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plaisir (12)

administrateur théâtres

Histoire de plumes et de déjeuner sur l'herbe

 

Où? Quand? ...Comment, un nouveau « Déjeuner sur l’herbe » ?Cela manquait à mon tableau de chasse… Après plus de 900 billets culturels pour le Réseau Arts et Lettres

...dont un gastronomique,  à propos d’un  délicieux petit restaurant vietnamien aujourd'hui disparu, à deux pas d’une célèbre Galerie d’art

...où veilla pendant des années un galant homme de lettres, qui, manquant d’espace, finit par établir son quartier général, loin de la mythique rue Lesbroussart :  A L’Espace Art Gallery  rue de Laeken, 1000 Bruxelles, nouveau lieu de rencontres dirigé par  l’aimable Jerry Delfosse.

Et voici que, la semaine dernière dans ce  poétique quartier des étangs d'Ixelles,

mais en plein milieu de chaotiques ravalements de trottoirs,

de monceaux de nouveaux pavés dans la mare,

à une encablure d’un parking souterrain qui affiche régulièrement « complet sauf aux abonnés » et « fermé » dès que tombe la neige ou la pluie...

A un saut de puce, vous dis-je, du parvis d’une sainte église de la Croix,

au confluent du paquebot Flagey où viennent de voguer en février  les somptueux Piano Days - on vous en a soufflé mot -

voici, pour les lecteurs qui n’ont pas perdu patience, un billet à plumes.

Ne vous en déplaise, un billet de derrière les fagots, à propos d’un événement propre à briser les ailes d’anges de tous les puritains et puritaines  qui s'offusquent du plaisir.

Le spectacle se nomme le " Sassy "   du  nom d’un cabaret qui n’a pas froid aux yeux, ni au cœur ni aux corps. 

       Chut! Il se déroule au théâtre de al Clarencière! 428675019_10228169089226172_2545816023300005545_n.jpg?stp=cp6_dst-jpg&_nc_cat=110&ccb=1-7&_nc_sid=5f2048&_nc_ohc=vgLlD0enCAcAX-uThTS&_nc_ht=scontent.fbru2-1.fna&oh=00_AfAZKClAbZrjhVUIDMjZwYHZqVmLvS-5JLaVTPL8NqrFrQ&oe=65F4780D&profile=RESIZE_400x

 

 Elles sont cinq complices fabuleuses, qui content la vie avec le corps, et murmurent les temps qui courent. Dès l’entrée de jeu,

voilà trois Grâces à peine vêtues de déshabillés de soie et portant des maquillages à faire frémir Cléopâtre de jalousie.

C’est elles qui donneront le  ‘ la’  à un spectacle plein de surprises. Chacune évoluant dans ce premier numéro,  sur une chaise

pure et dure. Envoyez la musique. Un petit  avant-goût éloquent avant que la présentatrice, œuvrant avec charme comme

 master of ceremonies,  ne prévienne l’assistance du bien-fondé de la poésie et de l’érotisme ou, vice versa. Personne ne quitte

les lieux, subjugué.

 Un envoûtement préparé avec soin?  Oui,  l’humour bien placé vous guette à chaque tournant de cette vertigineuse odyssée

intime. C’est léger et profond à la fois, comme la légèreté de l’être, c’est tantôt, volcanique,  battant d’érotisme, tantôt parfumé

d’onirisme, tantôt convaincant de vérité, nue, bien sûr. Pour la jeune génération, c’est bruyant à souhait pour cacher les

vulnérabilités. C’est tourneboulant, savamment proposé, intelligemment articulé. Aussi, le public s’affole et siffle de ravissement

tout au  long  de l’exercice de style.  Raymond Queneau où es-tu?  De fait, on se retrouve sans voix devant l’audace, le fond la

forme la puissance et l’énergie gymnaste des demoiselles. Pardon, on a sorti ce terme de la langue française... Elles manient

 aussi, avec brio, la parodie d'une humanité en proie au cynisme le plus effrayant,  et si tragique.

 

Courrez-y, l’an prochain, on vous le conseille, cela se passe chaque année au théâtre littéraire de la Clarencière, 20 rue du Réverbère… Pardon, du Belvédère. À Ixelles. What else? Garanti sans vannes graveleuses.

Bons baisers de la rédaction. 

 

Dominique-Hélène Lemaire, Deashelle pour Arts et Lettres

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administrateur théâtres

SPECTACLES

« Beau-Papa » de François Dumortier

Du 15 févr. 2023 – au 26 févr. 2023

Succulente Première mondiale à la Comédie Royale Claude Volter dans une mise en scène fulgurante. Écrite par François DUMORTIER, la pièce « Beau-Papa » est une comédie de mœurs bruxelloise rafraîchissante qui détrône avec verve  et belle impertinence le règne de l’argent et le mythe de la réussite sociale. Un délice pour ceux qui ont le cœur à rire…ou à pleurer. Beau-Papa, Belle-Maman, des vocables euphémiques pour conjurer l’intrusion! Sans doute, un spectacle plein d’avenir.

On est à Bruxelles, avec l’accent de RTL. Le jeune Simon (Alexis Goslain) travaille surtout la nuit. Il est illustrateur d’albums jeunesse au pays de la BD. Personnage principal: une Libellule qui s’appelle Hercule. Drôle de nom pour un insecte aussi léger et gracieux! Aucune crainte du ridicule. C’est la création qui compte, n’est-ce pas? 

Il vit avec sa compagne Margot (Laure Chartier) dans un appartement exigu où ils accueillent régulièrement un alter ego, Jeff, qui a largué toute velléité d’embourgeoisement en devenant chômeur par prédilection, pressé de se déboulonner des obligation liées au monde du travail, jetant aux orties avec une désinvolture incroyable la quête du profit pour celle des cool délices de l’amitié  et de la vie Bohême. On n’est pas loin du boulevard Montgom’ tout de même…avec l’étincelant  Jean-François Brauer.

Alors que Simon doit terminer son quatrième projet, Margot lui annonce que René, son paternel qui vit en France, est sur le point de débarquer en visite chez eux dans le Norrrrd! Le beau-père, avec ses airs de Bernard Blier,  est interprété avec brio par un fabuleux Joël  Riguelle. Il a toujours été très critique vis-à-vis de la relation sans le sous de sa fille. Aussi, pour l paix des ménages, ‘inventive Margot – un prénom à la Georges Brassens -, a déjà préparé le terrain, elle a fait le lit d’un énorme mensonge qui devrait permettre aux chatouilleux père et beau-fils de se rapprocher enfin. 

