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imaginaire (13)

administrateur théâtres

Un Peter Pan rêvé par le théâtre du Parc à Bruxelles

Rêver !  C’est par-dessus les pavés mouillés des rues de Liège au temps de Noël  que se balance  cette magnifique guirlande lumineuse au gré du vent. A Bruxelles, c’est au théâtre du Parc que se concentre le rêve et  un voyage extraordinaire dans le surnaturel.

Pour Maxime, dix ans, c’est la première fois qu’il franchit les portes  royales de la Comédie. Aller au Théâtre, il en rêvait.

Il s’est habillé en jeune collégien anglais pour l’occasion et sa première sortie en solo  avec sa Mamy! Ça, c’est en attendant de visiter Londres.   Il brûle de  rencontrer le vrai Peter Pan, ce héros qui ne voulait pas grandir. Et savoir pourquoi.  Le comédien est bien vivant.  Julien Besure,  prince de l’imaginaire en habit vert, s’emploie à merveille  pour voler, planer, et allumer des étoiles dans les yeux des enfants et de leurs parents.

Maxime  connaît par cœur  le héros de  Walt Disney. Sa grand-mère a feuilleté avec lui le  vrai livre de James Matthew Barrie, Peter Pan and Wendy ( 1911)  question de le  lancer sur les chemins de la fiction  du Neverland : de la maison,  emprunter la deuxième étoile droite  et filer tout droit jusqu'au matin.

 

Ce qu’il a préféré, ce sont les superbes décors et les culbutes, les sauts du héros qui dit tout ce qu’il pense. Ajoutons que c’est Émilie Guillaume, une  incomparable artiste du mouvement, qui règle à nouveau  les fracassants combats et les coups de rapières sonores.  L’île est recouverte de forêt, la  lagune aux sirènes est splendide, le  bateau des pirates impressionnant, la maison souterraine des enfants perdus finement imaginée. On adore les troncs d’arbres aux portes secrètes  qui font office d’ascenseurs,  le camp des indiens, les cabanes de feuilles construite par les enfants perdus eux-mêmes et le  pauvre crocodile qui a avalé  le réveil. La mise en scène est signée  Maggy Jacot et Axel de Booseré.

Comme Maxime s’est délecté en boucle  du DVD du film « Hook ou la revanche du Capitaine Crochet » de Steven Spielberg (1991), cela ne le gêne pas du tout que l’histoire ait pris un tour  différent de la version originale, avec ce virage étonnant dans l’interprétation de Thierry Janssen. Au contraire, Il est fier de sa science et de  déclarer avec satisfaction que « C’est pas la vraie histoire, bien sûr ! ». Ils sont finalement tellement ravis, les enfants qui déclarent tout connaître sur Saint-Nicolas ou Père Noël ! Tellement rassurés aussi que le contes existent pour penser et rêver le monde ! Maxime adore le fait que le soldat ensanglanté puisse s’échapper de l’horreur des tranchées de la première guerre mondiale en culbutant dans le Neverland,  le pays imaginaire qui ne se fane jamais. Et il est totalement heureux que lorsque le jeune  soldat est touché en plein cœur,  et qu’il  « renaît »  dans le Neverland. Totalement crédible non ?

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Bon, la fée Clochette ( Anouchka Vingtier, plus carabosse que la minuscule nymphe Tinker Bell)  «  criait beaucoup et avait des cheveux très blancs ». Si elle était venue chercher majestueusement  par la main le pauvre Tommy qui se mourrait dans les tranchées d’Ypres,  elle allait refaire sa vie pour  devenir la fée Crochette avec le formidable capitaine sauvage!   Pitié pour Peter !  Cet effroyable  capitaine, plus monstrueux que dans l’imaginaire, « plus abominable que dans les films » est personnifié par un  Fantastique Fabian Finkels ! Un rôle explosif  pour triple F ! Les adultes jubilent devant l’ampleur de la  dérision en mode Don Quichotte.  Pour ce comédien aux mille talents, c’est un  super héros, sur mesure. Il est ffflanqué de son inénarrable acolyte, Mouche de son prénom, glorieusement endossé par Thierry Janssen en personne.

12273405656?profile=originalDominique-Hélène Lemaire et Maxime Demoulin 

PETER PAN

11.11.2021 > 11.12.2021

de Thierry Janssen d'après l'oeuvre de J.M Barrie

Nous vous entraînerons pour les fêtes dans l’univers magique et cruel à la fois d’un des personnages les plus célèbres de la littérature anglaise. Vous retrouverez Julien Besure qui fut D’Artagnan mais aussi le chevalier d’Eon. Nous sommes en 1915. Le garçon qui servit de modèle à Peter Pan se bat dans les tranchées en Belgique. Juste avant l’assaut, une femme mystérieuse le ramène au pays des enfants perdus.

 

Avec :
Julien Besure (Peter Pan) - Anouchka Vingtier (La fée Clochette) - Fabian Finkels (Le capitaine Crochet) - Karen De Paduwa (Rabougri ) - Mireille Bailly (Lily la tigresse, Le soldat Smith et Nicky Nigoo le pirate) - Thierry Janssen (Mouche) - Elsa Tarlton (Wendy) - Aurélien Dubreuil-Lachaud (Le soldat Taylor, Cookson le pirate et un indien).

Et les enfants en alternance :
Issaiah Fiszman, Dario Delbushaye (Le soldat Jones, Ed le pirate et un indien) - Andrei Costa, Martin Georges, Stanley Dupic-Janssens, Léon Deckers, Ethan Verheyden, Lilia Moumen, Jannah Tournay, Lily Debroux, Eledwen Janssen (Les enfants perdus et les indiens) - Selma Jones, Babette Verbeek, Laetitia Jous (La sirène et une indienne).



