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livres (10)

Cette fois, c’est parti…  Le Marathon littéraire, saison 2018, est sur les starting-blocks.  Au moment où vous lirez cette rubrique, les portes de la Foire du Livre de Bruxelles se seront refermées.  J’imagine que l’évènement restera marqué dans ma mémoire puisqu’une rencontre est prévue avec les papes du fantastique « Frederick Lyvens » et son cicérone « Graham Masterton »,  brrr, préparons-nous à trembler. 

Si le 3 et 4 mars prochain vous désirez célébrer « Les femmes », vous pourrez me retrouver au Salon « Elles se livrent » ou j’aurai le plaisir d’interviewer en public quelques auteurs de chez nous.  Et pour l’occasion, si vous veniez à Braine-l'Alleud, vous y serez agréablement reçu.  De grandes plumes seront présentes et accessibles en toute simplicité.  L'évènement vous plongera au cœur du thème de l’année : La Namibie.  J’y serai présent avec le studio RCF. 

Si vous passez me voir, vous recevrez peut-être l’un de nos cadeaux en vous présentant avec cet article.12273275470?profile=original

Sans reprendre notre souffle, un bon de 1200 kilomètres vers le sud de la France.  Souvenez-vous, en 2017 les auteurs belges s’étaient remarqués au Salon International du livre de Mazamet. Six écrivains en provenance de notre terroir avaient fait le déplacement et Patricia Fontaine se voyait couronnée par le Prix Roman tandis que Perrine Peeters était nominée au même prix.  J’avoue qu’en qualité de témoin de l’évènement j’en avais été particulièrement ému et, disons-le sans détour, fier des plumes de nos régions.  En 2019, si mes renseignements sont exacts, la Belgique sera à nouveau joliment représentée et d’après mes sources, leurs écrits ne sont pas passés inaperçus…  Surprise, je vous réserve la primeur du palmarès 2018 puisque j'y serai présent comme dans de nombreuses manifestations littéraires.

Petit saut sur Carcassonne pour rejoindre les estivales de Malepere.  L’évènement se déroule sur une semaine, invitant conférenciers et scientifiques à présenter les fondements de la science.  L’humain y retrouve sa place, et comme attendu, les sciences humaines font partie des débats.  Une semaine enivrante pour l’esprit et clôturée par un Salon du Livre des plus intéressants.

Les incontournables que je me permettrai de vous citer dans le désordre.  Montcuq en Quercy, qui côtoie le marché du dimanche organisé par l’artiste Stéphane Ternoise.  Rocamadour et sa "Truffière aux livres" que je vous recommande chaleureusement en vous invitant à y inclure une journée touristique pour visiter la cité.

Le Salon du livre de Rocamadour se déroule en plein air, sous les chênes, généralement le premier dimanche de septembre.  C’est chaleureux et l’ombre de la cité médiévale offre un cachet unique en son genre.  J’aime ce Salon, je l’aime pour la simplicité des organisateurs et ce « je ne sais quoi » qui ouvre les portes à des rencontres inattendues.

Mon Dieu, j’allais oublier le coup de cœur, le Salon du livre de Buzet sur Baïse…  Coup de cœur ?  Oui certainement, car, pour sa première édition en 2017, les organisateurs se sont permis de mélanger les genres en offrant deux soirées cinématographiques suivies chaque fois par un débat.  C’était l’occasion de saluer Joseph JOFFO et l’incontournable Chantal Figuera Levy

Je ne vous essoufflerai pas en citant toutes les manifestations littéraires dans lesquelles nous serons présents.  Départ depuis la Belgique, arrêt sur la France, petit bon vers Genève pour revenir en France, participer au Salon de la Province qui se déroule à Genval avant de clôturer l’année par Charleroi et enfin Mon’s Livre que je salue et qui porte mon admiration.  Le Canada ?  Hm hm, c’est encore un secret et bientôt, pourquoi pas, petit détour par l’Afrique.

Un Marathon, je vous l’avais bien écrit, mais en votre compagnie, ce n’est que du bonheur.

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administrateur théâtres

N'oubliez pas que l'origine de tout est la Lumière

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Discours de Federico Garcia Lorca

à la population de son village natal Fuente Vaqueros pour l’inauguration de sa bibliothèque

Province de Grenade - septembre 1931.

"Quand quelqu'un va au théâtre, à un concert ou à une fête quelle qu'elle soit, si le spectacle lui plaît il évoque tout de suite ses proches absents et s'en désole: "Comme cela plairait à ma soeur, à mon père!" pensera-t-il et il ne profitera dès lors du spectacle qu'avec une légère mélancolie. C'est cette mélancolie que je ressens, non pour les membres de ma famille, ce qui serait mesquin, mais pour tous les êtres qui, par manque de moyens et à cause de leur propre malheur ne profitent pas du suprême bien qu'est la beauté, la beauté qui est vie, bonté, sérénité et passion.

