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« Bibidibabidiboo »

Parmi cet amas de roses qui ont envahi mon jardin, un bourgeon de Lys. C’était un signe de Chloé. Elle m’annonçait la sortie officielle de mon livre « Poésies en gouttelettes – Epigrammes », le 1er juin 2020. On sait qu’à cette date on fête les enfants, selon certains, ou les parents, selon d’autres. Pour moi, le 1er juin sera à jamais le jour où je suis née dans la famille de Chloé des Lys et le jour où mon livre a reçu le baptême du catalogue de cette maison d’édition belge. Que disent les fées ? Pendant la gestation, trois fées ont déjà donné leurs avis, inclus d’ailleurs dans l’ouvrage (était-ce Flora, Pâquerette ou Pimprenelle ? A découvrir !). Quant aux autres on attend. On verra… Bien ou mal. « Bibidibabidiboo ».

©Antonia Iliescu12273368069?profile=original

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L'échelle à quatre marches

L’échelle à quatre marches

          Honorin avait fait un rêve. Un homme à barbiche, un œil fermé (le gauche), lui disait d’aller au grenier chercher le coffre de son oncle défunt. Quand il se réveilla…             
          Le jeune astrophysicien était le seul survivant d’une longue lignée d’alchimistes. Voici une dizaine d’années, après l’héritage de son oncle (descendant d’Altus) il avait vendu le château et le mobilier et mis le coffre en lieu sûr. « Tout ce qu’il y a dedans vaut de l’or » lui avait dit son oncle avant de s’en aller. Mais il l’avait laissé dormir sans même y jeter un regard, car pour lui l’or était ailleurs.            
          À quatre heures du matin il était debout. Il monta au grenier et trouva la malle, intacte après tant d’années. Impatient d’examiner le trésor, il prit pieusement les objets un par un et les rangea sur sa table de travail couverte d’une nappe fleurie, de couleur sombre. Vêtu de son peignoir raccommodé, Honorin regardait à travers ses grosses lunettes les sept objets: une chandelle (qu’il alluma aussitôt comme pour un rituel), un livre aux feuilles jaunies, brûlées et déchirées par endroit, écrit par Altus. À côté, il y avait quatre volumes (remis à neuf et entassés l’un sur l’autre) du livre Mutus liber magister dont l’auteur était le même Altus. Trois d’entre eux contenaient des dessins sans le moindre texte, tandis que le quatrième étalait le tableau des éphémérides. À la dernière page il y avait deux croquis face à face, représentant la vie et la mort. Un lutin, le pied droit posé sur la vie et le gauche, sur la mort, tenait entre ses mains un grand signe d’interrogation. Juste à côté des livres, il y avait un appareil sophistiqué, pas plus grand qu’un saladier, qu’Honorin avait trouvé entre des pailles, au fond du coffre.            
          À travers la fenêtre ouverte l’éclat lunaire chassait l’obscurité de la pièce. La lumière froide de la lune et celle chaude de la chandelle s’entremêlaient silencieuses dans une danse presque mystique. Le livre, daté de 1677, était un traité d’alchimie, une sorte d’Alchemical abstracts des œuvres des plus illustres alchimistes. Quelques pages y avaient été arrachées afin d’être examinées à la chaleur de la flamme (certains mots coloriés en rouge, écrits à l’encre sympathique, en étaient les témoins) ; ensuite, elles avaient été remises à leur place, sans grand soin. Honorin sentait toutefois que l’ouvrage était plus qu’un simple livre descriptif. Ayant un don hors pair dans le déchiffrage des codes, pour lui ce fut un jeu d’enfant de voir qu’à la page 7 commençait le chapitre « L’entonnoir du temps » et que chaque page avait 14 (2x7) lignes. En examinant à la loupe la page 21, il eut une révélation : si on marquait d’un point rouge chaque septième lettre de tous les mots de plus de sept lettres et si on unissait ces points par une ligne courbe, on obtenait le portrait de son aïeul Altus, l’homme du rêve qui lui faisait un clin d’œil espiègle, voulant dire: « Voici les jouets sympas que je te donne. Seras-tu à la hauteur des mystères qui s’y cachent ? » Suivant la même logique, à la page 28 il lut le message suivant: « Le chiffre 7 ainsi que ses multiples sont sacrés. Les Pythagoriciens le nommaient “la machine de la vie” et tu apprendras pourquoi, en démêlant les cryptogrammes des volumes aux dessins. Il y a quatre marches à suivre pour accomplir le Grand Œuvre Alchimique: l’œuvre au noir sous l’œil destructeur de Saturne, l’œuvre au blanc sous l’œil purificateur de la Lune, pour obtenir l'élixir de longue vie, l’œuvre au jaune sous l’œil sublimatoire de Vénus quand la matière palpable devient invisible et enfin, l’œuvre au rouge sous l’œil du soleil ; c’est la réincarnation de l’esprit dans un nouveau corps et à un niveau supérieur de conscience.”             
          Étranges coïncidences… Son nom avait 7 lettres, il était né le 7.07.1907 et dans sept jours il devait fêter ses 37 ans. À la page 77, Honorin découvrit un texte suivi d’un dessin: « Mon fils des générations futures, je te donne cet appareil que j’ai moi-même construit à la lumière de l’esprit et celle de la chandelle, après avoir accompli le Grand Œuvre. Il s’appelle Tempusvitam. Chaque naissance et chaque mort y sont codifiées. Découvre le mode d’emploi et tu sauras quand tu mourras et comment obtenir l’immortalité ». Perplexe, Honorin se gratta la barbe. « Hm… J’apprends quand je mourrai, pour découvrir par après l’immortalité... C’est absurde ! » Un seul regard lui suffit pour comprendre que le dessin reproduisait fidèlement l’appareil du coffre. Son cœur se mit à battre plus fort. Soudain, sa pensée glissa vers des questions auxquelles il n’avait jamais trouvé de réponse. « Certes, il y a trop de mathématiques dans le ciel pour que la vie soit apparue par pur hasard… » se dit-il en se dirigeant vers sa table de travail «…ou alors le hasard est un très bon mathématicien ».            
          Il examina minutieusement la machine. Elle était faite de trois cylindres métalliques coaxiaux, ayant au centre une boussole à deux aiguilles, une blanche et l’autre noire. Honorin se mit à chercher ardemment le mécanisme du fonctionnement de l’engin. « Il existe nécessairement un lien entre les livres et cet appareil » pensait-il « sinon ils n’auraient pas été mis ensemble ».            
          Il relut attentivement le chapitre « L’entonnoir du temps » où certains paragraphes faisaient référence aux dessins du Mutus liber magister. Le premier cylindre indiquait les 12 signes du zodiaque, tandis que le deuxième montrait, en chiffres arabes et romains, le nombre d’années, de jours et d’heures de vie. Le troisième cylindre protégeait la boussole, dont l’aiguille blanche pointait vers le signe de naissance, tandis que celle noire montrait d’abord l’année, ensuite le jour et l’heure de la mort.            
         Après de nombreux essais, un jour de chance, il eut enfin le code. En tournant le premier cylindre 37 fois vers la droite et le deuxième, 37 fois vers la gauche, l’appareil se mit en marche d’un mouvement silencieux. Après un certain temps il s’arrêta. L’aiguille blanche oscillait dans le septième signe, le Cancer (son signe de naissance), tandis que l’aiguille noire effleurait un par un les chiffres 37, 7 et VII. « Je vais donc mourir demain, le jour de mon anniversaire, à 7 heures ». Le rêve, l’homme à barbiche… Oui, il avait été guidé vers la boîte du grenier. Quelqu’un de là-haut (ou d’en bas) voulait le sauver à tout prix.            
          Il se souvint du livre d’Altus. Il y avait quatre étapes pour réaliser le Grand Œuvre. Il se trouvait où, lui ?... Avait-il déjà parcouru l’œuvre au noir et devait-il entamer l’œuvre au blanc, celle de la purification pour obtenir l’élixir de longue vie ? Seul face à lui-même et devant une telle question… Soudain, il se rappela la phrase «…comment obtenir l’immortalité ». Il comprit que s’il voulait vivre, il fallait changer le code. Et après quelques essais infructueux, il trouva la clé. C’était comme une nouvelle naissance et il en était le maître. « Disons 107 ans. Pas mal… Ensuite on verra ». Aussitôt il se mit à tourner le premier cylindre 107 fois vers la droite et une seule fois vers la gauche. Le résultat fût étonnant. L’aiguille blanche dandinait toujours dans le signe du Cancer, tandis que l’aiguille noire tournait sans arrêt. Honorin laissa la machine virevolter un jour, deux, des mois et des années par dizaines. Constamment obsédé par les faits du ciel et beaucoup moins par ceux de la terre, il était toujours sans famille à ses 106 ans.            
          La machine continuait toujours de tourbillonner au grenier, tandis qu’Honorin vieillissait comme tout un chacun. Après tout, Altus lui avait promis l’immortalité, pas la jeunesse éternelle. Il diminuait de jour en jour, sous l’œil impitoyable de Saturne. Le vieux fantôme ne faisait que trois fois par semaine le tour du jardin, en trébuchant sur sa longue barbe et ses souvenirs. Il avait renoncé à tout pour mener une vie d’ermite qui ne le satisfaisait plus. Le crépuscule de sa vie le trouvait épuisé d’isolement, sans aucun ami. Et il venait d’enterrer son dernier chien. Indubitablement, son diplôme de docteur en astrophysique, tous les livres qu’il avait écrits ainsi que sa sagesse notoire n’étaient que des amis inanimés, des amis en carton. Il se posait toujours des questions. « Et si… »

