Arbres de vie et de légende
Arbres de rêves.
Les photographier lors de mes voyages.
Élément noble s'il en est un,
Il faut prendre soin de lui
Comme il le fait de nous...
Caroline-Sophie Megglé
Arbres de vie et de légende
Arbres de rêves.
Les photographier lors de mes voyages.
Élément noble s'il en est un,
Il faut prendre soin de lui
Comme il le fait de nous...
Caroline-Sophie Megglé
DIRE COMBRAY - MARCEL PROUST
Jouer pour lire et dire.
Il n'est pas sanglé dans un costume de dandy fin 19e, il est en habits de metteur en scène. Dans la nudité noire du plateau, assis sur une chaise de bois, Michel Voïta réussit parfaitement à installer la croyance d’être les sujets du livre lu à la chandelle: trois extraits significatifs des premiers chapitres de Du côté de chez Swann.
Il entraîne rapidement le public dubitatif sur son oreiller d’enfant, parcourant à la manière d’un orchestre de jazz tous les moments de réveil, ces zones entre-deux où s’installent des intuitions profondes et fugaces. Contact, tout s’éclaire. Un temps qui convoque de fulgurants instantanés de mémoire tels des étoiles filantes et qui superpose des perceptions de temps multiples. Nous sommes pris à notre tour au creux du kaléidoscope de Marcel Proust qui balaie l’espace d’évocations tangentes et confuses. Et tout devient lumineux, révélé comme la perception soudaine qui vous saisit lorsque l’on regarde des illusions d’optique. Un tour de force théâtral. Un défilé de personnages et d'ombres et lumières, qui nous ramènent à notre propre ressenti. Une approche originale pour mettre en valeur les textes qui nous passionnent ou nous tétanisent et de les rendre accessibles à tous.
« Comme c’est le cas pour bon nombre d’entre nous, le texte de « À la recherche du temps perdu » constituait une culpabilité culturelle » explique Michel Voïta dans sa note d’intention. Comme pour nombre de pauvres élèves à qui on infligea de pénibles dictées de mots et de souffle - dont il fallait ensuite faire la torturante analyse logique - les difficultés commencèrent lorsqu’il entama son travail de lecture du premier chapitre. Puis lui vint une sorte d’illumination, une communion subite avec le narrateur qui décrit comment, jeune garçon, il inventait un stratagème pour que Françoise accepte de porter la lettre qu’il venait d’écrire afin que sa mère monte lui dire bonsoir dans sa chambre. Une évidence lui sauta dans le cœur: « … il ne fallait pas seulement « dire » ce texte, il fallait le faire mien, le jouer, l’inventer sur le moment même. Il me fallait m’en emparer. Comme n’importe quel rôle. Il était écrit pour cela. Et, aussitôt que je l’abordai ensuite avec cet état d’esprit, le texte s’ouvrit, se dévoila, se simplifia, les phrases s’emboîtaient maintenant logiquement et un cortège d’émotions surgit. »
Et à son tour le public est impressionné et submergé par la même évidence, celle de l’essence du sentiment amoureux à travers les perceptions cruelles de l’amour. Une collision entre la diffraction lumineuse de l’impressionnisme et la recherche intense de l’essence des sentiments de l' expressionnisme. Une rencontre enfin avec un magicien de mots, à la diction parfaite, tendu comme un arbre de vie, vibrant comme un arc - celui d’Ulysse, nul doute - avec son orchestration subtile et juste de l’espace des émotions. Une voix parfaite qui plonge et s'élève dans une très large tessiture. Jouer pour lire et dire. Réussir le défi. Peut-être reconquérir l’amour. Présenter la galerie de personnages qui sous-tendent l'oeuvre et les faire aimer. Faire d'une représentation théâtrale le teaser d'une oeuvre monumentale.
Le public est comblé et reconnaissant devant ce troubadour, voyageur de temps et d’espace. Les amoureux de Proust ne se sentent plus de joie et les autres accèdent aux capiteuses libations, invités désormais à oser entrer dans l’œuvre et à en savourer la force évocatrice.
http://theatre-martyrs.be/saison/dire-combray/0232A99C-552E-EB3B-8F10-4BE41AD6988C/
Mise en scène de Michel Voïta
DATES Les représentations auront lieu du 12 au 29 octobre 2016. Les mardis et samedis à 19h00, les mercredis, jeudis et vendredis à 20h15, les dimanches 16.10 & 23.10 à 16h00
GENERIQUE DU SPECTACLE JEU Michel Voïta
CO-REALISATION Théâtre Adélie 2 | La Servante
RESERVATIONS par téléphone +32 2 223 32 08 ou via le site www.theatremartyrs.be
Bruxelles | Théâtre de la Place des Martyrs infos sur le lieu | Tel. +32 (0)2 223 32 08 | |
Paris | Théâtre de la Huchette infos sur le lieu | Tel. +33 (0)1 43 2638 99 |
http://www.tdg.ch/culture/culture/Proust-en-veuxtu-en-Voita/story/26413720
Face à la montée en puissance d’internet et de tous les moyens de communication modernes, la lecture de livres a-t-elle encore un avenir ? La réponse massive est 100 fois OUI!
OUFFFFF ! F... comme Foire du Livre! Edition 2013
Pour sa 43e édition
La Foire du Livre a pris comme thème «Ecrits
meurtriers ». Il s’agit évidemment d’un genre
littéraire qui a ses lettres de noblesse et un public
exigeant.
