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SPECTACLES

Une muse particulière … La dame à la camionnette

Conversations avec ma mère… de plus en plus amères…

EN TOURNÉE SAISON 2020-2021 Notre immense comédienne nationale Jacqueline Bir, 87 ans, s’est emparée avec Alain Lempoel, son metteur en scène, du rôle de Miss Shepherd dans « The Lady in the Van », un superbe film de la BBC réalisé par Nicholas Hytner (2015) et qui passe sur Netflix. On la comprend aisément, les éloges ont été dithyrambiques. Le film est adapté par Alan Bennett des mémoires qu’il a écrites pour la London Review of Books où il raconte une histoire de relations mère-fils haute en couleurs. Un sujet qui la passionne.

 Miss Sheperd est une sans-abri rebelle, hautaine et acariâtre qui a forcé Bennett à la laisser finalement parquer son camping-car délabré, fait-maison, devant chez lui, dans son allée, au cœur du quartier londonien réputé de Camden.  Cela durera de 1974 à 1989, au lieu de quelques semaines. Le voisinage bon chic bon genre ne rêve que de la voir partir, tandis que des vauriens rêvent de renverser le véhicule.  Cette Miss Shepherd pourrait bien être le double sauvage et imaginaire de sa propre et sage petite mère bourgeoise, très réelle, qui commence à perdre la tête et qui risque de se retrouver bientôt dans un home. Lui en profite pour se dédoubler à son tour en deux personnages : l’homme qui vit sa vie et celui qui écrit. « I live, you write, that’s how it works !»  La réalité vs. la fiction. A propos de création, Bennett réalise que l’on ne projette pas dans l’écriture celui que l’on pense être mais que c’est en écrivant que l’on découvre qui l’on est.

 La Miss Shepherd a un caractère épouvantable. Sulfureuse en diable, elle ne dit jamais merci et ne supporte pas la moindre action de type charitable. Cette femme, qui a passé sa prime jeunesse chez les nonnes, qui a été éduquée et parle français, fut même une pianiste talentueuse – et qui a fait ambulancière dévouée sous le blitz – semble devoir se défouler en s’embarquant dans son taudis à roulettes, d’une culpabilité secrète. Elle exprime dans la première partie du spectacle un chapelet sans fin de lamentations tandis que ses voisins de rue bien famée répriment difficilement leur dégoût du concerto d’odeurs répugnantes qu’elle dégage. 

 Mais si on n’a pas vu le film, on ne sait pas qu’elle en est arrivée là pour un délit de fuite suite à une collision accidentelle avec un jeune écervelé à moto. C’est ainsi qu’elle s’est retirée brutalement du monde… et des lumières de la rampe. La voilà même poursuivie par un maître chanteur, ancien flic !  Son frère l’a fait colloquer dans un asile psychiatrique … Elle en est venue à détester la musique qui était toute sa vie, la prière, en mieux. Mais il est intéressant de voir comme elle fascine celui qui l’accueille sur son terrain.  Car lui, de son côté, doit domestiquer les culpabilités qu’il éprouve vis-à-vis d’une mère étouffante en fin de vie et qu’il laissera emporter dans un home…. La clocharde au caractère de chien qui veut désespérément rester incognita, lui sert de catalyseur et de d’éclaireur sur ses inquiétudes profondes. Ah ! les magnifiques guenilles signées Ronald Beurms !

Quelques reproches s’appliquent néanmoins à une mise en scène à la fois trop proche – on ne peut pas faire du copié-collé du film de Netflix – et trop lointaine :  il manque plein de morceaux, omis on ne sait pourquoi, qui brisent véritablement la ligne dramatique. Quelle lourdeur dans l’entreprise !  Et puis, malgré toute l’admiration que l’on puisse avoir pour Jacqueline Bir, si fine et bouleversante dans les « Conversations avec ma mère », elle n’arrive pas à la cheville de la splendide Maggie Smith, tellement plus convaincante et chatoyante.  Si attachante malgré son horrible caractère ! Le débit scandé comme un métronome de notre comédienne belge devient lancinant à la longue, si pas carrément soporifique dans la première partie du spectacle fort chaotique et décousu. Bon, la seconde partie sauve enfin les meubles… au vu de l’histoire qui prend enfin forme plus excentrique et au vu des nombreuses problématiques qu’elle soulève. Ouf ! L’adaptation belge veut camper sur l’ironie grinçante et le surréalisme, tandis que la version anglaise s’avère beaucoup plus humaine… et plus plausible ! Les célèbres « Conversations avec ma mère » se poursuivent, mais sur un ton bien plus amer et pessimiste. 