Réalisation Maggy Jacot et Axel De Booseré

Assistanat Julia Kaye

Assistanat scénographie et costumes Fabienne Damiean

Création lumières Gérard Maraite

Création sonore et composition Eric Ronsse

Chorégraphie des combats Emilie Guillaume

Créatrice maquillages et coiffures Florence Jasselette

Peter Panhttps://www.theatreduparc.be/wp-content/uploads/2021/04/face-cover-deff-768x563.jpg 768w" sizes="(max-width: 1024px) 100vw, 1024px" />Julien Besure Photo@ZvonocK
Peter Panhttps://www.theatreduparc.be/wp-content/uploads/2021/04/Mouche-Crochet-768x563.jpg 768w" sizes="(max-width: 1024px) 100vw, 1024px" />Thierry Janssen et Fabian Finkels Photo@ZvonocK
Peter PanAurelien Dubreuil Lachaud, Mireille Bailly, Julien Besure, Elsa Tarlton, Photo@ZvonocK
Peter Panhttps://www.theatreduparc.be/wp-content/uploads/2021/04/Clochette-768x563.jpg 768w" sizes="(max-width: 1024px) 100vw, 1024px" />Anouchka Vingtier Photo@ZvonocK
https://www.theatreduparc.be/wp-content/uploads/2021/04/Karen-De-Paduwa-Andrei-Costa-Lily-Debroux-Julien-Besure-Leon-Deckers-Photo@ZvonocK-768x563.jpg 768w" sizes="(max-width: 800px) 100vw, 800px" />Karen De Paduwa, Andrei Costa, Lily Debroux, Julien Besure, Leon Deckers Photo@ZvonocK
Peter Panhttps://www.theatreduparc.be/wp-content/uploads/2021/04/pirates-768x563.jpg 768w" sizes="(max-width: 1024px) 100vw, 1024px" />Aurélien Dubreil-Lachaud, Mireille Bailly et Dario Delbushaye photo@ZvonocK
Peter Panhttps://www.theatreduparc.be/wp-content/uploads/2021/04/wendy-enfants-peter-768x563.jpg 768w" sizes="(max-width: 1024px) 100vw, 1024px" />Karen De Paduwa, Andrei Costa, Julien Besure, Lily Debroux, Elsa Tarlton, Leon Deckers Photo@ZvonocK
Julien Besure, Fabian Finkels Photo@Zvonock

Peut être une image de texte qui dit ’ANTOINE VITEZ 1930- 1990 Car le théâtre est un champ de forces, très petit, mais oủ se joue toujours toute l'histoire de la société, et qui, malgré son exiguité, sert de modèle à la vie des gens, spectateurs ou pas. Laboratoire des conduites humaines, conservatoire des gestes et des voix, lieu d'expérience pour de nouveaux gestes, de nouvelles façons de dire -comme le rêvait Meyerhold pour que change l'homme ordinaire, qui sait’ 

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administrateur théâtres

SPECTACLES

Spectaculaire Table Ronde

Enfin Bruxelles s’éveille de la torpeur artistique forcée et nous propose un spectacle hors du commun au Parc, jusqu’au 23 octobre ! Goûtons voir …si le spectacle est bon !

Aucune description de photo disponible.

La production inaugurale de la saison 21-22 du Parc met le feu aux planches par son côté épique, haut en mouvements et couleurs.  Thierry Debroux , à l’écriture et la mise en scène,  réveille un monument de notre héritage culturel : celui des romans bretons médiévaux représentant la tradition celtique des chevaliers de la Table Ronde et du roi Arthur. Le tout premier auteur à transcrire par écrit cet imaginaire collectif est le normand Wace de l’île de Jersey qui, dans son « Roman de Brut » (1155) évoquait une table construite sur ordre d’Arthur afin d’y réunir ses meilleurs chevaliers. Elle est un symbole de paix et d’égalité, car il ne peut pas y avoir de préséance autour d’une table ronde. Les bienfaits de la démocratie !    On a adoré en passant le clin d’œil à l’ouvrage de Mathilde, la Reine normande, épouse de Guillaume… qui nous ramène en 1066, à la conquête de L’Angleterre.

Avec ses 20 comédiens sur scène, Thierry Debroux dénoue et renoue les fils mystérieux des histoires qui s’entrelacent tout en y jetant le regard neuf du Candide de Voltaire tellement révolté par la violence. Il en profite pour faire passer le point de vue édifiant de l’invention de cette Table Ronde, et les bienfaits de la quête du Graal par des chevaliers à l’âme mystique irréprochable.  Bref, nous aurons de l’action pure et dure, des héros à la trempe d’acier dont nos ados raffoleront ! Mysticisme païen revisité et merveilleux au rendez-vous, le crescendo de magie (Jack Cooper) est simplement ahurissant, tandis que la patiente mosaïque de l’histoire se complète. Aux lumières : Noé Francq ,  au son :  Loïc Magotteaux et à la vidéo : Allan Beurms.


Certes, Thierry Debroux semble se jouer ironiquement d’une atmosphère de fin de monde, du désespoir de la guerre et des squelettes dans les placards et il se plaît à confronter les croyances et nous faire aimer un Roi Pêcheur aussi impressionnant qu’un personnage d’opéra. Qui de mieux que l’incomparable Thierry Janssen qui endosse d’ailleurs plusieurs rôles succulents…    Doué d’un humour moderne, parfois caricatural, Thierry Debroux   décape parfois la légende de son ivresse romantique de conte de fées. On constate que le langage des armes est omniprésent alors que des octosyllabes sur l’amour chevaleresque viendraient tellement à point !  Et pourtant, des fées de la voix, du costume et du geste il y en a. La distribution féminine éblouissante en témoigne avec   Sarah Dupré, la reine Guenièvre et Laurence d’Amelio, la Fée Morgane accompagné d’une elfe virevoltante : Emilie Guillaume, extraordinaire maître d’armes en collaboration avec Jacques Capelle.

 Merci à l’artiste Jean-François Rossion ! Spectaculaire.  Voilà soudain que le Diable en personne paraît, en tenue de super héros rutilant, séducteur, archange de la mort et des ténèbres. Il est vrai que le mal est en tout, car rien n’échappe aux griffes de la jalousie, de l’orgueil et de la violence. En dépit des valeurs de la Table Ronde et du culte de l’Amour. Les séances de duels et autres joutes sanglantes reviennent à un rythme de métronome. Elles sont si belles que l’on tombe inévitablement dans le piège flamboyant de la précision admirable de leur chorégraphie sur des musiques ensorcelantes.  Le mal est fait, on est pris par un spectacle d’une étoffe fabuleuse. Les décors grandioses, dignes de la gravure du Camelot par Gustave Doré ! Et les costumes ? De véritables œuvres d’art ! Signés Ronald Beurms et Orélie Weber.


La chanson de geste convoque bien sûr les personnages mythiques tels que Perceval au cœur si pur… sous les traits lumineux de Julien Besure, un roi Arthur campé successivement par Jérôme Vilain et par Denis Carpentier avant et après l’épisode d’Excalibur, un étrange Lancelot du lac presque maléfique joué par Cédric Cerbara. Et cetincroyable duo avec une autre fée des planches, l’étonnante Fée Viviane : Karen de Padua qui forme avec Merlin L’enchanteur, joué divinement par Othmane Moumen, un couple totalement explosif qui n’est pas sans rappeler à nos yeux de spectateurs fidèles au Parc, celui d’Hermès et Athéna dans l’Odyssée. Inside joke !   

Ainsi donc, la geste de 2021 ?  Un savant mélange et un millésime exceptionnel où l’imaginaire a tout à dire !  

