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concours (26)

L'échelle à quatre marches

L’échelle à quatre marches

          Honorin avait fait un rêve. Un homme à barbiche, un œil fermé (le gauche), lui disait d’aller au grenier chercher le coffre de son oncle défunt. Quand il se réveilla…             
          Le jeune astrophysicien était le seul survivant d’une longue lignée d’alchimistes. Voici une dizaine d’années, après l’héritage de son oncle (descendant d’Altus) il avait vendu le château et le mobilier et mis le coffre en lieu sûr. « Tout ce qu’il y a dedans vaut de l’or » lui avait dit son oncle avant de s’en aller. Mais il l’avait laissé dormir sans même y jeter un regard, car pour lui l’or était ailleurs.            
          À quatre heures du matin il était debout. Il monta au grenier et trouva la malle, intacte après tant d’années. Impatient d’examiner le trésor, il prit pieusement les objets un par un et les rangea sur sa table de travail couverte d’une nappe fleurie, de couleur sombre. Vêtu de son peignoir raccommodé, Honorin regardait à travers ses grosses lunettes les sept objets: une chandelle (qu’il alluma aussitôt comme pour un rituel), un livre aux feuilles jaunies, brûlées et déchirées par endroit, écrit par Altus. À côté, il y avait quatre volumes (remis à neuf et entassés l’un sur l’autre) du livre Mutus liber magister dont l’auteur était le même Altus. Trois d’entre eux contenaient des dessins sans le moindre texte, tandis que le quatrième étalait le tableau des éphémérides. À la dernière page il y avait deux croquis face à face, représentant la vie et la mort. Un lutin, le pied droit posé sur la vie et le gauche, sur la mort, tenait entre ses mains un grand signe d’interrogation. Juste à côté des livres, il y avait un appareil sophistiqué, pas plus grand qu’un saladier, qu’Honorin avait trouvé entre des pailles, au fond du coffre.            
          À travers la fenêtre ouverte l’éclat lunaire chassait l’obscurité de la pièce. La lumière froide de la lune et celle chaude de la chandelle s’entremêlaient silencieuses dans une danse presque mystique. Le livre, daté de 1677, était un traité d’alchimie, une sorte d’Alchemical abstracts des œuvres des plus illustres alchimistes. Quelques pages y avaient été arrachées afin d’être examinées à la chaleur de la flamme (certains mots coloriés en rouge, écrits à l’encre sympathique, en étaient les témoins) ; ensuite, elles avaient été remises à leur place, sans grand soin. Honorin sentait toutefois que l’ouvrage était plus qu’un simple livre descriptif. Ayant un don hors pair dans le déchiffrage des codes, pour lui ce fut un jeu d’enfant de voir qu’à la page 7 commençait le chapitre « L’entonnoir du temps » et que chaque page avait 14 (2x7) lignes. En examinant à la loupe la page 21, il eut une révélation : si on marquait d’un point rouge chaque septième lettre de tous les mots de plus de sept lettres et si on unissait ces points par une ligne courbe, on obtenait le portrait de son aïeul Altus, l’homme du rêve qui lui faisait un clin d’œil espiègle, voulant dire: « Voici les jouets sympas que je te donne. Seras-tu à la hauteur des mystères qui s’y cachent ? » Suivant la même logique, à la page 28 il lut le message suivant: « Le chiffre 7 ainsi que ses multiples sont sacrés. Les Pythagoriciens le nommaient “la machine de la vie” et tu apprendras pourquoi, en démêlant les cryptogrammes des volumes aux dessins. Il y a quatre marches à suivre pour accomplir le Grand Œuvre Alchimique: l’œuvre au noir sous l’œil destructeur de Saturne, l’œuvre au blanc sous l’œil purificateur de la Lune, pour obtenir l'élixir de longue vie, l’œuvre au jaune sous l’œil sublimatoire de Vénus quand la matière palpable devient invisible et enfin, l’œuvre au rouge sous l’œil du soleil ; c’est la réincarnation de l’esprit dans un nouveau corps et à un niveau supérieur de conscience.”             
          Étranges coïncidences… Son nom avait 7 lettres, il était né le 7.07.1907 et dans sept jours il devait fêter ses 37 ans. À la page 77, Honorin découvrit un texte suivi d’un dessin: « Mon fils des générations futures, je te donne cet appareil que j’ai moi-même construit à la lumière de l’esprit et celle de la chandelle, après avoir accompli le Grand Œuvre. Il s’appelle Tempusvitam. Chaque naissance et chaque mort y sont codifiées. Découvre le mode d’emploi et tu sauras quand tu mourras et comment obtenir l’immortalité ». Perplexe, Honorin se gratta la barbe. « Hm… J’apprends quand je mourrai, pour découvrir par après l’immortalité... C’est absurde ! » Un seul regard lui suffit pour comprendre que le dessin reproduisait fidèlement l’appareil du coffre. Son cœur se mit à battre plus fort. Soudain, sa pensée glissa vers des questions auxquelles il n’avait jamais trouvé de réponse. « Certes, il y a trop de mathématiques dans le ciel pour que la vie soit apparue par pur hasard… » se dit-il en se dirigeant vers sa table de travail «…ou alors le hasard est un très bon mathématicien ».            
          Il examina minutieusement la machine. Elle était faite de trois cylindres métalliques coaxiaux, ayant au centre une boussole à deux aiguilles, une blanche et l’autre noire. Honorin se mit à chercher ardemment le mécanisme du fonctionnement de l’engin. « Il existe nécessairement un lien entre les livres et cet appareil » pensait-il « sinon ils n’auraient pas été mis ensemble ».            
          Il relut attentivement le chapitre « L’entonnoir du temps » où certains paragraphes faisaient référence aux dessins du Mutus liber magister. Le premier cylindre indiquait les 12 signes du zodiaque, tandis que le deuxième montrait, en chiffres arabes et romains, le nombre d’années, de jours et d’heures de vie. Le troisième cylindre protégeait la boussole, dont l’aiguille blanche pointait vers le signe de naissance, tandis que celle noire montrait d’abord l’année, ensuite le jour et l’heure de la mort.            
         Après de nombreux essais, un jour de chance, il eut enfin le code. En tournant le premier cylindre 37 fois vers la droite et le deuxième, 37 fois vers la gauche, l’appareil se mit en marche d’un mouvement silencieux. Après un certain temps il s’arrêta. L’aiguille blanche oscillait dans le septième signe, le Cancer (son signe de naissance), tandis que l’aiguille noire effleurait un par un les chiffres 37, 7 et VII. « Je vais donc mourir demain, le jour de mon anniversaire, à 7 heures ». Le rêve, l’homme à barbiche… Oui, il avait été guidé vers la boîte du grenier. Quelqu’un de là-haut (ou d’en bas) voulait le sauver à tout prix.            
          Il se souvint du livre d’Altus. Il y avait quatre étapes pour réaliser le Grand Œuvre. Il se trouvait où, lui ?... Avait-il déjà parcouru l’œuvre au noir et devait-il entamer l’œuvre au blanc, celle de la purification pour obtenir l’élixir de longue vie ? Seul face à lui-même et devant une telle question… Soudain, il se rappela la phrase «…comment obtenir l’immortalité ». Il comprit que s’il voulait vivre, il fallait changer le code. Et après quelques essais infructueux, il trouva la clé. C’était comme une nouvelle naissance et il en était le maître. « Disons 107 ans. Pas mal… Ensuite on verra ». Aussitôt il se mit à tourner le premier cylindre 107 fois vers la droite et une seule fois vers la gauche. Le résultat fût étonnant. L’aiguille blanche dandinait toujours dans le signe du Cancer, tandis que l’aiguille noire tournait sans arrêt. Honorin laissa la machine virevolter un jour, deux, des mois et des années par dizaines. Constamment obsédé par les faits du ciel et beaucoup moins par ceux de la terre, il était toujours sans famille à ses 106 ans.            
          La machine continuait toujours de tourbillonner au grenier, tandis qu’Honorin vieillissait comme tout un chacun. Après tout, Altus lui avait promis l’immortalité, pas la jeunesse éternelle. Il diminuait de jour en jour, sous l’œil impitoyable de Saturne. Le vieux fantôme ne faisait que trois fois par semaine le tour du jardin, en trébuchant sur sa longue barbe et ses souvenirs. Il avait renoncé à tout pour mener une vie d’ermite qui ne le satisfaisait plus. Le crépuscule de sa vie le trouvait épuisé d’isolement, sans aucun ami. Et il venait d’enterrer son dernier chien. Indubitablement, son diplôme de docteur en astrophysique, tous les livres qu’il avait écrits ainsi que sa sagesse notoire n’étaient que des amis inanimés, des amis en carton. Il se posait toujours des questions. « Et si… »

            Un soir il monta au grenier vérifier si la machine roulait encore. Oui, elle tournait à vive allure comme au premier jour. Quant à lui…Triste, recroquevillé sur sa canne, il errait parmi les antiquailles, en parlant tout seul : « À quoi bon vivre dans un monde vidé de lui-même ? Certes, le monde s’est renouvelé, pas moi. Où est ma place parmi tous ces inconnus ? À quoi ça sert d’être un dieu si on n’a personne à qui dire bonjour ? Dieu lui-même s’est auto-détruit, ne supportant plus sa solitude. Bang ! Big-bang. Et il court depuis, sans arrêt, sous la couverture d’un univers qui grandit à l’infini. La Force grandiose, qui s’est dissipée voici 13,7 milliards d’années dans des infinies fractales, vit toujours comme elle peut dans ses créatures. Si même Dieu n’a pu supporter l’immortalité, alors comment pourrais-je la supporter, moi ?... »            
          Il était minuit moins dix. Le lendemain il devait fêter ses 107 ans. Devant la fenêtre largement ouverte, Honorin contemplait le ciel d’été sous l’œil attentif de Vénus. Sans hésiter il monta au grenier et tourna la machine 107 fois à droite et 107 fois à gauche. Tranquille, il rédigea son testament olographe, laissant la maison à un home pour enfants orphelins. Il mit les livres et l’appareil dans le vieux coffre et alla l’enterrer dans un lieu connu par lui seul. Avant de fermer le couvercle, il y glissa un flacon avec le message suivant: « vous qui trouverez ces choses bizarres, demandez-vous: à quoi sert l’immortalité ? ».
          Ce n’est qu’au petit matin qu’il rentra chez lui. Le soleil rougissait déjà un ciel quelque part, comme une promesse de vie. Fatigué, il se coucha aussitôt. Il dormit longtemps. Très longtemps.
          Quand il se réveilla…

 Antonia Iliescu

9.09.2018
(c'est le texte gagnant au concours "texte sur photo", pour la revue "Les petits papiers de Chloé" - édition jubilaire pour les 20 ans de Chloé des Lys)

http://www.aloys.me/2018/12/resultats-du-concours-photo.html

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administrateur théâtres

A deux pas du huit mars, nous avons eu la chance d’assister dimanche à un ravissant concert  100% féminin, à part le tourneur de pages : Jean-Pierre Moemaersancien professeur d'accompagnement  d’Eliane Reyes.

 Nous sommes dans le cadre des « salons de la mélodie » à la chapelle de Boondael. Ce salon musical  a été  créé par Jean-Pierre Moemaers et Sébastien Romignon Ercolini  dans le but  de faire revivre à Ixelles le temps où des  hommes et femmes de lettres et mélomanes éclairés,  recevaient chez eux en privé au cœur de leur salon, les artistes du moment, leur permettant ainsi de faire découvrir à leurs amis les beautés connues ou  méconnues du répertoire intemporel de la mélodie et du Lied.   «Les salons de la mélodie»  permettent à un public moderne  toujours plus enthousiaste de venir apprécier  ces intimes instants si précieux de la musique de chambre.

Une clé magique pour entrer dans l’univers musical proposé cette après-midi  a été la fameuse Fantaisie en Ré mineur de W.A.Mozart joué avec une intensité et une tendresse sans borne par Eliane Reyes, qui nous a mis les larmes aux yeux.  Tour à tour soliste (Brahms,  Chopin)  et accompagnatrice de choix de la soprano Cécile Lastchenko, elle  et se donne au public avec  ardeur et s'efface devant la chanteuse dont la voix sonne à la perfection et dont la diction irréprochable, quelle que soit la langue, reste  toujours claire et bien articulée.      12273276067?profile=original Cécile Lastchenko, cette  jeune artiste pleinement chaleureuse, débordante d’énergie,  irradie la joie de la musique de façon lumineuse et engagée.  On l'a vu hypnotiser un public ébloui, dans la production  très remarquée à  l’Opéra de Liège de « La favorite » et aussi  lors de  ce   concert de prestige  du 7 décembre dernier à Flagey,  assuré  par des   jeunes chanteurs de la Chapelle Musicale Reine Élisabeth . Accompagnés par l’Orchestre de l’Opéra royal de Wallonie, les artistes proposaient  un concert autour des duos qui ont façonné l’histoire de l’Opéra. La soprano Cécile Lastchenko  fut déjà très remarquée. Elle vient  maintenant d’être  sélectionnée ainsi que 5 autres artistes de la Chapelle  parmi 312 candidats de 22 nationalités différentes comme candidate au Concours Reine Elisabeth, dont  la première épreuve aura lieu le 1 et 2 mai prochains à Flagey.

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Charme et Féminité

Dans le concert donné cette après-midi où l’émotion était à fleur de peau,   sa voix d’une superbe maturité a mobilisé une incroyable palette des sentiments dans une maîtrise de la théâtralité très bien menée et à travers un programme très éclectique.

 

MOZART – Fantaisie en Ré mineur

  1. BRITTEN – Les Illuminations (« Royauté »« Villes »)

RAVEL – Shéhérazade  ‘« Flûte enchantée »

  1. MAHLER – Das Knaben Wunderhorn « Das irdische Leben » 3’

BRAHMS – Intermezzo op. 118 N°2

  1. BRITTEN – The Turn of the Screw « How beautiful it is » (The Governess)
  2. DEBUSSY – L’enfant Prodigue « Azaël, pourquoi m’as-tu quittée ? » (Lia)


CHOPIN – Fantaisie impromptue 

  1. ABSIL – Trois poèmes de Klingsor « Chanson du chat » « Ma mère l’Oye »« Où le coq a-t-il la plume ? »
  2. SHOSTAKOVITCH – Satires « Kreutzer Sonata »
  3. GERSHWIN – Porgy and Bess « Summertime » 2’12273276291?profile=original

  Son tempérament dramatique  manie aussi bien le sarcasme que le désir romantique, la douleur et le désespoir,  que la satire et le surréalisme. Mais avant tout, elle  ne cesse de faire preuve de profondeur, elle touche la fibre la plus intime, berce l’imagination, se doublant d’une bienfaisante conteuse pleine d’humour. La générosité est  d’ailleurs un  point de  fusion musicale entre les deux femmes : la pianiste Eliane Reyes l’accompagne  en effet avec un mélange de discrétion et de  connivence affirmée.  Élans maternels fusionnés, entre  voix et  clavier ? Ensemble elles semblent vouloir diffuser la force de l’instinct de vie, le choix lumineux que l’on peut faire de celui-ci, en opposition avec le monde parfois désincarné et surréaliste qui nous entoure.  Toutes deux représentent la force de l’espoir et de la transmission,  la foi en l’humanité jamais abandonnée.  Ensemble, elles incarnent  un rêve de paix et de  désarmante compassion à travers une resplendissante… féminité.

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http://www.lessalonsdelamelodie.com/Avec le soutien de Mme Dominique Dufourny, Bourgmestre; Yves de Jonghe d'Ardoye, Député honoraire - Échevin de la Culture et des membres du Collège des Bourgmestre et Échevins d'Ixelles  http://www.eliane-reyes.com/agenda/

http://www.cecilelastchenko.com/  

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administrateur théâtres

12273175879?profile=originalLe Lille piano(s) festival 2016 a fêté  les Boris cette année,  et un troisième homme, Lukáš Vondráček, notre lauréat du Concours Reine Elisabeth 2016…. ! Un festival sur le mode majeur, qui s’enracine sur Bach et Mozart ! 

