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esprit (6)

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SPECTACLES

« Enchantées » Christel Pourchet et Barbara Castin

Un court métrage sur les planches

On en a plein la vue. C’est le duel d’une jeune blonde et mince et d’une belle et brune Dulcinée, vrai délire de féminité, qui se déploie dans la chaleureuse proximité de la scène du Théâtre de la Clarencière à Bruxelles.  

C’est la blonde, Cristel  POURCHET, le capitaine en pantalon à pont et chemisier froufrou qui a écrit le texte et les chansons. Dans ses débuts, la jolie brune, Barbara CASTIN interprétait ses premiers rôles dans « Le Sexe faible » d’E. Bourdet et « On ne Badine pas avec l’amour » de Musset. La voici en adorable jupe paysanne rose frais et pull à manches courtes de jersey blanc. Elle porte des incroyables chaussures de dame couleur chair qui se confondent avec le galbe de la jambe. En coiffure d’époque Parapluies de Cherbourg ou Demoiselles de Rochefort, elle arbore une série d’accessoires ultra féminins, du rouge Saint-Valentin aux diamants de Marilyn. En plus, elle est folle du réalisateur, scénariste, dialoguiste, parolier, producteur et acteur Jacques Demy qu’elle croit toujours vivant. 

Le pitch. Toutes deux, avec le charme de gentlemen cambrioleurs, sont prêtes à  oser des  crimes en mode Agatha Christie pour amasser assez d’argent pour partir outre Atlantique et faire carrière à Hollywood. Enfin, Vivre la grande vie? En Minuscule ou majuscule? Enchanteuses de toutes façons.

Elles livrent d’ailleurs un avant goût très étudié de la culture des chorégraphies classiques américaines. Leurs voix nettes et claires sont assurées et leurs pastiches très réussis. Le texte? Un peu un flou artistique mais finalement assez secondaire devant ce duo de talents scéniques offert aux  yeux éblouis des spectateurs. Mais, ne manquerait-il pas dans ce casting, juste un homme, pour faire bonne mesure? 

Dominique-Hélène Lemaire, Deashelle pour Arts et Lettres

Et voilà qu’on s’en souvient: la même Christel au Théâtre de la Clarencière, il n’y a pas si longtemps.

Tout public :
Les 
jeudi 2, vendredi 3 et samedi 4 mars 2023 à 20h30
Les jeudi 9, vendredi 10 et samedi 11 mars 2023 à 20h30
Les jeudi 16, vendredi 17 et samedi 18 mars 2023 à 20h30

P.A.F. : 20 € - étudiant : 15 € -

Contacts

Direction artistique
02/640 46 70 du mardi au vendredi de 11h00 à 17h00
Fabienne Govaerts

fabienne.govaerts@skynet.be

Régie technique
Geoffrey Dressen
Réservations
02/640 46 76 Répondeur téléphonique
Mode de paiement
Par compte à l'asbl du Théâtre de la Clarencière
ING BE91 310 1228398 76
Ou par Paypal (mode sécurisé)
Adresse
20 rue du Belvédère - 1050 Bruxelles
Situation géographique
près de la Place Flagey et de l'Eglise Sainte-Croix, dans la petite rue parallèle arrière à l'ancien bâtiment de l'I.N.R. devenu aujourd'hui Radio Flagey.
Accès
bus 38/59/60/71/366 Trams : 81
Foyer et jardin
ouverts 30 minutes avant le spectacle, soit 20h00 ou 15h30

Son : Augustin Pitrebois Chorégraphie : Theodora Valente

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Mozart à Rixensart

Pour «Balade Musicale à Rixensart», une association culturelle qui s’engage à apporter son soutien aux jeunes artistes, la musique est un art qui construit tous les autres. Sa 6ème saison s'achèvait  jeudi soir avec un magnifique concert de Mozart donné à l'église Sainte-Sixte de Genval  réunissant  la fine fleur de 31 jeunes musiciens exceptionnels, issus pour la plupart de l'IMEP (Institut supérieur de musique et pédagogie). 


