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chorégraphie (12)

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Spectacles

« Un univers visuel et esthétique fort » dans « La Belle et la Bête »au théâtre du Parc

Loin des tumultes du monde et des discours belliqueux des puissants, Belle murmure : « Je voudrais une rose… »

Bienvenue dans le refuge des rêveurs, un miroir magique aux multiples échos, véritable enchantement.

Ce spectacle magnifiquement écrit suit la trame du conte « La Belle et la Bête », tel que Jean Cocteau l’a narré dans son film en noir et blanc de 1946, au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Rêvait-il d’une approche plus généreuse du monde ? C’est sûrement ce dont nous avons le plus besoin aujourd’hui : une Belle histoire.

Contrairement aux plans graphiques en noir et blanc du film de Cocteau, l’adaptation de Thierry Debroux nous offre un festival de couleurs gourmandes, peintes au pinceau du merveilleux, même si le château a parfois des allures de carton-pâte. Inspiré par le récit de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, le conteur navigue volontairement dans les méandres du sombre et du mystérieux pour nous mener à travers les énigmes de l’attraction, vers une éclosion magique et lumineuse de la joie. Les éléments moteurs de l’histoire sont des principes vitaux : l’amour, les métamorphoses et le rire salvateur, pour conjurer maléfices et sortilèges.

On se prend donc à rêver. Et si la vie n’était que métamorphoses toujours recommencées, faites d’élans vers le Beau, le Bien, le Vrai ? Où l’évolution du royaume de la Nature finit toujours par gagner. Si nous allions, nous aussi, gagner sur la violence, la destruction, le mensonge, l’hypocrisie, l’avidité, la vanité du pouvoir et l’orgueil. Si c’était l’essentiel ?

Remercions donc les créateurs qui donnent à voir et à entendre. La création musicale originale envoûtante est signée par les compositeurs Nicolas Fiszman et Fabian Finkels. La distribution de rêve, dirigée par Emmanuelle Lamberts, met en scène des valeurs dans lesquelles on voudrait bien croire, ne serait-ce que l’espace d’un soir.

C’est donc une invitation à la légèreté qui nous est faite cette année, sur le plateau du Théâtre du Parc, un heureux cadeau pour clore cette année 2024 et augurer du meilleur. « Je vous souhaite des rêves, à n’en plus finir… »

L’habile scénographie de Thibaut De Coster et Charly Kleinermann est délicieusement païenne – vivent les Celtes, les elfes, les villageois et les fées ! Humaine et bienveillante, cette féerie théâtrale et musicale posée en Irlande s’engage sous des décors presque organiques qui ne cessent de se mouvoir, de respirer, de prendre vie et de nous entraîner dans la rêverie. Tout est à contempler par les yeux ou les oreilles. On est véritablement happé par une synergie et une fluidité extraordinaires qui circulent en continu, comme dans les fondus enchaînés du cinéma. Entre les ballets, le mouvement des décors et des tableaux, les voix de belle musicalité, les chœurs, les lumières, les costumes (Chandra Vellut), c’est l’interprétation du texte souvent farceur, dit par des comédiens de haut niveau, qui fascine par sa justesse de ton et sa vivacité. Une Belle comédie musicale. Enfants admis!

Les contrastes ont également le beau rôle. L’extraordinaire entrée en scène de La Bête monstrueuse (Nicolas Kaplyn) est fracassante… de beauté ! La présence et le jeu sensible de Belle (Romina Palmeri) sont un pur message de bonté. Quel couple exquis au cœur de cette incessante chorégraphie !

L’humanité et le désarroi du personnage du père ruiné, qui fait tout pour sauver sa famille, émeuvent profondément. Fabian Finkels est d’ailleurs presque omniprésent et plane comme un appel muet sur l’ensemble. La complicité des deux sœurs (Marie Glorieux) finit par effacer l’ombre des jalousies toxiques qui hantent les contes. Vous remarquerez sûrement cette oreille jalouse dans l’entrebâillement d’une porte, mais leur émouvant duo vous fera basculer dans des larmes de tendresse. Le majordome de la Bête (Jérôme Louis) est drôle et attachant comme pas deux. Le jeu incisif du pasteur ambivalent (Antoine Guillaume) suscite à la fois le rire et la pitié, et le cocktail réussi de tous ces personnages est vraiment explosif, avec une méchante fée franchement méchante. Quitte à faire exploser nos stéréotypes ?

De quoi rallumer la générosité et la chaleur humaine ! Puisque l’invisible se présente, non seulement chez les danseurs de forêt, arbres et plantes humaines, mais aussi sous les traits de deux comédiens facétieux et captivants (Perrine Delers et Emmanuel Dell’Erba), qui intègrent le tableau, tantôt sages, tantôt burlesques, et que l’on verrait bien siéger dans l’imaginaire de Saint-Exupéry, Lewis Carroll ou Maeterlinck ! Ah ! Les correspondances…

Vous ressortirez, figurez-vous, le cœur enluminé et battant. La rose, …sans le fusil.

 

 

Dominique-Hélène Lemaire , Deashelle pour le réseau Arts et lettres 

Crédits photos Aude Vanlathem 

N.B.

Les réservations dès le soir de la première couvraient déjà les deux premières semaines de spectacle!

« La Belle et la Bête », jusqu’au 7 décembre au Théâtre Royal du Parc

 

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SPECTACLES

« Enchantées » Christel Pourchet et Barbara Castin

Un court métrage sur les planches

On en a plein la vue. C’est le duel d’une jeune blonde et mince et d’une belle et brune Dulcinée, vrai délire de féminité, qui se déploie dans la chaleureuse proximité de la scène du Théâtre de la Clarencière à Bruxelles.  

C’est la blonde, Cristel  POURCHET, le capitaine en pantalon à pont et chemisier froufrou qui a écrit le texte et les chansons. Dans ses débuts, la jolie brune, Barbara CASTIN interprétait ses premiers rôles dans « Le Sexe faible » d’E. Bourdet et « On ne Badine pas avec l’amour » de Musset. La voici en adorable jupe paysanne rose frais et pull à manches courtes de jersey blanc. Elle porte des incroyables chaussures de dame couleur chair qui se confondent avec le galbe de la jambe. En coiffure d’époque Parapluies de Cherbourg ou Demoiselles de Rochefort, elle arbore une série d’accessoires ultra féminins, du rouge Saint-Valentin aux diamants de Marilyn. En plus, elle est folle du réalisateur, scénariste, dialoguiste, parolier, producteur et acteur Jacques Demy qu’elle croit toujours vivant. 

Le pitch. Toutes deux, avec le charme de gentlemen cambrioleurs, sont prêtes à  oser des  crimes en mode Agatha Christie pour amasser assez d’argent pour partir outre Atlantique et faire carrière à Hollywood. Enfin, Vivre la grande vie? En Minuscule ou majuscule? Enchanteuses de toutes façons.

Elles livrent d’ailleurs un avant goût très étudié de la culture des chorégraphies classiques américaines. Leurs voix nettes et claires sont assurées et leurs pastiches très réussis. Le texte? Un peu un flou artistique mais finalement assez secondaire devant ce duo de talents scéniques offert aux  yeux éblouis des spectateurs. Mais, ne manquerait-il pas dans ce casting, juste un homme, pour faire bonne mesure? 

Dominique-Hélène Lemaire, Deashelle pour Arts et Lettres

Et voilà qu’on s’en souvient: la même Christel au Théâtre de la Clarencière, il n’y a pas si longtemps.