 

         Commençons par le flamboyant Boris Berezovsky, médaille d’or du Concours International Tchaïkovski 1990 à Moscou et maintenant membre de ce Jury prestigieux. C’est lui qui débutait le concert de clôture du festival avec le Concerto pour piano n° 2 en fa mineur, Op.21 de CHOPIN sous la direction de Jean-Claude Casadesus, chef-fondateur du festival et son complice de longue date.  Le pianiste russe  y a déployé  une musicalité et un flegme fascinants qui ont captivé une salle de près de 2000 spectateurs émus et bouleversés par ce sommet de l’ivresse romantique et ce talent pianistique hors pair. Les majestueux élans passionnés ont alterné avec la poésie profonde, intime et raffinée. Boris Berezovsky, en interaction presque viscérale avec l’orchestre,  joue mais écoute les moindres frissons des violons, délicatement  inspirés par le maestro Jean-Claude Casadesus. Monstre sacré, le pianiste produit tour à tour des tornades de notes et des ruissellements emplis de grâce… on en oublie presque l’orchestre dont le déploiement de timbres a pourtant de quoi séduire. On est cloué sous le charme de l’âme slave qui exalte ou fait pleurer. Les parachèvements de  chaque veine musicale sont grandioses  dès le premier mouvement.  Dans le deuxième mouvement, après les  exquises volutes de la cadence, on croirait entendre  naître des voix de chœur d’hommes, tant les vibrations sont belles pour encadrer la souplesse et l’expressivité intense du soliste. Jean-Claude Casadesus conduit la dernière phrase de ce mouvement comme une traînée de poussière d’étoiles.  Au troisième mouvement, les archets rebondissent joyeusement comme  une volée de  chaussons de danse, le soliste taquine le clavier, les jeux de bilboquets s’amoncellent, l’orchestre est rutilant et célèbre la joie de vivre.  Cuivres et piano complices concluent cette fête dans la fête, devant un public subjugué par les  humeurs de l’âme slave et la transparence française. Et le soliste, meilleur instrumentiste de l’année 2006, livre un bis  plein de panache : la première étude de CHOPIN.


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          Mais la soirée n’est pas finie, elle se terminera de façon insolite sur une double exécution du Boléro de RAVEL. D’abord un quatre mains au piano, interprété par Wilhem Latchoumia et Marie Vermeulin au piano.  L’exécution est spectaculaire, parodique, portrait d’un monde malade,  image  d’une humanité  au bord du gouffre ? L’orchestre est figé dans le noir. Sous les lumières,  les deux pianistes semblent fabriquer  la sinistre performance d’un destin qui s’anéantit, jusqu’à utiliser des changements d’harmonie qui produisent d’étranges sons surgelés – le rire des autres planètes? Cela semble convenir parfaitement à l’expression  de leur vision  narquoise, lugubre et pessimiste.  Impassible, Wilhem Latchoumia moque sans la moindre faille l’implacable métronome du temps, tandis que Marie Vermeulin,  pourtant vêtue d’une sage tunique de dentelle et d’un pantalon noir, ne cesse de séduire par sa gestuelle gracieuse de danseuse orientale.  Puis, au cœur de la dérision,  la gestuelle se disloque comme dans un massacre surréaliste.  Et malgré le dynamisme effarant des pianistes ying et yang, l’issue  du monde semble fatale,  laissant un terrifiant goût de  crépuscule.

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          Rassurez-vous, le deuxième Boléro est  totalement solaire et inspiré,  tout autant que  l’Orchestre National de Lille sous la baguette de Jean-Claude Casadesus. La danse obsédante et aérée naît pas à pas, pupitre après pupitre, avec une divine souplesse!  Malgré l’absence de mélodie, les plans orchestraux réduits au rythme seul,  se superposent dans de  superbes sonorités, comme dans un vertigineux  château de cartes,  laissant  le tissu orchestral se déployer majestueusement dans un  long crescendo harmonieux et spectaculaire! Le public est  envoûté et heureux. Mais, Jean-Claude Casadesus, épuisé, indique par d’aimables mimes qu’il est l’heure de se restaurer et d’aller dormir…  Après  une si belle exécution, on est tous d’accord.     

          Et le deuxième Boris?  C’est Boris Giltburg et on l’a écouté au Conservatoire, la veille. Le très talentueux pianiste israélien  est né à Moscou en 1984 et a reçu le Premier Prix du Concours Reine Elisabeth à Bruxelles en 2013.  Au programme il a inscrit son arrangement du Quatuor à cordes n°8 de CHOSTAKOVITCH, suivi des Etudes-Tableaux op.33 de RACHMANINOV pour terminer avec la Sonate n°8 de PROKOFIEV.

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          Le pianiste fait une entrée discrète et secrète avec délices pour l’assistance, son élixir musical savant et précieux. Le corps plié sur le clavier, ses notes deviennent de purs parfums évanescents, le buste ondoie comme dans une nage sous-marine quand retentit la richesse des premiers accords. Il crée des explosions, des pluies d’acier, les poignets en lévitation constante, il danse des bondissements de pluie tropicale. Sa frappe est prodigieuse, les doigts sont possédés par des roucoulements ou des frissons de harpe accélérés… Visuellement, et auditivement, on est vite envoûté. Il produit des rugissements paléolithiques absolus pour passer à des flots de larmes séchées aussitôt ! La compassion est intense et les baumes, salvateurs : c’est un art de guérisseur ! Et on n’est qu’au premier mouvement  du quatuor de Chostakovitch ! Le deuxième, plonge dans une galaxie de couleurs aux lointains brumeux, ensuite dans des gouffres noirs. Les accords majestueux célèbrent le feu créateur. La puissance phénoménale de ce travail de Prométhée et la virtuosité de l’allegretto coupent le souffle.

12273177867?profile=original La sonate  n°8 de PROKOFIEV démontre la délicatesse d’alchimiste du musicien. Le corps tendu à l’extrême, il est à peine assis sur son tabouret et marche en dansant sur le bord d’un cratère. Prokofiev, c’est lui, il a rejoint l’âme du compositeur, torturée, terrifiée  et créatrice, et bientôt il valse dans l’extase ! Il semble que les archanges eux-mêmes sont au garde-à-vous de cet archi-musicien dont le piano est le véhicule, comme certains dieux indiens sauvages et rédempteurs assis sur leurs fabuleuses montures. Se gaussant du monde entier, il célèbre une beauté terrassante. Deux bis : Liebesleid de Kreisler/Rachmaninov et une Polka de Rachmaninov.   Les sonorités en cascades du génie généreux font s’effondrer des mondes de dominos, en un souffle.  Acclamé, Boris Giltburg quitte ce festival de sensibilité  mêlée d’humour sous les ovations du public.

           Et le troisième homme? Encore un phénomène musical : le Premier Prix du Concours Reine Elisabeth à Bruxelles en 2016 : Lukáš Vondráček. Son récital  nous offre les Memories opus 6 de NOVÁK suivi de la sonate en fa mineur opus 5 de BRAHMS.

12273178054?profile=originalDans la première œuvre, il travaille à l’extrême la douceur des sonorités: nous donne-t-il à entendre des infra-sons ? Volutes liquides, ralentis subits, le combat fébrile et démesuré  de titan s’oppose à la patience de chercheur d’or. Sur un fond d’inquiétude dévorante.  Dans le Brahms, il nous livre des détonations délirantes, des électrochocs, sublimes dans l’infiniment petit. Il travaille la matière musicale au ras des notes, comme de l’horlogerie fine,  ou l’entomologie du microcosmos ! L’expressivité est intense, démultipliée. Roulé sur lui-même, il livre goutte à goutte  la sève de son intériorisation. Les contrastes sont aigus, les pianissimi et les salves sonores, surhumaines. Des demi-applaudissements discrets indiquent l’enthousiasme du public après le premier mouvement. L’Andante espressivo rappelle la Bohême natale de l’artiste, pays du cristal. Le toucher fait ressortir des mosaïques de lumière. Maître des scintillements, il plonge dans l’infini de trilles fabuleuses.

12273178261?profile=originalRepos et recherche  intense de concentration dans le silence avant un Scherzo défiant l’Eternel. L’intermezzo est combatif pour se retrouver dans un bain de lumière dans le Finale. Il expose un lieu surnaturel où la douceur et la puissance se réconcilient dans un vaste bouquet de notes éblouissantes. Le son rond et puissant fait penser à l’illustre Richter qui disait de l’interprète qu’ « il ne doit pas dominer la musique, mais devrait se dissoudre en elle. » Le bis?  Une danse tchèque de Smetana.  On pouvait s'en douter!

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 A paraître,  un nouvel article : L’égérie du festival…

 

   

 

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Si vous avez aimé mon fameux article sur les Mosso...

Chères, Chers amis (es) me revoici, je vous écris cette lettre sous forme de billet, car je viens de passer quelques jours un peu compliqués (problèmes de santé à présent résolus ...il faudrait que je travaille un peu moins), mais cela m'a empêché de rouvrir mon ordinateur pour valider vos commentaires, vous répondre et vous remercier !

Voilà qui est fait.

Je suis très heureux de faire partie de votre communauté, vous remerciant pour votre dynamisme, votre créativité, votre défense des arts et de la culture francophone, votre humanisme, votre gentillesse...

Je m'arrête là car je ne voudrais pas que vous considériez mes propos plus flatteurs que sincères, en regrettant de ne pouvoir m'impliquer davantage dans Arts et Lettres (essentiellement à cause de mes déplacements incessants, et de longues périodes coupées d'Internet).

Et je reviens à mon article et vidéo consacrés à Wang, sa grand-mère, à la petite fille du lac et au peuple Mosso, qui nous ont si bien reçus en Chine.

Ce peuple est étonnant, déconcertant, touchant, nous prouvant s'il en était nécessaire que nos rapports avec des sociétés très différentes des nôtres peuvent être harmonieux, constructifs et enrichissants, dès l'instant où nos comportements obéissent à l'écoute d'autrui, le respect, la volonté d'échange, le partage, l'estime de l'être par-delà toutes les différences...

Avant tout, je vous copie cette nouvelle aquarelle d'assez grand format (65 x 78 cm) extraite des travaux réalisés "post-voyage", s'appuyant sur études de terrain et photos.

12273145883?profile=originalIl s'agit d'une de ces jeunes femmes qui nous accompagnaient dans la traversé du lac, lorsque nous embarquions sur les belles pirogues monoxyle qui nous emmenaient sur l'île sacrée de Liwubi...

   Pour m’aider en votant pour moi à partir de l’article précédent auquel je renvoyais lors de mon précédent billet : descendez en bas de page de cet article (après la vidéo), et cliquez sur http://www.easyvoyage.com/easygame (ce lien est situé au-dessus de la reproduction de mon aquarelle de la femme en pirogue au foulard rose de la fin d’article).

Quand vous arrivez sur la page d’EasyVoyage, cliquez sur "Voter", vous arrivez alors sur la première page de candidats participant au concours auquel je suis inscrit.

Passez ensuite 13 ou 14 pages (soit 14 listes environ) avant d’arriver sur la liste de candidats où se trouve la vignette de mon article (vous la reconnaîtrez car c’est l’aquarelle de Wang et de sa grand-mère) : normalement, je suis nommé "Alain" à gauche de cette vignette (le lien avec mon article étant en-dessous).

Cliquez maintenant sur "Je vote" (merci de le faire dans la « foulée » car  il ne reste pas beaucoup de jours et il me faut au moins 10 votes pour être présenté au jury).

Il vous faudra mettre votre nom, prénom + adresse e-mail dans la fenêtre de vote qui s’ouvre, et c'est tout !

Si rien ne se passe à cette étape, il vous faut remonter dans la page pour arriver à cette fameuse fenêtre qui est peut-être hors d'écran quand vous votez.


Je vous assure que si par hasard le jury appréciait ma démarche vis-à-vis des voyages, le sens que je leur donne à travers l'aquarelle et la discipline des carnets, le nombre de voyageurs (néophytes ou confirmés) que j'entraîne et forme chaque année dans mon sillage à travers le monde, le partage que j'en fais dans les réseaux sociaux …et que  je gagne, je réaliserais pour vous un carnet de voyage et un reportage vidéo - aquarelle dont je publierai ici les meilleurs extraits dans l'esprit de l’article consacré aux Mosso !

Il viendra s'ajouter aux nombreux reportages déjà consacrés ici aux voyages réussis grâce à l’art de aquarelle !

Rendez-vous donc sur EasyVoyage, votez pour mon article, je vous en remercie beaucoup :

 http://www.easyvoyage.com/easygame  !

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UTOPIES.

"Quand la réalité stagne, les utopies nous gagnent.

En 2016 se fête le 500 e anniversaire de la parution de l’Utopie de Thomas More.
La réalité, celle d’hier et d’aujourd’hui, ne suffit pas aux êtres que nous sommes. Imaginez d’autres lieux, d’autres lois, d’autres droits, d’autres fonctionnements, d’autres architectures. 
Écrivez les illusions et les chimères d’un Eldorado flamboyant ou décadent, virtuel ou réaliste, cosmique ou microscopique."

LES PRIX : 

Le « Grand prix de la nouvelle de la Fédération Wallonie-Bruxelles » 
d’un montant de 1.000 € et trois mentions de 200 €, 
avec une mise en ondes par la RTBF de l’une des nouvelles primées.

LE RÈGLEMENT :

1. Ce concours de nouvelles en langue française est organisé par la Communauté française de Belgique, Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles (Service général des Lettres et du Livre) en collaboration avec le réseau professionnel des animateurs d’ateliers d’écriture, Réseau Kalame, ci-après les partenaires organisationnels. Par ailleurs, le concours dispose de nombreux partenaires promotionnels, notamment, les revues Karoo, Marginales et C4, ainsi que la RTBF et CLéA.

2. Il est ouvert aux personnes de nationalité belge et/ou résidant en Belgique, quel que soit leur âge, n’ayant jamais publié une œuvre chez un éditeur papier ou numérique. Les personnes, ayant été éditées dans le cadre des deux éditions précédentes du concours « Parades » et « Errances » ne peuvent participer à cette édition.

3. L’œuvre devra être un texte original et inédit et appartenir au genre de la nouvelle. Les critères d’évaluation seront : le respect du genre, la qualité de l’intrigue, sa relation avec le thème (UTOPIES) et l’aspect littéraire (construction de la nouvelle, style, maîtrise, originalité, dimension fictionnelle...).

4. Il ne sera admis qu’une seule nouvelle par participant au concours.

5. Sont exclues : une traduction, une adaptation, une œuvre présentant un caractère publicitaire ainsi qu’une œuvre ayant déjà été publiée sur un support papier ou numérique ou ayant fait l’objet d’une réalisation ou d’une diffusion par un organisme de radiodiffusion belge ou étranger.

6. Le texte dactylographié, ne pourra compter plus de 16.500 signes (espaces compris) soit environ 8 pages (format A 4).

7. Les textes seront fournis dans un document Word extension.doc (pas de PDF !). Avec les consignes de présentation suivantes.
a) Utiliser une police de caractères à empattements en corps 12 (Times, Times New Roman, Garamond, Georgia ou Baskerville) et non une police bâton (Arial, Verdana, Helvetica, Calibri…)
b) Pour la présentation générale
– Titre centré (sans gras).
– Pas d’alinéa au début des paragraphes.
– Interlignage : 1,5.
– Pas de double interligne entre les paragraphes (= deux « enter »), sauf si volonté de marquer une vraie césure dans le texte.

8. Le texte ne pourra comporter que le titre de la nouvelle et exclura toute information qui révélerait l’identité de l’auteur. Une feuille d’identification (voir modèle de fiche ci-dessous), complétée de manière lisible, sera jointe par courrier ou courriel au texte présenté.

9. Le candidat devra faire parvenir pour le VENDREDI 11 décembre 2015 à 18 h au plus tard, la date de la poste ou de l’envoi du courriel faisant foi, le texte de son œuvre en un exemplaire (papier) à l’adresse suivante :
Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Service général des lettres et du livre, 
Mention : Grand concours de nouvelles de la Fédération Wallonie-Bruxelles
Laurence Ghigny – 1A016 - Bld Léopold II, 44 - 1080 Bruxelles Belgique
ou par courriel à l’adresse concoursdenouvelles@cfwb.be

10. Un accusé de réception lui parviendra, par courriel ou par courrier, en janvier 2016.

11. Un premier jury composé de lecteurs actifs dans le monde de la critique, de l’édition et de l’enseignement littéraire, des ateliers d’écriture se réunira début janvier 2016 pour retenir les meilleurs textes sur base du critère de l’article 3. Un temps de réflexion, d’échanges autour de la nouvelle, de la réécriture, du travail de l’écriture proposée par le Réseau Kalame, sera offert fin janvier 2016 aux auteurs de ces textes sélectionnés, auteurs qui auront l’occasion de retravailler leur nouvelle grâce à cette expérience collective.