Le programme a tout d’abord  présenté quelques extraits des opéras de Mozart - Die Zauberflöte, Don Giovanni et Cosi fan tutte -, soulignant les talents vocaux des quatre jeunes solistes: Gianna Canete Gallo, Doris Brasseur, Pierre Derhet et Kamil Ben Hsaîn Lachiri. Le baryton belge Kamil Ben Hsaïn Lachiri, âgé de 25 ans, qui a chanté Papageno dans Die Zauberflöte en 2017 à  Liège, a présenté au public un échantillon généreux et ludique de son talent de «Zauber», dit le magicien.  Tout de suite après il enchaînait avec une  belle interprétation de «Deh vieni alla finestra » de Don Giovanni  posée sur un lit de gracieux pizzicati. Le baryton lisse et clair  soutenait ensuite de façon magistrale  les sopranos dans «Soave sia el vento». On se souvient également de son très  remarqué Wagner dans «Faust» produit à l’Opéra de Liège  au début 2019. Dans ces extraits, sa voix étonnante, chaleureuse, est  bien charpentée et veloutée. Elle prend des douceurs de miel sauvage et fuse de façon  merveilleusement sonnante parcourant  une vaste  palette de couleurs.

Puis vint la magnifique interprétation de l’opulente Messe en ut mineur de Mozart, K427. Cette messe aux sonorités baroques (Bach et Haendel) date de la dernière décennie de  la vie de Mozart, ses années à Vienne. Bien qu'inachevée, elle est peut-être considérée comme  l'expression même  de la musique sacrée, car en elle, fleurissent  la présence et la beauté, signe d'éternité.
Sous la direction de L’Ensemble Pizzicato, nous retrouvons  Ayrton Desimpelaere, étoile montante. Parmi ses nombreux engagements en 2018-2019, il y a  son  brillant Matrimonio segreto (Cimarosa), le Don Quichotte de Massenet  un opéra participatif pour les jeunes  à l'Opéra Royal de Wallonie et, récemment, dans la même maison, il a même repris la direction d'Aïda  en remplacement de  Speranza Spaducci, portée malade. Les deux fois, l'ovation debout  fut la réponse enthousiaste d'un public admiratif et  reconnaissant. En une semaine, il avait  fourni pas moins de 12 concerts! Que les étoiles continuent à le protéger! 

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Grande Messe Solennelle en ut de Mozartsafe_image.php?d=AQDRCRfGgbQEUDMU&w=476&h=249&url=https%3A%2F%2Fwww.ulyn.net%2Fgal%2F948608_1.jpeg&cfs=1&upscale=1&fallback=news_d_placeholder_publisher&_nc_hash=AQAazVFPeth_C0Wm&profile=RESIZE_710x

Un réel accomplissement! Après l'entrée exquise des violons, Ayrton Desimpelaere a su construire une  puissance dramatique cumulative.   Celle-ci a rapidement transformé le «Kyrie» en un ensemble monumental, avec un chœur composé d'à peine  8 choristes. Le quatuor de solistes  remarquablement naturels,   a  conféré à l'oeuvre Mozartienne  une  humanité  débordante et  une splendeur tranquille. La première soprano Gianna Canete Gallo a sondé  sa vérité intérieure  dans le  "Christe Eleison" sans craindre une partition faite d'acrobaties vocales où elle a pu pleinement développer ses talents. «Laudamus te» chanté par Doris Brasseur distillait les nuances chaudes et lumineuses. Les deux sopranos ont donné  toute leur énergie dans le  «Dominus deus», un sommet dans les diverses phrases du  Gloria. L'approche douce et aérienne du chef d'orchestre lui a fait fuir la moindre solennité ecclésiastique, à l'exception de la très sombre et pesante marche du  "Qui tollis" qui porte toutes nos  injustices. Il a livré le tout avec fluidité, dévouement extrême à la musique et  secrète passion du sacré. Les différents «Miserere» fusionnés, semblaient venir de  toute part,  et traduire l'humble supplication autant que la noblesse de l'élévation. Un merveilleux équilibre  sous-tendait  le trio chantant le «Quoniam Tu solus sanctus».  Bonheur céleste au sein d’une tempête d’émotions. Le  timbre  plein et robuste du  ténor  passionné Pierre Derhet, donnait à son inspiration une  texture quasi vivante.  On le verra très bientôt  dans «Robert le diable» de Meyerbeer avec l’orchestre de la Monnaie à Bozar. La fugue finale était opulente, soutenue par un  cor admirablement retentissant. Chaque musicien semblait prendre  un plaisir intense à  boire les gestes précis ou furtifs du jeune chef d’orchestre, réagissant dans la connivence des regards. ...De quoi  rejoindre  tour à tour, les rivages de l’infini.