Tout public :
Les 
jeudi 2, vendredi 3 et samedi 4 mars 2023 à 20h30
Les jeudi 9, vendredi 10 et samedi 11 mars 2023 à 20h30
Les jeudi 16, vendredi 17 et samedi 18 mars 2023 à 20h30

P.A.F. : 20 € - étudiant : 15 € -

Contacts

Direction artistique
02/640 46 70 du mardi au vendredi de 11h00 à 17h00
Fabienne Govaerts

fabienne.govaerts@skynet.be

Régie technique
Geoffrey Dressen
Réservations
02/640 46 76 Répondeur téléphonique
Mode de paiement
Par compte à l'asbl du Théâtre de la Clarencière
ING BE91 310 1228398 76
Ou par Paypal (mode sécurisé)
Adresse
20 rue du Belvédère - 1050 Bruxelles
Situation géographique
près de la Place Flagey et de l'Eglise Sainte-Croix, dans la petite rue parallèle arrière à l'ancien bâtiment de l'I.N.R. devenu aujourd'hui Radio Flagey.
Accès
bus 38/59/60/71/366 Trams : 81
Foyer et jardin
ouverts 30 minutes avant le spectacle, soit 20h00 ou 15h30

Son : Augustin Pitrebois Chorégraphie : Theodora Valente

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Le sacre et l'éveil? Une révélation, ce spectacle ! Il est  poétique, musical et si chorégraphique! Bravo à Dominique Serron,  entourée d’un cast de  comédiens exaltants : Paul-Henry Crutzen, Abdel El Asri, Florence Guillaume, Vincent Huertas, Luc Van Grunderbeeck, Félix Vannoorenberghe, Laure Voglaire, Line Adam, Renata Gorka, Nadia Benzekri, Xavier Lauwers et toute l'équipe de L' Infini Théâtre.

« Beau comme un opéra »: c’est  la rumeur qui a circulé comme une traînée de poudre le soir de la fabuleuse première à la Comédie Claude Volter   le 18 avril 2018.   « l’Eveil du printemps »  ,une pièce de l’auteur allemand Wedekind (1881),  a été  croisée avec une mise en page émouvante d’extraits  du « Sacre du Printemps » d'Igor Stravinsky (1913). Le résultat est convaincant. Dans cette  toute nouvelle perspective,  la  mise en scène est franchement  créative et engagée. Dominique Serron évoque avec tact … infini et écoute profonde, les échos du « cimetière de la jeunesse »  de ce héros, Melchior, revenu des années plus tard,  sur les lieux du crime …collectif, n'est-ce pas?

 

  Le   métissage littéraire et musical de la « Kindertragödie » se transforme  en même temps, en  un  manifeste moderne,  qui dénonce les maltraitances rampantes que peuvent parfois infliger des  parents en mal de communication avec leurs enfants. Les raisons abondent: dans  une société brutale, formatée et imperméable aux sentiments, sont-ils victimes de leur époque? Eux-mêmes, sont-ils trop jeunes pour assumer ou répètent-ils des comportements qui ont traversé plusieurs générations sans remise en question?  Sont-ils frustrés par des peurs et des souffrances indicibles?  Enivrés de pouvoir parental? Bloqués pour mille et une autres raisons honorables - ils en ont sans doute de très bonnes - comme de ne jamais avoir lu Françoise Dolto, et  se trouvent  dans l'impossibilité chronique  de gérer les  premiers émois amoureux  de leur progéniture, ou même, de leur expliquer sereinement et ouvertement « les choses de la vie ». Mais l’époque de  l’Allemagne de Bismarck est-elle pour autant révolue? 

 

 Par souci de multiplicité esthétique, le travail de création de Dominique Serron associe  un troisième volet. Il a été  élaboré  au sein de diverses écoles bruxelloises,  par de jeunes adolescents et adolescentes. Ce sont  des capsules vidéo de lyrisme muet, réalisées in situ ou dans les environs immédiats de l’école …y compris le cimetière d’Uccle. Il suffit d'observer: chaque mouvement des personnages  filmés colle impeccablement au tempo de la musique! C’est prodigieux. Les jeunes, confrontés au texte et à la musique  sont devenus acteurs, au propre et au figuré, au lieu d’être de simples récepteurs. Bel objectif éducatif s'il en est!  Ils se sont mis à  rêver l’action, ils ont réagi avec authenticité et dansé leur ressenti  aigu et spontané face au suicide, face à la violence parentale, à la pression scolaire, à la castration du désir, à une société blessante et inhumaine. Leurs regards, leurs visages, et leurs postures sont bouillants d’interrogation et aussi d’accusation silencieuse. Chacun d'eux porte les marques  de l’intensité vibrante de leur implication dans le projet. Ces  séquences  filmées rythment le spectacle comme une respiration inédite entre chaque scène. Les chorégraphies émouvantes, nées  à la croisée de la théâtralité et de la musique,  ont l’avantage de pouvoir  faire  apprécier la contemporanéité du propos.  L’ensemble devient  un tout admirablement monté,  fruit d’un travail de création original et audacieux, dans le droit fil de  ceux auxquels  nous a habitués la pétulante et infatigable  metteuse en scène pour qui,  le travail corporel des comédiens se doit d’être  toujours avant-coureur du  verbe, ce qui donne un relief extraordinaire au propos...

 A chaque spectateur de relever des détails poignants qui le touchent personnellement… La liste sera longue. Juste quelques exemples… Le bruit des parapluies refermés avec brutalité sue le bord de la tombe, une fois les « formalités accomplies »…  Ce décor unique et polyvalent, mais essentiel : un immense comptoir bourré de tiroirs. Ceux d’une morgue ? Ceux de  notre société cloisonnée faite de trappes et de placards? Posés sur un immense buffet de cuisine,  de furtifs souvenirs de Dead Poets Society ou ceux de James Dean (A Rebel Without a Cause) ?  Cette idée effrayante que le jeune Moritz s’est tué « par amour pour ses parents »? Ce geste désespéré de mère impuissante qui donne sa médaille à son fils à défaut de pouvoir  le défendre contre un père tyrannique… Ces chaussures abandonnées que l'on ramasse, l'air de rien. L'ignoble phrase entendue: «Cet enfant n'était pas de moi! » Cette citation glaçante d'Othello: «As-tu fait ta prière, Desdémone?»  Ce sac d’où émergent des aiguilles à tricoter, qui font froid dans le dos! …Et surtout le talent fou et l'énergie débordante de toute la production!

 

Texte original : Frank WEDEKIND

Musique originale : Igor STRAVINSKY

Traduction : Jacques de DECKER

Conception, Adaptation & Mise en Scène : Dominique SERRON

Adaptation musicale & création sonore : Line ADAM

Ingénieur son : Colin BURTON

Scénographie & Costumes : Renata GORKA

Création vidéos : Nadia BENZEKRI

Création lumière : Xavier LAUWERS

Crédits photos :  Pierre Bolle

...Hélas, seulement jusqu'au 6 mai 2018, précipitez-vous pour réserver!

Du 18 avril au 6 mai à la Comédie Claude Volter. Informations et réservation: www.comedievolter.be ou 02 762 09 63

En octobre 2018 à l’Atelier Théâtre Jean Vilar  

https://artsrtlettres.ning.com/events/le-sacre-et-l-eveil

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02_4436.jpg"Le roi nu"

Présenté au Festival d’Avignon cet été et joué sous chapiteau à Louvain-la-Neuve les derniers jours de septembre, Le Roi nu  a fait recette. Cette  collaboration artistique  entre l’Atelier Jean Vilar, la Maison Ephémère et les Baladins du Miroir se base sur une pièce écrite en 1934 par Evguéni Schwartz,  auteur russe dénonçant le régime totalitaire.