C'est pour cela que je n'ai jamais de livres. A peine en ai-je acheté un, que je l'offre. J'en ai donné une infinité. Et c'est pour cela que c'est un honneur pour moi d'être ici, heureux d'inaugurer cette bibliothèque du peuple, la première sûrement de toute la province de Grenade. L'homme ne vit que de pain. Moi si j'avais faim et me trouvais démuni dans la rue, je ne demanderais pas un pain mais un demi-pain et un livre. Et depuis ce lieu où nous sommes, j'attaque violemment ceux qui ne parlent que revendications économiques sans jamais parler de revendications culturelles: ce sont celles-ci que les peuples réclament à grands cris. Que tous les hommes mangent est une bonne chose, mais il faut que tous les hommes accèdent au savoir, qu'ils profitent de tous les fruits de l'esprit humain car le contraire reviendrait à les transformer en machines au service de l'état, à les transformer en esclaves d’une terrible organisation de la société.

J'ai beaucoup plus de peine pour un homme qui veut accéder au savoir et ne le peut pas que pour un homme qui a faim. Parce qu'un homme qui a faim peut calmer facilement sa faim avec un morceau de pain ou des fruits. Mais un homme qui a soif d'apprendre et n'en a pas les moyens souffre d'une terrible agonie parce que c'est de livres, de livres, de beaucoup de livres qu’il a besoin, et où sont ces livres ?

Des livres ! Des livres ! Voilà un mot magique qui équivaut à clamer: "Amour, amour", et que devraient demander les peuples tout comme ils demandent du pain ou désirent la pluie pour leur semis. - Quand le célèbre écrivain russe Fédor Dostoïevski - père de la révolution russe bien davantage que Lénine - était prisonnier en Sibérie, retranché du monde, entre quatre murs, cerné par les plaines désolées, enneigées, il demandait secours par courrier à sa famille éloignée, ne disant que : " Envoyez-moi des livres, des livres, beaucoup de livres pour que mon âme ne meure pas! ". Il avait froid, ne demandait pas le feu ; il avait une terrible soif, ne demandait pas d'eau… il demandait des livres, c'est-à-dire des horizons, c'est-à-dire des marches pour gravir la cime de l'esprit et du coeur ! Parce que l'agonie physique, - biologique, naturelle d'un corps, à cause de la faim, de la soif ou du froid, dure peu, très peu, mais l’agonie de l’âme insatisfaite dure toute la vie !

"La devise de la République doit être : la Culture !".

La culture, parce que ce n'est qu'à travers elle que peuvent se résoudre les problèmes auxquels se confronte aujourd'hui le peuple plein de foi mais privé de lumière.

N'oubliez pas que l'origine de tout est la Lumière."

Federico Garcia Lorca Poète espagnol tombé sous les balles des complices de Franco en août 1936.

Mort sans sépulture.

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Alain MARC : L’Aven aux Merveilles est paru !


Voici la nouvelle promise, le voilà enfin, ce livre tant attendu : L’Aven aux Merveilles !


Avant tout, découvrez dans la vidéo ci-dessus, ma présentation de l'ouvrage, qui reprend où nous l’avions laissée dans la précédente publication, l’histoire des origines du livre : j’y apprenais alors une incroyable nouvelle dans un journal local...

Outre cette histoire, vous aborderez dans ce clip le contenu du livre, y verrez une sélection de pages et y entendrez des extraits de textes inédits.
Mais vous allez surtout pouvoir à travers L’Aven aux Merveilles, vous approprier la plus intense des émotions artistiques qu’il m’ait été donné de vivre !
En observant ses croquis, dessins, aquarelles, notes de terrains et nuanciers, vous entrerez dans un univers nouveau, au cœur d’une région magique.
Vous partagerez des souvenirs et des secrets qui deviendront peut-être un jour des légendes, vous tomberez sur des trésors…
Ces trésors vous étonneront à travers les personnages dont j’ai fait le portrait, à travers gorges, ravins et grands causses, où je me suis attaché à traduire la singularité des paysages et des rencontres, la richesse de la flore et de la faune qui en font la singularité.
Ils vous fascineront particulièrement à travers les explorations que je vous fais partager au fond d’un gouffre mythique : celui de l’Aven Noir aux confins des Cévennes et des Grands Causses.
Vous lirez certainement ce livre comme s’il s’agissait d’un roman, vous regarderez ses dessins et aquarelles comme s’ils étaient ramenés d’un autre monde.
Pourtant c’est une histoire vraie que je raconte.
Une aventure qui aurait pu être la vôtre, où vous auriez vécu les mêmes difficultés, réussites et joies que les miennes en réalisant les croquis et peintures qui illustrent mon récit.
Vous auriez aussi inventé comme j’ai dû le faire, des techniques particulières pour peindre ce qui était impossible à traduire avec les procédés habituels de l’aquarelle…
Vous comprendrez alors facilement comment de telles merveilles m’ont amené à réaliser quelque chose de très différent de ce qui est déjà fait dans le domaine du
carnet de voyage ou d’exploration, et pourquoi un tel travail n’avait jamais été entrepris sous cette forme-là en milieu souterrain, sans le dissocier de la vie qui se déroule en surface au même moment.

