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Monde (14)

administrateur théâtres

Nous sommes tous des Don Quichotte

SPECTACLES

Au Public : Le fils de Don Quichotte du 10.01 au 25.02.23

En piste, un texte ébouriffant d’Anne Sylvain qui se plaît à revisiter l’illustre  Cervantes, pour vous offrir un  nouveau tour du monde de Don Quichotte  en  80 minutes. Il est bien sûr flanqué de son inimitable Sancho Panza, craquant d’humour, de bon sens et d’humanité. Tout tient dans l’imaginaire, on chevauche l’invisible. 

Or, qui d’autre, me direz-vous, aurait pu servir aussi bien ce rôle brûlant d’énergie, de drôlerie et d’ optimisme, que l’illustre Othmane Moumen dont on adore les acrobatiques postures! Se renouvelant sans cesse, il fascine lorsqu’il court après son ombre aux côtés de son maître adoré. Ses multiples déclarations d’amitié s’enchaînent avec vigueur. Ensemble, ils nous trimbalent dans une ronde héroïque, tantôt absurde… tantôt pertinente. 

Nos souvenirs joyeux de leurs épiques exploits se mêlent adroitement au chaos de notre monde déboussolé. Au son des castagnettes, vous goûterez les joies et les peines de cette prodigieuse cavalcade espagnole sur un plateau qui ne cesse de tourner, implacablement, comme les aiguilles d’une montre opiniâtre lestée de nombreux craquements blessant l’oreille parfois. 

Philippe Résimont interprète le bravache et bruyant Don Quichotte en mal de progéniture! Moins hidalgo que dans nos souvenirs, plus Tartarin de Tarascon, au vu de ses fanfaronnades burlesques et narcissiques, il se complaît  dans des éclats de voix un peu trop tonitruants, crachant vaillamment le feu rageur de son incessante colère.  Toutefois, manifestement prisonnier de ses mondes inventés, il fait parfois peine à voir… avec ce corps “ sur lequel la vie matérielle manquait de prise” disait A. Daudet de son higalgo de Tartarin…On irait bien jusqu’à même le moquer, tant il apparaît centré sur lui-même et ses déconvenues et si peu soucieux de son aimable et dévoué serviteur! 

Or il s’avère vite que, battants et combattants, c’est nous qui nous agitons en tous sens, souvent en dépit du bon sens, et plaise à Dieu – pourquoi pas et heureusement – à contre sens du sens imposé! Ainsi, le Don Quichotte en mal de postérité, s’invente contre toute attente une nouvelle progéniture: les enfants que nous sommes.  Battant les ailes, il brasse ses fantasmes, embrasse l’espoir et poursuit son Rêve de rejoindre son impossible amour, si richement inventé. Éternel chevalier errant – seuls, les non dupes errent – il part à l’assaut du ciel, plus fort que les moulins, pour y cueillir la providentielle étoile. L’inaccessible étoile, celle de notre ami Jacques. Et là, on pleure! 

Dominique-Hélène Lemaire, Deashelle pour Arts et Lettres

LE FILS DE DON QUICHOTTE de Anne Sylvain

au Théâtre Le Public : du 10/01 au 25/02 RUE BRAEMT 64-70, 1210 BRUXELLES 1H20 – CRÉATION – GRANDE SALLE

INFOS & RÉSERVATIONS – 02 724 24 44

Présentation: Par nos combats et nos rêves « pour un monde meilleur », aussi petits soient-ils, nous sommes tous des enfants de Don Quichotte. N’EST-CE PAS ?

Don Quichotte, bravache comme il se doit, repart toujours au combat. Parce qu’il est plus tentant de combattre que de pleurer sur la misère du monde. Parce qu’il n’y a que l’espoir qui fasse avancer. N’EST-CE PAS ?

Mais cette fois-ci notre héros doute. Il s’était fait chevalier pour transformer la société, mais il s’interroge, car dans cette histoire-ci, il se remet en question. Bien sûr, la maladresse, la clairvoyance et le burlesque des deux compères seront aussi au rendez-vous. Philippe Résimont (Don Quichotte) et Othmane Moumen (Sancho) s’y attèleront avec panache et enthousiasme.

Et à ceux qui diront à Don Quichotte qu’il est ridicule et inutile, à ceux-là, Don Quichotte répondra qu’ils n’y connaissent rien. Et notre héros remontera sur sa Rossinante, et se choisira un nouveau combat. Car Don Quichotte doit combattre à l’infini, interrogeant par-là nos quêtes infinies de justice et d’espoir d’un monde meilleur. Seul l’espoir fait avancer.

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administrateur théâtres

SPECTACLES

Spectaculaire Table Ronde

Enfin Bruxelles s’éveille de la torpeur artistique forcée et nous propose un spectacle hors du commun au Parc, jusqu’au 23 octobre ! Goûtons voir …si le spectacle est bon !

Aucune description de photo disponible.

La production inaugurale de la saison 21-22 du Parc met le feu aux planches par son côté épique, haut en mouvements et couleurs.  Thierry Debroux , à l’écriture et la mise en scène,  réveille un monument de notre héritage culturel : celui des romans bretons médiévaux représentant la tradition celtique des chevaliers de la Table Ronde et du roi Arthur. Le tout premier auteur à transcrire par écrit cet imaginaire collectif est le normand Wace de l’île de Jersey qui, dans son « Roman de Brut » (1155) évoquait une table construite sur ordre d’Arthur afin d’y réunir ses meilleurs chevaliers. Elle est un symbole de paix et d’égalité, car il ne peut pas y avoir de préséance autour d’une table ronde. Les bienfaits de la démocratie !    On a adoré en passant le clin d’œil à l’ouvrage de Mathilde, la Reine normande, épouse de Guillaume… qui nous ramène en 1066, à la conquête de L’Angleterre.

Avec ses 20 comédiens sur scène, Thierry Debroux dénoue et renoue les fils mystérieux des histoires qui s’entrelacent tout en y jetant le regard neuf du Candide de Voltaire tellement révolté par la violence. Il en profite pour faire passer le point de vue édifiant de l’invention de cette Table Ronde, et les bienfaits de la quête du Graal par des chevaliers à l’âme mystique irréprochable.  Bref, nous aurons de l’action pure et dure, des héros à la trempe d’acier dont nos ados raffoleront ! Mysticisme païen revisité et merveilleux au rendez-vous, le crescendo de magie (Jack Cooper) est simplement ahurissant, tandis que la patiente mosaïque de l’histoire se complète. Aux lumières : Noé Francq ,  au son :  Loïc Magotteaux et à la vidéo : Allan Beurms.


Certes, Thierry Debroux semble se jouer ironiquement d’une atmosphère de fin de monde, du désespoir de la guerre et des squelettes dans les placards et il se plaît à confronter les croyances et nous faire aimer un Roi Pêcheur aussi impressionnant qu’un personnage d’opéra. Qui de mieux que l’incomparable Thierry Janssen qui endosse d’ailleurs plusieurs rôles succulents…    Doué d’un humour moderne, parfois caricatural, Thierry Debroux   décape parfois la légende de son ivresse romantique de conte de fées. On constate que le langage des armes est omniprésent alors que des octosyllabes sur l’amour chevaleresque viendraient tellement à point !  Et pourtant, des fées de la voix, du costume et du geste il y en a. La distribution féminine éblouissante en témoigne avec   Sarah Dupré, la reine Guenièvre et Laurence d’Amelio, la Fée Morgane accompagné d’une elfe virevoltante : Emilie Guillaume, extraordinaire maître d’armes en collaboration avec Jacques Capelle.

 Merci à l’artiste Jean-François Rossion ! Spectaculaire.  Voilà soudain que le Diable en personne paraît, en tenue de super héros rutilant, séducteur, archange de la mort et des ténèbres. Il est vrai que le mal est en tout, car rien n’échappe aux griffes de la jalousie, de l’orgueil et de la violence. En dépit des valeurs de la Table Ronde et du culte de l’Amour. Les séances de duels et autres joutes sanglantes reviennent à un rythme de métronome. Elles sont si belles que l’on tombe inévitablement dans le piège flamboyant de la précision admirable de leur chorégraphie sur des musiques ensorcelantes.  Le mal est fait, on est pris par un spectacle d’une étoffe fabuleuse. Les décors grandioses, dignes de la gravure du Camelot par Gustave Doré ! Et les costumes ? De véritables œuvres d’art ! Signés Ronald Beurms et Orélie Weber.


