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piano (69)

administrateur théâtres

 

Sasha, sache qu'ici reste de toi comme une empreinte indélébile …

 

Le chagrin est incommensurable, mais la rencontre est inoubliable. A deux pas du rond-point de L’Etoile à Ixelles, tout en haut de l'immeuble ancien, dans un appartement d’artiste, voici parmi les amis d'Eliane Reyes, toute l’émotion d'un piano miroir, qui dit la peine immense d’une artiste frappée le 13 mai dernier par le décès brutal à 43 ans de l’homme de sa vie. Ce 13 mai, Sasha mourait dans la journée, des suites d'un choc septique foudroyant.

 

Nous sommes le 13 septembre 2023, deuxième journée mondiale consacrée à la septicémie, une inflammation généralisée de l'organisme par des toxines mortifères entraînant la nécrose des tissus. Cette maladie va causer la défaillance d'un organe vital qui faute de pouvoir être corrigée à temps, entraînera le décès. D’après l’OMS, 11 millions de personnes dans le monde, décéderaient chaque année d’une septicémie, soit 1 décès sur 5. En France, plus de 250 000 cas de sepsis sont recensés tous les ans, avec une mortalité de plus de 25%. À cause du vieillissement de la population, les cas pourraient doubler d’ici cinquante ans. On ne dispose pas actuellement de médicaments qui pourraient bloquer le développement irréversible des toxines.

 

Malgré le magnifique élan de solidarité qui imprègne cette soirée, les amis de la pianiste se sentent impuissants, démunis, révoltés devant cette brutale fatalité qui a ravi à la jeune famille la lumière de leur amour. Comme si le destin avait mis par mégarde un bémol à la tragédie, et pour garder à tout jamais le souvenir d'Aleksandr, pour transmettre son talent à ceux qui l'ont apprécié, écouté et pour tous ceux qui pourront le découvrir dans le futur, les derniers enregistrements de studio, de concerts, prestations de jeunesse ou récentes, … ont été remasterisés et édités sur un coffret sous le label Etcetera. L'album CD "Aleksander Khramouchin & Eliane Reyes - Music for Cello & piano" contient en effet leurs ultimes prestations ensemble, ...si providentiellement enregistrées. Le violoncelliste possède pleinement la sonorité poétique d'un instrument dont il a une maîtrise absolue. Sa brillante virtuosité renforce une expressivité généreuse, tantôt délicate, tantôt flamboyante, tout en transmettant à chaque instant, la profondeur et le mystère de l'émotion dans les moindres détails. 81 minutes 13 secondes de bonheur partagé.

 

 

En hommage, voix (Olga Kharchenko), piano (Eliane) et violoncelle s'unissent ce soir pour dire les souvenirs éternels, et pour souffler à tout jamais à la jeune Adèle Khramouchin, âgée seulement de18 mois, des mots d’amour et de tendresse pour deux. Les derniers feux du soleil couchant parlaient aussi pour lui ce soir-là. Sasha, le compagnon et le père adorés. Ils disaient le bonheur perdu, il chantaient le couple et l'immense tendresse du père et de sa fille.  La  création vidéo de Valentine Jongen a bouleversé les invités d'Eliane Reyes.

 

Si Vocalise op.3 no 34 de Rachmanivov est notre préféré, l'album débute avec la touchante iuntériorité des Fantasiestücke op.73 de Robert Schumann et se poursuit avec des oeuvres de Prokofjev, Eugène Ysaÿe, Michel Lysight, Gabriel Fauré, Claude Debussy et l'intense solennelité de la Sarabande suite no.3 en do majeur BWV1009 de Jean-Sébastien Bach. Le magnifique coffret se termine par "Le Cygne", pièce très émouvante de Camille Saint-Saëns. "After silence, that which comes nearest to expressing the inexpressible .. is Music." Aldous Huxley.

 

Musicien dans l'âme depuis sa plus tendre enfance, Aleksander Khramouchin ( Minsk 1979 - Bruxelles 2023) a débarqué en Belgique à l'âge de 13 ans en 1992, pour poursuivre ses études ses études au Conservatoire Royal d’Anvers. Il a été lauréat de nombreux concours internationaux et finaliste du XIIe Concours international Tchaïkovski de Moscou en 2002. Il s'est produit en concert et réalisé des enregistrements solo qui ont remporté de nombreux prix pour la radio et la télévision aux États-Unis, au Canada, au Japon, en Chine, en Russie et dans toute l'Europe.

 

En soliste et en musique de chambre, Aleksandr Khramouchin s'est produit dans des salles de concert telles que Bozar ou La Monnaie à Bruxelles, à la Salle Gaveau de Paris, au Concertgebouw d'Amsterdam, à Francfort, Berlin et Cologne, au Rudolfinum de Prague, au Wigmore Hall à Londres et au Victoria Hall à Genève. Il va de soi, aussi  au Tchaïkovski Hall à Moscou. Très éclectique dans son répertoire, il a été premier violoncelle solo pour la Philarmonie de Luxembourg avec Emmanuel Krivine. Pendant 11 ans, il a été professeur de violoncelle à L'école internationale de Musica Mundi, une fabuleuse pépinière de jeunes talents internationaux, qui fêtait cette année ses 25 ans d'existence. Ce sont la violoncelliste Thaïs Defoort, ancienne élève d'Aleksandr Khramouchin, et le pianiste Simon Adda-Reyss  qui ont offert le bouleversant moment musical de cette soirée organisée par Elisabeth Jongen que nous remercions vivement. Sasha will be forever missed…

 

 

https://www.musicamundi.org/

 

Dominique-Hélène Lemaire, Deashelle pour Arts et Lettres

 

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administrateur théâtres

Concerts

Le jeune Brussels Philarmonic Orchestra débute sa saison au Conservatoire de Bruxelles

…In a nutshell, dit-on!  Sachez que le BPO n’est pas le BPO. On pourrait aisément  le confondre avec  l’ orchestre de la VRT, le Brussels Philarmonic –fondé par l’ INR  d’antan (l’Institut National de Radiodiffusion,  cela vous dit sûrement quelque chose …) en 1935, naguère sous le nom de Grand Orchestre Symphonique.   Il est dirigé actuellement  par le grand chef d’orchestre Stéphane Denève en résidence à Flagey.   Ceci n’est pas une pomme, on s’en doutait, juste des  noms similaires…avec des dates de naissances toute différentes.

 Le « Brussels Philharmonic Orchestra », créé lui à Bruxelles, au théâtre Saint- Michel en septembre  2002, poursuit le but louable  d’offrir aux diplômés des conservatoires l’occasion de mettre en pratique leurs  aptitudes musicales en faisant partie d’un grand  orchestre symphonique permanent et de  se lancer ainsi dans leur carrière musicale. Place aux jeunes donc. Place à des répertoires très éclectiques et ambitieux.  Le BPhO …appelons-le ainsi, puisqu’il y a une « h » dans leur adresse électronique,  développe des voies d’avenir. Il est devenu une  réalité confirmée dans la vie artistique de notre pays et à l’étranger.  Les musiciens se réunissent de façon intensive pour préparer les grandes œuvres du répertoire classique et d’autres plus modernes, avec une attention  particulière pour des compositeurs belges.

La vie est belge! Les musiciens du Brussels Philharmonic Orchestra proviennent de vingt-six pays et quatre continents mais avec une prédominance de la nationalité belge, originaire des trois régions et des deux communautés.  La musique au service de l’unité et de la paix.  Tous  sont portés par  le feu de  la musique, la joie du partage, la force des émotions et le souci de rassembler autour des différences. Contribuer ainsi au progrès social et culturel. Pour que le monde vive… au même diapason.

Peut être une image de une personne ou plus, personnes debout et intérieur

Les jeunes musiciens épaulés par des instrumentistes chevronnés  sont dirigés avec complicité par le chef  David Navarro Turres, né au Chili. Les organisateurs recherchent également à promouvoir des jeunes solistes belges, une belle occasion pour permettre  ce soir  au jeune  espagnol Andrés Navarro au  piano et Julie Gebhart, soprano,  de se produire  dans la magnifique grande salle du Conservatoire de  Bruxelles lors du très beau concert d’ouverture donné ce samedi 23 octobre 2021, cette fois avec une cinquantaine d’instrumentistes.


C’est  un  vent d’espoir partagé qui flottait ce soir dans la salle du Conservatoire. Une énergie magnifiquement partagée, une petite victoire, sur la pandémie qui nous accable.

Difficile aussi de faire  des choix dans le beau programme présenté. Pour commencer, dans  la Moverture  de Daniel Capelletti, c’est l’atmosphère insouciante et ludique qui prédomine, tout de suite rattrapée par la nostalgie, et des cascades de tendresse, Le premier thème réapparaît, comme une brise connue. La reprise sautillante s’engouffre  alors dans une apothéose de percussions.

 Au centre du programme il y a  le concerto pour piano No. 2 de  Camille Saint-Saëns.  Sostinuto ! Un début massif et puissant, et des contrastes de douceur malgré le sens aigu du drame. Des arabesques élégantes se disputent le souffle épique. Quel créateur, ce chef ! D’abord un peu tendu, le  jeune soliste, Andrés Navarro surveillé de près par-dessus l’ épaule du chef, se lance dans des arpèges de bonheur. Le jeune  a vaincu la peur, il joue avec des sonorités liquides et conclut avec panache. Le deuxième mouvement a des légèretés de ballerines, des jeux d’échos l’agilité des bonheurs bucoliques. Les cordes sont frottées comme autant de cigales. Clin d’œil solaire entre ce que l’on pourrait voir comme … un lien père et fils! La musique est filiation. Le troisième mouvement devient feu  musical ardent avec des  reflets spectaculaires, la frénésie de danses de sorcières ? Le jeune pianiste donne tout : la virtuosité, la maîtrise absolue,  et participe à un final fracassant. En bis ?  Un Granados introspectif… beau  et flûté comme l’ode à l’alouette,  du  poète romantique anglais Percy Bysshe Shelley. Ode to a Skylark. La musique transforme.


 Le Mahler dégage tout de suite une atmosphère de chasse au trésor. On y trouve une matière musical souple, des bois gracieux, des sonorités apaisantes des violons dansants. Et aussi de fracassantes ruptures, de profonds abîmes, et de l’illumination malgré l’horloge du temps qui rappelle la réalité. Notre humilité. Alors la confiance gronde dans le cœur, un fil d’Ariane guide le voyageur -spectateur. L’apparition de Julie Gehbard dans  une lourde jupe de brocart doré et son haut de danseuse ballerine, fait impression. Les cordes dessinent l’automne et son dénuement. La chanteuse se nourrit de la complainte vibrante des cuivre et des cordes en larmes dans une douceur de coucher de soleil. Assise, les mains jointes, le destin va–il frapper ? La vie va-t-elle fleurir ? L’orchestre miroite sous la baguette du chef. La souffrance se lève dans l’orchestre, une affliction grandissante et inexorable. Tuée par cette chose rare, restée tapie au fond de la boite de Pandore, nommée Espérance. Sommes-nous ces poupées pendues à un fil ? Fragiles mais vivantes. La harpe diffuse de l’encens, allume un cierge brillant. La dame s’est levée, elle semble s’adresser à la lune . L‘orchestre la berce lorsque son chant s’éteint. Applaudissements.  La joie de se retrouver dans ce lieu séculaire.

Dominique-Hélène Lemaire  Pour Arts et Lettres

Programme

Daniel Capelletti / Moverture
Camille Saint-Saëns / Piano concerto No. 2
Gustav Mahler / Symphony No.4 (chamber version by David Navarro-Turres)

 3 Prochaines dates:

+ A la Cathédrale le 17/11/2021

réservations: 

www.cathedralisbruxellensis.be

+Concert for Hope      27/11/2021

+  le 16/12/2021 20h00 Grande salle du Conservatoire Royal de Bruxelles

 Au programme :

The Night Before Christmas »  – Daniel Capelletti
« Double concerto Cinq canyons » – André Ristic
« Schéhérazade » – R. Korsakov


Simon DIRICQ – saxophone 
Charles MICHIELS – clarinette basse 
David NAVARRO-TURRES
, chef d ‘orchestre 

Réservations ici

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administrateur théâtres

Centenaire de Camille Saint-Saens à L'Aula Magna

SPECTACLES

A l’ombre de Saint-Saens

10/10. Au lendemain de l’anniversaire de la  naissance de Camille Saint Saens,  c’était rien moins que l’âme de  Camille qui  voletait ce soir du 10 octobre  2021 dans l’Aula Magna,  lors d’une splendide  fantaisie musicale et poétique  présentée  par l’Atelier Jean Vilar  et le Festival Musiq3 Brabant Wallon.  C’était  la dernière étape de la tournée  du  magnifique spectacle au programme des festivals de Wallonie :

« L’OMBRE DE SAINT-SAENS » 


  Le formidable Camille Saint Saens  a rendu son dernier souffle et ne veut pas quitter la vie intense et libre qu’il  a menée.  L’octogénaire  se rhabille une dernière fois et son âme,  ivre de musique et de désir, virevolte devant nos yeux  nous dévoilant ses derniers feux et ses dernières ardeurs.