Peut être une image en noir et blanc

Avec Julien Besure, Laurent Bonnet, Denis Carpentier, Cédric Cerbara, Laurence d’Amelio, Simon Delvaux, Karen De Paduwa, Sarah Dupré, Mattéo Goblet, Émilie Guillaume, Jonas Jans, Thierry Janssen, Sandrine Laroche, Nicolas Mispelaere, Othmane Moumen, Jean-François Rossion, Jérôme Vilain, et les stagiaires : Nahida Khouwayer, Simon Lombard, Mathilda Reim. 
Mise en scène Thierry Debroux
Assistanat Catherine Couchard 
Scénographie Ronald Beurms 
Costumes Ronald Beurms et Orélie Weber
Décor sonore Loïc Magotteaux
Lumières Noé Francq 
Vidéos  Allan Beurms
Maquillages et coiffures Florence Jasselette 
Chorégraphie des combats Jacques Cappelle et Émilie Guillaume

Crédits photos: Photo@ZvonocK

En coproduction avec la Coop asbl et Shelterprod . Avec le soutien de taxshelter .be, ING et du Tax Shelter du Gouvernement fédéral belge . Avec l’aide du Fonds d’acteurs du SPFB

A vos téléphones :  02 505 30 30 

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administrateur théâtres

Spectacle porteur et enchanteur, voici une authentique tour des vents!  La parole est au souffle épique, le récit est souffle, le souffle est la vie… On se laisse inévitablement entraîner, à part sans doute quelques récalcitrants, pourfendeurs de sophismes.  « Le porteur d’histoire » est une invitation chorale à réfléchir dans nos vies, à la part de rêve dont s’emparent tous nos récits. Et comme le texte le souligne, le récit, c’est la vie. Si vous choisissez la vie, vous choisissez le récit. Tout est fiction. Sur un ton plus grave,  « Et en ce monde, celui qui détient l’information, celui qui détient les clés du récit, celui qui sait mieux que les autres raconter une histoire devient le maître.» Cela, on l’avait déjà lu dans 1984 de George Orwell. Et George Orwell, on y est.


Alexis Michalik, le jeune auteur français primé en 2014 pour les  Molières du meilleur auteur francophone vivant et du meilleur metteur en scène de théâtre privé, s’explique : « J’ai choisi cinq acteurs : trois hommes et deux femmes; cinq tabourets, un plateau nu et deux portants chargés de costumes. Les cinq acteurs incarnent un nombre illimité de personnages fictionnels ou historiques. Au fil du récit, ils deviennent moteurs et instruments narratifs.» Quarante-cinq changements de costumes, de personnages, de cadre historique, de pays, de point-de-vue, contribuent à bâtir une tour légendaire d’histoires bondissantes,  où tout est relié. Elle se construit avec adresse sous les yeux émerveillés du spectateur. La pure fiction prend des airs de vérité car l’information est sans cesse croisée, vérifiée, historiée. Tout se tient comme dans une immense tapisserie, ou un vitrail, si vous n’aimez pas  l’image de la  tour.  La damnation de Babel en moins, car même langues et accents s’entrecroisent sans le moindre heurt ! Comme dans le Candide de Voltaire on est cerné par le rythme haletant des récits .

Deux femmes, Alia Ben Mahmoud, et sa fille Jeanne vivent dans un village perdu dans le désert algérien et reçoivent la visite d’un homme qui recherche l’hospitalité. Charmé par la découverte  de leur   incroyable bibliothèque, comme l’aède de l’Iliade et l’Odyssée, le visiteur  commence une histoire qui aiguise  d’heure en heure, leur curiosité. Elles aussi rapportent comment elles se sont  libérées de l’enfermement marital.  Une quinzaine d’années auparavant,  à l’occasion du décès de son père,  le narrateur a découvert dans une tombe abandonnée parmi des livres ensevelis, des carnets écrits entre 1820 et 1830 par une certaine Adélaïde de Saxe de Bourville…. Le jeu de piste est enclenché pour découvrir à travers l’écriture vertigineuse … des trésors d’imagination. S’offre alors  aux spectateurs, médusés à leur tour, une cascade de  perles de chorégraphie littéraire tant  mimée que  parlée.


La mise en scène impeccable par l’auteur lui-même,  transporte l’esprit entre ce village algérien de 2001, un coin perdu des Ardennes françaises,  le rêve canadien,  chez le pape à Avignon en 1348, à Paris, aux côtés d’Alexandre Dumas ou d’Eugène Delacroix, voire de Marie-Antoinette, et auprès de ceux de ceux qui firent de l’Algérie une colonie française récitant «  nos ancêtres les Gaulois » pendant plus de 130 ans… C’est tout un symbole de vie, cette quête du Graal, ce mystérieux calice  d’un arbre qui plonge ses racines dans un  monde matriarcal  aujourd’hui disparu, celui des mystérieuses  Lysistrates.   Le récit, serait-il l’antidote de la guerre ? Choisit-on la coupe ou le sabre ? The word or the sword ?  On rêve. Autre question, l’histoire, n’est-elle pas toujours  contée par les vainqueurs ? Le récit fait mouche, le coche est emballé, l’équipage, dont nous sommes, est en cavale imaginaire, quel que soit le bout par lequel on prenne l’histoire.


Ce tour de force narratif repose sur les épaules de 5 comédiens belges hors pair qui font jaillir l’étincelle du récit avec une adresse de souffleurs de verre.  Le tourbillon romanesque qui raconte les filles d’Adélaïde, est incarné par une sublime Shérine Seyad , un rêve de femme, et la très délicate Julia Le Faou. Il est  exhaussé  par la verve de  Nicolas Buysse le brillant lecteur des sources et professeur d’Histoire canadien, secondé par deux compères tout aussi créatifs et crédibles dans leurs rôles, l’un  en anti héros contemporain, interprété avec réalisme incisif  par Baptiste Blampain et l’autre, indispensable  cinquième larron de la feria, Allan Bertin, dans une valse de rôles jubilatoires dont   la flamboyance d’un Alexandre Dumas grandiose. La cohésion  des comédiens, la finesse de jeu font plaisir à voir, et mettent en évidence le lien qui unit tous les humains. Ces artistes, tour à tour, se prêtent au jeu, ravissent l’imaginaire, exaltent le pouvoir addictif de l’histoire et construisent cette tour des vents chorale dont la beauté apparaît à chaque détour,  gavée de verbe et d’éblouissantes pantomimes.


Dominique-Hélène Lemaire

  • Création
  • 15 au 25 janvier 2019
  • Théâtre Jean Vilar
  • Durée : 1h35

Mise en scène Alexis Michalik
Avec Allan Bertin, Baptiste Blampain, Nicolas Buysse, Julia Le Faou, Shérine Seyad 
Photo © Gregory Navarra Photographe 

Rencontre avec les artistes jeudi 24/01 

Introduction au spectacle vendredi 25/01 à 19h45

    

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administrateur théâtres

Cinq étoiles au firmament! 

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Toutes voiles dehors et d’un train d’enfer, le nouveau spectacle grand public mis en scène par Thierry Debroux enflamme comme une traînée de poudre. Entre fidélité au texte de Robert Louis Stevenson et amplification psychologique voulue et écrite par Thierry Janssen, les décors somptueux  de l’Île au trésor de  Ronald Beurns dévoilent en deux plans, d’abord le profil sombre et macabre de «L'Amiral-Benbow »,  auberge perchée sur une falaise, et son intérieur délabré dont tout fait penser à Daphné Du Maurier. Ensuite, la magie époustouflante de la scénographie et du maître des décors - d’année en année plus surprenante - transforme soudain ce lieu lugubre en lumineux port d’attache de la fameuse Hispanolia prête à embarquer pour  une fabuleuse chasse au trésor sur une île lointaine. Puis c’est carrément catapulté dans le ventre du navire que se retrouve le spectateur, une coupe transversale qui va du ciel à la cale où conspirent les pirates endurcis. Enfin l’île paraît, ensorcelante - oui il y règne de la vraie sorcellerie, parole d’araignée -  et dangereuse, théâtre de pas moins de 17 assassinats, avant le retour sur le bateau rempli d’amers souvenirs. Maintes fois, à la première, le public enthousiasmé, a jugé bon d’interrompre le déroulement de la pièce, juste pour applaudir à tout rompre.