La chanson de geste convoque bien sûr les personnages mythiques tels que Perceval au cœur si pur… sous les traits lumineux de Julien Besure, un roi Arthur campé successivement par Jérôme Vilain et par Denis Carpentier avant et après l’épisode d’Excalibur, un étrange Lancelot du lac presque maléfique joué par Cédric Cerbara. Et cetincroyable duo avec une autre fée des planches, l’étonnante Fée Viviane : Karen de Padua qui forme avec Merlin L’enchanteur, joué divinement par Othmane Moumen, un couple totalement explosif qui n’est pas sans rappeler à nos yeux de spectateurs fidèles au Parc, celui d’Hermès et Athéna dans l’Odyssée. Inside joke !   

Ainsi donc, la geste de 2021 ?  Un savant mélange et un millésime exceptionnel où l’imaginaire a tout à dire !  

Peut être une image en noir et blanc

Avec Julien Besure, Laurent Bonnet, Denis Carpentier, Cédric Cerbara, Laurence d’Amelio, Simon Delvaux, Karen De Paduwa, Sarah Dupré, Mattéo Goblet, Émilie Guillaume, Jonas Jans, Thierry Janssen, Sandrine Laroche, Nicolas Mispelaere, Othmane Moumen, Jean-François Rossion, Jérôme Vilain, et les stagiaires : Nahida Khouwayer, Simon Lombard, Mathilda Reim. 
Mise en scène Thierry Debroux
Assistanat Catherine Couchard 
Scénographie Ronald Beurms 
Costumes Ronald Beurms et Orélie Weber
Décor sonore Loïc Magotteaux
Lumières Noé Francq 
Vidéos  Allan Beurms
Maquillages et coiffures Florence Jasselette 
Chorégraphie des combats Jacques Cappelle et Émilie Guillaume

Crédits photos: Photo@ZvonocK

En coproduction avec la Coop asbl et Shelterprod . Avec le soutien de taxshelter .be, ING et du Tax Shelter du Gouvernement fédéral belge . Avec l’aide du Fonds d’acteurs du SPFB

A vos téléphones :  02 505 30 30 

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administrateur théâtres

L’objectif de Fabienne Govaerts, fondatrice et directrice

du

théâtre de la Clarencière à Bruxelles  et du Verbe fou à Avignon est clair: «  Déconstruire une culture dominante fondamentalement raciste et engager le combat contre la haine, le mépris et toutes les discriminations. » C’est à cela que doit servir son théâtre et le théâtre. C’est l’œuvre de sa vie. Elle témoigne d’un anti-racisme conséquent. Elle professe que le racisme est une ré-pulsion que la culture se doit contenir à moins de  sombrer dans la barbarie. Ainsi donc, ne cédant justement à aucune peur, elle a osé ! Nom d’un pétard ! Appliquant à la lettre un message biblique « Fear not », courageuse, généreuse et convaincue, elle a accueilli un pétard ! Sa démarche artistique nous touche.  S’il y a bien un spectacle emblématique, humaniste et contestataire dans sa programmation, ce sera celui-là !

-Lettre aux escrocs de l'islamophobie qui font le jeu des racistes-

Textes de CHARB

                                                            le rédacteur en chef assassiné de Charlie Hebdo

Texte finalisé le 5 janvier 2015, deux jours avant l’attaque terroriste contre Charlie Hebdo dans laquelle il a perdu la vie.

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Taxé de racisme par une certaine mouvance antiraciste, avec les conséquences tragiques que l’on sait,  Charlie Hebdo*, c’est l’étendard  insolent de la lutte conséquente contre le racisme. L’emblème moderne de la liberté de presse, la liberté d’expression, que ce soit par la parole, le dessin de presse  ou la caricature. Le principe fédérateur est que  « oui, on peut rire de tout ! » ...Y compris de ce nouveau terme, l’islamophobie, où se trempent avec délices tous les médias, car il a généré une incomparable exploitation médiatique.

Il apparaît que le texte posthume de Charb est une oraison dédiée aux phobes de tout poil. « Nous serions islamophobes, disent nos diffamateurs. Ce qui, dans la nov-langue qui est la leur, signifie racisme. Où l’on voit combien la régression a gagné tant d’esprits ».

22228348_1685607718129026_7232279882045504378_n.jpg?oh=86d9790cfebf6707435d4b991b6b56c3&oe=5A4983D0&width=320Mais qu’est-ce qu’un phobe?  La dernière perle de Charlie Hebdo n’est-elle pas  « Ne cédons pas à la country-phobie! » ?**  Et en Catalogne, bordel, on n’a plus le droit d’être hispanophobe?

Le -phobe se définit étymologiquement comme celui qui éprouve de la  peur ou de la crainte. Rien de grave : il y a les arachnophobes, les agoraphobes, les herpétophobes, les aquaphobes, les ornithophobes, les vélophobes, les aviophobes, les bibliophobes, héliophobes, zoophobes et autres claustrophobes. Tous éprouvent des troubles de peur excessive qui minent la vie de celui qui en souffre et celle de ses proches,  mais enfin, rien de grave pour l’intégrité des autres humains. Le hic c’est que le -phobe peut muter par glissement de sens,  et s’opposer de façon virulente au -phile pour  engendrer de la haine. Et hop! Voilà la porte ouverte à tous les francophobes, germanophobes, anglophobes, judéophobes, athéophobes, cathophobes, islamophobes, où l’aversion induite par la peur, se transforme en franche hostilité, rancune, malveillance et parfois violence pure et simple.

 Mais qui  peut s’enorgueillir de surfer sur ces néologismes qui ne font que recouvrir du racisme pur et dur?  Du pain béni pour  nourrir des débats médiatiques totalement stériles mais tellement rentables! Dans l’islamophobie, l’hostilité envers l’islam s’applique dès lors à tous les musulmans! Peur de l’inconnu ? Ou peur de ce que l’on croit savoir ? Paradoxalement, la phobie est une peur de ce qui est déjà connu et identifié comme menaçant. Le discours raciste typique s’exclame « je les connais ! … » se donnant le droit de pourfendre l’ennemi virtuel, le bouc émissaire. Alors, ADIEU, la cohésion sociale!  

L’orateur de la lecture-spectacle courageusement invité par Fabienne Govaerts est le comédien et metteur en scène lillois Gérald Dumont. L’artiste activiste explique : «  Depuis un peu plus d’un an, on la joue en milieu scolaire et dans les centres sociaux, mais depuis qu’on cherche à  le produire dans des salles, on sent que c’est compliqué… » Il était la veille, le mercredi 4 octobre, au CCLJ.

 D’un point de vue scénique, le comédien apparaît comme un tribun agréablement convaincu dans sa déclamation, totalement habité par le texte,  mais il est dur de ne pas tomber dans la caricature textuelle quand on doit faire des coupures dans le texte originel et ne pas mettre ses auditeurs mal à l’aise par certains propos parfois à l’emporte-pièce ou par des généralisations hâtives! Sport rhétorique que lui-même est censé combattre.  N’est-ce pas le but de Charb de pourfendre les stéréotypes et les formules à la grosse louche?  En outre, sa façon de sourire et de rire en coin à chaque paragraphe, peut à la longue irriter, tant le sujet est finalement sérieux. Il s’aide de projections et de musique (Lénine Renaud) en hommage au disparu… mais tout va si vite!  Elles font mouche mais parfois avec un tel goût d’amertume, que le rire ne fuse qu’à petites doses. Par contre, sur le fond,  la connivence du public présent est acquise.  Et le texte ressuscite la parole confisquée de Charb!

 

Marika Bret, DRH de Charlie Hebdo est présente à chaque spectacle et propose  un débat après chaque représentation qu’elle introduit par une courte biographie de Stéphane Charb et par des confidences sur les heurs et malheurs de la production : Vive la censure !

Quod erat demonstrandum ?

Elle dénonce la censure sécuritaire. En effet  ce spectacle tiré du texte posthume de Charb, a été reporté à Lille dans des locaux utilisés par la Ligue des droits de l'homme (LDH) - c’est un comble !- par crainte de débordements et refusé par deux salles du Festival off d'Avignon pour des raisons …artistiques. Gérald Dumont, à l’occasion de ce spectacle, a formulé le rêve de toucher des communautés chez nous, qui ont tendance à se réfugier dans le repli identitaire … comme Molenbeek! Une mission qu’il partage avec d’autres artistes tels que  SamTouzani? Moussem?        