En résulte toute une gastronomie de boulevard pleine de vivacité qui n’a rien à envier aux modèles du genre.  Le Vaudeville moderne tout à fait hilarant monte comme des œufs en neige. Tous les codes y sont, en version 21e siècle. Les tranches de vie s’embrouillent… les méprises et les quiproquos fleurissent. Le langage est vif, les inventions les plus abracadabrantes jouent à cache-cache avec la cruauté du réel. On assiste à des sommets d’ invraisemblance, sous des dehors, ma foi, fort plausibles. C’est d’ailleurs tout l’art. Le rire, attisé en continu par chacun des personnages si attachants fait … qu’on se délecte devant l’ incessant chassé croisé des squatteurs. 

Alors, le  fleuve de mensonges débite à toute allure. Dans un rythme endiablé, ça défile, ça déroule, et ça vous enroule  dans des cascades de rire. Que de plaisir et au tournant, des coups d’œil moqueurs sur la vie d’artiste, la vie rangée des voitures,  le mythe du fonctionnaire ou  plutôt, celui du banquier ou du grand patron en vacances aux Maldives. Les discussions vont donc bon train dans l’appart modeste et banal du jeune couple sans enfant. ILs auront dû accueillir, non seulement ledit  Beau-Papa   – mais aussi sa délirante jeune et sauvage nana toute blonde, avèèè un délicieux acceng du Midi. C’est la coach sportive du monsieur, …. Tiens donc! Rôle endossé par l’exquise Bénédicte Philippon. 

Dominique-Hélène Lemaire, Deashelle pour Arts et Lettres

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administrateur théâtres

SPECTACLES

Des gens de l’Art au théâtre du Parc pour jouer Pinocchio


Comédien auteur, metteur en scène, Thierry Janssen  nous  livre  au théâtre du Parc une adaptation originale du conte moralisateur italien bien connu  de  Carlo Collodi (1883).  Dans ce spectacle savoureux et  grisant, tant pour les adultes que pour les enfants,  l’auteur  déploie habilement  un  fantastique  arsenal théâtral fait de textes subversifs et drôles, pimentés d’une dose bien rafraîchissante d’italien. Un arsenal fait d’espaces bien construits, de corps  brûlants  de dynamisme, de  sons  et lumières qui n’ont rien à envier au cinéma. La brillante mise en scène ne manque pas d’humour et  est signée Maggy Jacot et Axel de Booseré. Les enfants adorent ! Les comédiens Aurélien Dubreuil-Lachaud et Mireille Bailly se partagent astucieusement  les rôles de Lino, le chat, Arlequin et Colombine, le renard et Vanda. L’ambiance est celle de la Commedia dell’arte, les enfants jubilent.


Julien Besure, Fabian Finkels Photo Aude Vanlathem

Lorsque le tissu est à l’endroit,  on croit voir ce que l’on attend, à savoir  la reconstitution subtile et resserrée  des tribulations du jeune pantin de bois  à travers  l’évocation de ses multiples métamorphoses dans un univers de magie et de rêve. Puisque c'est là  que  se trame de fil en aiguille  un  parcours complexe vers la découverte de son humanité, ciselée avec ferveur par l’amour de  Gepetto,  son génial créateur.

Mais, première surprise, le Pinocchio que l’on a devant les yeux est d’emblée  un vif  jeune homme, en chair et en os sous les traits du  pétillant Julien Besure,   en comédien tête d'affiche d’une tournée théâtrale  du spectacle « Le avventure di Pinocchio ». Place au mystère du théâtre dans le théâtre. Les enfants sont éblouis.   Et dès l’entrée de jeu, l'extraordinaire vedette du théâtre du Parc,  Fabian Finkels, dans le rôle du directeur  de la troupe prévient :  l’histoire  sera extraordinaire : vraie ou pas, c’est aux spectateurs d’en décider. Vrai ou faux ?  Il promet de ne jamais mentir, de parler vrai. Mais, qu’est-ce que parler vrai ?  Doit-on le croire ?  Faut-il croire les deux gredins escrocs et séducteurs  en carricatures de renard et de chat ? Doit-on croire la pauvresse Fée Dora dont la blessure est une morsure de chien pour avoir volé un pain? Comment fait-elle pour devenir une vraie féé bleue ? Peut-on en tomber amoureux ?


Mireille Bailly, Aurélien Dubreuil-Lachaud, Karen De Paduwa, Fabian Finkels, Julien Besure, Thierry Janssen, Elsa Tarlton Photo Aude Vanlathem

C’est alors qu’ à l’envers du tissu, on  découvre une toute autre histoire. Eternelle ou anecdotique? Certes, misérable et merveilleuse. Emouvante, donc.  Celle d’une résistante communiste indigente (Elsa Tartlon)  poursuivie par les forces de l’ordre.  Celle  de Sofia – le nom est bien choisi – joué par  une éblouissante Karen de Padoua.  La régisseuse codirectrice est  rebelle aux bruits de bottes qui déferle sur l’Italie. A l’occasion, elle  se montre même à cheval sur  la question de l’orthographe,  question de  préserver la complexité de la langue, partant, celle de la pensée. Pressent-elle que Joseph Goebbels, quelques années plus tard,  dira  « Nous voulons convaincre les gens de nos idées, nous voulons réduire le vocabulaire de telle façon qu’ils ne puissent plus exprimer que nos idées » ? Elle est  bouillante et prête à la révolte  et bataille avec le direttore  en refusant d’aller se produire devant un public de fachistes en marche sur Rome et  rassemblés  à Santa Marinella.    Puisqu’en effet,  tout se passe il y a cent ans, en octobre 1922,  alors que  fermente la grogne  des Italiens après  un  traité de Versailles qui les a  bernés, alors que sévissent la faim et la misère dans les villages toscans, une réalité sociologique qui n’épargne ni les ouvriers ni les paysans. Peut-être même que cela se passe  autour du  31 octobre… ce jour de 1922 où un certain Benito Mussolini  s’approprie la présidence  du Conseil du Royaume d’Italie.

Très prosaïquement, toute la question pour la troupe de forains n’est-elle pas de trouver de l’argent coûte que coûte,  simplement  pour ne pas mourir de faim? Alors, aller jouer devant les troupes du Duce…c’est un moindre mal !  Avanti ! tranche le direttore.

En  filigrane, on voit aussi apparaitre un autre thème.  Celui d’une société de loisirs et de consommation souvent abêtissante,  où l’on fuit l’effort et les contraintes pour de vains plaisirs. …  ce qui arrange bien sûr les profiteurs et les  dictateurs de tout poil.  Le très crédule Pinocchio n’est-il pas  prêt à enterrer son argent dans un champ pour s’enrichir   heureux de  se vanter de ses vaines prouesses? Et puis, Qui est-il ? Est-il capable de se changer et de devenir autre chose que ce qu’il est, un vulgaire morceau de bois? Que reste-t-il des souvenirs du brave Gepetto qui semble avoir perdu la mémoire ? Il est  interprété avec chaleur par Thierry Janssen, lui-même.  Dire qu’au plus profonde de la misère, il  échange son manteau pour un livre d’école destiné à son fils!  Et ce fils, doit il se soumettre aux règles de l’ordre établi ou y a-t-il  quelque place pour la liberté de devenir soi?   On est au cœur de la fonction du théâtre : se poser des questions, chercher le sens de la vie, douter, alimenter la réflexion.  Et tant pis pour le criquet moralisateur ! Pardon, c’est un grillon!

