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lumière (17)

administrateur théâtres

SPECTACLES

Les Atrides saison 2019-2020 au théâtre du Parc

Quel luxe, face à la vulgarité qui nous entoure!

Un spectacle  grandiose, de par ses références à la culture grecque ancienne, pilier fondateur de notre culture européenne, et pour  sa  charge émotionnelle surprenante de modernité, son envergure d’humanité profonde et son intelligence extrême. Un travail d’adaptation ultra moderne des oeuvres d’ Eschyle, Sophocle, Euripide et Sénèque sur fond de musique pop-rock et un plateau de lumière éblouissante. Une banquise prête à fondre à cause de la folie humaine?


Un spectacle qui puise sa lumière autant dans les doigts roses de l’aube nouvelle, que dans l’amour de la lumière dans l’Attique baignée du sang des Atrides. Les champs de coquelicots sous le ciel bleu et les ruines de la Grèce antique n’en témoignent-ils pas?   Faut-il d’ailleurs dans le cas présent  dire Atrides ou Astrides? Car la formidable équipe artistique choisie par Georges Lini, Directeur artistique de la Compagnie Belle de Nuit,  n’est rien moins qu’étincelante et forme une constellation dramatique d’une force lumineuse incroyable autour de la tragique  légende antique.

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LE CYCLE DE LA HAINE
COMME PIÈGE ÉTERNEL
DE L’HUMANITÉ.

Georges Lini et son équipe pose sa fabuleuse production sur les planches de l’un des plus beaux théâtres que nous connaissions: le théâtre du Parc. Mais bien sûr, l’écrin de choix s’envole aux premières paroles, et le texte qui se déploie nous renvoie aux images de la Grèce éternelle et aux questions essentielles de l’homme en quête existentielle.

L’image contient peut-être : 9 personnes, dont Inès Dubuisson, texte qui dit ’Daphné d'Heur Clytemnestre Itsik Itsik Elbaz Agamemnon Inès Inès Dubuisson Electre Félix Félix Vannoorenberghe Oreste Wendy Piette Iphigénie Stéphane Fenocchi Léopold Terlinden Egisthe Pylade François Sauveur /musicien Pierre Constant /musicien’

Tous les comédiens présentent un corps à corps charnel avec l’histoire antique, révélant avec poésie, tout le tissu des émotions intimes de chacun des membres de cette famille frappée de malédiction divine et dont Euripide,  en particulier,   contait l’aventure humaine avec tant de compassion. Inès DUBUISSON dans le rôle d’Electre et  Félix VANNOORENBERGHE, son frère Oreste. Le formidable  Itsik ELBAZ qui, sur les mêmes planches avait incarné Hamlet et Macbeth, se glisse cette fois dans la peau d’Agamemnon. Face à lui, Daphné D’HEUR, sensuelle, juste jusqu’au bout des cheveux,  est cette Clytemnestre blessée et révoltée qui n’accepte pas la décision de de sacrifier leur fille pour s’attirer les vents favorables afin de reconquérir l’Hélène  de Ménélas. En fin de compte une situation terriblement banale… Vaut-elle une guerre impitoyable qui dura dix ans ?  La folie du monde a de tout temps été universelle.  Elle se décline avec les mots d’orgueil, de violence et de vengeance. La banalité du mal.


Faire du neuf avec ce qui ne l’est pas

C’est la force du texte remanié par Georges Lini conjuguée avec celle de l’interprétation, qui engage le spectateur dans une intensité d’affects et  une recherche  incessante  de sens car, à la manière de l’illustre Pasolini, dont les paroles ouvrent et referment le texte,  il s’emploie à la découverte méthodique  des zones cachées de l’histoire en sa version officielle. Georges Lini décape la tradition pour faire ressortir des questions que l’on ne se posait pas. Va-t-il réussir à réhabiliter une Clytemnestre pétrie d’humanité? Pari tenu, grâce à son adaptation moderne des textes antiques et grâce à la personnalité généreuse de la comédienne artiste qui incarne avec volupté la mère protectrice d’Iphigénie (exquise Wendy PIETTE) , l’épouse abandonnée d’Agamemnon, l’amante désillusionnée  d’Egyste (un extraordinaire Stéphane FENOCCHI) , la gouvernante du palais en l’absence du maître. Et l’incomparable Itsik ELBAZ.

L’image contient peut-être : 2 personnes, personnes qui dansent, personnes sur scène et personnes debout

La femme serait-elle la mesure de toute chose, l’antidote de l’absurdité de la guerre, de l’orgueil démesuré, des passions dévastatrices? Le grain de vie? La petite sœur d’Electre, Chrysothémis en témoigne. Son  absolu désir de vivre nous vrille le cœur ! Aussi convainquante qu’Ismène, sœur d’Antigone chez Jean  Anouilh. Jouée aussi par Wendy PIETTE.   Choose life !  Inutile de dire que ce spectacle est un haut lieu de réflexion, d’émotion et de beauté de mise en scène. A classer  parmi  les incomparables!

Dominique-Hélène Lemaire

« Les Atrides » au Théâtre Royal du Parc à Bruxelles du 16 janvier au 15 février 2020.

Avec Pierre CONSTANT, Daphné D’HEUR, Inès DUBUISSON, Itsik ELBAZ, Stéphane FENOCCHI, Wendy PIETTE, François SAUVEUR, Léopold TERLINDEN et Félix VANNOORENBERGHE

Mise en scène et adaptation Georges LINI

Assistanat Xavier Mailleux

Scénographie et costumes Thibaut DE COSTER et Charly KLEINERMANN

Lumières Jérôme DEJEAN

Musique Pierre CONSTANT et François SAUVEUR

Vidéo Sébastien FERNANDEZ / Copyright photos: Sébastien Fernandez

Photos :  Jérôme DEJEAN

20:15
15:00 LES DIMANCHES
15:00 LE SAMEDI 15 FÉVRIER 2020
RELÂCHE LES LUNDIS

DURÉE : 1h45 (pas d’entracte)

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Les regards sont fixes, pour laisser le corps s’exprimer dans ses moindres gémissements. Les costumes sont taillés dans le ricanement et la parodie : cinq femmes portant survêtement de jarretelles côtoient cinq hommes nichés dans des cols de fourrure. Ils  apparaissent et se frôlent, sans vraiment se toucher.  La lenteur et le silence sont le prélude à une dramaturgie théâtrale intense qui  va recréer la dramaturgie musicale de la musique la plus sublime au monde : La Messe en si de Jean-Sébastien Bach revisitée en théâtre musical par  Ingrid von Wantoch Rekowski, une virtuose pour qui le Sacré est aussi indissociable du corps, que pour Jean-Sébastien Bach. «Et incarnatus est».


Un long trait de lumière posé au sol  attire les comédiens comme des papillons de nuit ou des hirondelles perchées sur un fil télégraphique. Ainsi se met en place un chœur mi antique, mi avant-gardiste, installé au bord du vide ou du néant. La cohésion qui se crée par le rassemblement des corps à corps fait imaginer une sorte de créature puissante et vivante en forme d’arabesque. La condition humaine qui ne cesse de chercher l’Absolu dans le mouvement et le chant ?  L’étrange et langoureuse bacchanale va naître  sur le Kyrie à la manière d’une improvisation et puis s’envoler au gré des autres prières de la liturgie. Celles-ci sont réinventées librement sur l’étoffe de la partition de Bach. Dans un déséquilibre constant ils s’efforcent généreusement de mettre leur corps et leurs voix au service du texte chanté, murmuré, scandé, vibré! Une renaissance perpétuelle de tableaux vivants, comme des cellules en harmonie s’offre au public au fil des incantations universelles perlant sur des gestes familiers et des attitudes quotidiennes. Esprits en union ou union d’Esprit ?  Au milieu du chaos apparent, les déplacements et les  voix des danseurs et danseuses deviennent au fur et à mesure sidérants d’harmonie et de précision. Et pourtant on les croit toujours tous, prêts à tomber, comme dans un château de cartes.


Ils sont dix, comme à leurs débuts, il y a dix -sept ans:Pascal Crochet, Daphné D’Heur, Isabelle Dumont, Bernard Eylenbosch, Hélène Gailly, Dirk Laplasse, Pietro Pizzuti, Annette Sachs, Candy Saulnier, Luc Schillinger.Très efficace, ce théâtre décaphonique de frères humains exaltants forme une installation en mouvement perpétuel et conduit  le spectateur à une méditation émaillée d’éclats de rires.  Angoisses et extases s’entrechoquent dans une communion de gestes. Chacun dispose d’une clochette pour faire tourner les pages et les changements d’humeurs de la célébration. L’appel vaut mieux que la baguette. Et puis, la clochette peut servir à tout, même se transformer en rasoir, dans les mains de Pietro Pizzuti... Les dissonances et les harmonies somptueuses tiennent en équilibre fragile le monde de fiel et celui du septième ciel. En se calibrant secrètement  les uns aux autres,  les voix  émettent une musique incantatoire innovante et subtile, qui s’adresse au cœur avant le cerveau. Les corps des danseurs-acteurs, tels des pantins de chair et de sang  tenant eux-mêmes les ficelles, sont-ils en perpétuelle recherche de la lumière ? Ad Lucem ?

De l’ensemble se dégage l’impression d’une œuvre polyphonique mobile parfaitement aboutie. Dans l’enchaînement de propositions, où chacun finit toujours par trouver sa place, émerge une œuvre de solidarité artistique vibrante. Alors qu’affleurent régulièrement des égocentrismes, des regards dédaigneux, voire hostiles, des gestes malencontreux, des bavures, des actes manqués, les personnages se serrent frileusement les uns contre les autres.   Et la  voix intérieure de chaque artiste finit toujours par fuser librement à travers les paroles redécoupées avec humour,  en se  calibrant  sur celle de ses voisins pour enfanter la chaleur universelle. Sublime.