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Liens utiles *** Liens intéressants ***

https://www.laclarenciere.be/

http://www.cclj.be/emission-radio/emission-28-9-17

http://www.cclj.be/actu/au-cclj/charb-lettre-aux-escrocs-islamophobie

http://www.radiopanik.org/emissions/screenshot/de-plein-pied-/ 

https://charliehebdo.fr/le-direct/ 

https://lesechappes.com/  

http://wp.theatrek.fr/lettre-aux-escrocs-de-lislamophobie-qui-font-le-jeu-des-racistes 

https://www.moussem.be/fr

http://www.samtouzani.com/

http://www.lavoixdunord.fr/137904/article/2017-03-25/quand-les-mots-de-charb-le-redacteur-en-chef-de-charlie-hebdo-tue-en-2015

*CHARLIE

Charlie Hebdo c’est un coup de poing dans la gueule Contre ceux qui nous empêchent de penser. Contre ceux qui ont peur de l’imagination. Contre ceux qui ne veulent pas qu’on s’amuse. Charlie Hebdo c’est un journal en colère, c’est un journal qui rit. C’est un journal qui cogne, c’est un journal qui rêve. C’est un journal qui engueule, c’est un journal qui cogite. Charlie Hebdo c’est un journal qui n’a rien à perdre car après la vie il n’y a plus rien. Charlie Hebdo n’a pas besoin de Dieu, pas besoin de Wall Street, pas besoin de posséder deux bagnoles et trois téléphones portables pour être heureux. Pour être heureux, Charlie Hebdo dessine, écrit, interviewe, réfléchit et s’amuse de tout ce qui est risible sur terre, de tout ce qui est grotesque dans la vie. C’est-à-dire de presque tout. Parce que la vie est si courte qu’il serait dommage de la passer à pleurnicher sur son sort au lieu d’en rire une bonne fois pour toute.

**Que ce soit en France au Bataclan ou aux USA, la country tue! Prohibition! Les rednecks et autres gros débiles  pensent que s’armer jusqu’aux dents peut sauver l’humanité !

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LEGS MATERNELS au théâtre le Public

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L’image de la pièce reflète bien le chaos du monde

D’après D’après les nains aux pieds d’argile que nous sommes, c’est le texte qui manque le plus : nul verbe et si peu de lumière. La mise à plat du monde a réussi à battre le verbe à plat de couture et à éteindre les lumières. Si la pièce est une écriture plurielle, pourquoi ne pas avoir envoyé le pluriel féminin en scène, avec toute sa tendresse solaire ? Ce duo disparate nous dérange par son incongruité, ses balbutiements, ses tâtonnements, ses rugissements de boyscouts perdus dans le noir qui jouent au brigandage. Sa lenteur est franchement exaspérante. Touché-coulé ! Voilà !Hourrah ! C’est pourtant ce qu’elles voulaient démontrer ! Dans ce bric-à-brac d’idées, elles veulent laisser le mouvement ralentir, s’arrêter même, chose utopique, et redonner une nouvelle impulsion. Mais, sommes-nous cet hypothétique Dieu qui tient le ciel et les étoiles au-dessus des fourmis rouges ?

Elles ne marchent pas sur des œufs, elles les écrasent. Il est vrai que nous serons 9 milliards en 2060, là, elles ont bien raison de vouloir freiner la reproduction humaine ! Elles sont bien généreuses, mais pathétiques. L’histoire des cueilleurs-chasseurs versus les agriculteurs, qui forme l’ossature de la pièce, est bien maldroite et éculée. Nous n’avons pas huit ans… Qu’apportent-elles de nouveau : les doléances d’un siècle mort dans l’œuf, un catalogue de lieux-communs, une collection de poncifs ? Où sont les histoires promises ?

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Pire, pour une veille de huit mars, elles ne font que suivre la consigne ! Après la grotte qu’elles ont investie de leurs peintures rupestres, les revoilà réfugiées dans une cuisine, où elles épluchent en toute convivialité leurs œufs à peler. Appelés à régner ? Non, cela ne fait pas rire. Juste un arrière-goût de lac salé ! On aurait aimé des bouffées de rêves, des mots poétiques, des chants, la matrice d’un monde nouveau. Ce texte si peu abouti et la gestuelle infantilisante écrasent nos espoirs de renouveau. des propos de mémères révolutionnaires, jeunes et vielles, mais pas un mot vrai de Louise Michel ou de Hannah Arendt, ni de Victor Hugo, – pourquoi pas, que diable ! –dont les noms sont à peine effleurés dans leur testament. Une fin sur le modèle de « Je te donne… », la partie la plus émouvante de la pièce, mais creuse quand même.

On les aurait voulues plus inventives, car à nouveau, elles ne font que suivre la consigne masculine, en disant vouloir donner le pendant des duos masculins légendaires tels que Sancho Panza et autres Sganarelle. La mise en scène, piètre oeuvre de patronage, ne sauve pas la mise, tant elle est décevante. Il n’y a que l’enthousiasme débordant des comédiennes. Est-ce assez ?

Dans leur discours sans perles ni diamants, elles semblent avoir oublié que ce sont nos enfants qui seront nos éclaireurs et nous montrent le chemin quand nous butons dans le noir et que c’est eux qui nous lèguent jour après jour, le merveilleux espoir du changement !

 Et pourtant, combien généreuse est l'intention des  comédiennes: 

Patricia Ide : Vous nous lirez après le spectacle...

Nous voulons tenter de porter à la scène une pensée en marche, libre. A nous quatre inventer une réflexion qui se construit au fil du spectacle. Sans asséner, sans cynisme, sans enjoliver, juste de la pensée enthousiaste qui se régénère d’elle même en passant du plus quotidien au plus universel, en passant partout où l’on aura pu passer en quelques mois de préparation. 

Quatre femmes qui se stimulent pour raconter deux chercheuses en voyage qui déroulent un pensée légère et profonde.

Et espérer que le public nous emboîte le pas !

Magali Pinglaut : C’est l’histoire de la nécessité qui a surgi un jour entre deux femmes Patricia et moi, de questionner sur le plateau notre apport au monde d’aujourd’hui.

En tant que mères...

En tant que citoyennes..

Quel est ce foutu monde qu’on lègue à nos enfants ?

Que vont-ils pouvoir en faire ?

C’est l’histoire aussi d’un refus de sombrer dans le «  tout est foutu »

On fait avec peu. On tente. On cherche et on raconte ça. On raconte qu’on cherche. Avec notre outil: le théâtre !

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LEGS MATERNELS

Auteure : Veronika Mabardi

Mise en scène : Layla Nabulsi

Avec Patricia Ide, Magali Pinglaut et Louis-Philippe Duquesne, régisseur

http://www.theatrelepublic.be/play_details.php?play_id=463 ;

 

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administrateur théâtres

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"Le 7ème continent" de Thierry Janssen - Photo Bruno Mullenaerts
Autour du cercueil de l'homme de leur vie, trois femmes assemblent petit à petit les pièces d'un puzzle affectif et envisagent le monde à l'aune des relations humaines.

Franck, Jack, Mick ? Shocking ! 

Dans le Nord-est du pacifique, entre la Californie et Hawaï, les déchets produits par les activités humaines et déversés dans les océans sont acheminés par les courants marins vers un nouveau "continent" boulimique dont la taille atteint près de 3,5 millions de km². A l'image d'un puissant siphon marin, le vortex attirerait vers lui tous les résidus de notre société de surconsommation. Toutefois, contrairement au siphon, les déchets ne sont pas "aspirés" mais accumulés et bien visibles. Voilà pour le titre! C’est  aussi le nom d’une œuvre d’art présentée à l’exposition : «  2050. Une brève histoire de l'avenir ». Source d’inspiration de l’auteur de la pièce?  

L’histoire raconte la rencontre de trois veuves (des résidus ?) amoureuses du même homme, sûrement très extraordinaire pour avoir su mener une triple vie sans jeter le moindre soupçon.  Shocking. La double vie ne semblant, par les temps qui courent,  pas assez palpitante pour intéresser le public, Thierry Janssen lance l’idée d’une troisième femme dans  le tableau, histoire de secouer un peu les esprits et d'amorcer une nouvelle dynamique.