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Julien Besure – nommé dans la catégorie « meilleur espoir » pour son interprétation de D’Artagnan dans Les trois mousquetaires, interprète avec un  talent extraordinaire le jeune Jim Hawkins, héros de l’histoire. Celui-ci a laissé sa mère éplorée derrière lui sans savoir que le chevalier Trelaunay/ Simon Vialle malgré ses belles perruques est un  implacable personnage cupide et violent qui a mis la pauvre mère du jeune homme à la rue en faisant saisir l’auberge. Le docteur Livesey/ Othmane Moumen est peut-être le moins méprisable de la compagnie et le plus humain. Inutile de dire que les costumes sont splendides.

Thierry Janssen en personne se glisse dans la peau du formidable Billy Bones et de Jonathan Joyce, l’un des terrifiants pirates. Et l’innommable Long John Silver jamais repenti, le mécréant manipulateur avide, d’une hypocrisie monumentale se retrouve par la magie de la scène doté de traces d’humanité et de bonhommie parfois non feinte! La personnalité généreuse d’Angelo Bison qui l’incarne empêchait sans doute qu’on l’associe à un personnage totalement cruel et sans scrupules! Ainsi donc, sous des dehors tintamarresques, on ira jusqu’à ne point le honnir.

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C’est ici qu’intervient la créativité des adaptateurs qui décident d’ajouter, pris sans doute par la fièvre des marais, quelques  prolongements de leur cru, inventifs, volubiles et drôles. Ben Gunnn, le marin abandonné habitant solitaire de l’île est remplacé par  cette hallucinante  Mama Brigid  coachée avec brio par Jack Cooper en personne, et  par cet autre personnage féminin, Moustique, dont les morsures féminines retournent le cœur du jeune héros. Une lointaine allusion aux personnages Shakespeariens, mi-masculins, mi-féminins? Une occasion sur mesure pour  accueillir  dans l’olympe de  cette magnifique troupe une toute jeune élève fraîchement sortie du conservatoire, Loriane Klupsch qui a eu ainsi l’honneur et la gloire de se produire pour la première fois sur le prestigieux plateau du théâtre du Parc.

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Cette nouvelle création réunit donc tous les ingrédients du drame chers à Hugo : la chorégraphie flamboyante des combats,  l’apogée de l’horreur et de la terreur, le rire tonitruant, la passion démesurée - ici celle de l’or -, la tragédie, la comédie, la féerie, l'hymne et la farce. C’est tout simplement fa-bu-leux, tant dans le rythme que dans l’expression. Et personne n’oubliera le dernier tableau de l’aventure qui est saisissant de beauté esthétique et ...morale.  

L'ÎLE AU TRESOR
de Thierry JANSSEN, d'après le roman de Robert Louis STEVENSON.

Du jeudi 8 septembre 2016 au dimanche 23 octobre 2016

http://www.theatreduparc.be/Agenda/evenement/57/39.html

Crédit Photo: ZVONOCK

 

 

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administrateur théâtres

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 Passons la parole à  Jasmina DOUIEB, metteur en scène et maitre d’œuvre avec Thierry Janssen de la réappropriation du matériau poétique d'Alice :

« Les mythes ont ceci de particulier qu’ils fascinent et marquent les sens. Ils outrepassent toutes les frontières : culturelles, générationnelles et temporelles. Ils échappent à toutes les réductions, simplifications ou tentatives d’en cerner les contours. Ils partent en fumée sitôt que vous tentez de les saisir. Et pourtant, les histoires qu’ils charrient demeurent fixées dans les esprits, comme des rêves ou des fantasmes. On n’est jamais sûrs de ce qu’ils signifient et pourtant on reste irrémédiablement hypnotisés. Les Aventures d’Alice c’est bien plus qu’un livre pour enfants, c’est un mille-feuilles qui touche au mythe. C’est une mer d’histoires aux multiples entrées. »

 

Ces quelques mots sont très révélateurs de la place laissée à l’Imaginaire dans ce magnifique spectacle esthétiquement et théâtralement parfait. La quête du bonheur et le plaisir vertigineux de la découverte d’Alice s’opposent  à un monde absurde et chaotique où se côtoie une galerie de personnages burlesques et énigmatiques qui ont peuplé nos rêveries enfantines. Le lapin, Le chapelier fou, la chenille et son narguilé, le non-anniversaire, la partie de croquet, la reine de cœur "Qu'on lui coupe la tête!"... se retrouvent ressuscités!

 

12273060255?profile=originalLe texte est mis en abime par le biais du livre que relit Alice devenue grande et venue au chevet de son créateur qui est sur le point de passer de l’autre côté du miroir.  Pour nous c’est l’occasion aussi de revisiter notre monde imaginaire d’enfant et d’y  emmener même notre progéniture, à qui nous offrirons le  miroir théâtral pour pénétrer le mystère hypnotique du conte fantastique. Le lendemain de la première, c’étaient de sages élèves, menés par de joyeux  professeurs qui occupaient les derniers rangs de la salle ! Rires et réactions enthousiastes fusaient pour l’émotion créée par  une mise en scène fourmillant d’astuces! C’ est un  réel défi que de pouvoir jouer avec les perspectives spatiales et faire grandir et rapetisser Alice sur le plateau d’un théâtre, non ?  

Rien n’est imposé, tout est suggéré. Tout est proposition et invitation au rêve et voyage. Le cadre magique, la beauté épurée des tableaux, des décors et des costumes soulignent la dimension poétique d’un conte qui passionne par ses innombrables interprétations possibles.