Dominique-Hélène Lemaire


Du 18 au 22 décembre 2018 au théâtre des Martyrs

In H-Moll a reçu le prix de la recherche «Michèle Fabien» en 2001. Réalisatrice: Ingrid von Wantoch Rekowski Avec:
Pascal Crochet, Daphné D’Heur, Isabelle Dumont, Bernard Eylenbosch, Hélène Gailly, Dirk Laplasse, Pietro Pizzuti, Annette Sachs, Candy Saulnier, Luc Schillinger, Costumes: Christophe Pidré Éclairage: Jan Maertens Production: Lucilia Caesar, Polimnia, Les Brigittines en coproduction avec le Théâtre Martyrs, Musica Strasbourg, Bouffes du Nord, Teatro Due Parma, soutenues par la Fédération Wallonie-Bruxelles et Nadine / Brussels
Crédit photos: Eric Legrand

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Une mise en scène qui dérange…

« Nous ne sommes pas en train de fabriquer un autre univers idéal, mais de faire face à la réalité de notre propre monde, avec toute sa joie et sa tristesse. » Ce sont les mots de Patricia Kinard, une artiste-peintre  belge contemporaine qui a une faculté particulière de ressentir l’invisible à travers ses sublimes peintures qui déclinent toutes les nuances de bleus. Elle cite Akong Rimpoche. Des mots qui nous parlent quand on repense à la mise en scène dérangeante de Romeo Castellucci dans « sa » Flûte Enchantée de Mozart.  Voici le texte complet : "L'important, c'est de changer notre attitude. Cela nous donnera la liberté. La liberté a l'attitude d'accueillir tout ce qui nous arrive. C'est aussi simple que ça. En tant qu'êtres humains, nous sommes vivants. Être en vie, nous aurons toujours des expériences, qui que ce soit ou quoi que ce soit. Si nous nous félicitons de tout, le manque de liberté n'est pas un problème. Nous ne sommes pas en train de fabriquer un autre univers idéal, mais de faire face à la réalité de notre propre monde, avec toute sa joie et sa tristesse. Nous développons une maîtrise de nos circonstances afin de ne pas être limité par les vieilles habitudes de pensée, de sentiment et de comportement." Serait-ce une morale partagée par Romeo Castellucci?

https://www.arte.tv/fr/videos/082237-000-A/la-flute-enchantee-dans-une-mise-en-scene-de-romeo-castellucci/

La Monnaie a laissé carte blanche à Romeo Catellucci qui greffe sur sa Flûte une approche  des plus personnelles et engagée. Chapeau quand même, d’oser mettre en scène  ce qu’il considère comme l’envers de la Flûte enchantée, à la façon d’une « Böse Fee» qui, en plein 21e siècle, se met à dénoncer l’absolutisme du pouvoir masculin de la tradition franc-maçonne du XVIII siècle. Sacrilège!  Il réhabilite la Reine de la Nuit, qu’il nomme mère-protectrice, lieu géométrique de tendresse universelle, dont le lait est source d’humanité. Comme celui de la Vierge à l’enfant, dépeinte aussi couronnée d’étoiles et foulant aux pieds l’immonde serpent… Maintenant, les images qu’il donne à voir sur scène de cette symbolique sont plutôt perturbantes à regarder, car les  trois mères-laitières semblent faire partie d’une épouvantable  ferme humaine ! On vous passe les détails.

https://www.rtbf.be/ouftivi/video/embed?id=2401553&autoplay=1

 Romeo Catellucci insiste sur la souffrance de la Reine de la Nuit: « Zum Leiden bin ich ausgekoren ! » lorsqu’elle  évoque l’enlèvement de sa fille… Mais contrairement à la Vierge, « Der Hölle Rache » la vengeance infernale  devient  son destin, que l’on peut lire en « mort et désespoir ». Son cœur de mère, « Mutter Herz » est dévasté. Quelle lecture inédite de l’opéra de Mozart !  Romeo Castellucci va plus loin, il donne la parole aux mots écrits par sa propre  sœur en lui offrant une large fenêtre au beau milieu de la fête des lumières, où les facéties bienveillantes de Papageno et de Papagena ont été réduites au strict minimini-mum… . Il projette au contraire et concentre dans cette fenêtre la souffrance de l’amour aveugle (?)  vécu par des femmes malvoyantes qu’il met en lumière, et la souffrance d’hommes écorchés et brûlés accidentellement, qu’il installe dans la souffrance de la fournaise. Ou bien, sont-ils les victimes des flammes de l’amour qui brûle dès le premier coup de foudre?  Ensuite, chacun de ces  groupes,  les femmes au service  de la Reine de la Nuit, les hommes  à celui de  Sarastro, sert d’écrin de rites initiatoires. Les femmes entourent de leurs soins  Tamino, tandis que  les hommes accueillent  Pamina. Au terme de cette initiation, tous deux sont comme décapés de leur souffrance. On finit par leur ôter leur perruque de scène. Ils retrouvent ainsi leur être intérieur et leur véritable chevelure…  source de force secrète et mystérieuse.  

Si la souffrance est une initiation pour les chrétiens,  une absurdité et un scandale pour Camus, à nous de choisir,  pourquoi pas, une troisième voie : celle qui conduit à regarder le monde sans complaisance, regarder en face la réalité avec toute sa joie et sa tristesse. Sans jugement. Dans l’accueil de l’autre qui est  toujours, tellement … « autre », chacun avec sa propre réalité! Il est un fait que la production de Romeo Castellucci donne sur la scène prestigieuse de la Monnaie, un accès public aux handicapés, aux déshérités et  aux  éclopés de toute origine.  Voici, au 21e siècle, exposée, la réalité des aveugles de Breughel le visionnaire,  et la chute d’Icare.  Tout cela se passe au beau milieu d’un décor à l’inverse intégral du rêve étincelant de blancheur présenté au premier acte fait de costumes XVIIIe, de masques, de  coiffures et  de maquillages parfaits et resplendissants de lumière dont aurait pu rêver la reine Marie-Antoinette. D’une ode à la perfection de la symétrie sans faille, sans défaut, sans paroles,  on passe insensiblement à une esthétique de logiciel arbitraire et omnipotent. Néanmoins, la  munificence évoque pour certains, la beauté légendaire des cérémonies des rois du Siam, les ballets de plumes d’autruche évoque les palmes, les oiseaux, l’envol vers des réalités chimériques… On ne peut pas échapper à la beauté de la réalisation. Mais Romeo Castellucci nous fait retomber au deuxième acte sur terre, et la chute fait mal…  

 

 Dès lors, on peut  aussi comprendre  la révolte de spectateurs qui, choqués par l’extrémisme naturaliste de la mise en scène du deuxième acte et son allongement intempestif par des « textes qui n’y ont rien à faire », outrés par la rébellion du metteur en scène contre l’esprit des lumières dont il veut exorciser «  l’imposture », blessés, dans le droit fil de leur patrimoine de traditions artistiques, sont ressortis fâchés et heurtés par cette mise en scène iconoclaste, criant … à l’imposture.  

Le premier acte, en tout cas, malgré l’éviction complète des parties parlées du livret de Schikaneder est  un bouquet magistral de musiques et de beauté esthétique incluant des installations étourdissantes sur plateaux tournants. C’est bluffant. Mais surtout, la finesse et sensibilité extrême  du moindre mouvement d'Antonello Manacorda , le chef qui initie voix et instruments, sont en soi  plaisir et  délices. Il cisèle  la moindre nuance, apporte une galaxie de variations dynamiques, nous donne à entendre une mystérieuse voie lactée musicale. La direction musicale du maître Antonello Manacorda est plus que brillante et  la distribution foisonne de belles voix  qui  excellent dans la prononciation allemande, ce que l’on ne peut pas dire pour l’anglais maltraité par les figurants du deuxième acte, où apparaît un accent flamand très prononcé, dérangeant, lui aussi. On aurait au moins préféré que les textes italiens de la sorella aient été traduits directement en flamand et en français… Qu’est-ce que l’anglais vient faire dans cette galère? On regrette aussi les voix de fausset des jeunes garçons. Est-ce intentionnel, par esprit de dérision? Les instruments semblent de mèche... Mais, tant Jodie Devos que Sabine Devieilhe interprètent une Reine de la Nuit d’une humanité poignante tandis que  les autres artis deux productions  font également merveille. On est certes pleinement charmé par le ravissant trio de dames : Tineke Van Ingelgem, Angélique Noldus et Esther Kuiper. 

Avec en alternance Ed Lyon et Reinoud Van Mechelen comme superbe Tamino, Georg Nigel comme Papageno et  sa rayonnante  compagne Papagena, Elena Galitzkaya.  Gabor Bretz /Tijl Faveyts comme Sarastro. L’exquise Pamina, c’est en alternance Sophie Karthäuser et Ilse Eerens.

Que voilà un  beau rassemblement d’étoiles dans la nuit, sous la baguette d’Antonello Manacorda, le  chef lumineux, ovationné  dans un feu d’applaudissement sans oublier les chœurs si  émouvants et invisibles de Martino Faggiani

 


Architecture algorithmique MICHAEL HANSMEYER
Collaboration artistique  SILVIA COSTA
Dialogues supplémentaires CLAUDIA CASTELLUCCI
Dramaturgie PIERSANDRA DI MATTEO, ANTONIO CUENCA RUIZ
Chef des chœurs MARTINO FAGGIANI

DIE ZAUBERFLÖTE

W. A. Mozart, R. Castellucci, A. Manacorda, B. Glassberg
Du 18 septembre au 04 octobre 2018 | 12 rep. | Bruxelles | Palais de la Monnaie


https://www.lamonnaie.be/fr/program/831-die-zauberflote 

Danseurs
STÉPHANIE BAYLE, MARIA DE DUENAS LOPEZ, LAURE LESCOFFY, SERENA MALACCO, ALEXANE POGGI, FRANCESCA RUGGERINI, STEFANIA TANSINI, DANIELA ZAGHINI, TIMOTHÉ BALLO, HIPPOLYTE BOUHOUO, LOUIS-CLÉMENT DA COSTA, EMMANUEL DIELA NKITA, AURÉLIEN DOUGÉ, JOHANN FOURRIÈRE, PAUL GIRARD, NUHACET GUERRA, GUILLAUME MARIE, TIDIANI N’DIAYE, XAVIER PEREZ

Comédiens amateurs
DORIEN CORNELIS, JOYCE DE CEULAERDE, MONIQUE VAN DEN ABBEEL, KATTY KLOEK, LORENA DÜRNHOLZ, JAN VAN BASTELAERE, MICHIEL BUSEYNE, JOHNNY IMBRECHTS, YANN NUYTS, BRECHT STAUT

Comédiens
SOPHY RIBRAULT, CINZIA ROBBIATI, MICHAEL ALEJANDRO GUEVARA, GIANFRANCO PODDIGHE, BOYAN DELATTRE / AMOS SUCHEKI

Zauberflöte at La Monnaie, directed by Romeo Castellucci

https://www.facebook.com/ARTEConcert/videos/2265681350326666/

Orchestre symphonique et chœurs de la Monnaie
Académie des chœurs et chœurs d’enfants et de jeunes de la Monnaie s.l.d. de Benoît Giaux

La presse en parle: 

Deux articles dans Crescendo magazine, la référence en musique classique! 

http://www.crescendo-magazine.be/a-la-monnaie-la-flute-dejantee-de-castellucci-questionne-mozart/

http://www.crescendo-magazine.be/la-flute-enchantee-a-la-monnaie-peut-on-tout-se-permettre-avec-mozart/

  

 

 

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Les souffrances du jeune Gauthier, exorcisme de la douleur...