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 Et cela marche du tonnerre. Le public se passionne pour trois « être » différents. Kristin, 40 ans, Miss Météo est bon chic bon genre, coincée et maladroite. Anaïs, 35 ans, est activiste chez Greenpeace, elle écume de colère et de révolte. Lola, 21 ans,  est  handicapée, elle souffre  du  syndrome  d’Asperger qui fait d’elle un robot encyclopédique incapable d’éprouver la moindre émotion. Bien sûr, les trois  femmes se reconnaissent toutes comme l’unique objet de désir de l’homme défunt  et se disputent son souvenir et  leur avenir à coups de mots cinglants.  En crêpages de chignon successifs  bien  caustiques, les caractères se dessinent, toutes griffes dehors, le charme en bandoulière, le sabotage amoureux et le dépit au fond du cœur. Mais sous le choc du deuil de l’homme et la découverte du triple mensonge, commenceraient-elles à s’écouter ? Elles sentent soudain qu’elles ont besoin l’une de l’autre pour comprendre. Femme des années 2020, qui sont-elles? Vont-elles accoucher d’un nouveau monde ? La mémoire archaïque leur dit que nous avons besoin de la nature et que  la nature a maintenant besoin de nous. Et si ces dames se mettaient à réinventer et l’homme et la planète ?

Et si au lieu des luttes de pouvoir, elles s’unissaient pour refaire un monde différent, capable d’enrayer la prolifération  de  cet odieux 7e continent?  Et si  l’intérêt de la planète se tricotait dès la naissance, au cœur des relations familiales ou intimes avec pour  premier horizon le respect de l’autre, comme modèle affectif pour changer le monde ? Loin du chacun pour soi, de l’intérêt personnel, de  la vanité et de la puissance ? Si on décidait d'inventer  d'autres relations humaines?  Question de court-circuiter  l’histoire humaine telle qu’elle se déroule depuis les origines ?  Quelle utopie fantastique dans la plume de ce comédien rêveur d’un monde vraiment meilleur et sous l’œil du metteur en scène inventif qu’est Michel Kacenelenbogen. Tout a commencé avec Louis Aragon : « Le poète a toujours raison / Qui voit plus haut que l'horizon / Et le futur est son royaume / Face à notre génération / Je déclare avec Aragon / La femme est l'avenir de l'homme ». Et bien sûr, Jean Ferrat. Thierry Janssen continue:

Comment prendre soin de la terre alors qu’une grande partie des habitants de celle-ci est opprimée, souillée, brutalisée ? Comment respecter et jouir des dons de la nature alors que la plupart des êtres humains se crachent haine et violence au visage ? Face à notre mère terre comme face à un miroir, elle nous renvoie notre lâcheté, les conséquences de nos actes irréfléchis et la laideur de nos âmes corrompues... 

Spectacle écrit par un homme qui grâce au théâtre, raisonne par l’absurde.  Le raisonnement fort tiré par les cheveux frise le délire artistique, mais  le funérarium espère enterrer le pire de notre monde et ouvrir sur une page que l’on brûle chacun d’écrire. Spectacle-choc des idées, choc amoureux de la présentation, choc crucial  de l’innovation. Une écriture sur mesure pour cette formidable trinité de femmes de choc : Bénédicte Chabot, Kim Leleux et Inès Dubuisson, soutenue par une  mise-en scène délectable.

"Le 7ème continent" de Thierry Janssen - Au théâtre le Public

Le 7ème continent -5- (c) Bruno Mullenaerts.jpg 

http://theatrelepublic.be/play_details.php?play_id=419&time=tom

Rue Braemt, 64-70
Brussels, Belgium
0800 / 944 44 (numéro gratuit)
Jusqu'au 30 avril (relâche du 29/03 au 09/04)
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administrateur théâtres

Alexander%20Polzin-Age%20of%20Anxiety%2012.jpg?width=276Musique & images ou méditation sur le Monde ? Le 2 juin 2013,  Rémi Geniet gagnait à 20 ans le  deuxième prix du Concours international Reine Elisabeth  à Bruxelles, une consécration pour un aussi jeune soliste ! Nous le retrouvons avec grand plaisir au festival de Lille piano(s) 2015, parmi les jeunes  musiciens qui joueront l’intégrale des concertos de Bartok à l’occasion de la célébration des 70 ans de la disparition du compositeur austro-hongrois, l’une des lignes maîtresse de ce festival. Rémi Genieta été choisi pour interpréter le  Premier Concerto, Kotaro Fukuma (lauréat du Concours de Cleveland en 2003) pour  le deuxième,  et  Béatrice Rana (lauréate du concours Van Cliburn 2013) pour le troisième. Trois moments-clés de cette fête de l’intelligence musicale et de la convivialité.

 

Dans ce  premier concerto de Bartok, Rémi Geniet  se transforme d’emblée en un créateur énergique  d’images cosmiques et sensorielles. Figure dantesque semblant émerger des cercles de l’enfer, il apparaît ensuite comme un démiurge calmant la tempête, puis  creusant des gouffres abyssaux dans un paroxysme de tournoiements musicaux. Les cuivres prophétiques annoncent  le tableau d'un soleil mort.  Son  deuxième mouvement  participe  à la même puissance évocatrice. C’est le temps cette fois qu’il semble avoir apprivoisé et emprisonné dans les battements d’une horloge invisible. Ses lents arpèges descendants suggèrent-ils le retour aux premiers jours de la Genèse ? Une recherche inconsciente de paradis perdu ?  Sa lecture du concerto est à la fois limpide et sauvage. Imagée et  vibrante.   Le troisième mouvement ressemble à un affrontement des pulsions de vie et de mort. Les cors et les flûtes s’emballent et l’effervescence créatrice du pianiste s’affirme encore. On est en face de la  liberté échevelée du principe créateur / L’être contre le néant. En toute discrétion, le jeune artiste, soucieux de préserver son intimité et son  mystère,  se retire et ne se disperse pas en saluts mondains,  laissant la place,  comme dans  un esprit de continuité du programme,  à Wilhem Latchoumia un géant d’humanité musicale, présent déjà  au même festival l’année dernière, qui interprétera “The Age of Anxiety” la Symphonie n°2 de Bernstein.

Cette symphonie jazzy pour piano et orchestre est une vraie découverte. Elle est  accompagnée  par  la projection simultanée  d'une sélection d'œuvres choisies parmi les 99  esquisses du peintre  Alexander Polzin  illustrant des extraits du poème épique psycho-historique de W.H Auden « The age of Anxiety ».   La  rencontre  bouleversante des arts plastiques, de la musique et du verbe sera un des points  forts récurrents  de cette édition 2015, marquée par une grande recherche de profondeur et d’intensité.  

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 Les instruments  font écho aux  battements des phrases anglaises rythmées par la scansion épique, et en même temps semble générer le fondu enchaîné des différentes images. Le message du poème tend à  démontrer que des protagonistes étrangers les uns aux autres (les musiciens ? le public? les uns et les autres ?) ne peuvent trouver de réconfort qu’en cultivant la sympathie, l’amour mutuel, ne fût-ce qu’au hasard d’une rencontre éphémère.  Le poète exilé aux Etats-Unis en 1939  a écrit cette œuvre pour mettre à jour l’horreur génocidaire nazie et  pour  sonder et contempler le tréfonds de la conscience humaine.  Mais l’ennemi une fois vaincu, la guerre terminée,  restera toujours la peur.  Et nous, nous connaissons-nous suffisamment  pour discerner les manipulations de nouveaux Barbares ?  A vous de choisir leurs dénominations. W.H Auden  accusait le profit, le mensonge, le progrès!  «The knowlege is not essential » « Lies and lethargies police the world in its periods of peace! » Les mots, les images et les sons s’enchaînent inexorablement,  laissant des traces d’amères intuitions, de vestiges de bonheur perdu, d’illusions envolées, d’inéluctables et tristes répétitions historiques.   