La dame à la camionnette | Théâtre de Namur

Histoire vraie

La traduction française : Danielle De Boeck

Alain Leempoel : Mise en scène et adaptation

Ronald Beurms : Scénographie, décor, accessoires et costumes

La distribution :

Jacqueline Bir – Miss Shepherd ; Bernard Cogniaux – lan Bennett 1 ; Patrick Donnay – Alan Bennett 2 ; Frederik Haugness – Rufus Underwood, Médecin de Mam, Médecin de Miss Sherpherd, Rustre, Ambulancier, Leo Fairchild; Isabelle Paternotte – Assistante sociale, Médecin de Mam, Pauline, Intervieweuse, Mam’s

Première au Wolubilis : https://www.wolubilis.be/a-voir/la-dame-a-la-camionnette/

Du 29 septembre au 9 octobre 2021

Théâtre de Wolubilis
Cours Paul-Henri Spaak, 1 1200 Woluwe-Saint-Lambert Contact: http://www.wolubilis.be

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« Imaginez une petite ruelle sordide » Ambiance des années 20, côté pile ; et « se laisser glisser dans la folie...» Chapeau à « Chaplin » distribué en  bribes de vie vagabondes, même si  on s’ attendait plutôt à voir se dérouler sous nos yeux, le tapis  d’une vie passionnée, même si nous étions prêts à explorer le miroitement des facettes de son personnage comme acteur, réalisateur, scénariste, producteur, compositeur et pilier du cinéma muet. Fort heureusement, tout cela  se retrouve dans le programme. On peut y lire que  le dénommé Charles Spencer Chaplin est né à Londres le 16 avril 1889 de parents artistes de music-hall. Le père quitte le foyer quand Charlie a trois ans. Hannah élève seule deux de ses enfants, le troisième, le plus jeune, a disparu avec le père.  De santé défaillante, elle est amenée en hôpital psychiatrique et les enfants sont envoyés dans des institutions pour jeunes indigents, les fameuses « workhouse »  de Dickens!  A 10 ans, Charlie intègre une troupe de danseurs de claquettes et monte sur scène où il côtoie de grands acteurs. Ses talents comiques exceptionnels en font vite une star. A 25 ans, il crée le personnage de Charlot, maître du langage corporel,  et à 29, il fonde son propre studio qui lancera la gloire d’Hollywood!

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Sur scène, dans une atmosphère survoltée, « Chaplin » ne se raconte pas mais livre ses rêves d’écriture et son refus catégorique d’être utilisé comme pantin de foire. Métamorphose  rêvée: « Fini, Charlot ! Shakespeare! »  Doux-amer, il fait  surgir des fantômes émouvants, des comparses maléfiques  comme (Dickson, le producteur/Michel Carcan) ou des compagnons fidèles. Particulièrement, celui d’une mère (Jo Deseure), folle à lier, qui mendie amour et argent, et celui de son âme d’enfant, sorte de gavroche délicieux armé d’une machine à écrire. Violette Pallaro, fait une jolie comédienne d’époque… la future nouvelles madame Chaplin?

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Le patchwork de clips muets est admirablement pantomimé par le talentueux  Othmane Moumen, dont la qualité du travail  artistique n’est plus à démontrer. Un artiste de scène phénoménal, contorsionniste, magicien, pantocrator en moustache, pantalon ample, veste étriquée, chapeau étroit et les chaussures larges…sans oublier l’illustre canne.   Panto ? Pourquoi ?  Parce que capable de rendre dans le  moindre détail  t o u t e s  les mimiques de l’illustre figure de « Charlot ».  Panto pourquoi encore ? Parce que capable  de jongler avec les émotions, la poésie, la musique, les bruitages, la candeur, l’imaginaire et la fragilité humaine t o u t  à  l a  f o i s ! Panto encore… parce que  t o u t  est muet ou presque, langage pantocratique universellement reconnu.