 La recette : inspirée  du savant mélange de  trois contes d’Andersen (La Princesse au petit poisLe Garçon porcher et Les Habits neufs de l’empereur), l’auteur a désossé les nervures du conte traditionnel pour  les fondre dans une fable moderne percutante. La mise en scène jubilatoire a  chemisé le tout  de chorégraphie musclée, de costumes et grimages aussi savoureux que satiriques et et aromatisé l’ensemble de musiques étincelantes balançant  entre rock et chansons d’amour. La pièce montée finit par prendre des allures de joyeuse comédie musicale tellement l’orchestration des nez de cochon et les versets chantés sont joyeusement cadencés. Il restera sur vos papilles un goût caramélisé de divertissement et le zeste d'une vive leçon donnée aux grands de ce monde, ou à ceux qui se croient l’être. Sublime pâté d'alouettes!

Henri  - un garçon porcher, pas le roi de la poule au pot -  aime Henriette, la fille d’un Roi.   Henriette est  bien sûr contrariée dans ses amours ancillaires et envoyée sur le champ comme promise au « Roi d’à côté » qui n’a rien du charme de Riquet à la Houppe ni d'un quelconque crooner. Jusque-là,  décemment vêtu de munificents atours et halluciné par  sa propre splendeur, il  rêve seulement de se procurer une nymphe pure et de noble race ! Rien que cela, lui qui est difforme, laid, vieux, égoïste et absolument rébarbatif !  « Le faste, voilà le grand soutien du trône! » clame-t-il, sans rire ! Ce sera sa perte !   

On assiste aux multiples préparatifs du mariage sur fond de folie et de  vulgarité, épicée de parodies  où l’on rit de très bon cœur. Le public applaudirait bien debout car toute la classe gouvernante sans classe, d’ici et d’ailleurs est dans le viseur. Le jeune porcher - il est beau comme un berger ! - est bien déterminé à déjouer les arrangements parentaux et la bergère est tout-à-fait d’accord.  Leurs  atouts sont la sincérité, la grâce, l’intelligence, mais surtout, l’amour. De stratagème en stratagème, on s’achemine vers la victoire incontestable des tourtereaux et la chute délectable d’un roi totalement mis à nu.

Le grain de sel : secouez ce merveilleux sac à malices,  ajoutez une bonne dose  d‘étoiles dans les yeux et conseillez le spectacle à 10 de vos meilleurs amis,  si par aventure, le chapiteau en liesse plantait son décor à deux pas de chez eux ! 

Balançons donc leur programme, à ces merveilleux Baladins du Miroir et vivent les alouettes! 

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Le Roi nu

Evguéni Schwartz

Traduction André Markowicz
Mise en scène Guy Theunissen
Avec Hugo Adam, Line Adam, Allan Bertin, Andreas Christou, Stéphanie Coppé, Joséphine De Surmont, Monique Gelders, Aurélie Goudaer, François Houart, Geneviève Knoops, Diego Lopez Saez, David Matarasso, Virginie Pierre

  • Création
  • 20 septembre au 3 octobre 2016
  • Sous chapiteau - Parking Baudouin Ier
  • Durée : 2h30 entracte compris

Bruxelles

LE ROI NU
09/12/2016 - 18/12/2016
Place André Payfa Fosseprez
NOUVEAU SPECTACLE !
LE ROI NU
03/02/2017 20:00 - 12/02/2017 16:00
Parc d'Avroy
En partenariat avec le Théâtre de Liège et le Ville de Liège
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13716208_10154384289081542_4027188396695618803_n.jpg?oh=8a98939f5adc1a83661fedf520233920&oe=581915E1Ascension: la jeune actrice provinciale (une sulfureuse Deborah De Ridder) qui est montée à Buenos Aires rencontre le colonel Juan Perón (l’excellent Philippe d’Avilla) lors d'une vente de charité organisée afin de récolter des fonds pour les victimes du tremblement de terre  dans la région de San Juan. Chassant sa dernière  maîtresse (nommons l’exquise Maud Hanssens, la fille du metteur en scène), elle l'épouse le 21 octobre 1945. Elle contribue grandement à son élection comme président en 1946. Elle met en avant ses racines modestes afin de montrer sa solidarité avec les classes les plus défavorisées et crée la Fondation Eva Perón dont le rôle est d'assister les pauvres.

Win-Win situation: nombre d'hôpitaux et d'orphelinats créés par la Fondation ont survécu à la mort prématurée d'Evita. Elle devient le centre d'un culte de la personnalité. Elle brigue  la vice-présidence en 1951, ce qui irrite vivement les  militaires haut placés qui ne souhaitaient pas voir  une  femme gagner de l'influence.  En même temps on lui connait un côté moins reluisant. Elle est celle qui, après son  « Rainbow tour » en Europe en 1947 - de l’Espagne à Zurich, hormis l’Angleterre mais en passant  longuement par  le Vatican - a  facilité l’émigration et  la fuite des Nazis et de leur or vers l’Argentine.

 La Chute: l’ambassadrice auprès des nazis transformée en Madone mourra d’un cancer à 33 ans le  26 juillet 1952. Son corps embaumé disparaîtra après le coup d’état de 1955 pendant 17 ans nous dit l’histoire, quelque part non loin du Vatican en Italie...

Et cette vertigineuse histoire d’ambition et d’adoration démesurée est contée malicieusement par le personnage rebelle du nom de Che (Steven Colombeen)  mais en vrai, Evita n’a jamais rencontré le révolutionnaire cubain.

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Très sensibles à l’interprétation magico-romantique des versions anglo-saxonnes de ce musical, et notamment le  “monumental show” selon le Sunday Express avec Madalena Alberto (2013–2014 UK Tour), nous attendions avec impatience la version française en première mondiale. Elle est signée Daniel Hanssens & Jack Cooper.  Elle est tout, sauf romantique, il y a peu ou pas de chimie amoureuse. Elle donne la preuve tangible que les mots sont menteurs.  Elle est un élixir de réveil de citoyens. Acide et caustique, elle combat la drogue du pouvoir absolu, antidote des mal-aimés, elle combat la dictature et sa haine des classes moyennes ou aisées. Elle combat à la racine  la manipulation qui siège  déjà au sein même des couples  humains. Elle expose sans concessions la mélodie du malheur quand les décisions politiques  sont motivées d’abord par des intérêts personnels. Le texte, une adaptation dramaturgique très soigneuse d’Olivier Moerens,  est chanté d’un bout à l’autre du spectacle avec beaucoup de naturel - oui, on en oublie l’anglais. La superposition est parfaite, sur le mode  James Ensor, avec tout son sarcasme. Notre interprète préféré est ce Che (Steven Colombeen), le narrateur frémissant des désillusions en série qui met à nu toutes les tactiques manipulatrices. Un travail d’orfèvre  que l’on suit avec jubilation. Est-ce à dire que l’émotion artistique n’y est pas ? Que du contraire ! L’habileté de la mise en scène (…il y a un magicien aux commandes!), les fabuleuses chorégraphies de danses argentines, les costumes et les coiffures d’époque, les chœurs, la musique - les douze musiciens sont orchestrés par Pascal Charpentier - ont tout pour séduire et enchanter. Aucune distorsion dans la sonorisation, ce qui permet de suivre le moindre détail du texte, c’est une qualité rare pour un musical ! Et le vol des perruches par-dessus les toits !

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 Foule assoiffée d’idéal, ce spectacle est pour vous. Les comédiens sont tous animés d’un enthousiasme délirant, et cela fait chaud au cœur! Ils ont, chacun à sa place, trouvé le parfait équilibre d’une production vivante et tonifiante. Daniel Hanssens explique : «  Il y a de nombreuses choses à admirer chez Eva Peron : la personne. Sa détermination à réussir malgré des obstacles presque insurmontables. Sa défense de la femme dans une société dominée par les hommes. Son soutien des classes populaires dont elle est issue, dans une société très hiérarchisée. Son courage face à la maladie et à la mort. Et non des moindres, son apparence physique. Mais il est aussi impossible de ne pas être dégoûté par de nombreux comportements péronistes dont elle était le symbole assumé : la torture, la corruption, la tromperie et la mauvaise gestion d’un pays riche. »

  On  espère pour la formidable équipe que ce spectacle tournera beaucoup et partout! Like a  Rainbow tour?