....Gauthier est un clown sans frontières. Sambuca est son ange triangulaire... Face aux victimes de la guerre, de la misère ou de l'exclusion, aujourd'hui, il perd le sens de sa vie à un point qui pourrait lui être fatal.....

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Attendu que la mort  de la chanteuse Amy Winehouse ( 27 ans) dans son appartement de Londres est restée inexplicable (Back to Black!) ;

Que Gauthier est né sans le vouloir ;

Que sa générosité  naturelle et sans limite l’a mené des Philippines au Liban, en passant par un an cœur du  Cambodge, pour faire renaître le sourire  dans le cœur et les yeux d’enfants orphelins, déshérités, enfermés dans des camps ;

Qu'il s’est inondé  pendant dix ans de toute la misère du monde et n’a plus un coin sec où pleurer ;

Que son ange triangulaire - que certains nommeront conscience, psy, meilleur ami imaginaire ou non - va faire tout pour lui faire retrouver le goût de vivre et la flamme rayonnante indispensable à tout être humain, selon la formule bien connue de « rise and shine ! » ou de « this little light of mine ! » ;

Que nous assistons à une authentique séance de shamanisme pour chasser les fantômes malfaisants et trompeurs, volutes de fumée  lumineuse et transes garanties ;

Que l’on touche de près  à l'absurdité de la souffrance, aux questionnements, et  à certains souvenirs personnels, de part et d'autre de la frontière entre la scène et le public, mais où est passée la frontière?  

Que Gauthier a livré toute son histoire à Pietro ;

 Et...

Pas n’importe lequel: Pietro Pizzuti, en personne et que celui-ci, l’a recueillie, comme il recueille les migrants du Parc Maximilien  et  a construit au milieu du délire,  un personnage fulgurant, chasseur de tous les faux-semblants et de toutes les impostures ;

Que sieur Alain Eloi, véritable caméléon ensorceleur, spécialiste du changement de  peaux et de mots, n’est pas le flic des ONG, mais fait résonner la sagesse au milieu de la catastrophe et a été présent aux côtés de Gauthier depuis  le jour de sa naissance ;

Que la richesse intérieure de Gauthier - Clown et Comédien - est aussi inépuisable que ses bulles ;

Que la colère et le doute animent le jeu, dès les premières répliques ;

Que le décor est un chaos  poétique et surréaliste savamment  organisé ; 

Que l’association Clown sans frontières Belgique qui part régulièrement aux quatre coins du monde et en Belgique est une organisation solidaire qui ne table que sur le pur bénévolat, et sur le  timide soutien d’un public  heureusement révolté par la souffrance qu’endurent des millions d’enfants  en  situation de guerre, d'abandon ou de famine ;

Que ce sont la guerre et la violence qui n’ont pas de frontières ;  

Qu'en définitive le jeu  des deux acteurs est magnifique et palpitant d’un bout à l’autre ;

Que Gauthier est prêt à  arrêter les pilules qui le maintiennent en vie pour oublier l’horreur vécue au coeur  des ténèbres,  et qu’il a vu qui étaient les vrais salauds…rapport aux gosses, et rapport à Amy Winehouse…sans doute ;  

Qu’il ne voit même plus  ce qu’est devenue son âme, qu’il a perdu sa liberté de penser, d’agir, que rien ne va plus… tant il a  côtoyé l’innommable ;

À quoi bon faire rire ces enfants?

Mais que l’Ange l’a sommé de CONTINUER,

Et que  l'aube s'est levée quand Gauthier a promis de TRANSMETTRE,

 

Pour toutes ces raisons aussi futiles qu'inimaginables,  il faut se précipiter voir cette pièce qui n’est pas une pièce, ni une pièce de musée mais une pièce d’artillerie contre l’injustice, la haine, le pourrissement. Une pièce à conviction, car elle redonne le souffle vital, le bon sens, et plus généralement le rire aux lèvres, grâce aux sortilèges des nez rouges et leur armée de pitreries, 

Et puis, c’est tellement dense, qu’il vous faudra un temps d’arrêt pour ressentir profondément ce que cela fait, et comment gérer vos nouvelles émotions, et comprendre qu’il en faut peu pour être heureux et se mettre à rayonner chacun avec ses propres talents…

 

Et surtout, l’écriture explosive et onirique de la mise en scène porte la belle signature de Christine Delmotte, véritable révélatrice d’humanité! Sorcière si éprise de liberté qu'elle puise  le pouvoir de ses philtres magiques  dans les plis de son âme, de ses racines, de sa capacité à aimer, de ses rages et de ses  failles où  transparaît  la LUMIERE! 

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http://www.atjv.be/Qui-a-tue-Amy-Winehouse

                                                Qui a tué Amy Winehouse ?

                                                              De Pietro Pizzuti, mise en scène de Christine Delmotte avec Gauthier Jansen et                                                                Alain Eloy. Du 17 janvier au 3 février 2018 à 20h30 à l’Atelier Théâtre Jean                                                                      Vilar et du 28 février au 31 mars 2018 auThéâtre des Martyrs.

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administrateur théâtres

Des clés  pour l’opéra, …au cœur de la Forêt de Soignes 

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Quoi de plus  enthousiasmant  pour débuter la nouvelle saison de critiques chez Arts et Lettres, que  le charmant spectacle une  adaptation pour enfants de l’œuvre de Mozart  en  60 minutes   de bonne humeur et de légèreté, écrite par Sophie van der Stegen,  respirant l’exquise musique  du compositeur et son rêve des Lumières!  La (Petite) Flûte Enchantée est un projet Enoa (European Network of Opera Academies),  en coproduction avec l’ Escuela de Musica Reina Sofia, Fondation Calouste-Gulbenkian. La tournée a débuté en Belgique le 26 août à Louvain-la-Neuve (au Kidzic à la ferme du Biéreau), nous l’avons dégustée ce  samedi  10 septembre, à La Chapelle Musicale Reine Elisabeth qui affichait complet! Ensuite elle voguera vers d’autres contrées…(Luxembourg, Portugal & Espagne!)

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Heather Fairbairn, ludique et mystérieuse, est à la mise en scène. Tout commence avec des enfants munis de coussins et de masques d’oiseaux joliment assemblés avant le spectacle qui se rassemblent autour d’un podium servant d’écrin à un arbre de lumière stylisé, seul représentant d’une forêt imaginaire. Les  baies vitrées de la salle  de la Chapelle musicale donnent sur les bois.  Ainsi, au cours de  cet opéra participatif et immersif,  les jeunes de l’école maternelle à l’école primaire picoreront en live et pour la première fois pour nombre d’entre eux, les graines  de l’éveil musical et amoureux. La flûte enchantée n’est-telle pas une initiation au coup de foudre, à l’amour au premier regard, puis à sa maturation en empruntant la voie étroite?

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 Le ténébreux barytonGuillaume Paire incarnait avec  voix assurée et entregent solide un Papagéno génial, en costume d’explorateur, ainsi que le mage Sarastro … et la Reine de la Nuit et ses maléfices! D’emblée, il sauve le séduisant prince Tamino (le très romantique ténor - brûlant et  enchanteur  -  Fabien Hyon) du terrifiant serpent de la forêt, grand comme une ablette. Rires. Celui-ci tombera ensuite amoureux du portrait de  Pamina, enlevée à sa terrible mère, et séquestrée par Sarastro. Flûte enchantée et carillon magique convoquent la magie… Mais pas que : la magie  même du spectacle et la voix des enfants devenus oiseaux des forêts, ouvrent les portes de l’imaginaire!   Des épreuves terribles attendent le jeune couple, dont la pire : le silence!21745048_10159214129400459_87792270_o.jpg?oh=cda0a4cfaa346a3044f6287eaca050f7&oe=59BF0783&width=300

Parents et enfants se retrouvent à rêver devant la vraie fée du spectacle Pamina (Julie Gebhart) : délicate, frissonnante, juvénile, tendre, exquise image de princesse, douée d’une voix extraordinaire au timbre fruité et aux aigus très agréables. C’est la même interprète, Julie Gebhart qui représente la coquine Papagéna.  « En musique, aidez-nous à trouver Papagéna ! » lance le maître du jeu musical, en nettement mieux que Dora l’exploratrice!  Rassemblés dans la joie de l’écoute et des rires, les gosses de tous âges et leurs parents sont réellement conquis par la découverte !

 

Chapelle Musicale Reine Elisabeth

445 chaussée de Tervuren, 1410 Waterloo

  

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http://belgium-events.com/event/la-petite-flute-enchantee-family-opera-2

 

Mind you! If you want to support the project, nominate us for an Opera Award! 
- Visit www.operaawards.org/nominate
- In the category 'Education & Outreach', type: Queen Elisabeth Music Chapel's La (petite) Flute Enchantee

 

 

 

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administrateur théâtres

Aida - Verdi à la Monnaie

L’image contient peut-être : 1 personne, nuit et plein airDirection musicale : Alain Altinoglu / Samuel Jean (les 30, 31 mai et 2 juin)

Mise en scène : Stathis Livathinos

Aida ou le rêve d’un ailleurs, Radamès ou le rêve du devoir et de l’amour réunis, Ramfis, ou le rêve de  la justice divine, Amnéris ou le rêve de la jalousie surmontée, Amonastro ou le rêve du royaume retrouvé, Verdi ou le rêve de l’amour transcendé… Une île au large du désespoir!

