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SPECTACLES

Des gens de l’Art au théâtre du Parc pour jouer Pinocchio


Comédien auteur, metteur en scène, Thierry Janssen  nous  livre  au théâtre du Parc une adaptation originale du conte moralisateur italien bien connu  de  Carlo Collodi (1883).  Dans ce spectacle savoureux et  grisant, tant pour les adultes que pour les enfants,  l’auteur  déploie habilement  un  fantastique  arsenal théâtral fait de textes subversifs et drôles, pimentés d’une dose bien rafraîchissante d’italien. Un arsenal fait d’espaces bien construits, de corps  brûlants  de dynamisme, de  sons  et lumières qui n’ont rien à envier au cinéma. La brillante mise en scène ne manque pas d’humour et  est signée Maggy Jacot et Axel de Booseré. Les enfants adorent ! Les comédiens Aurélien Dubreuil-Lachaud et Mireille Bailly se partagent astucieusement  les rôles de Lino, le chat, Arlequin et Colombine, le renard et Vanda. L’ambiance est celle de la Commedia dell’arte, les enfants jubilent.


Julien Besure, Fabian Finkels Photo Aude Vanlathem

Lorsque le tissu est à l’endroit,  on croit voir ce que l’on attend, à savoir  la reconstitution subtile et resserrée  des tribulations du jeune pantin de bois  à travers  l’évocation de ses multiples métamorphoses dans un univers de magie et de rêve. Puisque c'est là  que  se trame de fil en aiguille  un  parcours complexe vers la découverte de son humanité, ciselée avec ferveur par l’amour de  Gepetto,  son génial créateur.

Mais, première surprise, le Pinocchio que l’on a devant les yeux est d’emblée  un vif  jeune homme, en chair et en os sous les traits du  pétillant Julien Besure,   en comédien tête d'affiche d’une tournée théâtrale  du spectacle « Le avventure di Pinocchio ». Place au mystère du théâtre dans le théâtre. Les enfants sont éblouis.   Et dès l’entrée de jeu, l'extraordinaire vedette du théâtre du Parc,  Fabian Finkels, dans le rôle du directeur  de la troupe prévient :  l’histoire  sera extraordinaire : vraie ou pas, c’est aux spectateurs d’en décider. Vrai ou faux ?  Il promet de ne jamais mentir, de parler vrai. Mais, qu’est-ce que parler vrai ?  Doit-on le croire ?  Faut-il croire les deux gredins escrocs et séducteurs  en carricatures de renard et de chat ? Doit-on croire la pauvresse Fée Dora dont la blessure est une morsure de chien pour avoir volé un pain? Comment fait-elle pour devenir une vraie féé bleue ? Peut-on en tomber amoureux ?


Mireille Bailly, Aurélien Dubreuil-Lachaud, Karen De Paduwa, Fabian Finkels, Julien Besure, Thierry Janssen, Elsa Tarlton Photo Aude Vanlathem

C’est alors qu’ à l’envers du tissu, on  découvre une toute autre histoire. Eternelle ou anecdotique? Certes, misérable et merveilleuse. Emouvante, donc.  Celle d’une résistante communiste indigente (Elsa Tartlon)  poursuivie par les forces de l’ordre.  Celle  de Sofia – le nom est bien choisi – joué par  une éblouissante Karen de Padoua.  La régisseuse codirectrice est  rebelle aux bruits de bottes qui déferle sur l’Italie. A l’occasion, elle  se montre même à cheval sur  la question de l’orthographe,  question de  préserver la complexité de la langue, partant, celle de la pensée. Pressent-elle que Joseph Goebbels, quelques années plus tard,  dira  « Nous voulons convaincre les gens de nos idées, nous voulons réduire le vocabulaire de telle façon qu’ils ne puissent plus exprimer que nos idées » ? Elle est  bouillante et prête à la révolte  et bataille avec le direttore  en refusant d’aller se produire devant un public de fachistes en marche sur Rome et  rassemblés  à Santa Marinella.    Puisqu’en effet,  tout se passe il y a cent ans, en octobre 1922,  alors que  fermente la grogne  des Italiens après  un  traité de Versailles qui les a  bernés, alors que sévissent la faim et la misère dans les villages toscans, une réalité sociologique qui n’épargne ni les ouvriers ni les paysans. Peut-être même que cela se passe  autour du  31 octobre… ce jour de 1922 où un certain Benito Mussolini  s’approprie la présidence  du Conseil du Royaume d’Italie.

Très prosaïquement, toute la question pour la troupe de forains n’est-elle pas de trouver de l’argent coûte que coûte,  simplement  pour ne pas mourir de faim? Alors, aller jouer devant les troupes du Duce…c’est un moindre mal !  Avanti ! tranche le direttore.

En  filigrane, on voit aussi apparaitre un autre thème.  Celui d’une société de loisirs et de consommation souvent abêtissante,  où l’on fuit l’effort et les contraintes pour de vains plaisirs. …  ce qui arrange bien sûr les profiteurs et les  dictateurs de tout poil.  Le très crédule Pinocchio n’est-il pas  prêt à enterrer son argent dans un champ pour s’enrichir   heureux de  se vanter de ses vaines prouesses? Et puis, Qui est-il ? Est-il capable de se changer et de devenir autre chose que ce qu’il est, un vulgaire morceau de bois? Que reste-t-il des souvenirs du brave Gepetto qui semble avoir perdu la mémoire ? Il est  interprété avec chaleur par Thierry Janssen, lui-même.  Dire qu’au plus profonde de la misère, il  échange son manteau pour un livre d’école destiné à son fils!  Et ce fils, doit il se soumettre aux règles de l’ordre établi ou y a-t-il  quelque place pour la liberté de devenir soi?   On est au cœur de la fonction du théâtre : se poser des questions, chercher le sens de la vie, douter, alimenter la réflexion.  Et tant pis pour le criquet moralisateur ! Pardon, c’est un grillon!

Avec ces gens de l’Art, on est à cent lieues du Walt Disney bienpensant de 1940.