 1489073330.jpgEVITA Du 11/07 au 06/09

 Une œuvre originale d’Andrew Lloyd Webber (musique) et Tim Rice (paroles)

 en 21 scènes et 40 artistes

 DISTRIBUTION

 Deborah De Ridder (Evita)

 Steven Colombeen (Che)

 Philippe d’Avilla (le colonel Juan Perón)

 Antonio Interlandi (Magaldi)

 Maud Hanssens (maîtresse de Perón)

 Jade Monaco (l’enfant)

Ensemble de 22 danseurs/chanteurs avec Marie-Laure Coenjaerts

 

 Equipe de création :

 Mise en scène : Daniel Hanssens & Jack Cooper assistés de Simon Paco

 Dramaturgie : Olivier Moerens

 Directeur musical : Pascal Charpentier, assisté de Julie Delbart

 Coach vocal : Fabrice Pillet

 Chorégraphie : Joëlle Morane, assistée d’Alexia Cuvelier, Kyliah Campbell

 Dance Captain : Alexia Cuvelier, Kylian Campbell

 Coach Tango : Michael Guevara Era

 Scénographie : Dimitri  Shumeleinsky

 Direction technique : Yves Hauwaert

Costumière : Françoise Van Thienen, assistée de Sylvie Thévenard, Carine Duarde, Margaux Vandervelden, Annick Leroy, Anne-Marie Hubin, Laure Clerebout, Simon Paco

Création lumière : Laurent Kaye

Ingénieur du son : Marco Gudanski, assisté de Xavier Gillis

Perruques et maquillage : Véronique Lacroix

Construction des décors : Ateliers du Théâtre Royal des Galeries.

Photographe : Gregory Navarra

Superbe programme–souvenir au prix de 5€

 

AU CHATEAU DU KARREVELD

Avenue Jean de la Hoese 3 -1080

Molenbeek – Saint-Jean (Bruxelles)

Infos Réservations : 02 / 724 24 24

 

Goed om te weten: Nederlandstalige boventitels op 28 en 29 juli en 21 (avond), 22, 25, 26 Augustus. http://musicalvibes.ovh/evita/

http://www.bruxellons.be

 

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Le 30ème spectacle d'été de l'Abbaye de Villers-la-Ville, AMADEUS, de Peter Shaffer, est mis en scène par ...Alexis Goslain.13691099_1116661748421338_7257732583696250803_o.jpg  

Cloches divines et chuchotements,  génie versus talent : suspense tragique.  Antonio Salieri souffre d’un mal terrible, une souffrance hélas très humaine : un mal profond, nourri au sentiment d’injustice,  au désenchantement, au dépit, à la frustration, à la vanité et à l’envie, à l’incompréhension et finalement à la colère amplifiée de scène en scène jusqu’à l’apothéose finale. Un mal du siècle?

Cette jalousie maladive nourrit sa colère contre Dieu et la voix de son interprète, le jeune et joyeux Mozart. L’adepte malgré lui de la Médiocratie passera-t-il à l’acte? Devant la foule des « ombres du futur » il  rejoue, pas à pas, mot à mot, affect par affect, sa propre mise à mort. Il est rongé par la culpabilité. Il tente de se faire comprendre et explique pourquoi il devint l’assassin de Wolfgang Amadeus Mozart.12273175856?profile=original

 Un rôle en force, en nuances, en reliefs psychologiques intenses et noirs qui s’opposent merveilleusement au brillant personnage de Mozart, enfant gâté, génie  spirituel exhibé à travers l’Europe par son père, au rire ravageur mais vulgaire, à la limite de l’obscénité, coureur de jupons, incapable de gérer sa famille, caustique vis-à-vis de ses prédécesseurs,  cinglant en paroles, mais aussi libre et lumineux que l’autre est sombre et diabolique. L’adolescent gonflé de gloire enfantine est en effet  incapable de se prendre en charge, notamment  à cause d’un père abusif, omniprésent, régentant toute la vie de son fils jusque dans les moindres détails et vivant une célébrité factice au travers de la gloire de son fils, au moins jusqu’au mariage non autorisé avec la douce Constance Weber. Comme on le sait, son opéra Don Juan et d’autres comme Mitridate Re di Ponto témoignent de ce malaise intense et de l’absolue nécessité de la clémence. Ironie du sort, au cours de la pièce, on assiste à un développement poignant où Salieri  passe presque aux yeux de Wolfgang comme un père de substitution, sans savoir que ce dernier complote à sa perte.

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Le ballet psychologique des deux personnages principaux est un combat de héros qui ne plait   pas  seulement aux jeunes générations ! Ainsi, Didier Colfs dans le rôle de Salieri et Denis Carpentier dans celui de Mozart sont totalement gagnants dans leur interprétation masculine. Affublés de merveilleux costumes, signés Thierry Bosquet, ils virevoltent devant les décors irréels  et pourtant si  évocateurs de François Jaime Preisser, qui  emportent l’imaginaire en défilant sur la muraille de la grande scène de Villers-la-Ville. Les « Venticelli », sortes d’oiseaux de malheur,  ces espions à la solde de Salieri, forment une sorte de chœur antique  très dynamique. Le tout est cadré par un  flux d’extraits de la divine musique de Mozart, symbole de lumière parmi les ombres que nous sommes. Le décor sonore est de Laurent Beumier.     

Antonio Salieri, nanti d’un  défaut d’Hubris démesuré,  aimait tant  la musique qu’il voulait l’inscrire dans une vie consacrée à Dieu. Mais  il commit  l’erreur fatale de mettre  Dieu au défi.  Dieu ne l’entendit pas de cette oreille, on n’achète pas le Seigneur!   De plus,  il déteste les pharisiens. Donc, malgré son mode de vie chaste et exemplaire en surface,  Salieri  déploie une âme immonde. Constance Weber, la jeune épousée de Wolfgang qui s’est  résignée à venir lui demander de l’aide, en témoigne. Julie Lenain dans ce rôle est un bijou de vivacité et de féminité, elle est au mieux de sa forme.  Mais de manière  hypocrite, perfide  et insidieuse, Salieri va faire en sorte que Mozart et sa jeune famille  sombrent dans le désespoir et la déchéance. Il  rejoue devant nos yeux, nous les  « ombres du futur »,  le  crime  pervers et parfait. L’italien s’approprie la mort de Mozart à défaut d’avoir pu égaler sa musique, afin qu’à tout jamais, son nom, associé à celui de Mozart, se fraie un chemin d’éternité.

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Le spectateur se trouve comblé de toutes parts. Tout d’abord bien sûr par la beauté estivale de  l’écrin des  ruines abbatiales mais surtout  par le texte de Peter Shaffer si bien mis en scène et interprété par  une  équipe de comédiens  enthousiastes que l’on a envie d’applaudir encore et encore: Maroine Amini, Camille Pistone, Michel Poncelet, Marc Deroy, Jean-François Rossion, Lucas Tavernier en très germanique Empereur d’Autriche, et un majordome … Anthony Molina-Diaz, ravi de participer  à ce  30ème spectacle d'été de l'Abbaye de Villers-la-Ville, une production de Del Diffusion.  Vu le succès, le spectacle se prolongera jusqu’à la mi-août! 

