✨ Michel Fugain ✨, la joie de vivre en partage, au ✨Whall de Woluwe-Saint-Pierre ✨
Il fallait être là, hier soir, dans la confortable salle du Whall à Woluwe-Saint-Pierre, où chaque spectateur bénéficie d’une vue impeccable sur le spectacle. Pendant deux heures, Michel Fugain, 83 ans, a offert à Bruxelles une leçon de vitalité, de résilience et de bonheur de vivre. Un régal !
Il célèbre le succès ininterrompu du "Big Bazar" jusqu'en 1977 grâce à ses chansons : Une belle histoire, Attention mesdames et messieurs, Fais comme l’oiseau, Chante… Comme si tu devais mourir demain, La Fête, Bravo Monsieur le monde, Les Acadiens et Le Printemps, rien que des hymnes d'amour, de bonheur, de liberté et de paix.
Vent debout, généreux et chaleureux, entouré de musiciens complices, il a donné un concert vibrant d’énergie, où la lumière sculpte chaque chanson comme un tableau. Tout au long du spectacle on valse entre chansons, mots d’esprit, verve parisienne, ses précieux souvenirs, les escaliers de la Butte, le temps des cerises, qu’il chante lui aussi. Comme des dizaines d’autres grands artistes avant lui… il s’y frotte avec émotion, et entraîne un public ému qui entonne, a capella. Il évoque bien sûr la genèse de ce Big Bazar ; c’est l’histoire de nos jeunes années, disons… les 50 dernières ! On retrouve à chaque tournant le peps inimitable d’un artiste qui a traversé les tempêtes de la vie – les deuils, les blessures intimes, les épreuves de santé – sans jamais cesser de croire à la force des chansons partagées. Le spectacle fait une boucle avec au début et à la fin « Chante, la vie chante… » un baume contre le découragement. Mieux que le baume du tigre contre les piqûres de moustiques.
Comme il le confiait récemment : « J’ai su garder mon innocence ». C’est sans doute là son secret, cette fraîcheur qui irrigue encore sa musique et son regard. Et puis, il a gardé toute la chaleur vibrante de sa voix.
✨ Un concert cousu main avec le fil d’or de sa relation avec Sanda, 22 ans plus jeune, son épouse depuis dix ans. Fière de ses boucles couleur Marilyn, elle est la fille d’un écrivain dissident roumain ayant fui le régime de Ceaucescu. Elle-même, une artiste célébrée en Roumanie avant de croiser le chemin de Michel Fugain, dans un piano-bar corse. La Corse, un havre de paix, où la montagne tombe dans la mer. Il a d’ailleurs choisi l’île de Beauté pour y finir ses jours. Sanda incarne à ses côtés la force bienveillante et l’ancrage amoureux. « Un amour qui peut changer le plomb en or ; avec un peu d’alchimie, il suffit d’un sourire ! » Leur connivence discrète sur scène, parfois esquissée d’un simple regard, fait scintiller le spectacle.✨
Ce qui frappe aussi, c’est la gratitude que Michel Fugain ne cesse d’exprimer vis à vis de tous les artistes et paroliers qu’il a rencontrés. … les Copains d’abord ! Comme Brassens, non ? Et puis la chanson n’est-elle pas d’abord un acte de communion ? En plus, il préfère, dit-il, les petites salles. Cela gomme un peu l’aspect commercial des grand-messes tonitruantes et rapproche le chanteur de son public. À Woluwe, chaque spectateur a le sentiment d’être convié à une fête insouciante où l’optimisme est une barricade contre le malheur. Fais comme l’oiseau !
Tout cela ne l’empêche pas de distribuer quelques sérieux coups de griffes aux réseaux sociaux, au platistes, aux bourrins, aux influençeu.r.se. s de tout poil. « De l’air, de l’air, donnez-nous de l’air !» Un truc dont les Roumains semblent raffoler !
À travers quelques inconnues, les succès revisités, les rythmes entraînants, ah ! Les Acadiens et les Acadiennes… les respirations plus intimes aussi, c’est toute une trajectoire qui se dessine : celle d’un artiste qui ne nie rien des ombres traversées divorce, maladies, deuils... En particulier l'une des pires épreuves de la vie : la perte de sa fille Laurette, morte à 22 ans en 2022 de leucémie foudroyante. Et pourtant, Michel Fugain choisit inlassablement la lumière. Comme si, à chaque note, il réaffirmait la beauté d’exister, ici et maintenant, ...auprès de sa blonde.
Hier soir, Michel Fugain a rappelé à Bruxelles que chanter, c’est encore et toujours une manière de dire oui à la vie. Et ce oui, dans la ferveur palpable du Whall, sonnait comme une ivresse. Un beau roman, une belle histoire...
Mais il n’a pas fini et vous déclare sans frémir, que la Faucheuse (ah ! L’ami Georges, encore lui !) est là ! Qu'elle le conduise, Mais Au… père éternel, forcément ! Parole d’Auvergnat !
Et la salle se lève. Le couple se serre les mains sous un déluge de lumière « Viva la vida ! », De la pure magie humaine dans ce final solaire… toutes les mains rayonnent comme des étoiles. Il ajoute : … Bruno à la guitare…. etc. !
Au fait, c’était quoi le titre du concert ?
Dominique-Hélène Lemaire, Deashelle pour le réseau Arts et lettres


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