Mais bien sûr, le cœur de l’œuvre réside dans  le bouleversant  «Et Incarnatus est»  du Credo, avec sa ligne solo raffinée richement chantée par Gianna Canete Gallo,  soutenue  par la voix des vents  si respectueux du mystère de l’être, conscients de la  présence divine.  Mais ce passage reflète  tout autant  la  pureté du  tendre amour d'une mère. C’est ainsi que fonctionne le chef-d’œuvre de Mozart: provoquer un goût bruissant d’éternité mêlé à une saisissante humanité. La  perfection est dès lors rendue visible  avec les yeux du  coeur. Le  «Benedictus» voit le  quatuor en plein essor.  Et l'orchestre et les choristes célèbrent ensemble  la vie. Sous la houlette d'Ayrton Desimpelaere:  la joie profonde qui sauve le monde, submerge les auditeurs autant que les artistes.  "In nomine Domini" le "Benedictus" sera offert en Bis!

Dominique-Hélène Lemaire

Concert du 28 mars 2019

Orchestre et choeur Pizzicato,

direction Ayrton Desimpelaere

Gianna Canete Gallo, Doris Brasseur, Pierre Derhet, Kamil Ben Hsain Lachiri

Grande Messe en ut de Mozart


Heure: 20h.

Lieu: Eglise Saint-Sixte (Genval).

Adresse: près du Centre Culturel, place communale

https://www.balademusicale-rixensart.be/

Balade musicale à Rixensart

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Ars in Cathedrali 27/12/2018 Concert de Noël

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Pureté exquise des voix, présence chorale, musicalité, tendresse, complicité, réflexion… Immersion dans l’enchantement de Noël

La puissance dramatique, la ferveur, la contemplation mystique voluptueuse ont rendez-vous avec les anges de la cathédrale. Une estrade, dressée au centre du transept, juste en dessous des grandes orgues accueille les douze interprètes de « L’Ensemble Vocal de l’Abbaye la Cambre »  et leur chef, Anthony Vigneron,  brassant l’espoir et la lumière,  présence dans les moindres interstices musicaux. L’architecture et l’acoustique de la cathédrale favorise l’envol des voix et les résonances des orgues. C’est  l’amour entre des interprètes et celui qui les dirige,  qui déborde et inonde une assemblée prise par l’enchantement de Noël.




Entre chaque chant, les textes sobres et profonds de Christian Merveille font mouche, invitant à la méditation sur l’histoire de la nativité, sur la condition humaine. Chaque naissance n’est-elle pas une promesse?   Le conteur invite à prendre conscience des silences habités, de l’invisible qui soudain devient tangible, de l’infini relié par les mots et de la présence, du souffle, du Verbe.  Il nous invite à  nous laisser transformer, humblement,  par les mots,  la musique, ce temps de grâce qui enveloppe l’assemblée.

L’ouverture du concert  qui  a débuté par un murmure,  le  « Calme des nuits » de Camille Saint-Saëns (1835-1921)  nous plonge dans le mystère «  bien plus vaste que les jours ». Chanter «  est un manière d’être au monde…» Cela nous aide à retrouver l’enfant, l’être primordial qui est en nous. Celui qui est au cœur du texte « En prière » de Gabriel Fauré. (1845-1924)

Répands sur nous le feu de Ta grâce puissante ;

Que tout l’enfer fuie au son de Ta voix ;

Dissipe le sommeil d’une âme languissante

Qui la conduit à l’oubli de Tes lois !

Anthony Vigneron embrasse l’air, souffle  le vent,  distille la  musicalité comme s’il conduisait un bateau ivre. Il est jeune passionné de musique romantique française et allemande. Il détrousse aussi les partitions perdues. L’ « Ave Maria » de Martial Caillebotte est l’une de ces œuvres perdues ou  oubliées dont il ressuscite la beauté, l’énergie et la ferveur.