  Le compositeur est ressuscité dans une  une mise en scène  simple et pleine d’adresse.  Elle est signée Sylvie Wilson et convie sur le plateau  poésie, rêve et créativité. Avec un lustre, deux cadres de peinture de grands maîtres et un fauteuil de cuir, le tour est joué.  Nous suivons avec curiosité toute  une grammaire de théâtre   d’ombres  qui dévoile les  passages secrets entre  présent et passé. Mais  en premier lieu, question de nous replonger dans la magie de l’enfance, ce sont les ombres  chinoises  faites main Philippe Beau qui nous invitent au voyage imaginaire.

Traquant  les moindres frissons de son âme  si   bavarde, le compositeur   attrape enfin une tache de soleil sur l’écran, et  tout revit  soudainement en dizaines d’éclats lumineux. Il  danse et embrasse ses émotions,   déroulant devant nos yeux  tout  l’invisible de  sa vie passionnée. La grande salle est  plongée dans un silence respectueux et parfait.  Mais son alarme de la mort est  si glaçante  qu’elle prend à la gorge :   où est le soleil ? où sont les fleurs ? C’est la fin, le froid et l’implacable solitude. On veut essuyer les pleurs de l’homme qui nous quitte.  L’artiste qui interprète ce rôle prodigieux est Thierry Hellin. Textes de Sylvain Coher.   

  On a tous aussi  bien sûr la magie de la musique avec dans  l’oreille au moins l’un de ses  nombreux « tubes » : le célèbre Carnaval des animaux, la Danse macabre, la Troisième symphonie avec orgue, ou la Bacchanale de Samson et Dalila, et c’est  le magnifique ensemble Kheops qui peu à peu, traverse les miroirs du temps,   se révèle à nos yeux et dialogue avec le compositeur. Une merveille. De même que les costumes (Caroline Sanvoisin),  dignes de grands maîtres de la peinture qui  habillent  Marie Hallynck au violoncelle, Ayako Tanaka au violon , les deux partenaires du célèbre  Muhiddin Dürüoglu,  maitre des arrangements musicaux au piano.

Compositeur le plus joué de son vivant, Camille Saint-Saëns a composé près de 600 œuvres, il s’est illustré dans tous les genres musicaux, il est l’auteur de 13 ouvrages pour la scène lyrique dans l’ombre de Samson et Dalila, mais il a composé la première musique de film de l’histoire du cinéma.   Il a été le témoin des créations de Faust, de Carmen, de Louise, de Pelléas et Mélisande et du Sacre du Printemps,  il  a  rencontré Berlioz et Rossini, il  a survécu à  Debussy, il est là quand  Ravel ou Stravinsky arrivent sur le devant de la scène. Il est l’un des plus grands pianistes de son temps, un interprète à la virtuosité et à la mémoire inégalées dont chaque apparition sur scène est un événement. Il est aussi un organiste prodigieux – le meilleur du monde, selon Liszt. Durant près de 80 ans d’une carrière ininterrompue. Saint-Saëns  voyage de Buenos Aires au Caire donne des  milliers de concerts, dirige des orchestres, assiste aux répétitions de ses œuvres scéniques et ne cesse de composer. Il est partout, et donc on comprend sa sainte colère quand on ne semble retenir de lui  que Le carnaval des animaux. Juste fureur de celui à qui on enlève la fureur de vivre !

 Illustre  voyageur à l’esprit curieux et à l’oreille attentive, il se veut  passeur de culture entre sphère latine et germanique, entre Orient et Occident, entre musique du passé et de l’avenir . ll est libre … Max !  Et c’est le souffle de cette liberté qui enchante tout au long du spectacle.


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Dominique-Hélène Lemaire

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administrateur théâtres

C'est la 16ème édition les 14, 15 et 16 juin 2019  Voici le célèbre FESTIVAL DE LILLE PIANO (S)

 Envie de visiter Lille en juin? Cela prend seulement une demi-heure en train à partir de BRUXELLES-ma-Belle. Que diriez-vous d'un voyage à Lille pour découvrir le festival de piano le plus fantastique qu’il soit, et sa longue liste de festivités.

   

 Jean-Claude CASADESUS, en est l’illustre fondateur.  Ces rencontres musicales ont été  créées il y a 15 ans. Elles  sont  maintenant en pleine floraison, avec d'excellents interprètes et chefs d'orchestre invités! Et  Jean-Claude CASADESUS, au cœur de ce magnifique  festival, vous charmera  par des choix musicaux  très judicieux.  Chaque année au mois de juin, 3 jours sont consacrés exclusivement aux claviers sous toutes leurs formes: concerts symphoniques, récitals, sessions de jazz, masterclasses, improvisations, créations, spectacles combinant d'autres disciplines artistiques, animations musicales, rencontres d'artistes ... Prenez vos rendez-vous sur  le Lille Festival de piano (s)!

 

Une véritable odyssée musicale

 

A la mi-juin 2019, le FESTIVAL PIANO (S) LILLE fête donc  ses 15 ans avec l'Orchestre National de Lille. Un public éclectique appréciera une véritable odyssée musicale à travers  divers instruments autres que le piano : l'orgue, le clavecin, le clavicorde, le marimba, le vibraphone, le synthétiseur, l'accordéon et le bandonéon.  Tout commence pour le public  le vendredi 14, sera en plein feu le samedi 15 et se termine le dimanche 16 juin 2019 par un concert fantastique au Nouveau Siècle avec le grand Nelson Freire à la tête du second concerto emblématique de Brahms.

 

Depuis quinze ans, de nombreuses soirées de claviers investissent divers  lieux pittoresquesdans le vieux Lille : auditoriums, gare, musées, bibliothèques, discothèques, tout simplement la rue et même l’année dernière,  l’abbaye de Vaucelles à quelques kilomètres de là. Année après année, de très beaux profil musicaux  sont  sélectionnés avec soin et viennent  du monde entier. De jeunes talents confirmés en particulier.

Qualité, créativité, éclectisme et ouverture restent les maîtres mots.  Ce sont les valeurs qui sous-tendent ce  festival lumineux et rayonnant  en Haut-de-France depuis sa création.

Jean-Claude Casadesus nous parle des 15 ans du festival au micro de Diapasons  https://rcf.fr/culture/musique/diapasons

 Lieux

 

 Le Nouveau Siècle, est situé au cœur du centre-ville, avec de beaux hôtels et restaurants tout autour.  Cet  auditorium  moderne bénéficie d’une acoustique absolument magnifique. C'est la résidence de l'Orchestre National de Lille. Des lieux plus petits, tels que la salle du Québec, accueillent des manifestations plus intimes et de plus petits concerts.

Parmi les temps forts, épinglons: Vanessa Wagner et son dernier programme musical. Le journal Le Monde la décrit comme "la pianiste la plus agréable de sa génération". A  noter également: l'Orchestre de Picardie avec deux merveilleux concerts, l'un avec Franck Braley, notre vedette belge et trompettiste Romain Leleu. L'autre avec Adam Laloum. Pour la première fois dans la cathédrale de La Treille, trois concerts d'orgue seront organisés avec Thierry Escaich et Olivier Latry, ainsi que Ghislain Leroy, le maitre des lieux.

La gare Saint-Sauveur, le Conservatoire, le Palais des Beaux-Arts, ND de la Treille et l'abbaye de Vaucelles ouvrent donc  leurs portes pour organiser tous ces concerts, le tout à des tarifs très raisonnables. Il va sans dire que le prix modéré des billets est un réel atout   qui vise à   soutenir la culture musicale et élargir l’audience intéressée par la musique. On compte sur ces lieux plus insolites  et leurs acoustiques multiples pour toucher un nouveau public, de plus en plus large. Incidemment, cela  donne à chacun également une occasion de redéfinir sa propre approche, jeunes ou moins jeunes.

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Soit dit en passant, que Jean-Claude CASADESUS, fondateur de l'Orchestre National de Lille, a encore  repris la direction du festival - pour la toute dernière fois - a-t-il dit! Une apothéose  donc pour les multiples programmes  produits dans les divers lieux et les environs les plus attractifs de Lille.

Les programmes

Naturellement, les classiques passent en premier! Avec des noms très célèbres tels que : Nelson Freire, Pascal Amoyel, Lise de la Salle, Boris Giltburg, Denis Kozhukhin ... Mais aussi du Jazz! Avec Rhoda Scott et Jacky Terrasson, le samedi 16 juin au Nouveau Siècle, Salle Québec à 19h. Si vous souhaitez vous inscrire à de fantastiques improvisations avec Thomas Enco / Vassilena Serafimova  sur musiques de BACH,  c’est le samedi 16/06 à l'Abbaye de Vaucelles à 11h00.
Mais pourquoi ne pas aller profiter du Tango,  juste pour changer? Avec Astoria Tango, vendredi 15 juin, au  Nouveau Siècle, Salle Québec, 19h30.  Et encore? Pour les romantiques, le piano de Nicolas Stavy et l’écrivain Éric-Emmanuel Schmitt se concentreront  sur l’œuvre de Chopin. De manière plus moderne, Edouard Ferlet mettra la technologie au service de la virtuosité, dans le carnaval des animaux. Mais vous pouvez aussi choisir le quatuor Tana, qui  flirte avec  Brahms et des compositeurs contemporains.

Tout est ici : https://www.lillepianosfestival.fr/2019 

Dominique-Hélène Lemaire ( Arts et Lettres) 

Aussi Sur Branchés Culture:

https://www.facebook.com/LillePianosFestival/

 

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administrateur théâtres

A deux pas du huit mars, nous avons eu la chance d’assister dimanche à un ravissant concert  100% féminin, à part le tourneur de pages : Jean-Pierre Moemaersancien professeur d'accompagnement  d’Eliane Reyes.

 Nous sommes dans le cadre des « salons de la mélodie » à la chapelle de Boondael. Ce salon musical  a été  créé par Jean-Pierre Moemaers et Sébastien Romignon Ercolini  dans le but  de faire revivre à Ixelles le temps où des  hommes et femmes de lettres et mélomanes éclairés,  recevaient chez eux en privé au cœur de leur salon, les artistes du moment, leur permettant ainsi de faire découvrir à leurs amis les beautés connues ou  méconnues du répertoire intemporel de la mélodie et du Lied.   «Les salons de la mélodie»  permettent à un public moderne  toujours plus enthousiaste de venir apprécier  ces intimes instants si précieux de la musique de chambre.

Une clé magique pour entrer dans l’univers musical proposé cette après-midi  a été la fameuse Fantaisie en Ré mineur de W.A.Mozart joué avec une intensité et une tendresse sans borne par Eliane Reyes, qui nous a mis les larmes aux yeux.  Tour à tour soliste (Brahms,  Chopin)  et accompagnatrice de choix de la soprano Cécile Lastchenko, elle  et se donne au public avec  ardeur et s'efface devant la chanteuse dont la voix sonne à la perfection et dont la diction irréprochable, quelle que soit la langue, reste  toujours claire et bien articulée.      12273276067?profile=original Cécile Lastchenko, cette  jeune artiste pleinement chaleureuse, débordante d’énergie,  irradie la joie de la musique de façon lumineuse et engagée.  On l'a vu hypnotiser un public ébloui, dans la production  très remarquée à  l’Opéra de Liège de « La favorite » et aussi  lors de  ce   concert de prestige  du 7 décembre dernier à Flagey,  assuré  par des   jeunes chanteurs de la Chapelle Musicale Reine Élisabeth . Accompagnés par l’Orchestre de l’Opéra royal de Wallonie, les artistes proposaient  un concert autour des duos qui ont façonné l’histoire de l’Opéra. La soprano Cécile Lastchenko  fut déjà très remarquée. Elle vient  maintenant d’être  sélectionnée ainsi que 5 autres artistes de la Chapelle  parmi 312 candidats de 22 nationalités différentes comme candidate au Concours Reine Elisabeth, dont  la première épreuve aura lieu le 1 et 2 mai prochains à Flagey.

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Charme et Féminité

Dans le concert donné cette après-midi où l’émotion était à fleur de peau,   sa voix d’une superbe maturité a mobilisé une incroyable palette des sentiments dans une maîtrise de la théâtralité très bien menée et à travers un programme très éclectique.

 

MOZART – Fantaisie en Ré mineur

  1. BRITTEN – Les Illuminations (« Royauté »« Villes »)

RAVEL – Shéhérazade  ‘« Flûte enchantée »

  1. MAHLER – Das Knaben Wunderhorn « Das irdische Leben » 3’

BRAHMS – Intermezzo op. 118 N°2

  1. BRITTEN – The Turn of the Screw « How beautiful it is » (The Governess)
  2. DEBUSSY – L’enfant Prodigue « Azaël, pourquoi m’as-tu quittée ? » (Lia)


CHOPIN – Fantaisie impromptue 

  1. ABSIL – Trois poèmes de Klingsor « Chanson du chat » « Ma mère l’Oye »« Où le coq a-t-il la plume ? »
  2. SHOSTAKOVITCH – Satires « Kreutzer Sonata »
  3. GERSHWIN – Porgy and Bess « Summertime » 2’12273276291?profile=original

  Son tempérament dramatique  manie aussi bien le sarcasme que le désir romantique, la douleur et le désespoir,  que la satire et le surréalisme. Mais avant tout, elle  ne cesse de faire preuve de profondeur, elle touche la fibre la plus intime, berce l’imagination, se doublant d’une bienfaisante conteuse pleine d’humour. La générosité est  d’ailleurs un  point de  fusion musicale entre les deux femmes : la pianiste Eliane Reyes l’accompagne  en effet avec un mélange de discrétion et de  connivence affirmée.  Élans maternels fusionnés, entre  voix et  clavier ? Ensemble elles semblent vouloir diffuser la force de l’instinct de vie, le choix lumineux que l’on peut faire de celui-ci, en opposition avec le monde parfois désincarné et surréaliste qui nous entoure.  Toutes deux représentent la force de l’espoir et de la transmission,  la foi en l’humanité jamais abandonnée.  Ensemble, elles incarnent  un rêve de paix et de  désarmante compassion à travers une resplendissante… féminité.