            Un soir il monta au grenier vérifier si la machine roulait encore. Oui, elle tournait à vive allure comme au premier jour. Quant à lui…Triste, recroquevillé sur sa canne, il errait parmi les antiquailles, en parlant tout seul : « À quoi bon vivre dans un monde vidé de lui-même ? Certes, le monde s’est renouvelé, pas moi. Où est ma place parmi tous ces inconnus ? À quoi ça sert d’être un dieu si on n’a personne à qui dire bonjour ? Dieu lui-même s’est auto-détruit, ne supportant plus sa solitude. Bang ! Big-bang. Et il court depuis, sans arrêt, sous la couverture d’un univers qui grandit à l’infini. La Force grandiose, qui s’est dissipée voici 13,7 milliards d’années dans des infinies fractales, vit toujours comme elle peut dans ses créatures. Si même Dieu n’a pu supporter l’immortalité, alors comment pourrais-je la supporter, moi ?... »            
          Il était minuit moins dix. Le lendemain il devait fêter ses 107 ans. Devant la fenêtre largement ouverte, Honorin contemplait le ciel d’été sous l’œil attentif de Vénus. Sans hésiter il monta au grenier et tourna la machine 107 fois à droite et 107 fois à gauche. Tranquille, il rédigea son testament olographe, laissant la maison à un home pour enfants orphelins. Il mit les livres et l’appareil dans le vieux coffre et alla l’enterrer dans un lieu connu par lui seul. Avant de fermer le couvercle, il y glissa un flacon avec le message suivant: « vous qui trouverez ces choses bizarres, demandez-vous: à quoi sert l’immortalité ? ».
          Ce n’est qu’au petit matin qu’il rentra chez lui. Le soleil rougissait déjà un ciel quelque part, comme une promesse de vie. Fatigué, il se coucha aussitôt. Il dormit longtemps. Très longtemps.
          Quand il se réveilla…

 Antonia Iliescu

9.09.2018
(c'est le texte gagnant au concours "texte sur photo", pour la revue "Les petits papiers de Chloé" - édition jubilaire pour les 20 ans de Chloé des Lys)

http://www.aloys.me/2018/12/resultats-du-concours-photo.html

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Ondes intimes

Ondes intimes, un recueil d'amour de rivières Loire et Loiret

 

 

COMMUNIQUÉ  DE  PRESSE

 

Ondes intimes

  

Nouveau recueil de poésies

de Jean-Louis Riguet

 

Présentation du livre :

Après Pétales Éclectiques et Coquecigrues par mégarde, l’auteur a entrepris un recueil sur un fleuve La Loire et une rivière Le Loiret qui ont un rapport particulier entre eux. L’auteur évoque ses ressentis sur ces relations presqu’incestueuses à travers des poèmes et des haïkus.