Faisant fi de l’esthétique monumentale – disparus : éléphants,  pyramides, toute l’Egyptomanie ruisselante de fastes pharaoniques –  nous voici sur un vulgaire caillou, récif hostile et déserté par la vie, quelque part en Méditerranée.  Un « Paradise lost » pour Aida, la belle esclave éthiopienne au service de la fille du pharaon, Amnéris, par malheur  également amoureuse de Radamès le vaillant héros. Aida, partagée entre l’amour et les devoirs qu’elle doit à son père, ennemi du pharaon et son amour pour le vaillant  Radamès.  Radamès, partagé entre son amour inaltérable pour Aida et son amour et devoirs pour la patrie.  

Mais il ne s’agit pas de simples rivalités amoureuses ou de fresque pseudo-historique, la  mise en scène de  Stathis Livathinos  (dont c’est la première mise en scène d’opéra), est digne d’une tragédie grecque. Importent au premier chef, l’intemporalité et la lutte existentielle  perdue d’avance entre les trois tenants du triangle amoureux  que le Destin se charge d'écraser. La souffrance humaine est au centre, le couple est maudit. Radamès emmuré dans la tombe, n’est-il pas l’incarnation masculine d’une Antigone injustement  privée de  cette lumière qu’elle adorait plus que tout?  « La pierre fatale s’est refermée sur moi, Voici ma tombe, je ne reverrai plus la lumière du jour… »

Nous sommes déjà  dès le début avec un pied dans  la tombe, la machine infernale, telle le pendulum d’Edgar Poe est prête à faire son œuvre. Vents, rafales, nuées hostiles  étranglent le décor dès l’ouverture du rideau. Le ciel est comme un couvercle… mais l’imaginaire a gagné ! L’œuvre se recentre sur la musique, et quelle musique!  Un concert de sentiments à vif et d’introspection, d’atmosphères orientales et de désirs intenses dirigé tout en finesse par Alain Altinoglu. Le lyrisme orchestral est omniprésent. Le rêve de gloire de Radamès exulte dans la richesse des sonorités  des cuivres et trompettes. La harpe et la douceur irisée des bois et des cordes souligne les moments de tendresse, lorsque par exemple  Aida endormie dans le rocher fait une apparition divine, « Céleste Aida ».   L’impitoyable duo d’Aida et d’Amnéris  à qui elle a involontairement avoué son amour pour Radamès, est trempé de larmes musicales. Le trio « Mes larmes sont celles d’un amour impossible » chanté par les trois infortunés  se termine par des accords déchirants.  Les évocations de drame intime diffusent des vibrations profondes et sincères  au sein d’une très grande variété d’expressions.   A chaque étape, un silence lourd comme un tomber de rideau étreint l’assistance totalement prise par l’émotion,  avant que la tragédie ne poursuive son  cours inexorable. Dans cette chanson de geste tragique, chaque nouveau rebondissement ajoute une recrudescence de désolation répercutée par l'orchestre.  Alain Altinoglu relance inlassablement l’intérêt et joue à merveille tous les registres, de l’intime au spectaculaire:  les cris de vengeance et de puissance, les fanfares guerrières, les  terribles déclarations de guerre,  les  implorations  sacrées des prêtresses, les  jugements iniques des  grands prêtres,  les  foules aveugles en liesse, les plaintes des esclaves et des prisonniers,  les  éléments en furie et le silence du ciel!  Sa musique est enveloppante comme le chœur  d'une tragédie grecque! 

 

On ne pouvait pas élire meilleure interprète du rôle d’Aida que la sublime Adina Aaron, jeune  soprano lyrique  américaine,  bien connue dans le rôle d’Aïda depuis sa prestation à Busseto (Italie)  pour la commémoration du  centenaire de la mort de Verdi en 2001, dans la mise en scène de Franco Zeffirelli. Une voix extraordinaire qui dispose d'une maîtrise technique parfaite. Les affres éprouvées dans son rôle d’esclave alors qu’elle est fille de roi, sont pleinement convaincantes. Elle joue sans fards, avec une émotion, une  intelligence et une sincérité remarquables.  « Dois-je oublier l’amour qui a illuminé mon esclavage? Puis-je souhaiter la mort de Radamès, moi qui l’aime plus que tout ? »  Est-ce son espoir éperdu de fuite avec Radamès  évoquant  le sort des milliers de réfugiés qui parcourent la Méditerranée aujourd’hui, qui nous émeut jusqu’aux larmes? Dans l’« air du Nil », la jeune esclave exprime toute la nostalgie et son attachement au pays natal. Comment ne pas voir à travers cette prestation  que l’espoir intime des milliers de réfugiés est justement d’oublier les persécutions, la guerre. « Fuyons les chaleurs inhospitalières de ces terres nues, une nouvelle patrie s’ouvre à notre amour ! Là nous oublierons le monde dans un bonheur divin… »   Sa prestation vocale charnelle et généreuse rejoint la plainte d’une Antigone, victime expiatoire de la superbe et de l’intransigeance des puissants. Le duo final du couple dans la tombe  les mène d’ailleurs au bonheur divin : « Déjà je vois le ciel s’ouvrir - et il s’ouvre vraiment scéniquement - là cessent tous les tourments, là commence l’extase d’un amour immortel! »  Ce duo  rappelle les premières notes impalpables du prélude de l’œuvre. De crépusculaire,  celui-ci devient lumineux.

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Enrico Iori (Il Re) ; Mika Kares (Ramfis) © Forster

Dans les rôles masculins il y a a le ténor, Andrea Carè, au début, héros assez conventionnel,  mais qui  se développe en un personnage de plus en plus  dramatique et convainquant. On retient cette image inoubliable où, laissés seuls à la fin de l'acte II,  il lâche  avec dégoût et de manière définitive  la main d’Amnéris. Le héros déshonoré aura trahi pour Aida et sa patrie et son honneur... Il se taira devant ses juges. Mais il  ne trahira pas  l’amour!  Quelle posture magnifique! La basse qui interprète le chef des prêtres (dans un magnifique costume) c'est un excellent Giacomo Prestia et le baryton Dimitris Tiliakos qui incarne le père d'Aida, est un Amonasro  d'une  ascendance tout à fait  impressionnante.   

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© Forster 

A l’opposé de tant de finesse et de nuances chez Aida, il y a évidemment la méchante, interprétée  le jour de la première par Nora Gubisch. La grotesque Amnéris  a transformé son amour inassouvi en colère abyssale. Elle est aveuglée par la colère – une grande faute de goût chez les Grecs. Elle ne se rend compte qu’à la fin, que c’est sa jalousie pure  qui a causé la perte de tout le monde et que la clémence aurait été préférable. Contrairement à Aida, son jeu scénique n’est pas très développé, elle brutalise son esclave, s’arrache les cheveux et lacère se vêtements… On constate que  ses interventions collent au caractère glauque qu’elle incarne, et sa perruque, si perruque il y a,  parodie la coiffure de la très puissante Reine Elisabeth I,  aux pieds de laquelle se prosternaient des dizaines d’amants éconduits… Mais Verdi lui accorde une rédemption puisque Amnéris, la voix étouffé par les pleurs et se prosternant sur la dalle de la tombe implore enfin la paix au tout-Puissant Ptah!   

 

Et qu’est-ce que les mouvements de masse nous donnent-ils à voir ?   Encore le désespoir des déplacés et le cri de l’injustice. Les hommes transformés en chiens et en faucons. Une outrecuidante soldatesque qui appelle à la guerre  et des éclopés de  guerre agités de mouvements frénétiques.  Le mystère d’Isis dissimulé derrière le voile brodé du temple qui cache le saint des saints. La superbe des nantis qui exploitent la valetaille. La foule couleur sable, qui s’enivre de plaisirs ou de mortelles sentences. Cheveux cachés ou poudrés,  leur cœur bat au bruit des drapeaux qui claquent  tels des  nuées d’oiseaux d’Hitchcok, ils symbolisent un peuple muselé, ignare sans doute, manipulé et sans voix… Une sacrée performance pour  un  chœur! Il est  parfois proche, parfois lointain, comme dans le magnifique hymne à Ptah, où leurs harmonies et leur dialogue avec l'orchestre  sont  sublimes! Que de tableaux de  vaine poussière, face à l’héroïsme vivant du couple que l’amour rend éternel!


Distribution : 

Aida ADINA AARON
MONICA ZANETTIN (17, 20, 26, 31/5 & 4/6)
Radamès ANDREA CARÈ
GASTON RIVERO* (17, 20, 26, 31/5 & 4/6)
Amneris NORA GUBISCH
KSENIA DUDNIKOVA (17, 20, 26, 31/5 & 4/6)
Amonasro DIMITRIS TILIAKOS
GIOVANNI MEONI (17, 20, 26, 31/5 & 4/6)
Ramfis GIACOMO PRESTIA
MIKA KARES (17, 20, 23, 26, 31/5 & 4/6)
Il Re ENRICO IORI
Una sacerdotessa TAMARA BANJESEVIC
Un messaggero JULIAN HUBBARD

 

https://www.lamonnaie.be/fr/program/219-aida

http://concert.arte.tv/fr/aida-de-verdi-au-theatre-de-la-monnaie

http://opera.stanford.edu/Verdi/Aida/libretto_f.html

interviews/ extraits:   

http://www.bruzz.be/nl/video/de-munt-speelt-aida-voor-het-laatst-op-thurn-taxis

L’image contient peut-être : une personne ou plus, nuage, ciel, plein air et natureMonica Zanettin (Aida) © Forster

Monica Zanettin (Aida) ; Ksenia Dudnikova (Amneris) © ForsterL’image contient peut-être : 1 personne, nuit

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administrateur théâtres

Au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, grande salle Henry Le Bœuf, une  oeuvre a  publiée par Beethoven seulement deux ans avant sa mort.  Dans un chœur à cœurs fabuleux, l'édifice puissant de la Missa Solemnis opus 123 de Beethoven nous a été présenté dans un exécution sans failles par la Brussels Choral Society (BCS), un ensemble international fondé en 1979, qui compte une centaine de membres représentant plus de 20 nationalités différentes…La paix et la lumière par l'exercice de la Musique. 