Julien Besure, Aurélien Dubreuil-Lachaud, Mireille Bailly. Photo Aude Vanlathem

Dominique-Hélène Lemaire, Deashelle pour Arts et Lettres


Au Théâtre Royal du Parc | Rue de la Loi, 3 – 1000 Bruxelles Du 18/03/2023 au 08/04/2023

billetterie@theatreduparc.be - 02/505.30.30



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SPECTACLES

Voyage musical et spirituel

A Christmas Journey by la Monnaie Children’s and Youth Choirs

 22 Novembre 2021. Leur  album est  enfin dans les bacs ! Le voilà, le voici, sous le regard bienveillant de Benoît Giaux, chef de choeurs,  qui y a mis toute son âme. Sous le label Cypres qui fête ses 30 ans en cette saison 2021-2022, il se déguste comme un menu de découvertes, il se lit comme une méditation fleurie de l’esprit de Noël.  Un disque  rassembleur, sorti du cœur de Bruxelles, en hommage à L’Europe qui nous est proche. La priorité est  aux langues latines : du  wallon  au  catalan, et germaniques :  du flamand aux accents jazzy du rêve américain. Plus de 7 siècles d’histoire de la musique: du Moyen-Age à Tino Rossi.

 En 1997 nait une  collaboration entre la Monnaie et l’académie de musique d’Auderghem qui forment  les Chœurs d’enfants et de jeunes de la Monnaie : 120 jeunes de dix à dix-huit ans  désireux d’accéder à  une formation musicale   valorisante  qui leur donnera, sur base d’audition,  à  découvrir le plaisir et l’étude  de la musique chorale de haut niveau.  Originellement  divisés en deux chorales distinctes appelées La Choraline et la Maîtrise, ils forment  un seul grand groupe placé sous la direction artistique du chef de chœur Benoît Giaux.

Après des concerts  de Noël très apprécié  dans la salle du trône  palais Royal devant la famille royale belge par deux fois,  en 2016 et en 2018, l’idée est venue d’une création pour pérenniser cette extraordinaire aventure musicale. Ainsi, le compositeur et arrangeur Aldo Platteau a fait de  minutieuses recherches pour sélectionner des pièces qui composeraient sept tableaux de Noëls populaires et traditionnels à travers un voyage dans le temps. D’une façon ou d’une autre il s’agit d’un héritage culturel et religieux qu’il est essentiel de faire vivre.

Peut être une image de texte qui dit ’a christmas journey aldo d. platteau la monnaie children's and youth choirs benoît giaux copres 30Cears’

 Aldo Platteau a enseigné la composition et le chant d’ensemble à l’Académie de musique d’Auderghem, et les écritures approfondies au Conservatoire royal de Liège. Il enseigne actuellement le contrepoint et les différents styles d’écriture musicale, de la Renaissance au XXème siècle, au Conservatoire royal de Bruxelles et la composition de musiques appliquées et interactives au Conservatoire royal de Mons (Arts2).

Un très beau travail de composition soutient donc  l’œuvre à travers le large panel de de chants de Noël sélectionnés, avec des enchaînements harmoniques très élégants pour constituer le fil continu vers la lumière de la Sainte Nuit. Rejoindre l’intemporel.  Il invite à la paix et la  joie engendrées par  cette musique populaire entre toutes, celle  qui a bercé notre enfance et  a le don  de rassembler les foules dans la rue comme dans les sanctuaires. Le travail  d’écriture a d’abord ciblé les voix pour ajouter par la suite les instruments : un quatuor de cordes, une contrebasse, un piano, un accordéon et des percussions anecdotiques qui confèrent une  très savoureuse fraîcheur à l’ensemble. Cinq jours d’enregistrement à la poursuite du beau et du plaisir de l’Art ont rassemblé des jeunes de toutes origines. L’harmonie, incontestablement, est le maître mot. Le raffinement veut que s’ajoutent aux chœurs d’enfants, les très belles voix de 4 MM Soloists, des jeunes talents, triés sur le volet.  En effet, après au minimum une année passée au sein de l’Académie des chœurs, les jeunes qui démontrent un réel potentiel de soliste sont invités à devenir MM Soloists. Il s’agit des ténors Pierre Derhet et Maxime Melnik et des sopranes Margaux de Valensart et Virginie Léonard.    

Depuis leur création, les Chœurs ont donné de nombreux concerts, non seulement en Belgique mais aussi à l’étranger. Ils doivent également assurer les productions d’opéra et de concerts du Théâtre Royal de la Monnaie requérant des voix d’enfants.

En plus du travail de la technique vocale et de la lecture, ils y ont l’occasion de travailler d’autres domaines étroitement liés au chant tels que la respiration, la posture, le mouvement et l’appréhension de l’espace. Actuellement, environ 20 % de ces jeunes se dirigent ensuite vers des études artistiques supérieures et éventuellement une carrière professionnelle.

 On ne peut que conseiller de mettre l’esprit de Noël réinventé sous les sapins avec ce très précieux disque  qui sera aussi disponible à la vente après les concerts donnés  le 18 décembre dans la grande salle de  la Monnaie lors du Concert de Noël des Chœurs d’Enfants et de Jeunes et à à l’Aula Magna à Louvain-la-Neuve  le 12 décembre et le 19 décembre à l’Église Saint-François à Waterloo.

Dominique-Hélène Lemaire  Pour le réseau Arts et Lettres

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SPECTACLES

Un 8 mars en avance à l’opéra de Liège?

Mese Mariano  de Giordano et Suor Angelica de Puccini,  quel  beau mariage lyrique !  Le sujet est grave, mais il n’y aura pas de  misérabilisme  ou  le  pathos enflammé auquel on aurait pu s’attendre. Rien que de la dignité sous la baguette agile  et fiévreuse de la frêle chef d’orchestre ukrainienne Oskana Lyniv. Elle  se veut  ambassadrice déterminée  d’une culture européenne en marche par laquelle  elle veut défendre la paix et  les valeurs humanistes,  la communication   rationnelle versus la folie du monde et des hommes. On ne sort pas ses mouchoirs, malgré deux histoires poignantes de femmes méprisées,  soumises aux lois mâles de la société, résignées devant leur malheur, violées, battues et privées de leur progéniture. Tous les malheurs à la fois. Par l’ énergie de la musique  que la fringante artiste ukrainienne déploie  en   interprétant ces deux œuvres elle semble dire : «  Nous sommes fortes, nous sommes fières », nous  ne pleurerons pas.  Chez le spectateur, la spectatrice,  c’est plutôt une sorte de colère silencieuse  qui finit par prévaloir,  tandis que  les yeux restent secs malgré  un  cœur qui saigne.