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http://www.lessalonsdelamelodie.com/Avec le soutien de Mme Dominique Dufourny, Bourgmestre; Yves de Jonghe d'Ardoye, Député honoraire - Échevin de la Culture et des membres du Collège des Bourgmestre et Échevins d'Ixelles  http://www.eliane-reyes.com/agenda/

http://www.cecilelastchenko.com/  

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administrateur théâtres

Il a remporté le concours Reine Elisabeth en 2013,  il est maintenant en résidence à Flagey et ses liens avec la Belgique sont privilégiés. Il  jouera ce soir  son fameux 3e concerto pour piano de Prokofiev.  Cela se passe  à l’occasion  des  Piano Days à Flagey,  un rendez-vous de l’avant printemps qui devient maintenant une tradition de 5 jours de festival  où se succèdent grands pianistes de musique classique  et de jazz mais également de jeunes virtuoses…  Par élection,  nous avions épinglé le concert du samedi soir, sachant qu’il y participait,  avec au programme :

  • Guillaume Connesson — Kadath & Le soleil couchant (2017)
  •  Igor Stravinsky — L’Oiseau de feu (suite) (version 1919)
  •  Sergei Prokofiev — Piano Concerto no. 3 in C, op. 26

Nous ne serons nullement déçus par  l’exécution brillante, dense et corsée  de l’opus de Guillaume Connesson sous la baguette follement imaginative de Stéphane Denève qui embarque les spectateurs dans un univers  méphistophélique cuivré où se côtoient des plaintess d’âmes en détresse, un cité d’or perdue dans un désert  où pleuvent des cascades de sons en forme de glaçons ou de sable, un éparpillement de voix confuses et des bourdonnements de vie domestique paisible,   avalés par la fièvre subite  d’assauts guerriers sur un rythme de sacre du Néant. Les mesures finales éblouissent dans de sombres ricanements.  Voilà une puissante et fantastique  introduction au conte de L’oiseau de feu créé  par Stravinsky.

 Quelques mots sur l’histoire d’Ivan Tsarévitch  qui aperçoit un jour un oiseau  fantastique fait d’or et de flammes. Il le  poursuit et il réussit  à lui arracher une de ses plumes scintillantes. Sa poursuite l’a mené jusque dans les domaines de Kachtcheï l’Immortel,  une  redoutable  puissance qui s’empare de maints preux chevaliers pour les changer en pierre. Les filles de Kachtcheï et les treize princesses captives, intercèdent et s’efforcent de sauver  le jeune homme. Par chance, l’Oiseau de feu survient et dissipe les  sortilèges. Le château de Kachtcheï disparaît laissant les jeunes filles, les princesses, Ivan Tsarévitch et les chevaliers délivrés …s’emparer des précieuses pommes d’or du jardin. La version 1919  de Stravinsky débute par des murmures fantomatiques, des enlacements tendres et un festin de gloussements et de pépiements d’où émegent et fusent violons et flûte.  Un climat de torpeur solaire s’installe avec  la langueur des cordes  et la harpe rêveuse encadrée par les flûtes.  Stéphane Denève, tout comme dans l’exécution précédente,  ordonne  des frappes fantastiques, une parade de fracassements bercés par le battement élégant des violoncelles. L’expressivité aérienne du chef d’orchestre se transforme en pulsations et en vibrations intenses. Les sons claquent, la terre tremble. Ce qui semble être une apothéose spectaculaire se métamorphose en un filet de sonorités humbles, en courbes souriantes apaisées, illuminées d’or. La forme des plumes magiques?   Le tempo est lent et majestueux, indolent presque imperceptible et se fond dans le chatoiement de la harpe.  Ainsi se clôt la berceuse avant le final rutilant gorgé de vitalité et de couleurs. Le chef d’orchestre est flamboyant.

Et enfin, rencontre avec le musicien de nos rêves, un façonneur de beauté  un architecte virtuose de la musicalité: Boris Giltburg que l’on écoute avec le Brussels Philaharmonic en  troisième partie  de programme, une apothéose. Boris  Giltburg entre dans le jeu du concerto de Prokofiev, bondissant. Il roule des pointillés précis, tresse des notes incandescentes. Evoque des accès de tendresse et de rêve, enlace  des torrents de cheveux d’anges puis se pet è construire de façon trépidante. Il a un tempérament de feu il catalyse des coulées de lave brûlante des éclaboussures sismiques des jaillissements de Stromboli en délire. L’orchestre propose un chant séculaire aux accents paisibles. Boris reprend au clavier, façon séraphique. La promenade se transforme en course d’obstacles  franchis avec grâce, pour déployer un jeu de douceur  et de rêverie lisse et lumineuse.  A travers l’errance,  des paysages s’évanouissent et  la saveur de l’éphémère infuse.  Encore une  reprise de l’aventure paroxystique et un ralentissement subit et le reste est silence…   Les spectateurs sont suspendus au temps.

 

 La  souplesse brillante de l’orchestre entoure les gouttes de bonheurs simples au clavier, leur humilité, leur délicatesse et  l’écoute de L’Univers.  Lorsque le pianiste reprend le thème ou le joue à l’unisson, c’est une véritable amplification poétique qui naît sous les doigts du magicien. Le clavier est devenu une divine monture,  nimbée de voiles transparents et lumineux.  L’aventure musicale, menée dans un train d’enfer à travers la poussière d’étoiles, est fougueuse, maîtrisée  et impeccablement souveraine. Et le jeune virtuose reste,  malgré les applaudissements et l’adoration du public, modeste et heureux de donner encore : deux bis où l’orchestre  entier écoute et savoure,  les yeux fermés deux interprétations à grande intensité émotive : deux  Études-Tableaux  de  Rachmaninov op. 39 - no. 8  en ré mineur et  no. 6 en la mineur. 

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administrateur théâtres

La Cinquième saison de la « Balade Musicale à Rixensart » va s’achever le jeudi 22 mars avec un « Concert Mozart » donné à l’église de Saint Sixte à Genval avec l’orchestre Piacevole sous la direction de Luc Dewez,  avec la pianiste Anaïs Cassier et la soprano Laura Telly Cambier. L’an dernier, la quatrième saison de la Balade Musicale se clôturait en apothéose avec le Requiem de Fauré dirigé avec brillance par Ayrton Desimpelaere,  depuis deux ans  Chef-assistant, à l’Opéra Royal de Wallonie-Liège, Chef D'orchestre à l’ IMEP Institut Supérieur de Musique et de Pédagogie et au Namur Chamber Orchestra. Il est appelé à une brillante carrière. La 6e saison est en préparation et promet d’être tout aussi chatoyante.

Revenons à cette belle soirée  du 1er mars 2018 qui accueillait Florian Noack au piano pour «  Air avec trente variations »  BW988 « Variations Goldberg » de Jean-Sébastien Bach (1685-1750).

Cette œuvre  phare de Jean-Sébastien Bach est un réel défi dans le parcours d’un jeune musicien, même le plus aguerri. Dans cette œuvre, il ne s’agit pas de vouloir s’affirmer en tant que virtuose et interprète de sentiments romantiques, de narration musicale pittoresque ou de construction fantastique ou dramatique. Il s’agit avec Bach de se mettre  intégralement  dans un état d’empathie et d’écoute de l’œuvre, percevoir ce qu’elle communique et essayer de le transmettre. Il faut pour cela une immense dose de concentration tant pour l’appropriation de la construction contrapuntique  que pour la mise en chantier de chaque variation qui part et revient au même point, chaque variation correspondant à une mesure de l’aria. Le cycle se termine par une réitération de l’aria  laissant penser que tout peut recommencer.  Le pianiste doit être un  trait d’union entre le compositeur et l’œuvre.

Aucun texte alternatif disponible.

L’œuvre au départ conçue pour clavecin utilisait deux claviers. Au piano c’est d’une rare complexité que d’arriver à fondre les deux en un. Ainsi Florian Noack a  préparé ce concert avec le plus grand soin et c’est  la première fois qu’il le présente devant un public. Il a pris le temps de méditation nécessaire pour se nourrir de l’œuvre magistrale. Il explique d’ailleurs que chaque note, chaque nouvelle phrase se nourrit de la précédente, comme dans une édification vivante d’un mystérieux système qui advient minute après minute, sous ses doigts de virtuose. Tout est lien et enchaînement, de la caresse des premières pages de la partition, à  l’énergie dévorante, sans cesse renouvelée et aux sublimes moments d’apaisement. Ce sont les frissons de l’âme qui interagissent et fabriquent la matière musicale. Fermeté, souplesse, le charme inné et non fabriqué de l’artiste se complètent avec bonheur. L’exécution est parcourue de courtes respirations pour que la musique puisse reprendre son envol. Brillante dynamique : les mains se croisent et se décroisent à l’endroit, à l’envers dans un tricotage passionné, habité. Avoir la chance d’être au premier rang dans cette église accueillante donne une proximité inespérée avec le pianiste qui semble palper chaque note avec empressement passionné. Et pourtant le visage ne trahit qu’une intense concentration, seul le corps et le jeu discret de pédales indique les fluctuations de la prestation. Chaque page tournée amène un lot de climats et de couleurs différentes par moment la surprise de notes syncopées, de trilles vaillantes  parmi un bouquet de sonorités pleines. Voici un sablier musical beau et éphémère qui n’est pas sans rappeler les vanités des peintres du 17e siècle.  

Il y a par moments la rencontre de l’énergie lumineuse, les sourdines, l’intimité des ralentis, une innocence d’âge d’or. Would this soothe your pains ? C’est pleinement méditatif et transparent. Puis revient l’approche bouillonnante, les notes  fortement piquées, la volubilité, les tempi accélérés, le toucher moelleux de l’homme envoûté par la partition. Tour à tour on perçoit la recherche, l’offrande, la libéralité. On atteint la nudité de l’essentiel, une élégance de cœur rassasié et un sourire intérieur, éloge de la confiance dans le rapport extra - ordinaire à l’Autre. L’épanchement de Joie où notes de cœur et de tête se confondent, finit par construire une exaltation partagée, dénuée de toute théâtralité,  mais visionnaire de notre condition humaine. Il est évident que ce jeune musicien a su se laisse traverser par le génie surhumain de Jean-Sébastien Bach.

 Un double bis bouleversant est offert... 

il s'agissait de :
Bach -1ère Suite Française en ré mineur, "Allemande"
&

  

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administrateur théâtres

ET pourtant ...le tango a été longtemps décrié par l’Église pour sa sensualité ! It's an art attack! Et quand le syndrome de Stendhal vous attrape, il n’existe plus ni temps, ni espace, mais un émoi vertigineux. C’est ce qui s’est passé l’autre soir à l’église Saint-Marc d’Uccle qui accueillait le Brussels Philarmonic Orchestra et le chef-d’œuvre choral de  la Misa Tango… le « péché mignon du pape François » une  œuvre liturgique argentine pour piano, cordes et bandonéon.

Aucun texte alternatif disponible.

 «La messe préférée du pape»  reçut en effet les honneurs du Vatican en octobre 2013, à Saint-Ignace de Loyola, pour l'ouverture du Festival international de musique et d'art sacré de Rome, dédié au Souverain Pontife. Composée en 1996, dans l'esprit de la Misa Criolla d'Ariel Ramírez, « cette messe atypique de Martin Palmeri offre la part belle aux sonorités de la musique du tango, et a un incroyable pouvoir de séduction qui emporte même qui n’apprécierait pas la musique classique. » Les textes, en latin, et la structure sont les mêmes que ceux utilisés pour les grandes messes classiques, mais les rythmes décoiffent et bouleversent. Ne manquaient que quelques couples de danseurs profanes portés par l’émotion de la musique sacrée! Le corps et l’âme apaisés et réconciliés !

L’image contient peut-être : une personne ou plus

Choix éclectique : En première partie du concert nous avons eu  le plaisir d’écouter  L’Adagio pour cordes, une courte œuvre majeure du compositeur belge Michel Lysight, présent dans la salle. Une œuvre poignante et forte comme une immense houle bienfaisante, dans laquelle le recours au canon  développe une expressivité intense et apaisante!  Pour suivre : la Sérénade Op. 22, l’une des œuvres orchestrales les plus populaires qu’Antonin Dvorak composait en mai 1875, en  moins de deux semaines quatorze jours. Les cordes tanguent déjà, le battement des pizzicatos des violoncelles  annonce la messe argentine à venir. La disposition particulière de l’église avec l’orchestre en son centre permet, si on se trouve sur la droite d’apprécier au mieux les altos, violoncelles et contrebasses. Sous le regard bienveillant de David Navarro Turres, qui dirige l’orchestre,  la salle est bondée, et les sonorités chaleureuses se dispersent en de belles harmonies sur le bois de la nef renversée qui surplombe l’ensemble et résonne comme une conque divine. Le finale démarre sur le rêve et le mystère, David Navarro Turres cueille le recueillement et semble donner une leçon de cosmologie en indiquant les étoiles sur la voûte musicale. On reçoit une perception d’infiniment lointain et d’infiniment proche qui se répondent.