Esthétiquement, la mise en scène suscite l’admiration. L’incroyable galerie de personnages loufoques défile avec une logique millimétrée…On finirait par y croire et s’y croire! Non seulement l’espace est tordu grâce au champignon magique, mais le temps, notre pire ennemi,  est explosé.  Il est tour à tour figé, avancé, reculé, ridiculisé pour notre plus grand bonheur! Le temps perdrait il son sens ? «  Le non-sens est plus qu’un jeu chez Carroll ; il détruit le bon sens « en tant que sens unique ». La petite Alice est en état de devenir permanent. Ses transformations de taille et donc d’âge - puisque, par ce biais, elle grandit -, brouillent son identité qui devient infinie. Elle est, dans son corps, à la fois hier et demain ; elle est toutes les possibilités d’elle-même réunies dans un même espace temps. Dans cette esthétique du renversement, les contours d’Alice s’effacent. Elle se cogne aux murs d’un monde désespérément trop grand ou trop petit pour elle. Un monde auquel elle ne parvient pas à appartenir. Jamais la bonne taille, jamais la bonne attitude. »

 Les métamorphoses se suivent et s’enchaînent grâce au moteur principal : le rire omniprésent. Qu’il soit dérision, humour grinçant, ou haut comique de situation, chaque spectateur y trouve sa part de connivence avec les comédiens. Et les enfants apprennent, sur les pas de la jeune Alice au caractère bien trempé, à douter de toutes les apparences, à dégonfler les impostures et à détester la dictature! Avec six comédiens seulement, tous magiques,  eux aussi! Michel CARCAN (Lewis Caroll), Lara HUBINONT(le Chat) , Thierry JANSSEN (la Reine) , Sophie LINSMAUX(dans le rôle d'Alice), Françoise ORIANE(Le Bombyx), Clément THIRION(le Roi). Jubilatoire!

Mise en scène : Jasmina DOUIEB - Assistanat : Alexandre DROUET. 

Scénographie, costumes, masques, marionnettes : Anne GUILLERAY et Geneviève PERIAT.

Lumières : Philippe CATALANO - Musique : Daphné D’HEUR.

Maquillages et coiffures : Véronique Lacroix.

Photos: Isabelle DE BEIR

http://www.theatreduparc.be/index.php?mact=Agenda,cntnt01,DetailEvent,0&cntnt01id_event=18&cntnt01returnid=62

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Festival Musiq 3 2014: « Reed Quintet Calefax »

12273027681?profile=originalAmazing « Reed Quintet Calefax » Qualified!

Dès quatre ans, les enfants ont adoré le concert mimé du « Reed Quintet Calefax », un ensemble Hollandais qui parcourt le monde, présenté  le samedi matin  du Festival Musiq 3 2014.  Un joyeux téléscopage du public et des artistes s’est produit tout de suite après leur fabuleux spectacle en bord de scène,  pour saisir au plus vite  le CD* à 10 euros qui avait capté des vestiges musicaux  de leur immense magie scénique.

En effet la mise en scène est tout de suite évocatrice. Le Studio 4 a été  transformé en usine à musique lestée de 5 souffleurs de son et d’imaginaire en blouses grises. Les consciencieux ouvriers  siffloteurs fabriquent des instruments insolites : jumelles, périscopes ou télescopes? Le chef de la « Music Factory » reçoit un pneumatique (évidemment) et décrit la fabrication du dernier gadget en la mimant à ses acolytes installés à la chaîne de montage. Bang-bangs  et percussions musicales au passage, leur travail parfaitement coordonné est  déjà une vraie partition musicale. Comme il se doit, lorsque la sirène de midi se déclenche, tout s’arrête pour le déjeuner tartines. Ensuite ? « Music while you work » sans doute  mais les disputes mesquines éclatent.  Diversion : chacun se met à souffler dans les  tubes… pour rire et soudainement, tout s’adoucit. Place à l’harmonie, le miracle de la musique opère.  Et on voit bientôt  sur scène la naissance, minute par minute, de véritables  instruments de musique. Les habits d’ouvriers sont jetés prestement. Voilà les complices transfigurés par la musique qui se muent en un genre nouveau : le Quintette de bois.  Pour le coup d’œil, les  cinq  artistes  accomplis sont même déguisés en notes musicales ! La magie des métamorphoses, un régal pour les enfants. Mais une querelle pour le pouvoir intervient… Après tout, ce ne sont que des hommes quand même, pas des anges ! D’un commun accord, on vire celui qui  voulait jouer à l’important. En musique, pas de dictature, on fait les choses ensemble! Non ?  Comme  la construction de cette tour de Babel musicale… entendez : un instrument démesuré et ahurissant dont la sonorité est surréaliste et pour lequel on devrait chausser des échasses !

Les enfants gloussent de plaisir. Ils ont recueilli en passant plein de bijoux musicaux à accrocher à  leurs jeunes oreilles. Du Bach, du Mozart, du Debussy, du Rameau… L’ensemble « Reed Quintet Calefax » fait feu de tout bois. Ils sont d’une telle inventivité et distillent un humour si pétillant que l’on sent flotter une tension joyeuse dans toute la salle. Ils transforment les enchevêtrements complexes des mains sur clavier en bulles transparentes de souffles savoureux.  Les enfants sont émerveillés par les jongleries musicales. Etonnés qu’ils comprennent autant de choses de l’histoire  contée sans la moindre parole.  Musiques et rires  jaillissent  dans le studio 4 et on garde un souvenir ébloui de toute cette musique brillamment menée et mimée, jouée avec tant de  souplesse, dans des tubes totalement farceurs. Qui peut dire après une séance d’une telle créativité  que la musique classique est  vieux jeu? Calefax-05.jpg?width=351Olivier Boekhoorn est au haubois, Ivar Berix à la clarinette, Raaf Hekkema aux saxos, Jelte Althuis à la clarinette basse, et Alban Wesly au basson. Quod erat demonstrandum!

  • * 1. To work! /Mozart: Allegro, KV 375, 2. Giving instructions, 3. Tube blowing/ Beethoven: Romance, 4. Giving more instructions, 5. Blowing down telescopes/ Byrd: Agnus Dei, 6. Building the instruments/ Wesly: Assemble,7. The concert outfits are revealed/Hindemith: Interludium, 8. Jelte has a mind of his own Jelte/Debussy: Jimbo’s lullaby, 9. Undressing Jelte/Prokofiev: Feroce, 10. Snatching the lead / Prokofiev: Ridicolosamente, 11. The giant clarinet/ Bach/Gounod: Ave Maria, 12. The photo shoot/Shostakovich: Fugue 5 from Fugue, op.87, 13. Raaf wants to be in the picture/Hindemith: Fugue 9, 14. Raaf excluded/Scarlatti: Sonata in f minor, 15. Raaf is serenading/Debussy: Syrinx, 16. The fight/ Bach: Goldberg variations, variation 1, 17. Teenie weenie saxophone /Mozart/Althuis: Altijd is kortjak, 18. Sorry /Rameau: Gavotte from Les Boréades, 19. Raaf is re-invited:Bach: Goldberg Variations, variation 19, 20. Rejoining the music /Bach: Goldberg Variations, variation 4, 21. All together/Mozart: Allegro, KV 375, 22. The CD burner/Ter Doest: Mars

http://www.flagey.be/en/calendar/2014/06/28

http://www.festivaldewallonie.be/2014/fr/Bruxelles/programme/8_-_For_Kids___Music_Factory/594/

http://www.bach-cantatas.com/Bio/Calefax.htm

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administrateur théâtres

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                     "Les géants de la montagne", texte de Pirandello

                                      "The stuff dreams are made of"

 

Préparez-vous  au  lâcher-prise car l'histoire n'en est pas vraiment une et on pénètre avec ce spectacle poétique  dans le monde de l’occulte et de la folie. Cartésiens, abstenez-vous !  Mais au bout de la construction Pirandelesque inachevée, on aura compris l'essentiel. Le credo de Pirandello  proclame  qu'une société sans les Arts deviendrait une chose monstrueuse, dirigée par des géants gloutons et dévoreurs. Pirandello affirme la puissance de l'imaginaire qui anime l'homme et le définit. Sans l'imaginaire, le rêve, l'homme trahit sa nature profonde  et devient un géant grotesque.  