12. Les auteurs visés au point 11, qu’ils aient participé à la journée ou non, devront renvoyer la version définitive de leur texte (retravaillé ou non), pour le 17/02/2016, à la même adresse postale ou courriel, en assurant de la même manière la paternité du travail effectué sur le texte initial et son anonymat, conformément à l’article 8. Ainsi qu’en joignant une pièce d’identité prouvant la nationalité et/ou la résidence sur le territoire belge du participant.

13. Est entendu par « retravail de l’œuvre » un apport de modifications qui permet néanmoins de reconnaître le texte de la version initiale de l’œuvre. Il ne sera pas accepté d’autre texte.

14. Un second jury composé d’auteurs, d’éditeurs, de journaliste de la RTBF, d’enseignants, d’attachés à l’administration se réunira pour décider de l’attribution du Grand Prix de la nouvelle de la Fédération Wallonie-Bruxelles et des trois mentions ainsi que des six autres nouvelles (maximum) qui constitueront le recueil UTOPIES. Ceci implique qu’il peut renoncer à toute attribution de prix dès lors qu’il estime que la qualité de l’œuvre ou des œuvres insuffisante.

15. Les prix seront attribués le 23 avril 2016.

16. Les auteurs d’œuvres primées cèdent à titre non exclusif à la Communauté française, au réseau des animateurs d’ateliers d’écriture Réseau Kalame, aux revues Karoo, Marginales et C4, à la RTBF et aux autres partenaires promotionnels du concours le droit de reproduire, d’éditer et de publier les œuvres primées en tout ou en partie, sous forme de recueil ou dans une publication papier, numérique ou par onde et ce sans limite de temps. Les éditions, reproductions et publications précitées, en ce compris les parutions dans la presse quotidienne ou périodique, seront considérées comme promotionnelles et, à ce titre, ne donneront lieu à aucune rétribution complémentaire aux prix attribués dans le cadre de ce concours.

17. Pour la publication, la Communauté française et ses partenaires (Réseau Kalame, KAROO, Marginales, C4, RTBF, CLéA) se réservent le droit d’effectuer les corrections orthographiques, grammaticales et syntaxiques nécessaires. Ils proposeront également, en concertation avec l’auteur concerné, des modifications de contenu dans un souci de cohérence narrative et de bonne compréhension par le lecteur.

18. Du seul fait de leur participation au concours, les auteurs garantissent la Communauté française et ses partenaires contre tout recours éventuel des tiers en ce qui concerne l’originalité et le caractère inédit des textes présentés par eux.

19. La Communauté française de Belgique, Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles fait appel au Réseau Kalame, le réseau professionnel des animateurs d’ateliers d’écriture pour la mise en œuvre de différentes étapes de ce concours. Aucun recours fondé sur les conditions, le déroulement et le résultat du concours ne pourra être admis.

20. Les données à caractère personnel transmises dans le cadre de la participation à ce concours seront traitées, par le Service Général des Lettres et du Livre, dans le strict respect de la loi du 8 décembre 1992 relative à la protection de la vie privée à l’égard des traitements de données à caractère personnel.
Toute personne peut exercer les droits prévus par la loi du 8 décembre 1992 aux articles 9 à 15 et obtenir l’accès aux données la concernant, moyennant une demande, accompagnée d’une preuve de son identité, introduite auprès du Service Général des Lettres et du Livre.

21. Le fait de présenter un texte au concours implique l’acceptation sans réserve des clauses du présent règlement. Les textes ne sont pas restitués. Les décisions du jury sont sans appel.

22. L’exécution et l’interprétation du présent règlement sont soumises à la loi belge. En cas de litige, seuls les cours et tribunaux de Bruxelles sont compétents.

Utopies Fiche d'inscription - identification

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administrateur théâtres

12273110300?profile=original                                 Suivez le XV Concours International Tchaïkovski en direct sur medici.tv

         36 jeunes pianistes participent cette année au premier tour du XV Concours International Tchaïkovski.

Aujourd'hui, Nikita Abrosimov, Yury Favorin, Sergey Redkin, Andrey Gugnin, Alexander Ullman, Asiya Korepanova, Maria Mazo et Emanuel Rimoldi joueront lors d'épreuves en récital solo, en direct de la Grande Salle du Conservatoire de Moscou.

Le direct sur tch15.medici.tv 

43c9a06d-a286-44d7-8af1-4b664016abab.jpg?width=250Le jeune belge Ayrton Desimpelaere dirigera la demi-finale du Concours International Tchaikovsky!


Ayrton Desimpelaere, jeune chef d'orchestre belge de 25 ans, dirigera la demi-finale du très renommé Concours International Tchaikovsky (session piano) du 22 au 26 juin 2015 à Moscou! Ce sera l'occasion pour le tout jeune chef de diriger les Solistes de Moscou de Yuri Bashmet devant un jury prestigieux (Gergiev, Pressler, Engström, Berezovsky, Bachkirov,…) en compagnie de six candidats dans des Concerti de Mozart. Le Concours International Tchaikovsky est présidé par Valery Gergiev et sera retransmis en direct sur Medici.tv.

Le Concours International Tchaikovsky est l'un des concours de musique classique parmi les plus prestigieux au monde. Baptisé en mémoire du compositeur russe, il se déroule à Moscou tous les quatre ans depuis 1958, année de sa création. Le Concours International Tchaikovsky est organisé par un comité réunissant d'éminentes personnalités du monde musical russe.

Né en 1990, le pianiste et chef d’orchestre Ayrton Desimpelaere est diplômé des Conservatoires Nationaux Régionaux de Paris et Versailles et des Conservatoires Royaux de Bruxelles et Mons. Il est également titulaire d’une licence en musicologie (Sorbonne) et d’un master en histoire de l’art, orientation musicologie (ULB). Il a ainsi l’occasion de rencontrer et travailler avec Daniel Gazon, Billy Eidi, Valery Gergiev, Mikhäil Faerman, Jean-Claude Vanden Eynden, Christoph Eschenbach, Adrian Mcdonnell, François Chaplin, Aldo Ciccolini, Shadi Torbey, Sébastien Romignon Ercolini, Cécile Lastchenko, Pauline Claes, tout en participant à de nombreuses master-classes. Fondateur de l’Ensemble Carminis et de l'Ensemble Pizzicato, Ayrton Desimpelaere participe en tant que pianiste à la création mondiale de Peter Pan d'Olivier Penard avec l'Orchestre de la Cité Universitaire de Paris en mai 2011 tandis qu'il dirige en mars 2012 la création belge de Browsing Agon de Michel Gonneville avec l’Orchestre du Conservatoire Royal de Mons pour le Festival Ars Musica. Avec le même orchestre, il a dirigé la Symphonie n°4 de Mahler, le Pierrot lunaire de Schönberg, l’Histoire du soldat de Stravinsky, Hommage à Garcia Lorca de Revueltas et Le Rossignol de Loevendie.

Moscou du 15 juin au 03 juillet 2015.

http://tch15.medici.tv/fr/festivals/piano-concerto-no-2-2

On peut déjà regarder le concert d'ouverture donné le 15 juin en replay:

En direct sur medici.tv, le XV Concours international Tchaïkovski s'ouvre dans la prestigieuse Grande Salle du Conservatoire de Moscou, dans un concert dirigé par Vladimir Fedoseyev.

Pour cette occasion, l'Orchestre Symphonique Tchaïkovski, sous la direction de Vladimir Fedoseyev, est rejoint par certains des meilleurs interprètes russes actuels, dont des étoiles montantes parmi lesquelles l'un des génies russes de la jeune génération de pianistes, Daniil Trifonov (1er prix et Grand Prix du XIV Concours Tchaïkovski), véritable phénomène qui a déjà brillé sur les plus grandes scènes (Carnegie Hall, Wigmore Hall et bien d'autres) et dont medici.tv a déjà retransmis de nombreux concerts.

À ses côtés on retrouve un autre jeune prodige, le pianiste Alexander Malofeev, qui à tout juste 14 ans a remporté plusieurs prix de concours internationaux pour jeunes talents – dont le concours Young Talents of Russia en 2013 et le VIII Concours international pour jeunes musiciens Tchaïkovski dont il a reçu le 1er prix et la Médaille d'Or.

Ils sont rejoints par le violoniste Georgy Ibatulin, vainqueur du XV Concours International Télévisé Casse-Noisette pour les Jeunes Musiciens, ainsi qu'Olga Borodina (membre du jury, mezzo-soprano, soliste du Théâtre Mariinsky), spécialiste du répertoire russe, invitée régulière des scènes lyriques et orchestres les plus prestigieux.

L'Orchestre Symphonique Tchaïkovski, premier orchestre de la Radio Nationale et considéré comme l'un des meilleurs orchestres au monde, est dirigé par Vladimir Fedoseyev, son directeur artistique et chef d'orchestre principal, dont la critique a salué la distinction et l'unicité de ses programmes. Aux côtés de cet orchestre et de son chef ont notamment été remarqués les jeunes talents Evgeny Kissin, Maxim Vengerov ou encore Vadim Repin.

Ils interprètent un très beau programme entièrement consacré à Tchaïkovski, à qui le monde rend hommage en 2015 à l'occasion du 175e anniversaire de la naissance du compositeur.

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Concours annuel au Cercle Artistique de Spa

Salle Quirin, jardins du casino SPA   Belgique

du 13/7/2014 au 1/8/2014

salle non accessible du 16/7 au 22/7 pendant les Francofolies

PREMIER PRIX DECERNE            A             ADYNE GOHY

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Chaque année, au mois de juillet a lieu un concours réservé aux membres du cercle; un thème spécial afin de départager les oeuvres. Nous sommes nombreux à présenter chacun deux oeuvres.

le thème: Atmosphère d'un endroit fascinant

En ce jour de vernissage les résultats sont proclamés et notre chère aquarelliste

Adyne Gohy a remporté haut la main le premier prix

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Je suis très heureuse de vous faire part de cet évènement car trop modeste notre Adyne pour se mettre en avant, j'ai souhaité faire ce billet pour l'honorer comme elle le mérite.

Jacqueline Nanson

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administrateur théâtres

 Jean et Irène Ransy ayant laissé leur oeuvre et leurs avoirs à la Province de Hainaut, en souhaitant l'attribution d'un prix de peinture figurative, il est institué par décision testamentaire un concours biennal dénommé Prix Jean et Irène Ransy—Prix de peinture figurative dont l'organisation est confiée au Secteur des Arts plastiques de Hainaut Culture Tourisme.

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Vous êtes peintre figuratif, âgé de moins de 45 ans, né ou résidant en Belgique depuis au moins trois ans ? Le Secteur des Arts plastiques de Hainaut Culture Tourisme lance l’édition 2014 du prix biennal Jean et Irène Ransy.  

Inscrivez-vous avant le 27 janvier ! Une exposition collective et 5.000 euros à remporter.


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Ce concours a pour vocation de mettre en évidence la pratique de la peinture figurative comme moyen d’expression de l’art actuel en offrant aux plasticiens l’espace et les moyens de présenter leur travail au public à l’occasion d’une exposition collective. Le lauréat recevra une somme de 5.000 euros destinée à l’aider dans son projet artistique. Un jury d’experts établira une présélection sur base des dossiers reçus et le lauréat sera proclamé lors du vernissage de l’exposition en mars 2014 (lieu à déterminer en Province de Hainaut).


Plus d'information sur : artsplastiqueshainaut.tumblr.com

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administrateur théâtres

                                                                        4208525301.jpgConcours Reine Elisabeth 2013  Rencontre avec  le compositeur Michel Petrossian, Grand Prix International Reine Elisabeth de Composition 2012 
 
Bruxelles, 27 mai 2013. Michel Petrossian: on l’a reconnu à son sourire, son foulard et ses lunettes de cinéaste bien connu. Il quittait hier soir  la salle du palais des Beaux-Arts où s’était donnée la première mondiale publique de son œuvre. « In the wake of Ea » venait d’être interprétée tour à tour par les deux premières finalistes du Concours Musical reine Elisabeth 2013 : la Russe Tatiana Chernichka  et  la Chinoise Zhang Zuo. On sait de lui qu’il a  étudié la composition, le contrepoint et l'harmonie après des études de violoncelle et de guitare. En 1997 il a suivi des cours d’analyse, d’orchestration, de musique et d’ethnomusicologie de l'Inde. Soucieux de faire connaître la musique de son temps, il fonde en décembre 1998, avec le compositeur Jérôme Combier, l'Ensemble Cairn. Du nom de ces petits amas de pierres que l’on trouve en montagne et qui servent de repère aux autres promeneurs qui y ajoutent chaque fois une nouvelle contribution. Michel Petrossian, (dont la racine est le mot Pierre) est arménien d’origine et  s'est intéressé  passionnément aux textes bibliques et aux langues anciennes, sémitiques en particulier - hébreu, ougaritique, araméen et akkadien. Il   a obtenu également une licence de théologie. Il enseigne à l'Ecole des Langues et des Civilisations Anciennes et à Paris IV La Sorbonne. Il entreprend actuellement une synthèse à partir de sa double compétence philologique et musicale afin d'articuler une écriture vocale qui renoue, « dans une démarche consciente de l'histoire, avec des traditions anciennes où le son et le sens sont articulés ensemble dans une relation inextricable avec le transcendant. »
 La phrase écrite en exergue du programme du concours par la reine Fabiola prend ici tout son sens : « La musique nous conduit vers une ‘commune union’ de passionnés de toutes conditions, races, et cultures – ceux d’aujourd’hui et, espérons-le aussi de demain. La musique touche le cœur par les sens.» L’Essence ? «  Elle traverse le temps sans jamais cesser de pointer vers ce qui la transcende et ce qui est au-delà de l’espace et du temps. » Si ces objectifs ont été inscrits dans le  concerto qui vient d’être primé par le Grand Prix International Reine Elisabeth de Composition 2012, les candidats qui ont dû s’y atteler pour le découvrir, l’étudier et l’interpréter en huit petits jours, isolés à la Chapelle Musicale sans aide ni contact avec l’extérieur,  auront eu fort à faire pour venir à bout de cette œuvre périlleuse! Non seulement les candidats doivent jouer une œuvre dont le jury suit la partition des yeux pendant la performance, - et il ne s’agit point d’un anglicisme -  mais leur appréhension profonde de la musique est elle-même en jeu et sondée par le jury prestigieux. Il s’agit de comprendre une langue, celle de la musique, par ailleurs,  universelle qui  ouvre la porte sur l’essentiel. La porte est grande ouverte sur la créativité, certes, mais cette porte est à la fois très étroite, car il faut passer par la difficulté extrême  de la partition et ne pas sauter la moindre mesure. Seront « grâciés » ceux qui en dehors d’une technique parfaite auront su accéder à l’interprétation profonde du texte. En parlant de « grâce » Michel Petrossian admet que c’en est une extraordinaire, que de se trouver joué 12 fois d’affilée par la jeunesse la plus talentueuse du monde, aux côtés de compositeurs comme Haydn, Beethoven et Tchaïkovski pour ne parler que des compositeurs de ce soir.
La  recherche et la complexité sonore de l’orchestre est évidente.  Nous  avons demandé à Michel Petrossian comment le rôle de soliste pouvait être appréhendé dans ces conditions, puisque le piano doit vraiment se glisser dans de minces interstices laissés par l’orchestre. Il  y a bien deux petits solos, vers la fin de l’œuvre, mais  ce n’est pas cela l’important, réplique-t-il. L’important et le compliqué à la fois est d’être le lien et d’irradier vers les autres pour mettre les autres instruments en valeur, faire vivre ou revivre leur humanité. Construire l’éternité d’un dialogue incessant. Au cœur d’une bruissante  tour de Babel ? Babel, la porte des dieux ? Vieux rêve! Souvenirs aquatiques d’un croissant fertile à la verte nature. Le piano qui déjà est le roi des instruments par sa nature orchestrale doit avoir la grâce  de se glisser humblement dans l’ensemble, avec les autres et pas par-dessus les autres. Belle leçon de  vie et de solidarité. Le pianiste a pour fonction de faire naître l’esprit musical entre les différents instruments grâce à un éventail de techniques pianistiques en renaissance constante.
On retrouve dans cette pièce une diversité étonnante d’instruments parmi les  percussions et les cuivres. La harpe et les cordes assurent des pulsations vitales, ou bien est-ce le piano lui-même qui par-delà l’espace-temps,  est devenu  cette quatrième corde des temps babyloniens en prise directe avec la divinité ? Car c’est cette lyre babylonienne qui est à la source de l’œuvre : « Une lyre qui se défait sous la pression du temps, et une corde au milieu qui veut maintenir la permanence, de par son lien à Ea, divinité des eaux souterraines et créateur des arts. Elle est  l’emblème de la musique babylonienne elle-même, immatérielle et ineffable, mais véhiculée par des instruments périssables et des voix qui se sont tues depuis longtemps. » Cette tension entre permanence et impermanence  est inspiratrice de l’œuvre.  Une œuvre qui réjouit l’imaginaire. Ce qui se joue en grand et en prophétique ici, c’est le même esprit poétique d’ouverture qui animait le morceau imposé de la demi-finale :  Dream  de Frederic Rzewski. « Le piano, image de la quatrième corde, vit des histoires de renaissances multiples, au rythme d’un mouvement aquatique. Tel un prophète élégant qui se meut au travers de courants fluviaux, il lutte par deux moyens (une note répétée et une phrase musicale tantôt verticalisée tantôt étalée) et en deux directions contraires à l’égard de l’orchestre : en s’opposant, et en cherchant à rallier. L’orchestre, lyre amplifiée, s’abîme dans la dispersion, mais en est empêché par le piano, corde ‘faite par Ea’, qui lui communique des élans renouvelés et maintient la volonté de permanence. La forme générale de l’œuvre procède par défragmentation, à l’image d’une civilisation qui subjugua l’Orient et dont il ne reste que quelques éclats de splendeurs découverts au gré des fouilles, sur une terre toujours agitée. »  
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administrateur théâtres

Sangyoung Kim (Corée, 29 ans)  &   David Fung (Australie/Chine 30 ans)

 


12272905088?profile=originalSangyoung Kim (Corée, 29 ans)  Pianiste depuis l’âge de 4 ans Sangyoung Kim commence sa formation à l’Université Nationale des Arts de Corée et la poursuit au New England Conservatory de Boston. Lauréate de très nombreux concours nationaux et internationaux, elle a entre autres remporté les 1ers Prix aux concours USASU Bösendorfer, en Arizona (2008) et Heida Hermanns, à Westport (2006).