Age of Anxiety 26/99 - Mixed Media on Board 44 x 31 cm12273103453?profile=original “In the higher heaven, ageless plans” ”The hungry are eating their boots” ”In the numb North there are no more cradles” ”The sullen South has been set on fire” “In the wild West they are whipping eachother!” ”No soul is safe!” ” Unequal our happiness In peace or war, married or single” « Many have perished, more will! »

sml_Alexander%20Polzin%20-%20Age%20of%20Anxiety%20-Bernd%20Kuhnert%2023.jpg12273103879?profile=original Des mots soulignés et illustrés avec la passion de couleurs  musicales presque fauvistes de  Wilhem Latchoumia, le visionnaire. Il semble instinctivement parvenir  à incarner tour à tour,  les quatre protagonistes allégoriques du poème : l’intuition, la sensibilité, les cinq sens et l’intelligence. Un tour de magie, qui donne du corps aux esquisses  diaphanes  et sombres et disloquées de Polzin. Une façon de transmettre des émotions sur le vif, et en temps réel, au rythme mutuel de la perception. C’est de la traduction musicale simultanée et en plusieurs langues à la fois, tant sa  palette musicale est  complexe, différenciée  et évidente. On est spectateur de cette musique fascinante et en même temps aspiré comme  partie prenante de l’expérience. A la fois sur la rive et   au cœur du fleuve de perceptions.   Le flux entre le compositeur et le chef d’orchestre, tout d’abord,  entre celui-ci et le pianiste ensuite, puis avec le poète, le peintre et un public subjugué, a merveilleusement fonctionné. "Fluxé " a-t-on envie de dire, si l'on ose le néologisme! 

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images?q=tbn:ANd9GcTtEVWD7r02vsBsejsX-Ln79v5puI3RkrUR3xAPt7Vu6TYPfu2b      http://www.lillepianosfestival.fr/juin_2015/samedi/spectacle_07.php

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Réveil vibrant aux couleurs de la souffrance, les artistes disent la vérité

L’artiste peintre et  écrivain Maxim Kantor (°1957) est une figure emblématique de l’underground dissident soviétique. Il jette aujourd’hui un regard sans complaisance sur la société russe post-soviétique.  Il a contribué récemment avec  Gidon Kremer à créer un programme unissant peinture et musique "La Russie - visages et masques" qui fut présenté à Odessa  le 24 avril dernier. «  Fidèles à Goethe, Rimbaud ou Kandinsky, nous considérons que chaque son correspond à une couleur, ou parce que nous sommes solidaires de l’idée de Platon selon laquelle toutes les émanations de l’esprit possèdent une même origine. Nous avons aussi décidé de nous lancer dans cette expérience, parce que la situation mondiale actuelle appelle à l’union. A une époque où  la menace contre l’humanisme ne devient que trop évidente, il semble nécessaire de démontrer la solidarité des artistes de tous bords, la synergie de différents langages en une seule parole. Le savoir-faire et les techniques peuvent être différentes, un matériau peut se distinguer d’un autre, mais le son né d’un archet, un coup de pinceau, parlent d’une même douleur face à ce qui se passe. Nous sommes bien loin du jour où  Moussorgski a écrit ses "Tableaux d'une exposition". Le compositeur avait probablement une autre idée du Gnomus et de La grande porte de Kiev !  Mais nous voulions parler  de la souffrance dépeinte par de nouveaux tableaux d’une réalité dans laquelle l’impressionnisme n’a plus sa place. C’est ainsi qu’est né ce projet, explique Maxime Kantor, comme un symbole de résistance et d’union, comme une déclaration conjointe d’artistes.

Inscrire au programme deux compositeurs comme Philip Glass et Moussorgski, l’appeler « Kremerata Baltica, confrontation between two worlds » c’est déjà faire un pas vers la compréhension de l’autre. Pour mémoire, la Kremerata Baltica, est un ensemble composé de 23 jeunes musiciens talentueux originaires de Lettonie, de Lituanie et d’Estonie qui ont le vent en poupe grâce à leur exubérance, leur énergie et  leur joie palpable de jouer ensemble sous la direction de leur chef violoniste  Gidon Kremer.  En à peine 15 ans, La Kremerata Baltica est devenue l’un des meilleurs orchestres de chambre au monde, affirmant sa réputation dans les plus grandes salles de concert internationales, jouant  dans plus de 50 pays, se produisant dans 600 villes et donnant plus de 1000 concerts à travers le monde : Asie, Australie, États-Unis, Amérique latine, Russie et Europe. 

Gidon Kremer insiste pour sous-titrer ce projet musical et visuel « Tableaux d’une autre exposition » Selon lui, il est possible grâce à la musique de s’adresser au conscient et au subconscient du public sans faire appel à des stéréotypes politiques mensongers. La combinaison des perceptions musicales et visuelles est capable d’agir sur l’auditeur et le spectateur, comme un œuvre de Bach et de Vermeer, ou de Tchaïkovski et de Petrov-Vodkin.  La confrontation des images et du son génère un espace pour la recherche de soi-même et de son rapport au monde. « Avec notre projet, insiste-t-il, nous essayons de rendre une conscience qui ne soit pas anesthésiée par des moyens de communication de masse et de nous forcer à sentir les événements tragiques qui nous entourent, ainsi que notre responsabilité par rapport à ces événements. Pousser chaque spectateur et auditeur à regarder au fond de lui-même, à réfléchir au destin de l’humanité et à notre propre rôle dans ce qui se joue aujourd’hui. En dépit de la manipulation des media. L’indifférence est la plus dangereuse maladie. Si l’art ne possède pas la capacité de sauver le monde, il possède au moins le pouvoir de nous rendre meilleurs. »

Comment ne pas être conquis  dès l’ouverture du concert qui débutait avec Andreï Pushkarev  dans  le Concerto pour violon, vibraphone et cordes « Flowering Jasmine » de Georgs Pelēcis?  De l’ambroisie musicale ! Quatre violoncelles soulignent dans une discrétion absolue le vibraphone qui semble mélanger des parfums rares dans une gestuelle musicale envoûtante. Le jeu de félicité enfle comme un chant d’espoir jusqu’à l’apparition soudaine du  chef d’orchestre, vêtu d’une ample  chemise blanche et taquinant joyeusement  son Amati 1641… Après ces libations de bonheur, place au soliste bouleversant et au défilé de visages muets, de spectateurs figés, de voyageurs en attente sur un quai, -wired-. Les violons chantent le ventre souterrain d’une ville. Qu’est-ce qui relie le monde ? La parole est au violoniste solitaire, les arpèges rappellent Bach. Un concentré d’émotions s’empare du musicien. La lumière vibrante de son archet rappelle le pinceau d’un peintre. Va-t-il réussir à ranimer la flamme humaine?  Il diffuse la sagesse d’un homme « for all seasons ».  L’écoute du public est intense!  « The American Four Seasons » , le Concerto pour violon et orchestre n° 2 de Philip Glass était  accompagnée de projections vidéo de Jonas Mekas (né en 1922), réalisateur de films, poète et artiste d’origine lituanienne souvent considéré comme le ‹parrain du cinéma américain d’avant-garde›,  de Rimas Sakalauskas (né en 1985), artiste vidéo de la jeune génération lituanienne,  d’Adam Magyar (né en 1972), photographe hongrois établi à Berlin, et de  Pingo van der Brinkloev, artiste danois spécialisé dans les effets visuels.

La deuxième partie du concert est dédiée «  à ceux qui… » « To those who continue to suffer in Ukraine » C’est le Requiem for Ukraine pour violon d’Igor Loboda (1956). Ce sont de longues notes lancinantes explosées par des syncopes brutales, puis un bras le corps d’accents slaves. Au cœur de l’acidité mordante d’une déconstruction inéluctable, le violoniste  se débat avec une énergie opiniâtre. Le public respire à peine.

La puissante version  pour  orchestre de chambre de Jacques Cohen de l’œuvre de  Mussorgsky, est soutenue par les toiles insoutenables de souffrance humaine de  Maxim Kantor. Les percussions claquent comme des armes de guerre.  Le temps n'est plus à la douceur impressionniste, ni aux pleurs pour la mort d'un ami cher! On est au temps des génocides...

Comme le printemps, la tendre sérénade pour violon de Valentyn Sylvestov et d’un bis encore plus tendre : « Lullaby » de Tankovich redonnent quelque espoir. On respire, mais qui pourrait encore s’endormir dans l’indifférence ?  