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http://www.villers.be/fr/spectacle-amadeus

http://www.deldiffusion.be/

http://www.rtbf.be/culture/scene/theatre/detail_wolfgang-amadeus-mozart-s-invite-aux-ruines-de-l-abbaye-de-villers-la-ville?id=9354391

http://www.rtbf.be/musiq3/article/detail_amadeus-a-l-abbaye-de-villers-la-ville?id=9356579&utm_source=musiq3&utm_campaign=social_share&utm_medium=fb_share

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administrateur théâtres

 Dès le début décembre, le tout-Bruxelles fait voile vers la galerie de la Reine pour se plonger dans "le" spectacle  bruxellois par excellence : La Revue (2015) du théâtre des Galeries. On y va comme pour un spectacle de patinage artistique, pour le rêve, pour la beauté, pour la performance. Si d’une année à l’autre le charme s’émousse parfois, cette année la production  incontournable de la vie bruxelloise a frappé fort et juste. « Touche pas à mon coq ! »

Elle s’est dépouillée des lourdeurs propres au genre, elle s’est délestée agréablement  d'un nombre de platitudes et de sempiternels retours sur des thèmes éculés. Elle était très émouvante, cette soirée du vendredi 5 décembre 2014, où l’on annonçait en début de spectacle que la  Reine Fabiola venait de nous quitter. « Qui c’est celui-là ? » de Pierre Vassiliu joue aux fantômes et lâche quelques touches d’humour pleines de délicatesse à l’égard de la reine défunte. Cela remplace   avec bonheur les sketches iconoclastes habituels ayant trait à la famille royale et la salle semble être tout de suite réceptive à ce changement de programme.

Est-ce l’esprit de la reine flottant  quelque part dans la salle qui fit que le  spectacle ait tout à coup décidé de faire plus profond dans la teneur des idées et dans la recherche des nuances? Est- ce qu’un esprit de fronde mêlé de  générosité bienveillante aurait soudain débarqué ? Moins de paillettes, plus de sel et  de vérité!  Ce qui est sûr, c’est que l’équipe très soudée des douze artistes dirigés par Bernard Lefrancq a rendu  cette rigolade traditionnelle bien plus intense. Oui, le  spectacle  très lissé de cette année  surprend par sa belle cohésion et son intelligence, avec des textes  et des chansons fort percutants.  Et il pose des questions pertinentes! «Assez de souffrances, l’amour d’un dieu rend-il cruel? »

  Le rythme y est aussi, mais sans vous saouler. La drôlerie est amenée avec réelle adresse, les textes bien composés  flamboient autour de ce qui semble un projet commun des douze comédiens à la fois danseurs et musiciens. Sur l’air de « Z’étaient chouettes les filles du bord de mer… », façon Arno, on chante qu’on en a ras le bol du communautaire!  On est aux chansonniers pour les sujets graves et les sujets sensibles, au Music-Hall pour la danse et la chorégraphie. La pétulante Maria del Rio se retrouve dans pas moins de 12 numéros avec des costumes très class. Et aussi en Nabila, plus vraie que vraie.  On se retrouve au théâtre pour la vivacité des réparties,  et au concert  carrément avec Olivier Laurent.  L’unité de ton et de décor fait loi et l’ensemble est d’une haute tenue artistique.

La poésie s’attache aux chansons d’Olivier Laurent, cet artiste intrépide qui fabrique des imitations vocales plus vraies que nature, comme son « Concert impossible » où il fait dialoguer Pavarotti avec Zucchero !  C’est une véritable bombe  à souvenirs dans  le Patrick Bruel, puis dans  «  Au suivant ! » de Brel qui vise si juste. Mais c’est sans doute l’interprétation des « feuilles mortes» d’Yves Montand qui  aura même fait  monter des larmes aux yeux chez certains spectateurs. On a particulièrement aimé la chaleureuse interprétation de la chanson « Le parti rouge est livide » de Marc De Roy sur la  musique de Gilbert Bécaud « La place rouge était vide…» et son interprétation d’ « un Américain à Bruxelles ». 

La-Revue---c-F.-Gardin-101-1600x1200_spectacle.jpgLe plus théâtral d’entre eux, avec une présence scénique délirante est sans doute Pierre Pigeolet avec ses  malicieuses interventions : tour à tour, un père fatigué de devoir expliquer à sa fille le fonctionnement de la Belgique, membre d’une cellule SOS suicide, Laurent Delahousse, Eli, Le Roi, Le prince Laurent…Quant à Bernard Lefrancq,  qui interprète tour à tour un frêle Charles Michel et une formidable Maggie De Block, on ne peut que le saluer pour l’excellence de son  travail et le choix de son équipe.  

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La Revue 2015

Distribution

Avec Maria del Rio, Bernard Lefrancq, Marc De Roy, Angélique Leleux, Pierre Pigeolet, Amandine Bauwin, Anne Chantraine, Maïté Van Deursen, Frédéric Celini, Kylian Campbell et Olivier Laurent.

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Mise en scène

Bernard Lefrancq et David Michels

Décor

Francesco Deleo

Costumes

Ludwig Moreau et Fabienne Miessen

http://www.trg.be/saison-2014-2015/la-revue-2015/en-quelques-lignes__5361

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administrateur théâtres

Dans un rythme d’enfer, sortir du cadre!

Je danse donc je suis…

Bob'Art et Pop art, Béjart et Béchart, Danse et Pense : jusqu’où iront les jeux de mots ? Voici un spectacle rebelle très fignolé, monté avec un dynamisme de feu et l’énergie salvatrice du rire. Sortir du cadre : imaginez des cascades de corps sur des miroirs, des tableaux de maître au murs qui s’animent, les faux –semblants d’un cocktail de vernissage, une parodie du boléro de Ravel a capella, et quatre hommes et une femme bobstyle, coiffure au carré, dans un même bateau.

156226_536581049686198_109301172_n.jpg?width=180Ils sont tous animés par la flamme artistique et se connaissent depuis qu’ils ont quitté l’école. Up and down, ils dansent sur l’eau ! C’est leur quatrième spectacle qui se joue actuellement à bureau fermé au théâtre Marni. Les 5 danseurs sont issus de la compagnie mondialement connue que le très regretté chorégraphe français Maurice Béjart fonda à Lausanne, en Suisse, en 1987, lorsqu'il quitta Bruxelles et le Théâtre de la Monnaie, mettant ainsi un terme au prestigieux Ballet du XXe siècle. Jeunes, débordants de talent et d’idées, ces danseurs ont choisi de créer leur propre compagnie il y a trois ans : Opinion Public.

Audacieux plongeon dans l'inconnu, ils ont fait le choix de développer leur propre style, dans un cadre où les danseurs se sentent responsables de toute la production: musique, texte, chorégraphie, lumières... Avec beaucoup de brio ces jeunes artistes, quatre hommes une femme, décortiquent la vanité et les hypocrisies de la société dans ce dernier spectacle. On est éclaboussé par le surréalisme d’une histoire de chat qui danserait sur l’eau en portugais - mais les mimiques font mouche - et le spectacle traduit avec grande sensibilité corporelle l'inquiétude devant la manipulation de nos vies. Ne veut-on pas bientôt d’abord savoir ce que l’emploi de demain réservera à nos jeunes, avant de dispenser l’indispensable enseignement de notre culture ?

Corps à corps en accords et désaccords, rotations et glissages vertigineuses au sol, retour à la vie au fil de l'eau. Les corps flottent et se conduisent comme des chevelures. Abandons et envols. La souplesse vitale suspendue par le fil d’un vêtement ! Esquives étreintes, violences, prises improbables, les couples éphémères dansent leurs batailles sur des crescendos musicaux et dans des creux de silence. Les changements de costumes sont émaillés de confidences : « le bonheur est enterré au fond du jardin! » Des groupes de pingouins, morses, phoques, et autres grenouilles se dandinent sur la noire banquise du plateau. Les voilà qui roulent leur miroir et cela devient un travail de percussions à la chaîne ou une Parodie de clowns sur chaises musicales…. Les grimaces snob sont artistiquement décapées par une attitude poétique très perceptible dans la chorégraphie et dans les mouvements en canons. A la fin c'est le corps humain dans toute sa sacralité qui a le dernier mot.