Pour la réalisation de cet ouvrage, j’ai été soutenu par la Ville de Nant, son Office du Tourisme, l’Association des propriétaires des réseaux de l’Aven Noir, collectivités et nombre de personnes qui m’ont encouragé dès le départ, et que je tiens à remercier très sincèrement, à commencer par le spéléologue et explorateur Roland PÉLISSIER, inventeur des nouveaux réseaux de l’Aven Noir qui m’a accepté parmi ses équipiers.
Sachez que cet ouvrage n’a été réalisé pour son premier tirage qu’à 1000 exemplaires seulement, ce qui en valorise encore plus l’édition.

En voici enfin les caractéristiques techniques :

Titre : L’Aven aux Merveilles, carnet d’exploration de l’Aven Noir,
Grands Causses – Cévennes, Aveyron – Gard
Auteur : Alain MARC
Éditions Carnets Choisis
ISBN 978-2-9546036-0-5 - 3ème trimestre 2013
Format A4 à l’Italienne,
Poids 1330 gr
320 pages 130 gr couché ½ mat,
Couverture souple 350 gr pelliculage brillant,
Dos carré cousu collé
Prix 32 €  (hors frais d'envoi
éventuels)

Si ce livre vous tente, si vous êtes en quête d’un cadeau original pour Noël, en voici dès à présent les principaux points de vente :

            Éditions Carnets Choisis (version dédicacée uniquement, demander le bon de commande) :  adresse e-mail sur le site www.aquarelle-en-voyage.com

Librairies :

     À Nant (12) : Librairie Saquet,
                           et Office du Tourisme,

     À Saint-Affrique (12) : Librairie Bastide,

     À Millau (12) : Librairie Caumes des livres,

     À Rodez (12) : Maison du Livre,
                          et Centre Culturel Leclerc (Centre
commercial d’Onet le Château)
,
      À Toulouse (31) : Librairie Ombres Blanches

                  Vente en ligne : www.librairiespeleo.be
Autres informations sur le site www.aquarelle-en-voyage.com

 

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administrateur théâtres

la foire du Livre 2013, du 7 au 11 mars à Tour et Taxis

Face à la montée en puissance d’internet et de tous les moyens de communication modernes, la lecture de livres a-t-elle encore un avenir ?  La réponse massive est 100 fois OUI!

OUFFFFF !   F... comme Foire du Livre! Edition 2013

Pour sa 43e édition

La Foire du Livre a pris comme thème «Ecrits

meurtriers ». Il s’agit évidemment d’un genre

littéraire qui a ses lettres de noblesse et un public

exigeant.

« Du roman policier à la vague du

polar nordique, du thriller psychologique au polarmétaphysique, le roman noir s’invite à la Foire. Au-delà

du prétendu genre, ce thème invite à la

rencontre des écrivains qui disent les blessures du

monde, scrutent les cicatrices de l’histoire et

questionnent les énigmes qui nous tourmentent. Une

affiche internationale exceptionnelle ! Avec Philippe

Kerr, Joël Dicker, Thomas H. Cook, Douglas

Kennedy, Percival Evrett…

Il y a aussi les tourments de la quête identitaire proposant ainsi deux déclinaisons aux Ecrits Meurtriers : les

‘Ecrits meurtris’ et les ‘Ecrits des meurtrissures’.

L’écriture  n'est-t-elle pas  ‘salvatrice’ et remède vital. Avec Amin Maalouf, David Grossman, Scholastique

Mukasonga, Ron Rash, Mathias Enard,… »

Après l’Italie l’an dernier, ce sera l’Espagne qui sera mise à l’honneur. Un grand pays dont laproduction littéraire est toujours attachante malgré une crise économique épouvantable qui balaiela péninsule ibérique.

Venez voir aussi la rénovation des quartiers dédiés à la BD avecl’Imaginarium BD, un espace de plus de 600 m qui accueillera tous les amateurs… et ils sont nombreux ! Autotal, 1.000 auteurs et illustrateurs ainsi que 1.400 éditeurs rencontreront 70.000 visiteurs !

Et enfin, pour les amateurs de plaisirs gourmands, un immense  espace leur estréservé: Au menu, des livres de gastronomie et de cuisine, le tout agrémenté de démonstrations, de rencontres

et de dégustations.« Foire du Livre de Bruxelles », du 7 au 11 mars à Tour et Taxis, 1000

Bruxelles. Renseignements :

www.flb.be

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  • Bibliothèque d'art

    Bibliothèque d'art

    Petite librairie d'art à déposer en pile au chevet du lit


  • Degas

    Degas

    Degas parisien, mondain, et collectionneur éclairé
     

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Une autre histoire de Roméo et Juliette