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L’organiste, Xavier Deprez, que l’on peut voir à l’œuvre sur un grand écran tout au long de la soirée, peuple la soirée de morceaux méditatifs, comme pour ponctuer le propos de Christian Merveille. On le voit pétrir avec exaltation l’harmonisation  du compositeur belge François-Auguste Gevaert (1828-1928) de la pièce « Le message des anges ». Et comme dans nos antiques campagnes, voilà l’assemblée invitée par Anthony Vigneron à se joindre au refrain dans un immense sentiment de renouveau et de réveil de rites oubliés.

François-Auguste Gevaert reviendra encore après la pause avec «Les trois rois » et « Entre le bœuf et l’âne gris » deux noëls harmonisés par ses soins. Le transcendant est dans la douce brise de la musique qui flotte sous les voûtes séculaires. « O Beata mater » d’August De Boeck (1865-1937) résonne comme une symphonie vocale autour de la merveilleuse soliste. Pour terminer, un double festin nous attend: « Panis angelicus» de César Franck et Hostia, extrait de « Consurge Filia Sion », Oratorio de Noël, opus12. 12 : Un chiffre symbolique d’union, de partage et de tolérance. Généreux, Anthony Vigneron livre  en bis une version brillante et  du « Venite Adoremus » auquel il associe l’assistance heureuse  d’être appelée à se  joindre aux merveilleux choristes dans le cadre exceptionnel de la cathédrale.  

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“When the song of the angels is stilled, when the star in the sky is gone, when the kings and princes are home, when the shepherds are back with their flocks, the work of Christmas begins: to find the lost, to heal the broken, to feed the hungry, to release the prisoner, to rebuild the nations, to bring peace among the people, to make music in the heart”.
Howard Thurman

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« Quand le chant des anges s’arrête, quand l’étoile dans le ciel  s’en est allée, quand rois et princes sont  dans leur demeure, quand les bergers sont de retour avec leurs troupeaux, alors commence  l’œuvre de Noël: retrouver les perdus, guérir les blessés, nourrir les affamés, libérer le prisonnier, reconstruire les nations, apporter la paix parmi les peuples, faire chanter la musique du cœur. » traduction libre
  

Dominique-Hélène Lemaire


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L’élan vers la liberté pour les amoureux du verbe,  et plus, si affinités…

Comment trouver une voie/sa voix pour dire 1962 ? Le 30 octobre 1962,  Jean Sénac, poète chrétien, socialiste et libertaire algérien rentre en Algérie après huit années d’exil et d’espérance. N’ayant jamais connu son père, lui-même, taxé de  « gaouri » (descendant des conquistadors), il trouve le pays en liesse. On célèbre le 1er novembre 1954, date anniversaire du déclenchement de la guerre de décolonisation. Dans ces retrouvailles, tout est bonheur, lumière, promesse : « les rues délirantes », « Alger, joie, enthousiasme, confiance, travail, beauté et fraternité », « beauté du peuple, les gosses, la jeunesse, les regards admirables » (Carnet de 1962).

 Né dans les quartiers populaires d'Oran, Jean Sénac sera assassiné à Alger le 30 août 1973 sans que l'affaire ne soit jamais élucidée.

Son recueil Poèmes est publié par Gallimard en 1954, avec un avant-propos de René Char, dans la collection Espoir dirigée par Albert Camus. Il  a osé employer l'expression « patrie algérienne ». Après sa rupture avec Albert Camus, il publie en 1961 le recueil Matinale de mon peuple. Contrairement au défenseur de la « trêve civile » et d’un compromis pacifiste, Jean Sénac  soutient  la cause indépendantiste et la lutte armée (FLN), s’engageant à corps perdu dans une triple quête de reconnaissance : celle du pied-noir qui milite pour l’unification de l’Algérie libre ; celle de l’homosexuel qui défend  l’affranchissement des corps ; celle du poète qui contribue à la naissance  de  la création algérienne contemporaine, que ce soit  en littérature  ou dans les arts plastiques où il tente de réconcilier l’esprit et la chair, dans l’avènement d’un homme nouveau.