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Pour l’admirable messe, Le Brussels Philharmonic Orchestra  s’accordait avec euphorie avec les longs frissons du Choeur BachWerk, les solistes Pauline Claes (glorieuse mezzo soprano),  María Gabriela Quel (les tendres larmes du piano) et Pauline Oreins ( les joies et les sanglots de l’accordéon). Tous, dans une sorte d’état de grâce, dans un mélange de gammes vers l’infini et de vivante humanité  ont donné le meilleur d’eux-mêmes. Dona nobis Pacem ! La requête impérative se fond à l’espérance muette et poignante dans le cœur de chacun.

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http://www.bpho.be/concerts/2016-2017/misa-tango/

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administrateur théâtres

Hommage à Philippe Herreweghe

 

02.05.2017 — 20:00
La Grande Salle Henry Le Bœuf accueille la célébration
des 70 ans de Philippe Herreweghe,
une toute grande
figure de notre scène musicale belge.
 
Le Collegium Vocale Gent, l’Anvers Symphony Orchestra, Bozar,
deSingel AMUZ et Outhere Musique:
avec qui ce prince de la musique a toujours eu une relation étroite et privilégiée
ont uni leurs  talents pour mettre sur pied ce soir, en son honneur,
un festival d'un soir, plein d’humour et de poésie...

 

 Les artistes :

Christoph Prégardien direction & chant
Collegium Vocale Gent  choeur
Patricia Kopatchinskaja violon
Steven Isserlis  violoncelle
Marie-Elisabeth Hecker  violoncelle
Andreas Brantelid  violoncelle 
Damien Guffroy contrebasse ​
Martin Helmchen piano

Edding Quartet
Christoph Schnackertz 
piano 


Le programme
Bartok (1881-1945) Sonate pour violon seul Sz. 117, BB 124, ∙ extrait (1944)  
Schumann (1810-1856) Fantasiestücke, op. 73 
Ravel (1875-1937) Sonate pour violon et violoncelle, ∙ extrait (1922)
Schubert (1797-1828) Lieder ∙ sur des poèmes de Johann Wolfgang Goethe Schubert Quintette à cordes, en ut majeur, D. 956, ∙ extrait (1828)  
Dvořák (1841-1904) Ze Šumavy, op. 68
Schubert An die Sonne D 439 ∙ sur un poème de Johann Peter Uz (1816)
Mendelssohn-Bartholdy(1809-1847) Psalm 'Warum toben die Heiden' 
Schubert Die Geselligkeit 'Lebenslust'

Ce sont  tous de jeunes instrumentistes, chanteurs et chef d’orchestre  qui  sont là pour  rendre à  Philippe Herreweghe un hommage musical particulièrement  vivant et chaleureux. En effet, la violoniste Patricia Kopatchinskaja et le pianiste Martin Helmchen ont tous deux signé des enregistrements à ses côtés. La jeune violoncelliste au toucher délicat, Marie-Elisabeth Hecker, s’est également illustrée sous sa baguette, de même que le contrebassiste Damien Guffroy, membre de l’Orchestre des Champs Elysées. Steven Isserlis, violoncelliste proche du Gantois, partage avec ce dernier une véritable passion pour Schumann. L’Edding Quartet a enregistré deux albums pour le label Phi ; il se joint à Andreas Brantelid dans le très touchant Quintette de Schubert, pièce maîtresse de ce concert, très émouvante dans ses timbres et ses couleurs. Merveilleuse institution de Herreweghe, le Collegium Vocale Gent est aussi présent et se place pour chanter, en cette occasion si particulière, sous la direction de Christoph Prégardien, avec Christoph Schnackertz au piano  une partition surprise. Il s’agit du  Happy Birthday pour piano, cordes et voix d’Arnold Bretagne (1976) un ensemble humoristique de variations sur le thème bien connu. La salle entière ne se fera pas prier pour participer et ensuite acclamer Philippe Herreweghe qui n’a pas pu résister à sauter sur scène pour remercier l’assemblée, égrenant en quatre langues quelques historiettes savoureuses sur le temps qui passe sans rider l’âme ni le coeur…

 
En 1970 Philippe Herreweghe, encore étudiant, fondait le chœur du Collegium Vocale Gent. Ce fut le début d'un itinéraire fascinant  pour le chef et son ensemble acquérant une renommée mondiale et  exerçaient une  de nouvelles approches par  leurs interprétations de Bach. Herreweghe a fondé ensuite d'autres ensembles, tels que  la Chapelle Royale de Paris (1977) et l'Orchestre des Champs-Élysées (1992). Il est aussi la cheville ouvrière de divers festivals de  musique, comme  celui de Saintes en France et le  Collegium Vocale Crete Senesi en Italie. Depuis 1997, Philippe Herreweghe a joué un rôle actif à  l’Antwerp Symphony Orchestra en tant que chef d'orchestre invité principal. Herreweghe est maintenant considéré comme l'un des plus grands chefs de sa génération. Il a maintes fois été  convié comme Chef d'orchestre invité à l’étranger pour des formations prestigieuses telles que  le Concertgebouw d'Amsterdam, l'Orchestre du Gewandhaus de Leipzig ou même l'Orchestre de chambre Mahler.

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Un très beau livre-programme a été édité à  l’occasion des 70 ans de l’artiste.
Et les fans du compositeur et chef d’orchestre, se hâteront de se procurer le tout nouveau coffret de 5 CD label φ
(PHI) qui revient sur la magnifique carrière du gantois. La compilation de 5 CD est constituée d’extraits des plus
grands compositeurs tels que Lassus, Schein, Bach, Beethoven, Mahler, Dvořak ou Stravinsky. Philippe Herreweghe
y livre ses réflexions musicales et personnelles à travers une série d’entretiens réalisés par Camille De Rijck,
regroupés dans le livre-CD. Une iconographie d’archives à découvrir pour le plaisir des yeux et une biographie
réactualisée. En effet, au fil des ans Philippe Herreweghe a construit une importante discographie de plus de 100
enregistrements commencée en 2010 avec son propre label φ (PHI) pour préserver toute sa liberté artistique
au travers d’un catalogue riche et varié.
 

Cette soirée du 2 mai 2017 à Bozar ouvrait  par la même occasion le festival Bach Heritage, dont le commissaire n’est autre que... Philippe Herreweghe. Des musiciens de talent, parmi lesquels Herbert Schuch et Jean Rondeau, et des ensembles renommés se succèderont pour célébrer le Cantor de Leipzig et son immense contribution à l’histoire de la musique. Magnifique programme en perspective, le dimanche 7 mai à 20h, on retrouvera Philippe Herreweghe en compagnie de l'Orchestre des Champs Elysées retransmis en direct depuis la salle Henry Le Boeuf de Bozar, avec Christine Gyselings  qui commentera ce concert, intitulé "L'art de la fugue".  À l’occasion de ce festival,

                                                            (02 MAI ’17 — 21 MAI ’17)

 BOZAR LITTERATURE a demandé à quelques poètes d'écrire un poème portant sur Bach pour la publication "Thirteen Ways of Looking at J.S. Bach".

 

http://www.bozar.be/fr/activities/108706-bach-heritage-festival

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administrateur théâtres
FÉV 8 20:00  RÉCITAL  de STÉPHANE DEGOUT
CHANSONS MADECASSES
Mélodies de Francis Poulenc & Maurice Ravel CONSERVATOIRE ROYAL DE BRUXELLES
“Degout, a wonderfully patrician singer with a handsome, ringing tone, has an innate charm that can turn to menace in a flash: it’s a superbly accomplished characterisation.”
(
The Guardian)
 
Avec les Chansons madécasses de Maurice Ravel (1875-1937), écrites entre 1925 et 1926, Stéphane Degout nous fait entrer dans le monde exotique des îles de l’Océan indien du XVIIIe siècle, revu par un compositeur français du XIXe.
Le poète et voyageur Évariste de Parny avait publié en 1787 un recueil de textes en prose tirés de chansons malgaches. Bien qu’il ne connût pas l’île de Madagascar, il en donna une vision simple et aimable, dénonçant sévèrement les méfaits de la colonisation. Maurice Ravel en sélectionna trois sur lesquels il composa une musique extrêmement dépouillée pour baryton, flûte, violoncelle et piano. « C’est une sorte de quatuor où la voix joue le rôle d’instrument principal. La simplicité y domine. » écrivit-il dans son Esquisse biographique.
Nahandove et Il est doux sont des mélodies délicates, sensuelles et érotiques, Aoua une vigoureuse dénonciation de l’exploitation et de l’esclavage. Il affirma dans une interview tardive que ces trois chansons étaient parmi ses favorites.
Sur le même principe, Ravel mit en musique les petites Histoires Naturelles de Jules Renard en 1906. Ces scénettes à l’humour quelque peu étrange et à la prosodie volontairement simpliste avaient provoqué une certaine désapprobation le jour de leur création. Pourtant, cette faune si familière – Le Paon, Le Grillon, Le Cygne, Le Martin-pêcheur, La Pintade – prend des allures de fantastique basse-cour émouvante et fragile que la musique sait merveilleusement poétiser. « Mon dessein n'était pas d'y ajouter, mais d'interpréter » aurait dit le compositeur.
Des propos que l’on peut prêter tout aussi bien à Francis Poulenc (1899-1963) lorsqu’il entreprend en 1919 de composer son propre Bestiaire sur des poèmes de Guillaume Apollinaire. Là encore, il s’agit d’animaux – Le Dromadaire, La Chèvre du Thibet, La Sauterelle, Le Dauphin, L’Écrevisse, La Carpe – dont la banalité est transfigurée par la poésie des mots et des notes. Ces petits textes charmants et ironiques offrent à Poulenc l’occasion d’un exercice musical où s’exprime sa profonde tendresse pour la vie et ses aléas. L’accompagnement originellement prévu se composait d’une flûte, d’une clarinette, d’un basson et d’un quatuor à cordes.
Apollinaire fut une source d’inspiration inépuisable pour Poulenc qui mit en musique nombre de ses poèmes. Le poète français reste le fil rouge des mélodies qui composent la suite du programme avec Calligrammes (L’Espionne ; Mutation ; Vers le Sud ; Il pleut ; La Grâce exilée ; Aussi bien que les cigales ; Voyage) daté de 1948, les Quatre poèmes (L’Anguille ; Carte-Postale ; Avant le Cinéma ; 1904) datés de 1931, Banalités (Chanson d’Orkenise ; Hôtel ; Fagnes de Wallonie ; Voyage à Paris ; Sanglots) daté de 1940, ainsi que Montparnasse et Hyde Park composés en 1945.La langue d'Appolinaire trouve avec Poulenc un interprète en parfaite synergie avec cette ironie aux accents faussement naïfs et voilée de nostalgie caractéristique du poète. Des mélodies qui, pour Poulenc, devaient parler pour elles-mêmes et être chantées sans emphase.
Viendra s’adjoindre à ce programme le trio de Kaija SaariahoCendres, pour flûte, violoncelle et piano, qui lui fut inspiré par son double concerto …à la fumée et qui vient apporter une note plus grave à ce joli moment de plaisir fantasque.

 

S’il est un artiste dont le parcours révèle toute l’exigence de qualité, c’est bien Stéphane Degout qui était récemment l'invité de La Monnaie à Flagey pour un splendide récital* et une remarquable interprétation du Poème de l’amour et de la mer de Chausson. Ce chanteur et acteur d’exception, qui n’est jamais si à l’aise que sur une scène, a déjà treize rôles à son actif à la Monnaie où son talent dramatique et l’opulence de son timbre lui ont permis toutes les audaces.
Cela n’exclut pas pour autant le plaisir du récital chez ce grand mélodiste, qui, confronté à l’intimité du genre, sait parfaitement se mettre au service de la musique et de l’expression des sentiments, et transmettre avec une finesse remarquable la poésie de la langue et son alliance parfaite avec la mélodie. Des qualités qui devraient faire des étincelles dans ce nouveau récital dédié aux mélodies de Maurice Ravel et Francis Poulenc, que le baryton français présentera le 8 février au Conservatoire Royal de Bruxelles.

Avec la complicité de trois musiciens de grand talent, le pianiste Cédric Tiberghien, le violoncelliste Alexis Descharmes et le flûtiste Matteo Cesari, il a composé un ensemble très significatif de ces deux compositeurs qui se défiaient de tout romantisme et se dissimulaient souvent derrière l’humour et la légèreté.  