Concerto n. 23 en la majeur KV 488 (Wolfgang Amadeus Mozart). Sang Young Kim vêtue d’une robe grise à capeline retombant sur les épaules s’imprègne du bonheur de l’introduction orchestrale et entre dans la danse. Les sonorités sont bien détachées, la main gauche bourdonne. Abeille musicale ou artisane d’échelles de soie musicale vertigineuses ? Tout glisse comme le temps dans un sablier de lumière pétillante. Sa cadence très musicienne se termine et elle redonne la main à l’orchestre avec panache ! Le changement de climat dans l’Adagio en fa dièse mineur est dramatique, les violons osent à peine se saisir de leur archet pour souligner le thème, une atmosphère de Stabat Mater déchirant se répand dans la salle muette d’émotion. Changement de programme saisissant, l’Allegro final renoue avec le mode  en la majeur, l’heure est à la jubilation. La pianiste bat la mesure avec ses épaules, les avant-bras font des pas de deux  gracieux par-dessus le clavier. Ah si Chagall la voyait, il l’emmènerait par-dessus les toits comme elle nous emmène dans l’émotion. Des flots de notes rondes roulent comme des billes de bonheur et elle salue.

Un  charisme bienveillant enveloppe son récital du vendredi soir. Elle aborde le Skriabiyn avec charme puis fonce avec courage dans l’univers halluciné du compositeur. Loin du genre épique, elle émerge comme une trépidante danseuse de l’intime, séduisant par son côté artiste et sa sensibilité à fleur de doigts. Elle sait aussi piquer des notes au marteau et plaquer des accords d’acier.  Elle module tout et son contraire pour terminer par une éruption volcanique. Dream est joué de façon presque taquine, à la façon d’un jeu de cache-cache avec humour dans les basses, pétulance dans les notes hautes, résonance dans les notes uniques, des pépites musicales qu’elle a su trouver! 

Ses Variations Eroïca en mi bémol majeur op. 35 (Ludwig van Beethoven) déconcertent le public averti qui attendait la férocité, la puissance, la brutalité du tragique. Il semble qu’elle ait pris le contre-pied et le  parti de jouer la parodie sous forme de mille et un mimes évocateurs. Elle muse même…  Elle travaille tous les styles, de façon surréaliste avec grande expressivité. Militaire, moqueuse, grand siècle, menaçante, enjôleuse, sifflotant… savez-vous danser la Polka ? C’est personnel, bouffon, on dirait une chansonnière de Beethoven. Soudain elle se transforme en cigale musicienne, reine des dissonances voulues et la mélancolie palpitante Beethovienne est bien là, un vase empli de larmes. Une douleur poignante que Baudelaire même ne pourrait faire taire. Le dernier mouvement danse sur la joie chantée à tue-tête par une fine mélodie agreste. Résilience triomphante du bouchon de liège qui surnage  dans un majestueux feu d’artifice.

http://www.cmireb.be/cgi?usr=6gs2jw2rxa&lg=en&pag=1996&tab=102&rec=1858&frm=0&par=secorig1994&par2=atvorig3771&id=6857&flux=1260982

 David Fung (Australie/Chine 30 ans) 

A 19 ans David Fung reçoit le prix de l' ABC Symphony Australia Young Performers Awards, après quatre tournées éblouissantes en Australie dont le point culminant est son interprétation de la Rhapsodie sur un thème de Paganini avec l'orchestre symphonique de Sidney. Il vise l'Amérique et  entame ses études au Conservatoire de Colburn (Los Angeles) dans la classe de John Perry. De 2009 à 2012, il se perfectionne à la Yale School of Music, auprès de Peter Frankl. Il travaille aussi avec Claude Frank. Il a reçu plusieurs bourses et prix, dont le 4e Prix au Concours International Rubinstein (Tel Aviv, 2008), et un prix spécial au Concours de l’International Concert Artists Guild (New York, 2011).Il vit à New York. 

12272905276?profile=originalIl suit tout de suite  Sangyung Kim dans son récital et attaque la pièce imposée, Dream (Frederic Rzewski) avec sourire, à défaut de sagesse. Totalement cabotin, il  ose livrer des pitreries musicales bondissantes. Il s’amuse visiblement en pratiquant des électro-chocs subversifs, fait sauter ses mains à la hauteur des épaules, passe par tous les états : liquide, rocailleux, brumeux, cinglant ! Le rêve s’est effiloché sur quatre notes feutrées, en suspension… On range la partition et la  Sonate en ré mineur K 32 (Domenico Scarlatti) démarre avec grande fraîcheur, couleur et expressivité. Les sonorités sont limpides. La nuque très mobile suit les mains comme un danseur de ballet classique. Il joue deux voix en écho, comme une Tarentelle et verse avec plaisir évident  dans la vivacité du bonheur tzigane avec des triples croches virtuoses. Il se saisit ensuite du  Prélude en si mineur op. 32/10 (Sergey Rachmaninov) pour  jouer les contrastes d’atmosphères : accords profonds,  amples crescendos qui parcourent le clavier d’un être inconsolable, sentiment d’abandon palpable, voire de trahison, aspiré par la dernière mesure. C’est à Beethoven que le pianiste médiatique se livre ensuite, corps et âme. La  Sonate n. 31 en la bémol majeur op. 110 (Ludwig van Beethoven) lui donne l’occasion de briller dans des sonorités bien timbrées qui dévalent comme des cascades d’eau pure. Le drame et le désespoir se font vibrants de vérité. Mais, construisant patiemment son propos il se pique de faire naître un  monde nouveau, harmonieux ? On se laisse  emmener dans la volupté des hautes sphères. Un pianiste radieux célèbre la liberté et la joie de l’émerveillement, pour terminer sur un sourire éblouissant qui est pour lui une façon de vivre.

Et son Mozart ? Des sonorités princières, des pianissimos envoûtants qui gardent bien le timbre, des accords qui claquent avec l’orchestre marquent son très élégant Concerto n. 21 en ut majeur KV 467 (Wolfgang Amadeus Mozart). Une virtuosité explosive, un solo qu’il savoure en rondeurs, un très beau toucher. Les notes défilent avec précision sur la crête orchestrale. Le capitaine du voilier tient à l’œil les cordes et les cuivres  qui jouent le jeu de très bonne grâce. Il est époustouflant de vivacité, une bonne façon d’occulter la pression qu’impose une telle épreuve. Il pourrait se passer de chef d’orchestre, Ascendance chinoise ou italienne ? Australienne! 

 

http://www.cmireb.be/cgi?usr=6gs2jw2rxa&lg=fr&pag=2427&tab=146&rec=19407&frm=0&par=secorig2016&id=5447&flux=1302473

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administrateur théâtres

 

Yuntian Liu (Chine, 23 ans)  &  Andrew Tyson (USA, 26 ans)

 

Yuntian Liu (Chine, 23 ans)

Après avoir étudié au Conservatoire de Musique de Xinghai, Yuntian Liu poursuit sa formation aux États-Unis. Il s’est produit dans plusieurs villes américaines, chinoises et européennes, en récital ou en soliste. Premier lauréat du Concours International de Wiesbaden, en 2004, il est également lauréat du Concours National Golden Bell, en Chine (Médaille d’or, 2004) et du Concours International Horowitz pour jeunes pianistes, en Ukraine (2e Prix, 2007).

Le malicieux Yuntian Liu révèle une intériorité poétique marquée dès son entrée dans  les Sonetto 123 del Petrarca (Franz Liszt). A la surprise de l’audience, il n’hésite pas à muser la mélodie et convoque sous ses doigts une douceur de sonorités très colorées. Il plonge dans le romantisme  qu’il semble savourer avec bonheur. Moelleux, souplesse de la rêverie musicale.   On croit dès lors 12272904672?profile=originalque toute l’exécution de son récital sera caractérisée par le raffinement des sonorités et portée par une exaltation profonde.

 Il enchaîne tout de suite  son  Dream (Frederic Rzewski), connu par cœur,  une perle d’exécution pianistique. Il fabrique les trilles les plus impérieuses de tous les candidats. Elles  jettent l’auditeur dans les tensions intenses des différentes facettes du ying et du yang.  Des forces sombres et claires s’opposent avec énergie au sein de  l’immensité poétique.  Devinez quelles seront ses 4 dernières notes suspendues à mi-course du rêve  et qui se brisent soudain sans prévenir ?  Quatre délicates notes de yang, sans nul doute!

Crescendo dans l’audace et la construction de son programme, Liu laisse là la poésie pour tâter du chaos, de l’inquiétude et de la guerre.  Sa Sonate n. 6 en la majeur op. 82 (Sergey Prokofiev) explose de sensations fortes et fracassantes. De la matière musicale  veloutée surnage ici et là dans les éclaircies lyriques, mais très vite les accents parfois jazzy se mutent en notes piquées brutales, en accords abyssaux. La frappe de l’Orlando furioso chinois devient acharnée, les triolets rapides lancinants se culbutent  avant d’aller sonner le glas à la main gauche. Chevauchée ardente et  déferlements d’octaves envahissent le clavier, c’est incandescent, méphistophélique et sarcastique. Yuntian Liu a le sens de la narration…  Passent des pantins désarticulés. Le pianiste fait des moulinets avec sa main droite avant de lancer les derniers cataclysmes. On ne peut s’empêcher de penser à du Stockhausen!

 

 Son Concerto n. 17 en sol majeur KV 453 (Wolfgang Amadeus Mozart) d’une précision absolue, superbement charpenté et mélodique présenté  le premier jour  des demi-finales semble bien loin de ce récital trépidant. Tout le monde se souvient encore de sa très belle expressivité et de la beauté de ses timbres. Le jury sans doute aussi!

 

 http://www.cmireb.be/cgi?usr=2q26nk7khv&lg=fr&pag=2427&tab=146&rec=19356&frm=0&par=secorig2016&id=5390&flux=85268548

 

12272904467?profile=originalAndrew Tyson (USA, 26 ans)

Ses parents adorent la musique mais ne sont pas musiciens. Le jeune pianiste débute sa carrière concertante à 15 ans à New York. Elève de Robert Mc Donald à la Juilliard School, il remporte le cinquième prix au Concours de Leeds en 2012. Il écume les plus prestigieuses salles de concert américaines mais donne aussi des concerts chez lui. Il voyage  en Europe (Suisse, Portugal, Pologne), au Mexique ou en Nouvelle-Zélande, tant en soliste avec différents orchestres américains qu’en musicien de chambre, avec des partenaires comme R. Díaz, R. Kirshbaum, J. Silverstein, Ray Chen.

Son Concerto n. 21 en ut majeur KV 467 (Wolfgang Amadeus Mozart), présenté dès le premier soir de la demi-finale a séduit d’emblée, quelle classe ! De l’émotion  juvénile véritable couplée à une virtuosité impeccable. Sa cadence très personnelle, intense et lumineuse, éclairée par le sourire intérieur le place tout de suite au rang des pianistes que l’on rêve de  suivre jusqu’au bout. Qu’à cela ne tienne, puisqu’il nous emmène avec tant d’intelligence et de goût.  Il est à l’écoute de l’orchestre, jetant souvent des regards furtifs vers les violons alto et semble éprouver du plaisir. Son récital sera étincelant.

 Après un Dream (Frederic Rzewski) hiératique en hommage à la musique contemporaine, il convoque avec autorité naturelle  tout l’esprit du compositeur dans La Partita n. 1 en si bémol majeur BWV 825 (Johann Sebastian Bach). ll égrène  de ses longs doigts des nuances généreuses. La main gauche se prend pour un violoncelle et la main droite est aérienne. Mais voici Le jeu des contraires (Henri Dutilleux) où il s’élance avec jouissance. Il crée des sonorités vibrantes, jouant par à-coups d’inspiration lumineuse. Il nous plonge avec audace dans l’envers des choses, s’aventure dans des sentiers inconnus, émiette des bulles de cristal, gronde des rages contre le monde, court-circuite les émotions et captive l’audience par ses fulgurances.La Sonate n. 3 en fa dièse mineur op. 23 (Aleksandr Skryabin) fait preuve de dramaturgie puissante. Il cerne les soubresauts et les tortures de l’âme avec conviction. Peu à peu émergent des débris de valse. On assiste à une débandade sonique, les doigts pirouettent dans les gerbes d’accords sombres. L’esquisse de bonheurs tranquilles affleure en fondus enchaînés. Devant la fonte des sentiments et la fuite du temps, seule la musique sans doute est divine et consolatrice. Le pianiste s’en prend à la réalité dure et rebelle, la saisit par les cheveux et lui fait courber la tête avant de se fondre dans les bras de la mélodie retrouvée. On reste pétrifié devant tant de talent naturel. 

http://www.cmireb.be/cgi?usr=2q26nk7khv&lg=fr&pag=1996&tab=102&rec=2687&frm=0&par=secorig1994&par2=atvorig3771&id=6803&flux=85275870   

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La proclamation des finalistes du  CONCOURS REINE ELISABETH 2013,  a eu lieu ce samedi 18 mai après minuit trente. 

En ordre alphabétique, les 12 finalistes sont : Mateusz Borowiak,   Tatiana Chernichka,   David Fung,   Rémi Geniet,   Boris Giltburg,   Roope Gröndahl,   Sean Kennard,   Stanislav Khristenko,   Sangyoung Kim,   Yuntian Liu,   Andrew Tyson,    Zhang Zuo.


Ils se produiront du 27 mai au 1er juin au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles. Ils seront accompagnés par l'Orchestre National de Belgique, dirigé par Marin Alsop. Des places sont toujours en vente au +32 2 507 82 00 et sur www.bozar.be(prix et plus d'information).

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Grâce à Belgacom, la finale pourra être suivie en direct sur le site internet du Cmireb. Toutes les prestations seront disponibles en VOD, sur  le site et sur Belgacom TV. Réécoutez les prestations des candidats dans la médiathèque  du Cmireb.

vous pouvez suivre  la diffusion du Concours sur les chaînes et sites internet de la RTBF et de la VRT.