Ilse, comtesse et comédienne, est dans un trouble profond. Sa troupe a été huée, le public a rejeté "La Fable du fils changé", le texte du poète. Le poète s'est suicidé car elle a rejeté son amour pour poursuivre son art de comédienne. Les comédiens décimés parcourent les routes et arrivent sur le flanc de la montagne où ils sont recueillis dans la Villa par le magicien Cotrone entouré d’êtres fantasmagoriques surprenants. Celui-ci déploie devant leurs yeux interdits, les merveilles de son monde magique où l'imagination crée tout. De toutes parts fusent des bribes d'explications à propos du rêve, de la poésie, des cauchemars, de l'esprit versus la matérialité du monde réel.                                                                                             

  
Ilse pour sa part,  tient à représenter en public La Fable du fils changé en hommage au poète disparu ou presque, car le revoilà, fruit de l’imagination, tenant sa corde à la main ! La preuve, non ? Il suffit d'imaginer.  Ils donneront la représentation lors d'une noce, chez les Géants invisibles. Cette pièce  est pathétique ressemble à un authentique cauchemar et se termine par la mise à mort de la Poésie. En ce, entendez : tous les Arts. Puisque vous en supprimez un, et les autres s’évanouissent également  étant tous faits de l’étoffe des rêves. Supprimez le rêve et vous tombez dans la brutalité.

Dans une sorte de transe inoubliable dictée par la peur, Ilse (une éblouissante Hélène Theunissen) voit les dernières paroles de son plaidoyer déchirant pour la survie de la Poésie, tranchées par le  couperet infernal du sombre rideau de fer qui sépare le théâtre de la vie. Le monde d'Edgar Poe.


Mais qui sont ces géants? Générateurs de peur, ils n'apparaissent jamais dans la pièce mais sont une menace perpétuelle. Ils représentent toutes nos dérives mortifères, les nôtres et celles de l'histoire de l'humanité.  Ils représentent notre monde  du matérialisme pur et dur,  le monde du « vrai », du fonctionnel, de l’utile et de la grande mécanique. Ce réel palpable et surtout monnayable à l’envi,   sera  omniprésent dans « Le meilleur des mondes »  de Huxley où  seront proscrits les Arts et la Religion. Et si ces géants n'étaient que les ombres du mythe de la caverne? Et si le Magicien et ses acolytes étaient vrais eux? Habillés de couleurs et de lumière? Et si devant nous, nous avions une troupe de comédiens tous plus fabuleux les uns que les autres qui donnent corps à leur rêves et leurs émotions ? Sous la baguette mystérieuse du Magicien, le maître d'œuvre, le créateur, l'Artiste. Un être frêle et menu, débordant de faconde.

 C'est Jaoued Deggouj, l'artiste qui joue ce rôle de soixantenaire ou plus, à la manière d'un jeune premier. Souple et plein d'entrain il dégage face à la tragique comtesse (Helène Theunissen)  une énergie extraordinaire. Tous deux et leurs compagnons font de ce spectacle pas toujours très accessible, une prestation théâtrale baroque et étonnante de brio!  La mise en scène de Danièle Scahaise oscille entre l'onirique, le burlesque, le maléfique et l'angélisme. Les comédiens de l'affiche de rêve de Théâtre en liberté jouent haut et sans filets, émergeant de  trappes et disparaissant tout à coup  par des portes dérobées dans le miroir noir de l'histoire. L'émotion est grande devant la  fragile  et généreuse résistance de la troupe  complice et son immense investissement théâtral. On entend le pas lourd  de l'ombre des géants à travers lequel  s'égrène le texte, avec ses zones d'ombre et ses éclairs de lucidité folle, qui nous préviennent contre  la montée du géantisme !

Mise en scène : Daniel Scahaise Avec Maxime Anselin, Barbara Borguet, Toni D’Antonio, Isabelle De Beir, Gauthier de Fauconval, Jaoued Deggouj, Daniel Dejean, Dolorès Delahaut, Karen De Paduwa, Christophe Destexhe, Bernard Gahide, Stéphane Ledune, Julie Lenain, Bernard Marbaix, Laure Renaud Goud, Sylvie Perederejew,  Hélène Theunissen

Du 6 février 2014 au 15 mars 2014 au Théâtre de la place des Martyrs

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administrateur théâtres

Du 19 septembre au 20 octobre 2013, au théâtre du Parc

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La plongée dans nos nuits par  Dominique Serron et Vincent Zabus : « Enfin, après 1001 nuits, la transformation complète de l’homme le révèle, aimant et pleinement pacifié. »

 

La réalité ? On a pendu la crémaillère chez Laurent (éditeur, la quarantaine) et Laure, qui ont emménagé dans un appartement improvisé dans une ancienne librairie  désaffectée, autre réalité. Peut-être celle de L’ombre du Vent … A cet événement, ils ont choisi le thème de la fête : les contes de mille et une nuits… Hasard ? Nécessité ? La réalité appelle-t-elle l’imaginaire ou est-ce le contraire qui se passe?  Une dispute Shakespearienne a surgi au sein du couple, « the green-eyed monster » plante ses crocs au fond du cœur de l’homme ! Laurent est jaloux ! Il a besoin de sa dose de valériane pur pouvoir dormir mais il a évidemment  perdu la clé de l’endroit où elle est rangée.

 

12272938870?profile=original Nouvelle réalité: c’est  Monsieur  Ibrahim, (l’épicier de la rue Bleue, vous vous souvenez ?) qui débarque et lui présente des cornes de gazelle pour le consoler: «  Mangez ! Et lisez !!! Laissez‐vous envahir l’esprit… » Début du voyage initiatique façon Lewis Caroll. Ces gâteaux magiques, une fois croqués, deviennent les gâteaux aux amandes dégustées par Shazaman et Shariyâr, deux sultans d’un autre âge et d’un autre espace, affolés par « la trahison féminine ».  Entretemps - si l’on peut dire -  l’art de la suggestion, les costumes, les voiles qui voilent et dévoilent,  la danse, les éclairages subtils ont réveillé l’imaginaire du lecteur. L’Orient est là.  Le spectateur, lui, se sent happé dans  la  galaxie théâtrale : c’en est fait de lui, il n’est plus spectateur. Il est  acteur aux côtés de mille et un personnages et a libéré son propre imaginaire.

