  même si  ...c’est finalement  Suzanne qu’il découvre dans le placard à la place du jeune amant qu’il brûlait de surprendre  à l'acte II, ou  même s’ il ...se  fait piéger par Suzanne et la Comtesse à l'acte IV,  et apparaît  comme un personnage plutôt ridicule.

L’image contient peut-être : 2 personnes, personnes assises

Délicieuse Julie MOSSAY dans  Barbarina, qui elle aussi décline une des facettes de l’amour dans sa belle cavatine de l'Acte IV  … et un jardinier râleur et intempestif à souhait, très bien campé sous les traits de Patrick DELCOUR.    Mais la palme revient sans doute  au chatoyant  Figaro,  le jeune baryton Leon KOŠAVIC à l’élocution parfaite. Un homme de caractère,  qui n’a rien à envier à son maître en termes de voix masculine  affirmée, héroïque et radieuse, et  à travers lequel on perçoit  un  brûlant de désir de construire un nouveau monde, rêvant pour  celui-ci,  de  plus d’amour,  plus de  justice et de  plus  de liberté. La densité et la musicalité du  final est un  sorte d’aboutissement heureux, de fusion parfaite du comique et du sérieux du livret, le moment  où s’arrête enfin  le tourbillon de ces personnages illustrant si bien l'esprit du XVIIIe siècle, celui  où le regard et l’oreille se trouvent confondus d’admiration devant l’esthétique de la  mise en scène  et  la  qualité  sonore  de la production.

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 En Italien DIRECTION MUSICALE : Christophe Rousset MISE EN SCÈNE : Emilio Sagi CHEF DES CHŒURS : Pierre Iodice  ARTISTES : Mario Cassi, Judith Van Wanroij, Leon Kosavic, Jodie Devos , Raffaella Milanesi, Julien Véronèse, Alexise Yerna, Julie Mossay, Enrico Casari,Patrick Delcour  

NOMBRE DE REPRÉSENTATIONS : 5 DATES : Du vendredi, 06/04/2018 au samedi, 14/04/2018

 

Avec L’Orchestre et Chœurs de l’ Opéra Royal de Wallonie-Liège, nouvelle production

Vous trouverez ici des Ressources  à propos de  la biographie de Mozart.

 

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administrateur théâtres
Le sacre et l'éveil? Une révélation, ce spectacle ! Il est  poétique, musical et si chorégraphique! Bravo à Dominique Serron,  entourée d’un cast de  comédiens exaltants : Paul-Henry Crutzen, Abdel El Asri, Florence Guillaume, Vincent Huertas, Luc Van Grunderbeeck, Félix Vannoorenberghe, Laure Voglaire, Line Adam, Renata Gorka, Nadia Benzekri, Xavier Lauwers et toute l'équipe de L' Infini Théâtre.

« Beau comme un opéra »: c’est  la rumeur qui a circulé comme une traînée de poudre le soir de la fabuleuse première à la Comédie Claude Volter   le 18 avril 2018.   « l’Eveil du printemps »  ,une pièce de l’auteur allemand Wedekind (1881),  a été  croisée avec une mise en page émouvante d’extraits  du « Sacre du Printemps » d'Igor Stravinsky (1913). Le résultat est convaincant. Dans cette  toute nouvelle perspective,  la  mise en scène est franchement  créative et engagée. Dominique Serron évoque avec tact … infini et écoute profonde, les échos du « cimetière de la jeunesse »  de ce héros, Melchior, revenu des années plus tard,  sur les lieux du crime …collectif, n'est-ce pas?

 

  Le   métissage littéraire et musical de la « Kindertragödie » se transforme  en même temps, en  un  manifeste moderne,  qui dénonce les maltraitances rampantes que peuvent parfois infliger des  parents en mal de communication avec leurs enfants. Les raisons abondent: dans  une société brutale, formatée et imperméable aux sentiments, sont-ils victimes de leur époque? Eux-mêmes, sont-ils trop jeunes pour assumer ou répètent-ils des comportements qui ont traversé plusieurs générations sans remise en question?  Sont-ils frustrés par des peurs et des souffrances indicibles?  Enivrés de pouvoir parental? Bloqués pour mille et une autres raisons honorables - ils en ont sans doute de très bonnes - comme de ne jamais avoir lu Françoise Dolto, et  se trouvent  dans l'impossibilité chronique  de gérer les  premiers émois amoureux  de leur progéniture, ou même, de leur expliquer sereinement et ouvertement « les choses de la vie ». Mais l’époque de  l’Allemagne de Bismarck est-elle pour autant révolue? 