Tour se passe dans cette époque de transition qui voit son  acrimonieux divorce d’avec  Mildred Harris  et précède l’avènement du  tournage de son chef-d’œuvre « The Kid » (1919). Les scènes regorgent d’allusions à l’histoire du cinéma, et on se laisse gagner par le feu burlesque de l’époque noir et blanc. La présence du petit garçon sur scène n’est pas innocente…  mais très rafraîchissante. On saluera en alternance : Victor Barco, Maxime Clausse, Stanley Dupic-Janssens et Ethan Verheyden. A vot’bon coeur, M’sieurs, dames… L’idée conte de Noël,  genre Christmas Carol  flotte dans les esprits… si ce n’est sur scène véritablement à cause d’un décor parfois parodique,  mais il gagne les cœurs d’un  public avide ou nostalgique, prêt coûte que coûte à se livrer à la magie des fêtes de fin d’année.

  

Création mondiale: "Chaplin"

Du jeudi 17 novembre 2016 
au samedi 31 décembre 2016 

 
Théâtre Royal du Parc
Rue de la Loi, 3
1000 Bruxelles
02/505.30.30
Avec : Othmane MOUMEN, Philippe TASQUIN, Michel CARCAN, Bruce ELLISON, Jo DESEURE, Violette PALLARO, Caroline TELLIER, Manon DRUGMANT, Michel CHARPENTIER, et les enfants Victor BARCO, Maxime CLAUSSE, Stanley DUPIC-JANSSENS ou Ethan VERHEYDEN, en alternance.
de Thierry JANSSEN, Jasmina DOUIEB et Othmane MOUMEN
Mise en scène : Jasmina DOUIEB
Chorégraphie : Antoine GUILLAUME

notes: 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Charlie_Chaplin

http://artduspectacles.over-blog.com/article-chaplin-aime-les-femmes-73230035.html

http://www.lefigaro.fr/lefigaromagazine/2010/04/17/01006-20100417ARTMAG00077--oona-le-grand-amour-de-chaplin-.php

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D'abord le livre:

Syngué Sabour : La pierre de patience                    de Atiq Rahimi

La parole libérée

Une femme veille sur son mari, dans le coma. Nous sommes en Afghanistan et cet homme est un combattant, blessé non au combat mais dans une rixe entre personnes du même bord. Cette veille va être pour elle l’occasion de parler pour la première fois avec son mari d’habitude trop figé dans son autorité et son machisme pour s’ouvrir à sa femme. Ce monologue va lui permettre de régler ses comptes avec ces hommes, ceux qui l’ont abandonnée après le coma de son mari, son père brutal, plus attentionné pour ces « cailles de combat » que pour ses filles, qui l’a vendue pour une dette de jeux. Et ce mari, héros de guerre absent pendant les combats, tout juste plus présent quand il rentre à la maison. A ce mari, elle dira tout, ses lourds secrets les plus cachés et les vérités les plus crues. Atiq Rahimi donne ici un roman intense, au parti pris formel fort, tout le roman est décrit depuis la seule pièce où repose le corps de l’homme. Un parti pris réussi.


« Quelque part en Afghanistan ou ailleurs ….

« Quelque part en Afghanistan ou ailleurs …. », cette imprécision géographique, jointe à une imprécision chronologique et à l’absence d’informations sur l’identité de la femme et du mari confère au roman un intérêt qui dépasse celui de la simple histoire d’une famille . Ce huis clos dans un lieu coupé de la vie extérieure qui ne se manifeste que par des bruits ou  par des images perçues selon un angle très restreint, condense l’attention sur la condition de la femme dans tout pays musulman intégriste où elle est réduite à ruser ou mentir,  à n’ être que mère reproductrice ou repos du guerrier, et sur la difficulté d’entretenir avec l’homme des rapports libres et francs.
A la lenteur du temps qui s’écoule marquée par la narration au présent , les psalmodies, le goutte à goutte et le parcours de l’ombre et du soleil , s’oppose la violence  de certaines  scènes  où la confidence  devient  aveu, le chuchotement  cri et  la douceur  violence , où la femme se croit démone, possédée par le mal . Une œuvre marquante dont la puissance vient paradoxalement de son écriture minimaliste. Les phrases dépouillées, sèches et concises résonnent comme en écho dans l’esprit du lecteur  qui est amené alors à ressentir tout le non-dit du récit .
Un ouvrage qui restitue au corps de  la femme toute la place que le vêtement féminin afghan vise à occulter .