 

          « La lumière de Loire ensorcelle

Elle s’amuse de connivences multiples

Dans les eaux changeantes au gré des saisons

Elle va son cours sûre d’elle »

 

 

« L’eau est immobile, elle coule

La barque de mes rêves est immobile

Le temps passe à travers

L’espace d’un temps éphémère »

 

 

Ondes intimes, un recueil d’amour de rivières.

 

 

 

Présentation de l’auteur :

Membre de la Société des Gens de Lettres, Jean-Louis Riguet est un autodidacte qui a fait carrière, dès ses quinze ans, dans le Notariat, avant de prendre une retraite 53 ans plus tard.

Auteur de plusieurs ouvrages, essai, romans, docu-fictions, poésies, son œuvre a été primée à plusieurs reprises notamment au Salon du Livre de Mazamet en 2015. Il participe à de nombreuses manifestations littéraires et a été notamment l’invité d’honneur au Festival Populaire de Poésie Nue à Goussainville en 2017.

 

 

 

Prem’Edit, édition nouvelle génération à compte d’éditeur

Prem’Edit a décidé de laisser le choix des publications à un comité de lecture citoyen composé de 120 personnes. En cinq ans d’existence, ce petit éditeur a publié une soixantaine de livres, dont certains ont connu le succès comme « Alicia n’est pas rentrée » d’Hervé Guiliénine. Infos sur le site www.premedit.net 

 

Infos pratiques

Sortie : le 16 avril 2018

Disponible sur www.amazon.fr, www.premedit.net et en librairie.

ISBN : 978-2-37904-008-5 - 100 pages - 13 € TTC

 

 

Envoi de visuels ou du livre, coordonnées de l’auteur sur demande à contact@premedit.net

 

 

Interview

de Jean-Louis Riguet

 

Comment vous est venue l’idée de ce livre et l’envie de l’écrire ?

Quand je suis arrivé à Orléans, trente ans en arrière, j’ai été fasciné par ce large ruban qui coupait la ville en deux. A l’époque,  mais ce n’est pas si loin, les vieilles coutumes avaient encore la vie dure. Il y avait les gens du nord  et les gens du sud, la ligne de démarcation était la Loire. Celle-ci est bien réelle, notamment pour les nuages qui envahissent l’un  ou l’autre bord. Ma famille s’est installée au sud, à Olivet, de l’autre côté du Loiret. Depuis, je n’ai pas quitté le sud, je suis juste un peu plus à l’ouest, à Saint-Hilaire-Saint-Mesmin. Pour me rendre à mon étude, je traversais tous les jours, deux fois par jour, le Loiret puis la Loire avec des tonalités changeantes au gré des saisons.

On ne vit pas impunément une aussi longue période sans que naissent des sentiments. Pour moi, c’est l’amour qui l’a emporté, l’amour des deux éléments d’eau, avec cette interrogation intime sur leur filiation alors que tout les oppose et que tout les rapproche. Puisque je ressentais une aussi vive émotion, pourquoi ne pas la traduire dans un livre ? C’est alors que naquit l’idée de poèmes et d’haïkus sur ce fleuve et cette rivière.

 

Comment vous est venue l’idée de le publier ?

L’idée de publier arrive par mon esprit de contradiction. Toute ma  vie  professionnelle,  qui  a duré 53 ans, j’ai écrit, écrit et encore écrit des actes et des documents, des lettres, des rapports, des études qui ont fini dans des caches. Pour les actes, le minutier les a recueillis. Pour les autres documents, ils dorment dans des dossiers poussiéreux, des tiroirs coincés ou des chemises fatiguées. Je me suis alors promis de continuer à écrire, à écrire pour les autres comme le furent mes productions antérieures mais aussi qu’elles puissent être lues au vu et au su de tous en opposition avec le secret précédent.

Dès lors, le livre est un support adéquat et j’en suis heureux.

Dans la même démarche, je tiens un blog librebonimenteur.net qui s’intéresse aux publications de livres et aux  travaux  des  artistes en général avec une rubrique JL à l’écoute de... à destination des auteurs et des artistes.

 

Comment avez-vous connu  Prem’Edit et pourquoi avez-vous choisi cet éditeur original ?

C’est Richard Taillefer, un ami  poète  de  talent,  qui m’en a parlé. Nous nous connaissions depuis quelques années auparavant. Il a publié un premier recueil chez Prem’Edit et en a été satisfait. Quand s’est posée la question d’un éditeur pour mon premier recueil de poésie Pétales Eclectiques, je n’ai pas hésité. Je me suis tourné naturellement vers cet éditeur original qui a la spécifité d’avoir un comité de lecture étoffé de plus de cent lecteurs qui fait une première sélection avant d’affronter un comité plus restreint qui tranche définitivement.

Pour mon deuxième recueil Coquecigrues par mégarde, le chemin était tout tracé et pour le troisième Ondes Intimes il s’agissait d’un boulevard.

 

Qui êtes-vous Jean-Louis Riguet ? Pourquoi écrivez-vous ?

En réalité, je ne sais pas répondre à ces questions. Je suis autodidacte sans avoir eu le bonheur de poursuivre des études ; le BEPC est mon seul diplôme officiel non professionnel. Je ne sais pas trop qui je suis. Je n’ai suivi aucune étude littéraire qui puisse devenir une référence.