Avec ces gens de l’Art, on est à cent lieues du Walt Disney bienpensant de 1940.


Julien Besure, Aurélien Dubreuil-Lachaud, Mireille Bailly. Photo Aude Vanlathem

Dominique-Hélène Lemaire, Deashelle pour Arts et Lettres


Au Théâtre Royal du Parc | Rue de la Loi, 3 – 1000 Bruxelles Du 18/03/2023 au 08/04/2023

billetterie@theatreduparc.be - 02/505.30.30



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ADMINISTRATEUR GENERAL

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Pour une question de clarté visuelle je vous propose une nouvelle newsletter plus compacte qui présente mes différentes activités…

 

Espace Art Gallery a le plaisir de vous présenter son prochain vernissage du 05 janvier 2023 pour son exposition collective ! Les artistes présents pour cet événement sont : Monica Marguet-Schaeffer (Ch) peintures, Eliane Allaert (Fr) peintures à l’huile, Sygrid Lindstrom (Fr) sculptures sur pierre, Micka FreemanFastywexoz 008 (Be) techniques mixtes. Ainsi que le collectif international via la galerie d’art et organisatrice d’événements AmArtgallery Brussel Art – Curator & events. La styliste Théodora (Gr) sacs à main fait main (pièces uniques). Et la styliste d’ameublement Jeanne Julien art (Fr) sièges fait main (pièces uniques).

 

Vernissage le jeudi 05 janvier de 18h 30 à 21h 30.

Finissage les 28 & 29 janvier de 11h 30 à 18h 30.

 

Lien vers l’annonce visuelle de l’exposition sur mon site Internet :

https://www.espaceartgallery.eu/espace-art-gallery-vous-presente-son-prochain-vernissage-du-05-01-2023-et-son-agenda-culturel/

Lien vers l’annonce de mes réalisations, projets et dates clefs :

https://www.espaceartgallery.eu/realisations-projets-et-dates-clefs-de-la-galerie/

Pour visionner les 155 vidéos d’artistes sur YouTube :

https://www.youtube.com/@espaceartgallery4966  +/- 48.000 vues…

 

https://www.facebook.com/www.espaceartgallery.eu

https://www.instagram.com/espace.art.gallery/

 

Bien cordialement,

Jerry Delfosse

Galeriste

*

Fondateur et propriétaire de l’Espace Art Gallery,

Les Éditions d’Art EAG & EAG Studio’s

Co-fondateur et propriétaire du réseau Arts et Lettres 2.0

Administrateur général

*

Rue de Laeken, 83 à B 1000 Bruxelles - Belgium

GSM: 00.32.497. 577.120

eag.gallery@gmail.com

https://www.espaceartgallery.eu/

https://artsrtlettres.ning.com/

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administrateur théâtres

SPECTACLES

« Le noir te va si bien », une mortelle randonnée

                                                                                                  …entre empoisonnements, chutes de falaise, coups de feu, explosions à la dynamite, lustres fatidiques, arsenic, strychnine, champignons innocents,  roulette russe, et la liste n’est pas complète. «  Risky Marriage » écrite par Saul O’Hara en 1959, est une comédie policière d’origine britannique. Elle fut créée en  France par Jean Marsan, le 7 novembre 1972 au Théâtre Antoine à Paris, avec dans les rôles titres Maria Pacôme, Jean Le Poulain et Lucie Dolène.  Le succès fut tellement énorme qu’elle fut diffusée  à 3 reprises dans la célèbre émission de télévision « Au théâtre ce soir », à l’époque, à  l’ORTF. Vibrent encore sans doute pour certains, tant d’années après, les  annonces réjouies du générique :  « C’était…. dans une adaptation et production de: ….Pierre Sabbagh , créateur de décor: ….Roger Harth, costumes de: ….Donald Cardwell! »  Un crescendo de bonheur doux à l’oreille.

Qui tuera l’autre en premier ? That’s the question !

Cette pièce  fracassante  pourfend  tous les coureurs de dot, les assoiffés d’héritages, les chercheurs d’or matrimonial, les chacals de pierres tombales, les abonnés au crime lucratif. John est soupçonné d’avoir tué ses six femmes. Lucy est suspectée d’avoir éliminé ses cinq maris. Un commissaire de Scotland Yard, joué par l’exquis Bernard d’Oultremont,  veut piéger les deux criminels jusque-là restés impunis  en provoquant leur rencontre dans un manoir qu’il a mis sous haute surveillance, et où il pourra enfin prendre l’un  des deux sur le fait. Pour l’autre, ce sera sans doute  trop tard ! « Elle a les yeux … révolver ! »   


 Deux domestiques très complices, aident  l’inspecteur dans sa tâche de détective, quitte à s’enfermer, pour mieux espionner,  dans une horloge ou une vielle cuirasse moyenâgeuse. Ah ! les châteaux  écossais, leurs passages secrets, et leurs merveilleux fantômes ! Tout y est au théâtre de la Comédie Claude Volter : le five o’clock tea, le brandy et la pièce montée en sponge cake !  Bravo aussi  pour les choix musicaux :  depuis  l’authentique bagpipe, cornemuse ou biniou,  jusqu’à la valse des chevaliers de Tchaïkovski dans Roméo et Juliette. Et puis cet inénarrable uniforme militaire écossais que porte le faux laird, Michel de WARZÉE ! C’est tout  le plaisir du boulevard  qui revient en trombe sur la scène du théâtre de la Comédie Claude Volter qui fête  royalement ses cinquante ans cette année-ci.



 Dans un rythme  déchaîné, Stéphanie MORIAU et Michel de WARZÉE  jouent  pendant près de deux heures  leur incroyable  parade fatale. L’amour y trouvera-t-il enfin son compte ? A force, le cynisme imprègne les autres personnages et la comédie de mœurs fait flèche de tout bois pour mettre en pâture devant le public  toutes ces   faiblesses humaines  telles que l’amour  effréné de l’argent, l’appât du gain, l’égoïsme,  la vanité, la cupidité,  l’envie..  Et que dire du moteur principal:  la froideur du crime et du meurtre  prémédités.