 

L'ordre de leurs prestations en finale est le suivant : 

Lundi ▪  27/05 [20:00]

Tatiana Chernichka (Russie, 28 ans) | pause| Zhang Zuo (Chine, 23 ans)

Mardi ▪ 28/05 [20:00]

Rémi Geniet (France, 20 ans) | pause |  Roope Gröndahl (Finlande, 23 ans)

Mercredi ▪ 29/05 [20:00]

Stanislav Khristenko (Russie, 28 ans) |pause | Boris Giltburg (Israël, 28 ans)

Jeudi ▪ 30/05 [20:00]

Yuntian Liu (Chine, 23 ans) | pause | Andrew Tyson (USA, 26 ans)

Vendredi ▪  [20:00]

Sangyoung Kim (Corée, 29 ans) | pause | David Fung (Australie/Chine 30 ans)

Samedi ▪ 01/06 [20:00]

Sean Kennard (USA, 29 ans) | pause | Mateusz Borowiak (Grande-Bretagne, 24 ans)

 avec l’ Orchestre national de Belgique sous la baguette  de  Marin ALSOP

Retrouvez en vidéo les prestations des candidats de ce samedi 17/05

Durant les demi-finales, chaque candidat s'est produit deux fois (en concerto avec l’Orchestre Royal de Chambre de Wallonie placé sous la direction du chef allemand Michael Hofstetter. Ils ont  tous joué  l’œuvre imposée, "Dream" de Frederic Rzewski dans leur proposition de récital  choisie par le jury. 

Revivez toutes les prestations des demi-finales en vidéo 

Les finalistes suivent à présent une semaine de masterclass à la Chapelle Musicale Reine Elisabeth. Les  12 finalistes présenteront une sonate (de Haydn, Mozart, Beethoven ou Schubert), suivie de l’œuvre imposée inédite et d’un concerto au choix. Les candidats seront accompagnés par l’Orchestre National de Belgique sous la direction de la chef américaine Marin Alsop. Le classement des finalistes sera dévoilé par le président du jury, le samedi 1er juin en fin de soirée.

Pour la 1ère fois cette année, la couverture de la semaine de finale est commune aux trois média (radio, télévision et web). Les six soirées de finales sont ainsi diffusées en direct dès 19h50 sur La Trois (en TV), Musiq’3 (en radio) et sur les sites www.musiq’3.be, ARTE-Liveweb, le site du Concours Reine Elisabeth et Cobra.be. Toutes les prestations sont également rediffusées chaque soir en différé sur ARTE Belgique. 

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administrateur théâtres

Sean Kennard (USA, 29 ans)  &  Mateusz Borowiak (Pologne/Grande-Bretagne, 24 ans)


12272904259?profile=originalSean Kennard (USA, 29 ans) Sean Kennard commence à étudier le piano à 10 ans à Hawaii avec Ellen Mazaki. A 13 ans il joue les 24 Etudes de Chopin à l’ Academy of Arts d’Honolulu. A 14 ans il entame sa formation au Curtis Institute of Music in Philadelphia, et la poursuit au College of Charleston, avec Enrique Graf, avant de se perfectionner à la Juilliard School, auprès de Jerome Lowenthal et Robert McDonald. Il travaille actuellement avec Richard Goode. Parcours impressionnant, il a remporté plusieurs prix internationaux (Vendome, Sendai, Hilton Head), dont le 1er Prix au Concours International Luis Sigall à Viña del Mar (Chili, 2007).

Le pianiste ne quitte pas son clavier des yeux. Son  Concerto n. 9 en mi bémol majeur KV 271 (Wolfgang Amadeus Mozart) se place sous le signe d’une mathématique rigoureuse et du contrôle digital. La vitesse lumineuse du pianiste débouche sur de larges clairières d’intériorité. Trilles et humour discret se conjuguent pour vous embarquer dans un message de compassion presque christique dans l’Andantino …. La misère de l’autre est œuvre de rencontre, l’orchestre est envoûté par son soliste. Le thème se porte comme un chœur antique qui souligne la sagesse du propos, il est aussi réactif que dans une tragédie grecque. Les  cors donnent toute  leur puissance, la grande intériorité conduit au ravissement. Les musiciens écoutent son troisième mouvement, médusés puis complices. Est-ce un concours, répéteront-ils le thème avec autant de virtuosité ? C’est un climat de confiance absolue, de fraîcheur  et de simplicité de citoyen du Ciel qui enveloppe l’auditeur dans le Rondo et le Presto. Décapons l’homme de tout ce qui ne fait pas de lui un enfant. L’enfant est joie et liberté. That’s it !

La consécration du pianiste aura lieu le dernier soir de la demi-finale. A commencer par une mise en musique délicieuse avec l'Impromptu en sol bémol majeur D 899/3 (Franz Schubert) qui emmène directement dans l’imaginaire musical. Douceur, rêverie  habitée de la nostalgie à la lumière. Soudain c’est la Ballade n. 1 en sol mineur op. 23 (Fryderyk Chopin), ample, brillante, inspirée sans aucune grandiloquence, on écouterait cette beauté fracassante jusqu’au lendemain ! Il propose un  Dream (Frederic Rzewski) complètement sous contrôle pour produire des effets sonores totalement inédits dans  les 3 mouvements de Petrouchka (Igor Stravinsky).  Férocité nerveuse, déflagrations court-circuitent de fabuleux tremblements telluriques. Les voix s’entremêlent de hululements magiques, d’échos bruissants vers l’évanouissement progressif . Au retour de l’envolée épique, ce sont plusieurs pianos qui ont l’air de jouer ensemble et clôturent cette œuvre qui donne le vertige.  Après le merveilleux récital de Sean Kennard nous écouterons ensuite Mateusz Boriwiak.

http://www.cmireb.be/cgi?usr=emw8evf6c5&lg=fr&pag=1996&tab=102&rec=1834&frm=0&par=secorig1994&par2=atvorig3771&id=6840&flux=20289071

12272903286?profile=originalMateusz Borowiak (Pologne/Grande-Bretagne, 24 ans) Mateusz Borowiak a étudié le piano et la composition à la Guildhall School of Music and Drama Junior School. Actuellement, il poursuit ses études de piano avec Andrzej Jasinski à l’Académie Karol Szymanowski, en Pologne. En 2010, il remporte le 1er Prix au Concours International Rina Sala Gallo (Monza), puis, en 2011, les 1ers Prix au Concours International Maria Canals (Barcelone), au Concours International de Cleveland, et au Concours européen de la Fondation Yamaha (Pologne). Il s’est produit dans de prestigieuses salles en Europe (Salle Cortot à Paris) et plus particulièrement au Royaume-Uni (Barbican Hall, St Martin-in-the-Fields, St James’s Piccadilly). Il a joué avec des orchestres comme le Royal Philharmonic, les London Mozart Players, le Sinfonietta Cracovia, le Bilbao Orkestra Sinfonikoa. Encore un parcours totalement extraordinaire.

 

Sourire, cheveux bouclés, petites lunettes rondes, doigté de rêve, Mateusz Borowiak va subjuger avec son interprétation puissante de la Partita n. 2 en ut mineur BWV 826 (Johann Sebastian Bach), un choix fait dans la subtilité et la force tranquille.  Fluidité, sonorités pleines, distinctes qui perlent sur une charpente magnifiquement orchestrée, souffle musical : a-t-on besoin de plus, pour le ranger dans les finalistes?  Dream (Frederic Rzewski) est à la fois sérieux et ludique. Le jeu est sensible et complexe.  On peut observer pendant l’exécution millimétrée et cohérente le sourire du compositeur de l'oeuvre, qui est présent dans la salle ce soir-là. Les trilles inventives rappellent un orchestre de verre. Les pianissimos pénètrent l’imaginaire et les basses le font trembler. Des éclaboussures musicales viennent de l’au-delà. Un tremblement imperceptible dans la dernière note…   L’atmosphère onirique continue de plus belle avec Gaspard de la nuit (Maurice Ravel). Le pianiste jongle avec les sonorités et les cascades de notes joyeuses. Bruits d’étoiles. Il y a cette vibration continue à la main gauche et les gouttes musicales transparentes à droite. Il envoie des escalades vers l’infini, apprivoisant et taquinant  les touches avec sensibilité. Son jeu est caressant et profondément respectueux ; un dernier  des tapis roulants d’arpèges dévale sur le  clavier et le voilà qui  redépose les mains, au ralenti : il a chevauché l’infini.  Le destin a rendez-vous avec le pianiste dans le morceau suivant. L’atmosphère est pesante, les arpèges descendent dans l’abîme d’un puits insondable. Que va-t-on y trouver ? La dernière note est en forme de point d’interrogation. Scarbo propulse des  trilles médianes angoissantes et des accords de  sombre solitude. La mélodie se débat dans un vertige ascensionnel, sauvage et passionnante. C’est saccadé, mordant, cuisant, frissonnant d’épouvante. La mélodie est là, sublime comme la condition humaine.  Une réponse semble fuser du ciel. Poussière d’étoiles , de sonorités rares, l’univers chanterait-il ? C’est cela la question.   Une étoile rit.

 Et son Mozart ?

Le même que Sean Kennard, en complètement différent. Concerto n. 9 en mi bémol majeur KV 271 (Wolfgang Amadeus Mozart). Mateusz Borowiak a l’amour du Here and Now. Les phrasés prennent le temps de se vêtir de belles nuances et de style. Pas de recherche de supplément d’âme, l’agilité des doigts reste terrestre et palpitante de beauté. La cadence est une nef de recueillement et d’intense tendresse humaine. Il ressort une atmosphère d’aisance, de sérénité que le Rondo final pare de bonheur. Le pianiste joue divinement bien son Mozart, tranquille et parfaitement accompli. 

http://www.cmireb.be/cgi?usr=emw8evf6c5&lg=fr&pag=1996&tab=102&rec=2700&frm=0&par=secorig1994&par2=atvorig3771&id=6833&flux=20289071

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administrateur théâtres

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Who's who du  jury du concours Reine Elisabeth 2013

 and how it works!

Bien que la composition du jury puisse varier d'une épreuve à l'autre, les membres du jury assistent à l'ensemble de la compétition l’entièreté de l’épreuve pour laquelle ils ont été appelés à siéger.  Chaque membre du jury donne ses notes pour tous les candidats à l’huissier de justice  à la fin de chaque session. Les membres du jury ne peuvent pas voter pour leurs propres étudiants. Aucune consultation n'a lieu entre eux. Il n'y a pas de délibération du jury dans le sens habituel du terme. Chaque membre du jury s'engage en effet à ne pas discuter des prestations des candidats avec d'autres membres du jury. Les notes sont traitées de manière confidentielle et le palmarès est, après ajustement éventuel, calculé sur base de ces notes. Le rôle du président du jury (Arie Van Lysebeth) est de diriger les opérations de la session. Il est assisté dans cette tâche par un secrétaire (Nicolas Dernoncourt). Ils ne prennent pas part au vote. Les noms des membres du jury sont annoncés à la veille des premières éliminatoires.

Arie Van Lysebeth – Belgique  

Arie Van Lysebeth commence le violon à l’âge de quatre ans. Il accomplit ensuite ses études supérieures au Conservatoire de Bruxelles: piano, basson, musique de chambre, et direction d’orchestre. Premier lauréat ex-æquo du Concours International de Prague, il se voit octroyer le poste de basson soliste à l’Orchestre Symphonique de la Radio-Télévision Belge. Il s’est produit partout dans le monde à la tête de grands orchestres belges , travaillant avec des solistes renommés tels qu’Igor Oisttrakh, José Van Dam Murray Perahia ou Augustin Dumay. Il a également régulièrement dirigé l’Orchestre Symphonique du Conservatoire de Bruxelles. Pendant de longues années, il a été professeur de musique de chambre au Conservatoire Flamand de Bruxelles, dont il a assumé la direction de 1994 à 2003. Il est actuellement directeur artistique de la Chapelle Musicale Reine Elisabeth.

Diane Andersen - Belgique

Diane Andersen, dont le maître fut Stefan Askenase, reçut également les conseils précieux de la pianiste hongroise Annie Fischer. Elle poursuit une brillante carrière de soliste, de chambriste et de pédagogue, et donne des concerts à travers le monde dans des salles mythiques comme le Carnegie Hall, le Rudolfinum, le Concertgebouw, le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, La Fenice. Présidente d’EPTA-Belgium Wallonie-Bruxelles et professeur honoraire du Conservatoire Royal de Bruxelles, elle dirige aujourd'hui des master classes en Amérique du Sud et du Nord, au Japon, en Chine, en Corée et en Europe. Elle est aussi invitée régulièrement comme membre du jury de grands concours internationaux.

Frank Braley - France

Frank Braley effectue ses études au Conservatoire National Supérieur de Paris. En 1991, il remporte le 1er Prix et le Prix du Public du Concours Reine Elisabeth. Régulièrement invité au Japon, aux États-Unis, au Canada et dans toute l’Europe, il se produit en récital, en musique de chambre et en soliste, avec des formations telles que l’Orchestre de Paris, l’Orchestre National de France, l’Orchestre National de Belgique, le Philharmonique Royal de Liège. Il a été dirigé par Jean-Claude Casadesus, Charles Dutoit, Armin Jordan, Hans Graf, Günther Herbig, Christopher Hogwood, Marek Janowski, Kurt Masur, Yehudi Menuhin, Antonio Pappano, Walter Weller. Dès 2014, Frank Braley succèdera à Augustin Dumay au poste de Directeur Musical de l’Orchestre Royal de Chambre de Wallonie.

Abdel Rahman El Bacha - Liban

Né à Beyrouth en 1958, Abdel Rahman El Bacha vit en France, où il se perfectionne dès l’âge de seize ans dans la classe de Pierre Sancan, au Conservatoire National Supérieur de Paris Abdel Rahman El Bacha, maître de piano à la Chapelle Musicale Reine Elisabeth, est également compositeur. Ses intégrales des sonates de Beethoven et de l’oeuvre pour piano seul de Chopin sont un très grand succès, tant au concert qu’en CD.

Peter Frankl - Grande-Bretagne

D’origine hongroise, Peter Frankl se produit en concert à travers le monde depuis les années 1960. Il a été membre du jury de nombreux concours internationaux  de Van Cliburn, Leeds, Rubinstein, Clara Haskil, Santander, Cleveland, Paderewski, Hong Kong, Shanghai, etc. Sa vaste discographie comprend l’oeuvre complète pour piano de Schumann et de Debussy ; les concertos pour piano, les sonates pour violon et les trios de Brahms ; les concertos de Mozart ; les quintettes de Schumann, Brahms, Dohnányi, Dvorák et Martinu, et bien d’autres enregistrements. 

Dae Jin Kim - Corée du Sud

Kim Daejin est diplômé de la Juilliard School, où il a étudié avec Martin Canin. En 1985, il remporte le Concours International Robert Casadesus (Cleveland), et, l’année suivante il fait ses débuts à New York. Sa récente discographie comprend deux concertos pour piano de Mozart, avec l’Orchestre symphonique national de la Radio polonaise, qu’il dirige également. En 2006, il est nommé Professeur de l’Année par la Music Association of Korea.

Jian Li - Chine

Après avoir entamé ses études au Conservatoire de Shanghai, Li Jian les poursuit au Conservatoire National de Paris, grâce à son 2e Prix, remporté à l’âge de 16 ans au Concours Long-Thibaud. Professeur honoraire de l’Université de Nanjing, il est actuellement professeur et chef du département piano au Conservatoire de Shanghai.

David Lively - USA

ll débute sa carrière à 14 ans dans le Concerto pour piano d'Aram Khatchatourian avec l’Orchestre Symphonique de Saint-Louis. En 1972 il remporte la quatrième place au Concours Musical International Reine Elisabeth. Il participe plus tard, comme membre du jury de ce même concours, aux éditions 1999, 2003 et 2010. l’élève privilégié de Claudio Arrau, il est le directeur des concours de l'École normale de musique de Paris.

Minoru Nojima - Japon

Le pianiste japonais Nojima Minoru a fait ses débuts à l’âge de dix ans avec le NHK Symphony Orchestra. Après sa formation à la Toho Gakuen School of Music, dès 1966, il est invité par le Ministre des Affaires Culturelles soviétique au Conservatoire de Moscou pour y suivre les cours de Lev Oborin. Il est actuellement président du Collège de Musique de Tokyo et professeur de piano à la Toho Gakuen School of Music.