Je suis une conteuse et beaucoup de mes livres commencent par “il était une fois...”. Mais « Piloto et Lassie » commence différemment, car « ...c’est une autre histoire ». Et si j’ai voulu vous présenter cette pièce de théâtre au mois de février, le mois des amoureux, eh bien, tant mieux, puisque il s’agit d’une histoire d’amour. Pourtant, il n’y a pas de drames ni de larmes, et les personnages ne pouvaient être que plus hors du commun. Sur cette pièce de théâtre pour des amoureux de tout âge, le poète et philosophe français Serge Lapise a écrit "... l’auteur du Petit Prince aurait certainement apprécié l’histoire de ce conte." « Piloto et Lassie, une autre histoire de Roméo et Juliette » est l’une des trois pièces de théâtre proposées dans mon livre jeunesse Le Théâtre des Animaux disponible chez l’éditeur Elzévir et sur Amazon.fr. Une très romantique Saint Valentin à tous.
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www.barry4kids.net

www.barry4kids.net, le site web de mon chien Barry pour les enfants et petits-enfants de l’enfant que nous avons tous été autrefois, vient d’être mis à jour. Vous y trouverez une nouvelle histoire du mois, encore des activités ludiques et, bien sûr, mes livres jeunesse. Barry attend votre visite et vous remercie de passer le mot autour de vous. Une bonne journée. Dulce Rodrigues

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Houellebecq : le Forrest Gump de la littérature




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Un auteur c’est un plat qui se mange froid. Or, Houellebecq est un auteur froid :

c’est donc le moment.


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2008.06.09.Michel_Houellebecq.JPGSi "au commencement était le Verbe"...


Dans ses deux premiers titres - Extension du domaine de la lutte et Les particules élémentaires -, qu'est-ce que nous disait Michel Houellebecq (si d'aventure cet auteur tentait de nous dire quelque chose) ?


Ce chérubin semblait vouloir nous dire, avant de s'en désoler, qu'il vaut mieux être riche et beau (et puis, jeune aussi) quand on veut tirer (1) de belles nanas, que pauvre et laid.


Cette affirmation qui ne souffrira aucune contestation ferait donc de Houellebecq un grand écrivain doublé d'un grand moraliste.


Car, si Houellebecq avait été riche et beau à une époque où il ne l'était pas, il aurait bien évidemment et très certainement cherché à séduire des filles pauvres et laides...


C'est donc ça ?


1- Tirer des nanas : oui parce que... Houellebecq, les nanas, il voulait les tirer, c'est tout. Et elles ne s'y sont pas trompées bien sûr ! Elles qui ne supportent pas, lorsqu'elles en ont besoin, qu'on leur dise qu'elles en ont envie et vice versa. Mais ça................... Houellebecq l'ignorait.



Alors maintenant, à quand un auteur mais... de génie celui-là, qui nous expliquera, contre toute attente, combien il est préférable d'être issu d'une catégorie sociale dite "privilégiée" plutôt que d'appartenir à une catégorie sociale dite "défavorisée" ? (défavorisée ????? Qualificatif outrageusement euphémisant quand on constate l'ampleur des dégâts sur cette classe) quand on veut, non seulement séduire de belles nanas, mais aussi et surtout, se faire une place au soleil...


A quand cet auteur de génie ? Parce que... bon... on s'impatiente là !



***


Plus tard, avec un titre comme Plateforme, et dernièrement avec "La Possibilité d'une île" et "La carte et le territoire", il semblerait que Houellebecq ait souhaité élargir quelque peu son champ de vision et qu'il se soit décidé à nous donner des nouvelles du monde.



Si Houellebecq connaît réellement notre monde contemporain en général, et l'Art en particulier (2), et si on oublie un moment une inspiration souvent absente ou poussive, force est de constater que les informations de l'auteur à ce sujet semblent avoir pour sources principales, sinon unique, le journal de 20H (TF1 ou France 2, c'est au choix), les émissions de Delarue, Envoyé Spécial pour s'être attardé devant son écran (somnolant ?), et maintenant qu'il est en Espagne : TV5 ; ce qui, tout le monde en conviendra, n'arrangera rien, bien évidemment.


2 - Houellebecq est un auteur très vague ! Aussi, gare au mal de mer ! Car... Houellebecq ne peut que bâcler les sujets qu'il croit traiter - et manifestement cela ne gêne pas grand monde puisque dans le milieu littéraire, tout le monde triche et bâcle : auteurs et critiques. Qui s'en plaindra ? Sûrement pas les lecteurs, nous affirme-t-on.

Tout comme il a une vague idée de la science fiction et des sectes dans "La possibilité d'une île", dans son dernier titre Houellebecq a juste une vague, très vague idée du fait que l'art contemporain n'est le plus souvent qu'une vaste fumisterie sans talent ; mais il ignore le plus important : c'est une fumisterie de la part d'individus (artistes mon oeil !) très sérieux qui n'ont aucun sens de l'humour et qui se préoccupent de tout et ne plaisantent avec rien ; ce qui aggrave sensiblement leur cas à tous (rien à voir donc avec la démarche d'un Marcel Duchamp).


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Mais alors...


A prendre ou à laisser Houellebecq ? Un Houellebecq qui est à l'écrit ce que Mylène Farmer est à la musique et à la danse (on me dit que tous les deux partagent le même fans-club !)...


Au diable la culpabilité !