Les mouvements d’extrême droite partisans de l’Algérie française prônent une virilité exclusive. L’érotisation de la poésie des amours particulières sert de métaphore pour le  prélude  d’une  réunification  politique  non réductrice de la nation qui est tout d’abord se doit d'être plurielle et de se prémunir de toute  tentative d’uniformité. Non, l’algérien n’est pas qu’un arabe musulman!

  

 Un seul mot peut déclencher

la tragédie des étoiles

un seul mot peut faire pousser

des amandiers dans le désert…

Le terme « diwân » désigne, en langue  arabe un recueil de poésie, et le n— ن —oûn  est une lettre femelle au tracé sensuel, placée en exergue de la sourate 68 du Coran, intitulée « Le Calame ». Le graphisme,  le Verbe sacré et l’érotisme s’entremêlent dans un « corpoème ». Le poète, au terme d’une véritable expérience mystique, touche le divin dans une étreinte très sensuelle, les corps s’unissant « en une chair spirituelle/ Mais animale tout de même et si belle ! »(« Diwân du Noûn », Œuvres poétiques 1967).

On était parti pour rester …et savourer longuement  les enfilades enthousiastes de  verbe brûlant du poète algérien, dont on découvre les textes  pour la première fois grâce à  la  patiente  orfèvrerie de Daniel LIPNIKet de Mario FABBRI. Las, tout passa si vite! Ces textes n’ont rien d’une piquette poétique ou d’un lourd poison baudelairien,   mais tout du vertige et on flirte d'emblée avec l’éphémère et la beauté.    Les poèmes bordés de rivages solaires sont profonds, sobres,  équilibrés, charnels et même noçatoires! Va pour la licence …poétique !

Impossible de ne pas tomber sous le charme du duo de musicalités si finement apparié!   Les cadences  verbales du diseur Mario FABBRI alternent avec des textes servis sur orchestration musicale,  qui sont divinement sublimés par le pianiste Daniel LIPNIK. Celui-ci  a choisi de jouer principalement  le répertoire hypnotique des Gnossiennes et Gymnopédies d’Erik Satie. La palette romantique du pianiste met en relief les tableaux imaginaires, les analogies auditives, les accents  charnels, les envolées spirituelles et les désespoirs abyssaux. De son côté, le conteur,  Marco FABBRI resplendit de charme, d’aisance et de charisme. La voix est belle et les regards intenses. Les  postures galbées, bien étudiées et toujours renouvelées,  ne semblent surgir que  de la spontanéité juvénile  autour du piano phare.

« Oh vous frères et sœurs, citoyens de beauté, entrez dans le poème ! » L’éblouissement musical et poétique a bien eu  lieu, mais il était  hélas, de très courte durée et tellement vite évanoui ! La soirée poétique  était en effet  bien trop courte au goût des spectateurs  médusés. « La beauté sur nos lèvres est un fruit continu…Tout est chant, hormis la mort ! »

 

Noûn Poèmes d'Amour et de Révolte

Sur les plages
l'été camouffle la misère,
et tant d'estomacs creux
que le soleil bronza.
Dans la ville
le soir entrelace au lierre
le chardon de douleur,
cet unique repas.

Noûn, un chant d'amour.
Noûn, c'est un dialogue musical entre une voix et un piano.
Ce sont des poèmes d'amour et de révolte s'entrelaçant à une partition instrumentale jamais figée.
C'est la rencontre de plusieurs univers qui font écho entre eux : un écrivain solaire et engagé, Jean Sénac, et les compositeurs Erik Satie et Frederico Mompou dont l'inspiration échappe à toute définition.

Le duo Mateo & Laëndi, c'est  un acteur et un musicien qui se conjuguent pour offrir l'ouverture de nos horizons.