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Un festival de sonorités de timbres et de couleurs chaleureuses, des qualités vocales sublimes. A cette occasion, le chœur était élargi par la présence de la Guilford Choral Society. L’Ensemble orchestral de Bruxelles était sous la direction d’Eric Delson, directeur musical de la Brussels Choral Society depuis plus de 25 ans. Il est également actuellement le directeur passionné du Performing Art Department de L’ISB, International School Brussels.

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Les solistes, tous sans faiblesses, donneront une admirable prestation en union parfaite avec le chœur et l’orchestre, chantant avec urgence et conviction une messe porteuse d’espoir, qui incarne le dépassement humain et la soif de liberté. Il s’agit de la Soprano Agnieszka Slawinska, la chaleureuse Mezzo-Soprano Inez Carsauw, le Ténor Markus Brutscher et la Basse-baryton, Norman D. Patzke.

Eric Delson a conféré une magnifique cohérence globale à l’ensemble, évitant tout bombardement musical, mettant en valeur les quatre glorieux solistes, tout de suite en action sur un tapis de murmures respectueux dans le Kyrie, ample et mesuré. Dans le Christe Eleison on reçoit quatre voix passionnées, en croix spectaculaire, soutenue par l’or des cuivres. Le final sera d’une urgence déchirante. Quand les solistes se rassoient, c’est le chœur qui achève les dernières vagues de supplications de l’humanité en détresse.

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Le Gloria sort-il du Livre de l’Apocalypse ? Les partitions semblent prendre feu, le rouge vermillon flamboie dans les voix et sur les tubes de l’orgue. Les solistes font toujours le poids avec un chœur enflammé dans le Qui tollis peccata mundi. L’orchestre ramène le calme. Le Quoniam par le chœur seul est palpitant, la conclusion chorale est vigoureuse.

Il y a beaucoup à admirer dans l'échelle et l'ampleur des idées. Le Credo est envoûtant et presque caressant, les quatre solistes se lèvent sur l’Incarnatus est… Un tracé délicat des bois se tisse autour du quatuor solo, puis de toutes parts résonne le Cruxifixus est, comme la répétition éternelle du drame absolu. Les crescendos et diminuendos sont saisissants pour qu’enfin exulte le Et ascendit porté par les cuivres étincelants. Le Cujus regni non erit finis erre sur des cercles de bonheur. Les voix sont des fusées d’émerveillement qui coupent le souffle de l'assistance. Les notes piquées envahissent les innombrables Amen. Les violons aux archets acérés sont tout aussi haletants jusqu’à ce que, seuls les quatre solistes émergent, tels quatre évangélistes au diapason. Ils incarnent une ascension vers la lumière divine appuyée par la flûte. Les derniers A-men sont de véritables coups de canons mais c’est la voix radieuse d’Agnieszka Slawinska qui semble conclure toute seule.

L'ouverture orchestrale du Sanctus commence avec les textures transparentes et vitreuses des cordes sans vibrato, puis le quatuor solo dessine délicatement l’esprit saint et le choeur attend religieusement. Après l’explosion des trombones, c’est l’explosion des chœurs : des nuées de voix ailées. Elles se posent sur le silence et l’orchestre dispense un velours panoramique sur tapis de cordes plaintives, les affres du doute… Un touchant solo du violon et flûte emmène l’assistance jusqu’aux douceurs du Benedictus. Le Saint-Esprit descendu sur terre? 

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Et en plein cœur de L’Agnus Dei qui débute comme un chant funéraire, il y aura cette blessure immonde et soudaine des résonances de la terreur de la guerre avec trompettes et tambours allegro assai, projecteur sur la misère de notre monde…! Dona nobis pacem ! L’orchestre  insiste pour réverbérer  l'urgence universelle avant le retour dramatique des voix dans un paroxysme de supplications. Pacem x3 x3 x3...  la joie a repris le dessus. Une messe est une oeuvre d'élévation, que les timbales de la guerre se taisent!  Mais le plaidoyer dramatique et plein de colère contre la guerre n'est passé nullement inaperçu et le vœu grandiose de Beethoven est un pacte avec la liberté.

...Nous aurons ces grands États-Unis d’Europe, qui couronneront le vieux monde comme les États-Unis d’Amérique couronnent le nouveau. Nous aurons l’esprit de conquête transfiguré en esprit de découverte ; nous aurons la généreuse fraternité des nations au lieu de la fraternité féroce des empereurs ; nous aurons la patrie sans la frontière, le budget sans le parasitisme, le commerce sans la douane, la circulation sans la barrière, l’éducation sans l’abrutissement, la jeunesse sans la caserne, le courage sans le combat, la justice sans l’échafaud, la vie sans le meurtre, la forêt sans le tigre, la charrue sans le glaive, la parole sans le bâillon, la conscience sans le joug, la vérité sans le dogme, Dieu sans le prêtre, le ciel sans l’enfer, l’amour sans la haine. L’effroyable ligature de la civilisation sera défaite ; l’isthme affreux qui sépare ces deux mers, Humanité et Félicité, sera coupé. Il y aura sur le monde un flot de lumière. Et qu’est-ce que c’est que toute cette lumière ? C’est la liberté. Et qu’est-ce que c’est que toute cette liberté ? C’est la paix.

Victor Hugo,20 septembre 1872

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http://www.brusselschoralsociety.com/

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administrateur théâtres

 War and Judgment on Earth facing …Eternity

 

Première mondiale à la Cathédrale des Saints Michel et Gudule : voici l’accrochage d’une impressionnante tapisserie sur le livre de l’Apocalypse (exposée du 28.04 au 15.06 2017)

20 ans de préparation

36 m de long, 3 m de haut 

22 chapitres de l’Apocalypse 

14 tapisseries

240 couleurs différentes de fils

3 éclairages différents

Jusqu’au 15 juin, la cathédrale de Bruxelles accueille en première mondiale la « Tapestry of Light » de l’artiste australienne Irene Barberis. Elle fera ensuite le tour des musées et cathédrales de UK et d’Europe. L’accès est gratuit.

Sur 36 mètres, c’est tout le livre de l’Apocalypse qui est évoqué en 14 pièces tissées en Belgique. Cette tenture est le résultat de plus de 10 ans de recherche technologique et artistique.

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Irene Barberis est une artiste australienne munie d’un doctorat,  enseignante, chercheur et conférencière 
à la University RMIT School of Art. Elle est la directrice fondatrice du «satellite» de recherche internationale
d'art Metasenta ®, le Centre mondial pour le dessin. Elle est co-directrice de la Galerie contemporaine
Langford120 à Melbourne. Elle donne des conférences sur la peinture dans le programme School of Art
de Hong Kong à Hong Kong Art School et a été critique internationale pour le « Rome Art Program »
basé à New York pendant 3 ans.

 

 Elle a lancé de nombreux projets artistiques internationaux en collaboration avec des artistes et des institutions au Royaume-Uni, aux États-Unis, au Moyen-Orient et en Extrême-Orient, organisant d'importantes expositions à travers le monde. Madame Barberis dirige les publications de Metasenta Publications, une initiative d'édition internationale pour artistes, architectes, poètes et designers.

 

 En tant qu’artiste d'installation et de nouveaux médias, elle a organisé plus de quarante expositions individuelles en Australie et à l'étranger et a participé à quatre-vingt expositions groupées.  Elle est impliquée  dans de nombreuses collections publiques et privées, y compris la Collection Sol Lewitt, à New York. Irene  se consacre également à l’art  dans les espaces publics et remporté de  prestigieux projets  en Australie et au Royaume-Uni.

 

Née à Chiswick, en Angleterre, en 1953  elle déménage en Australie en 1956. Elle  grandit  dans la campagne rurale de Victoria, suit des cours de  ballet à l'âge de trois ans,  forcée d’abandonner après une blessure à l'âge de neuf ans. Après un diplôme d'études supérieures au Collège victorien des arts de Melbourne, elle reçoit la bourse 1979 de Keith et Elizabeth Murdoch de la VCA. Irene Barberis  vit et travaille  à Paris pendant trois ans,  et  revient en Australie en 1982 où elle épouse le sculpteur australien Adrian Page en 1984.  Elle  termine  un MFA au Collège victorien des Arts, à l’Université de Melbourne en 1994 et un doctorat sur «Éléments abstraits et figuratifs de l'apocalypse et ses représentations» en 2000.

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En effet, quand en 1998,  l’artiste découvrit et tomba en extase devant   …la Tapisserie de l’Apocalypse à Angers, elle eut un choc et décida de relever un défi vieux de 500 ans.  Dans la « Tapestry of Light », son œuvre spectaculaire qui  représente un travail de près de 10 ans, l’art de la tapisserie d’antan selon les techniques des Gobelins se voit  réinterprété grâce aux progrès récents de l'activité photonique à l'échelle nanotechnologique. On sait que les manuscrits et les tapisseries utilisant des techniques anciennes offrent différents degrés dans l'éclat de leurs pigments: qualités qui ont changé, à  notre époque contemporaine, en concepts scientifiques de teinte, de saturation et d'intensité. Dans La « Tapestry of Light », il y a une rencontre  troublante. L'art et la science de la lumière sont explorés du point de vue de la collaboration entre un artiste pratiquant  qui interprète l'histoire de l'illumination de l'art dans un contexte contemporain et  le scientifique qui s'intéresse aux matériaux et aux systèmes photoniques. Irene Barberis joue sur les  croisements de lumières de sources différentes pour mettre en évidence la dramatisation de l’expérience spirituelle ou poétique. Il  y a un  recours conscient aux jeux de  lumière naturelle,  de lumière phosphorescente, fluorescente, luminescente, celle induite par rayons ultra-violets et d’autres techniques hautement sophistiquées fait partie de la ré-imagination de l’œuvre d’art. Celle-ci, selon les mises en éclairage, dévoile des aspects particuliers « mis en lumière »   au sens propre, et des profondeurs mystérieuses. Il y a peut-être aussi, qui sait,  l’effet de la lumière spirituelle qui induit l'action ou l'état de grâce…

   Photo de Dominique-hélène Lemaire. 

Disons en passant, que cette nouvelle alliance de l’art et de la science  constitue  un symbole  de taille : elle présente une innovante proposition de paix entre  spiritualité et recherche scientifique qui s’unissent dès lors  dans  une recherche commune du mystère de la perfection.  La « Tapestry of Light »  relie  l'Art et la Science de la  Lux, Lumen, Illumination et le Photon. Il faut savoir que cette tapisserie (36 m de long sur 3m de haut)  a été  tissée en Belgique en 2014,   aux ateliers de  tapisserie de Flandres, ceux qui  ont notamment fabriqué  des pièces majeures de grands artistes   tels que Chuck Close (Etats-Unis),  Grayson Perry et Craigie Horsfield (Royaume-Uni).