Vraiment ! Sans regret et sans remords, on doit pouvoir laisser Houellebecq ainsi que les fossoyeurs de la littérature qui l'ont promu au rang d'auteur qu'il faut avoir lu sous peine d'être frappé d'inconséquence ou de nullité, là où ils ne seront jamais, à savoir : dans un lieu qui ressemble fort à un avenir car, il y a des auteurs qui savent voir loin et acheminer l'attention de leurs lecteurs plus loin encore, et surtout, là où personne ne peut décemment souhaiter être mené : à tous les drames et à toutes les tragédies, nous tous glacés d'effroi, face au pire.


En revanche - et on l'aura compris -, Houellebecq ne nous mènera guère plus loin que dans sa salle de bains qu'il ne fréquente que rarement, pour une douche qu'il ne se résoudra jamais à prendre en gosse mal léché, difficile et laborieux quant à l'acquisition des apprentissages de la petite enfance... et sur son pot aussi, lieu de toutes les rétentions, en pré-ado attardé...


Et ce, alors que le monde d'aujourd'hui et de demain a et aura besoin de titans !


Car, il faut le savoir : un auteur digne de ce nom, un auteur qui se respecte, se doit d'être sale à l'intérieur mais... impeccablement mis à l'extérieur, un auteur au linge irréprochable ; et à ça, Houellebecq ne s'y résoudra jamais !


houellebecq_ un doigt dans la bouche.jpgOui ! Propre à l'extérieur et sale à l'intérieur car, porteur de toutes les ignominies dont notre espèce est capable cet auteur ! Jusqu'à ce que... une fois la morale évacuée ou expurgée, il ne reste plus que des hommes, femmes, enfants, vieillards, pères, mères, soeurs, frères, filles, fils, bourreaux et victimes, eux tous terrés au fond d'un gouffre, les yeux tournés vers le ciel, et la nuit, les étoiles, à la recherche d'une lumière rédemptrice pour les plus coupables d'entre eux, et consolatrice, pour les plus humbles, face à un lecteur non seulement témoin mais... acteur, incarnant pour l'occasion...


Le dernier des hommes.

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Extrait du titre : Serge ULESKI en blogosphère

A propos de l'ouvrage... cliquez Blogosphère



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Quatre ans après sa mort, l'écrivain et polémiste, dont on publie les «Essais», n'en finit pas de conquérir des adeptes.

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Après plus de 2000 pages de lecture de cet auteur... lecture de ce qui, pour faire court, s'avère être une critique apocalyptique de tout ce qui n'est pas Philippe Muray...


Ou comment cultiver l'art de jeter le bébé avec l'eau du bain et la baignoire avant de dynamiter la salle de bains et la demeure qui l'abrite, dans un... « Après-moi le désert ! » non-assumé faute de pouvoir être consciemment revendiqué comme tel...


Loin de toute tentative d'analyse d'aucune cause...


Misanthrope sympathique dans le meilleur des cas, ou bien aversion profonde pour le genre humain, dans le pire, et plus encore quand ce dernier n'a pas pour maître à penser un certain Philippe Muray (il faut toujours accueillir avec prudence les auteurs qui citent Céline à profusion, non pas pour son style mais bien pour ce qu'ils croient être sa "pensée)...


Ce qui fait de Philippe Muray ce qu’il est, ce ne sont pas tant ses choix "politiques" que le refus (ou bien l'incapacité) de comprendre la nécessité historique de ce monde dit "moderne" : tout ce qui nous y a conduits et continuera de nous y conduire ; même si l'on peut avoir de bonnes raisons de refuser, en totalité ou en partie, d'adhérer à cette "modernité"…


Mais… vous remarquerez que l'on peut toujours en concevoir une autre !


Un Muray incapable donc de proposer un avenir quel qu’il soit. En panne Muray ! De là sa frustration, son acharnement sur le présent et la violence de ses positions.


Et ceux qui, aujourd’hui, se réclament de cet auteur sont très certainement tout aussi en panne d’avenir que lui ; individus dont le tempérament – et ça existe : la preuve ! -, leur a fait très tôt prendre conscience qu’ils étaient nés tout simplement trop tard dans un monde décidément beaucoup trop jeune pour eux : d'où leur prédilection pour la thématique "Fin de l'Histoire"...

Et sans doute était-il là... question, tel un effet boomerang imprévu et insoupçonnable en eux, de leur propre fin à tous.


Quant au "dernier homme" (der letzte Mensch) de Muray, homme post-historique venu tout droit de chez Nietzsche et de son Zarazaza (autre dada de Muray), vraiment, si l'Histoire nous est d'un enseignement quelconque (même très quelconque), ce n'est sûrement pas demain la veille que notre espèce cessera de déjouer les prophéties même les mieux inspirées.