Cédric Tiberghien se produira également à Flagey dans le cadre du Flagey Piano Days du 9 au 12 février 2017

 


*Alain Altinoglu Requiem & Poèmes: Debussy, Chausson, Fauré Nov 26th 2016 Concert La Monnaie De Munt

 

Baritono - STÉPHANE DEGOUT
Piano - CÉDRIC TIBERGHIEN
Violoncelle - ALEXIS DESCHARMES
Flûte - MATTEO CESARI
 

 PROGRAMME
 
Francis Poulenc (poèmes de Guillaume Apollinaire)
Le Bestiaire
(Le Dromadaire ; La Chèvre du Thibet ; La Sauterelle ; Le Dauphin ; L’Ecrevisse ; La Carpe)(1948)
Montparnasse (1945)
Hyde Park (1945)
Calligrammes (L’Espionne ; Mutation ; Vers le Sud ; Il pleut ; La Grâce exilée ; Aussi bien que les cigales ; Voyage) (1948)
Quatre poèmes (L’Anguille ; Carte-Postale ; Avant le Cinéma ; 1904) (1931)
Banalités (Chanson d’Orkenise ; Hôtel ; Fagnes de Wallonie ; Voyage à Paris ; Sanglots) (1940)

Kaija Saariaho
Cendres (Trio pour flûte, violoncelle et piano) (1998)

Maurice Ravel
Chansons Madécasses (poèmes d’Évariste Parny) (1925-26)
 ( « Nahandove, ô belle Nahandove » ,« Il est doux de se coucher »
 ; Aoua )
Histoires Naturelles (textes de Jules Renard)
 (Le Paon ; Le Grillon ; Le Cygne : Le Martin-pêcheur ; La Pintade) (1906)
INFORMATION GENERALE
REPRÉSENTATION 
8 février 2017 - 20:00
 
CONSERVATOIRE ROYAL DE BRUXELLES
30, Rue de la Régence – 1000 Bruxelles
 

PRODUCTION De Munt / La Monnaie
COPRÉSENTATION Bozar Music
INFO & BILLETS
+ 32 2 229 12 11
MM Tickets, 14 rue des Princes, 1000 Bruxelles
www.lamonnaie.be - tickets@lamonnaie.be
 
PRIX
10 € à 44 €

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administrateur théâtres

Difficile de s’en passer…voici un festival croquignolet dirait-on dans le Routard, à propos du   Brussels Piano Festival

 

Hospitalité, cordialité et excellence sont les maître-mots de ce festival bruxellois qui se déroule chaque année dans un cadre bruxellois prestigieux, rien moins qu’une des plus belles salles de Belgique, la salle gothique de l’hôtel de ville de Bruxelles... L’initiateur de ce festival est  Marc Castelain, lauréat du Conservatoire Royal de Musique de Bruxelles (classe de piano d’André Dumortier) et licencié en Musicologie (ULB) qui pourrait sûrement dire avec Leonard Bernstein « On ne vend pas la musique. On la partage. » On l’a connu et écouté avec passion sur les ondes de la RTBF (Musiq3). Il était particulièrement connu pour ses présentations d’opéra et ses émissions consacrées au piano. Cet instrument  est son porte-bonheur  et le mène aux quatre coins de la planète  pour visiter festivals et concours internationaux de piano.

C’est là qu’il repère les talents qui ne sont pas encore « phagocytés par les circuits classiques ». Chaque artiste invité est une réelle personnalité et possède ce quelque chose de particulier que les autres n’ont pas. Ainsi à l’ouverture du festival, le public a pu s’en prendre plein les oreilles avec les fulgurances pianistiques gorgées de  plaisir du jeune pianiste belge Florian Noack, remarqué comme « l’un des pianistes les plus prometteurs de la nouvelle génération ».

Florian Noack découvre le piano dès l’âge de 4 ans. Il entre  à 12 ans à la Chapelle Musicale Reine Elisabeth dans le cycle pour ‘jeunes talents exceptionnels’. Il suit des master class auprès d’A.R. El Bacha, D. Bashkirov, V. Margulis et Brigitte Engerer.  Alors qu’il n’a que 14 ans, celle-ci écrivait : « J’ai été très impressionnée par sa maturité, ses grandes capacités techniques, son intelligence et sa musicalité naturelle. Pour moi, son brillant avenir de pianiste ne fait aucun doute. »

Il remporte de nombreux prix et parcourt l’Europe : passionné par les œuvres rares du répertoire romantique et post-romantique (Medtner, Liapounov, Dohnanyi…), Florian Noack est également auteur de transcriptions d’après des œuvres de Tchaïkovsky, Rachmaninov, Rimsky-Korsakov, etc. Un créatif-natif !

Il est l’invité de nombreux festivals en France, en Allemagne, en Chine, en Corée et aux Etats-Unis. La Lettre du Musicien le qualifie de « tout jeune virtuose à la sonorité éblouissante », à la suite de son récital à Lyon.

A 20 ans, il remporte le 2ème Prix et le Prix du Public au concours Rachmaninov, et, l’année suivante, le 3ème Prix au Concours International de Cologne, le 2ème au Concours International Robert Schumann et enfin, en 2013 le 1er Prix du Concours Karlrobert Kreiten.

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noack-pianiste-1300x866.jpg?itok=9EIfU2CGIl est devant nous ce soir, pour partager lors de son récital tous  les facettes généreuses de  son âme et la virtuosité de son talent.  Il a réalisé la transcription pour piano du Concerto pour quatre clavecins BWV 1065 de JS Bach, œuvre elle-même transcrite de Vivaldi. La méditation centrale est entourée de carillonnements virevoltants, c’est un festin presque jazzy, bouillonnant de couleurs. On est conquis. Ensuite viennent  les Variations sur un thème de Hüttenbrenner  D. 576.   de Schubert ciselées avec  tendresse, rondes nostalgiques, couleurs franches et sonorités flûtées, réveils de cordes qui rappellent la harpe, mais il est au piano bien sûr. Il sème à tous vents  ses accords graves vifs et claquants. Le toucher est délicat, long et caressant. Voilà la mélodie qui saute à gauche, les accords à droite ont une saveur et un art de confiseur, puis la main gauche explose de notes frappées pendant la promenade d’arpèges à droite.   Le jeu de dynamiques sautille, cabriole ! Schubert est magnifique sous le regard des statues de bois sculpté de la salle gothique  et d’un public profondément heureux.

Le charme pianistique est contagieux dans les Danses polovtsiennes de Borodin qu’il interprète dans un  arrangement personnel éblouissant. Le deus ex musica déborde d’énergie vitale et de passion bondissante. Après l’entracte il y aura les Six des Douze Etudes Transcendantes op. 11  de S. Lyapunov: Berceuse, Carillons, Tempête, Nuit d’été, Ronde des Sylphes, Lesghinka. Un déluge de puissance et de ferveur, de mystère et de bonheur que l’on peut retrouver gravé dans son dernier CD.

Ce n’est pas tout: le musicien dans l’âme et le corps offre des encore avec une pièce à la manière de Borodine de Ravel et  le Nachtbilder No.8 de Theodor Kirchner!

Notez les prochaines dates de récital du Brussels Piano Festival  Infos www.brusselspianofestival.com :

Le 11/10 : Heejae Kim (Corée), dans Chopin, Bach, Bach/Busoni et Schubert

Le 18/10 : Alberto Ferro (prix Musiq’3 du Reine Elisabeth 2016) Italie, dans Chopin, Debussy et Chostakovitch

 Le 25/10 : Tomoki Sakata, dans Mozart, Liszt, Takemitsu et Granados 

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administrateur théâtres

« La Framboise Frivole » au théâtre des Martyrs!

Quarante plus soixante ? Ça vous fait… cent ! Cent raisons d’aller voir sans tarder le centenaire des sans en avoir l’air. Mais ils ont la chanson, la musique  la classique et la populaire – et la façon inimitable, ces deux joyeux lurons, capables d’enflammer dès les premiers accords, un public émerveillé, été comme hiver.

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Peter Hens au violoncelle et Bart Van Caenegem au piano mettent tout leur talent au service de « La Framboise Frivole » une inoubliable gourmandise, une future madeleine. Un duo de cirque musical classico-pop et pot-pourri aux mille et une subtiles effluves. Et Avec le grand Jacques, bien sûr ! Mathilde, puisque te v’là !

Tout est dans le lien futile ou frivole quasi-inexistant, disons carrément imaginaire qui naît entre les airs enchanteurs et les supercheries de chansonniers qui vous font vous tordre de rires. Courrez tous à ce non-événement car c’est Léonard de Vinci, le chef d’orchestre ! Homme d’esprit universel que l’on connait aussi par ailleurs comme peintre, inventeur, ingénieur civil et ingénieur tout court, astronome, philosophe, anatomiste, mathématicien, compositeur, sculpteur, architecte, diplomate, poète…


« La Framboise Frivole » va vous faire découvrir les influences purement inventées du génie, sur la musique des grands compositeurs. Ce peintre de la république florentine, savant prophétique mourut le 2 mai 1519, à 67 ans au Château du Clos Lucé, Amboise, au Royaume de France. Ceci vaut bien une framboise, non ?

Donc on lance les grandes orgues pour saluer Haendel, Carmina Burana, Franz Liszt, et on jubile à chaque incursion de la pop XXieme et de la belle et douce chanson française ! Toutes barrières abolies, le temps et les genres se mélangent un feu d’artifice galactique. La fusion musicale anachronique bouillonne dans le chaudron du pianiste et le plaisir de haute alchimie verbale…court sur l’archet du violoncelle en vol ! 

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Une production de Panache Diffusion et Opus 2

Avec Peter Hens (chant et violoncelle) et Bart Van Caenegem (piano et chant)

Avec la complicité de Jean-Louis Rassinfosse

Photos: https://www.facebook.com/pg/plusde500billetsdeDHL/photos/?tab=album&album_id=1095198310607368

La framboise frivole | Théâtre des Martyrs - theatre-martyrs.be

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La framboise frivole fête son centenaire ! C'est de leur vivant qu'ils ont souhaité fêter cet événement. Depuis cent ans sous le nom de la « Framboise Frivole » ...
Dates
20:15 jeudi 29 décembre
20:15 vendredi 30 décembre
19:00 samedi 31 décembre
22:00 samedi 31 décembre
20:15 jeudi 5 janvier
20:15 vendredi 6 janvier
19:00 samedi 7 janvier
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administrateur théâtres

 Un  très grand moment flambant de musique, de rencontres et d’émotions 

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Dimanche 18 septembre 2016 au Château d'Argenteuil : une découverte. C’est  Le 21e Festival Mozart. Cette année, c'est une version promenade d’un jour qui nous est offerte, avec  4 superbes concerts  d’ensembles  d’excellence. La coutume voulait que se réunissent et interagissent une  trentaine  de musiciens  talentueux  internationaux  que l’on accueillait en résidence à Waterloo  en répartissant  leurs prestations sur deux semaines de liesse musicale. Cette édition-ci est un véritable élixir.  

Small is beautiful : le public, nullement retenu par  la Journée sans voiture à Bruxelles,  a investi les salles de concert et a pu apprécier l’intensité de  cet événement ramassé sur un jour,  se délectant du  ressenti  des artistes  donné avec tant de talent et de générosité. Dès l’entrée, les participants  étaient accueillis avec le sourire de jolies élèves du Conservatoire, toutes coréennes ou japonaises, servant boissons et  collations sucrées-salées. On  a  aussi rencontré la fondatrice de l’événement, Dalia Ouziel qui a fait une visite guidée des lieux. Elle  nous confie : «  La fondation du festival, c’était il y a 21 ans dans l’église Saint-Paul de Waterloo, une initiative de mon mari  et moi,  le duo   Rubenstein-Ouziel. La liste des participants aux 20 premières années, réunissant des artistes  tous de haut vol était plus qu’impressionnante quand on y pense. Cette journée unique a été préparée avec feu par notre  fils, Daniel Rubenstein, violoniste. C’est lui  qui prend la relève et a organisé cette fête musicale  qui nous tient tant à cœur ».

Journée d’émerveillement donc. Dès 12h15 le château d'Argenteuil résonnait  de vents et  cordes  avec la complicité de  la violoniste Tatiana Samouïl, lauréate du Concours Reine Elisabeth 2001, qui jouent le Quatuor pour flûte N°3 en Ut K.285b de Mozart et le Quintette pour clarinette et cordes opus 115 de Brahms.  

C’est ensuite le Quatuor Danel qui investissait les lieux en  interprétant successivement  Dissonance, le Quatuor à cordes n ° 19 de Mozart (K. 465), puis le Quatuor N°6 en fa mineur op. 60 de Mendelssohn. Marc Danel comme à l’accoutumée, joue de son instrument avec tout son corps, comme assis sur un nuage musical dont il s’envole par moments, tordant les phrasés avec l’énergie du désespoir, tandis que le violoncelliste Yovan Markovitch lutine son instrument le sourire dans l’archet. Des quatre tailleurs de bois précieux, émergent des  figures aux visages sacrés. Le public est subjugué.  L’expression est intense, audacieuse, et vibrante. Le Mendelssohn aux sonorités étranges est puissant et galvanisé par la passion et la douleur. On est au seuil d’une musique d’épouvante.  Les musiciens ne jouent pas pour passer le temps mais pour  le cueillir, insaisissable, du bout de l’archet. L’Adagio évoque  certes des souvenirs heureux, mais que peut donc évoquer d’autre que la révolte,  la mort prématurée d’une sœur ou d’un frère? Outcry! Le pied frappe le sol pour écraser les malédictions du ciel avant les dernières mesures qui évoquent une résistance courageuse.  

 Mais le charme de la Journée opère,  et l’on se dit que cette Journée  n’est pas sans rappeler la convivialité d’un autre festival belge,  hélas aujourd’hui disparu : Les concerts à l'Orangerie du Château de Seneffe  dont la dernière édition s’est tenue en juillet 2015. En invité de choix on y rencontrait Lorenzo Gatto, Jean-Claude Vanden Eynden, Eliane Reyes, le quatuor Danel, l’altiste Vincent Hepp, la violoncelliste Sarah Dupriez… que de merveilleux souvenirs! Et  qui retrouve-t-on brusquement en train de répéter près d’une colonnade si ce n’est Vincent Hepp en  personne!