Anne Queffélec - France

Pianiste française. Après après avoir étudié au Conservatoire de Paris, elle poursuit ses études à Vienne auprès de Paul Badura-Skoda, Jörg Demus et Alfred Brendel. Les succès remportés dans les concours internationaux de Munich (1968) puis de Leeds (1969) lui permettent de collaborer avec des chefs comme Pierre Boulez, David Zinman, John Eliot Gardiner et bien d’autres.Elle s’est produite dans le cadre de festivals célèbres comme les BBC Proms de Londres, ainsi qu’à Strasbourg, Bordeaux, à la Folle Journée de Nantes, à La Roque d’Anthéron, où elle a donné en août 2003 l’intégrale des sonates de Mozart. Son répertoire très éclectique s'étend de Scarlatti à Satie et Dutilleu, bien qu'elle affectionne tout particulièrement Haydn, Schubert et Mozart, dont elle a notamment joué quelques extraits pour la bande son du film Amadeus de Miloš Forman. Meilleure interprète de l’année aux Victoires de la Musique en 1990. Son dernier disque, Satie et cie, dédié à la musique française a été choisi en janvier 2013, comme disque officiel du festival de la Folle Journée de Nantes. 

Staffan Scheja - Suède

fait ses débuts à l’âge de 14 ans, avec Herbert Blomstedt et l’Orchestre de la Radio suédoise. Après avoir étudié au Royal College of Music à Stockholm, il se perfectionne à la Juilliard School à New YorkDurant plusieurs années, il vit aux États-Unis et se produit au Carnegie Hall et au Kennedy Center avec le Philharmonique d’Oslo, ainsi qu’à la Maison Blanche avec Barbara Hendricks. Sur l’île de Gotland dans la Mer Baltique, il a fondé et est le directeur artistique d’un festival de musique de chambre. Membre de la Royal Academy of Music de Suède, il a reçu la médaille royale suédoise, Litteris et Artibus, et vit actuellement à Stockholm, où il est professeur et dirige le département piano du Royal College of Music.  

Jean-Claude Vanden Eynden - Belgique 

Très jeune il devint élève au Conservatoire royal de Bruxelles où son professeur est Eduardo Del Pueyo. En 1964, à seize ans il remporte le troisième prix du prestigieux Concours Reine Elisabeth. Cette précieuse distinction marque le coup d’envoi d’une brillante carrière qui le mène dans les plus belles salles du monde et les festivals les plus réputés :  Korsholm (Finlande), Prades et La Chaise-Dieu (France), Umea (Suède), et Stavelot (Belgique), festival duquel il est conseiller artistique depuis de nombreuses années. il joue avec des partenaires belges et internationaux de tout premier plan : Véronique Bogaerts, Marie Hallynck, Augustin Dumay, Quatuor Ysaÿe, Ensemble César Franck, etc. Soliste de réputation internationale, Jean-Claude Vanden Eynden est conjointement un professeur « grand format ». Son répertoire, vaste et impressionnant, comprend entre autres l’intégrale des œuvres pour piano seul de Maurice Ravel. En 2004, il remanie l’école fondée en 1977 par son maître, en Centre Musical Eduardo del Pueyo, et en devient le directeur artistique. Actuellement, il est professeur honoraire au Conservatoire royal de Bruxelles et enseigne à la Chapelle Musicale Reine Elisabeth. 

Tamás Vásáry  - Suisse

Pianiste et chef d’orchestre suisse d’origine hongroise, Tamás Vásáry donne ses premiers concerts publics à l’âge de huit ans. Il étudie auprès d’Ernst von Dohnányi et de Józef Gát à l’Académie Franz Liszt de Budapest et fut plus tard le disciple de Zoltán Kodály. Premier Prix du Concours Franz Liszt en 1948, il est ensuite lauréat du Concours Chopin de Varsovie (1955), du Long-Thibaud à Paris (1955), puis du Concours Reine Elisabeth (1956), et du Concours de Rio de Janeiro (1957. Se  produisant avec les plus grands orchestres et les chefs les plus réputés de par le monde. Il a enregistré une vingtaine de disques, notamment pour Deutsche Grammophon. En tant que chef, il a dirigé plus de cent orchestres. De 1993 à 2004, il est le directeur musical du Symphonique de la Radio hongroise. En 2012, il reçoit la Médaille Mozart de l’UNESCO. Il est membre honoraire de la Royal Academy of Music et du Royal College of Music de Londres, et Chevalier des Arts et des Lettres en France.

Elisso Virsaladze - Géorgie

Pianiste soviétique puis géorgienne. Elle a commencé ses études de piano avec sa grand-mère Anastasia Virssaladze, élève de Teodor Leszetycki. Celle-ci était une pianiste reconnue, et lui enseignait en privé mais également à l'école pour surdoués de Tbilissi, où elle était professeur. À 20 ans, elle gagne le 3e Prix au Concours Tchaikovsky, et, quatre ans plus tard, le Premier Prix du Concours Schumann de Zwickau. Depuis lors, elle est reconnue comme l’une des grandes interprètes de Schumann. Elisso Virsaladze se produit dans les plus importantes villes européennes, en musique de chambre ou en concerts avec des orchestres prestigieux Elle fait également plusieurs tournées aux États-Unis, au Japon, en Russie, etc. Elle enseigne régulièrement au Conservatoire de Moscou et à la Musikhochschule de Munich, et siège comme membre du jury dans de nombreux concours internationaux.

Le premier concours: 

Archives : http://www.sonuma.be/archive/le-premier-concours

 

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© Bruno VESSIÉ

                                                 

                                                  ...C’est  le bouleversant pianiste Mateusz Borowiak (Grande-Bretagne-Pologne) qui clôturait le prestigieux Concours, samedi soir avec un 3e concerto en Ré mineur de Rachmaninov, unheard of ! Tout y était : la fluidité, la souplesse, la musique lumineuse et la conduite entraînante. Un sillage spirituel dans la tempête dans laquelle le musicien, tel un albatros joue et ne chavire jamais. Maitre du vent, il se repose sur les nuages et dirige l’espace. Ses retours sur les espaces de paix profonde sont des livres de sonorités précieuses. L’émotion est à son comble dans le dernier crescendo, somptueux et rutilant après avoir fait trembler l’instrument dans un credo enflammé pour le processus créatif. Vous pourrez le retrouver en concert lors du Festival Musiq’3, le samedi 29 juin à 19h au Studio 4 de Flagey.

Au terme d’une semaine de Finale très intense, les lauréats ont été proclamés dans l’allégresse d’un public très  attaché à la tradition de cet événement musical légendaire et subjugué une nouvelle fois par la qualité  exceptionnelle de tous les jeunes finalistes.

12272900266?profile=original© Bruno VESSIÉ

C'est finalement l'Israélien Boris Giltburg qui remporte le Premier Prix, suivi par le français Rémi Geniet (Deuxième Prix) et Mateusz Borowiak (Troisième prix).

Cover Photo

4e Prix - Prix des Gouvernements Communautaires de Belgique, offert cette année par le Gouvernement de la Communauté flamande  Stanislav Khristenko, Russie, 25/05/84

5e Prix - Prix de la Région de Bruxelles-Capitale Zhang Zuo, Chine, 10/10/89

6e Prix - Prix de la Ville de Bruxelles Andrew Tyson, États-Unis d'Amérique, 19/12/86

Photo: Boris Giltburg has won the 2013 piano competition. The International Queen Elisabeth Grand Prize - Queen Fabiola Prize receives 25.000 eur and numerous concerts in Belgium and abroad. Rémi Geniet is second laureate and Mateusz Borowiak is third laureate. Fourth laureate is Stanislav Khristenko, fifth laureate Zhang Zuo, and Andrew Tyson sixth laureate. The six unranked laureates, in alphabetical order : Tatiana Chernichka, David Fung, Roope Gröndahl, Sean Kennard, Sangyoung Kim & Yuntian Liu. Overview of the Prizes: BORIS GILTBURG INTERNATIONAL QUEEN ELISABETH GRAND PRIZE Queen Fabiola Prize 25,000 EUR - concert proposals Rémi Geniet BELGIAN FEDERAL GOVERNMENT PRIZE, 'ARTHUR DE GREEF' PRIZE 20,000 EUR - concert proposals Mateusz BOROWIAK COUNT DE LAUNOIT PRIZE 17,000 EUR - concert proposals Stanislav Khristenko PRIZE OF THE GOVERNMENTS OF THE BELGIAN COMMUNITIES 12,500 EUR - concert proposals Zhang Zuo BRUSSELS CAPITAL REGION PRIZE 10,000 EUR - concert proposals Andrew Tyson CITY OF BRUSSELS PRIZE 7,000 EUR - concert proposals Unranked: Tatiana Chernichka, David Fung, Roope Gröndahl, Sean Kennard, Sangyoung Kim & Yuntian Liu. SUMS DONATED BY THE NATIONAL LOTTERY 4.000 EUR - recital <a href=

 

Lauréats non classés par ordre alphabétique: 

Tatiana Chernichka, Russie, David Fung, Australie, Roope Gröndahl, Finlande, Sean Kennard, États-Unis d'Amérique, Sangyoung Kim, Corée, Yuntian Liu, Chine,

 

 

Et l’Evénement musical international est loin de se terminer ! Durant tout le mois de juin, les Lauréats du concours de piano 2013 se produiront en concert et en récital, en Belgique et à l'étranger.

Voici Les Prochains Rendez-vous :

images?q=tbn:ANd9GcRMtF2Nc7MzN3V71a4DkOC328gpCWEG1WIDg3q_futXvvbVflBZtw&width=50      Les six Lauréats non-classés donneront un récital à La Monnaie, du 5 au 7 juin et du 12 au 14 juin lors des Concertini de 12H30..

images?q=tbn:ANd9GcRMtF2Nc7MzN3V71a4DkOC328gpCWEG1WIDg3q_futXvvbVflBZtw&width=50 Le jeudi 13 juin 2013 au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles pour le concert des 4e, 5e et 6e lauréats.  Stanislav Khristenko, Zhang Zuo et Andrew Tyson 

              seront accompagnés par l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège, sous la direction de P.Davin                                     

images?q=tbn:ANd9GcRMtF2Nc7MzN3V71a4DkOC328gpCWEG1WIDg3q_futXvvbVflBZtw&width=50      Vous aurez également l'occasion de les écouter à Lille (France - 14/06) et Mons (16/06). Le concert du 13 juin est diffusé en direct sur Musiq’3 et Klara.

images?q=tbn:ANd9GcRMtF2Nc7MzN3V71a4DkOC328gpCWEG1WIDg3q_futXvvbVflBZtw&width=50    Le lundi 17 juin les trois premiers lauréats,  Boris Giltburg, Rémi Geniet et Mateusz Borowiak se produiront au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, avec de Filharmonie sous la direction d’Edo de Waart. Le concert de clôture sera diffusé en direct sur Musiq’3, Klara et dans 9 salles de Kinepolis ! En différé, vous retrouverez les lauréats sur La Trois le soir même à 21:05 et sur Canvas, le dimanche 23/06 à 12:00. Les trois premiers lauréats joueront également à Hasselt (13/06), Roulers (14/06), Anvers (15/06 & 21/06), Louvain (18/06), Gand (20/06) et Bruges (22/06).


Liste complète des concerts des lauréats en Belgique et à l’étranger

http://www.concours-reine-elisabeth.be/cgi?usr=qa6cm6qa4y&lg=fr...

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administrateur théâtres

Rémi Geniet (France, 20 ans)  &   Roope Gröndahl (Finlande, 23 ans)

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Rémi Geniet (France, 20 ans) 

Commençons par saluer son parcours hors du commun et sa filiation avec la très renommée Brigitte Engerer, pianiste française, 3e lauréate au concours Elisabeth en 1978. Le tout jeune  Remi Geniet est dès la première épreuve un favori du public. En 2010, Rémi a été lauréat des concours Adilia Alieva à Gaillard près de Genève et du prestigieux concours Horowitz à Kiev. Il y a en particulier reçu le prix spécial d'interprétation Horowitz. Tout y est chez lui : le style, le phrasé, la sensibilité artistique. Il se démarque par la richesse de sa musique et une attitude  réservée. Serait-il joueur d’échecs à ses heures ? S’il lui en reste… car le mental et la concentration sont ses atouts majeurs. Il semble pousser très loin la mathématique musicale, mettant naturellement en évidence  toutes les articulations de l’œuvre jouée.  Pour preuve, le fait d’avoir choisi délibérément dans son récital la  Partita n. 4 en ré majeur BWV 828 (Johann Sebastian Bach). C’est ciselé, les notes sont luisantes, le rythme précis, le phrasé a l’air intuitif alors que tout est maîtrisé par le virtuose. Il possède une façon lumineuse de  galber les contours de la musique.  Sa palette de colorations décline tout en camaïeux, le toucher est cristallin. La Sonate n. 4 en ut mineur op. 29 (Sergey Prokofiev) le fera sculpter la polyphonie. Quelques allusions jazzy et le voilà qui crève la toile, il joue comme un peintre passionné. Il est de ces variations à peine perceptibles, des mouvements enflammés, des élans chromatiques, de la danse macabre déguisée.  Quant à son interprétation de  Dream (Frederic Rzewski) elle  laisse songeur. Aura-t-il décrit un monde gelé pris par la solitude et le vide effrayant, ses sonorités semblent appartenir à un univers de cauchemar glacé.

 

C’est dans le  Concerto n. 20 en ré mineur KV 466 (Wolfgang Amadeus Mozart) qu’il se révèle totalement le vendredi soir. Son magnifique toucher fait vibrer la musique. Il extrait des perles de son instrument, se passionne avec une volubilité moelleuse, affirme les basses avec vigueur. Sa musique a une source intérieure, c’est sûr ! Son engagement total galvanise l’orchestre qu’il mange d’ailleurs des yeux.  Dans le deuxième mouvement sa puissance devient solaire. Il construit tout de façon méticuleuse, ne laissant rien au hasard. Il possède une sève musicale qui vient des racines même de la musique. Son dernier duo avec les flûtes dans le Rondo final est passionnant : il  renoue avec humour avec l’esprit de compétition entre musiciens. Le voilà soudain méditant, les notes graves déclenchent une envolée de clarté carillonnante, et le cor siffle d’admiration. Pour le public, c’est un triomphe.

http://www.cmireb.be/cgi?usr=gm8m4ke4nm&lg=en&pag=1996&tab=102&rec=2688&frm=0&par=secorig1994&par2=atvorig3771&id=6839&flux=76522223

 

 

 

 Roope Gröndahl (Finlande, 23 ans)

mini_GrondahlRoope19083.jpg  Après avoir étudié à l’Académie Sibelius d’Helsinki, ce jeune pianiste finlandais vit à Londres, étudiant à la Royal Academy of Music. Son récital n’a peut-être pas impressionné par sa clarté mais les œuvres choisies étaient elle-même très complexes: Brahms et Skryabin…. Il semble affectionner la musique moderne, ne ménageant pas ses coups de coude sur le piano dans  Dream (Frederic Rzewski). Il donne une qualité surnaturelle aux sonorités et ne donne pas l’impression d’une œuvre où sont pourtant rassemblées toues les embûches possibles pour un pianiste. Son exécution semble démontrer que tout est possible, … dans le rêve.

Dans les 8 Klavierstücke op. 76 (Johannes Brahms), une œuvre touffue,  l’introduction avec son déferlement de doubles croches ascendantes séduit. Le pianiste lutine son clavier, son visage semble pris d’illumination céleste, infusant la rêverie et les lignes chromatiques syncopées, variant les cadences. Une belle complainte populaire rassure… oui, mais, on aimerait plus de corps à la musique. Un peu plus de tonus et netteté, peut-être moins d’abstraction. cette partition convient sans doute très bien à une  personnalité complexe et intériorisée.  Sa  Sonate n. 10 op. 70 (Aleksandr Skryabin) est plus fougueuse et enflammée. Le pianiste ménage des scènes mouvementées intéressantes et dégage quelques passages plutôt moqueurs. N’empêche, une certaine froideur intellectuelle ressort encore. Parfois c’est comme si la musique parvenait d’une  tour d’ivoire. Un public aime être emmené quelque part dans l’imaginaire musical et ce musicien fait un peu peur avec cette blancheur de vibrations.  Mais voici un bijou : Droit comme le i de inspiré, son Concerto n. 27 en si bémol majeur KV 595 (Wolfgang Amadeus Mozart) a une belle assise et des sonorités claires et agréables. Le musicien tourne presque le dos au public tant il aspire à la communion avec l’orchestre. La musique semble lui tomber du ciel : " demande et il te sera donné !" . Le Larghetto est lent et profond, prenant tout son temps pour ciseler sa mélodie à la manière  d’un conteur. Et l' Allegro final du concerto bouscule les cœurs, tant la joie exulte ! 

http://www.cmireb.be/cgi?usr=jx88mdasc2&lg=fr&pag=1996&tab=102&rec=2698&frm=0&par=secorig1994&par2=atvorig3771&id=6845&flux=76748652

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administrateur théâtres


12272897465?profile=originalLe réseau Arts et Lettres tient à rendre un hommage particulier à cette merveilleuse institution artistique   qu'est notre Concours  Musical International Reine Elisabeth. Il fêtait ses 75 ans d'existence l'année dernière. La Reine Fabiola continue de lui assurer son soutien royal  indéfectible.  Nous tenons à attirer l'attention de nos membres sur la qualité extraordinaire de tous les candidats qui ont eu la chance d'être retenus. Ils ont fait preuve d'endurance tout au cours de  leurs études musicales dans leur pays qu'ils ont  souvent dû quitter pour se former ailleurs, auprès de professeurs étrangers de haute  de renommée. ... Et cela a un coût. Les familles ont dû souvent se  sacrifier  pour l'avenir du jeune artiste.  Tous se sont  déjà produits régulièrement dans de  prestigieuses salles  de concerts internationales. 

