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génie (2)

En Pays Touareg, Conte "Un Ami"

Extrait du livre "Un Ami contes et paroles nomades en pays Touareg" 

écrit par Caroline-Sophie Megglé

"La lune s’est levée derrière un buisson, une ombre s’est faufilée, bête ou génie ?"

"Nos discussions avec les Touaregs, les Kel Tamasheq, s’ouvrent toujours par de courtes phrases : aphorisme, devinette ou tangâlt, (Comme ci-dessus) *1

Ce premier conte m'a été transmis en français par Micha, le cousin de Martine, notre guide Touareg, au tout début de notre voyage. Micha, comme tous les Touaregs, parle la tamasheq, mais aussi le français et l'arabe. J'ai adapté ce conte à mon retour en France ; il met en scène un homme pauvre, qui, face à des génies féeriques ou malfaisants, sait utiliser le génie de sa vie...

L'homme pauvre et la pastèque

C'est l’histoire d’un homme pauvre, qui un jour trouve une pastèque.

Il la partage en deux, en mange une moitié et fait sécher l'autre moitié pour le troc,

tout en réservant quelques graines... pour subsister jusqu'à la saison nouvelle...

Un autre jour il rencontre une caravane prête au départ.

Un âne trop vieux ne peut partir.

Alors en échange de la pastèque séchée les caravaniers lui donnent l’âne.

Puis, l’homme veut se marier.

Comme il possède un âne et quelques « malins » pour la dote,

il trouve une femme.

La femme elle possède des chèvres alors ils font du fromage.

Avec les graines réservées l’homme cultive des pastèques… Avec sa femme...

Il mange une moitié de pastèque et fait sécher l’autre moitié pour le troc.

Ils ont alors : du lait, du fromage et des pastèques…

Et aussi, des chèvres et un âne.

Passent des voyageurs

L’homme demande à échanger ses pastèques séchées contre n’importe quoi pouvant être utile à son couple : des céréales, du thé, du sucre...

Le troc se fait. Le temps passe…

Le couple nomadise aux grès des pâturages avec les chèvres et l’âne.

Ainsi ils arrivent dans une ville ;

Ils se rendent au marché pour échanger des pastèques séchées...

Contre un chat que personne ne veut !

Un chat !

Que faire d'un chat si ce n'est être attentif !

Attentif à son sourire par exemple !

À sa gourmandise ! À son instinct de félin....

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1Pour la compréhension des mots en italiques voir le glossaire en fin d'ouvrage

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administrateur théâtres

Le 30ème spectacle d'été de l'Abbaye de Villers-la-Ville, AMADEUS, de Peter Shaffer, est mis en scène par ...Alexis Goslain.13691099_1116661748421338_7257732583696250803_o.jpg  

Cloches divines et chuchotements,  génie versus talent : suspense tragique.  Antonio Salieri souffre d’un mal terrible, une souffrance hélas très humaine : un mal profond, nourri au sentiment d’injustice,  au désenchantement, au dépit, à la frustration, à la vanité et à l’envie, à l’incompréhension et finalement à la colère amplifiée de scène en scène jusqu’à l’apothéose finale. Un mal du siècle?

Cette jalousie maladive nourrit sa colère contre Dieu et la voix de son interprète, le jeune et joyeux Mozart. L’adepte malgré lui de la Médiocratie passera-t-il à l’acte? Devant la foule des « ombres du futur » il  rejoue, pas à pas, mot à mot, affect par affect, sa propre mise à mort. Il est rongé par la culpabilité. Il tente de se faire comprendre et explique pourquoi il devint l’assassin de Wolfgang Amadeus Mozart.12273175856?profile=original