Il nous donne rendez-vous avec l’Ensemble Mendelssohn à 17h 15 à la Chapelle pour écouter  Le Sestetto concertante en mi bémol majeur K 364 (dans sa transcription de 1808) de Mozart et le Quintette à cordes N°2 en si bémol majeur op. 87 de Mendelssohn. Superbe rythmique, charme et justesse. L’alto (Vincent Hepp) produit des sonorités larges, jubilatoires. Les crescendos sont enveloppants. La musique vient à déborder comme une corne d’abondance. Le violon de Daniel Rubenstein chante avec une pureté, une lumière et une chaleur extraordinaire dans ce lieu qui rassemble les mélomanes de l’après-midi, toutes fenêtres ouvertes.    Tout se termine, trop vite,  sur un rythme Marcato, tonifiant. Le tempérament  intense, c’est la résilience. Les dernières mesures  évoquent une résistance courageuse. On quitte le concert avec une consigne : ne jamais abandonner!

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 Et  puis le soir, c’est l’apothéose,  avec Eliane Reyes et Jean-Claude Vanden Eynden. Eliane Reyes, l’élève de Jean-Claude Vanden Eynden vient de recevoir une très haute distinction. En effet, elle a reçu les insignes de Chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres attribués à des personnes qui se sont distinguées par leur création dans le domaine artistique ou littéraire ou par la contribution qu’elles ont apportée au rayonnement des arts et des lettres en France et dans le monde. Eliane Reyes est la première pianiste belge à être ainsi honorée.  Face à face, professeur et ancienne élève vont développer avec chaleur et complicité  sur deux pianos imbriqués comme le yin et le yang les magnifiques harmonies du  Concerto pour 2 pianos N°1 en mi bémol majeur K.V. 365 de Mozart. La direction de l’orchestre - une toute nouvelle aventure à suivre, celle du Nco Orchestre -  a été confiée au  jeune chef  prometteur que l’on a pu entendre diriger Mozart  au festival de Moscou l’an dernier.  Il s’agit d’Ayrton Desimpelaere.  En première partie du concert de 20h15, Ayrton Desimpelaere a dirigé la création toute récente de  Nicolas Bacri: Cosi Fanciulli, allusion au Cosi Fan Tutte de Mozart  et L’Adagio en mi majeur pour violon et orchestre K.V261 de Mozart avec Daniel Rubenstein, violon soliste.

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Une journée  enfin sous le signe de l’art de vivre : Bertolt Brecht  ne disait-il pas que  "Tous les arts contribuent au plus grand de tous les arts : l’art de vivre". Car Marie  Chimkovitch  veille avec ses pinceaux. L’artiste-peintre, une « live art performance painter », croquait  sur le vif et avec  douceur et poésie les musiciens à l’œuvre, transportant son exposition improvisée d’une salle de concert à l’autre. Ravie, elle dépose sa palette et conclut : «  La journée fut un feu d'artifice d'émotions fortes : le bonheur de peindre en musique, la musique elle-même, les musiciens, les rencontres, la gentillesse, l'amitié ... Le Festival Mozart cette année fut mini, mais quelle densité ! »

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Tableau réalisé dans le cadre du Festival Mozart 2016 : Eliane Reyes, Jean-Claude Vanden Eynden et le Namur Chamber Orchestra sous la direction d’Ayrton Desimpelaere dans le concert pour 2 pianos n°1 K365 de Mozart, huile sur toile (sur carton), 50x70cm, Château d’Argenteuil à Waterloo, le 18.09.2016.

http://www.festival-mozart.be

 

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administrateur théâtres

12273175879?profile=originalLe Lille piano(s) festival 2016 a fêté  les Boris cette année,  et un troisième homme, Lukáš Vondráček, notre lauréat du Concours Reine Elisabeth 2016…. ! Un festival sur le mode majeur, qui s’enracine sur Bach et Mozart ! 

 

         Commençons par le flamboyant Boris Berezovsky, médaille d’or du Concours International Tchaïkovski 1990 à Moscou et maintenant membre de ce Jury prestigieux. C’est lui qui débutait le concert de clôture du festival avec le Concerto pour piano n° 2 en fa mineur, Op.21 de CHOPIN sous la direction de Jean-Claude Casadesus, chef-fondateur du festival et son complice de longue date.  Le pianiste russe  y a déployé  une musicalité et un flegme fascinants qui ont captivé une salle de près de 2000 spectateurs émus et bouleversés par ce sommet de l’ivresse romantique et ce talent pianistique hors pair. Les majestueux élans passionnés ont alterné avec la poésie profonde, intime et raffinée. Boris Berezovsky, en interaction presque viscérale avec l’orchestre,  joue mais écoute les moindres frissons des violons, délicatement  inspirés par le maestro Jean-Claude Casadesus. Monstre sacré, le pianiste produit tour à tour des tornades de notes et des ruissellements emplis de grâce… on en oublie presque l’orchestre dont le déploiement de timbres a pourtant de quoi séduire. On est cloué sous le charme de l’âme slave qui exalte ou fait pleurer. Les parachèvements de  chaque veine musicale sont grandioses  dès le premier mouvement.  Dans le deuxième mouvement, après les  exquises volutes de la cadence, on croirait entendre  naître des voix de chœur d’hommes, tant les vibrations sont belles pour encadrer la souplesse et l’expressivité intense du soliste. Jean-Claude Casadesus conduit la dernière phrase de ce mouvement comme une traînée de poussière d’étoiles.  Au troisième mouvement, les archets rebondissent joyeusement comme  une volée de  chaussons de danse, le soliste taquine le clavier, les jeux de bilboquets s’amoncellent, l’orchestre est rutilant et célèbre la joie de vivre.  Cuivres et piano complices concluent cette fête dans la fête, devant un public subjugué par les  humeurs de l’âme slave et la transparence française. Et le soliste, meilleur instrumentiste de l’année 2006, livre un bis  plein de panache : la première étude de CHOPIN.


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          Mais la soirée n’est pas finie, elle se terminera de façon insolite sur une double exécution du Boléro de RAVEL. D’abord un quatre mains au piano, interprété par Wilhem Latchoumia et Marie Vermeulin au piano.  L’exécution est spectaculaire, parodique, portrait d’un monde malade,  image  d’une humanité  au bord du gouffre ? L’orchestre est figé dans le noir. Sous les lumières,  les deux pianistes semblent fabriquer  la sinistre performance d’un destin qui s’anéantit, jusqu’à utiliser des changements d’harmonie qui produisent d’étranges sons surgelés – le rire des autres planètes? Cela semble convenir parfaitement à l’expression  de leur vision  narquoise, lugubre et pessimiste.  Impassible, Wilhem Latchoumia moque sans la moindre faille l’implacable métronome du temps, tandis que Marie Vermeulin,  pourtant vêtue d’une sage tunique de dentelle et d’un pantalon noir, ne cesse de séduire par sa gestuelle gracieuse de danseuse orientale.  Puis, au cœur de la dérision,  la gestuelle se disloque comme dans un massacre surréaliste.  Et malgré le dynamisme effarant des pianistes ying et yang, l’issue  du monde semble fatale,  laissant un terrifiant goût de  crépuscule.

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          Rassurez-vous, le deuxième Boléro est  totalement solaire et inspiré,  tout autant que  l’Orchestre National de Lille sous la baguette de Jean-Claude Casadesus. La danse obsédante et aérée naît pas à pas, pupitre après pupitre, avec une divine souplesse!  Malgré l’absence de mélodie, les plans orchestraux réduits au rythme seul,  se superposent dans de  superbes sonorités, comme dans un vertigineux  château de cartes,  laissant  le tissu orchestral se déployer majestueusement dans un  long crescendo harmonieux et spectaculaire! Le public est  envoûté et heureux. Mais, Jean-Claude Casadesus, épuisé, indique par d’aimables mimes qu’il est l’heure de se restaurer et d’aller dormir…  Après  une si belle exécution, on est tous d’accord.     

          Et le deuxième Boris?  C’est Boris Giltburg et on l’a écouté au Conservatoire, la veille. Le très talentueux pianiste israélien  est né à Moscou en 1984 et a reçu le Premier Prix du Concours Reine Elisabeth à Bruxelles en 2013.  Au programme il a inscrit son arrangement du Quatuor à cordes n°8 de CHOSTAKOVITCH, suivi des Etudes-Tableaux op.33 de RACHMANINOV pour terminer avec la Sonate n°8 de PROKOFIEV.

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          Le pianiste fait une entrée discrète et secrète avec délices pour l’assistance, son élixir musical savant et précieux. Le corps plié sur le clavier, ses notes deviennent de purs parfums évanescents, le buste ondoie comme dans une nage sous-marine quand retentit la richesse des premiers accords. Il crée des explosions, des pluies d’acier, les poignets en lévitation constante, il danse des bondissements de pluie tropicale. Sa frappe est prodigieuse, les doigts sont possédés par des roucoulements ou des frissons de harpe accélérés… Visuellement, et auditivement, on est vite envoûté. Il produit des rugissements paléolithiques absolus pour passer à des flots de larmes séchées aussitôt ! La compassion est intense et les baumes, salvateurs : c’est un art de guérisseur ! Et on n’est qu’au premier mouvement  du quatuor de Chostakovitch ! Le deuxième, plonge dans une galaxie de couleurs aux lointains brumeux, ensuite dans des gouffres noirs. Les accords majestueux célèbrent le feu créateur. La puissance phénoménale de ce travail de Prométhée et la virtuosité de l’allegretto coupent le souffle.

12273177867?profile=original La sonate  n°8 de PROKOFIEV démontre la délicatesse d’alchimiste du musicien. Le corps tendu à l’extrême, il est à peine assis sur son tabouret et marche en dansant sur le bord d’un cratère. Prokofiev, c’est lui, il a rejoint l’âme du compositeur, torturée, terrifiée  et créatrice, et bientôt il valse dans l’extase ! Il semble que les archanges eux-mêmes sont au garde-à-vous de cet archi-musicien dont le piano est le véhicule, comme certains dieux indiens sauvages et rédempteurs assis sur leurs fabuleuses montures. Se gaussant du monde entier, il célèbre une beauté terrassante. Deux bis : Liebesleid de Kreisler/Rachmaninov et une Polka de Rachmaninov.   Les sonorités en cascades du génie généreux font s’effondrer des mondes de dominos, en un souffle.  Acclamé, Boris Giltburg quitte ce festival de sensibilité  mêlée d’humour sous les ovations du public.

           Et le troisième homme? Encore un phénomène musical : le Premier Prix du Concours Reine Elisabeth à Bruxelles en 2016 : Lukáš Vondráček. Son récital  nous offre les Memories opus 6 de NOVÁK suivi de la sonate en fa mineur opus 5 de BRAHMS.

12273178054?profile=originalDans la première œuvre, il travaille à l’extrême la douceur des sonorités: nous donne-t-il à entendre des infra-sons ? Volutes liquides, ralentis subits, le combat fébrile et démesuré  de titan s’oppose à la patience de chercheur d’or. Sur un fond d’inquiétude dévorante.  Dans le Brahms, il nous livre des détonations délirantes, des électrochocs, sublimes dans l’infiniment petit. Il travaille la matière musicale au ras des notes, comme de l’horlogerie fine,  ou l’entomologie du microcosmos ! L’expressivité est intense, démultipliée. Roulé sur lui-même, il livre goutte à goutte  la sève de son intériorisation. Les contrastes sont aigus, les pianissimi et les salves sonores, surhumaines. Des demi-applaudissements discrets indiquent l’enthousiasme du public après le premier mouvement. L’Andante espressivo rappelle la Bohême natale de l’artiste, pays du cristal. Le toucher fait ressortir des mosaïques de lumière. Maître des scintillements, il plonge dans l’infini de trilles fabuleuses.

12273178261?profile=originalRepos et recherche  intense de concentration dans le silence avant un Scherzo défiant l’Eternel. L’intermezzo est combatif pour se retrouver dans un bain de lumière dans le Finale. Il expose un lieu surnaturel où la douceur et la puissance se réconcilient dans un vaste bouquet de notes éblouissantes. Le son rond et puissant fait penser à l’illustre Richter qui disait de l’interprète qu’ « il ne doit pas dominer la musique, mais devrait se dissoudre en elle. » Le bis?  Une danse tchèque de Smetana.  On pouvait s'en douter!

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 A paraître,  un nouvel article : L’égérie du festival…

 

   

 

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administrateur théâtres

Voilà la 13e édition de Lille Piano(s) Festival achevée depuis une bonne semaine et il nous reste de très beaux souvenirs. Si nous n’avons pas pu courir  aux quatre coins  la ville où rivalisaient claviers et autres boîtes à musique - au Forum départemental des sciences à Villeneuve-d’Ascq, à la Villa départementale Marguerite Yourcenar à Saint-Jans-Cappel, et à la Maison natale Charles de Gaulle à Lille sans oublier le Furet du Nord et la Gare Saint-Sauveur -  nous nous sommes partagés entre  le Nouveau Siècle, résidence de l’Orchestre national de Lille, et le Conservatoire. Selon les organisateurs, le  taux de fréquentation a été de  17 % supérieur à l’année dernière. Un très grand succès compte tenu de la liesse européenne  pour les heurs et malheurs du  ballon rond.