Non ! Ce qui fait de Muray ce qu’il est en tant qu’auteur (et non en tant qu'intellectuel car, il n'y a pas de « pensée Muray » mais bien plutôt des idées, des opinions « à la Muray »), c'est le caractère exclusivement a-politique ou anti-politique de ses choix, et ce à chaque fois qu’il est question de l’organisation de notre existence en société (pour ce qui est de la politique, se reporter à la définition d'Arendt); caractère qui nous renvoie à l'Ancien Régime, sinon au moyen-âge (oui ! sans rire) ; ou bien, plus proche de nous, à la "Révolution Nationale" d'un certain Pétain (à chacun ses casseroles !).

***


Cible idéale d'un Julien Benda et de son ouvrage "La trahison des clercs", pour peu que la chronologie l'eût permis...


Véritable Lacenaire de toute idée de progrès et de justice (tout comme lui, très certainement à la recherche du châtiment suprême mais... introuvable depuis 1981 ; à son grand désespoir, sans doute !) la plus grosse erreur de Muray aura été de s’être laissé abuser et vampiriser tel Frankenstein, par sa propre création… Homos Festivus (1), jusqu’à penser qu’il s’agissait là d’un vrai projet de société et qu’il y avait, par conséquent, péril en la demeure ; projet durable qui recueillerait l’assentiment et le soutien sinon de la quasi-totalité, du moins, d’une importante majorité des électeurs (électeurs ou pas)...

Notre auteur, et parce que cela l’arrangeait, feignant d’ignorer que l’Homme sera toujours plus que ce qu’il croit savoir sur lui-même qui n’est - le plus souvent -, que ce que l’on a daigné lui enseigner ou bien, ce qu’on lui a laissé espérer... pour lui-même.


Quant à Delanoë, Maire de Paris, sa cour, son électorat bobos et leur influence supposée, fallait-il vraiment y consacrer autant d’années et autant de pages quand on sait que tout ce beau petit monde représente tout au plus que quelques centaines de milliers d’individus confinés, parqués dans une capitale qui ne nous appartient plus depuis longtemps déjà – Chirac n’ayant eu besoin de personne pour inaugurer cette dépossession.


1 - Homos Festivus : "Habitant satisfait de la nouvelle réalité ; mutant heureux qui n'a plus avec l'ancien réel que des rapports de plus en plus épisodiques" - PM

Erreur qui trahit une méconnaissance profonde du monde du salariat et des conditions de vie des classes populaires et des petites-classes moyennes de la banlieue parisienne et de la province rurale et urbaine qui se coltinent "cet ancien réel" ; et tous les jours en plus !

Muray aurait-il été, à son insu, plus parisien-rentier dans ses analyses que tous les parisianismes réunis - et notamment celui de ses adversaires ? Ou bien, aurait-il passé trop de temps devant son poste de télé, et ce faisant, sombrant dans le piège d’un vrai-faux nouveau réel beaucoup moins vrai et réel dans les faits parce que... souhaité et partagé par une infime minorité, au terme d’un "tel est pris qui croyait prendre" aussi comique que pathétique.


***


Qui peut aujourd’hui douter du fait que si Muray avait été « au pouvoir », ses ennemis idéologiques n'auraient jamais pu bénéficier de la liberté d'expression et de publication qui fut la sienne ?!


Homme d’obsessions – la principale étant la sexualité, et plus particulièrement celle des autres… à la sexualité tout autre), on notera chez Muray l’absente de compréhension et de compassion à l’endroit de quiconque ne partage pas ses choix d’existence…


Car, le principal moteur de cet esprit hautement critique (critique plus que nécessaire, on en conviendra car, quiconque aujourd’hui n’est pas en colère est soit un salaud, soit un imbécile soit un escroc) aura été son intolérance congénitale jusqu’à l’aveuglement, telle une infirmité...


Intolérance qui a très tôt, et très certainement, décidé de tout. Et seule la mort a été capable de l’en délivrer (2).


Aussi…

Si l'on doit comprendre pourquoi Muray a fait cette oeuvre-là et pas une autre, reste à étudier, l’origine de cette intolérance (haine ?!) auquelle il a consacré toute son énergie créatrice, tout son talent et toute son intelligence aussi incontestables que rares.


Intolérance jamais assouvie de son vivant parce que… jamais rassasiée.

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2 -Vraiment, on est en droit de s’interroger sur le fait de savoir si des gens comme Muray ont eu vingt ans, ne serait-ce qu’une fois… et ce qu’ils en ont fait ! (Rapport à son traitement de la jeunesse).

Absence de don pour la vie ? Muray se vante d’avoir lu très tôt Céline ; cette inclinaison aurait dû alerter notre auteur et ses proches car, avec Proust, Céline est certainement un auteur que l’on ne devrait jamais lire avant 50 ans, sinon bien plus tard encore, lorsque, par exemple, le moment est venu d’aller chercher chez ces auteurs (et chez d'autres) sa propre terminaison dans une lecture-tombeau, dernière sépulture de vie pour des lecteurs convalescents et agonisants de l’existence.



***

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Ironie suprême... bien que relative... car les exemples ne manquent pas : cet auteur s'est voulu l'avocat de l'altérité et de la différence contre l'uniformité du monde alors que tout dans son œuvre laisse à penser que Muray avait beaucoup, mais vraiment beaucoup de mal avec tout ce qui n'était pas lui-même... Philippe Muray.

