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"L'Utopie" est une oeuvre latine en prose, en partie sous forme de dialogue, de l'écrivain anglais Sir Tomas More (latinisé en Morus, 1748-1535), publié en 1516. Dans une courte introduction, où il décrit la misère du peuple anglais à son époque, More énonce sur un ton très mesuré un certain nombre de vérités particulièrement terribles, telles que: "Les brebis ont mangé les hommes", faisant par là allusion aux expropriations des terres communales effectuées par le gouvernement au profit des favoris du roi, qui les avaient transformées en pâturages et en avaient chassé les paysans, réduits désormais à s'adonner au banditisme pour vivre. "Que faites-vous, si ce n'est de créer vous-même des voleurs qu'ensuite vous punissez". En polémique avec la société de son temps, Thomas More crée un Etat idéal dans l'île imaginaire d' Utopie. Le régime social et économique de cet Etat est fondé sur le travail obligatoire et sur la journée de six heures, pour qu'il reste à l'ouvrier le temps de cultiver son esprit. Considérés comme éléments improductifs, les intellectuels ne pourront exister qu'en nombre limité. La propriété privée est supprimée conformément à la doctrine platonicienne qui veut que toutes les richesses appartiennent à l' Etat; l' argent enfin est aboli. Toute la vie économique est fondée sur l'échange de marchandises entreposées dans de grands magasins publics. Les repas d'une extrême frugalité sont pris en commun; les métaux précieux sont méprisés et l' or sert à faire les chaînes dont on attache les esclaves ou des tablettes infâmantes qu'on suspend au cou des condamnés. La description d'une réception d' ambassadeurs en habits de gala, que les Utopiens prennent pour les bouffons des ambassadeurs eux-mêmes, est d'un humour qui porte encore aujourd'hui. More justifie l' esclavage et le commerce des esclaves; il ne touche pas à l'institution de la famille, ni à la religion catholique: mais il respecte les autres croyances, à l'exception toutefois du matérialisme et de l' athéisme, dont les adeptes sont exclus des charges publiques. Il concilie ingénieusement les préceptes de la charité chrétienne avec un épicurisme modéré; en contraste avec l' ascétisme religieux du moyen âge, les Utopiens désirent pour eux-mêmes et pour leur prochain les plaisirs de l'esprit et ceux du corps, dont ils considèrent la santé comme le bien principal; ils conseillent un doux suicide comme remède à ceux qui en sont dépourvus. La constitution politique de l'Etat en question est une sorte de fédération démocratique, gouvernée par un prince, Utopus, qui est en même temps le fondateur et le législateur de l'Etat. Les lois sont peu nombreuses et claires, où il faut voir une critique au caractère compliqué et confus de la législation anglaise, cause d'abus et de malversations. Car, avant toute chose, l' Etat ne doit pas être "une conspiration des riches contre les pauvres"; quant au prince, il demeure soumis à l' Etat et au peuple. Sur le plan de l'organisation militaire, More institue la conscription obligatoire, mais seulement pour la défense du pays. La paix est considérée comme le but politique suprême de l'homme d' Etat et rien n'est plus blâmable que la gloire conquise par la force des armes. Quand ils sont obligés de faire la guerre, les Utopiens enrôlent une tribu de mercenaires, les Zapolètes: ils s'arrangent pour les envoyer aux endroits les plus dangereux; ils font ainsi d'une pierre deux coups: les survivants étant rares, ils réalisent des économies sur les fortes primes qu'ils ont promises à ces mercenaires, et font en même temps oeuvre morale en purgeant l'humanité de cette gent mauvaise. Souvent aussi ils excitent contre leurs ennemis les peuples voisins, en leur donnant de l' argent et en les amenant ainsi à combattre à leur place. Tous les moyens leur sont bons pour vaincre: fomenter des révoltes chez l'ennemi; corrompre hommes d'Etat et généraux adverses, au besoin enrôler des tueurs, chargés d'attenter à leur vie, la mort de quelques-uns devant permettre de sauver la vie d'un grand nombre. Cette oeuvre brève, qui allie aux idées traditionnelles de l'époque classique un certain nombre de principes annonciateurs des temps modernes, connut un grand succès. C'est un produit typique de la Renaissance anglaise d'avant la Réforme, qui compte parmi l'une des premières tentatives, si nombreuses en Grande-Bretagne, pour donner vie à un Etat idéal et en déterminer les lois (voir aussi "La nouvelle atlantide" de Bacon et l' "Oceana" de James Harrington). La pureté du langage, son humour ainsi que la puissance descriptive et dramatique du dialogue ont fortement contribué au succès de l'oeuvre. Celle-ci fut traduite en anglais en 1551 par Ralph Robinson.
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