L’ouverture de Mese Mariano est chantante, pleine de charme. Le rideau se lève  presque  aussitôt sur  les  gracieuses  arcades couvertes de glycines de la piazza d’un monastère  surplombant, à l’aube du 20e siècle, une vallée  napolitaine riante et un duomo étincelant sous le soleil. L’ouvre de Francesca Mercurio.  Aux lumières : Luigi Della Monica.  Contrastant avec  la beauté des décors et la foule de cornettes innocentes qui vaquent joyeusement  dans la cour du monastère, le récit bouleversant de Carmela fait peu à peu prendre conscience de toute l’horreur de la condition féminine de l’époque. Sa sujétion au monde des hommes, sa dépendance, son impuissance, son manque de liberté, son infériorisation. Et parmi  toute ces  femmes qui acceptent leur triste et humble condition, il y a ces traîtresses qui jouent le jeu des hommes, ces Cruella hautaines et méprisantes qui  osent marcher sur leurs sœurs. Dans le deuxième opéra, c’est carrément  le mur du monastère  et ses trois imposantes colonnes qui semble tomber du ciel pour  signifier l’enfermement de la jeune suor Angelica.  Une très habile mise en scène de Lara Sansone.  Une formidable Violeta Urmana interprète l’imposante et glaciale Madre Superiore dans Mese Mariano, et la princesse  dans l’œuvre de  Puccini, Suor Angelica . Elle est vêtue d’une  impressionnante tenue Elisabéthaine, qui contraste avec la simplicité et l’humilité des tenues des nonnes du couvent (costumes des mains de Teresa Acone).  Son jeu de véritable marâtre est implacable. Sa voix contient tout  l’orage de la vindicte  des puissants:  des grondements profonds , aux éclairs fulgurants, au silence meurtrier qui condamne sa victime sans appel. A côté de ce dragon, la pauvre Carmela et la suor Angelica n’ont aucune chance. A travers ces deux œuvres miroir, émerge la conviction profonde que les avertissements de Victor Hugo proférés à l’ouverture des “Misérables” résonnent de façon  toujours aussi  pressante, même à notre époque. Et notre frisson  intérieur reste le même: “ tant qu’il y aura sur la terre ignorance et misère, des livres de la nature de celuici pourront ne pas être inutiles. » Les femmes et les enfants sont toujours  au premier rang des victimes.

En Italie,  la veine artistique  vériste  signe  l’ entrée fracassante du naturalisme dans l’opéra,  avec des personnages mélodramatiques faisant partie du commun des mortels. La sincérité de l’interprétation de Serena Farnocchia est très  touchante et invite à la compassion, par une vocalité toute en nuances dans les  plaidoyers bouleversants de Carmela et de Suor Angelica.    

La Beauté humble de la musique vériste, ses bouillonnements passionnels émouvants,  la douceur et l’élégant classicisme des décors italiens ont patiemment tissé la parole des femmes…

Les splendides chœurs d’enfants très actifs et attendrissants,  sous la direction aérienne de Véronique Tollet  et une distribution presque totalement féminine  ont donné  une dimension particulièrement émouvante  au spectacle. Un dernier vœux  posthume de Stefano Mazzonis Di Pralafera ?  


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Lors de la dernière du dimanche après-midi, parmi les nombreuses sœurs qui interviennent dans les deux histoires nous avons aussi  eu la chance d’écouter les talentueuses interprétations de Chantal Glaude (artiste des Chœurs à l’ORW) dans le rôle de Suor Celeste et de  Louise Kuykenhoven dans celui de Suor Genovieffa. En remplacement au pied levé de la chanteuse lyrique  Morgane Heyse. Les merveilleuses Julie Bailly et Natacha Kowalsky en suor Cristina et Suor Maria. Patrick Delcour, un habitué de la scène liégeoise, le seul chanteur masculin de cette distribution,  en Don Fabiano.

Dominique-Hélène Lemaire Pour le réseau Arts et Lettres

GIORDANO / PUCCINI Voici deux histoires croisées qui se répondent à huit ans d’intervalle et qui émanent des plus grands protagonistes de la scène vériste italienne, Giordano et Puccini. Au centre du propos, deux jeunes mères éplorées, obligées d’abandonner leur enfant illégitime et bouleversées d’apprendre bientôt leur mort… Deux tragédies fulgurantes et édifiantes qui permettent à leurs auteurs une introspection des recoins les plus intimes de l’âme humaine… Avec Mese Mariano (Le Mois de Marie), en 1910, Giordano condense une trajectoire immuable et nous mène, en une bonne demi-heure profondément émouvante, dans la simplicité des « vinti dalla vita » (les vaincus de la vie). Quant à Puccini, avec Suor Angelica, ce célèbre volet du Trittico créé à New York un soir de 1918, il saisit l’occasion de confier à l’odieuse princesse, la tante d’Angelica, le seul rôle important d’alto et l’une des rares incarnations féminines malfaisantes de toute sa production…

MESE MARIANO
LIVRET DE SALVATORE DI GIACOMO
D’APRÈS LE DRAME ’O MESE MARIANO, TIRÉ DU ROMAN SENZA VEDERLO

SUOR ANGELICA
LIVRET DE GIOVACCHINO FORZANO

A voir en replay dès le 18 février 2022 sur France•TV Culturebox

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ORCHESTRE, CHŒURS ET MAÎTRISE
OPÉRA ROYAL DE WALLONIE-LIÈGE CHEF DES CHŒURS
DENIS SEGOND
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Un drapeau à la Comédie Claude Volter: Le droit des enfants selon Korczak

 Mars 27, 2019 

« Le fait que Korczak ait volontairement renoncé à sa vie pour ses convictions parle pour la grandeur de l’homme. Mais cela est sans importance comparé à la force de son message. » Bruno Bettelheim

« Korczak la tête haute «  est une création de Jean-Claude Idée pour l’Atelier Théâtre Jean Vilar, jouée au Théâtre de Blocry du 12 février au 02 mars dernier, actuellement à la Comédie Claude Volter. Il en signe également les costumes et la mise en scène. On ne peut s’empêcher de penser au film de Polanski (2002) “The Pianist” mettant en scène Wladyslaw Szpilman le musicien juif qui survécu dans le ghetto de Varsovie, grâce à l’amitié d’un officier allemand qui ne partageait pas les idées nazies. Dans son autobiographie, il raconte que le 5 août 1942 Korczak: « …dit aux orphelins qu’ils allaient à la campagne, alors ils devraient être gais. Enfin, ils pourraient échanger les horribles murailles suffocantes contre des prés de fleurs, des ruisseaux où ils pourraient se baigner, des bois pleins de baies et de champignons. Il leur a dit de porter leurs plus beaux vêtements et ils sont donc entrés dans la cour deux par deux, bien habillés et de bonne humeur. La petite colonne était dirigée par un SS … » La tête haute!