Je viens d’un milieu modeste, d’artisan tailleur d’habit, fabriqué à la force des poignets et des méninges. Le travail acharné m’a  permis  de  passer des examens et d’obtenir des diplômes professionnels qui m’ont propulsé jusqu’à un métier jugé prestigieux par beaucoup, notaire. Certes, j’ai finalement enseigné pendant quatre années au Centre Notarial de Formation Professionnelle de Paris pour les étudiants en Diplôme Supérieur du Notariat.

J’ai évolué une grande partie de ma vie dans un milieu pour lequel je n’étais pas programmé, que je ne connaissais pas, dans lequel je ne me suis toujours pas intégré. Je ne sais plus trop où je suis, ni dans l’avant, ni dans le présent, alors l’avenir... Parfois, je me suis senti déraciné. Ni dans un monde, ni dans un autre.

Peut-être qu’à travers l’écriture, je cherche une solution, une explication, une clarification, à moins qu’il ne s’agisse que d’une fuite en avant pour ne pas me poser de questions, celle par exemple de savoir si l’on peut vivre sereinement dans un monde étranger à celui de sa naissance sans renier ses origines. A l’inverse, peut-on revenir dans son monde d’origine sans oublier le passage dans une autre sphère ?

Comment faire comprendre que l’on évolue dans un univers dont on ignore les codes avec les références d’un autre macrocosme sans pour autant trahir ses origines ? C’est la quadrature du cercle.

Je suis un petit gars perdu dans cette immensité nébuleuse, tiraillé entre deux semences qui ont des difficultés à pousser, ballotté de l’une à l’autre, ce qui me conduit à écrire dans différents genres : la poésie, les romans, les docu-fictions. Cette alternance peut être perçue comme une instabilité.

Je pense être stable dans mon inconfortable balancement.

 

 

 

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© Jean-Louis RIGUET 16 avril 2018

Sociétaire de la Société des Gens de Lettres

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Louis_Riguet

https://www.youtube.com/channel/UCcLyJcrYJkDfuM9zm6mfbCQ

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administrateur théâtres

Tragédie du choc des cultures Est-Ouest. Le choc de l’amour vrai et de l’éphémère, de l’orgueil et de l’humilité. Le choc du rêve et de la réalité. Et une sérieuse critique de la façon outrecuidante dont l’Occident traite l’Orient.

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Une toiture de pagode est posée sur le vide.  A Nagasaki, au Japon, Benjamin Franklin Pinkerton (Leonardo Caimi), jeune lieutenant de la marine  américain a recours à l’entremetteur Goro (Riccardo Botta) pour se procurer les services d’une jeune geisha de 15 ans Cio-Cio-San, alias Butterfly en anglais. Il a acheté une maison locale sur une colline. « Ce petit papillon voltige et se pose avec une telle grâce silencieuse, qu'une fureur de le poursuivre m'assaille, dussé-je lui briser les ailes ».  Son ami, le consul américain Sharpless (Aris Argiris)  l'avertit que le mariage sera pris au  très sérieux par la  jeune-fille et déplore  sa désinvoture. « Ce serait grand péché que de lui arracher les ailes et de désespérer peut-être, son cœur confiant ».   Mais l’insouciant et arrogant  Pinkerton porte déjà un toast à son vrai mariage, quand il épousera une  américaine. Les lois japonaises l'autorisent à signer un acte de mariage pour 999 ans mais  il peut le rompre chaque mois, s'il le souhaite. Dès le début, on sait que l’histoire tournera au drame.

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Arrive la jeune Cio-Cio-San,  annoncée par un chœur de joyeux gazouillis de jeunes- filles. Elle est  heureuse et amoureuse de son fiancé, entourée de parents et d'amis, soulagée de pouvoir quitter son état de geisha. Impressionnée par l’étranger, elle charme  Pinketon, qui reste cependant  insensible devant le déballage de ses innocents trésors :   de menus objets féminins et les ottokés, des statuettes symbolisant l'âme de ses ancêtres  ainsi que  le précieux  poignard avec lequel son très honorable père s'est suicidé en se faisant hara-kiri. Soumise, elle  va jusqu’à promettre d’oublier les dieux de sa famille et d’aller prier le Jésus américain. Après un simulacre de cérémonie vite expédiée, la  fête de famille est interrompue par  le terrifiant oncle Bonze (Mikhail Kolelishvili)  que l’on n’a pas invité et qui la maudit  pour avoir renié la religion de ses ancêtres.

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Pinkerton  chasse les intrus avec hauteur et enfin seuls, les deux époux chantent leur l'amour mutuel. Sombre prémonition de Cio-Cio-San:  « On m'a dit qu'au-delà des mers, s'il tombe entre les mains de l'homme, le papillon sera percé d'une épingle et fixé sur une planche ! » Fin de l’acte I.

Trois ans plus tard, Madame Butterfly, reniée par sa famille  est seule et abandonnée. La  fidèle Suzuki (Qiu Lin Zhang) prie les dieux  pour sa maîtresse qui survit grâce à une illusion : « Ô Butterfly, petite épouse, je reviendrai avec les roses à la belle saison quand le rouge-gorge fait son nid. »  Suzuki  essaie de lui ouvrit les yeux mais  elle est  persuadée que Pinkerton reviendra comme il l'a promis « Un bel di vedremo ». L’entremetteur Goro se présente avec un  riche prétendant, le prince Yamadori, aux allures de magnifique paon blanc paradant sous les lumières, mais  elle  lui répond qu'elle est déjà mariée. Le consul Sharpless, dont le rôle développe de plus en plus d’humanité,  arrive pour tenter de  lui lire lettre de rupture de Pinkerton, à laquelle dans son aveuglement, elle  refuse catégoriquement de croire. La très belle voix de baryton riche et sonore se fait de plus en plus resplendissante. Elle  lui oppose qu'elle se tuera si son mari ne revient pas tout en dévoilant qu'un enfant est né de leur union. Un formidable  coup de canon annonce l'arrivée du navire de Pinkerton. Folle de joie elle décore la maison de fleurs et revêt son habit de noces pour l’accueillir.  Suzuki et l'enfant s'endorment avec le « Coro A Bocca Chiusa ».  Elle n’a pas  fermé l’œil. A l'aube,  Suzuki la convainc de prendre du repos. C'est alors que Kate, l'épouse américaine de Pinkerton apparaît et demande à Suzuki de convaincre  sa maîtresse de lui confier cet enfant dont ils ont appris l’existence et à qui ils assureront un avenir. Suzuki est  suffoquée. Sharpless rappelle à Pinkerton ses mises en garde, mais celui-ci, ne supporte pas d’être confronté, avoue sa lâcheté et s’enfuit.  Lorsque Cio-Cio-San comprend la vérité, elle accepte, par  ultime obéissance à son « mari », de confier son enfant au couple, à condition que Pinkerton vienne le chercher lui-même ! Mais une fois seule,  ayant éloigné l’enfant, elle  se donne la mort avec le  couteau de son père.