 Un rôle en force, en nuances, en reliefs psychologiques intenses et noirs qui s’opposent merveilleusement au brillant personnage de Mozart, enfant gâté, génie  spirituel exhibé à travers l’Europe par son père, au rire ravageur mais vulgaire, à la limite de l’obscénité, coureur de jupons, incapable de gérer sa famille, caustique vis-à-vis de ses prédécesseurs,  cinglant en paroles, mais aussi libre et lumineux que l’autre est sombre et diabolique. L’adolescent gonflé de gloire enfantine est en effet  incapable de se prendre en charge, notamment  à cause d’un père abusif, omniprésent, régentant toute la vie de son fils jusque dans les moindres détails et vivant une célébrité factice au travers de la gloire de son fils, au moins jusqu’au mariage non autorisé avec la douce Constance Weber. Comme on le sait, son opéra Don Juan et d’autres comme Mitridate Re di Ponto témoignent de ce malaise intense et de l’absolue nécessité de la clémence. Ironie du sort, au cours de la pièce, on assiste à un développement poignant où Salieri  passe presque aux yeux de Wolfgang comme un père de substitution, sans savoir que ce dernier complote à sa perte.

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Le ballet psychologique des deux personnages principaux est un combat de héros qui ne plait   pas  seulement aux jeunes générations ! Ainsi, Didier Colfs dans le rôle de Salieri et Denis Carpentier dans celui de Mozart sont totalement gagnants dans leur interprétation masculine. Affublés de merveilleux costumes, signés Thierry Bosquet, ils virevoltent devant les décors irréels  et pourtant si  évocateurs de François Jaime Preisser, qui  emportent l’imaginaire en défilant sur la muraille de la grande scène de Villers-la-Ville. Les « Venticelli », sortes d’oiseaux de malheur,  ces espions à la solde de Salieri, forment une sorte de chœur antique  très dynamique. Le tout est cadré par un  flux d’extraits de la divine musique de Mozart, symbole de lumière parmi les ombres que nous sommes. Le décor sonore est de Laurent Beumier.     

Antonio Salieri, nanti d’un  défaut d’Hubris démesuré,  aimait tant  la musique qu’il voulait l’inscrire dans une vie consacrée à Dieu. Mais  il commit  l’erreur fatale de mettre  Dieu au défi.  Dieu ne l’entendit pas de cette oreille, on n’achète pas le Seigneur!   De plus,  il déteste les pharisiens. Donc, malgré son mode de vie chaste et exemplaire en surface,  Salieri  déploie une âme immonde. Constance Weber, la jeune épousée de Wolfgang qui s’est  résignée à venir lui demander de l’aide, en témoigne. Julie Lenain dans ce rôle est un bijou de vivacité et de féminité, elle est au mieux de sa forme.  Mais de manière  hypocrite, perfide  et insidieuse, Salieri va faire en sorte que Mozart et sa jeune famille  sombrent dans le désespoir et la déchéance. Il  rejoue devant nos yeux, nous les  « ombres du futur »,  le  crime  pervers et parfait. L’italien s’approprie la mort de Mozart à défaut d’avoir pu égaler sa musique, afin qu’à tout jamais, son nom, associé à celui de Mozart, se fraie un chemin d’éternité.

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Le spectateur se trouve comblé de toutes parts. Tout d’abord bien sûr par la beauté estivale de  l’écrin des  ruines abbatiales mais surtout  par le texte de Peter Shaffer si bien mis en scène et interprété par  une  équipe de comédiens  enthousiastes que l’on a envie d’applaudir encore et encore: Maroine Amini, Camille Pistone, Michel Poncelet, Marc Deroy, Jean-François Rossion, Lucas Tavernier en très germanique Empereur d’Autriche, et un majordome … Anthony Molina-Diaz, ravi de participer  à ce  30ème spectacle d'été de l'Abbaye de Villers-la-Ville, une production de Del Diffusion.  Vu le succès, le spectacle se prolongera jusqu’à la mi-août! 

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http://www.villers.be/fr/spectacle-amadeus

http://www.deldiffusion.be/

http://www.rtbf.be/culture/scene/theatre/detail_wolfgang-amadeus-mozart-s-invite-aux-ruines-de-l-abbaye-de-villers-la-ville?id=9354391

http://www.rtbf.be/musiq3/article/detail_amadeus-a-l-abbaye-de-villers-la-ville?id=9356579&utm_source=musiq3&utm_campaign=social_share&utm_medium=fb_share

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