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Le décor allie une bouteille de vodka à moitié vide, cachée sous un lit, une maigre couverture militaire, trois chaises de fer autour d’une table où l’on voit Korczak en train d’écrire. Un rosier blanc en pot trône sur l’avant- scène, tout un symbole. Près du lit, un quignon de pain et un broc d’eau… pour le rosier. Le reste est muraille nue et enfermement. Au début, un long silence profond et inconfortable accompagne le défilé dérisoire de vieilles photos d’une vie de Juste, projetée sur l’écran du mur. Le réel est tragique. Le théâtre transcende et donne du sens. C’est le propos illustré par la pièce.

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Il en a fait couler de l’encre et des larmes, ce vénérable médecin juif, pédiatre, éducateur et écrivain polonais qui a inspiré des pédagogues tels que Célestin Freinet et bien d’autres. Summerhill? Françoise Dolto? Boris Cyrulnik? Enfant d’une famille aisée, ses seuls confidents jusqu’à l’âge de 14 ans, étaient sa grand-mère et son canari en cage. De son lycée russe où il s’ennuyait atrocement, il retient les coups de fouet et l’absence totale de respect pour l’enfant. Son père atteint de folie doit être interné, il subvient aux besoins de la famille en devenant précepteur. Il se réfugie dans l’imaginaire et tient un journal. Après le suicide de son père il consacre son premier livre aux enfants de la rue. Son livre « Les enfants de salon » le rend célèbre. Il publie de la littérature enfantine très appréciée. Jeune médecin, il se retrouve en 1905 au front dans une première guerre qui oppose Russie et Japon. Il en vivra trois. En 1907, son ouvrage « Colonie de vacances » consigne ses récits et expériences de volontaire brillant et avisé comme éducateur dans les premières colonies de vacances du siècle pour enfants pauvres. « Pour changer le monde, il faut changer l’éducation. » L’auteur y relate ses surprises et ses déconvenues pour parvenir à s’entendre avec les enfants et à les aider à surmonter leurs appréhensions et leur violence. Il vit des moments pédagogiques fondateurs du métier d’éducateur et de sa future pratique pédagogique qui invente l’autogestion. « C’est au cours de ces promenades en forêt que j’ai appris à parler non pas aux enfants mais avec les enfants! ». Tout est dit. Il sera le fondateur des droits et du respect de l’enfant et mourra avec eux dans la dignité, à Treblinka. Ses écrits sont à la base de la Déclaration Universelle des Droits de l’Enfant à l’ONU.

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Alexandre von Sivers épouse parfaitement le rôle bouleversant de l’humaniste qui fonda en 1912 le Dom Sierot un orphelinat pour enfants pauvres et auquel il consacra sa vie entière. Malgré la précarité de divers déménagements jusque dans l’enfer du ghetto, il établit une « république des enfants » basée sur la « création d’environnement, d’atmosphère, de conditions positives… qui affectent l’éducation ». Par sa manière d’être, son optimisme affiché et sa bienveillance innée, Alexandre von Sivers contourne avec tact les écueils de la représentation sur scène de projets pédagogiques d’une part, d’idées philosophiques et de théorisation des droits de l’enfant de l’autre. Le comédien manie l’humour, ce chemin scintillant vers l’autre, la dérision, le chemin hors de soi, et incarne avec pragmatisme le rêve d’une société enfin meilleure. Il convainc par la délicatesse alors que l’enfer du ghetto de Varsovie porte au désespoir, voire, à l’autodestruction. Ce sont surtout les paroles de la jeune Esther Winogron qui couronnent cette œuvre palpitante de Jean-Claude Idée que l’on emporte avec soi, comme elle le fait dans l’histoire, sous forme de flambeau ou de viatique:

« Mes enfants, nous allons nous quitter.   Les  paroles  sont  faibles  pour  dire  les  grandes émotions. Ici, à part le gîte et le couvert, en principe, nous ne donnons rien aux orphelins.
Ni Dieu, car vous devez le chercher en vous-même,
Ni Patrie, car vous devez la choisir avec votre pensée et votre coeur,
Ni  Amour,  car  l’amour  est  pardon,  et  le  pardon  ne vient pas sans peine, et cette peine, vous seul pouvez la prendre, pour vous  libérer  de  la rancune.
Nous avons seulement essayé de vous faire entrevoir que le bonheur est possible,
Nous  vous  avons  donné  soif  d’une  vie  meilleure qui n’existe pas encore, mais qui existera un jour.
Cette soif de savoir, de vérité et de justice, désormais vous la portez en vous.
Et c’est cette soif qui vous conduira peut-être à Dieu, à la Patrie, à l’Amour et au bonheur.
C’est du moins ce que je vous souhaite. » 

Aux côtés de Janusz, la fidèle Stefania Wilczynska (1886-1942), sa collaboratrice pendant trente ans, évoque les souvenirs du passé. La jeune et rebelle institutrice Esther représente la fureur de vivre et l’horizon du futur. Deux points de vue opposés, mais qui se rejoignent dans l’amour entêté, la confiance et l’admiration qu’elles lui portent. Soulignons le jeu tendre et délicat de la vieille complice de Janusz Korczak, admirablement porté par par Cécile Van SNICK, et celui, plus sauvage et intransigeant dans le rôle d’Esther de la pétulante Stéphanie MORIAU.

Dominique-Hélène Lemaire

Avec Alexandre von SIVERS, Cécile Van SNICK & Stéphanie MORIAU

Mise en scène, Décors, Costumes : Jean-Claude IDÉE

Représentations du 13 au dimanche 31 mars 2019

du Mardi au Samedi à 20h15 / Dimanche à 16h

Une coproduction de L’Atelier Théâtre Jean Vilar, de la Comédie Claude Volter et de DC&J Création


http://www.comedievolter.be/korczak-la-tete-haute/

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BRICKLIVE, une invention anglaise! Du 27 octobre au 5 novembre2017, une première en Belgique pour les amateurs de LEGO®.12273253281?profile=original

Au pays du surréalisme, se déroule  en ce moment à Tour & Taxis une gigantesque foire-exposition itinérante, le rendez-vous des AFOL : Adults Fans Of Lego. Il pourront l’espace d’une semaine profiter de plus de 3,000,000 briques de Lego sur une surface de plus de 5,000 m2. On dit que 300.000 adultes sont de vrais fans de Lego! Ils ont des clubs et consacrent temps et argent à leur hobby architectural. 