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En effet, deux principes  sous-tendent la démarche novatrice de l’artiste : Einstein établissait clairement «le mystère comme l'origine commune de l'art véritable et de la vraie science», tandis que le philosophe allemand Karl Kraus note que «la science est une analyse spectrale. L'art est une synthèse légère ».  Conçue et orchestrée par une femme, cette incomparable  « Tapestry of Light » rejoint donc  la lignée d'œuvres d'art qui mettent en scène les textes de l’Apocalypse.

 

"Cette tapisserie sur l'Apocalypse parle de la fin du monde, mais aussi de la vie après, d'une ville future, parce qu'il y a beaucoup de choses qui se passent après la fin du monde que l'on connaît", commente Irene Barberis. "L'idée d'une fin à ce monde est avec nous à chaque fois qu'on lit un journal: l'environnement, les guerres, les réfugiés... Mon travail porte sur la guerre, mais aussi sur l'espoir, la vie et l'éternité. Il y a une transition de la réalité que l'on connaît aujourd'hui à une autre réalité. Mon message au public est un appel à la prudence, car ce que nous expérimentons aujourd'hui est l'Apocalypse, mais il y a aussi de l'espoir.

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On pourrait passer des heures à analyser les  mille et un détails de l’œuvre qui illustre les 22 chapitres de l’Apocalypse selon Saint-Jean, tant le foisonnement des  symboles bibliques  et  les connotations artistiques,  faisant allusion à  500 ans  d’histoire de l’art occidental abondent.  Les références fourmillent : elles sont issues de vieux manuscrits (Beatus de Silos 1109), elles  se greffent sur des œuvres anciennes de Giotto, Dürer, Le Greco,  les 21 images de L’Apocalypse d’Angers, et l’art médiéval.  Le choc des images créées par cette  humaniste des temps modernes  avec celui des paroles bibliques  entrelacées est fait pour projeter de nouvelles illuminations.  Des détails humoristiques ou parodiques de la  vie domestique moderne courent en filigrane tout le long de l’œuvre : nous sommes des êtres réels de chair et de sang se nourrissant le matin de céréales et de lait… ou du moins dans les pays anglo-saxons.  On déambule en commençant à gauche du chœur pour faire le tour de celui-ci et  revenir  vers le point  de départ. L’Alpha et l’Omega.

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Dès la première  tenture, on est pris dans une sorte de tornade artistique envoûtante, une tempête de mots, de couleurs et de fibres  pour se  glisser, pas à pas, mot à mot, point par point  vers le règne de l’abstraction et du mystère.  Si beaucoup de scènes évoquent la folie humaine sauvage, et prévoient même la mort des océans qui se mettent à brûler, la création de cette œuvre monumentale  fait partie d’une progression,  à la façon du roman anglais allégorique The Pilgrim's Progress from This World to That Which Is to Come de John Bunyan, publié en 1678. 

C’est une  recherche très humaine  de partage et d’illumination, soutenue par  le pari de la  confiance et la foi en l’Espérance transmise par les différents textes bibliques. C’est à la fois le tissu de nos rêves, celui de nos liens, celui de nos espérances.  La dernière image de l’œuvre présente une synthèse imaginaire de la perfection : la Jérusalem transparente sous forme de diamant imaginaire, synthèse de toutes les perfections artistiques, scientifiques, mathématiques et spirituelles. Un nouveau rêve d’alchimiste?  La pierre philosophale d’une alchimiste en l’occurrence! Sa visite commentée  à 10 heures,  ce 29 avril 2017, a été un  extraordinaire moment de grâce, un lumineux accompagnement vivant,  joignant l’alchimie du verbe  à celle  du geste. L’aboutissement  de l’épopée picturale est un message de paix et d’espérance saisissant,  célébrant la  lumière sans laquelle il n’y a pas de vie. Une demi-heure plus tard  Irene, cet ange artistique d’une  incroyable envergure, et d’un talent éblouissant rejoignait l’aéroport…

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https://www.rmit.edu.au/news/newsroom/media-releases-and-expert-comments/2017/apr/art-meets-nanotechnology-meets-the-apocalypse

 

https://www.tapestryoflightproject.com/

https://www.facebook.com/media/set/?set=oa.1338680426212399&type=1

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administrateur théâtres

Le 30ème spectacle d'été de l'Abbaye de Villers-la-Ville, AMADEUS, de Peter Shaffer, est mis en scène par ...Alexis Goslain.13691099_1116661748421338_7257732583696250803_o.jpg  

Cloches divines et chuchotements,  génie versus talent : suspense tragique.  Antonio Salieri souffre d’un mal terrible, une souffrance hélas très humaine : un mal profond, nourri au sentiment d’injustice,  au désenchantement, au dépit, à la frustration, à la vanité et à l’envie, à l’incompréhension et finalement à la colère amplifiée de scène en scène jusqu’à l’apothéose finale. Un mal du siècle?

Cette jalousie maladive nourrit sa colère contre Dieu et la voix de son interprète, le jeune et joyeux Mozart. L’adepte malgré lui de la Médiocratie passera-t-il à l’acte? Devant la foule des « ombres du futur » il  rejoue, pas à pas, mot à mot, affect par affect, sa propre mise à mort. Il est rongé par la culpabilité. Il tente de se faire comprendre et explique pourquoi il devint l’assassin de Wolfgang Amadeus Mozart.12273175856?profile=original

 Un rôle en force, en nuances, en reliefs psychologiques intenses et noirs qui s’opposent merveilleusement au brillant personnage de Mozart, enfant gâté, génie  spirituel exhibé à travers l’Europe par son père, au rire ravageur mais vulgaire, à la limite de l’obscénité, coureur de jupons, incapable de gérer sa famille, caustique vis-à-vis de ses prédécesseurs,  cinglant en paroles, mais aussi libre et lumineux que l’autre est sombre et diabolique. L’adolescent gonflé de gloire enfantine est en effet  incapable de se prendre en charge, notamment  à cause d’un père abusif, omniprésent, régentant toute la vie de son fils jusque dans les moindres détails et vivant une célébrité factice au travers de la gloire de son fils, au moins jusqu’au mariage non autorisé avec la douce Constance Weber. Comme on le sait, son opéra Don Juan et d’autres comme Mitridate Re di Ponto témoignent de ce malaise intense et de l’absolue nécessité de la clémence. Ironie du sort, au cours de la pièce, on assiste à un développement poignant où Salieri  passe presque aux yeux de Wolfgang comme un père de substitution, sans savoir que ce dernier complote à sa perte.

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Le ballet psychologique des deux personnages principaux est un combat de héros qui ne plait   pas  seulement aux jeunes générations ! Ainsi, Didier Colfs dans le rôle de Salieri et Denis Carpentier dans celui de Mozart sont totalement gagnants dans leur interprétation masculine. Affublés de merveilleux costumes, signés Thierry Bosquet, ils virevoltent devant les décors irréels  et pourtant si  évocateurs de François Jaime Preisser, qui  emportent l’imaginaire en défilant sur la muraille de la grande scène de Villers-la-Ville. Les « Venticelli », sortes d’oiseaux de malheur,  ces espions à la solde de Salieri, forment une sorte de chœur antique  très dynamique. Le tout est cadré par un  flux d’extraits de la divine musique de Mozart, symbole de lumière parmi les ombres que nous sommes. Le décor sonore est de Laurent Beumier.     

Antonio Salieri, nanti d’un  défaut d’Hubris démesuré,  aimait tant  la musique qu’il voulait l’inscrire dans une vie consacrée à Dieu. Mais  il commit  l’erreur fatale de mettre  Dieu au défi.  Dieu ne l’entendit pas de cette oreille, on n’achète pas le Seigneur!   De plus,  il déteste les pharisiens. Donc, malgré son mode de vie chaste et exemplaire en surface,  Salieri  déploie une âme immonde. Constance Weber, la jeune épousée de Wolfgang qui s’est  résignée à venir lui demander de l’aide, en témoigne. Julie Lenain dans ce rôle est un bijou de vivacité et de féminité, elle est au mieux de sa forme.  Mais de manière  hypocrite, perfide  et insidieuse, Salieri va faire en sorte que Mozart et sa jeune famille  sombrent dans le désespoir et la déchéance. Il  rejoue devant nos yeux, nous les  « ombres du futur »,  le  crime  pervers et parfait. L’italien s’approprie la mort de Mozart à défaut d’avoir pu égaler sa musique, afin qu’à tout jamais, son nom, associé à celui de Mozart, se fraie un chemin d’éternité.

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Le spectateur se trouve comblé de toutes parts. Tout d’abord bien sûr par la beauté estivale de  l’écrin des  ruines abbatiales mais surtout  par le texte de Peter Shaffer si bien mis en scène et interprété par  une  équipe de comédiens  enthousiastes que l’on a envie d’applaudir encore et encore: Maroine Amini, Camille Pistone, Michel Poncelet, Marc Deroy, Jean-François Rossion, Lucas Tavernier en très germanique Empereur d’Autriche, et un majordome … Anthony Molina-Diaz, ravi de participer  à ce  30ème spectacle d'été de l'Abbaye de Villers-la-Ville, une production de Del Diffusion.  Vu le succès, le spectacle se prolongera jusqu’à la mi-août! 