 

 Par souci de multiplicité esthétique, le travail de création de Dominique Serron associe  un troisième volet. Il a été  élaboré  au sein de diverses écoles bruxelloises,  par de jeunes adolescents et adolescentes. Ce sont  des capsules vidéo de lyrisme muet, réalisées in situ ou dans les environs immédiats de l’école …y compris le cimetière d’Uccle. Il suffit d'observer: chaque mouvement des personnages  filmés colle impeccablement au tempo de la musique! C’est prodigieux. Les jeunes, confrontés au texte et à la musique  sont devenus acteurs, au propre et au figuré, au lieu d’être de simples récepteurs. Bel objectif éducatif s'il en est!  Ils se sont mis à  rêver l’action, ils ont réagi avec authenticité et dansé leur ressenti  aigu et spontané face au suicide, face à la violence parentale, à la pression scolaire, à la castration du désir, à une société blessante et inhumaine. Leurs regards, leurs visages, et leurs postures sont bouillants d’interrogation et aussi d’accusation silencieuse. Chacun d'eux porte les marques  de l’intensité vibrante de leur implication dans le projet. Ces  séquences  filmées rythment le spectacle comme une respiration inédite entre chaque scène. Les chorégraphies émouvantes, nées  à la croisée de la théâtralité et de la musique,  ont l’avantage de pouvoir  faire  apprécier la contemporanéité du propos.  L’ensemble devient  un tout admirablement monté,  fruit d’un travail de création original et audacieux, dans le droit fil de  ceux auxquels  nous a habitués la pétulante et infatigable  metteuse en scène pour qui,  le travail corporel des comédiens se doit d’être  toujours avant-coureur du  verbe, ce qui donne un relief extraordinaire au propos...

 A chaque spectateur de relever des détails poignants qui le touchent personnellement… La liste sera longue. Juste quelques exemples… Le bruit des parapluies refermés avec brutalité sue le bord de la tombe, une fois les « formalités accomplies »…  Ce décor unique et polyvalent, mais essentiel : un immense comptoir bourré de tiroirs. Ceux d’une morgue ? Ceux de  notre société cloisonnée faite de trappes et de placards? Posés sur un immense buffet de cuisine,  de furtifs souvenirs de Dead Poets Society ou ceux de James Dean (A Rebel Without a Cause) ?  Cette idée effrayante que le jeune Moritz s’est tué « par amour pour ses parents »? Ce geste désespéré de mère impuissante qui donne sa médaille à son fils à défaut de pouvoir  le défendre contre un père tyrannique… Ces chaussures abandonnées que l'on ramasse, l'air de rien. L'ignoble phrase entendue: «Cet enfant n'était pas de moi! » Cette citation glaçante d'Othello: «As-tu fait ta prière, Desdémone?»  Ce sac d’où émergent des aiguilles à tricoter, qui font froid dans le dos! …Et surtout le talent fou et l'énergie débordante de toute la production!

 

Texte original : Frank WEDEKIND

Musique originale : Igor STRAVINSKY

Traduction : Jacques de DECKER

Conception, Adaptation & Mise en Scène : Dominique SERRON

Adaptation musicale & création sonore : Line ADAM

Ingénieur son : Colin BURTON

Scénographie & Costumes : Renata GORKA

Création vidéos : Nadia BENZEKRI

Création lumière : Xavier LAUWERS

Crédits photos :  Pierre Bolle

...Hélas, seulement jusqu'au 6 mai 2018, précipitez-vous pour réserver!

Du 18 avril au 6 mai à la Comédie Claude Volter. Informations et réservation: www.comedievolter.be ou 02 762 09 63

En octobre 2018 à l’Atelier Théâtre Jean Vilar  

https://artsrtlettres.ning.com/events/le-sacre-et-l-eveil

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