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Si derrière un auteur et son œuvre, on trouvera toujours une blessure, car les gens heureux et ceux qui ont réussi n’écrivent pas... ou bien, des imbécilités sans nom et sans lendemain…

Quelles interprétations donner à la haine célinienne, et pas seulement dans les pamphlets ?

D’aucuns s’interrogent sans fin, les raisons à la fois inavouables et inconscientes de cette haine semblant échapper à l’auteur lui-même qui, sur le fond, ne s’en excusera jamais : « J’ai eu le tort de l’ouvrir ; j’aurais mieux fait de rester à ma place. Mais aujourd’hui encore, je défis qui que ce soit de m’apporter la contradiction sur ce que j’ai pu écrire à cette époque ».

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Qu'à cela ne tienne !

Rien ne remplace une biographie ! Celle de l’enfance, sans oublier, en ce qui concerne notre auteur, la généalogie de la famille Destouches.


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Fils de Fernand Destouches issu d'une famille de petits commerçants et d'enseignants, et de Marguerite Guillou, famille bretonne venue s'installer en région parisienne pour travailler comme artisans…

Le Père de Céline, homme lettré mais incapable d'épargner à sa famille la hantise du prochain terme à payer (hantise qui sera très longtemps aussi celle de Céline) était opposé aux études, gardant à l'esprit sa propre expérience : « Les études, c’est la misère assurée » disait-il à son fils.

Une mère dentellière, travailleuse indépendante qui vivra péniblement de son métier et de sa boutique…

Lourd de sens, Céline ajoutera : « On a toujours été travailleurs dans ma famille : travailleurs et bien cons ! » (c'est là un fils de commerçant qui s'exprime, et non un fils d'ouvrier ; distinction importante).

Celine 2.jpgCertificat d’études en poche, un rien désœuvré, Céline joint l’armée très tôt, même si, en 1919, il reprend le chemin de l’école, passe son Bac - il a alors 26 ans -, avant d’embrasser la médecine, véritable vocation de Céline, et ce dès l’enfance ; il se dit « guérisseur dans l’âme ». Il étudiera la médecine dans les livres, seul, le soir, tout en travaillant le jour, même si jamais cette médecine ne lui permettra de joindre les deux bouts (… de payer son terme): il fermera son cabinet de Courbevoie très vite après son ouverture – fait lourd de conséquences.

Céline conjurera ce qui n’est pour l’heure qu’une déconvenue, en se lançant dans l’écriture, et entreprendra un long, un très long Voyage (1)

Il poursuivra sa vocation de médecin auprès des pauvres – dans les dispensaires -, non pas par charité mais tout simplement pour la raison suivante : de par son appartenance sociale, et après l’échec de son installation à Courbevoie, Cécile ne pouvait en aucun cas prétendre à une meilleure situation et à une autre clientèle.


1 - Il se vantera d’avoir écrit son "Voyage au bout de la nuit"… avec pour seul souci : être à l’abri du besoin, assuré qu’il était du succès de son récit : « cet ouvrage, c’est du pain pour un siècle de littérature, le prix Goncourt assuré pour l’éditeur qui s’engagera ».

Céline avait vu juste : ce sera le succès, mais le prix Renaudot pour consolation.


***

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Hormis son appartenance de classe (on y reviendra plus tard), sur un plan générationnel, Céline demeure un pur produit de la France de l’après boucherie de 14-18, avec le traumatisme de la trahison de l’espoir et les humiliés de Bernanos ; génération sacrifiée dont nul n’attendait le meilleur ; l’époque l’interdisait : elle n’en avait plus besoin (à ce sujet, difficile de ne pas penser au père de Céline). Aussi, ce meilleur dont l’époque ne savait que faire, cette génération l’a accumulé jusqu’à devenir une force. Et quand cette force s’est libérée, de quoi a-t-elle accouché ? De quelles actions vertueuses ? Ou bien, de quels desseins monstrueux pour avoir trop longtemps macéré dans la frustration, le ressentiment, l’impuissance, la retenue et le dépit ?

Ce meilleur-là a alors donné naissance au pire qui est souvent, en littérature, le meilleur.


Céline se dit athée et mystique ; craignant sans doute tout autant l’étiquette d’humaniste que celle d’anti-humaniste, il revendique le fait de ne pas s’intéresser aux hommes mais aux choses. Ecrivain et chroniqueur, pour Céline, écrire c’est mettre sa peau sur la table : la grande inspiratrice, c’est la mort ; à la fois risque et certitude que cette mort.


Homme sans joie, chez Céline, le vulgaire, c’est l’homme qui fait la fête ; l’homme qui souffre est seul digne de considération ; et pour cette raison, rien n’est plus beau qu’une prison, puisque les hommes y souffrent comme nulle part ailleurs. Et son Voyage s'en fera largement l'écho... jusqu'au bout de la nuit...