 

Ce qui est sûr, c’est que le spectateur-auditeur ne peut désormais plus ignorer les faucons et les loups,  la prise d'otages du théâtre de Moscou pendant la comédie musicale Nord-Ost destinée à la jeunesse le  26 octobre 2002, les 186 enfants et les 148 adultes de Beslan massacrés en 2004, le 17 juillet dernier, les 283 victimes de l’attaque  du Boeing 777 MH17, les milliers de victimes de la guerre civile du Donbass en Ukraine depuis le 6 avril 2014. Qui peut encore  supporter le cynisme,  l’indifférence aux choses,  aux gens et aux dictateurs?

  http://www.flagey.be/fr/programme/15809/kremerata-baltica

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Du 19 septembre au 20 octobre 2013, au théâtre du Parc

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La plongée dans nos nuits par  Dominique Serron et Vincent Zabus : « Enfin, après 1001 nuits, la transformation complète de l’homme le révèle, aimant et pleinement pacifié. »

 

La réalité ? On a pendu la crémaillère chez Laurent (éditeur, la quarantaine) et Laure, qui ont emménagé dans un appartement improvisé dans une ancienne librairie  désaffectée, autre réalité. Peut-être celle de L’ombre du Vent … A cet événement, ils ont choisi le thème de la fête : les contes de mille et une nuits… Hasard ? Nécessité ? La réalité appelle-t-elle l’imaginaire ou est-ce le contraire qui se passe?  Une dispute Shakespearienne a surgi au sein du couple, « the green-eyed monster » plante ses crocs au fond du cœur de l’homme ! Laurent est jaloux ! Il a besoin de sa dose de valériane pur pouvoir dormir mais il a évidemment  perdu la clé de l’endroit où elle est rangée.

 

12272938870?profile=original Nouvelle réalité: c’est  Monsieur  Ibrahim, (l’épicier de la rue Bleue, vous vous souvenez ?) qui débarque et lui présente des cornes de gazelle pour le consoler: «  Mangez ! Et lisez !!! Laissez‐vous envahir l’esprit… » Début du voyage initiatique façon Lewis Caroll. Ces gâteaux magiques, une fois croqués, deviennent les gâteaux aux amandes dégustées par Shazaman et Shariyâr, deux sultans d’un autre âge et d’un autre espace, affolés par « la trahison féminine ».  Entretemps - si l’on peut dire -  l’art de la suggestion, les costumes, les voiles qui voilent et dévoilent,  la danse, les éclairages subtils ont réveillé l’imaginaire du lecteur. L’Orient est là.  Le spectateur, lui, se sent happé dans  la  galaxie théâtrale : c’en est fait de lui, il n’est plus spectateur. Il est  acteur aux côtés de mille et un personnages et a libéré son propre imaginaire.

 

12272939064?profile=originalL’esprit de Laurent se peuple des personnages des contes que lui racontait sa mère. Tout un programme ! L’imaginaire est à la fois évasion et prison, comment s’en sortir ? La sève de l’histoire est la fresque des peurs et des angoisses humaines. Nous sommes dans le théâtre de l’invisible. Voilà les deux sœurs, Shéhérazade (une Antigone orientale  admirablement jouée par France BASTOEN) et sa sœur Dounia… même intelligence, même complicité, même humanité, même soif de justice, hors la  fin funeste d’Antigone. Shéhérazade brave l’autorité paternelle (un Patrick BRÜLL flamboyant). Elle veut arrêter le massacre. Elle a le plan que l’on connait. Elle va métamorphoser le cruel Shariyâr.  Ou Laurent, qui sait ? Ou le spectateur? 

 

12272939859?profile=originalL’histoire a été co-écrite par Dominique SERRON et Vincent ZABUS. Une écriture fluide, généreuse, pétillante d’humour et fourmillant de références. Elle puise sa source dans une très belle humanité et  elle émerveille. Pas étonnant que surgissent alors  tous ces personnages fabuleux et si vivants à la fois, au sein d’imaginaires si bien conjugués ! Les failles de Laurent  sont les chemins qu’il faut  emprunter résolument pour accéder aux questions essentielles. Tous finissent  par se sentir transformés : écrivains, comédiens, spectateurs. Le grand Sigmund a lui aussi traversé la trame de  l’écriture.  La psychanalyse des contes de fées de Bruno Bettelheim agit en sourdine.   Et le miracle de la réconciliation finit par advenir après des tribulations fantastiques qui mélangent hardiment Laurent, son frère, son père, son patron et sa femme adorée et les personnages de contes.

 

12272940081?profile=originalComme dans l’Oiseau bleu de Maeterlinck, il y a une fée mystérieuse qui guide Laurent dans ses pérégrinations et ses  épreuves.  Le nombre trois est mythique.  Laurent en est conscient et  joue le livre dont il est le héros! Il vogue avec une  présence et une aisance extraordinaires d’un personnage à l’autre. Son regard, ses gestes, ses répliques ne cessent d’interroger passionnément. Malgré ses quarante ans, il a gardé   toute la fraîcheur d’une âme enfantine. Vous vous souvenez du jeune Guy Béart ? C’est un peu lui… Mais de qui parle-t-on ?  Mais du comédien, bien sûr, Laurent CAPELLUTO ! Une personnalité très  attachante et impétueuse. Et Laure, innocente, féminine et moderne en diable, qui est-elle ? Qui est le miroir de l’autre ? Laure ou la délicieuse Laure VOGLAIRE, comédienne ? « Qui suis-je ? » est la question récurrente.  

 

12272940660?profile=originalUne  pièce  incontestablement novatrice et  passionnante. La mise en scène est éblouissante. Les décors poétiques s’effacent, se fondent, s’élèvent, volent presque! Tout y est : depuis les 40 voleurs jusqu’au tapis volant en passant par d’autres contes moins connus.  Musiques envoûtantes (Jean-Luc FAFCHAMPS, assisté d’Aldo PLATTEAU), lumières et costumes féeriques. Beauté scénique à chaque tableau que l’on doit se retenir  d’applaudir.  La troupe de l’Infini Théâtre est merveilleuse, jeune, audacieuse, créative à l’infini. Ils n’ont  certes pas volé leur titre : « the sky is the limit ! »

Mise en scène : Dominique SERRON.

Scénographe: Ronald BEURMS.

Costumes: Renata GORKA.

Lumières: Nicolas OLIVIER.

Création Musicale: Jean-Luc FAFCHAMPS.

Assistant : Valentin DEMARCIN.

Assistante: Florence GUILLAUME.

Assistant stagiaire: Antoine COGNIAUX.

12272941455?profile=originalAvec:
Laurent CAPELLUTO (Laurent (le mari de Laure), le portefaix, le prince endormi)
Laure VOGLAIRE (L'épouse de Lui, la première pucelle, la femme enterrée vivante)
France BASTOEN (Shéhérazade, la deuxième pucelle, la mère de l'adolescent)
Vincent HUERTAS (Le frère de Laurent, le sultan Shazaman, Masrour...)
Jasmina DOUIEB (Jasmina (l’amoureuse du frère), Douniazade (sœur de Shéhérazade)...)
Patrick BRÜLL (Le père de Laure, le Vizir (père de Shéhérazade), Robert l’Ifrite...)
Othmane MOUMEN (Monsieur Ibrahim (l’épicier), les trois Qalandars, la vieille Sacamal...)
Vincent ZABUS (Jean-Jacques (le patron de Laurent), le sultan Shariyâr, Djafar le vizir déguisé)

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Photos:  Isabelle De Beir

En savoir plus: http://www.theatreduparc.be/spectacle/spectacle_2013_2014_001

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KARL MARX, LE RETOUR

Howard Zinn

Cie Peg Logos

Du 19/04 au 25/05/2013

 

12272888677?profile=originalKarl Marx était censé être mort et enterré. Avec l'effondrement de l'Union soviétique et le Grand Bond en avant en Chine dans le capitalisme, le communisme s'est évanoui dans la toile de fond pittoresque des films de James Bond ou dans les mantras déviants de Kim Jong-un. De toute façon Karl Marx, qui nous a observés du haut du paradis,  n’a jamais cautionné les dérives dictatoriales et sanguinaires des leaders communistes d'états policiers. Marx pensait que le conflit de classe  déterminait le cours de l'histoire. Ce conflit  a donné  dans la seconde moitié du 20e siècle toutes les apparences de se dissoudre dans une ère de prospérité du libre-échange et de la libre entreprise. Le capitalisme semblait être l'accomplissement de sa promesse - celle d'élever tout le monde vers de nouveaux sommets de richesse et de bien-être. C’est ce qu’on croyait.  Mais si on ouvre un peu les yeux on doit constater avec Marx que l'accumulation de richesse à un pôle est en même temps l'accumulation de la misère, la pénibilité du labeur, l'esclavage, l'ignorance, la brutalité, la dégradation mentale, au pôle opposé.