Il est donc fort bien  ficelé, ce bijou de théâtre de boulevard au point de friser le  surréalisme…  Les sept comédiens chevronnés  s’éclatent vraiment  sous la charmante direction  de la dame en fourreau noir,  épaules et jambes  nues : Stéphanie MORIAU.  Avec  Michel de WARZÉE, Amélie SAYE, Laurent RENARD, Bernard d’OULTREMONT, Hélène PHILIPPE, Simon WILLAME et Morgane GÉRÔME. La distribution est impeccable et on leur souhaite de faire salle comble… Pour leur bonheur, ils n’ont pas plus de 200 places !

…  Et au fait, ne serait-il  pas temps  que la Mort,  tant chantée par  Georges Brassens ( il aurait eu 100 ans ce 21 octobre 2021) et que notre société  contemporaine met tant de soin à exiler, réapparaisse, exposée, vilipendée et moquée, pour ses côté les plus absurdes et les  plus perfides ?   Afin que  l’on cesse de la nier, qu’elle  cesse de nous angoisser en  secret,  et même, aller jusqu’à paralyser tout notre système de société.  Formons le vœux que, le grand apanage de l’Homme, le rire salvateur généré par  la Comédie,   puisse   nous sauver de sa hantise.

Dominique-Hélène Lemaire, pour Arts et Lettres

« Le Noir te va si bien » Jean MARSAN d’après Saül O’HARA

Distribution

Avec Michel de WARZÉE, Stéphanie MORIAU, Amélie SAYE, Laurent RENARD, Bernard d’OULTREMONT, Hélène PHILIPPE, Simon WILLAME et Morgane GÉRÔME.

Mise en scène : Stéphanie MORIAU – Décor : Francesco DELEO – Création lumière : Bruno SMIT

Du 8 au 31 décembre 2021

Comédie Claude Volter
Avenue des Frères Legrain, 98 1150 Woluwe-Saint-Pierre

http://www.comedievolter.be
secretariat@comedievolter.be
+32 2 762 09 63

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administrateur théâtres

SPECTACLES

Carabistouilles, c’est du belge!

Le spectateur a beau savoir qu’il y a un truc, voire «des trucs», il ne peut s’empêcher de se laisser prendre par l’illusion et d’y croire…. C’est cela la magie! Celle  de l’homme aux mille talents. Un homme-orchestre  en vif argent, aussi surprenant qu’insaisissable. Un artiste qui défie votre sens des réalités.   

Cette fois, c’est à la Comédie Claude Volter que vous avez rendez-vous avec la magie. En live. Mais pas que.  Il y a du rêve en paillettes, au clair de lune.  Et un magicien entre surprises et traditions. Des émois poétiques que l’on attendait pas. Des battements de cœur inattendus.  Archi sérieux, entre prof sympa et jeune chef scout moqueur de monde, c’est tout lui : Jack Cooper. Pareil à lui-même et  sans cesse réinventé.

Il nous offre  une vaste plage de plaisir pendant deux heures… Et malgré notre regard critique rationnel et indélébile, il nous souffle, il nous flambe, il nous éblouit, il nous bluffe, il ressuscite en nous  cette âme d’enfant, …si profondément enfouie que l’on aurait pu la croire disparue. Et la jeune classe qui vibre dans la salle, si présente malgré l’heure tardive, hurle de bonheur, se précipite sur le plateau, tâte anneaux chinois, cordes, sièges innocents, vitres anti chocs, et autres caissons qui n’ont rien à voir avec ceux de la salle de gymnastique. C’est le bonheur !

Tout est mystère et mystification. Le prestidigitateur vous précède d’une longueur…  et vous entortille comme habile bonimenteur ! Se laisser faire… pour se laisser être !  Vous êtes pris par la folie de la scène, des lumières, des bandes son, des corps des artistes qui se donnent sans compter, avec chaque fois… un peu de leur âme. Le théâtre est magie. Et lumière du monde. Tous les artistes vous le disent, et un monde sans théâtre est pure désolation.

J’ai pas fini… il y a son associée, Jolijn ANTONISSEN, une fausse néophyte, une dame qui semble sortir d’un chapiteau de cirque,  fière d’elle-même, avec l’accent du grand Jacques, la volupté du Nord, la connivence avec le public et qui lui donne la réplique. Elle aussi elle partage  le bonheur de créer la surprise et d’émerveiller le monde. Que ferais je sans toi…? Il faut être deux, ou plus, ou tous ensemble réunis, artistes et public pour la plus belle des conspirations humaines…celle de la Magie! 

Dominique-Hélène Lemaire pour le réseau Arts et Lettres

PROLONGATIONS ! Comédie Royale Claude Volter : www.comedievolter.be

Peut être une image de plein air et texte qui dit ’La plus belle des magies c'est quand une personne réussit à vous faire sourire sans être présente. présente...simplement ement par la pensée. Alex ex Boçat’

du 19 janvier au 13 février

CARABISTOUILLES

Jack COOPER

Depuis plus de 15 ans, Jack nous éblouit de ses artifices et entourloupes. De manière caustique il présente les mystères de la magie en mélangeant grandes illusions, mentalisme, magie comique et interactive, ombres chinoises et autres enchantements.

Après le succès d’”Illusions” en 2016 à la Comédie Claude Volter, Jack revient nous ensorceler.

Un spectacle familial… où l’incroyable est possible !

Avec Jack COOPER et Jolijn ANTONISSEN

Création sonore : Laurent BEUMIER

Régie Son et Lumière : Yves HAUWAERT

Regard extérieur : Simon PACO

Régie Plateau et direction technique : Bruno SMIT

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administrateur théâtres

Evadez-vous! Au théâtre de la Valette (Ittre)

SPECTACLES

« TOUT CE QUE VOUS VOULEZ » de Mathieu Delaporte & Alexandre de la Patellière


REPRÉSENTATIONS DU 2 AU 31 DÉCEMBRE 2021,

MERCREDI 8 DÉCEMBRE À 20H : SOIRÉE BORD DE SCÈNE,    JEUDI 23 DÉCEMBRE SOIRÉE CST FREE,        RELÂCHE LES 24 ET 25 DÉCEMBRE,          VENDREDI 31 DÉCEMBRE  À 16H ET À 20H30  : PRIX UNIQUE 35€/PERS 

As you like it ! Une pièce drôle, ébouriffante,  contemporaine, mais libre de l’étau de la pandémie. On y respire des réparties savoureuses, on se laisse entrainer de bonne grâce  par  deux comédiens à l’humour  subtil, Catherine Conet et Nicolas Dubois ,véhiculant un message sur  la soif de succès, la recherche du bonheur,  la vanité de nos gestes quotidiens,  les moteurs de nos choix,  la vérité de nos envies,  notre liberté, nos inspirations… En plus, ils sont beaux et agréables  à regarder ces amoureux de la scène,  choisissez le premier rang !