« Du roman policier à la vague du
polar nordique, du thriller psychologique au polarmétaphysique, le roman noir s’invite à la Foire. Au-delà
du prétendu genre, ce thème invite à la
rencontre des écrivains qui disent les blessures du
monde, scrutent les cicatrices de l’histoire et
questionnent les énigmes qui nous tourmentent. Une
affiche internationale exceptionnelle ! Avec Philippe
Kerr, Joël Dicker, Thomas H. Cook, Douglas
Kennedy, Percival Evrett…
Il y a aussi les tourments de la quête identitaire proposant ainsi deux déclinaisons aux Ecrits Meurtriers : les
‘Ecrits meurtris’ et les ‘Ecrits des meurtrissures’.
L’écriture n'est-t-elle pas ‘salvatrice’ et remède vital. Avec Amin Maalouf, David Grossman, Scholastique
Mukasonga, Ron Rash, Mathias Enard,… »
Après l’Italie l’an dernier, ce sera l’Espagne qui sera mise à l’honneur. Un grand pays dont laproduction littéraire est toujours attachante malgré une crise économique épouvantable qui balaiela péninsule ibérique.
Venez voir aussi la rénovation des quartiers dédiés à la BD avecl’Imaginarium BD, un espace de plus de 600 m qui accueillera tous les amateurs… et ils sont nombreux ! Autotal, 1.000 auteurs et illustrateurs ainsi que 1.400 éditeurs rencontreront 70.000 visiteurs !
Et enfin, pour les amateurs de plaisirs gourmands, un immense espace leur estréservé: Au menu, des livres de gastronomie et de cuisine, le tout agrémenté de démonstrations, de rencontres
et de dégustations.« Foire du Livre de Bruxelles », du 7 au 11 mars à Tour et Taxis, 1000
Bruxelles. Renseignements :
Lu dans « Le Soir » du Jeudi 15 décembre 2011
« Traversées », la passion de la lecture
Vendredi 16 décembre 2011
Virton
La revue littéraire fête douze de ses auteurs ce vendredi 16 décembre 2011
Entretien avec Patrice Breno - photos Jacques Cornerotte
Responsable des formations à la Province de Luxembourg pour les pouvoirs locaux et provinciaux, le Virtonais Patrice Breno, qui se sent un vrai « Cassidge » (originaire d’Ethe), est aussi un féru de lettres. Une passion qui lui prend tout son temps de loisirs. Pour lire, mais aussi coordonner la revue Traversées qu’il a lancée en 1993. Ce trimestriel en est à son 63e numéro. Une revue littéraire qui fêtera douze de ses auteurs, ce vendredi à Virton.
Cette revue, c’était un rêve de gosse ?
Pas depuis tout gosse pour la revue mais j’ai toujours aimé lire. Le moindre argent de poche passait dans les livres. Pour la revue, il y avait un vide depuis la fin de la Dryade. Sincère Poésie vivotait aussi. Cela me trottait dans la tête et j’en ai parlé à un ami, Alain China. Nous avons démarré ainsi. Au départ, je faisais la mise en page, les photocopies. Il y avait 24 pages. Le principe était de permettre à des auteurs peu connus d’être publiés. J’avais lancé un appel à textes. Cela a démarré avec des Gaumais et des voisins français. Traversées n’est pas dédiée qu’à la poésie. Il y a des nouvelles, des études (critiques, analyses, recensions). On tire à 600 exemplaires, avec l’aide de Virton et de la Province.
J’imagine qu’avec le temps et surtout internet, le cercle des auteurs s’est drôlement étoffé. La revue fait d’ailleurs près de 100 pages désormais !
Oui, il y a eu une évolution continue et évidemment radicale avec internet. Notre revue n’est plus gaumaise. Elle est devenue internationale. Depuis quelques années, nous avons d’ailleurs un site qui est géré par un ami coordinateur, qui a carte blanche. Une bonne partie des textes non publiés dans la revue se retrouvent là.
Parce qu’internet vous inonde…
Il est clair que nous recevons désormais des textes du monde entier, de gens connus et moins connus : d’Afrique, du Canada, d’Asie. J’ai déjà reçu un coup de fil de Thaïlande à 6 h du matin… Parfois, on reçoit des manuscrits entiers ! Mais ce n’est pas le rôle d’une revue comme la nôtre. Certains comprennent, d’autres, moins… Heureusement que je suis aidé par Jean-Luc Geoffroy (Service du Livre Luxembourgeois) et par un comité de lecture lui aussi international, avec des lecteurs basés à Marseille, Troyes, Paris. On se voit donc peu. Par contre, internet m’a facilité la vie. Avant, je devais redactylographier tous les textes retenus. Plus maintenant !
Et ce vendredi, pourquoi cette fête littéraire ?
Je voulais remercier les auteurs fidèles. J’ai fait un choix de proximité géographique pour cette première rencontre. Ils sont 12 (Franz Bartelt, Serge Basso de March, Jacques Cornerotte, Véronique Daine, Alain Dantinne, André Doms, Marc Dugardin, Jean-Luc Geoffroy, Armel Job, Paul Mathieu, Claude Miseur, André Schmitz), mais nous avons 500 auteurs publiés. J’espère que ce ne sera pas un one-shot !
Ce vendredi 16 à 18 h, dans les caves de l’hôtel de ville de Virton, Traversées fête ses auteurs : lecture de textes, intermèdes musicaux, dédicaces.
Propos recueillis par JEAN-LUC BODEUX