' … Emblème de surpassement, le noûn signifiera pour Sénac l'accès au sublime, la mise en place d'une érotique poétisée. '

Un spectacle du Duo Mateo & Laëndi
Jeu, mise en espace : Marco Fabbri
Piano, arrangement musical: Laëndi Lipnik

Production et diffusion : MusikAnima

Ferme du Biéreau
Mercredi 17 mai  2017

Réservations : musikanima.com

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_S%C3%A9nac_(po%C3%A8te)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_d%27Alg%C3%A9rie

http://www.laviedesidees.fr/Jean-Senac-l-Algerie-au-corps.html

 

 

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God save the  spirit! Voici un spectacle qui a du panache !

« Au clair de la lune, trois petits lapins qui mangeaient des prunes, le verre à la main… » On n’est pas vraiment dans la normalité de la chanson  Mon ami Pierrot, on l’aura tout de suite compris, en recevant à l’entrée du spectacle un sachet dans lequel se cache un verre en cristal, organique bien sûr, garanti sans plomb en vue de la dégustation. Les cinq sens seront tous  au rendez-vous!  Un conseil allez-y à  plusieurs,   car  l'instrument de cristal permet de trinquer joyeusement  en si bémol majeur ce qui ajoute de pétillantes respirations  concertantes entre voisins décomplexés.  La gageure c’est qu’après six verres d’élixirs divers, c’est peut-être vous qui aurez du plomb dans l’aile. Mais vous pouvez toujours aller cracher sur scène entre les plats de calembredaines et de plaisantes parodies à la sauce bien zwanze de chez nous!

 

Enjoué, canaille, vif, velouté, souple, aimable,  puissant, nerveux, léger, gouleyant, généreux et franc, le boshimam d’un genre nouveau tape sur toutes les religions confondues : "ni dieux ni maîtres" hormis le vin. Sauf à dire  que les religions de tout poil tablent sur les libations  et se greffent toutes  sur la survie de la Vigne,  traversant  grâce à elle,  les  différentes civilisations humaines. L'échanson du rire  tacle les français dans et hors de la salle, les étudiants et les riches, les allemands de passage, les touristes,  les anglais bien sûr et les Belges une fois sur deux, et  en particulier les planteurs de betterave ataviques. Ajoutez vous-même le B.    On sert six fois à boire, sur musiques de circonstance, qu’elles soient à danser ou à batifoler, l’un ne va pas sans l’autre, c’est ainsi que vont les plaisirs de dieux !  Vas-y pour  la dégustation au propre et au figuré, en pleine figure et  plein la  bouche, à gorge déployée (on ne vous dira pas laquelle…) pour les salves de rires. 

Le vocabulaire oenophile défile sous forme de bêtisier.  Eric Boschman élu meilleur sommelier de Belgique en ’88 s’est transformé en amuseur public,  difficile à situer,  entre  France et Belgique, plutôt RTL côté rires et balivernes. Le verre à la main, L’esprit gouailleur, il explose au passage une à une, les figurines politiques véreuses de notre temps, ne se privant pas  d’envoyer quelques gros-plants sur la scène mondiale des  brutalités encours.  Toutes frontières abolies: l'alcool désinhibe.  Il remonte les rivières, parcourt les chaînes de montagnes, batifole dans tous les vignobles, détaille les  théologies, les mélange en libations sacrées et vertueuses car seule l'ivresse est interdite (par les Arabes!).   Et  il termine sur  un porto dont l'étiquette reste un mystère étoilé de souvenirs de jeunesse! 

   

En définitive, son Wineman show musical et humoristique  réveille les papilles,  catalyse les rires et adoucit les mœurs. Quelle jolie fête de fin de saison! Comme tout bon Belge  qui se respecte, cela avait commencé par de l’autodérision pur jus , puisqu’il moque au premier chef, sa propre gent vinophile,  et en particulier, ces  happy fews qui n’osent avouer qu’ils  pratiquent l’œnologie un fois par semaine et rentrent aux petites heures…

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NI DIEUX NI MAITRES MAIS DU ROUGE

De et avec Eric Boschman

DU 07/06/17 AU 30/06/17

Théâtre Le Public
rue Braemt, 64-70 1210 Saint-Josse-Ten-Noode

http://www.theatrelepublic.be/play_details.php?play_id=469

https://www.ericboschman.be/spectacles/

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En ce moment, au Centre Culturel d'Auderghem, la très  joyeuse troupe de "l'Opéra en fête" From Paris, of course!