Lucie,  grisée par le  succès, n’arrive  tout d’un coup plus à écrire. Le jour où elle semble avoir  trouvé le bonheur, elle a perdu l’inspiration. Ainsi le veut parfois  le destin contrariant.  Les chants les plus beaux ne sont-ils pas souvent  ceux du malheur ? Assurément,  une idée romantique.  Ou celle des adolescents dans l’âme, sûrement !  Si seulement quelqu’un pouvait rendre Lucie quelque peu malheureuse… A n’en pas douter, l’incursion dans sa vie d’un voisin étrange nommé Thomas,  va changer la partie. Qui croire des trois personnages incarnés part seulement deux artistes?   Au fil du texte, le spectateur va être entraîné dans une course poursuite  palpitante d’identités. Qui est qui ?  Le mari ? l’amant ? La bonne âme de Sichuan ? Des tonnes de peps et de suspense, dans cette comédie irrésistible signée par les auteurs du Prénom et mise en scène par Fabrice Gardin. Leur excellente connivence artistique  met en scène des rapports  hommes-femme rocambolesques. Séduction, attraction, rejet, mensonge, mise en scène, saines colères tout y passe : Comme cela fait du bien !  Dans un souffle de la vraie vie retrouvée. Esprit es-tu là?

Enfin une pièce spirituelle qui suscite le rire en cascades dans une mise en scène alerte, sans le moindre temps mort.  A part,  vu l’exiguïté du  plateau, les ombres projetées de la dame qui change de tenue vestimentaire pour égrener le temps qui passe. Le théâtre de la Valette nous a offert pour décembre,   le  théâtre rafraîchissant que l’on attendait !

Dominique-Hélène Lemaire

  Avec Catherine Conet et Nicolas Dubois

Mise en scène : Fabrice Gardin

Scénographie : Léa Gardin

Créations Lumières :  Simon Benita

Décor : Hubert Thibaut

RÉSERVATIONS

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administrateur théâtres

SPECTACLES

Sortez, sortez, il en restera toujours quelque chose!

Le tour du monde en 80 éclats de rire … au Fou Rire

Ambiance feutrée, accueil chal… heureux. Ce  Giggle théâtre, le Fou Rire… à Ixelles,  est un sacré projet ! Quelle découverte, ce petit lieu qui n’en n’est pas un. Car  il est finalement très spacieux et jouit d’une très bonne acoustique, ce qui ne gâte  rien. Il est doté d’une belle scène avec son grand rideau rouge, mais sans les trois coups  de début de spectacle.  Il faut dire qu’il y a longtemps que cet usage s’est perdu ! Le public se trouve dans une salle en contrebas où sont disposés d’agréables fauteuils cramoisis – aux excellent dossiers.   Ils sont sertis, par groupes de deux ou trois, entre des petites tables basses portant la magie des bougies. Visiblement une manière à la page de respecter  le protocole de distanciation.  Libre à vous d’y déposer une boisson, évitez tout de même le bruit du paquet de chips ! Et puis, presqu’en balcon, il y a face à la scène,  un autre morceau de salle – celle par où on arrive, avec le bar et où dialoguent d’heureux spectateurs autour de tables familiales. On y a même vu une poussette avec un gamin endormi ! Et ce soir-là, comble de plaisir, on entendait un prélude musical sous forme de Beatles pour commencer le voyage à Londres. A Magic Tour! La mise en scène de l’adaptation du « Tour du monde en 80 jours » est signée Janick Daniels. Presque un nom de whisky. (Pardon, je sors!)

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Un grand classique de Jules Vernes. Il est retravaillé à la sauce parodique  bien épicée et intelligente, gouailleuse sur  l’envers du décor. Et qu’est-ce qu’on s’amuse ! Comme aux chansonniers…  Ah ! les plaisirs oubliés du rire ensemble, des éclats de réparties spirituelles. Un vrai théâtre de Guignol trône devant le rideau principal… Une mise en abime, dit-on pour faire savant ! Et 35 personnages défilent et piquent notre curiosité. « Restons curieux », cette pub radiophonique de la RTBF mise aux oubliettes depuis des lustres, n’est-elle pas pleine de sagesse ?  

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Ce tour du monde en 80 éclats de rire a en définitive  tout  pour plaire :  cinq comédiens talentueux, ardents, aux voix bien posées, au jeu sûr, sans surcharge, et à la diction agréable et qui croient en leur métier, malgré la sinistrose ambiante. Car tout se joue dans la voix, et le corps. Sans masque. Grand Guignol oblige : pas la moindre tasse de thé , horloge, ou derby à l’horizon. Pas la moindre meuble pour figurer l’époque… Juste les talents d’artiste. Et le mouvement :  à pied, à cheval, en voiture, en paquebot, en train…  L’imagination n’a aucune peine à voyager. Elle se gorge d’anachronismes délirants, de chapelets de bons mots et de calembours savoureux. Les costumes ? Elaborés dans la même veine humoristique. L les tableaux se succèdent à un rythme vertigineux, c’est que l’essence du spectacle est une course contre la montre ! Mais plus que le défi du pari insensé en 1852, ce sont les personnages qui passionnent: ils déroulent leur rôle comme une nouvelle Commedia dell’arte, version belge. La palme revient  d’ailleurs à la jeune et délicieuse comédienne belge qui interprète le  rôle volatile de Passepartout, quelques soient ses mille et un surnoms. Elle porte en elle  la malice d’un feu follet, le sourire charmant et les yeux brillants de la liberté. Il faut le faire, pour  un simple domestique non ? Celui de l’auguste  Monsieur Phileas Fog. Les temps changent… que voulez-vous!

Dominique-Hélène Lemaire pour le Réseau Arts et Lettres 

Une pièce de : Sébastien Azzopardi et Sacha Danino Mise en scène :Janick Daniels, Costumes: Mathieu Pinte Production Niveau 5 asbl Avec: Elsa Erroyaux, Stéphanie Coerten, Joël Riguelle, Philippe Peters et Florent Minotti

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 Le Fou Rire, théâtre de proximité

Adresse : Av. des Grenadiers 48, 1050 Ixelles Téléphone : 0483 59 92 29


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administrateur théâtres

Les mystères de la diplomatie

LE CHEVALIER D’ÉON

Du jeudi 25 avril 2019 au samedi 25 mai 2019 au théâtre du Parc à Bruxelles

Il ou elle ? Avec «  Le Chevalier d’Eon » Thierry Debroux revisite l’une des énigmes les plus bizarres et les plus controversées du XVIIIème siècle. Charles-Geneviève-Louis-Auguste-André-Thimothée d’Éon de Beaumont, dit le Chevalier d’Éon fut successivement docteur en droit, avocat au Parlement de Paris, secrétaire de l’ambassade de France à Saint-Pétersbourg, capitaine des Dragons, agent secret, chevalier de Saint Louis et ministre plénipotentiaire à Londres. En même temps, il fut considéré comme l’une des plus belles femmes du XVIIIème siècle… Homme ou femme, celui qui fut l’une des plus fines lames de son temps a préservé l’ambiguïté jusqu’à son dernier souffle. Revisitant avec jubilation la comédie de cape et d’épée, Thierry Debroux nous entraîne dans la France et la Russie du XVIIIème siècle ». Saison 2005-2006 au théâtre le Méridien, théâtre d’émotions, hélas disparu depuis 2012.