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Voilà une histoire qui ne manque pas de nous faire réfléchir sur les relations de pouvoir entre occupant et occupé, entre prédateur et victime, entre  âge mûr et jeunesse,   entre pauvres et riches, capables de tout se procurer, quels que soient les enjeux humains. Voilà une femme abandonnée qui n’a plus de subsistance.  Voilà une fille-mère aux abois qui, plutôt que voir son enfant la regretter ou la rechercher  un jour, préfère se donner la mort! C’est d’une violence glaçante. Une histoire écrite en 1898 par un anglais, John Luther Long.  Une histoire qui n’a, en outre, pas fini d’exister deux siècles plus tard, époque où nous sommes prêts à tout vendre et à brader.

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C’est néanmoins dans l’histoire du  théâtre japonais traditionnel et les rythmes de la cérémonie du thé que la metteuse en scène danoise Kirsten Dehlholm (Hotel Pro Forma)  a choisi de nous plonger. Elle veut gommer  par ses installations scéniques toute notion de réalisme ou d’anecdote. Elle choisit d’utiliser l’histoire au profit de l’innovation d’une forme  créative  de portée universelle.  Saisissant l’occasion  que les suicidés japonais continuent à hanter la terre sous forme de fantômes condamnés à raconter sans relâche leur histoire, elle poste donc en bord de scène  une Butterfly méconnaissable sous sa perruque grise – les fantômes vieillisent-ils donc ? – mais oh combien retentissantes d’émotions depuis la naissance de l’amour, à ses élans,  jusqu’à la douleur qui conduit à la mort. Le 3 février, c’était Amanda Echalaz qui assurait ce rôle d’une  rare exigence et d’une rare beauté.  En parallèle, Kirsten Dehlholm  fait jouer  sur scène une admirable poupée de porcelaine réalisée par des artistes japonais (Ulrike Quade Company) guidée par un trio de marionnettistes d’une souplesse fabuleuse. La ressemblance est telle avec ce que l’on imagine de la jeune geisha, qu’à plusieurs reprises on la voit vivante!  Cette technique ne peut que  renforcer bien sûr le propos de Pinkerton qui  considère la jeune épousée comme un pur jouet éphémère de ses désirs. Ainsi le double portait de Butterfly volette : prisonnier de son dédoublement, prisonnier de la tradition,  prisonnier de son destin fatal, prisonnier du silence de la poupée aux gestes  parlants, prisonnier d’une douleur  rendue muette par la mort. On pense à Liu de Turandot. Le public est contraint de mélanger sans cesse les deux propositions, visuelle et auditive,  dans un effort d’accommodation comme pour mieux souligner l’absurdité  de la douleur… sauf à se laisser entièrement emporter par  la qualité extraordinaire de l’orchestration sous la baguette de Roberto Rizzi-Brignou. Et c’est ce qui arrive.

 Par son  lyrisme,  ses nuances,  la musicalité de ses timbres,  le déferlement romantique, la dramaturgie musicale est  bouleversante.   On sent poindre les harmonies chatoyantes de Debussy, on sent virevolter le papillon et les humeurs changeantes, les espoirs et les inquiétudes.  Au sein du foisonnement de couleurs orchestrales, la tension dramatique s’amplifie  jusqu'au bout, jusqu’à atteindre le cœur de la douleur.  Au cours de l’ivresse  du voyage musical, on reconnait des thèmes populaires japonais  alternés avec le début de la mélodie de l’hymne américain, le Star Spangled Banner,  de quoi  soulager un peu  de la tension des sentiments exacerbés! 

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Mais ce sont surtout les tableaux de la nature des sentiments  qui sont saisissants de beauté ou … glaçants d’effroi comme les thèmes de la malédiction, du désespoir, de la mort et du suicide. Côté décor, s’embrasent de fabuleux jeux de lumières sur les créations en origami rendues vivantes. Jamais on n’oubliera les barreaux de dentelle de la cage qui se referme sur la jeune fille.  Les personnages déambulent à petits pas, tous les gestes se fondent dans la proposition  théâtrale délibérée de lenteur extrême orientale. L’air du cerisier est suivi d’un fabuleux cortège de  fleurs d’hibiscus multicolores et lumineuses, assoiffées d’amour, une  dernière parade amoureuse extraordinaire, hélas solitaire et inutile.

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Toutefois d’autres choix de la mise en scène sont beaucoup moins enchanteurs, à chaque fois que l’esprit parodique s’en mêle. Comme de remplacer la frégate guerrière par un  bâtiment de croisière  géant, à faire frémir tout Venise.  Comme cette nuée de rouges-gorges morts dans l’explosion des canons du navire de guerre qui marque la fin des illusions de Cio-Cio-San. Comme cet enfant-roi  hypertrophié en matière plastique gonflable qui surgit, comme une aberration dans le dernier tableau. Il semble alors que la mise-en scène ait pleinement réussi  son pari d’accentuer la  grossièreté  occidentale face à la beauté d’une héroïne victime de son innocence, de sa fragilité, de sa sensibilité et de ses traditions.