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La semaine de vacances de Toussaint se prête bien à l’aventure pour qu' un public nombreux  puisse  venir en famille ou entre amis pour réaliser des rêves de construction les plus extravagants, à l’aide de milliers de briques ou simplement par curiosité ! Mais qui ne se laissera pas tenter par l’expérience de créativité digitalo-motrice?  On se promène à travers plusieurs espaces thématiques : sculptures grandeur nature d’animaux de la jungle,  architecture, histoire,  légendes d’hier et d’aujourd’hui, playpools géantes de toutes les couleurs dans lesquels plongent des dizaines d'enfants, racetracks,  zones multimédias, concours… car une foule d’activités sont offertes.

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L’organisation de ce festival pur plastique  semble souscrire au principe: « Think outside the box and rejoice ! » Les adeptes, vétérans et jeunes enfants,  n’ont pas de maquettes, ils ne font pas du modelling, ils inventent, pendant une journée entière s’ils le veulent, quel que soit l’âge! Et les résultats exposés sont fabuleux!

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Du plus petit au plus grand, on peut les observer construire avec ce  silence de concentration particulier et  indispensable à la création, et pourtant le monde bourdonne autour d’eux. Ils voyagent dans l’imaginaire.  Les adultes renouent sans complexe avec les plaisirs d’enfance, ils retrouvent  le bruit familier  des pièces que l’on brasse et que l’on racle pour trouver la pièce manquante…en Homo faber passionnés. On les voit tisser la brique avec passion, butinant librement les bacs de pièces de Lego qui offrent toutes les couleurs de l’arc en ciel et les nouvelles sortes de briques les plus sophistiquées, jusqu’au le blanc solo et futuriste pour répliquer l’architecture de demain! Il n’est même pas dit qu’ils s’arrêteront pour manger ou boire… Rêver, planer, fabriquer, prendre en photo, caresser, abandonner derrière soi et recommencer autre part, pris par un nouveau flot d’imagination! Les stewards tout sourire en Tshirt ramassent inlassablement les morceaux épars,  achèvent de les démanteler, les classent et les remettent en circulation.  La ruche des petites briques danoises  n’arrête pas de se recycler ! Voilà  une expérience unique, étrange et fort intéressante…. Mais pas seulement. Solidaire, aussi.

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Placée au milieu de l’exposition, la fresque Ducobu offre à chaque visiteur la possibilité de soutenir la recherche à l’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola. Pour 2€ on reçoit une plaque LEGO et un sachet de briques avec modèle à suivre, pour participer à la grande fresque. Ce geste sera remercié par un ticket de tombola donnant une chance de gagner l’un des multiples cadeaux offerts par la maison d’édition Le Lombard, partenaire de l’initiative. Plus de 1000 lots seront à remporter : des boites LEGO, plus de 700 exemplaires de bandes dessinées, dont certaines dédicacées (Ducobu, Thorgal, etc.) et de nombreuses figurines!

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Tous les fonds récoltés grâce à la fresque seront reversés à l’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola. Inauguré en 1986, l'HUDERF est l'unique hôpital universitaire belge entièrement réservé à la médecine des enfants : tout y est conçu pour eux et leurs parents. De la naissance à l'adolescence, les enfants y reçoivent les soins les plus complets dans le respect de la charte des droits de l'enfant hospitalisé. La remise du chèque des fonds récoltés se tiendra le samedi 18 novembre 2017 à 16 heures dans la salle Gothique de l’Hôtel de Ville de Bruxelles en présence de jeunes patients, leur famille et des membres de l’équipe médicale.

Une visite de l’exposition BRICKLIVE sera également organisée pour les patients chroniques soignés à l'HUDERF, accompagnés de leurs parents et des éducateurs de l’hôpital.

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http://www.bricklive.be/fr/home

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administrateur théâtres

Image may contain: 1 person, sitting, child, table, shoes and indoorTempête dans un café. Cela se joue dans l’arrière-salle d’un café parisien, dans un décor et des costumes de Lionel Lesire. Imaginez un jukebox et des sofas et table basses faits avec des palettes de récupération. Un grand mur de briques blanches et une fenêtre pour le temps qu’il fait. Elles sont belles, les comédiennes d’ "Un temps de chien", une comédie contemporaine de Brigitte Buc ! Naissance de vies de jeunes femmes ? Joyeux et délirant comme un enterrement de vies de jeunes filles.

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 Avec Sophie DelacolletteCécile Florin and Christel Pedrinelli et Fred NyssenImage may contain: 3 people, people sitting

La mise en scène de ce texte bien rythmé est signée Fabrice Gardin. Dehors : la pluie, la neige, les giboulées. Dedans : le chaos de vies sous pression qui explose sous le regard narquois du garçon de café misogyne mais compatissant (Frédéric Nyssen) qui a eu de nombreux déboires avec les femmes et n’est pas de bonne humeur, aujourd’hui. Big Bang bénéfique, car au fur et à mesure des partages gourmands de ces commensales fortuites et bavardes, le monde se redessine autrement, grâce à l’humour !

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Hélène (Christel Pedrinelli) est la wonderwoman débordée par son boulot haut de gamme et sa famille égocentrique. Un optimisme forcené l’aide à gérer, ou presque. Loulou (Sophie Delacollette) est la jolie bringue, mère célibataire, craquante de charme, travaillant dans un magasin de lingerie. Elle n’aime que son fils, et lui donne tout ce qu’elle-même n’a jamais reçu, étant une enfant de la Ddass, brinqueballée de famille d’accueil en famille d’accueil. Après des tas d’aventures ratées, Gabrielle (Cécile Florin) est seule, méfiante et paumée. Au cours du huis-clos les regards se mesurent, se comprennent ; les cœurs fondent, les rancœurs crépitent et les langues se délient. De chiens de faïence, elles se changent en saint-Bernard et vont se solidariser à vue d’œil, à coups de bonne chère et d’Armagnac. Crises de nerfs, burnout, tout y passe avec des uppercuts bien assénés sur les maux du siècle. Quelle meute ! On fête un non anniversaire délirant, décidément, le meilleur de leur vie. Elles sont hors du temps : elles dansent, elles fument, elles s’éclatent sans la moindre honte ! Elles prennent le bon temps à bras le corps. Le peps et le champagne coulent à flots, le garçon de café est atterré et finit par fuir les lieux, non sans les avoir enfermées par erreur ! Et la fin… justifie les moyens, à vous de juger ! 

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http://www.trg.be/saison-2016-2017/un-temps-de-chien/en-quelques-lignes__7004

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12273117698?profile=original                                                       Des gammes contre la croix gammée!

Cultissime! Les metteurs en scène Daniel Hanssens et Jack Cooper ne nous ont pas déçus dans cette comédie musicale à la française, produite au Festival de Théâtre Bruxellons et servie par la très belle orchestration de Pascal Charpentier!