Cela se passait il y a quelques soirs  au Théâtre Marni:

http://www.theatremarni.com/spip.php?page=detail_event&date=2014-02-05

http://www.opinionpublic.be/BOBART.html

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administrateur théâtres

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 LA GRANDE-DUCHESSE DE GÉROLSTEIN
Un spectacle sur-mesure pour vos fêtes de fin d'année!
Du 20 au 31 décembre 2013 au Théâtre Royal de Liège
Direction musicale: Cyril Englebert | Mise en scène: Stefano Mazzonis di Pralafera
Ou comment sabrer le champagne avec panache!

A la guerre comme à la guerre! Bruxellois, si vous voulez un dépaysement courrez à Liège, à pied, à cheval ou en voiture, en train pourquoi pas (ils font une offre à 5 euros aller-retour pour les fêtes, renseignez-vous à la SNCB!) Pas de traîneaux, y pas de neige! C’est à deux pas de la place de la République ou de la rue Joffre, des noms qui ont des airs de France, on s’y croirait déjà ! Où donc? Mais à l’Opéra, c’est là où l’on fête avec brio liégeois, l’Esprit Français. On y mange aussi, et délicieusement de surcroît, dans un valeureux décor fraîchement rénové digne des salles Viennoises, pour un prix très doux.

12272980299?profile=originalChorégraphies aux reflets passé-présent, musique des folies parisiennes, parole franche et légère, parodie au premier et au second degré sont au rendez-vous. En effet le directeur général de l’Opéra Royal de Wallonie-Liège qui est aussi metteur en scène, remet l’œuvre au goût du jour, Frères Taloche  à l’appui pour la mise en abyme, ou abîme, comme vous voudrez, (on accepte les deux orthographes…) Quoi ? Un vieil opéra bouffe du Sieur Offenbach qui signa en 1866 un œuvre sulfureuse à propos de la hiérarchie dictatoriale et de l’esprit belliqueux des va-t’en guerre de l’époque, dans la plus pure tradition de l’opéra-comique. Il veut retrouver le genre primitif et vrai d’une grande musique qui amuse et qui émeut, où c’est le public raillé qui le louange ! « Napoléon III et l’impératrice Eugénie, le tsar Alexandre II, le prince Bismarck, les rois du Portugal et de Suède, le vice-roi d’Egypte ou le prince de Galles se pressent aux premières représentations de cet opéra-bouffe! Et pourtant à l’époque nul ne sera dupe: ils sont la cible d’Offenbach. Lui seul pouvait réussir le tour de force d’être adulé par ceux dont il s’inspirait si cyniquement! »

Stefano Mazzonis di Pralafera a décidé de monter une « Grande-Duchesse de Gérolstein » (1867) revisitée, en réécrivant le texte dans le style de la téléréalité culinaire (si cela vous dit quelque chose, sinon, allez juger sur pièce !) Après la mise en bouche succulente des frères Talochenous pénétrons dans les grandes cuisines de la duchesse avec moultes tables roulantes et fourneaux étincelants, un âtre dans lequel rôtit un agneau, des serveuses en noir et blanc, des poêlons de cuivre, des bacs de bière sur roulettes. « Dansons, dansons, c’est la danse du cuistot » chante une joyeuse foule de bon-vivants à cœurs déployés. Décors astucieux de Jean-Guy Lecat. Parfois, oui on chante, on boit et on danse par nostalgie de la fin-de-siècle ou pour des années folles à venir! Pour conjurer la guerre! Quand tout est perdu, il vaut mieux… rire!

act_1_3.jpg?width=452Le chef Boum (un  Lionel Lhote très  convaincant) se rengorge: « Qu’il est bon d’être MOI! » Tout un programme ! Mais pour le plongeur Fritz (Sébastien Broy, pour la première fois sur la scène de l’OPRLW) et sa chère Wanda (qui n’a rien d’un poisson, l’exquise Sophie Junker) : « Au diable la consigne et vive l’amour !». La Dame duchesse est bien en émoi, car elle veut son Fritz ! En tailleur de brocard jaune la dame au p’tit chien promène son Pékinois ou ce qui en tient lieu avec des airs de Madonna. Patricia Fernandez est débordante d’« esprit » regorgeant de lascivité et de sensualité. Son désir rime avec empire, sa dictature élève et abaisse ses serviteurs, la loi est au fond de la voix. « Ah que j’aime les militaires! » entonne-t-elle avec légèreté ! On est à deux pas de la guerre de 1870. Et nous « fêtons » bientôt le centenaire de 14-18… cette guerre qui a changé définitivement la face du monde! Et nous regardons impuissants, les images de conflits qui sévissent d’un bout à l’autre de la planète…

Même si la duchesse peut tout acheter selon son bon plaisir, cette jeune domestique, la petite Wanda, lui porte vraiment sur les nerfs! Mais c’est l’histoire du Sabre qui soudain fait resurgir la voix de nos aïeuls dont l’enfance a été bercée par ces musique de la Belle Epoque « Voici le sabre ; voici le sabre tu vas le mettre à ton côté ! » Tout-à-fait ce que chantait mon grand-père s’exclame une sexagénaire, pendant la pause, il m’en souvient encore! Ici la parodie de la parodie rend le spectacle encore plus pétillant qu’au temps des crinolines! La maîtresse de la chorégraphie est Laurence Fanon qui valse spirituellement entre jeux d’amour et de massacre…   

12272981885?profile=original La réécriture est très adroite, entre sabre, plumeaux, panache, cocarde, toque et tire-bouchon. On est franchement menés joyeusement en bateau! Le vocabulaire culinaire et militaire filent le parfait amour ! Immanquablement il y aura une histoire de vengeance, puisque dame Jalousie se cache dans tous les couloirs! Mais sur le ton de la fantaisie,  précise la Grande Dame ! « Il faut qu'il tombe, sous nos coups! » rugissent les conjurés déconfits (Paul, Puck et Redbul)! Ah la perte de pouvoir, quel détestable affront! Il y a ce superbe ballet de préparation de la chambre nuptiale du jeune couple  avec une troupe de danseurs fascinants. La chambre des mariés sera tour à tour envahie par les vœux de bonheur nuptial de l'armée de danseurs et par les cris d’une foule guerrière : « Au fourneau, au fourneau ! Il faut aller vaincre ou mourir ! »

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  Il y a cette longue scène d’aveu pathétique où la duchesse s’adresse à Fritz pris au piège de son glorieux palace, et le supplie en cachant son identité : « Ah dites-lui que je l’aime et que je suis belle » ! Un air de nos aïeules ? Il y a les costumes inventifs de Jérôme Bourdin… Il y a cette finale de réalisme matérialiste : le bonheur est peut-être là, « quand on n’a pas ce que l’on aime, on aime ce que l’on a ! » Sagesse populaire, conclue par des folies bergères de Moulin ...Liégeois, tailles et couleurs de guêpes courte vêtues, très toniques qui vous donneront la frite! Il n’y a plus qu’à sabrer le champagne! Et joyeux centenaire à tous!