Agenda:  

http://www.lamonnaie.be/fr/program/17-madama-butterfly

Direction musicale : ROBERTO RIZZI BRIGNOLI
BASSEM AKIKI (10, 12 & 14/2)

Mise en scène : KIRSTEN DEHLHOLM (HOTEL PRO FORMA)
Co-mise en scène :  JON R. SKULBERG
Collaboratrice à la mise en scène :  MARIE LAMBERT
Décors :  MAJA ZISKA
Costumes :  HENRIK VIBSKOV
Éclairages JESPER KONGSHAUG
Dramaturgie :  KRYSTIAN LADA
Collaboration à la chorégraphieKENZO KUSUDA
Collaboration pour la marionnette : ULRIKE QUADE
Chef des chœurs : MARTINO FAGGIANI

Distribution

Cio-Cio-San : ALEXIA VOULGARIDOU
AMANDA ECHALAZ (1, 3, 7, 9, 12/2)
Suzuki : NING LIANG
QIULIN ZHANG (1, 3, 7, 9, 12/2)

Kate Pinkerton : MARTA BERETTA
F. B. Pinkerton : MARCELO PUENTE
LEONARDO CAIMI (1, 3, 7, 9, 12/2)
SharplessARIS ARGIRIS
Goro : RICCARDO BOTTA
Il Principe Yamadori : ALDO HEO
Lo zio Bonzo : MIKHAIL KOLELISHVILI
Il commisario / L’ufficiale : WIARD WITHOLT
Yakuside : RENÉ LARYEA
Madre di Cio-Cio-San : BIRGITTE BØNDING
Zia di Cio-Cio-San : ROSA BRANDAO
Cugina di Cio-Cio-San : ADRIENNE VISSER
Marionnettistes : TIM HAMMER, JORIS DE JONG, RUBEN MARDULIER, SUZE VAN MILTENBURG

Orchestre symphonique et chœurs de la Monnaie

PRODUCTION : La Monnaie / De Munt
COPRODUCTION : Ulrike Quade Company

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Poètes du rien, si essentiels

Variations et Sortilèges

est un ouvrage au tirage limité, aux belles illustrations.

Claude Miseur et le dessinateur P. De Meulenaere y déclinent l’été, avec les mots du désir pour investir la page.

Il y a ici, une étreinte du vent, des lèvres chaudes. Un merle pressé de confier à la nuit

C’est plein de sève, de sucs, d’ors, et le poète dans le sursis de l’ombre se préserve un abri pour son cœur.

Une élégante écriture, traditionnelle sans doute, mais au timbre qui sonne vrai, qui résonne de cœur.

 

‘Poètes du rien, si essentiels’

in Poésie – panorama – Le Journal des Poètes – n°1 - 2013

Philippe Leuckx

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Le prix de l'amour (Extrait)

Ce qui dérange l’opinion publique dans l’homosexualité, c’est uniquement la pensée et les images qui y sont associées défilant dans notre tête quand on en parle.
Si je vous dis lesbienne que voyez-vous, que pensez-vous ?
Pouvez-vous imaginer deux femmes se regardant tendrement, riant et vivant de façon normale leur sentiment d’amour sans vulgarité ?

Non ! Et si vous me dites oui, soit vous mentez, soit votre matière grise domine votre cerveau reptilien dans tous les domaines, autrement dit vous faites partie des exceptionnelles et rarissimes personnes qui réfléchissent avant de réagir.

De même messieurs, pouvez-vous imaginer deux hommes vivant et régissant les difficultés de la vie de la même façon que vous et votre épouse ? Disputes et pardons, tendresse et dialogue devant la télévision, etc.…
J’en doute fort, pour la simple raison que lorsque l’on dit les mots lesbienne, pédéraste, homosexuel, gay, ce qui fait l’objet de la répulsion est l’image de deux corps au sexe identique ayant un rapport sexuel. Nous employons alors des mots dont la vulgarité et l’obscénité n’ont d’égal que le dégoût que nous éprouvons juste à l’idée d’imaginer ou de nous imaginer dans cette situation.
Pour beaucoup le sentiment d’Amour ne peut pas exister dans la vie des homosexuels.
Seule l’idée du désir de luxure, de perversion et de dérive sexuelle, doit ou peut motiver ces gens. L’existence d’un sentiment d’Amour pour cette catégorie de personnes n’est pas légitime puisque certaines souhaitent éradiquer cette possibilité qu’ils nomment tare, dégradant l’être humain.
Nous entrons là dans l’homo phobie, (sait-on jamais, c’est peut-être contagieux…)
Un homme ne peut pas aimer un autre homme, de même une femme ne peut éprouver un sentiment d’Amour pour une congénère, ce n’est pas « normal », ni « légal », là nous assimilons l’Amour sentiment tel que la société le perçoit, à la légalité les lois écrites ou promulguées par l’homme.
Les homosexuels sont de ce fait relégués au rang des pervers et des satyres (malades victimes de déviance d’instinct et sexuelles), presque des hors- la- loi.

« Ils ont un défaut de conception, ils sont l’erreur, le grain de sable dans la mécanique bien huilée du conformisme, dans la mécanique humaine ! » disent les plus outrés.
Cela doit donc être corrigé, si la correction est impossible, ils doivent être éliminés car assimilés à des animaux forniquant à la moindre occasion.
Pensées homos phobiques bien entendues, qui n’ont aucun crédit à mes yeux.
C’est ici que je me pose une question : Va-t-on aller aussi loin que le kukuxklan dans la ségrégation la violence et la haine ?
L’homme a peur de l’inconnu. L‘incompréhension amène la terreur, c’est alors qu’il peut décimer un peuple entier.

Extrait de l'essai : "Le prix de l'amour" auteur Marie-Ange Gonzales

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attention, une peinture vous regarde

 J'avais ce matin la visite attendue de longue date de Christian Guex 

directeur de la galerie "Au delà des apparences"

 Grosse intensité de son regard sur mon travail actuel.