Nous sommes dès les premières notes des religieuses du couvent de Nonnberg dans un registre de très haute performance, emmené par de vibrants chants en latin - clin d’œil discret aux racines de notre culture occidentale que personne ne s’est mêlé de traduire.  La musique sacrée captive dès l’entrée, pour se  métamorphoser très vite  en musiques d’amour. L’amour de la nature, l’amour mystique, l’amour de la musique, l’amour des enfants, l’amour des couples, l’amour de la vie, l’amour de la patrie: Edelweiss! Le titre français de la comédie musicale  « The Sound of Music » glisse vers une  certaine mièvrerie. Pourquoi donc ce titre « Mélodie du bonheur » façon Parapluies de Cherbourg,  qui laisse une impression de  bonheur fané  et pas  quelque chose de plus fort, de plus  attrape-rêves , une allusion plus directe à l'exquise gamme  harmonique des sept enfants de la famille von Trapp?

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Deux thèmes puissants et profonds s’enlacent tout au long de l’histoire romanesque et vraie de Maria et sa famille recomposée : la recherche du sens de notre vie sur terre et l’attachement à ce qui rend notre vie vibrante et épanouie. La deuxième partie du spectacle insiste particulièrement sur le droit, si pas le devoir, de se rebeller lorsqu’un pouvoir dictatorial veut vous imposer son mode de pensée, et veut  broyer vos libertés ou vos valeurs. Celui qui ne se rebelle pas n’a pas le droit de se lamenter. Tout cela est très présent dans ce magnifique spectacle qui donne matière à penser sous des dehors très innocents.  

12273117468?profile=originalLa jeune et pétulante Maria parcourt un immense chemin  à la recherche de sa vérité et tire le capitaine von Trapp (Wim Van Den Driessche) de l’isolement de  la sombre caverne où il s’était réfugié à la mort de sa femme. Elle  le ramène progressivement  vers l’émerveillement et la joie solaire qui inonde les collines, où ils  peuvent entrevoir ensemble, le Beau, le Bien, le Bon. Quelle catharsis! Quel petit bout de femme volontaire, animée par L’Esprit, que cette subtile Maria sublimement interprétée par Laure Godisiabois. Si ce spectacle donné dans la cour du château du Karreveld dont le festival d’été fête ses dix-sept ans cette année, revêt toutes les qualités esthétiques, chorégraphiques,  scéniques et musicales dont on pouvait rêver, on  se met à rêver que soit immortalisée cette magnifique fleur des planches estivales bruxelloises  sous forme de film… à se repasser en boucle pour le plaisir, comme une vivante image d’Epinal aux vertus protectrices!

12273118100?profile=originalLes plaisirs sont nombreux, celui d’un décor très astucieux qui sait jumeler les collines  autrichiennes couvertes de vignes et de monastères, l’orage qui déferle dans la maison cossue, les jardins et terrasses d’un parc, l’intimité d’une chambre de gouvernante où bondissent les oreillers, et le luxe des salons et escaliers d’honneur menant aux chambres d’enfants.  La pureté et la beauté des chants des enfants, leurs savoureuses chorégraphies faites à la fois de spontanéité et de grande professionnalité montrent qu’ils se sont tous totalement investis et quel que soit l’âge, dans leur jeu théâtral et musical. Seven go to Heaven!  Une vraie source d’émerveillement en soi! Sans parler de l'extraordinaire  défilé de costumes imaginé par Françoise Van Thienen et son équipe! Car ...Maria a des doigts de fée, en plus de sa guitare!

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http://www.lamelodiedubonheur.net/ZZSpectacle2.php?spectacle=La Mélodie du bonheur

  

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Festival Musiq 3 2014: « Reed Quintet Calefax »

12273027681?profile=originalAmazing « Reed Quintet Calefax » Qualified!

Dès quatre ans, les enfants ont adoré le concert mimé du « Reed Quintet Calefax », un ensemble Hollandais qui parcourt le monde, présenté  le samedi matin  du Festival Musiq 3 2014.  Un joyeux téléscopage du public et des artistes s’est produit tout de suite après leur fabuleux spectacle en bord de scène,  pour saisir au plus vite  le CD* à 10 euros qui avait capté des vestiges musicaux  de leur immense magie scénique.

En effet la mise en scène est tout de suite évocatrice. Le Studio 4 a été  transformé en usine à musique lestée de 5 souffleurs de son et d’imaginaire en blouses grises. Les consciencieux ouvriers  siffloteurs fabriquent des instruments insolites : jumelles, périscopes ou télescopes? Le chef de la « Music Factory » reçoit un pneumatique (évidemment) et décrit la fabrication du dernier gadget en la mimant à ses acolytes installés à la chaîne de montage. Bang-bangs  et percussions musicales au passage, leur travail parfaitement coordonné est  déjà une vraie partition musicale. Comme il se doit, lorsque la sirène de midi se déclenche, tout s’arrête pour le déjeuner tartines. Ensuite ? « Music while you work » sans doute  mais les disputes mesquines éclatent.  Diversion : chacun se met à souffler dans les  tubes… pour rire et soudainement, tout s’adoucit. Place à l’harmonie, le miracle de la musique opère.  Et on voit bientôt  sur scène la naissance, minute par minute, de véritables  instruments de musique. Les habits d’ouvriers sont jetés prestement. Voilà les complices transfigurés par la musique qui se muent en un genre nouveau : le Quintette de bois.  Pour le coup d’œil, les  cinq  artistes  accomplis sont même déguisés en notes musicales ! La magie des métamorphoses, un régal pour les enfants. Mais une querelle pour le pouvoir intervient… Après tout, ce ne sont que des hommes quand même, pas des anges ! D’un commun accord, on vire celui qui  voulait jouer à l’important. En musique, pas de dictature, on fait les choses ensemble! Non ?  Comme  la construction de cette tour de Babel musicale… entendez : un instrument démesuré et ahurissant dont la sonorité est surréaliste et pour lequel on devrait chausser des échasses !