Revoici  notre chevalier, au Parc, en James Bond dégenré,  affublé de jupons lors de ses missions d’espionnage, sous le nom de Lia de Beaumont. A la manière d’un phénix et dirigé avec virtuosité, par Daphné D’heur il reprend du métier, et quel métier! Celui de nous ravir et de nous promener à travers l’Europe du XVIIIe, Anne Guilleray, préposée à la création des costumes, faisant  merveille. Les hauts maquillages sont signés Urteza Da Fonseca. Et le chevalier ? Quel est son vrai nom à la ville? Julien Besure. Tout juste trente ans et l’an dernier, Octave dans les fourberies de Scapin, sur les mêmes planches. Jim Hamwkins dans l’Île au trésor, en 2016. A part le surf, le ski et le snowboard, il est passé maître en escrime, sous la conduite de son  fracassant maître d’armes…Jacques Capelle.  Mais aussi bretteur vocal sidérant et attrape-coeurs  aussi volatile qu’Arsène Lupin. 

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Son histoire  campe une période de guerre mondiale très noire,  pudiquement dénommée de guerre de sept ans (1756-1763) se déroulant simultanément sur plusieurs continents.  Elle opposait deux blocs franchement ennemis, tous deux  en route pour la conquête du monde : l’Angleterre et son empire colonial alliée à  Frédéric II de  Prusse contre la France et l’Autriche, leurs alliés et empires coloniaux.  A qui la Russie tendrait-elle la main? L’empire britannique sort vainqueur, régnant sur toutes les mers du monde,  la Prusse s’affirme au sein de l’espace germanique. La France perd définitivement la bataille de la culture française, versus la culture anglo-saxonne.  Le texte met en relief les machinations politiques, les questions d’intérêt, la place congrue du cœur dans la sphère politique.

– La légende raconte que, déguisé en femme lors d’un bal, Le chevalier d’Eon  aurait subjugué Louis XV. Recruté dans les services secrets du roi, il est envoyé comme espion à la cour de Russie. La mission qui lui est confiée est délicate puisqu’il il doit gagner la confiance de la tsarine Elisabeth afin de conclure un traité d’alliance pour rétablir les relations diplomatiques entre la France et la Russie, ce qu’il réussit avec brio sous les traits de Lia de Beaumont. 


Côté hommes,  Daphné D’Heur ne manque pas de comédiens d’excellence. Les voilà tous rassemblés. avec un Maroine Amini superlatif dans le rôle de Lubin, le fidèle valet vif argent du chevalier qui mêne grand train, une histoire d’amour ancillaire avec sa Nanette (Laurie Degand) , époustouflante de vivacité et de répartie tant vocale que physique. Sir Douglass, en tenue écossaise,  qui représente la perfide Albion, cache admirablement son jeu … ou pas, C’est Anthony Molina-Diaz, une autre grande pointure des planches du Parc.  Didier Colfs se partage avec autant de bonheur entre le très envieux Duc de Nivernais et Le Prince russe Narychkine. L’autre vilain, c’est le Chancelier Bestouchev (Nicolas Janssens), un concentré d’arrivisme et de manipulation, flanqué de notre Fabian Finkels, campant des vice-chancelier Voronstov et Ministre Lebel presque Felliniens. Habiles jeux de masques et d’éventails meurtriers, les chassés-croisés se succèdent dans un rythme échevelé, à la manière du vaudeville haut de gamme, Georges Lini es-tu là ? Les scènes comiques et jubilatoires sont au rendez-vous.  Le plateau tournant  trilobé explose les  portes qui claquent, et le décor très frugal se  contente d’à peine quelques médaillons évocateurs. Tout est dans l’énergie bondissante des  acrobaties amoureuses et politiques.


Côté femmes, des perles rares. Une comtesse de Rochefort exquise, une grande dame, intelligente de cœur et d’esprit, notre préférée? Elle incarne à la fois le badinage de Marivaux et la sagesse de la vie qui sait savoure ce qui lui est donné, et rit de bon cœur du reste, tout en délicatesse. « C’est le genre de femme qui ne passe pas inaperçue en public. Longiligne, port altier, chevelure noir jais encadrant un visage au teint d’albâtre, aux traits fins et réguliers, d’où se détachent deux immenses yeux incandescents. » écrivait à son propos Philip Tirard, en 2005.  Ajoutons, des pommettes fabuleuses à faire craquer les amants… Toute jeune, elle a parcouru la planète avec des parents d’origine italienne, les Abruzzes.  Remarquée par sa prof de français à Hong Kong,  elle s’inscrit  par amour du théâtre au Conservatoire de Mons au retour en Europe. Toujours pas trouvé ? Il s’agit de Laurence d’Amélio, autant jeune première que tragédienne.


Petra Urbanyi, princesse hongroise de caractère ? Oui pour le caractère, non pour la Hongrie.  Elle joue Sophie-Charlotte de Mecklembourg, princesse de Saxe qui piétine de rage, féministe jusqu’au bout des cheveux, refuse qu’on la marie avec Georges III le roi d’Angleterre surnommé le roi fou, mais deviendra tout de même la grand-mère de la reine Victoria ! Un jeu surexcité d’ado rebelle et de jeune femme rêvant d’amour véritable, très marrie d’être convoitée plus comme objet politique que comme roseau pensant.L’image contient peut-être : 2 personnes, personnes debout


Et la palme, si palme il y a, revient à la tsarine Elisabeth Petrovna, admirablement présente et déclinée par Perrine Delers, un monument théâtral, une prestance éclatante, une allure incomparable. Elle a tout : la voix, les humeurs, le maintien, la noblesse,  le prestige, l’autorité. On se souvient de son rôle de voisine écrasante dans le 1984 d’Orwell, la métamorphose en tsarine ne fait qu’amplifier  son  port royal et  son ascendant dévorant.

L’image contient peut-être : 4 personnes, personnes souriantes, personnes debout et intérieur


Rien que des éloges donc,  pour cette pièce où le rire est roi et le plaisir souverain, où roulent les tribulations, les ballets XVIIIe, les noms prestigieux,  les supercheries politiques et les jeux du pouvoir intenses pendant que le monde entier se trouve  rassasié de guerres incendiaires et dévastatrices. Sept jours, sept ans, le chiffre biblique de l’éternité jeté en pâture à la violence humaine.