 

12272939064?profile=originalL’esprit de Laurent se peuple des personnages des contes que lui racontait sa mère. Tout un programme ! L’imaginaire est à la fois évasion et prison, comment s’en sortir ? La sève de l’histoire est la fresque des peurs et des angoisses humaines. Nous sommes dans le théâtre de l’invisible. Voilà les deux sœurs, Shéhérazade (une Antigone orientale  admirablement jouée par France BASTOEN) et sa sœur Dounia… même intelligence, même complicité, même humanité, même soif de justice, hors la  fin funeste d’Antigone. Shéhérazade brave l’autorité paternelle (un Patrick BRÜLL flamboyant). Elle veut arrêter le massacre. Elle a le plan que l’on connait. Elle va métamorphoser le cruel Shariyâr.  Ou Laurent, qui sait ? Ou le spectateur? 

 

12272939859?profile=originalL’histoire a été co-écrite par Dominique SERRON et Vincent ZABUS. Une écriture fluide, généreuse, pétillante d’humour et fourmillant de références. Elle puise sa source dans une très belle humanité et  elle émerveille. Pas étonnant que surgissent alors  tous ces personnages fabuleux et si vivants à la fois, au sein d’imaginaires si bien conjugués ! Les failles de Laurent  sont les chemins qu’il faut  emprunter résolument pour accéder aux questions essentielles. Tous finissent  par se sentir transformés : écrivains, comédiens, spectateurs. Le grand Sigmund a lui aussi traversé la trame de  l’écriture.  La psychanalyse des contes de fées de Bruno Bettelheim agit en sourdine.   Et le miracle de la réconciliation finit par advenir après des tribulations fantastiques qui mélangent hardiment Laurent, son frère, son père, son patron et sa femme adorée et les personnages de contes.

 

12272940081?profile=originalComme dans l’Oiseau bleu de Maeterlinck, il y a une fée mystérieuse qui guide Laurent dans ses pérégrinations et ses  épreuves.  Le nombre trois est mythique.  Laurent en est conscient et  joue le livre dont il est le héros! Il vogue avec une  présence et une aisance extraordinaires d’un personnage à l’autre. Son regard, ses gestes, ses répliques ne cessent d’interroger passionnément. Malgré ses quarante ans, il a gardé   toute la fraîcheur d’une âme enfantine. Vous vous souvenez du jeune Guy Béart ? C’est un peu lui… Mais de qui parle-t-on ?  Mais du comédien, bien sûr, Laurent CAPELLUTO ! Une personnalité très  attachante et impétueuse. Et Laure, innocente, féminine et moderne en diable, qui est-elle ? Qui est le miroir de l’autre ? Laure ou la délicieuse Laure VOGLAIRE, comédienne ? « Qui suis-je ? » est la question récurrente.  

 

12272940660?profile=originalUne  pièce  incontestablement novatrice et  passionnante. La mise en scène est éblouissante. Les décors poétiques s’effacent, se fondent, s’élèvent, volent presque! Tout y est : depuis les 40 voleurs jusqu’au tapis volant en passant par d’autres contes moins connus.  Musiques envoûtantes (Jean-Luc FAFCHAMPS, assisté d’Aldo PLATTEAU), lumières et costumes féeriques. Beauté scénique à chaque tableau que l’on doit se retenir  d’applaudir.  La troupe de l’Infini Théâtre est merveilleuse, jeune, audacieuse, créative à l’infini. Ils n’ont  certes pas volé leur titre : « the sky is the limit ! »

Mise en scène : Dominique SERRON.

Scénographe: Ronald BEURMS.

Costumes: Renata GORKA.

Lumières: Nicolas OLIVIER.

Création Musicale: Jean-Luc FAFCHAMPS.

Assistant : Valentin DEMARCIN.

Assistante: Florence GUILLAUME.

Assistant stagiaire: Antoine COGNIAUX.

12272941455?profile=originalAvec:
Laurent CAPELLUTO (Laurent (le mari de Laure), le portefaix, le prince endormi)
Laure VOGLAIRE (L'épouse de Lui, la première pucelle, la femme enterrée vivante)
France BASTOEN (Shéhérazade, la deuxième pucelle, la mère de l'adolescent)
Vincent HUERTAS (Le frère de Laurent, le sultan Shazaman, Masrour...)
Jasmina DOUIEB (Jasmina (l’amoureuse du frère), Douniazade (sœur de Shéhérazade)...)
Patrick BRÜLL (Le père de Laure, le Vizir (père de Shéhérazade), Robert l’Ifrite...)
Othmane MOUMEN (Monsieur Ibrahim (l’épicier), les trois Qalandars, la vieille Sacamal...)
Vincent ZABUS (Jean-Jacques (le patron de Laurent), le sultan Shariyâr, Djafar le vizir déguisé)

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Photos:  Isabelle De Beir

En savoir plus: http://www.theatreduparc.be/spectacle/spectacle_2013_2014_001

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administrateur théâtres

                                  Le mystère Sherlock Holmes de Thierry Janssen

 

 

                     12272891498?profile=original L’imagination au pouvoir, le pouvoir de l’imagination. Il semblerait que Thierry Janssen, comédien dans la pièce, ait tout le loisir de devenir un véritable Holmésien depuis qu’il nous a livré son  pastiche apocryphe du vénéré Sherlock Holmes écrit spécialement pour la circonstance.  Il  a  en effet accepté d’offrir au théâtre du Parc  une nouvelle production spectaculaire dans sa programmation 2012-2013, aussi  réussie que le «Tour du monde en 80 jours » de l’année précédente. Ici, non seulement l’ingénierie  fantastique des décors fascine le spectateur, mais un texte bardé d’humour et de parodies savoureuses vous tient en haleine, malgré quelques passages un peu enchevêtrés. Voici Sherlock Holmes à la recherche du temps perdu. Le voici bientôt comme un enfant lâché dans une forêt magique, Petit Poucet (!) à la recherche de ses racines, vaillant combattant de la monstrueuse figure paternelle, nostalgique absolu de l’amour maternel. Ainsi en décidait la très sévère éducation anglaise d’antan.

                   « Te crois-tu assez courageux pour vaincre tes propres démons? » demande Violet, la mère de Sherlock Holmes. Toute la question est là.            

                    12272892896?profile=originalEntendez: drogues hallucinogènes aidant, nous assistons à une enquête mi-psychanalytique, mi-policière à propos de l’enfance du héros immortel. Voici un univers palpitant et symbolique - Maeterlinck notre prix Nobel de la littérature doit se retourner de jalousie dans sa tombe – fait d'atmosphères envoûtantes. Une île maudite prise dans les brumes, sise sur la Bouche des Enfers, bientôt cernée par les glaces à laquelle on accède à l’aide d’un passeur encapuchonné d’un sinistre manteau qui fait froid dans le dos lorsqu’il tend la main pour recueillir son obole. Le château macabre d’où fusent les incantations étranges de rituels sataniques ouvre ses grilles sur des scènes d’Alice au pays des Merveilles avec le Chapelier fou qui s’amuse à servir le thé. Les mets sont empoisonnés. Le gâteau aux carottes est la  madeleine de Proust. Des passages secrets mènent droit aux Enfers débordants de flammes dévorantes. Un violon ensorcelé ou des salves de révolver aident à la concentration de l’illustre enquêteur.