12272981283?profile=original(©Croisier)

LA GRANDE-DUCHESSE DE GÉROLSTEIN
Un spectacle sur-mesure pour vos fêtes de fin d'année!
Du 20 au 31 décembre 2013 au Théâtre Royal de Liège
Direction musicale: Cyril Englebert | Mise en scène: Stefano Mazzonis di Pralafera

Ou comment sabrer le champagne avec panache !

http://www.operaliege.be/fr/activites/operas/la-grande-duchesse-de-gerolstein

 

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administrateur théâtres

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On juge les pièces de Frank Wedekind indésirables à l’époque de  l’Allemagne de Bismarck. Et pour cause : elles sont crues, sauvages, sensuelles et vilipendent la morale hypocrite  de la bourgeoisie bien-pensante.  L’Eveil du Printemps fait scandale en 1891 et est censuré. Cette époque-là apparemment  si opposée à la nôtre, est-elle révolue? Pas si sûr. Si le sexe, depuis mai 68,  est devenu obsessionnel et formaté, pour mieux le contrôler, l’utiliser et le  proposer à la consommation, les peurs sont toujours présentes. Des tabous ont disparu, le vocabulaire a changé, la position sociale de la femme a évolué, mais certainement pas partout.  La montée des intégrismes en témoigne. A quoi il faut ajouter la nouvelle  crainte, justifiée, du sida.

Mélange de lieux et  d’époques: Wendla regarde  le film « Le  ballon rouge (1956) » à la télé. Sur scène il y a  une cabine de téléphone désaffectée, des tonnes de livres croulent devant un lit suspendu, un banc public tagué trône sur le toit, échappées de musique techno, des vieux postes télé, épars. C’est  la société  des parents aveugles et des maîtres souverains qui  porte la responsabilité du drame...Quel drame attend donc notre société mortifère? 

12272839287?profile=originalDès la deuxième scène, on plonge dans un monde à part, obscur, lumineux et ludique, celui d’une bande d’adolescents qui déferle à tous les étages du décor  vivant avec stupeur l’éclosion de sa sexualité… jusqu’au bord de scène. On pourrait croire que c’est «Rebel with a cause » (1955) ou l’Amérique de James Dean qui déferle.  Ou celle de « The  Virgin suicides » (1999).  L’époque  imprécise  replonge certes les  babyboomers dans leurs premiers émois. Ils avaient aussi des parents engoncés dans leur vertu, muets sur « la chose », hypocrites,  inquiets de grossesses non voulues, soupçonneux et accusateurs et à l’extrême, despotiques au possible. Espérons que les enfants des babyboomers, les  générations X ou Y,  se sentiront peut-être  moins concernés par la pièce. Quoique … leur éducation sexuelle a peut-être été aussi malhabile et inquiète. Quant aux générations futures…, les Z, nul ne sait. On ne peut leur souhaiter que le bonheur d’Être : bien dans sa peau et dans son être. Le repli sur soi menace  toujours, les intégrismes montent,  la jeunesse qui se veut toujours  secrète et rebelle désespère parfois. Sur  Facebook, les très jeunes déferlent : besoin de rassemblement, de recul vis-à-vis des parents ? Leurs pulsions de vie et de mort restent identiques.

 Pulsion de mort : Moritz, un  jeune garçon guindé,  fasciné par la réussite scolaire et soumis à ses parents se suicide par peur de ne pas être à la hauteur de leur attentes. Le rythme est incessant entre Eros et Thanatos, entre le  léger et le tragique.  Pulsion de vie : Wendla, 14 ans  épanouie et débordante de vie entreprend sa mère sur les questions de la naissance et de la reproduction. Ingénument voluptueuse et richement dotée par la nature, Wendla est sans complexes – une fille de maintenant ?  Elle se donne naïvement au fougueux Melchior, symbole de la force vitale du corps.  Joue-t-elle un jeu ambigu avec sa mère hors-jeu ? L’innocence et la pureté n’existent pas.  Elle désespère néanmoins  de se faire expliquer les choses de la vie et succombera à un avortement non annoncé. Scène glaçante où quelqu’un plante une croix au pied de son divan après ses dernières paroles : « Vous m’apporterez des primevères ? ». Prémonition lugubre d’un printemps coupé et volé?

12272838676?profile=originalCette « Kindertragödie » mouvante et débordante est d’une grande richesse théâtrale. La bande de jeunes se cherche et cherche sa place dans le monde. Melchior s’en veut. Il a deux morts sur la conscience.  On fait de lui le responsable de la mort de son ami Moritz.  Les parents de Melchior s’affrontent. Des morceaux satiriques de la plus belle espèce génèrent le rire. Entre-deux : infusions habile de chorégraphies suggestives et poétiques. Texte iconoclaste, qui par la voix de Melchior tourne en dérision la Vertu et la Compassion, arguant à la manière de Nietzsche ...et de Saint-Paul que la détresse des uns ne doit pas être le faire valoir des autres.

 http://www.theatrelepublic.be/play_details.php?play_id=314&type=5

de FRANK WEDEKIND.  Adaptation: Jacques Dedecker et Jasmina Douieb Mise en scène: Jasmina Douieb.  Avec : Guy Pion(Mr Gabor), Béatrix Ferauge(Me Bergman), Delphine Bibet(Me Gabor), Réhab Benhsaïne(Ilse), Claire Beugnies(Professeur), Julien De Broeyer(Ernst), Agathe Détrieux(Martha), Vincent Doms(Moritz), Alexis Julemont(Melchior), Agnieszka Ladomirska (Théa), Nicolas Legrain (Jeannot), et Sherine Seyad(Wendla)

"L’Eveil du Printemps"                 DU 04/09/12 AU 20/10/12                         au théâtre le Public

 

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administrateur théâtres

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« Diotime et les lions » d’après Henry Bauchau

Du 8 au 26 novembre 2011 au Centre Culturel des Riches Claires

La Perse antique. Diotime, fille indomptable, conte  son histoire. A quatorze ans elle se  révolte contre sa condition de femme. Elle va transgresser la loi du clan car elle veut participer au rituel du combat contre les lions sacrés,  rituel  violent et meurtrier, interdit aux femmes. Mais il n’y a pas de plus grand honneur que d’y participer et elle perd  toute envie de vivre si elle n’accomplit pas ce qu’elle sent être sa  destinée.  Elle entretient depuis très petite une relation fusionnelle avec son grand-père Cambyse, qui a d’étranges liens avec l’ancêtre lion du clan. « Cambyse ne me parlait pas beaucoup mais, si des obstacles surgissaient durant nos chasses ou nos courses au galop, je le trouvais toujours à mes côtés. Si je me débrouillais seule, il me regardait avec un sourire amusé et content. Pour ce sourire j’étais prête à surmonter mes peurs et à braver tous les dangers. » « La tradition du clan ne le permet pas ! »  lui dit sa mère. Cambyse lui promettra : " Pour toi nous inventerons une nouvelle tradition ". Elle ne se sent pas faite pour la condition féminine traditionnelle qui occupe les femmes aux travaux domestiques et aux joies du jardinage.   Elle reste néanmoins très proche de sa sœur et de sa mère, et se résout à abandonner son projet car elle a compris que  cette  dernière exécutera  sa funeste menace de quitter le père, Kiros, si elle participe à cette  guerre mythique annuelle. Mais dévastées par son désir extravagant Diotime  se meurt et est prise d’accès de folie. La mère, mue par la sagesse  et l’amour de sa fille, donne son autorisation. « Puisque tu es lion, va à la fête rituelle ! » « Je t’aime comme tu es ! ».

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 Diotime tue son premier lion. En même temps elle tombe amoureuse d’un  Grec du clan adverse, Arsès, « un grec de Grèce, au sens affiné de la mesure ». Mais celui-ci, pour pouvoir épouser Diotime devra se plier aux usages barbares et  tuer lui aussi , un lion. Le sort tombe hélas sur  l’ancêtre lion, mystérieuse incarnation de Cambyse. Arsès , le grec, a compris le piège et refuse la violence. C’est un principe. Intrépide et barbare,  Diotime s’élance elle-même à la poursuite du lion mythique. Arsès la suit. Mais le temps n’est pas encore venu pour le sacrifice. « Assez de folie Diotime » clame Kiros, son père.