Dominique-Hélène Lemaire    Pour Arts et Lettres

Crédit photos : ZVONOCK

Réservations: 
via le site ou par téléphone au 02 505 30 30 – du mardi au vendredi  – ouvert de 12h à 19h.

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administrateur théâtres

God save the  spirit! Voici un spectacle qui a du panache !

« Au clair de la lune, trois petits lapins qui mangeaient des prunes, le verre à la main… » On n’est pas vraiment dans la normalité de la chanson  Mon ami Pierrot, on l’aura tout de suite compris, en recevant à l’entrée du spectacle un sachet dans lequel se cache un verre en cristal, organique bien sûr, garanti sans plomb en vue de la dégustation. Les cinq sens seront tous  au rendez-vous!  Un conseil allez-y à  plusieurs,   car  l'instrument de cristal permet de trinquer joyeusement  en si bémol majeur ce qui ajoute de pétillantes respirations  concertantes entre voisins décomplexés.  La gageure c’est qu’après six verres d’élixirs divers, c’est peut-être vous qui aurez du plomb dans l’aile. Mais vous pouvez toujours aller cracher sur scène entre les plats de calembredaines et de plaisantes parodies à la sauce bien zwanze de chez nous!

 

Enjoué, canaille, vif, velouté, souple, aimable,  puissant, nerveux, léger, gouleyant, généreux et franc, le boshimam d’un genre nouveau tape sur toutes les religions confondues : "ni dieux ni maîtres" hormis le vin. Sauf à dire  que les religions de tout poil tablent sur les libations  et se greffent toutes  sur la survie de la Vigne,  traversant  grâce à elle,  les  différentes civilisations humaines. L'échanson du rire  tacle les français dans et hors de la salle, les étudiants et les riches, les allemands de passage, les touristes,  les anglais bien sûr et les Belges une fois sur deux, et  en particulier les planteurs de betterave ataviques. Ajoutez vous-même le B.    On sert six fois à boire, sur musiques de circonstance, qu’elles soient à danser ou à batifoler, l’un ne va pas sans l’autre, c’est ainsi que vont les plaisirs de dieux !  Vas-y pour  la dégustation au propre et au figuré, en pleine figure et  plein la  bouche, à gorge déployée (on ne vous dira pas laquelle…) pour les salves de rires. 

Le vocabulaire oenophile défile sous forme de bêtisier.  Eric Boschman élu meilleur sommelier de Belgique en ’88 s’est transformé en amuseur public,  difficile à situer,  entre  France et Belgique, plutôt RTL côté rires et balivernes. Le verre à la main, L’esprit gouailleur, il explose au passage une à une, les figurines politiques véreuses de notre temps, ne se privant pas  d’envoyer quelques gros-plants sur la scène mondiale des  brutalités encours.  Toutes frontières abolies: l'alcool désinhibe.  Il remonte les rivières, parcourt les chaînes de montagnes, batifole dans tous les vignobles, détaille les  théologies, les mélange en libations sacrées et vertueuses car seule l'ivresse est interdite (par les Arabes!).   Et  il termine sur  un porto dont l'étiquette reste un mystère étoilé de souvenirs de jeunesse! 

   

En définitive, son Wineman show musical et humoristique  réveille les papilles,  catalyse les rires et adoucit les mœurs. Quelle jolie fête de fin de saison! Comme tout bon Belge  qui se respecte, cela avait commencé par de l’autodérision pur jus , puisqu’il moque au premier chef, sa propre gent vinophile,  et en particulier, ces  happy fews qui n’osent avouer qu’ils  pratiquent l’œnologie un fois par semaine et rentrent aux petites heures…

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NI DIEUX NI MAITRES MAIS DU ROUGE

De et avec Eric Boschman

DU 07/06/17 AU 30/06/17

Théâtre Le Public
rue Braemt, 64-70 1210 Saint-Josse-Ten-Noode

http://www.theatrelepublic.be/play_details.php?play_id=469

https://www.ericboschman.be/spectacles/

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administrateur théâtres

12272955668?profile=originalOn est au cinéma! Et quatre personnages vont crever l’écran, en live ! Ils jouent la Chose debout contre la toile et parfois, juchés sur des tabourets. C’est leur âme et leur sensualité qui feront le reste! Pas le moindre artifice ou accessoire, juste des jeux d'ombres et de lumière très parlants. L’essentiel : un lent crescendo vers un aveu difficile pour les femmes et encore plus pour les hommes. Les deux jeunes couples sont craquants de sincérité et … de mauvaise foi. Ils sont tous amoureux à leur façon, là n’est pas la question, leur intention à chacun  est de faire plaisir à l’autre,  mais il y a un hic : leur plaisir à chacun  est … mitigé. Culpabilité à la clé.

12272955487?profile=originalLa société accommode le sexe, sujet rabattu, à toutes les sauces. De la publicité à l’art de vivre, le sexe est omniprésent et une réalité qui touche de plus en plus jeune. Mais quoi ? Il reste un vrai mystère. Il fallait oser le dire. C’est le parti qu’a pris Susann Heenen-Wolff, docteur en philosophie et psychanalyste clinicienne en écrivant cette pièce de théâtre pour disséquer adroitement ce sujet encore fort tabou malgré son étalage médiatique. Ce qu’on connait ne fait-il pas moins peur, c’est sans doute le mobile qui a poussé la psychanalyste à prendre la plume ?  Une écriture très humoristique et à la fois très  pédagogique, documentée, truffée de citations éclairantes qui passent très bien la rampe. Elle explique : «  Depuis longtemps, on parle dans les revues conçues pour femmes de leurs difficultés spécifiques à atteindre l’orgasme par la seule pénétration. Mais on a beau expliquer les raisons de ce « trouble », on a beau proposer des « traitements » pour y remédier ( cure psychanalytique , thérapie sexologique , thérapies d’inspiration féministe), il semble que cette difficulté reste bien présente et soit plutôt structurelle : il ne s’agit donc pas d’un « trouble » qui relève d’une histoire individuelle, mais qui se niche dans la nature même de la sexualité de la femme... »

 « Tout le monde ment. Bien mentir, voilà ce qu'il faut. » dirait Albert Camus.  On se ment à soi-même pour se consoler et  à l’autre, pour faire plaisir! Mais l’auteur s’en abstient. Au contraire, vous reconnaitrez dans les dialogues la vérité du vécu,  la petite phrase anodine qui pourrait être prononcée par n’importe qui, homme ou femme… « Dommage que tu veuilles toujours dominer… » Elle ne croit pas si bien dire l’importance du verbe, l’importance de l’imagination, d’autres approches. Face au noir ou blanc, il y a la recherche de toutes les nuances de gris…. Celles que l’on retrouve dans les marbres miroitants du Taj  Mahal…12272956081?profile=originalpour ne pas rester de marbre ! Comme en politique, chaque mot a son importance.