Un spectacle musical de Raphaëlle FARMAN & Jacques GAY

Mise en scène : Raphaëlle FARMAN et Jacques GAY

Avec Raphaëlle FARMAN,

Frédérique VARDA, Jacques GAY, Franck CASSARD, Fabrice COCCITTO

Un Karaoke bien tempéré

On adore les surprises, surtout quand elles vous prennent si gentiment par le  cœur. Voici un spectacle totalement inédit, une brillante fantaisie musicale  née aux Deux Ânes à Paris qui se polit comme un galet parfait depuis bientôt trois ans  devant  une foule de bienheureux spectateurs qui ne se seront jamais autant amusés. Le monde appartient à ceux qui se couchent … tard et vous ne pourrez pas résister à aller bavarder avec les commis de « l’Opéra en fête » (c’est le nom de la troupe) accueillis par des chaleureux applaudissements au bar, après le spectacle.   Le cocktail est particulier et explosif : les plus timides donnent de la voix et les habitués des concerts de Patrick Bruel voudraient sortir leur briquet…

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 L’histoire racontée est celle du Sieur et Dame Dugosier de la Glotte et leur cher fils (qui ne s’appelle pas Tanguy). Ils revisitent avec émotion  l’histoire familiale depuis le temps des cavernes jusqu’à nos jours. Contant heurs et malheurs dignes de la succulence  des livres de Goscinny, le  fil conducteur suit des pépites chansonnières les plus drôles et les plus inattendues. Le pastiche amène des bouffées incontrôlables de rire et vous-même finissez par suivre les traces du chansonnier. Digne des grandes scènes d’opéra ce spectacle lyrique cause  une franche admiration, et la comédie porte haut la  jouissance du mot bien dit. La cadence bien tempérée permet de jouir de chaque minute comme si on respirait profondément les parfums de la musique. L’écriture enlevée du spectacle où règne le bel esprit  fourmille d’allusions très  plaisantes, tout comme  la mise en scène d’ailleurs, signée par les auteurs du spectacle, Raphaëlle Farman et Jacques Gay.

En filigrane vous y verrez l’évolution des mœurs, le rapport homme-femme, les rapports de force dans la société, de la Carmagnole au Temps des cerises…  et bien sûr  mille et une broderies sur l’amour (…et l’argent). A chaque époque - prononcez "magnifailleque" - les voix magnifiques  des quatre comédiens chanteurs entonnent les tubes mythiques de l’opéra. Fermez les yeux, vous y êtes. La passion, la puissance, les vibratos, les legatos enchanteurs, les couleurs, le miel et le cuivré de la voix, tout y est, que ce soit  chez la Duchesse de Gerolstein, à la Péricole, au Pays du sourire, à la Vie parisienne… Mais vous vibrerez bientôt vous-même, de la tête aux pieds, en osant poser vos propres trémolos sur  les Carmina Burana, le Choeur des esclaves  de Nabucco ou Plaisir d’amour.  Sans compter le scintillement ininterrompu d’anachronismes savoureux qui passe en revue des musts de la chanson française (ou presque).                                                                                                                                                                                            Fabrice Coccitto, le malicieux pianiste comédien est  d’ailleurs extraordinaire et s’emploie à créer les atmosphères comme ces Indes Galantes de Jean-Philippe Rameau joués dans une lumière tamisée. Pendant qu’il joue devant des spectateurs subjugués, c’est un ballet de changement de costume accéléré qui se passe en coulisse, et puis sur scène débarquent la splendide diction de Raphaëlle Farman (soprano), digne de la Comédie française, le bagou tinté de Belmondisme de Jacques Gay (baryton), les duo de domestiques délicieux et farceurs (Frédérique Varda et Frank Cassard), la chorégraphie d’une esthétique de grands maîtres ou de grands surréalistes, à vous de choisir. Après tout, on est à Bruxelles, n’est-il pas! Qu’il est donc  doux de se laisser enchanter par tant de qualité vocale!  Et on les adore, ces Brigands du théâtre et du chant lyrique!

http://www.cc-auderghem.be/index.php/component/redevent/details/206.html

 

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