13502634_928332577293943_4494094193331760144_o.jpg?width=450Notre premier coup de cœur fut le vendredi soir à l’auditorium du Nouveau Siècle, avec la richesse pianistique du récital Alexandre Tharaud interprétant Les variations Goldberg de J.-S. Bach. Le plateau de bois blond illuminé de silence et de respect accueille un musicien aux énonciations fermes, aux cascades et ascensions vertigineuses. Les galops effrénés et les survols aériens  succèdent  aux lents enchantements. Les poignets de l’artiste semblent suspendus à quelque fil mystérieux. On ne perd pas une note des suites frissonnantes, de belles notes détachées, des éparpillements ludiques et même des pas de danse! Et l’aveu, en filigrane, de notre condition humaine éphémère, effeuillée tendrement à la manière d’un bouquet de coquelicots. Des pétales de vie lentement dispersés d’où émerge la sérénité. Soliste très réputé de sa génération,

13517458_928332050627329_5232199208256050418_o.jpgAlexandre Tharaud se produit dans les plus grands festivals à travers le monde. Il a enregistré ses variations chez ERATO.

Puis vint la rencontre avec l’égérie du festival, l’une des plus grandes personnalités du piano d’aujourd’hui, Anne Queffélec, soliste renommée,  meilleure interprète de l’année 1990, invitée à travers le monde entier.  Elle se dit attachée à la ville de Lille pour des raisons familiale et musicales. Elle est heureuse de créer du lien avec le public, elle aime l’esprit d’ouverture du festival, elle souligne la qualité des claviers offerts et la très belle organisation des répétitions et des concerts. On est dimanche à 11 heures au Conservatoire.

 13497797_928332047293996_2421304744615565636_o.jpg?width=450Le programme éclectique qu’elle propose  est une œuvre de joaillerie. Elle alterne en effet Gnossiennes et Gymnopédies d’Eric Satie, des  morceaux de  Ravel, Poulenc et Debussy  avec un florilège d’œuvres méconnues du début du 20e siècle de Déodat de Séverac, Pierre-Octave  Ferroud, Reynaldo Hahn, Florent Schmitt, Charles  Koechlin et même un certain  Gabriel Dupont, mort de tuberculose: Après-midi de Dimanche (extrait des Heures dolentes).  La salle est bondée, au parterre comme à l’étage, pour savourer les plaisirs de la musique intimiste ou bucolique. Plus qu’un récital, appelons cela une rêverie commune où se rencontrent l’œuvre, l’interprète et des auditeurs dont elle a habilement capté l’écoute profonde dès le début du concert. La pluie claque sur la coupole du Conservatoire ?  Elle en est fort aise, elle est reliée aux éléments naturels qui renforcent son propos. De la nostalgique Première Gymnopédie, nous  plongeons  dans la langueur  et les légatos lumineux et le toucher aérien de la Rêverie de Debussy. Mais voilà que  perce le spleen sous une pluie battante dans la 3e Gnossienne. Nonchalante de Ferroud est vive et syncopée, libre Esméralda qui danse sous la pluie ! On se délecte des sonorités, des arpèges rêveurs, des silences de neige, et de rythmes de tableaux d’une exposition… bien qu’ils ne soient  nulle part dans le lancinant Glas de Schmitt! Une vraie magie musicale au bout des doigts fait que  résonnent des cloches, fenêtre ouverte sur le monde qui bruisse, chantent des voix de marins (Le chant des pêcheurs de Koechlin), de la main droite miroitent fugaces, au sein de fiévreuses attentes, des nuages des feuilles et des clairs de lune (Debussy). On est sidéré par la qualité des timbres et la composition orchestrale des couleurs, et même d’habiles jeux de dissonances caverneuses, avec chaque fois un soin extrême pour les dernières mesures comme dans Hivernale de Hahn.

  C’est avec une sonate de Scarlatti qui termine ce récital de rêve une promenade en Italie offerte par l’interprète. Les  mains  se croisent à vive allure, les note se piquent de soleil, voici l’écoulement liquide de la joie dans des flots de dentelle musicale, et des roucoulements ininterrompus. Le public remercie debout cette grande dame qui l’a fait pénétrer  au cœur du mystère de la musique. Rendez-vous est pris pour le soir même à 20h, au Nouveau siècle où elle jouera le concert pour piano BWV 1055 de Bach dans un rythme envoûtant. Là encore, on avait rendez-vous avec le ravissement.

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Nous attendons avec grande impatience  sa venue au  concert d’ouverture du Festival Musiq3 à Bruxelles  les trois premiers jours de juillet. C’est  sans doute l'un des concerts les plus attendus  de ce festival,  en  voici le programme :

 

Wolfgang Amadeus Mozart, Sonate en sol majeur pour violon et piano KV 301

Maurice RavelKaddish

Fazil SayCleopatra pour violon seul, op. 34

Aram KhatchatourianGayaneh : Danse du sabre

Claude Debussy, Sonate en sol mineur pour violon et piano

Jules Massenet, La Méditation de Thaïs

 

Anne Queffélec et Tobias Feldman sont animés d’une même profondeur, à la fois sereine et lumineuse. Si Elle est une égérie du piano français, gracieuse et souriante, littéraire dans son approche du clavier, Lui est un jeune virtuose, qui a époustouflé tous les observateurs au dernier Concours Reine Elisabeth de violon.  Et nous avons hâte de les entendre ensemble ! 

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administrateur théâtres

12019756_906399016074294_4613369092655572768_n.jpg?oh=3085681350455fc32d1019a53ded5130&oe=57A2FCD3Le réseau Arts et lettres a reçu un message de Jean-Claude Casadesus  et se rend au  Lille Piano(s) Festival le week-end du 18 juin 2016 

C’est autour de Bach et de Mozart, comme fils conducteurs, que se déroulera pour, je l’espère, votre plus grande joie, cette 13ème édition de notre cher Lille Piano(s) Festival. 
Pendant 3 jours non-stop, une quarantaine d’artistes, des plus jeunes lauréats de concours internationaux aux plus prestigieux de leurs aînés, vous enlèveront tel Aladin sur son tapis volant pour un voyage au cœur de l’émotion.


Toute une famille de claviers, acoustiques, électroniques, accordéons, bandonéons, vibraphones, cloches, clavecins, feront tourbillonner, autour du piano-roi, une farandole de styles et de couleurs. Plus de 30 concerts répartis dans toute la ville et au-delà, débuteront avec Fazil Say, dans le merveilleux Concerto n° 23 de Mozart et s’achèveront, avec le non moins sublime 2ème Concerto de Chopin, joué par Boris Bérézovsky, tous deux sous ma direction.


C’est à un véritable kaléidoscope musical que j’ai souhaité vous convier. Sous les doigts inspirés d’Alexandre Tharaud, Claire-Marie Le Guay, Iddo Bar-Shai, Vanessa Wagner, Cédric Tiberghien et bien d’autres amis, de grandes pages du répertoire classique côtoieront l’audace ! Je veux parler d’Amériques de Varèse avec quatre pianos sur scène ou encore des monumentales Vexations de Satie, 15 heures de piano confiées à de jeunes interprètes des conservatoires de la région. 


Et puis, je suis heureux, pour la première fois dans le festival, d’accueillir, sous la direction d’Arie van Beek, l’Orchestre de Picardie. Ils accompagneront le lumineux talent d’Anne Queffélec, et celui d’un duo incandescent, les sœurs Lidija et Sanja Bizjak, ainsi que le jeune Julian Trevelyan.


Les amoureux du jazz retrouveront nos fidèles partenaires de Jazz en Nord et également un temps fort autour de Billie Holiday. 


Enfin, un hommage particulier au tango vous permettra, je l’espère, de vibrer comme moi avec un merveilleux ensemble, le Quinteto Respiro. 


Un dernier mot pour, du fond du cœur, exprimer ma gratitude à nos partenaires grâce auxquels nous pouvons vivre cette exceptionnelle rencontre ! Un grand merci au Conseil Départemental du Nord, à la Fondation BNP Paribas, à la Région, à la MEL et à la Ville de Lille.

Et à vous tous, qui nous rejoignez, ma joie de vivre à nouveau, en partage, d’inoubliables moments de musique !

Jean-Claude Casadesus

Liens utiles: 

13e festival Lille piano(s) les 17, 18, 19 juin 2016
http://www.musicologie.org/16/13e_festival_lille_pianos.html

L'engagement de l'Orchestre National de Lille et de Jean-Claude CASADESUS depuis 1976 : Faire vivre la magie de l'émotion musicale à tous les publics. Book now! http://www.onlille.com

La billetterie pour le lille piano(s) festival est ouverte ! Rendez-vous surwww.lillepianosfestival.fr ou réservez au 03 20 12 82 40

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administrateur théâtres

Magnifique récital de piano et musique en perfusion lors du concert Classic & Classic à la Galerie D’Ieteren hier soir le 22 avril 2016, jour de pleine lune. On sera sous le charme. La sonate Opus 53 Waldstein de Beethoven ouvre le concert, clin d’œil au Concours Reine Elisabeth qui va bientôt s’ouvrir et où le piano va nous faire vibrer durant plusieurs semaines ?

 Nous sommes dans le musée privé de la maison D’Ieteren. Le piano trône dans la lumière tamisée devant un parterre en éventail  bordé de très belles voitures de collection datant des débuts de l’automobile.  Il y a beaucoup de monde.  On a aperçu dans la salle Véronique Bogaerts, la souriante Muse des pensées et du cœur de Jean-Claude Vanden Eynden, sa compagne de toujours, à la scène  comme à la ville. Les mélomanes amateurs de piano que l’on retrouvait chaque année avec plaisir au chaleureux festival de musique classique en juillet  à l’Orangerie de Seneffe sont  venus au rendez-vous. Et aussi le luthier Georges Philippart, 94 printemps, qui, jeune Compagnon produisit son chef-d’œuvre dans un  même bois odorant et vibrant : deux violons, un alto et un violoncelle.  Il est entouré de Claude Yernaux, les artistes Sarah Dupriez, Vincent Hepp et d’autres belles personnalités attachées avec passion au monde musical.  Et puis l’infatigable organisatrice de ces concerts, qui loue le piano, paie les artistes, achète le délicieux champagne et illumine de son sourire éblouissant chacune des prestations dans ce lieu insolite : Patricia Raes. La passion fait la force.

Dans la sonate de Beethoven, on retrouve le style propre de Jean-Claude Vanden Eynden, 3e prix du Concours Reine Elisabeth 1964. Il  enseigne au Conservatoire Royal de Bruxelles et à la Chapelle Musicale Reine Elisabeth et insatiable voyageur, se produit dans de nombreuses villes européennes. Lorsqu’il s’assied au clavier, on ne peut pas s’empêcher de voir en lui un sérieux professoral mais  le voilà soudain animé d’émotions liquides comme du mercure. Le visage concentré, il présente un sablier de notes rêveuses. Appels et échos se répondent comme des enlacements. Une innocente mélodie se transforme en transports vibrants. Il développe une vision très personnelle, très contrastée et très  cohérente  au point de vue émotionnel. Adieu le professeur, voici une volupté communicative pour finir sur une chevauchée fantastique.  Le prélude, choral et fugue de César Franck entraîne sur la gravité et l’intime dans des fondus enchaînés de beaux accords. Des accents chaloupés appellent le retour du thème souligné par une main devenue harpe. Le maître  semble heureux de son partage.  

On attend avec impatience le moment où il jouera Ravel. Le répertoire de l’artiste, extrêmement vaste, comprend un large éventail de pièces de musique de chambre ainsi que l’intégrale de l'œuvre pour piano seul de Maurice Ravel. Pour Jean-Claude Vanden Eynden, il faut jouer dans la tourmente !  « Quand je vois comment tourne le monde actuellement, je pense que seule la musique sauvera le monde ! » La valse sera très émouvante, riche de désespoirs devant notre monde cabossé, notre amoncellement de discordes. Le piano s’époumone pour rendre un peu d’espoir mais le drame n’en finit pas de nous hanter. 5 notes presque rageuses pour terminer. Puis l’ovation. 

Et il offre un premier bis déployant une grande palette de sonorités dans un extrait de Miroirs : Les oiseaux. Il joue sur des sonorités de gong asiatique  en  notes doublées et  trilles solitaires qui se dissipent dans des  bruissements assoupis accompagnant le vol d’une âme à travers la nuit. Mais il ne veut pas laisser son public sur une impression de  solitude. Il offre un second bis, une valse de Chopin, où la légèreté et la lumière d’un regard tendre se fondent dans des étourdissements extatiques, pour se rencontrer dans une phrase musicale d’une belle limpidité,  répétée par un partenaire de toujours. Et le public est comblé!

liens utiles:

L'Orangerie asbl

Contact de réservation :

Tél: 02/772.34.26

Mail: patriciaraes@scarlet.be

Adresse du concert :

D’Ieteren Gallery

Rue du Mail 50

1050  Bruxelles

(parking gratuit sur le toit)

http://www.classicclassics.sitew.be/Reservations.C.htm#Reservations.C

 

http://jeanclaudevandeneynden.com/Bienvenue.html

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administrateur théâtres

Après le magnifique concert d’ouverture de la Présidence néerlandaise du Conseil de l’Union européenne  pour l’année 2016, qui se donnait le 22 janvier dernier en présence des couples royaux de Belgique et des Pays-Bas, le Koninklijk Concertgebouworkest  est revenu au Palais des Beaux-Arts ce 6 février. Sous la direction, cette fois, de Semyon Bychkov et dans un splendide programme : Cinquième Concerto pour piano de Beethoven et Une vie de héros de Strauss. L’Orchestre royal du Concertgebouw sera en effet en résidence au « Bozar » toute cette année. Le prestigieux soliste  Jean-Yves Thibaudet  a dû être remplacé à la dernière minute  pour raisons médicales, par Nelson Freire: aucun regret, ce fut une soirée exaltante.