Sur scène, on revoit avec un plaisir immodéré   Stéphanie Van Vyve dans le rôle de Charlotte. Elle fut Fantine dans les Misérables joués au pied de la butte du Lion de Waterloo. Elle a mis en scène et joué Diotime et les lions d’Henry Bauchau. On retrouve avec émotion le très nervalien (El Desdichado ?) Fabrice Rodriguez (applaudi dans Hammelin). Ils sont tous  deux ici des comédiens merveilleusement complémentaires. L’autre couple composé de Mathilde Rault et de Quentin Minon, n’ont rien à leur envier. La connivence du quatuor est si évidente que l’on pourrait croire qu’ils improvisent sur scène. Voilà donc  un travail d’équipe exemplaire.  

12272956279?profile=originalEn dehors de l’excellence absolue de son casting, la metteuse en scène, Christine Delmotte a plus d’une corde à son arc. Qu’on se souvienne avec délices de plusieurs de ses productions comme  Le sabotage amoureux ou  La comédie des illusions.  Elle rentre dans l’abîme du sujet par la lecture de citations très instructives d’une masse d’auteurs qui se sont intéressés à « la Chose ». Lunettes au bout du nez, Sandrine, l’un des personnages,  fait doctement la lecture aux autres sur sa main, à la façon d’enfants qui jouent… « Sandrine prend son carnet dans son sac » : en effet,  les notations scéniques – les didascalies - sont récitées face au public comme si cela pouvait aider le spectateur à se distancier un peu du sujet brûlant.  Car tout le reste est d’une intimité brûlante. Les supports musicaux sont d’une actualité  flagrante mais on ne vous dévoilera rien !

Vous voulez une phrase de mecs ? « On ne peut pas parler d’autre chose ? » Et vous aurez tout compris !  Les personnages s’animent et se figent quand la tension devient trop forte, gelés ou bouillants de l’envie de comprendre et de savoir, mais jamais ils ne quittent vraiment la scène. Adultes, ils égrènent (face au public encore) tout ce qui se dit et se fait  dans la vie sociale codifiée bon chic bon genre. Authentiques,  ils  se dévoilent avec tendresse retrouvée  lorsqu’ils jouent entre eux l’intimité souvent tue par dérision. Vous l’aurez compris, ce spectacle fourmille de nuances. Il est enraciné dans le bon goût et la recherche généreuse du bonheur de l’autre. Et les joueurs de bridge seront aux anges. Car le but de ce jeu n’es-il pas de jouer le plus intelligemment possible avec le jeu qui vous est donné, sans faire confiance au hasard ou à la chance ?  Un jeu où l’on peut gagner, sans avoir toujours  les meilleures cartes ?

http://www.theatredesmartyrs.be/pages%20-%20saison/atelier/piece1.html 

&

http://www.biloxi48.be/spectacle_Je_mens_tu_mens.php 


"Je mens, tu mens!" Crédit photo Anna Giolo
        Du 25/09 au 26/10/2013

Les mardi et le samedi 19/10 à 19h
Du mercredi au samedi à 20h15
Dimanches 29/09 et 13/10 à 16h

12272956869?profile=originalAu Théâtre de la place des Martyrs
22, place des Martyrs
1000 Bruxelles

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Suite aléatoire des premiers billets

L’Amour, celui qui fait battre votre cœur dans votre tête avec un bruit de grosse caisse de fanfare, celui qui fait vibrer votre corps de la tête aux pieds, celui qui vous fait craindre et vous effrayer de mille choses lorsque vous allez d’un pas rapide au rendez-vous qu’il vous a donné, celui pour lequel vous vous apprêtez avec grand soin dans les moindres détails, l’Amour qui vous fait frissonner lorsqu’il vous touche, celui qui tord vos tripes quand il vous manque, qui vous rend douloureuse mais dans un cri de bonheur, celui-là est l’Amour sans partage, brut fort, sans concession, entier.Celui-là vous fait vivre et vous fait mourir, mais au moins vous savez que vous existez pour, avec, dans ou à travers l’autre, vous vous sentez vivant.Celui là arrive une fois dans votre vie, et vous pourriez mourir pour un « je t’aime » de cet amour là.Nous pouvons nous perdre dans cet amour, mais différemment que dans celui prôner par nos aïeux. Nous risquons d’y laisser notre individualité, si la personne aimée ne prend pas soin de nous protéger, de nous ramener à la raison, à la réalité, mais c’est tout. Alors que l’introduction de la tolérance et des concessions dans l’amour nous fait prendre le risque d’un engagement à vie avec une personne qui n’a rien en commun avec celle que l’on désirait aimer avant le mariage.Mais hélas ! Et j’en parlais au début de mon récit, ce « je t’aime » ne peut exister pour tout le monde, car nous ne sommes pas tous prêts à le vivre, il demande tellement de volonté et d’effort, mais surtout de remises en question par rapport à notre façon de vivre, nos principes nos scrupules même. Il demande de la confiance en nos propres choix. Et pourtant, tous nous en rêvons et en avons peur.Cet amour totalitaire nous fait ressentir une peur immense, viscérale de ne plus nous appartenir. S‘abandonner à l‘autre en toute conscience, en parfaite confiance, ressentir un tel amour ou l’inspirez, alors le « je t’aime » prononcé, égale en force et vérité celui d’une mère pour son enfant.Ce « je t’aime » là est l’idéal de l’amour. Je rappelle ici que tous ces propos sont uniquement personnels et le fruit de douloureuses introspections.Donc à mes yeux, et uniquement à mes yeux, aucun autre « je t’aime » n’a droit de citer, car j’ai connu l’Amour tel que je vous l’ai décrit, sans demi-mesure, j’ai sombré délicieusement dans la douce folie d’aimer de tout mon cœur, avec mon corps et mon âme ; Respirant chaque seconde du temps qui s’égrenait, dans l’espoir unique d’un regard posé, d’un sourire esquissé.Hélas ! Peureuse j’étais, le besoin utopique de sécurité un jour s’est réveillé, le doute a suivi amené avec un « mais », et l’humanité de ma personne, cette humanité qui se soucie du devenir, a ravivé et convoqué la raison.Les principes, les à priori, la prudence, la méfiance, cette cohue de réflexes humains, propres à la survie de tout être, a pourri la fusion de nos cœurs, et soudain…L’attachement, petit sentiment mesquin est apparu, laissant échapper un « je t’aime… mais… ».
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