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http://www.villers.be/fr/spectacle-amadeus

http://www.deldiffusion.be/

http://www.rtbf.be/culture/scene/theatre/detail_wolfgang-amadeus-mozart-s-invite-aux-ruines-de-l-abbaye-de-villers-la-ville?id=9354391

http://www.rtbf.be/musiq3/article/detail_amadeus-a-l-abbaye-de-villers-la-ville?id=9356579&utm_source=musiq3&utm_campaign=social_share&utm_medium=fb_share

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administrateur théâtres

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« Tout ce qui ne me transporte pas me tue. Tout ce qui n’est pas l’amour se passe pour moi dans un autre monde, le monde des fantômes. Tout ce qui n’est pas l’amour se passe pour moi en rêve, et dans un rêve hideux. Entre une heure d’amour, et une autre heure d’amour, je fais celui qui vit, je m’avance comme un spectre, si on ne me soutenait pas je tomberais. Je ne redeviens homme que lorsque des bras me serrent ; lorsqu’ils se desserrent je me fais spectre à nouveau. »

La Mort qui fait le trottoir (Don Juan), Acte II, scène 4

Henry de Montherlant


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Un concert dans un auditoire ? Mais oui, cela nous parle et nous rajeunit!  Le concert « A Musical Feast » à l’auditoire des sciences de Louvain-La -Neuve est sold out, une assistance impatiente attend  que la fête musico-nomique  commence. Les papilles d’écoute se pourlèchent déjà même si les sièges sont un peu durs et les tablettes sans syllabus. Le programme conçu par Daniel Lipnik est une entreprise audacieuse. Il nous présente dans son splendide florilège, un périple  à travers les  correspondances : tout, pourvu que l’étreinte de la musique et de la poésie nous fasse oublier notre statut de mortels.  Ce programme regorge de poésie, d’humanité et de feu prométhéen. Les jeux de lumière pendant le concert et les applaudissements de  salle comblée en témoignent.

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 Des rubans de choristes  se placent sur le plateau exigu déjà occupé par les musiciens, enfin le chef d’orchestre, Daniel Lipnik, le sourire musical aux lèvres salue brièvement avant de lever sa baguette pour entraîner l’effectif très imposant du chœur, de l’orchestre et des solistes! Les premier rangs sont dans la proximité immédiate de la Res Musica, comme on ne l’a jamais été, les derniers rangs jouissent d’une vue de théâtre antique. Chaque pupitre est bien visible, les bois sont vifs et charmeurs, les violons enjoués et plein de bravoure dans une salle dont l’acoustique musicale n’est pas la raison première,  l’orchestration très contrastée, cohérente, ferme et joliment expressive. Les choristes déploient toute leur noblesse vocale dans leur voyage de l'ombre à la lumière.

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La pente des gradins est forte et le regard que l’on a sur les musiciens et les choristes donne déjà un certain vertige. Il y a aussi le vertige inhérent au programme qui promène l’auditeur de Virgile à Mozart, en passant par Purcell, Haendel, Gluck, Montherlant, Rimbaud : « Ma vie était un festin où s’ouvraient tous les cœurs, où tous les vins coulaient… »  . L’antiquité et ses mythes tissent des liens indestructibles avec les grandes figures de la musique classique. Quatre solistes  de tout premier plan ont lié leur art musical avec ceux-ci - une histoire d’amour, finalement.

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 Daniel Lipnik, qui dirige depuis  plus de trente ans  La Badinerie, le chœur mixte de 90 choristes à Louvain-la-Neuve, s’est adjoint  le très beau timbre et la  voix  vertigineuse et fraîche  d’Aurélie Moreels, soprano. Remarquable dans la Reine de la Nuit! Elève de Marcel Vanaud, nous l’avions applaudie en jolie veuve de 20 ans dans  l’Amant jaloux de Grétry en 2013.  Elle chante sous la direction de Guy van Waas, Parick Davin et dans des salles prestigieuses : au palais des Beaux-Arts de Bruxelles, au théâtre  des Champs-Elysées, à l’Opéra Royal de Wallonie…

 La prestation de la  mezzo-soprano Anaïs Brullez a elle aussi, été remarquable et largement applaudie. C’est elle, le courageux Orphée et son lumineux désespoir,  dans  « Che faro senza Euridice ? » Elle se produit avec l’Opéra Royal de Wallonie, De Munt, le Chœur de Chambre de Namur, le Grand-Théâtre de Verviers, la Chapelle des Minimes, Le Petit Sablon Consort, le Festival de Wallonie, le Grand-Théâtre du Luxembourg…

L’humour s’est invité en force, avec le Baryton, Kris Belligh flanqué par un ténor malicieux, Michiel Haspeslagh. Son expérience en récital et oratorio comprend les Passions et la Messe en si de Bach, Le Messie, les Requiems de Mozart, Fauré et Brahms, le Stabat Mater et la Petite Messe Solennelle de Rossini, La Création de Haydn, Italienisches Liederbuch et Winterreise. Lors de cette soirée  à Louvain-La-Neuve, c’est sans doute son interprétation du Génie du froid dans le « King Arthur » de Purcell et son duo avec Aurélie Moreels « Al fin siam liberti, la ci darem la mano » du « Don Giovani » de Mozart qui auront été les plus acclamées. 

La Badinerie a enfin démontré ses grandes qualités musicales dans  son interprétation du « Dixit Dominus » de Haendel. Dans le « Kyrie » extrait du « Requiem » de Mozart, même les instrumentistes, pris par le vertige de la prestation et la profondeur de l’intériorité, et en particulier, Bernard Guiot au clavier,  accompagnaient de leur voix  dans un même élan de ferveur solidaire.

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Liens utiles:

http://www.labadinerie.be/

http://gdegives.wix.com/eclecticsingers#!mezzo-sopranes/cknc

  

     

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administrateur théâtres

N'oubliez pas que l'origine de tout est la Lumière

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Discours de Federico Garcia Lorca

à la population de son village natal Fuente Vaqueros pour l’inauguration de sa bibliothèque

Province de Grenade - septembre 1931.

"Quand quelqu'un va au théâtre, à un concert ou à une fête quelle qu'elle soit, si le spectacle lui plaît il évoque tout de suite ses proches absents et s'en désole: "Comme cela plairait à ma soeur, à mon père!" pensera-t-il et il ne profitera dès lors du spectacle qu'avec une légère mélancolie. C'est cette mélancolie que je ressens, non pour les membres de ma famille, ce qui serait mesquin, mais pour tous les êtres qui, par manque de moyens et à cause de leur propre malheur ne profitent pas du suprême bien qu'est la beauté, la beauté qui est vie, bonté, sérénité et passion.

C'est pour cela que je n'ai jamais de livres. A peine en ai-je acheté un, que je l'offre. J'en ai donné une infinité. Et c'est pour cela que c'est un honneur pour moi d'être ici, heureux d'inaugurer cette bibliothèque du peuple, la première sûrement de toute la province de Grenade. L'homme ne vit que de pain. Moi si j'avais faim et me trouvais démuni dans la rue, je ne demanderais pas un pain mais un demi-pain et un livre. Et depuis ce lieu où nous sommes, j'attaque violemment ceux qui ne parlent que revendications économiques sans jamais parler de revendications culturelles: ce sont celles-ci que les peuples réclament à grands cris. Que tous les hommes mangent est une bonne chose, mais il faut que tous les hommes accèdent au savoir, qu'ils profitent de tous les fruits de l'esprit humain car le contraire reviendrait à les transformer en machines au service de l'état, à les transformer en esclaves d’une terrible organisation de la société.

J'ai beaucoup plus de peine pour un homme qui veut accéder au savoir et ne le peut pas que pour un homme qui a faim. Parce qu'un homme qui a faim peut calmer facilement sa faim avec un morceau de pain ou des fruits. Mais un homme qui a soif d'apprendre et n'en a pas les moyens souffre d'une terrible agonie parce que c'est de livres, de livres, de beaucoup de livres qu’il a besoin, et où sont ces livres ?

Des livres ! Des livres ! Voilà un mot magique qui équivaut à clamer: "Amour, amour", et que devraient demander les peuples tout comme ils demandent du pain ou désirent la pluie pour leur semis. - Quand le célèbre écrivain russe Fédor Dostoïevski - père de la révolution russe bien davantage que Lénine - était prisonnier en Sibérie, retranché du monde, entre quatre murs, cerné par les plaines désolées, enneigées, il demandait secours par courrier à sa famille éloignée, ne disant que : " Envoyez-moi des livres, des livres, beaucoup de livres pour que mon âme ne meure pas! ". Il avait froid, ne demandait pas le feu ; il avait une terrible soif, ne demandait pas d'eau… il demandait des livres, c'est-à-dire des horizons, c'est-à-dire des marches pour gravir la cime de l'esprit et du coeur ! Parce que l'agonie physique, - biologique, naturelle d'un corps, à cause de la faim, de la soif ou du froid, dure peu, très peu, mais l’agonie de l’âme insatisfaite dure toute la vie !

"La devise de la République doit être : la Culture !".

La culture, parce que ce n'est qu'à travers elle que peuvent se résoudre les problèmes auxquels se confronte aujourd'hui le peuple plein de foi mais privé de lumière.

N'oubliez pas que l'origine de tout est la Lumière."

Federico Garcia Lorca Poète espagnol tombé sous les balles des complices de Franco en août 1936.

Mort sans sépulture.

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administrateur théâtres

 L’Inde célèbre Diwali !

La fête de la lumière, de la prospérité et de l’espoir.

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Diwali est l’une des fêtes principales de l’hindouisme et elle est célébrée par tous les Indiens. Souvent appelée fête de la lumière, Diwali est dédiée à Maha Lakshmi, déesse de la lumière, de la fortune, de la chance, de la sagesse et de la prospérité. Dans et autour des maisons, les dyias, petites coupoles en terre cuite remplies de ghī (beurre clarifié) illuminent la profonde nuit de la nouvelle lune et éclairent jusqu’à l’âme de tous ceux qui participent à la fête. C’est un moment de renouveau, proche en signification de la nouvelle année, avec les bonnes résolutions qui l’accompagnent.

12272963460?profile=originalLa fête de Diwali célèbre la victoire du bien sur le mal: de la lumière sur l’obscurité, du chaud sur le froid, de la vérité sur le mensonge et de la pureté sur la souillure. Diwali est l’occasion d’un grand nettoyage au sens propre comme au figuré : les maisons sont nettoyées de fond en comble et les hindous ne consomment ni viande ni alcool pendant une semaine afin de se purifier de l’intérieur.

Divālī fait appel à de nombreux mythes et légendes de l'hindouisme, se rapportant principalement à Vishnu et à son épouse Lakshmi:

...comme Brahmā, dieu de la création, et Shiva, dieu de la destruction, Vishnu, dieu de la préservation, fait partie de la Trimūrti la trinité de l'hindouisme qui a peu à peu remplacé dans la ferveur populaire la trinité védique que constituent Agni (le feu), Vāyu (le vent) et Sūrya (le soleil). Chacune de ces trois divinités est accompagnée de sa parèdre (sa shakti), c'est à dire  la déesse puisssante  qui lui est associée. Ainsi, l'épouse de Brahmā est Sarasvatī, déesse du savoir, celle de Shiva est Pārvatī (qui peut revêtir les formes terribles que sont Durga et Kālī), et enfin, celle de Vishnu est Lakshmi, qui personnifie la richesse intérieure, naturellement associée à la préservation.