Les enfants gloussent de plaisir. Ils ont recueilli en passant plein de bijoux musicaux à accrocher à  leurs jeunes oreilles. Du Bach, du Mozart, du Debussy, du Rameau… L’ensemble « Reed Quintet Calefax » fait feu de tout bois. Ils sont d’une telle inventivité et distillent un humour si pétillant que l’on sent flotter une tension joyeuse dans toute la salle. Ils transforment les enchevêtrements complexes des mains sur clavier en bulles transparentes de souffles savoureux.  Les enfants sont émerveillés par les jongleries musicales. Etonnés qu’ils comprennent autant de choses de l’histoire  contée sans la moindre parole.  Musiques et rires  jaillissent  dans le studio 4 et on garde un souvenir ébloui de toute cette musique brillamment menée et mimée, jouée avec tant de  souplesse, dans des tubes totalement farceurs. Qui peut dire après une séance d’une telle créativité  que la musique classique est  vieux jeu? Calefax-05.jpg?width=351Olivier Boekhoorn est au haubois, Ivar Berix à la clarinette, Raaf Hekkema aux saxos, Jelte Althuis à la clarinette basse, et Alban Wesly au basson. Quod erat demonstrandum!

  • * 1. To work! /Mozart: Allegro, KV 375, 2. Giving instructions, 3. Tube blowing/ Beethoven: Romance, 4. Giving more instructions, 5. Blowing down telescopes/ Byrd: Agnus Dei, 6. Building the instruments/ Wesly: Assemble,7. The concert outfits are revealed/Hindemith: Interludium, 8. Jelte has a mind of his own Jelte/Debussy: Jimbo’s lullaby, 9. Undressing Jelte/Prokofiev: Feroce, 10. Snatching the lead / Prokofiev: Ridicolosamente, 11. The giant clarinet/ Bach/Gounod: Ave Maria, 12. The photo shoot/Shostakovich: Fugue 5 from Fugue, op.87, 13. Raaf wants to be in the picture/Hindemith: Fugue 9, 14. Raaf excluded/Scarlatti: Sonata in f minor, 15. Raaf is serenading/Debussy: Syrinx, 16. The fight/ Bach: Goldberg variations, variation 1, 17. Teenie weenie saxophone /Mozart/Althuis: Altijd is kortjak, 18. Sorry /Rameau: Gavotte from Les Boréades, 19. Raaf is re-invited:Bach: Goldberg Variations, variation 19, 20. Rejoining the music /Bach: Goldberg Variations, variation 4, 21. All together/Mozart: Allegro, KV 375, 22. The CD burner/Ter Doest: Mars

http://www.flagey.be/en/calendar/2014/06/28

http://www.festivaldewallonie.be/2014/fr/Bruxelles/programme/8_-_For_Kids___Music_Factory/594/

http://www.bach-cantatas.com/Bio/Calefax.htm

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PhotoFestival Musiq 3 dimanche 29.06 - 11:00 - Studio 4

#24 Opera for kids: Brundibár

 

 

Un top ce matin  à 11 heures! le Studio 4 accueille une foule nombreuse de jeunes familles qui viennent écouter l’opéra pour enfants « Brundibar ». Créé en 1938 par le compositeur tchèque Hans Krasa pour survivre en temps de guerre et joué pour la première fois en 1943 dans le camp de concentration de Terezin, cette œuvre  célèbre le pouvoir de la musique comme outil de résistance  et chante les vertus de  la solidarité et de la générosité. Aninka et Pépicek, orphelins de père d'une famille pauvre, tentent de porter secours à leur mère malade en lui trouvant du lait. Ils s’aperçoivent que sans argent, jamais ils ne pourront se procurer le précieux aliment. Ils rêvent aussi de tous les délices dont ils sont privés !  L’imagination aidant, ils décident de chanter dans les rues de leur quartier pour trouver l'argent qui leur manque. Cependant, ils se voient bientôt menacés et chassés par Brundibar, un terrible musicien affublé d’un ridicule orgue de barbarie qui ne tolère en rien cette  innocente concurrence. Une discrète allusion au dictateur de l'Allemagne nazie.  Trois animaux magiques, Le Chien, le Chat et le Moineau, amis des deux malheureux, font appel aux enfants du voisinage. « Droit et justice nous allons défendre ! » Ils se rassemblent et renversent  le tyran « avide de gloire et d’argent »  grâce à la  puissance de leur chant collectif.

 Au Steinway, à l’accordéon et à la direction d’orchestre, l’excellent Patrick Leterme, entouré par un jeune orchestre raffiné de musiciens adultes très prometteurs. Ils joueront  discrètement dans l’ombre à gauche pendant que le plateau s’éclaire pour accueillir les  protagonistes.  Une petite vingtaine d’enfants entre huit et quinze ans surgit. Ils  sont vêtus pauvrement,  à l’ancienne, façon village. Les filles, la plupart  sagement coiffées en tresses, les garçons …un peu gavroches. Les costumes témoignent d’une grande inventivité, bien que tous déclinés dans  les mêmes  tons feuilles mortes. Des caisses de bois d’antiques déménagements  sont les  seuls accessoires dont ils disposent. Qu’importe ! Ils chantent, jouent, se meuvent sur le grand plateau du Studio 4 avec une aisance surprenante. Ils sont extraordinaires, ces mômes de rêve qui connaissent intégralement leurs partitions et dont la diction est impeccable, élégante et claire. Ils sont reliés entre eux par une étrange connivence, une force secrète qui exclut la moindre distraction. Une telle  simplicité naturelle est belle à regarder et fait plaisir à entendre. Les timbres s’harmonisent à la perfection et leurs chorégraphies ne sont pas en reste, elles sont  réglées au millimètre. Les  changements de scènes sont exécutés avec une  rare précision, apparemment sans la moindre surveillance extérieure. De la graine de professionnels?

 Voilà  donc une heure de spectacle musical très abouti qui cache sans doute un grand  nombre d’heures de répétitions  intensives et dont on ressort captivés et admiratifs, touchés par le message de l’œuvre qu’ils ont si bien comprise et mise en scène avec une telle conviction. Leur hymne final rassure sur la nature humaine  et  exhorte à l’espérance. Et il reste à l’oreille, en plus des chants des enfants ce motif  lumineux et entraînant joué à la flûte et à la clarinette…comme une ode à la vie!