Alma

Et maintenant le film, une pure merveille!

Une pure merveille écrite par l'auteur, avec respect, amour et sens de la beauté.

Un plaidoyer sans appel contre l'homme qui ne sait que faire la guerre et pas l'amour.

C'est l'horreur d'une ville au soleil baignée de sang, de bombardements et de guerre. C'est le bruit sec et lourd du tchador que la femme rabat brutalement à la moindre sortie en dehors de sa maison. Une femme vivante comme une bourrasque erre sur les remparts d'une ville de Troie mise à sac par la folie les hommes.
Et pourtant ses pas courent sur la terre brûlante pour chercher du sérum pour soigner le mari. Ils se font d'une légèreté d'ange sur les ornières de la désolation.

Ce sont des militaires universellement assoiffés de vengeance et de cupidité et leurs victimes abandonnées pour l'exemple.

Ce sont ces deux fillettes vêtues de tissus chamarrés, la tête encore nue, pas encore écrasées par la honte de leur condition féminine, qui sautillent autour de leur mère disloquée par la peur et si audacieuse à la fois.

C'est une femme, belle comme un mythe palpable qui se permet de naître par la parole à côté de l'homme, souche muette et roide, sur le visage duquel pas la moindre contraction de sentiment n'est visible. Juste la totale indifférence d'un Dieu absent.

Mais rien ne peut tuer l'instinct de vie de la femme.

C'est une icône faite de corps voluptueux et de mains qui caressent lavent et soignent le pire ennemi.

C'est un symbole de grâce par son regard infini entre ses cils de femme du désert, qui vous prend à la gorge, car vos larmes ne sont pas loin. C'est l'image de la femme éternelle, mère, épouse, et compassion, sous un voile de beauté.

C'est l'un des plus beaux films que l'on puisse imaginer à propos de la Femme. Seul espoir de l'homme après Dieu. Et si ce film, créé par une main masculine exceptionnelle devenait lui aussi pierre de patience magique et faisait éclater par son langage particulier la libération de toutes les femmes du monde? C'est le rêve des rêveurs. Et heureusement qu'ils existent!

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Projection du film Severn, de Jean-Paul Jaud, (Fr), à Bruxelles,
à Woluwé St Lambert, le 29 mars 2012 à 15h et à 19h30, dans le cadre de
"Wolu-Energie". Lieu: Hôtel Communal, salle de Conférences.  02/761.27.26
Métro: Tomberg

Entrée gratuite.

J'ai eu la chance de voir ce film en avant-première, à Wolubilis, en 2010, en présence de son réalisateur, avec qui nous avons pu discuter.
En 1992, lors du Sommet de la terre de Rio, Severn Cullis-Suzuki, âgée de 12 ans, interpelle les dirigeants du monde entier sur la situation humanitaire et écologique de la Terre. En 2009, elle a 29 ans... et attend son premier enfant…

Ce nouveau documentaire de Jean-Paul Jaud après « Nos enfants nous accuseront » prend le parti de mettre en lumière des actions positives menées aux quatre coins de la planète et nous confronte à une question universelle et fondamentale : Quel monde laisserons-nous aux générations futures ?

Un film remarquable, qui parle des questions importantes pour le monde, comme le respect de la biodiversité, la situation des peuples, écrasés par les multinationales et par  la monoculture, la question alimentaire en général, etc Des témoins comme Pierre Rahbi, et beaucoup d'autres nous informent de ce qui a déjà été fait et de l'immense tâche encore à accomplir, pour que le monde devienne plus humain, tout simplement!

Ce film est émouvant, traverse beaucoup de régions du monde, et montre aussi les initiatives prises de tous côtés, par ceux qui ont pris conscience que chacun pouvait faire quelque chose, à son niveau!
A voir, ou à revoir, ce jeudi 29 mars à 19h30, pour une soirée exceptionnelle, à Bruxelles.

Pascale Eyben



Tél: 02/761 27 26 pour réserver vos places. Entrée gratuite.

Severn, fil de Jean-Paul Jaud, Bande Annonce

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