                   12272893068?profile=original Le crime, le sang, la vengeance, la jalousie mortelle : tout est fait pour terroriser et pour plaire à un public friand de mystérieux et de macabre. Les surprises de la machinerie du décor déferlent dans un rythme infernal, « à en avoir la chair de poulpe » selon le mot de l’inspecteur Lestrade, qui se gorge de lapsus drôlatiques. Mr. Lewis Carroll est l'ex-professeur de littérature du jeune Richard Blackmore, le jeune comte infortuné qui n’a jamais grandi suite à un violent traumatisme. La comtesse Margaret Blackmore, sa mère, épouse du défunt Arthur, cache  un passé inavouable. Poignards et squelettes se poursuivent, les cadavres disparaissent. Le fantôme du père de Holmes erre sur la lande...  Oswald, le majordome rondouillard flanqué de son Cerbère de toutou se retrouve sans tête. Surgissent des animaux chimériques faits de poil, plume, corne et écailles.... et même des allusions au Docteur Jekyll et Mr. Hide.

                      Le théâtre ainsi conçu s’empare voracement  de votre imaginaire, que vous le vouliez ou non. Les jeunes et très jeunes adorent. Les moins jeunes se disent que l’accumulation de procédés a un côté satirique très désopilant.12272892683?profile=original La scandaleuse Irène Adler se transforme en médium lascive et intéressée et Lestrade de  Scotland Yard n’en a pas fini de jalouser l’intelligence du grand Sherlock Holmes qui possède cette mémoire étonnante et cette logique tellement prompte  et … intuitive. Mais Sherlock Holmes doit soudain affronter le déferlement de ses émotions. « Tous ces souvenirs m'empêchent d'y voir clair. Je ne sais plus qui je suis. » Le voilà enfin humain! Grande innovation!

                     On adore Watson, son agilité de cabri, sa bienveillante patience et son amitié indéfectible, car Sherlock Holmes est plutôt rugueux malgré ses apparences de Dandy : « Seule la logique vous sauve de l’ennui». On peut presque comprendre l’irritation chronique devant tant de suffisance, de Lestrade l’enquêteur  méthodiquement jaloux de Sherlock Holmes et dépourvu d’imagination. … Elémentaire, mon cher Watson !

                      L’aventure de la création de ce spectacle a dû être une  véritable épopée pour l’équipe théâtrale au complet  où l’imaginaire de chaque participant a pu s’ébattre en toute liberté sous les conseils judicieux de l’illustre  metteuse en scène Jasmina Douieb. Cela se sent dans la production qui fourmille de splendides costumes, de  surprises bouillonnantes, de références irrévérencieuses, de clins d’œil et d’humour. La musique de Peer Gynt suggère le cadre d’une légende où le fils quitte sa mère pour aller à l’aventure, les coups de tonnerre et les éclairs sont de la partie ainsi que les musiques d’épouvante, car tous les éléments participent à ce pandémonium savamment orchestré par … le Diable  lui-même.  Un feu d’artifice théâtral fracassant QUI FAIT EXPLOSER L'IMAGINAIRE.

Du 18 avril au 18 mai 2013

http://www.theatreduparc.be/

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la possibilité d'une île (suite)

 Je continue de façon nécessairement frénétique mon voyage imaginaire sur l'île de Öland. Je tente de redéfinir la limite ténue entre terre et mer, eau et sable, argile et coquillage,  carcasse d'épave et rochers égarés.

le-continent.jpg

 Ici aussi, c'est le geste qui décide de la forme, ici aussi que la grisaille se mélange aux ocres rosés.

Rien d'autre aujourd'hui, je crains l'ajout systématique de la carcasse d'épave si esthétique en 1er plan..

reflets-plage.jpg 

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phrases

Le livre de Johan Theorin fait son travail sur mon imaginaire.. La série s'installe dans ma tête. 

 "l'Echo des morts" en français  est un thriller qui se déroule intégralement sur l'Île de Öland en mer Baltique. 

Je continue d'y pécher les phrases fortes afin de nourrir mon imaginaire. 

Les études se succèdent, petits formats de 40x30  issues de ce type de phrases décrivant l'atmosphère des lieux.

"Katrine était arrivée sur l'îlot. Elle descendit au bord de l'eau, embrassant la côte du regard. Au nord , on voyait que des plages désertes et des bosquets, au sud des prairies avec, au loin, quelques petits cabanons de pêcheurs."

Etude pour mon expo sur l'île de Öland

40x30 acry sur papier gegout adagp© 2011

Grisaille-sur-Oland.jpg

 Peindre l'atmosphère lourde des lieux, atmosphère pesante empreinte déjà des les premières pages des drames à venir. Sans tomber, du moins je l'espère dans l'aspect narratif.

Juste retenir ce qui échappe au regard.

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Au bout de la nuit


Au bout de la nuit

 

Sur la lune timide et blême danse un voile.

Mes yeux rougis et fatigués par les sanglots

Ne s’ouvrent déjà plus aux éclats des étoiles.

Je vacille comme la flamme d’un falot

Qu’un vent de tempête giflerait sans pitié.

Quelque part, au bout de la nuit, un cri s’élève.

Est-ce une bête agonisante ou un nouveau-né ?

Peut-être n’est-ce que moi au milieu de mon rêve !


Plus rien n’est réel, ni les formes, ni leurs ombres.

Ta silhouette floue envahit ma vision.

Mes morts marchent à tes côtés et en grand nombre.

Leurs mains froides et maigres cherchent ma raison.

A nouveau, au loin, résonne ce cri d’effroi.

Des réverbères aux rayons ocre s’alignent

Au milieu de nulle part pour un chemin de croix

Dont je suis l’unique fidèle qui se signe.

Au devant du cortège, tes doux cheveux d’or

Volent au vent glacial. Ta voix soudain m’appelle.

Le voile de brume descend, je ne vois pas ton corps.

Ce cri terrifiant encore une fois m’ensorcelle.

Un tambour, je ne sais où, scande cette marche.

Sont-ce les aiguilles de l’horloge ou bien mon cœur ?

Soudain, tout se tait et la lune bleue se cache.

Tu n’es pas là ! Je suis seule avec ma douleur.


Sur la lune timide et blême danse un voile;

Du ciel impuissant se sont enfuies les étoiles.

Tout devient réel. Ce n’était donc pas un rêve,

Cette vision funeste où je marche sans trêve.

Mes yeux las sont ouverts malgré les sanglots.

Je vacille et me laisse envahir par leurs flots.

Le vent a suspendu son souffle dans la nuit.

Sans toi, je suis perdue ; sans toi, l'agonie.

 

Arwen Gernak -  2006

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histoire de pont

Deux nouvelles versions de "pont passerelle" J'entre un peu plus chaque jour dans cette thématique si différente de mes sujets habituels.

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pont 1er octpont 1er oct

Voir la version d'hier totalement ou presque retravaillée.

Ici voici la version d'hier soir qui m'aura plu le temps d'une traversée nocturne

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