L’opéra pour survivre en temps de guerre

Choeur d'enfants | Patrick Leterme, direction, piano, accordéon | Vincent Goffin, mise en scène | Héloïse Mathieu, costumes | Quentin Debroeyer, violon | Laure Bardet, violon | Sofia Costantinidis, violon | Cyril Simon, violoncelle | Natacha Save, contrebasse | Gilles Bréda, flûte | Andrés Pueyo López, clarinette | Roeland Henkens, trompette | François Couvreur, guitare | Simon Drachman, percussions | Elèna Lavrenov, violon | Aubin Denimal, violoncelle | Claire Ringlet, production 

Vous les retrouverez en tournée en Wallonie, (www.festivaldewallonie.be) pendant tout le festival et  lors d’une dernière à Flagey le 23 novembre 2014.  

http://www.flagey.be/fr/programme/15492/-24-opera-for-kids-brundibar

 

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Légende musicale écite par le compositeur Gabriel Pierné (1863-1937), en 1902, sur le poème du même nom de Marcel Schwob. Charles Malherbe en a résumé l'argument dans les termes suivants "Vers ce temps-là, beaucoup d'enfants, sans chef et sans guide, s'enfuient ardemment de nos villes et cités vers les pays d'outre-mer. Et quand on leur demandait où ils

allaient, ils répondaient: "A Jérusalem, pour quérir la Terre-Sainte!" Ils portaient escarcelles, bourdons et la croix sur l' "esclavine" (manteau de pèlerin). Ils arrivèrent jusqu'à Gênes et montèrent sur sept grandes nefs pour traverser la mer. Et une tempête s'éleva, et deux nefs périrent. Et lorsqu'on interrogea ceux qui revinrent pour connaître la cause de ce départ, ils répondirent: Nous ne savons point!" Le poème de Marcel Schwob est fait de huit récits où les événements sont rapportés d'une manière différente selon que parle un des témoins: moine, mendiant, lépreux, pape, petits pèlerins ou musulmans. Gabriel Pierné en a tiré quatre tableaux:
1) "Le départ". -Dans une ville des Flandres, en 1212, des voix célestes réveillent les enfants et les envoient en Terre Sainte. Ils se rassemblent sur une place publique dans l'obscurité, au grand effroi des parents qui essaient en vain de les retenir. L'armée puérile s'organise et s'équipe dans l' enthousiasme. Même un aveugle, le petit Alain, veut partir: la petite Allys, le guidera. Le compositeur expose dans une fuguette les principaux motifs de cette première partie. Suit un choeur céleste qui
appelle les enfants à la croisade; puis la phrase d'enthousiasme des petits pèlerins réveillés, chantée d'abord par l'aveugle, Alain, reprise par le choeur. Enfin, le thème de Jérusalem, coupé par le motif des parents alarmés, traité en fugue.
2) "La grand route". -Le grand soleil du printemps exalte la confiance mystique des jeunes pèlerins; mais la fatigue alourdit leurs pas. "Allys, je sens ta main qui tremble dans la mienne. N'es-tu pas lasse, mon aimée? Parle-moi, toi, dont le visage doit être beau comme le lys du Seigneur!" Tous chantent, pour tromper leur fatigue, une chanson (qui date en réalité du XVe): "Trois enfants étions -Qui par chemin s'en allons...". Elle fournit un nouveau thème.
3) "La mer". -Gênes, la Méditerranée, apparaissent enfin devant les enfants émerveillés. Ils se rassemblent sur une plage, jouent avec le sable, avec les coquillages, avec les étoiles de mer dont un marin leur dit qu'elles sont tombées du ciel le jour où mourut Jésus. Devant un spectacle qui ravit les jeunes pèlerins, Alain essaie de comprendre la raison de leur joie: "C'est, répond Allys, la grande mer qui chante, et toutes ses vagues blanches roucoulent comme des colombes... Noël!
Jérusalem est au bout de la mer jolie!... Alleluia!". Les sept nefs abordent, et mettent à la voile. Avec le retour du premier thème exposé au début de l'ouvrage, et qui prend ici un caractère passionné, apparaissent deux autres motifs qui, à l'orchestre soulignent les paroles du récitant. Le motif initial, revient pour s'épanouir dans les cris: Noël, et Alleluia.
4) "Le Sauveur dans la tempête". -Dans l'obscurité de la nuit, la tempête s'est levée. Bientôt les manoeuvres des matelots sont impuissantes à maintenir les nefs dans leur route. Les enfants sont terrifiés. Dans le fracas de l'orage, les matelots, renonçant à la lutte, implorent la miséricorde divine pour les petits pèlerins. Le miracle se produit, et c'est Alain qui, de ses yeux éteints, voit ce que les clairvoyants ne peuvent apercevoir: la forme blanche de Jésus lui apparaît au milieu des nuées noires. Elle s'avance vers les nefs; elle va sauver les âmes innocentes, et c'est Alain l'aveugle qui les guidera vers l'éternelle
lumière. Il entonne un cantique qui réconforte ses compagnons: "Alleluia!" Résurrection! o joie des joies, joie éternelle!" Cet épisode est essentiellement descriptif, jusqu'au moment de l'apparition: orage, terreur, avec, à l'orchestre, le "De Profundis". Puis une phrase chantante domine le fracas de la tempête, et fait place à l'Alleluia triomphant.
Présentée au concours de la ville de Paris, "La croisade des enfants" fut couronnée sur le rapport de Samuel Rousseau. Son succès fut vif, et elle fut exécutée, en dépit des difficultés qu'elle présente (un choeur d'une centaine d' enfants qui s'ajoute au choeur mixte, neuf solistes et l'orchestre), plus de deux cents fois tant en France qu'en Europe, en Amérique, en Australie et jusqu'en Afrique du Sud. Cette grande fresque sonore, venant après "L'an mil" (1897), affirmait le don exceptionnel de Gabriel Pierné, capable de traiter les plus vastes sujets, d'ordonner les justes proportions de ces oratorios où il manie, avec une rare aisance, toutes les ressources de la polyphonie vocale et instrumentale. L'accueil chaleureux fait à "La croisade des enfants" le décida à écrire "Les enfants à Bethléem" (1907), puis "Saint François d'Assise" (1912, sur des textes de Gabriel Nigond, et qui ne furent pas moins réussis.

 

La Croisade des enfants, légende musicale, 2e partie (1902)
Interprètes : Paul Paray ; Orchestre National de l'ORTF ; Claude Giroux
Date : 05/06/1972

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www.barry4kids.net

www.barry4kids.net, le site web de mon chien Barry pour les enfants et petits-enfants de l’enfant que nous avons tous été autrefois, vient d’être mis à jour. Vous y trouverez une nouvelle histoire du mois, encore des activités ludiques et, bien sûr, mes livres jeunesse. Barry attend votre visite et vous remercie de passer le mot autour de vous. Une bonne journée. Dulce Rodrigues

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Les flocons dansent en moi



Je m'en vais à l'école
par chemins buissonniers
la neige à mes côtés
murmure sous mes pas

Je m'en vais à l'école
le coeur grave ou léger
les flocons dansent en moi
le chemin est tracé

En file, l'underrière l'autre
nous emboîtons nos pas

Je m'en vais à l'école
unmatin de grand froid


Poème : Pascale Eyben, inspirée par cette photo le 14/04/2010

Photo : Aydin Malkoç

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