 Ma peinture le regarde, les yeux fixes, rivés sur sa sensibilité..

Christian Guex aime la peinture qui ravive nos émotions, il apprécie les figures qui interpellent le regard quand la peinture nous regarde..

Je serai donc présent dans sa galerie cet été à Annecy. 

Une des peintures qui seront visible sur ses murs

100x80 acry et marouflage sur toile

gegout©adagp.2011

flo-che-cha.jpg

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Fidélité

Fidélité consentie et conventionnelle
loin des jeux troubles de la
perversion,
aux seins des élégantes promises...
Tu fais ton nid.
Te souviens-tu jadis ?
De ceintures l’homme assurait ton respect !
Ignorant par ce fait, ce qu’appartenir veut dire…


Chaînes éternelles des épousailles,
ne sais-tu pas, que l’Amour lie plus fort encore
que tes règles, et les lois
crées par l’homme aux craintes de mauvais aloi ?

Offensant avec désinvolture, leur moitié idiote et alanguie,
rendant des hommages aux jupons qui passaient,
confortant ainsi avec fierté leur virilité,
pour eux, de toi, ils ne se souciaient !...

Aujourd’hui, fidélité tu me tiens et tu m’ennuies.
Tu m’enchaînes et tu me plies,
miséricorde des bonnes femmes et des bonnes âmes,
tu es un jour sans pain, et tu crèves la faim !
De loin tu m’épies,
sur le chemin des malandrins toujours tu cris au loup !

Je ne suis ni promise ni papillon, te subir n’est pas ma loi,
mais l’amour qui me transporte à tous les droits…



19/01/2006

Lunessences



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Comment devenir...

 

Je suis à l’inverse de toi, dans un avenir sans émoi, la caresse d’un sourire
ne saura que m’endolorir.


Ere glaciale de mon cœur,
éternité pour une erreur
dans l’innocence commise,
pour lui, une méprise.


Doucement de l’autorité
sûrement il a abusé.
Paroles de miel chuchotées
toujours à l’hymen destinées.


Loin de vous je voudrais grandir
pour ne plus avoir à souffrir,
croire que je pourrai guérir,
et ne plus désirer périr.

Mais il est là, il vit et jouit,
deux mains par leur amour uni.
Union sale et obsolète
dont je suis le seul fruit maudit.



27/09/2006

Lunessences


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Doux leurre… !

Qu’est-ce que la douleur ?
Je ne sais pas. Est-ce une émotion ?
Une réaction ?
Est-ce que douleur rime avec peur ?
Est-ce que ces deux mots entremêlés amènent leurs maux signifiés ?
Sont-ce ces deux maux entremêlés qui éloignent la raison ?
Comment douleur vient-elle en moi se générer ?
Pourquoi moi ? Pourquoi toi ?
Pourquoi nous ? Pourquoi vous ?

Elle est là, je la sens, volcan bouillonnant au fond de moi.
Elle est là, pourquoi ?
Elle me ronge, elle attend,
c’est un fauve aux aguets,
elle m’épie sans arrêt.

Je ne sais pas pourquoi ni comment,
tout au fond de moi, elle se tapit.
Un geste un mot, elle bondit
dans mon corps, dans ma tête,
elle me brûle, elle me lance, me déchire et me saigne… La Bête…

Elle s’acharne des heures sans relâche…
Enfin repue et lasse, doucement elle me quitte et se cache.
Elle s’est endormie, mais elle reste là, elle attend.
Je la sens au fond de moi. Quand est-ce que cela finira ?

J’ai peur !
Pourtant je sais qu’elle partira, quand je ne serai plus…
J’aimerai tellement l’apprendre, la comprendre, pour l’attendre et …
Qu’elle ne soit plus !



04/06/2006


Lunessences


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Savoir

Savoir...

La vérité est une voie une porte,
chemin royal du cœur,
accès direct à la confiance, aux sentiments.

Elle est libération, d'une conscience
souvent prisonnière d'un si ou d'un mais,
introduisant le mensonge, l'illusion...

Vérité aux dures apparences,
froide et cinglante jetée au visage,
tu égratignes l'égo, parfois le cœur...

Tu es douceur, parfum de roses
quand tes mots au goût de miel,
caresses d'amour, chérissent l'être
à qui tu es donnée.

Tu es lumière,
tu es l'écho du gouffre de nos millénaires…
Et innées connaissances,
tu es compréhension,
suggestion aussi, par intraveineuse...

Toujours tu seras source de paix,
pour l'âme qui se baigne jour après jour dans tes eaux.

Pourtant Vérité souvent on te cache,
on te pare de bonnes intentions,
par choix ou intérêts.

Vérité tu le sais, tôt ou tard
même si tu es quatre,
Vérité je te connaîtrai.



11/02/2007
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Suite aléatoire des premiers billets