Nuit noire... pour une littérature de l'échec : échec en tant que médecin (sa seule véritable vocation : on ne le rappellera jamais assez !) ; échec de la mère de l'auteur qui mourra épuisée et aveugle à l’ombre du ressentiment d’un mari déclassé...


Et si... avant de mettre le feu à la littérature, l’exercice de cette médecine qui ne le mettait nullement à l’abri du besoin a pu contribuer à son dégoût plus social qu’humain (Céline n'a pas toujours su faire un tel discernement) pour cette société dans laquelle on ne fait décidément que l’expérience de l’échec…

Dans les années trente, nonobstant le succès littéraire en 1932 de son Voyage (à la fois succès commercial et succès d’estime), Céline devra faire face à un nouvel échec : celui de son intégration sociale malgré sa tentative désespérée de rallier à lui les classes dominantes (ou pour faire court : toutes les forces qui combattront le Front Populaire) à coups de pamphlets antisémites - antisémitisme largement partagé à cette époque ; et plus encore, pendant l’occupation (2), en commettant l’erreur (3) de soutenir un régime et une idéologie par avance condamnés à l’échec - encore l'échec !


2 - On pensera au suicide social d'un Céline aveugle pour qui le peuple n'est qu'une masse sans forme et sans distinction "... dont le sadisme unanime procède avant tout d'un désir de néant profondément installé dans l'Homme... une sorte d'impatience amoureuse, à peu près irrésistible, unanime, pour la mort" ; et à ce sujet, il semble que Céline ait partagé ce désir et cette impatience.

Quant à ce monde dans lequel il n'y aurait rien à sauver... Zola dont Céline aurait très bien pu être le fils naturel - il en avait toutes les dispositions, du moins jusqu'en 1935 -, n'a-t-il pas su, dans le ruisseau de l'humanité, y chercher et y trouver de l'espoir et parfois même, du sublime ?

Au sujet de Zola, se reporter au texte de Céline : Hommage à Zola - Médan octobre 1933


3 - Les ignorants plus que les imbéciles… osent tout ; c’est d’ailleurs à cela qu’on les reconnaît ; ce qui, par ailleurs, n’empêche nullement l’expression et l’épanouissement de leur talent, voire de leur génie.

A la décharge de Céline... on précisera : erreur due à l’absence de culture politique et historique au sein d’une classe dépourvue des outils conceptuels propres à la compréhension de l’organisation d'une société.



***

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Céline n’a jamais vraiment quitté son milieu familiale ni sa classe : il n'a jamais cessé de "penser" comme elle ; il n’a jamais su s’en affranchir.

louis-ferdinand-celine 1.jpgL’aurait-il fait… nombreux sont ceux qui affirment qu’il nous aurait privés d’une œuvre incomparable. Certes !

Mais... échec après échec, ne sommes-nous pas aussi tout ce que nos prédécesseurs et nos contemporains ont tenté d'accomplir ? Pays, Etats, régimes, nations, continents, cultures, individus, seuls ou bien en grappes indissociables, nous tous, n'héritons-nous pas de leurs échecs comme de leurs réussites ?

Céline 50.jpgEt si, pour citer notre auteur, l'amour, c'est l'infini mis à la portée des caniches, Céline n’a jamais cessé d’être ce caniche et tous ses personnages avec lui ; personnages pour lesquels le calice de la réussite est passé loin, très loin d'eux ; calice qu’il ne leur a jamais été permis d'entrevoir, encore moins de saisir, eux tous pourtant à la tâche, jour après jour, indéfectibles, comme d’autres... au temple, zélés et fervents...


Choisissant alors de retourner toute la violence de son échec et celle d'un déterminisme social dont les parents de l'auteur furent les victimes muettes et résignées, non pas contre lui-même - ce qui nous aurait privés de son œuvre -, mais contre ses semblables - ennemis humains ; et les heureux élus auront pour noms : les plus faibles - les pauvres qu’il a soignés sans profit ; puis les juifs – minorité de tout temps bouc-émissaire ; mais aussi.. communauté incarnant l’excellence artistique, scientifique et philosophique, et plus important encore : la réussite sociale ; et en médecine, cette communauté n’était pas non plus la dernière à s’imposer…


Violence donc… bientôt étendue à toute la société ; et pour finir : à tout le genre humain.

***

N’en déplaise à Nietzsche…

Et si le ressentiment à son paroxysme qu'est la haine était le sel de la terre, un moteur créatif sans rival et qui ne cessera jamais de nous surprendre ? Après Matthieu, Céline accouchant d’un évangile d’un nouvel ordre : un évangile vengeur... même privé d’une revanche digne de ce nom...

sade.gifCar Céline est bien à l’humanisme ce que Sade (le marquis triste) est au romantisme : une fois déçus... parce qu'introuvables, amères, ils n’en sont et n'en demeurent pas moins, aujourd’hui encore, tous les deux, redoutablement les pourfendeurs impitoyables pour avoir été de ceux qui, à leur insu semble-t-il, auront longtemps poursuivi en vain une telle quête qui, nul doute, cache un besoin insatiable d'absolu dans une recherche effrénée de leur propre salut.


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