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 Les voilà envoyés chez le sage au buffle noir pour un  long parcours initiatique. Cambyse déclare à leur retour : « Je suis vieux maintenant, grâce à toi je n’y avais jamais pensé. » Il lui donne sa propre lance et ses flèches. Le sacrifice du lion est accompli par le couple et le lieu devient sacré. « Si des lions et des hommes s’y rencontrent, aucun n’attaque et nul ne fuit. »  Les forces antagonistes se réconcilient dans une sage harmonie et le cœur  indomptable de Diotime s’aperçoit qu’il ne désire plus rien. Sagesse Tao.  

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Un livre de 50 grammes qui fait le poids ! Surtout sur scène avec l’interprétation pleine de sensibilité, de jeunesse et de passion de Stéphanie Van Vyve de ce texte inépuisable et poétique d’Henry Bauchau. Elle fait le poids aussi dans sa chorégraphie avec le danseur aux yeux fixes et au visage immuablement léonin, Ozan Aksoyek. Le sable vole, les corps luttent, le temps que l'on médite, comme si un choeur silencieux commentait les événements.   Et pourtant, elle ne pèse rien ou presque! Depuis le début elle est habitée par une sauvagerie étrange, et le courage décuple ses forces et sa volonté. Volonté de femme en devenir, qui choisit bravement l’autre : ce grec antagoniste,  celui qui n’appartient pas à son clan, et pour qui elle est prête à tout sacrifier par amour. Car elle est femme. Stéphanie Van Vyve est toute harmonie et mobilité, et réussit un  équilibre émouvant de la parole et des gestes. Réconciliant lumière et ombre,  forces antagonistes elle atteint la paix d’esprit après ce long combat d’éclosion.

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Du 8 au 26 novembre 2011

Du mardi au samedi à 20h30
Excepté les mercredis, représentation à 19h00

 

 

 

 

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administrateur théâtres

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Oscars ou Toques pour  Patrick de Longrée et Stephen Shank qui nous ont ravis avec leur adaptation grandiose -sensible et juste  - du chef-d’œuvre de Victor Hugo : LES MISERABLES ?

Une trentaine de scènes toutes dynamiques,   majestueuses même dans le sordide,  illuminées de passion pour la justice, l’amour et  la bonté vont se dérouler devant nos yeux ébahis. La mise en scène sera explosive, les odeurs de poudre au rendez-vous dans toute la plaine. « Waterloo, cela vous dit quelque chose ? » Les costumes sont d’une richesse imaginative à couper le souffle.

Un menu en 12  tableaux :

1.   L’accueil de Jean Valjean chez Monseigneur Myriel

2.   Monsieur Madeleine, maire de Montreuil

3.   Fantine et Cosette

4.   La mort de Fantine

5.   La rencontre de Jean Valjean et de la petite Cosette

6.   La taverne des Thénardier qui “vendent” Cosette à Jean Valjean

7.   Javert poursuit Cosette et Jean Valjean qui trouvent refuge dans le Couvent du Petit Pic-Pus  

8.    L’éducation de Cosette  

9.    La rencontre de Cosette et Marius  

10.  Eponine

11.  Les barricades et les combats  

12.  La mort de Jean Valjean

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Ce roman en deux tomes  est une fresque épique, sociale, humaniste et c’est tout un art que d’en savoir dégager ainsi toute la substantifique moelle. Emotion, humour, violence, romantisme et crises de conscience sont chorégraphiés avec soin extrême sur les pentes douces de ce décor splendide et subtil, fait de pavés de Paris ou d’ardoises de chez nous, surplombés de panneaux de vitres de notre siècle.  Les images sont superbes, les tableaux esthétiques. La musique et les lumières ricochetant sur la mosaïque de petites vitres donnent un relief extraordinaire à l’ensemble.

 Il y a cette valse récurrente de Chostakovitch, jouée dans le ton ou en discordances…de plus en plus perceptibles. 

 Il faut observer la rosace de Notre-Dame de Paris, ou les ponts, ou les pieds de la Tour Eiffel qui se répandent sur la butte.

 Il faut se laisser conduire par la voix délicieuse de la narratrice, Sylvie Perederejew.

 Il faut craquer avec l’interprétation exceptionnelle de Jean Valjean par Pascal Racan.

Il faut ricaner sur le funeste Javert, et aussi s’émouvoir sur sa crise de conscience. Par trois fois, il a un ‘Non’ colossal qui fusera dans la plaine. Inoubliables, celui de Jean Valjean qui soudain décide de se convertir à la Bonté et celui de Javert qui se jette à la fin  dans les égouts de Paris. Et le non avorté dans le  croassement rauque de la Thénardier qui pleure le corps sans vie de sa fille Eponine.

 Après les conversions, il y a les illuminations : celle de l’amour entre Cosette et Marius, un morceau de féerie d’ailleurs orchestré par la fée de la narration. Et tout ce chapelet d’actes de compassion de Jean Valjean, ce forçat, cet homme dangereux. 

Il a a la mort de Gavroche.

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 Il y a ces détestables gueux, les Thénardiers, qui n’hésitent pas à détrousser les cadavres, voler et séquestrer les enfants, manier  le chantage le plus sordide.  Des misérables. Des sauvages. « Sauvages. Expliquons-nous sur ce mot. Ces homme hérissés qui dans les jours génésiaques du chaos révolutionnaire, déguenillés, hurlants, farouches, le casse-tête levé, la pique haute ruaient sur le vieux Paris bouleversé, que voulaient-ils ? Ils voulaient la fin des oppressions, la fin des tyrannies, la fin du glaive, le travail pour l’homme, l’instruction pour l’enfant, la douceur sociale pour la femme, la liberté, l’égalité, la fraternité pour tous, l’idée pour tous, l’édenisation du monde, le Progrès ; et cette chose sainte bonne et douce, le progrès , poussés à bout, hors d’eux-mêmes, ils la réclamaient terribles, demi-nus, la massue au poing, le rugissement à la bouche. C’étaient les sauvages, oui ; mais les sauvages de la civilisation.» « Ils proclamaient avec furie le droit ; ils voulaient, fût-ce par le tremblement et l’épouvante, forcer le genre humain au paradis. Ils semblaient des barbares et ils étaient des sauveurs. Ils réclamaient la lumière avec le masque de la nuit. » IV, 1, 5 Les Misérables

Et voilà de quoi réfléchir. « « Ni despotisme, ni terrorisme. Nous voulons le progrès en pente douce. Dieu y pourvoit. L’adoucissement des pentes, c’est là toute la politique de Dieu. »

Tout est dit.

Revenons quand même à cette  pléiade éblouissante d’acteurs, à leurs  prestations exceptionnelles car on savoure encore bien après le spectacle, l’amour maternel désespéré de Fantine,  le charme angélique et innocent  de sa fille Cosette, la séduction intense et l’agilité nerveuse de la provocante ingénue Eponine et surtout  la façon inoubliable dont tous les comédiens ont fait chanter la magnifique langue française de l’écrivain Victor Hugo sur cette terre chargée d'histoire.

 

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http://www.tvcom.be/index.php/info/news/6947

La distribution

PASCAL RACAN (Jean Valjean)
LAURENT BONNET (Javert)
JEAN-LOUIS LECLERCQ (Thénardier)
JACQUELINE NICOLAS (La Thénardier)
STÉPHANIE VAN VYVE (Fantine & Cosette)
VALENTINE JONGEN (Cosette enfant)
CLÉMENT MANUEL (Marius)
JÉRÉMIE PETRUS (Gavroche)
STEPHEN SHANK (Mgr Myriel)
FRANÇOISE ORIANE (Mme Magloire)
JEAN-FRANÇOIS ROSSION (Enjolras)
DENIS CARPENTIER (Grantaire)
PETER NINANE (Laigle)

http://www.deldiffusion.be/prochaines_productions/prochaines_productions.asp

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