Vishnu est d'autre part très populaire au travers de ses dix avatars, ses incarnations sous différentes formes, dont les plus connues sont Rāma, le roi mythique héros du Rāmāyana, la grande épopée hindoue, Krishna, le séduisant et divin berger, qui symbolise l'amour divin inhérent chez l'humain, voire quelques autres comme Narasimha, l'homme-lion.

Outre Lakshmi, et les deux avatars de Vishnu que sont Krishna et Rāma, Divālī met également Ganesh à l'honneur. Ganesh, le dieu à tête d'éléphant, fils de Shiva et de Parvati, est une divinité majeure, bénéfique car il est « celui qui écarte les obstacles de l'égo ».

Avant tout, Divālī célèbre le retour dans sa capitale, Ayodhya, de Rāma avec son épouse Sītā, qu'il a reconquise de haute lutte sur le démon Rāvana, comme le conte le Rāmāyana. Le nom Divālī (ou Dīpāvali), dont le sens est « rangée de lumières », rappelle en effet le chemin de lampes fait à Rāma par les habitants d'Ayodhya pour éclairer son retour.

Les rangoli (photo ci-dessous) sont les décorations qui, lors de la fête, ornent les maisons, les cours, les sanctuaires et même les salles à manger.

Destinées à témoigner d'une chaleureuse hospitalité - car lors du troisième jour, Lakshmi, selon la croyance populaire, vient elle-même visiter les maisons - les rangoli sont dessinées sur le sol avec de la farine de riz en signe d'accueil et pour repousser les mauvais esprits. Des poudres de couleur sont aussi utilisées, afin de former des dessins de formes géométriques. Cette décoration se complète avec des feuilles de manguier et des guirlandes de soucis.

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Ce dimanche 3 novembre, les 100 premiers visiteurs ayant acheté un ticket combi (Body et Indomania) pour les deux expos du Palais des Beaux-Arts de Bruxelles recevront une statuette à l’effigie de Ganesh pour célébrer la fête indienne de la lumière.

Corps de l'Inde & Indomania

Yoga, ayurveda ou kamasutra - la manière dont la civilisation indienne aborde le corps est l’une des plus fascinantes qui soit. Cette exposition propose un voyage inoubliable de la mort à la renaissance, des forces maîtrisant le destin au pouvoir de l’action humaine, du désir et de la séduction à la conquête du corps par le biais de l’ascétisme. Venez découvrir d’envoûtants chefs d’oeuvre de l’art indien -jamais encore exposés pour certains-, issus de temples anciens, de musées provinciaux oubliés, de collections royales et du Musée National de l’Inde.

Indomania: De Rembrandt aux Beatles

Splendeur des moghols et maharadjas, spiritualité, lumière et couleurs mais aussi pauvreté ou système des castes …  Autant d’aspect de l’Inde qui ont frappé de tout temps les voyageurs partis à sa découverte. Mais comment les artistes occidentaux  envisagent-ils l’Inde ? Et comment évolue leur regard au fil du temps ? Indomania nous contera la passion commune de nombreux artistes pour l’Inde. Peintres, sculpteurs, photographes, auteurs, cinéastes et musiciens avec une admiration esthétique et une curiosité intellectuelle pour ce pays. Pour la première fois, les œuvres de ces artistes seront réunies : de Rembrandt à Rauschenberg, en passant par Rodin, Cartier-Bresson et Pasolini. Quelques artistes contemporains se rendront également en Inde à la demande d’Europalia, afin de s’imprégner du pays et de créer une œuvre qui sera exposée dans le parcours.
Environ 250 objets: peintures, sculptures, textiles, bijoux, objets d’art, films, photographies ; d’Alexandre le Grand à nos jours.
Quelques grands maîtres: Rembrandt,  Gustave Moreau, Auguste Rodin, Pier Paolo Pasolini, Roberto Rossellini, Henri Cartier-Bresson,… Artistes commissionnés par Europalia pour une résidence en Inde : Hans Op de Beeck, Max Pinckers,…
Collections majeures: British Museum, British Library, Victoria & Albert Museum, Musée du Louvre, Musée Guimet, Musée Rodin, Centre Pompidou, Fondation Custodia…

NB Les statuettes seront remises sur présentation du ticket combi au point info d’europalia.india, Rue Ravenstein 79 à 1000 Bruxelles (en face de l’entrée du Palais des Beaux-Arts).

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Du 4 octobre 2013 au 26 janvier 2014, europalia.india dévoile la richesse culturelle de l’Inde à travers 26 expositions et plus de 400 concerts, spectacles, films, conférences et ateliers dans toute la Belgique.

RETROUVEZ TOUT LE PROGRAMME SUR WWW.EUROPALIA.EU

https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/24th-international-art-festival-europalia-india-du-04-10-2013-au

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PHOSPHORESCENCE


Tu boudes le monde et ses misères
Et tu aspires à la lumière.
Derrière l’écorce basanée
Et la poussière de tant d’années,
Tu pousses les barrières du possible,
Tu te mesures à l’impossible.

T’accueillent le ciel et le soleil !

Plus rien ne contente tes yeux
Que la lumière que tu diffuses.
Tu fuses comme lingot sous les feux,
La fleur en toi halète au jour
Et tes nuits ne sont jamais sombres.
De tes poèmes naissent les idées
Et les étoiles cherchent ton ombre
Pour abriter leur nullité
Sans te donner de vanité.

Tu es l’âme de la poésie
Et tu respires la poésie
Que tu sèmes sur ton sillon
Comme le pollen que sème le vent
Produit l’univers étalé
En livre dont les pages vermillon
S’ouvrent à qui veut boire à la lie
L’élixir de ta poésie.

Khadija, Agadir, le 05/12/2012
© Khadija ELHAMRANI
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Rêve de postérité

Rêve de postérité

 

Derrière un voile de flou, de vague,

Je vous regarde et je perçois,

Comme à travers un voile de soie

Ou derrière une vitre embuée

Où des vapeurs multipliées

Ont déposé des couches de gris,

Ou comme après un long tournis,

Un monde où les vaguelettes en ondes

Voguent,  plissées d’un ricochet,

S’en vont flottant comme un mirage.

Et plus l’envie d’y voir plus clair

Me prend et plus grandit ma rage

Et je voyage dans un tunnel

Où la brume enveloppe la clarté.

Mais, à force de bonne volonté,

Je me propulse et vois le ciel

M’ouvrant les bras de l’éternel.

Je fonce comme une comète ailée ;

La lumière est ma chevelure

Et les étoiles de la quiétude

Sont les dauphines de mes succès,

Les témoins de mon grand accès

Au rêve de la postérité.

 

Khadija, Agadir, Vendredi 21/12/12

© Khadija ELHAMRANI

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La part de l'ombre

Je reviens sur cette zone si présente dans la peinture sitôt que celle ci se préoccupe de la 3ème dimension.

Ombre portée ou ombre propre.link

Ombre improvisée, réaliste légère ou appuyée, ombre menaçante, ombre étirée, ombre mesurée, ombre scientifique, rationnelle, bref, la part de l'ombre. Pour mesurer la hauteur d'une pyramide un chercheur d'avant le GPS, plante un bâton d'une hauteur connue, il mesure ensuite la longueur de son ombre portée et il la compare avec la longueur de l'ombre portée d'une pyramide, fastoche ..! Photo Gegout© 2010

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L'ombre portée se révèle à partir du 14 ème siècle. Avant cette période elle demeure associée à une vision représentant la disparition du vivant.

Disparition du vivant, monde des morts, monde inquiétant , ombre portée tabou..

Elle pourtant présente dans les trompes l'œil (période romaine avant notre ère par exemple)

L'ombre portée fut longtemps considérée comme un élément parasite du tableau, l'ombre propre servait à indiquer la 3ème dimension, donnait le volume des formes représentées. elle devait suffire pour rendre l'aspect réaliste.

ombre propre et ombre portée

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La réapparition de l'ombre portée date du 15 ème, lorsque la perspective "maîtrisée" modifie la traduction du monde visible.

La renaissance et entre autres les peintres du clair-obscur ne l'oublient plus. l'ombre porte perd sa symbolique infernale et obscurantiste, elle révèle le monde des lumières, le monde visible le devient grâce à la lumière.
Georges de la Tour, Le Caravage et bientôt tous les autres peintres ne peuvent plus l'ignorer.

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Suzanne et l'ombre portée du vieillard acry et marouflage sur toile 100x80 Gegout 2007

Le surréalisme joue avec. Dali, Tangui, Magritte, pour ne citer qu'eux, ne peuvent plus s'en passer.

"Le crime était presque parfait"

Ma période surréaliste avec cette peinture à l'huile qui date de 1977

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L'ombre portée est reine, elle rythme l'espace imaginaire irrationnel des surréalistes.

Les Fauves vont l'ignorer, donnant toute la place à la couleur qui balayera l'ombre et la lumière. Un univers qui veut ignorer la lumière.

Ah! cette fameuse confusion entre couleur et lumière

Ombre habitée 140x85 acry et marouflage sur toile 2010

avant le trou

La saga de cette capricieuse n'en finira pas.. disparition, apparition, clignotement de l'histoire..

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la baie vitrée de l'atelier

Donne sur la grisaille de cette journée. Pas de quoi en faire une peinture, bien que la grisaille vaut bien une peinture.

la baie vitrée de l'atelier 95x85 acry et marouflage plus toile marouflée sur toile. De la matière à vendre..!

fenêtre ate

Dans l'atelier ou la réverbération est souvent forte. Une façade juste en face renvoie de la lumière, et quand le soleil tape dessus, ça envoie du gros lumineux qui inonde là ou je travaille. Mon atelier en a vu de toutes les couleurs depuis le temps, il reste de pierre, insensible apparemment.. il a un coeur de pierre.

Pas bavard mon atelier , même pas un craquement de vieux navire, rien, faut dire que la musique de Monteverdi envoie aussi dans du fort.

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