12272888889?profile=originalConstat : la formidable puissance de la mondialisation, en reliant les coins les plus reculés de la planète, pousse l'obligation lucrative  à des extrêmes qui rendent les mêmes, toujours plus riches et la grande majorité des autres toujours plus pauvres… C’est ce que nous présente  le formidable comédien Michel Poncelet dans une création théâtrale originale sur laquelle il travaille avec le metteur en scène Fabrice Gardin depuis deux ans. Le texte nous vient des Etats- Unis : « Marx in Soho, a play on history ».  Elle est de la plume d’un certain Howard Zinn, auteur d’une histoire du peuple américain. Celui-ci s’est plu à imaginer le retour dudit  Karl Marx sur terre - disons, que le Christ était lui-même trop occupé - pour répandre à nouveau sur notre planète des idées de justice, de dignité humaine et de compassion.

Revoilà Marx, vif comme l’argent, qui débarque avec sa malle de souvenirs et d’observations lucides à Soho, …New-York. Howard Zinn décide de « mettre en scène cette autre facette de Marx : le passionné, le révolutionnaire engagé. La pièce que j'écrivis avait pour protagonistes Marx, sa femme Jenny, sa fille Eleanor, son ami Engels et son rival politique Bakounine. »  C’est l’occasion de raconter sa vie précaire avec sa famille exilée à Londres, après avoir séjourné à Paris et à Bruxelles,  son analyse percutante de la société d’alors … et de maintenant, et sa passion contagieuse pour le changement. Un spectacle totalement dynamique, hilarant et fort instructif. Vous vivrez sa vie quotidienne avec ses proches dans la misère de Soho à Londres, vous  vivrez la Commune  de Paris en 1871, le climax de cette création théâtrale. Vous vous laisserez embarquer sur la vague d’espoir qu’il suscite.  « Un moment viendrait où le prolétariat exploité s'organiserait, se révolterait, prendrait le pouvoir et utiliserait le progrès technologique pour satisfaire les besoins humains et non pour enrichir la classe capitaliste. » Il est possible d’imaginer une société sans exploitation, où les gens se sentiraient en accord avec la nature, avec leur travail, avec les autres et avec eux-mêmes.

 

12272889260?profile=originalLes prolétaires du monde entier sont de plus en plus en colère et exigeant leur juste part de l'économie mondiale. « Indignez-vous » devient le maître mot, celui du  ralliement pour des lendemains qui chantent. Michel Poncelet est en ébullition, campe admirablement le personnage dans son costume recréé à l’identique de celui de Karl Marx. Les deux hommes se fondent à s’y méprendre, barbe y compris. Une très brillante performance, fort efficace qui convaincrait les capitalistes les plus endurcis!

http://www.theatredesmartyrs.be/pages%20-%20saison/atelier/piece6.html

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administrateur théâtres

12272851467?profile=originalUNE AUTRE VIE EST POSSIBLE
Jean-Claude Guillebaud
Éditions L’Iconoclaste, 214 p., 14 €

Combat étincelant


Bien écrit, le dernier livre de Jean-Claude Guillebaud « Une autre vie est possible », aux Editions L'Iconoclaste, est un véritable cadeau … (de Noël, pourquoi pas ?) car il oppose au désarroi humain et au pessimisme qui minent notre époque rien moins que la Bonté humaine et l’Espérance.


Son analyse serait-elle imprégnée de romantisme rousseauiste, d’un optimisme béat ou d’une confession religieuse particulière ? Certes non! Son enquête à propos des grandes périodes historiques de basculement et de changements est basée sur un travail solide et minutieux. Ancien reporter au Journal Le Monde, écrivain, essayiste, conférencier et journaliste français, il a derrière lui 25 années d’expérience de journalisme de guerre à travers le monde entier. Peu surprenant qu’il prône un regain d’intérêt pour la non-Violence et soit devenu "membre du comité de parrainage de la Décennie internationale de la promotion d'une culture de la non-violence et de la paix au profit des enfants du monde des Nations unies".


Il profite d'ailleurs de son livre pour pourfendre la sinistrose ambiante de notre monde, sorte de maladie incapacitante des adeptes de « la culture du désespoir mondain ». Il n'hésite pas à les accuser de lâcheté intellectuelle, en particulier ceux de Saint-Germain-des-Prés. Au passage, il soufflète les médias. L’iconoclaste !


Au terme rabâché de « Crise » il préfère de loin celui de mutations majeures qui affectent le genre humain. L’approche est vaste et intelligente, que dire, passionnante ? Il envisage une situation planétaire pour que nous dévisagions ou envisagions enfin la Bonté qui siège dans le cœur humain, plus que sa vilenie. Et de souhaiter que celle-ci fasse sa révolution pacifique et salutaire.


Nous marchons en effet vers un autre monde affirme-t-il. Il y a tout d’abord le décentrement du monde avec l’émergence de cultures telles que la Chine, l’Inde, le Brésil. C’est définitif, pas de retour en arrière possible. Il y a cette mondialisation dont on nous rebat les oreilles mais qui prouve que l’économie a fait faux bond à la démocratie. Que fera-t-on ? Au cœur des cinq moteurs de changement il y a la mutation « numérique». C’est en fait l’apparition d’un sixième continent qui est partout et nulle part, ne vous en déplaise ! Dans la médecine, l’éducation, la presse, la finance …la guerre. Il y a la révolution génétique et la mutation écologique qui détermine la finitude de notre monde.
Dangers ! Oui ! Mais promesses aussi… Ce livre dévoile avec verve les leurres de notre société et entrevoit les lieux innombrables où brille la lumière. Cette lumière n’est pas forcément celle des moines du Moyen-Age, mais celle de la redécouverte de la Bonté humaine. Il y a donc de nouveaux chercheurs d’or. L’empathie humaine, l’entraide, la solidarité deviennent de voies obligées. Et cette lumière ne siège pas forcément dans les mains des grands de ce monde. Certes, loin de faire du folklore sur les misères du monde et la pauvreté, Jean-Claude Guillebaud déclare que l’optimisme est possible. Il y a aussi ce rêve, que l’Europe redevienne un sujet politique passionnant. 2014 ? Les Eurosceptiques conséquents sont les mieux placés pour relancer l’Europe, dit-il. Et de citer son auteur favori, Edgar Morin « il nous faudra demain des redresseurs d’Espérance » Je ne vous en dirai pas un mot de plus. Lisez le livre d’urgence, vous apprécierez.

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administrateur théâtres

Quand le  film documentaire se fait dépassement personnel et démarche vers l’Autre

VIETNAM – LAOSCAMBODGE

à pied sur la Piste Rouge

 

Film présenté par Cécile Clocheret & François Picard

 

En salle du 12 novembre au 16 décembre 2012

 

Le centre culturel d’Auderghem accueille non seulement Paris-Théâtre mais aussi les magnifiques reportages de l’Exploration du monde.  Après le reportage passionnant de Patrick Mathé sur les peuples Naxi aux confins du Yunnan et l’histoire passionnante de JF Rock qui entre 1920 et 1949  fut le premier à se pencher sur la mystérieuse écriture des Naxi et à photographier les étranges cérémonies de leurs shamans,  voici le récit de l’aventure stupéfiante de François Picard et de Cécile Cocheret, explorant « La piste rouge », la terrible piste Hô Chi Mihn que certains n’hésitent pas à appeler « The Blood Trail ».  Vivant plusieurs mois dans des conditions extrêmes, à l’instar de pèlerins de l’humanité,  François et sa compagne  ont parcouru à pied les 2000 km de cette piste où ont transité près d’un million d’êtres humains transformés en bêtes de somme,  victimes de deux décades de lutte sanglante  entre le bloc communiste et le monde libre jusqu’à l’unification du Vietnam en 1976.

Ces deux jeunes  journalistes-explorateurs sont les premiers occidentaux à reconstituer le trajet de cet axe qui serpente entre le Vietnam, le Laos et le Cambodge. Il faudra encore 100 ans pour arriver à déminer ces régions des bombes non explosées qui minent le sol.  Le but de deux aventuriers a été  de rencontrer les habitants qui vivent au fond de jungles interdites au tourisme. Cette piste permettait aux soldats Viet Cong d’acheminer  pieds nus en poussant leur vélo d’énormes charges de  munitions, de provisions et carburant vers le Sud. Le but des Américains fut d’essayer de neutraliser cette piste avec les dégâts humains que l’on connaît.  