Grâce à Musiq 3 en particulier, vous pouvez suivre ces concerts prodigieux et émouvants en direct. Très émouvants en effet, s'il on se souvient que les candidats ont tous moins de 30 ans qu'ils ont produit de par le monde un énorme travail de préparation et consenti des efforts quotidiens exemplaires pour atteindre l'Excellence en  y consacrant  des heures de travail dont nos jeunes n'ont absolument pas idée,  C'est certainement un exemple à nos yeux pour réveiller l'apathie générale de nos adolescents hélas souvent pris en otage par notre monde consumériste,  souvent  sollicités comme objets mêmes de consommation plus que comme acteurs indépendants, intelligents et capables  d'un avenir  construit.  C'est donc chaque fois avec grande émotion que l'on voit monter sur scène ces êtres bouillonnants de talent et d'espoir. 

On pense aussi à l'institution même du Concours qui sait fédérer autour d'elle tant de familles d'accueil bénévoles qui mettent au service des jeunes élus leur maison, leur piano,  les entourent de tous leurs soins, les soutiennent jour après jour dans les préparation fabuleuse des éliminatoires et les consolent quand malheureusement, malgré leur investissement très sérieux ils n'ont pas été sélectionnés. Le public a toujours quelque regret pour ces artistes qui ont joué, l'émotion à fleur de peau ou insufflant une esthétique particulière à l' oeuvre jouée ...mais qui,  ayant fait des fautes techniques ou de mémoire  ne seront pas retenus par le jury. On espère juste que leur désir de  carrière musicale ne s'en ressentira pas trop! Et puis ... certains, parfois jugés trop juvéniles, n'ayant pas encore acquis "la maturité musicale" reviendront à la charge trois ans après... 

Flagey, Studio 4. À chaque séance, qui comprend deux parties, le public entendra quatre demi-finalistes différents. Chaque demi-finaliste se produira deux fois, sur deux jours différents. 

Chaque jour, quatre candidats:

Les deux premiers candidats interpréteront un concerto de Mozart accompagné par l’Orchestre Royal de Chambre de Wallonie, dirigé par Michael Hofstetter. Le concerto sera sélectionné parmi les concerti KV271 (n. 9 en mi bémol majeur), KV450 (n. 15 en si bémol majeur), KV453 (n. 17 en sol majeur), KV459 (n. 19 en fa majeur), KV466 (n. 20 en ré mineur), KV467 (n. 21 en ut majeur), KV488 (n. 23 en la majeur), KV491 (n. 24 en ut mineur) et KV595 (n. 27 en si bémol majeur).
Les deux autres candidats présenteront leur récital ainsi que l’œuvre inédite imposée,
écrite par Frederic Rzewski : DreamChaque candidat aura préparé deux programmes de récital, et le jury en choisira l’un des deux.

Proclamation des 12 finalistes le samedi 18 mai en fin de soirée.

Voici l'ordre de passage des candidats de la demi-finale:

Lundi ▪  13 mai ▪
15:00 CONCERTO : Yuntian Liu (p. 111) – Samson Tsoy (p. 125)

                   RECITAL : Yannick Van de Velde (p. 127) – Mikhail Berestnev (p. 72)

20:00 CONCERTO : Andrew Tyson (p.126) – Yedam Kim (p. 103) 

                  RECITAL : Joo Hyeon Park (p. 117) – Lu Shen (p. 123)


Mardi ▪ 14 mai ▪ 
15:00 CONCERTO : Jianing Kong (p. 105) – Stephanie Proot (p. 118)

                 RECITAL : Tatiana Chernichka (p. 76) – Zhang Zuo (p. 138)

20:00 CONCERTO : Sangyoung Kim (p. 101) – David Fung (p. 80)

                 RECITAL : Joon Kim (p. 99) – Rémi Geniet (p. 81)

12272898087?profile=originalMercredi ▪  15 mai 

15:00 CONCERTO : Yejin Noh (p. 113) – Kana Okada (p.114)

                RECITAL : Roope Gröndahl (p. 84) – Sasha Grynyuk (p. 85) 

20:00 CONCERTO : Sean Kennard (p. 94) – Mateusz Borowiak (p. 73)

                RECITAL : Stanislav Khristenko (p. 96) – Boris Giltburg (p. 82)


Jeudi ▪  16 mai 
15:00 CONCERTO : Yannick Van de Velde (p. 127) – Mikhail Berestnev (p. 72)

                RECITAL : Yuntian Liu (p. 111) – Samson Tsoy (p. 125)


20:00 CONCERTO : Joo Hyeon Park (p. 117) – Lu Shen (p. 123)

                RECITAL : Andrew Tyson (p.126) – Yedam Kim (p. 103)


Vendredi ▪  17 mai 
15:00 CONCERTO : Tatiana Chernichka (p. 76) – Zhang Zuo (p. 138)

            RECITAL : Jianing Kong (p. 105) – Stephanie Proot (p. 118) 

20:00 CONCERTO : Joon Kim (p. 99) – Rémi Geniet (p. 81) 

            RECITAL : Sangyoung Kim (p. 101) – David Fung (p. 80)


Samedi ▪ 18 mai ▪ 
15:00 CONCERTO : Roope Gröndahl (p. 84) – Sasha Grynyuk (p. 85)

           RECITAL : Yejin Noh (p. 113) – Kana Okada (p.114)

20:00 CONCERTO : Stanislav Khristenko (p. 96) – Boris Giltburg (p. 82) 

           RECITAL : Sean Kennard (p. 94) – Mateusz Borowiak (p. 73)

 photo de Michael Hofstetter© Bruno Vessiez

A défaut d'écouter en direct, visitez le très beau site néerlandophone présentant la biographie complète de chaque candidat et l'enregistrement video complet de chaque prestation. http://www.cobra.be/cm/cobra

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administrateur théâtres

Stanislav Khristenko (Russie, 28 ans)  & Boris Giltburg (Israël, 28 ans)

12272897698?profile=originalStanislav Khristenko (Russie, 28 ans)

Diplômé du Cleveland Institute en 2010, Stanislav Khristenko a commencé ses études au Conservatoire Tchaikovsky de Moscou. Deuxième prix au Concours de Pretoria en 2012, il vient de remporter le Concours International Maria Canals à Barcelone. Ses concerts le mènent à travers les cinq continents. Dès le début des épreuves éliminatoires il a étonné le public par sa stature hors du commun : un alliage étonnant de bienfaisant colosse et de poète fluet dont la patte est d’une efficacité extraordinaire. Un régal d’écoute ! Il n’est pas étonnant qu’il ait choisi la Sonate n. 2 en ré mineur op. 14 (Sergey Prokofiev)  pour débuter son récital. C’est tout lui : une attaque en force qui fait chanter l’instrument et débouche sur de délicates pirouettes. Son jeu vivant et fascinant sonne viril et décidé, le   phrasé est d'une clarté exemplaire, la palette dynamique. Une grande variété de styles anime son interprétation. Hiératique ou trempé de sueur par la transe musicale il agit en véritable force de la Nature tout en maniant le rubato avec délices.  Dream (Frederic Rzewski), joué de mémoire bien sûr,  lui permet des gestes brusques et des grands contrastes. Virtuosité dans les aiguës lâchées par poignées, il égrène des cailloux chargés de mystère dans l’oreille de l’auditeur.  C’est surréaliste et hallucinatoire. Sa Rhapsodie espagnole (Franz Liszt) est un mythe vivant, un pot-pourri d’humeurs ibériques, parsemé de poudre musicale; le pianiste russe imaginatif ne boude nullement son plaisir de jouer et il n’abrite rien moins que la Musique !

 

Une Musique qu’il hume longtemps les yeux fermés, avant de commencer son Concerto n. 23 en la majeur KV 488 (Wolfgang Amadeus Mozart). Le visage est entre la torture et la félicité. Le colosse délivre ses notes comme si elles étaient un peuple de lilliputiens. Mais c’est aussi un géant de la compassion lorsqu’il distille la musique, fondu avec l’orchestre. Après la majesté musicale de l’Allegro, le sublime Adagio en fa dièse mineur dépose des larmes sur le clavier dans un recueillement intense et le sens inné du drame. Déconcertant dans son troisième mouvement très brillant, on croit entendre un jeu ludique et même légèrement swingué ! Il est en finale le commandant d’une armée de doigts qui répondent …au doigt et à l’œil !

http://www.cmireb.be/cgi?usr=cp2agd8snf&lg=fr&pag=1996&tab=102&rec=2711&frm=0&par=secorig1994&par2=atvorig3771&id=6867&flux=79324460

 

12272898274?profile=originalBoris Giltburg (Israël, 28 ans)

Il est attendu avec passion par les auditeurs qui ont découvert chez lui une sensibilité extraordinaire. Né dans une famille de pianistes, Boris Giltburg commence sa formation avec sa mère, puis il devient l’élève d’Arie Vardi. Il est lauréat de nombreux Concours Internationaux : de Santander (2002), de Lisbonne (1er Prix en 2003), et de Tel Aviv (Rubinstein, 2e Prix en 2011). Il joue régulièrement en Europe, en Amérique du Nord et du Sud, en Asie, et en Israël. Dream (Frederic Rzewski) débute son récital après le passage de Stanislav Khristenko.  La lumière se tamise progressivement et voici une musique nerveuse, sérieuse, funèbre presque. Ses trilles chantent à l’infini et une note seule vaut mille tocsins en dépit des explosions macabres de la composition. Boris verse dans les quatre dernières mesures quatre gouttes de perfusion vitale. C’est magnifique. Dans l’Etude-tableau in C minor op. 39/7 (Sergey Rachmaninov)  le pianiste se ramasse sur lui-même, crée comme à son habitude des sonorités rares. Il possède une technique fascinante et use d’une dynamique impressionnante. Sa Sonate in B minor (Franz Liszt) sera spectaculaire de romantisme. Il libères ses doigts d’acier trempés dans la passion, opère des crescendos magistraux, fait pleuvoir des étoiles, donne de l’espace à l’infinie petitesse et à la solitude humaine. Nous avons là un hymne à l’intelligence et à la finesse. Ses développements sont intimistes, des pétales de fleurs tournent à la bourrasque. Non ! au bouillonnement intérieur … maîtrisé. Son introspection minutieuse fouille les tréfonds de l’âme : fragilité et grandeur.

 Il jouera le Concerto n. 15 en si bémol majeur KV 450 (Wolfgang Amadeus Mozart).  Il entre en scène après qu' Arie Van Liesbeth, président du jury, a rendu hommage à l'Orchestre royal de chambre de Wallonie qui a, sous la baguette calibrée et nuancée  de Michael Hofstetter, soutenu avec passion les 24 finalistes. Le pianiste écoule ses sonorités splendides si particulières, cela coule en vagues, cela sonne en carillons, cela explose en pastilles sonores. Le tout coiffé de rideaux de perles musicales et de rythmes éblouissants. C’est lui qui semble donner le tempo à l’orchestre tant il est dans le jeu musical. Puis tout d’un coup, il s’égare, on en pleurerait !... et reprend avec une maîtrise de soi inouïe. Il joue maintenant suspendu aux mains de Michael Hofstetter, un quatre-mains émouvant ! Le pianiste  de génie a retrouvé toute son énergie et ses timbres lumineux dans le troisième mouvement, gracieux, élégant, assumé, spirituel ! Le jury ne tiendra pas compte de ce passage hors du temps.   

 

http://www.cmireb.be/cgi?usr=j4k4rzdma4&lg=fr&pag=1996&tab=102&rec=2668&frm=0&par=secorig1994&par2=atvorig3771&id=6845&flux=79255984

 

 

 

 

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Les deux finalistes Tatiana Chernichka (Russie, 28 ans)  &  Zhang Zuo (Chine, 23 ans) seront les premières à se produire le premier soir des finales du concours Reine Elisabeth au Palais des Beaux-Arts des Bruxelles le lundi   27/05 [20:00]

 

 


12272897864?profile=originalTatiana Chernichka (Russie, 28 ans)

Première à ouvrir les demi-finales cette pianiste de l’âme et de ses tourments aurait plu à Charlotte Brontë. Pour son côté sauvage, impliqué et décidé.  Elle a le souffle, la vision et des qualités sonores exceptionnelles. Ce n’est nullement au figuré que Tatiana attaque son récital par les Sarcasms op. 17 de (Sergey Prokofiev). La force brutale est tournée en dérision. Son esprit moqueur de farfadet insaisissable taquine les basses de façon subversive. La fluidité de la mélodie est battue en brèche par des accords furieux de la main gauche. Sorte de David au féminin, l’esprit ou la musique effleure le clavier et s’évanouit. Le doigté prend des allures de flocons de neige. Quelques derniers aboiements féroces et réguliers s’éteignent pour toujours! Le public est déjà gagné par l’admiration.  Passons aux  Voiles  de (Claude Debussy). Voici la pianiste devenue harpiste ou dentellière de la musique. La main gauche fait sonner une note insistante, ensuite viennent des affleurements mélodiques et, silence.  Ce qu'a vu le vent d'ouest (Claude Debussy) répand des rafales sauvages, démonte une mer orageuse : flots débordants, ruptures abruptes. Elle joue ensuite  Dream de (Frederic Rzewski), par cœur!, en apprivoisant les notes qui éclaboussent l’imaginaire. Longues trilles qui évoquent les stalagmites d’une grotte immense éclairée de couleurs acides. Elle traduit à merveille l’œuvre de l’eau sur la pierre, celle de l’esprit sur le néant. Après une lecture du Dante (Franz Liszt). La pianiste s’échappe dans un soulèvement tectonique. Elle lâche des sonorités vibrantes de tocsin et s’élance vers l’infini. Elle est capable de notes douces, timides, harmonieuses, paisibles qui rejoignent une réalité assumée par la main droite seule. Le rêve ensuite s’éprend des deux mains qui voltigent sur tout le clavier. Trois quart d’heures de passion, de gammes frénétiques ou d’alchimie pour fabriquer l’élixir de douceur. Passionnante à voir et à entendre ! Dommage que nous n’ayons pas pu assister à son concert de Mozart : Concerto n. 23 in A major KV 488 (Wolfgang Amadeus Mozart) ! On l’imagine bien en concertiste enflammée !

http://www.cmireb.be/cgi?usr=nt246sfj32&lg=en&pag=2427&tab=146&rec=19503&frm=0&par=secorig1942&id=5324&flux=74563132

12272897672?profile=original  Zhang Zuo (Chine, 23 ans)

Elle apparaît au récital, vêtue d’un fourreau de noires paillettes d’Ondine qui sort des flots. Dans l’ordre elle interprétera la pièce imposée de  Dream (Frederic Rzewski) puis,  Ondine (Maurice Ravel Gaspard de la nuit) et les 12 Etudes symphoniques op. 13 (Robert Schumann Elle a le sourire aux lèvres et un copion de la partition dans le piano. Elle semble masser le piano et extraire tour à tour de la fièvre et des notes hallucinatoires. Elle respire ses notes comme des frémissements aquatiques. Tableau musical liquide, chevelure ou fil mélodique de l’eau? Elle a terminé Dream avec extrême sensibilité musicale. De son toucher caressant, elle pétrit la musique d’Ondine  comme une matière vivante et délicate, elle taquine les touches noires en de longs frissons prolongés avant un dernier plongeon furtif.  Son exécution d’une des œuvres les plus difficiles de  Schumann ne manque pas de timbre et de variété d’atmosphères. Entre l’appel du large et la légèreté des piqués chargés d’humour, sautillants et juvéniles elle part en chevauchée d’amazone musicale entre les accès de tendresse ou de colère. C’est un carillon féerique qui nous emmène dans une autre réalité. Cadences variées et créatives : doux, énergique,  brillant, expressif et mobile à l’extrême. Superbe complexité polyphonique aux très beaux reliefs. Tout se transforme, à l’infini même si le thème réapparaît avec insistance.  Avalanches de bonheur, promenade sentimentale d’être solitaire  et ardent ?  De toutes façons,  credo vital dans la musique qui se termine sur un final en panache.