L’Amour, celui qui fait battre votre cœur dans votre tête avec un bruit de grosse caisse de fanfare, celui qui fait vibrer votre corps de la tête aux pieds, celui qui vous fait craindre et vous effrayer de mille choses lorsque vous allez d’un pas rapide au rendez-vous qu’il vous a donné, celui pour lequel vous vous apprêtez avec grand soin dans les moindres détails, l’Amour qui vous fait frissonner lorsqu’il vous touche, celui qui tord vos tripes quand il vous manque, qui vous rend douloureuse mais dans un cri de bonheur, celui-là est l’Amour sans partage, brut fort, sans concession, entier.Celui-là vous fait vivre et vous fait mourir, mais au moins vous savez que vous existez pour, avec, dans ou à travers l’autre, vous vous sentez vivant.Celui là arrive une fois dans votre vie, et vous pourriez mourir pour un « je t’aime » de cet amour là.Nous pouvons nous perdre dans cet amour, mais différemment que dans celui prôner par nos aïeux. Nous risquons d’y laisser notre individualité, si la personne aimée ne prend pas soin de nous protéger, de nous ramener à la raison, à la réalité, mais c’est tout. Alors que l’introduction de la tolérance et des concessions dans l’amour nous fait prendre le risque d’un engagement à vie avec une personne qui n’a rien en commun avec celle que l’on désirait aimer avant le mariage.Mais hélas ! Et j’en parlais au début de mon récit, ce « je t’aime » ne peut exister pour tout le monde, car nous ne sommes pas tous prêts à le vivre, il demande tellement de volonté et d’effort, mais surtout de remises en question par rapport à notre façon de vivre, nos principes nos scrupules même. Il demande de la confiance en nos propres choix. Et pourtant, tous nous en rêvons et en avons peur.Cet amour totalitaire nous fait ressentir une peur immense, viscérale de ne plus nous appartenir. S‘abandonner à l‘autre en toute conscience, en parfaite confiance, ressentir un tel amour ou l’inspirez, alors le « je t’aime » prononcé, égale en force et vérité celui d’une mère pour son enfant.Ce « je t’aime » là est l’idéal de l’amour. Je rappelle ici que tous ces propos sont uniquement personnels et le fruit de douloureuses introspections.Donc à mes yeux, et uniquement à mes yeux, aucun autre « je t’aime » n’a droit de citer, car j’ai connu l’Amour tel que je vous l’ai décrit, sans demi-mesure, j’ai sombré délicieusement dans la douce folie d’aimer de tout mon cœur, avec mon corps et mon âme ; Respirant chaque seconde du temps qui s’égrenait, dans l’espoir unique d’un regard posé, d’un sourire esquissé.Hélas ! Peureuse j’étais, le besoin utopique de sécurité un jour s’est réveillé, le doute a suivi amené avec un « mais », et l’humanité de ma personne, cette humanité qui se soucie du devenir, a ravivé et convoqué la raison.Les principes, les à priori, la prudence, la méfiance, cette cohue de réflexes humains, propres à la survie de tout être, a pourri la fusion de nos cœurs, et soudain…L’attachement, petit sentiment mesquin est apparu, laissant échapper un « je t’aime… mais… ».
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Fils de lin

Le matin, tisser des fils de lin, de soie, de satin
croisement des chemins
de notre destin
Fils d'Ariane, d'opale,
Chants de l'aube,
fils de la vie qui nous suggère de transmettre nos oeuvres, nos talents
ourle nos pas de mousse et de sable
le long des rivages
d'un autre temps.



Un jour de printemps, 25 mars 2010
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un texte de louis Richardeau sur ma peinture




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Dauby Noëlle ou le chant des couleurs

Pourquoi une toile peut-elle vous toucher ? Comment expliquer l’émotion qui surgit de la couleur ou d’un geste. Cela reste un mystère.

Noëlle Dauby a gagné l’abstraction pied à pied.


Sa pratique de la peinture et du dessin ininterrompue depuis 1975 a mûri au fil des
années et a permis le surgissement de cet art actuel riche non seulement d’un
savoir-faire mais aussi d’une réflexion sur l’espace, la matière, la structure et le dialogue intense des couleurs


C’est ce qui frappe dès l’abord : la somptuosité de la palette, la générosité de la pâte colorée, la franchise dans la touche posée sans repentir.


Dans ses paysages qui disent parfois leur nom, se faufilent
des souvenirs de voyages, des empreintes tenaces, des impressions persistantes.
Mais que l’on ne se méprenne pas ! La démarche de Noëlle Dauby ne relève nullement du relevé topographique ni de l’image réaliste.


La transmutation s’opère là sur la toile : les choses vues, engrangées, rêvées, archivées dans la mémoire physique ou affective, par le sortilège du pinceau, du geste, de la pensée, par la pression interne du besoin de peindre sortent et se donnent à voir d’une manière féérique, transcendée, quasi onirique.

Et cela nous donne des compositions qui pour être lyriques,
libres, expansives n’en sont pas moins structurées tantôt par une ligne d’horizon, le marquage d’une croix ou d’une ligne oblique, tantôt par l’étagement de plans qui sollicitent notre regard depuis l’avant-scène jusqu’aux recoins mystérieux d’une anfractuosité lointaine.


L’artiste joue subtilement des ombres et de lumières, de cris et de chuchotements.

Curieusement, son monde se formule en un savant langage binaire : clair et obscure, luisance et matité, tons chauds et tons froids, rugosités et tendresses, plages lissées ou brossées en larges traits.


Dans ses poèmes symphoniques, s’orchestrent les quatre éléments fondamentaux :

lair, le feu, l’eau et la terre.


L’air, la respiration du tableau se lit dans les trouées
blanches, les zones de repos doucement bleutées ;

le feu est souterrain, toujours prêt à jaillir d’une faille en des échappées fulgurantes qui sont de
l’ordre de l’éruption volcanique ;

la terre ou la pierre se conjuguent en d’infinies nuances d’ocres ou de gris granitiques.

L’eau est souvent présente
qu’elle soit métaphore de mer, de lac ou d’étang, elle étanche nos soifs visuelles de fraîcheur et d’apaisement.


On assiste dans cette démarche picturale à une véritable
appropriation de l’espace par des masses cubiques débitées sur des falaises géantes.


Si, dans ses dernières œuvres, l’artiste a évacué toute référence figurative directe, la lecture attentive de ses toiles révèle une gamme de formes tirées de l’observation : ici, l’architecture suggérée d’un domaine mystérieux; là, une arche plein cintre évocateur de l’Italie renaissante ;

ici encore un rivage idéal ; là, un abri rocheux des premiers âges du monde.


Au total, la peinture de Noëlle Dauby s’avère un art maîtrisé de la couleur, des couleurs et de leurs vertus signifiantes : sensuelles, intimistes, puissantes, denses ou éthérées.

Cela donne à son univers une dimension intemporelle, cosmique et pourtant familière.


Le spectateur qu’il soit poète, historien, esthète, géologue ou promeneur solitaire y trouve matière à contemplation, à voyages intérieurs.

En un mot, un art singulier, riche de potentialités à venir.



Louis Richardeau



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