Le récit extraordinaire de l’aventure personnelle des deux explorateurs qui sont partis sac à dos et à pied est doublé de celui de l’histoire des trois pays qu’ils traversent.  Ce reportage permet à l’occidental de se rendre compte d’une réalité que jamais il ne rencontrera lors d’une visite organisée dans ces pays. C’est poignant de voir combien les habitants sont chaleureux vis-à-vis des visiteurs malgré les obstacles de la langue et de la culture. Ceux-ci ont eu bien sûr des démêlés avec la police vietnamienne qui les prenait pour des espions mais malgré la mousson, les moustiques, l’épuisement, l’itinéraire impossible à travers la jungle, le manque de nourriture, le logement précaire, ils ont réussi le défi qu’ils s’étaient fixé.

 Ils nous rapportent combien au Cambodge, les trois religions Bouddhisme,  Christianisme et Islam font bon ménage, acceptant les mariages mixtes et vivant  côte à côte sans se gêner. Ils utilisent dans leur film des images d’archive de l’époque, empruntées à Washington pour la partie historique. Non moins crucial est leur cri d’alarme pour la conservation de notre bien commun car le  Cambodge s’avère être l’un des pays les plus touchés au monde  par la déforestation. Ce reportage de L’Exploration du monde  qui  a été présenté dans le cadre des après-midis douceurs au centre Culturel d’Auderghem est une leçon de solidarité, d’humilité, d’humanité et d’endurance.12272847699?profile=original

François Picard est fondateur de Culture-Aventure, association reconnue d’utilité publique en France.

Un reportage par ce couple d’explorateurs solidaires sur la culture Khmer et ses temples est en préparation depuis cet été. Souhaitons que les instances d’Exploration du monde acceptent le nouveau projet de ces jeunes explorateurs intrépides qui ont un don évident pour établir la  communication avec des humains appartenant à un monde on ne peut plus différent  du nôtre.  

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Projection du film Severn, de Jean-Paul Jaud, (Fr), à Bruxelles,
à Woluwé St Lambert, le 29 mars 2012 à 15h et à 19h30, dans le cadre de
"Wolu-Energie". Lieu: Hôtel Communal, salle de Conférences.  02/761.27.26
Métro: Tomberg

Entrée gratuite.

J'ai eu la chance de voir ce film en avant-première, à Wolubilis, en 2010, en présence de son réalisateur, avec qui nous avons pu discuter.
En 1992, lors du Sommet de la terre de Rio, Severn Cullis-Suzuki, âgée de 12 ans, interpelle les dirigeants du monde entier sur la situation humanitaire et écologique de la Terre. En 2009, elle a 29 ans... et attend son premier enfant…

Ce nouveau documentaire de Jean-Paul Jaud après « Nos enfants nous accuseront » prend le parti de mettre en lumière des actions positives menées aux quatre coins de la planète et nous confronte à une question universelle et fondamentale : Quel monde laisserons-nous aux générations futures ?

Un film remarquable, qui parle des questions importantes pour le monde, comme le respect de la biodiversité, la situation des peuples, écrasés par les multinationales et par  la monoculture, la question alimentaire en général, etc Des témoins comme Pierre Rahbi, et beaucoup d'autres nous informent de ce qui a déjà été fait et de l'immense tâche encore à accomplir, pour que le monde devienne plus humain, tout simplement!

Ce film est émouvant, traverse beaucoup de régions du monde, et montre aussi les initiatives prises de tous côtés, par ceux qui ont pris conscience que chacun pouvait faire quelque chose, à son niveau!
A voir, ou à revoir, ce jeudi 29 mars à 19h30, pour une soirée exceptionnelle, à Bruxelles.

Pascale Eyben



Tél: 02/761 27 26 pour réserver vos places. Entrée gratuite.

Severn, fil de Jean-Paul Jaud, Bande Annonce

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Un concert du groupe Kel Assouf est un moment inoubliable, par son talent, sa densité, son côté chaleureux et festif, et sa part de nostalgie d'un peuple qui  a perdu ses terres, alors qu'ils étaient les "Fils du désert."

 

Les Touareg  ici chantent au nom de leurs ancêtres, pour retrouver cet art de vivre en liberté et au coeur même des éléments, du sable, du vent, du soleil. Ils gardent en eux la soif de liberté, la fraternité, et cet humanisme profond imprègne leurs chants, qu'Anana Harouna, compose avec talent (guitare et chant).

 

Leur musique, issue d'un fonds ancestral, mixée à la fusion d'aujourd'hui, provoque un ensemble de sonorités qui touche par sa beauté, sa profondeur et le sens qui s'en dégage.

 

J'ai pu assister à plusieurs de ses concerts, et chaque fois, la même magie se produit: le groupe capte son auditoire, par sa simplicité, sa convivialité, la densité de ses chants, la beauté de sa musique.

 

En outre, Kel Assouf est un groupe qui vit  lui-même réellement l'interculturalité, puisqu'il est composé de nombreuses nationalités qui chantent pour la même cause et qui présente une musique entre tradition et modernité, pour défendre un peuple dispersé, aux racines communes, pour retrouver et propager les valeurs des Touareg:  liberté, goût de l'infini, sens de l'autre et de l'accueil, l'action par la paix.

 

Non seulement il défend ces valeurs évoquées ci-dessus, mais il prône également la rencontre et l'interculturalité, partout où il chante.

 

Chacun apporte  au groupe sa touche personnelle, pour des compositions variées, enrichie d'autres personnalités, qu'elles soient d'Europe ou d'Afrique, ce qui crée un métissage culturel riche et authentique.                           

 

De plus, ils sont très chaleureux.  

 

Kel Assouf a parcouru de nombreuses scènes, lors de festivals et concerts en France, aux Pays-bas et en Belgique, et présente son premier album "Tin Hinane" , édité en 2010, en point d'orgue à ces tournées multiples.

Album produit par le label Igloo Mondo . On y trouve des compositions originales en langue touarègue, en Tamashek, dont Anana a le secret et la magie.

 

De sa voix chaleureuse, associée à celle de ses musiciens et choristes, dont la chanteuse Mama, un charisme émane, et des paroles  comme autant d' engagements pour l'unité des peuples, la paix, l'amitié, l'amour.           

 

Kel Assouf, cela veut dire en Tamashek, les" Fils du désert,"et aussi les "Fils de l’infini", ou même "Fls de la solitude". Au sein de cette culture du désert, ces mots  différents sont synonymes, car ils sont issus d'une langue très imagée et poétique, qui participe d'un même concept ici, pour exprimer ces diverses valeurs en un seul mot, comme plusieurs facettes d'un diamant.

 

Les Touaregs sont issus de divers pays : le Niger, le Mali, l’Algérie, le Burkina Faso et la Lybie.

 

Le peuple touareg a été privé de reconnaissance, durant des années, et nombre d’entre eux a dû s'exiler en Algérie ou en Libye dans les années ’80-’90. Les jeunes Touaregs exilés ont alors pris leur guitare pour défendre leurs valeurs et reconquérir si pas, leur terre, du moins leur culture.

 

Là où ils sont, ces chanteurs défendent les valeurs unviverselles issues de leurs racines dont ils gardent la fierté et la noblesse de coeur.

 

En évoquant les Touareg, ses frères, Kel Assouf  évoque chacun de nous, là où nous sommes, dans quelque pays que ce soit, pour plus de justice et de fraternité.

 

Un univers à découvrir, Kel Assouf a encore bien des trésors  à nous révéler du fond de sa  belle besace en cuir, et des idées créatives plein la tête.

 

Pascale Eyben- 18 juin 2011

 

 

http://kelassouf.com/fr/biographie/

 

Kel Assouf - "Akaline" de l'album Tin Hinane

https://www.youtube.com/embed/f5Kx4R17I0k?rel=0

 

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Ô, quelle gloire..!

Tout le monde cherche la gloire des temps perdus

La peine de perdre le sens du grand regard

Fuir le jour de rendre le compte rendu

Revivre comme brebis sous la peau d’un vieux renard

Faire jouir la destiné d’un avenir vendu

Pour que la chose nous devienne un pur hasard

Ceci, pour que tout le monde dit : ce n’est qu’un malentendu !

Ceci, pour que tout le monde dit : Ô, quelle gloire..!

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