 

Des applaudissements enthousiastes accueillent son Concerto n. 24 en ut mineur KV 491 (Wolfgang Amadeus Mozart). Équilibre de la construction, très beaux accords pleins de vivacité, doigté à la légèreté féerique. La pianiste a créé une véritable osmose avec l’orchestre, ses regards dansent avec le chef d’orchestre. Le Larghetto fait arrêter le public de respirer, son toucher moelleux est toute volupté et sensibilité. Le visage se contracte d’intelligence avec la musique, l’orchestre lui donne la réplique, au cœur de l’émotion.  L’Allegretto ne décevra pas. La pianiste peut y déployer toute sa maturité et sa  fantaisie musicale. Elle quitte la scène du Studio 4 de Flagey avec un sourire lumineux,  plus qu’épanoui. Voilà une artiste accomplie, porteuse de joie. Que demander de plus?  

 

http://www.cmireb.be/cgi?usr=khx65etydu&lg=en&pag=1996&tab=102&rec=2712&frm=0&par=secorig1994&par2=atvorig3771&id=6912&flux=74607716

 

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administrateur théâtres

Samedi 11 mai, 23h.

En attendant le verdict du jury, les spectateurs restés dans la salle ont eu l’honneur d’assister à un Bord de Scène inédit. C’est la  Reine Fabiola en personne qui préside. Tout sourires, galvanisée par la rencontre musicale des six derniers candidats de la DERNIERE SOIREE DE LA PREMIERE EPREUVE du CONCOURS REINE ELISABETH 2013, elle a quitté sa place au premier rang où elle était assise aux côtés de Jean-Pierre de Launoit et s’installe très décontractée, appuyée sur le bord de scène pour  échanger ses impressions et discuter avec les membres du jury.

Vers minuit, le jury monte sur scène pour proclamer les demi-finalistes. Le président s’adresse à la Reine pour la remercier de la fidélité de son  soutien bienveillant et salue l’ensemble des  63  jeunes candidats (au départ ils étaient 283 de 18 nationalités différentes à avoir envoyé leur DVD) qui ont fait preuve de qualités artistiques exceptionnelles et  dont il faut saluer à la fois, le courage, l’endurance et  l’excellence.

Les demi-finalistes sont cités dans l’ordre de leurs prestations du lundi après-midi au samedi soir:

Zhang Zuo (Chine, 23 ans)
Yannick Van de Velde (Belgique, 23 ans)
Mikhail Berestnev (Russie, 25 ans)
Joo Hyeon Park (Corée, 24 ans)
Lu Shen (Chine, 27 ans)
Tatiana Chernichka (Russie, 28 ans)
Joon Kim (Corée, 30 ans)
Rémi Geniet (France, 20 ans)
Roope Gröndahl (Finlande, 23 ans)
Sasha Grynyuk (Ukraine, 30 ans)
Stanislav Khristenko (Russie, 28 ans)
Boris Giltburg (Israël, 28 ans)
Yuntian Liu (Chine, 23 ans)
Andrew Tyson (USA, 26 ans)
Yedam Kim (Corée, 25 ans)
Jianing Kong (Chine, 27 ans)
Stephanie Proot (Belgique, 25 ans)
Sangyoung Kil (Corée, 29 ans)
David Fung (Australie/Chine 30 ans)
Yejin Noh (Corée, 27 ans)
Kana Okada (Japon, 22 ans)
Sean Kennard (USA, 29 ans)
Mateusz Borowiak (Grande-Bretagne, 24 ans)
Samson Tsoy (Russie/Corée, 24 ans)

 

Order of appearance in the semi-final (piano 2013)

N’ayant pas pu assister à toutes les épreuves de la semaine, nous ne pourrons pas commenter tous les concurrents mais voici les très nombreux coups de cœur!

A commencer par Yannick Van de Velde (Belgique, 23 ans) un musicien dans l’âme au parcours déjà illustre, car il compose également. Ils sont 4 jeunes frères, tous musiciens. Il est coaché de près par son maître, Jean-Claude Vanden Eynden qui depuis son dernier concert (dans le cadre des concerts de l’Orangerie de Seneffe) à la D’Ieteren Gallery , l’a encore fait évoluer de façon spectaculaire. Une autre compatriote belge a elle aussi été sélectionnée : Stephanie Proot (Belgique, 25 ans). Titulaire du 1er Prix, Grand Prix International André Dumortier, elle a le sens de la musique et  un sens dramatique émouvant. Traversée par l’inspiration, armée d’une technique infaillible, elle joue pour elle-même et pour sa rencontre avec le compositeur, juchée sur sa propre chaise de laque noire  Le Choral et Variations de Dutilleux est une merveille d’atmosphères évocatrices. Gloussement, pépiements, trilles, bavardages des marais, le piano joue la célébration du monde vivant et de l’univers poétique. Le paysage sonore tonitruant se pare de grands frissons ou évoque subitement le miroitement des derniers feux du soleil! Elle a su entraîner le spectateur dans un sillage musical grandiose. « Oh temps suspends ton vol ! » loin de l’hostilité du monde réel.

Mikhail Berestnev (Russie, 25 ans) a surpris par son approche à la fois tendre et  vigoureuse du  Prélude et Fugue de Bach (n°20/BWV 889) qu’il a sculpté avec force. Sturm und Drang, il est  une vraie force de la nature dans l’étude (Wilde Jagd) de Liszt où l’on a retrouvé pathos et beauté de la souffrance dans un tempo intense aux dimensions fantastiques. Le musicien a tout donné ! Y compris une exultation solaire à la fin de la Troisième Sonate de Prokofiev.

Mateusz Borowiak (Grande Bretagne-Pologne, 24 ans) a terminé une prestation fougueuse, tonique et sonore  par une splendide interprétation de l’étude op.18/1 de Béla Bartok avec une rythmique accentuée, puissante et diabolique  ... après avoir séduit par un Prélude et fugue (BWV 885) de Bach aux sonorités claquantes et très bien construit.

Tatiana Chernichka (Russie, 28 ans) a opéré une vraie mise à feu (!) avec son entrée en matière hitchcockienne et sa puissante maîtrise dans l’œuvre de Rodion Shchedrin, Basso Ostinato. C’est de la sorcellerie pure, le nez sur le clavier, c’est une poseuse de bombes ! Un docteur Jekyll et Mister Hyde qui présente un nouveau visage fait d’intériorité et de musicalité investie, elle offre une finale éblouissante à son récital en jouant l’étude d’exécution transcendante n°10 de Liszt. Une interprétation enflammée au phrasé impeccable, le visage tendu, impassible et des mains de magie noire qui ne semblent pas appartenir au visage de madone.

David Fung (Australie-Hong Kong 30 ans) , un joyeux compère,  a fait son entrée avec un sourire éblouissant. Son Prélude et fugue (BWV 884) est enlevé avec couleurs à l’appui,  musical et beau.  Le Molto moderato e cantabile de la Sonate op.78 de Schubert a ce qu’il faut de désespérance, de légèreté et de violence et fait penser à un  Sonnenuntergang  spectaculaire et poétique. Couleurs dramatiques qui s’évanouissent dans un silence. Son étude de concert Waldesrauschen de Liszt convoque tous les murmures de la forêt et la sève mélodique  dans une atmosphère fantasmagorique et créative.

Boris Giltburg (Israël, 28 ans) aborde le Prélude et Fugue n°22 de Bach (BWV867) avec une attitude solennelle et déférente. Il y insuffle toute sa sensibilité utilisant un tempo majestueux qui invite à la contemplation.. La Sonate n°32 opus 111 de Beethoven évoque une tendre berceuse  et  l’étude n°5 opus 25 de Chopin caracole entre galops légers et panache, la dernière phrase noble comme une salutation au soleil.  Mais c’est dans la dernière œuvre proposée que le musicien se singularise particulièrement : tel un artisan de génie courbé sur une sculpture difficile, il extrait une série de sons inimitables de son instrument. Ainsi, l’étude-tableau n°6 opus 39 de Rachmaninov  laisse les spectateurs suspendus à  une sorte de halo musical unique en son genre.

Sean Kennard (USA, 29 ans) joue devant la reine Fabiola, le dernier soir. Ses Feux-follets de Liszt résonnant de gloussements, gargouillis et contrastes farceurs sont inimitables. La virtuosité permet à peine de distinguer le ruissellement des notes, à la fin, la fuite des esprits se transforme en pure évanescence. On reste médusé par la technique et le rendu poétique. Mais c’est surtout la Danse macabre d’après Saint-Saëns transcrite par Horowitz qui a emporté l’adhésion du public. L’exécution sérieuse souligne l’aspect sarcastique de l’œuvre. Des mains ensorcelées rivalisent de vitesse et de puissance, les ruptures de tempo renforcent la démence avant un final rugissant mais tellement maîtrisé.  

Stanislav Khristenko (Russie-Ukraine, 28 ans) a débuté le concert de mercredi soir par le Prélude et Fugue n°2 de Bach (BWV847) interprété avec puissance et robustesse … très slave. Son plaisir de jouer est évident et communicatif. La Fantaisie opus 28 de Scriabin termine un récital brillant, intelligent et bien composé.

Kim Joon (Corée, 30 ans) nous a offert un des moments musicaux les plus intenses du mardi soir. A la suite de la fougueuse Tatiana Chernichka, il n’a pas déçu  avec la mise en scène d’une véritable chevauchée de souffrance dans son étude d’exécution transcendante n° 8 de Liszt, Wilde Jagd. Mais il a surtout  acquis le public avec ses très belles variations sur un thème de Paganini de Brahms. Le musicien Coréen dont on aurait pu penser que le Bach était un peu trop maniéré a fait chanter son instrument et fait palpiter l’imaginaire musical du public.

Kim Sangyoug (Corée, 29 ans) La pianiste coréenne du vendredi soir fut applaudie avec véhémence. Le  Prélude et fugue (BWV 892) de  Bach est joué sur une vague ininterrompue d’allégresse. Elle savoure sa musique, insuffle une rythme dansant, joue avec les pianissimos et construit des fils de lumière auxquelles elle accroche des sonorités cristallines. Cela  touche au sublime. Elle pourrait déjà arrêter là. Son étude en sol dièse mineur de Chopin lui met la tête dans les étoiles et elle nous emmène ainsi dans un  firmament où vibrent des hululements intersidéraux… Virtuosité, élasticité, rayonnement, on a baigné dans un univers de nuances et de  douceur.

Kim Yedam (Corée 25 ans) se produisait le jeudi soir commençant son récital par la sonate de Mozart K. 311, un jeu vivant et (vite) enlevé! Ensuite, place au sacré avec le Prélude et Fugue en si bémol mineur ( BWV 867) de Bach. Les bras en arabesques arrondies au-dessus du clavier elle joue l’étude pour arpèges composés de Claude Debussy. Pittoresque et coloré. Les Tierces de Chopin (Etude en sol dièse mineur op. 25 n°6) ne sont que volées inoubliables de pétales de fleurs. Joyeusement spirituelle et passionnée elle se glisse avec feu ibérique  dans un morceau de bravoure espagnol : Triana,  extrait de Iberia II d’Isaac Albeniz. Le public est heureux.  

Lui Yuntian (Chine 26 ans) un des pianistes du mercredi soir. Il joue son Bach (Prélude et Fugue n°3 BWV848) d’un air décidé. Sa brillante virtuosité semble toute naturelle. Il produit des notes claquantes et lumineuses. Ce sera encore gagné ! Une muse imaginaire avec qui il semble converser veille-t-elle sur le musicien chinois? C’est l’impression qu’il donne en jouant l’allegro moderato de la sonate en la majeur de Schubert. La muse disparue dans la dernière mesure, il enchaîne  aussitôt avec quelques mesures d’un Chopin bouillonnant. D’un ton moqueur, c’est Claude Debussy qu’il interprète avec vivacité et grands contrastes de toucher. De l’effleurement au pédalage,  c’est une chevauchée fantastique qui s’élance dans la salle. William Bolcom ( Un Rag infernal)  clôture le concert,  un véritable élixir de malice musicale.

 

Noh Yejin (Corée, 27 ans)  s’empare du Prélude et fugue (BWV 880) dans un  pur esprit de béatitude. Elle jouera, courbée sur le clavier comme si elle attisait patiemment un feu. Magnifique timbre et petit salut discret de remerciement à l’instrument  au dernier accord. La musique est Grâce et Joie. L’artiste écoute les sonorités avec respect. Après la fraîcheur de son Mozart elle s’attaque à Scarbo, Gaspar de la nuit de Ravel  où elle exploite de ses mains vertigineuses les sonorités lugubres, les mugissements en crescendo et lâche un  pied de nez final spirituel. La pianiste termine sur Chopin, radieuse, expansive et généreuse.

Okada Kana (Japon, 22 ans). Une pianiste au jeu félin qui passe de l’esprit baroque du Bach à un Joseph Haydn coulé et guilleret.  L’exécution de  l’étude Feux-Follets de Liszt est ludique et intense. Le tempo tourbillonne et éblouit. Revoilà  le Scarbo de Maurice Ravel paré de touches  spirituelles. A gauche il y a le savant modelage des basses et à droite les notes hautes pulvérisent les aigües. De quoi soulever le samedi après-midi,  la salle de bonheur.

Park Joo Hyeon (Corée, 24 ans) Le sourire du pianiste semble tout de suite habité par la musique du prélude et fugue n. 2 de Bach. Il présente ensuite  le largo de la sonate n. 17 de  Beethoven avec finesse et intelligence, alternant l’aspect méditatif et la passion. On est sous le charme d’accords fermes et cuivrés de chapelets de notes claires et  pour finir de belles notes amorties. Le Coréen se transforme en mousquetaire du piano dans l’étude Paganini n.6 de Liszt. Bravado, coups de chapeau, révérences, jeu scintillant et crépitant, trilles angéliques et final royal! Ce n’est pas fini !  La sonate tragique de Nikolai Medtner nous plonge dans un maelström d’émotions contradictoires évoluant vers un climax enivré de sonorités. Bonheur et souffrance tout à la fois! Impressionnant!

Shen Lu (Chine, 27 ans) nous  a aussi fort impressionnés. Une construction souple et moelleuse de son prélude et fugue n.7 de Bach le conduit vers le ciselage ouvragé du modérato de la sonate en mi majeur de Haydn. Des notes claires, presque transparentes,  une simplicité toute  apparente  et une très belle construction musicale. La pièce de clôture est saisissante.  Il s’agit de  la sonate Choral et Variation de Dutilleux. Une entrée en matière Forte qui enchaîne ensuite évanescence, déferlantes, amoncellements spirituels, arpèges, vocalises et accords fracassants. Quelle résonnance ! une harpe était cachée dans le piano!

Et pour terminer cette promenade avec ces jeunes talents débordants de génie musical, voici le  tout dernier candidat sélectionné pour les demi-finales. Encore une belle révélation parmi  les jeunes candidats qui se sont présentés lors de cette première épreuve. Il s’agit de  

Samson Tsoy (Russie-Corée, 24 ans) C’est l’émotion vive dès ses première pages. Un silence profond unit la salle. Il a choisi  de débuter son récital  avec la Fantaisie op. 77 de Beethoven. Il y module joie et narration, joue avec les mélodies, pique les notes avec humour et grâce. Dans le Joseph Haydn, (L’Allegro moderato de la Sonate Hob XVI :46  ) les sonorités bondissent, les gammes sont étincelantes et volubiles. Tout est coloré, bien charpenté,   tenu et ardent. La finesse de l’architecture musicale n’a d’égale que l’élégance aérienne de l’interprétation. Son  Bach est foisonnant et carillonne. Son Lizst est généreux, large, splendide, … océanique. L’étude en ut mineur de Chopin marque la fin d’une semaine fabuleuse avec des concurrents tous plus engagés les uns que les autres.

 

 Concours Musical International Reine Elisabeth

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