Dans le concerto de Beethoven, le soliste brésilien  offre sa fluidité lumineuse à un orchestre  scintillant dirigé par Semyon Bychkov, avec netteté et douceur à la fois. Les dialogues instrumentaux jaillissent avec majesté. Les cors anglais sont complices d’un rite mystérieux qui  se confond  parfois avec la légèreté de l’être. La tonalité en mi bémol arrache des larmes intérieures, le soliste brode avec minutie sa partition sur les notes sombres des cors. On écoute les couleurs de l’enluminure.  A la fin du premier mouvement, après un crescendo plein de résonance, le  jeu du pianiste rebondit sur les pizzicati des violoncelles en autant de coups de cœur et  conclut par des bouleversants glissements chromatiques ponctués par les pianissimi des violons. Quel sens de l'équilibre! Le deuxième mouvement enchaîné au troisième se fera déferlantes. Semyon Bychkov, le chef d’orchestre dirige à la force des poignets et du bout des doigts, comme un timonier. La courbe de l’index volette pour entraîner le nectar musical. Jeu de colibri. Il remercie du regard les pupitres qui ont pressenti ses injonctions. Le pianiste étale des accords étourdissants, repris par un orchestre galvanisé par l’esprit de liberté. Ensuite, Nelson Freire  livrera une cadence soyeuse devant le silence respectueux de la salle. L’orchestre devenu  pneumatique,  répond en échos  à  la finesse et l’élégance  du jeu au clavier. Un écheveau de bonheurs magnétiques défile  alors à grands pas et sème l’émoi bienfaisant. Quelques battements de percussion discrets avant les  ultimes mesures de la finale. Le bis est offert, au cœur  de l’intime, sur un  plateau recueilli. Il s’agit de rivières de larmes souterraines,  dont on rêve qu’elles puissent guérir le monde. C’est la plainte d’Orphée dans Orphée et Eurydice de Gluck.  

Ecouter Une vie de héros (1898) de  Richard Strauss  en  deuxième partie du concert est un deuxième cadeau que nous fait l’illustre Koninklijk Concertgebouworkest. Les cordes sont unies et soyeuses, les bois sont d’une précision et d’une justesse remarquables. L’expressivité règne en maître à tous les pupitres. L’interprétation poétique de Semyon Bychkov qui a maintenant saisi sa baguette rend la partition  très évocatrice  et lui donne une respiration naturelle bienvenue.  Le phrasé est ample et lyrique, ménageant des sections bien contrastées et intelligibles.  Les jeux de timbres surprennent,  écoutez ces déferlements de flûtes acides qui s’écroulent comme châteaux de cartes, ces cors plus sérieux que sages antiques, des harpes qui taquinent les violons farceurs, le public est médusé. La bravoure du héros invincible s’installe sur les commentaires sombres des cors. Trois trompettes s’éclipsent, la rêverie langoureuse s’installe. L’esprit chevaleresque inonde l’orchestre, sans aucune grandiloquence, avec une énorme générosité. Des images de paix et de clémence flottent dans l’imaginaire, tandis qu’un catalogue de griefs se grave dans les archets et que  la révolte, la colère, la guerre gronde. Un appel aux armes prend comme une traînée de poudre. Un ultime hommage à la vie qui s’échappe ou qui renaît,  s’élève en action de grâce  et se conclut par une dernière envolée des cuivres dans un impressionnant crescendo. La baguette du chef redescend au ralentissimo, comme un vaste soupir de gratitude qui pousse au recueillement intense de part et d’autre du plateau,  avant les salves d’applaudissements. 

Le lien avec l'événement: http://www.bozar.be/fr/activities/5696-koninklijk-concertgebouworkest

Les musiciens: http://www.concertgebouworkest.nl/en/orchestra/musician/

Notez que dans le cadre de la présidence néerlandaise du Conseil de l’Union européenne, l’Orchestre philharmonique de la Radio néerlandaise sera également accueilli à « Bozar » le 9 mars, sous la direction de Diego Matheuz, dans des œuvres de Rimski-Korsakov, Tan Dun et Stravinski.

La grande Pâque russe, Ouverture, op. 36 Nikolay Rimsky-Korsakov
Tears of Nature (création belge) Tan Dun
Le sacre du printemps Igor Stravinsky

Coproduction : Bozar Music, Klarafestival (09 mars '16 / 24 mars '16)
Dans le cadre de : La Présidence hollandaise du Conseil de l’Union européenne

http://www.bozar.be/fr/activities/5814-nederlands-radio-filharmonisch-orkest

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administrateur théâtres

 « Ni toi ni moi ne sommes faits

Pour la guerre »

Un Baby spectacle a  vu le jour hier aux Riches Claires. Baby,  puisqu'il n’avait droit qu’au jour de sa création. Baby, parce qu’on lui souhaite vivement de se retrouver en grand format sur de nombreuses scènes belges ou internationales. Le thème c’est le Temps de guerre lors de cette Première guerre mondiale, un conflit que l’on claironnait être la Der des Der! Et les innombrables Lost Boys! They were so young!

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 Dans ce spectacle dernier-né, beaucoup de fraîcheur vient de la musique et de  la mise en scène de la comédienne. Une musique perdue et retrouvée par les soins de celle qui a fait œuvre d’exploratrice dans les mille et un livres et partitions abrités dans notre Bibliothèque Nationale de Belgique et a retrouvé l’été dernier les partitions originales d’un certain compositeur liégeois, Charles Scharrès (1888-1957). Une entreprise de Marie-Laure Coenjaerts (artiste lyrique belge, mezzo-soprano que l’on a entendue notamment dans le rôle-titre de « L’enfant et les sortilèges » chef d’oeuvre de Ravel sous la direction de Pascal Rophé). Il n’y avait plus qu’à déchiffrer ces partitions jaunies, les mettre au piano avec la complicité de Flavien Casaccio, pianiste concertiste et leur prêter la voix profonde de Marie-Laure. Leur redonner les couleurs et les visages de notre temps en les tressant avec la fibre des mots et des jeux de scène originaux. Aux commandes des textes, on retrouve l’infatigable comédienne, Laurence Briand qui elle, peu friande de bibliothèques, contacte des gens, écrit des mails, reçoit des écrits et s’affaire à un nouveau montage dont elle a le secret, pour sortir l’ensemble de l’oubli. Cent ans ? La Belle au bois a certes bien dormi, mais il s’en est passé des choses depuis 14-18 et le monde n’est plus reconnaissable. Quant au prince charmant qui ramènera l’amour dans le monde, on l’attend encore! … « Cependant que le soldat inconnu a connu l’incandescence trop brève de l’amour » nous souffle la comédienne à genoux sur la scène en égrenant une poignée de sable.  

Ré-envisager cette époque tragique et sortir de l’oubli ses heurs et ses douleurs qui nous ressemblent parfois étrangement a beaucoup de sens. Les pépites exhumées - la musique comme les textes - ont une particularité, elles sont totalement belges et nées quelque part entre 14 et 18. Seul bémol : on remarque une absence criante, celle de l’écriture féminine belge, malgré les recherches intenses de Dame Laurence. A cette époque, mères, filles et épouses avaient bien d’autres chats à fouetter que l’écriture. Et au fond, avaient-elles même une âme ? C’est pourquoi, Laurence Briand en profite pour ajouter des textes d’une romancière contemporaine, Marianne Sluzny (°1954) qui lui donne accès au recueil de ses nouvelles, intitulé « Un bouquet de coquelicots ». Un bouquet impressionnant de « souvenirs » de jeunes gens captés au plus vif de la souffrance.

La musique est bien sûr le baume qui calme et qui réjouit, formant un contrepoint impressionniste dans ce fracas meurtrier. Les chants retrouvés parlent d’amour, de soleils qui hument la rosée…et forment un tableau très contrasté avec la détresse des jeunes gens envoyés se faire tuer au front, souvent à la place des nantis : "La victoire en chantant!" Les échos auxquels vous goûterez sont les accords complexes et les couleurs chromatiques de Ravel et Debussy, à s’y méprendre. Le temps que Laurence Briand, elle-même déguisée en jeune gavroche des tranchées, rende compte de toute l’horreur et de toutes les tragédies humaines de cette terrible époque. Avec poésie et humour et sa savoureuse présence théâtrale, vous vous en doutez!


Vous l’aimerez, ce nouveau Bébé, un trio de clavier bien trempé et de voix féminines chantées et parlées, plein de maturité!


Il n'y aura jamais assez
De caresses, de doux baisers
Sur cette terre
J'aimerais ne partager que
Tendresse, joie, sérénité
Ma vie entière
Ni toi ni moi ne sommes faits
Pour la guerre
Nous sommes faits pour marcher
Résolument vers la lumière
Je n' veux plus entre toi et moi
Une quelconque intifada
Je ne veux plus te parler sabre
Je veux la grande paix sous les arbres

Il n'y aura jamais assez
De caresses, de doux baisers
Sur cette terre
J'aimerais ne partager que
Tendresse, joie, sérénité
Ma vie entière
J' veux respirer l'air du matin
Tout frais, tout neuf, qui fait du bien
J' veux remplir mes poumons d'air pur
J' veux d' l'amour et pas des murs
De janvier jusqu'en décembre
Je ne veux naviguer que tendre
Je n' veux plus la moindre fusée
De longue ou de moyenne portée
Je veux un ciel bleu dégagé
Que le soleil puisse y jouer

Il n'y aura jamais assez
De caresses, de doux baisers
Sur cette terre
J'aimerais ne partager que
Tendresse, joie, sérénité
Ma vie entière
Ni toi ni moi ne sommes faits
Pour la guerre
Nous sommes faits pour marcher
Résolument vers la lumière
Je n' veux plus entre toi et moi
Une quelconque intifada
Je ne veux plus te parler sabre
Je veux la grande paix sous les arbres

Julos Baucarne

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administrateur théâtres

12273135069?profile=originalA star on stage ! Or maybe two ! Le festival de musique coréenne s’est terminé mercredi  14 octobre dans la salle Henry Leboeuf, en accueillant la jeune violoniste Ji Young Lim, première lauréate du Concours Reine Elisabeth 2015 et son jeune partenaire pianiste, coréen lui aussi,  Da Sol Kim. Au programme : l’allégorie  d’une  jeunesse resplendissante et créative, la fraîcheur et la spontanéité alliée à une technique virtuose hors pair. On peut regretter que la salle ne soit pas comble, pour les absents et pour les artistes qui ont donné  toute leur âme,  dans une générosité aveugle. Les spectateurs  auront été  comblés, eux,  par la maturité de jeu, l’équilibre du programme, et l’envol vers une musique authentiquement ressentie qui trouve sa source dans l’élan vers l’infini.

Une progression  dans l’initiation à la passion, depuis le Rondo brillant pour violon et piano en si mineur D895 de Franz Schubert, suivi du Duo pour violon et piano en la majeur D574, en passant par la Sonate pour violon et piano n°2 en la majeur de Johannes Brahms,  pour  aboutir dans  la Fantaisie brillante pour violon et piano op.3 n°3 de Jenö Hubay sur des thèmes de l’opéra Carmen.

Une promenade élégante qui mène de la musique de salon aux  sommets du romantisme hongrois !

12273124254?profile=originalDans le Rondo brillant, la violoniste apparaît comme une personnification des quatre saisons, tour à tour une aurore aux doigts de roses, la stridence de cigales célébrant un été invincible, pour passer à l’abondance mordorée de l’automne et terminer en neige étincelante. Précision, fougue, mouvement perpétuel sous l’archet et sur les planches, la virtuosité est à toute épreuve, avec cette fluidité naturelle qui lui est propre, sans cesse relancée dans le firmament musical par le pianiste qui l’accompagne.  Le Duo révèle toute son élégance teintée d’humour, une grande légèreté et des phrasés délicats. Parmi les effets volcaniques naissent des explosions soudaines de douceur chantante. Après le scherzo bien syncopé, le sentiment est à fleur de trilles et le ton passe  aux  confidences intimes avec le pianiste. Des rythmes  flirtant avec de la valse appellent des touches de candeur dansante, presque mozartienne dans sa pureté et sa générosité solaire. Le Brahms accueille le vagabondage libre et gracieux. Un thème automnal se dessine : valses et rondes de feuilles au gré du vent. On retient son souffle. La fantaisie brillante est jouée sans partitions. Le piano se fait harpe, Carmen toute sensualité dehors, se rit du toréador. Des cascades de  rire et de liberté déferlent sous l’archet et les sonorités himalayennes. Il y aura un  bis, bien sûr : le Banjo and Fiddle de Kroll, pas l’humoriste, on s’en doute ! Un  Adieu piquant et joyeux. On prie pour que cette exquise violoniste garde à jamais toute la fraîcheur de son âme et sa belle connivence avec ses partenaires ! Et l' on remercie  les  organisateurs de ce premier  Festival de musique Coréenne d’avoir invité des artistes  aussi  brillants.  

Korean Cultural Center Brussels
Korean Embassy & Mission to the EU
4, Rue de la Regence, 1000 Brussels, Belgium
Tel: + 32(0)2 274 2988
GSM: +32(0)498 518 998
brussels.korean-culture.org

http://brussels.korean-culture.org/navigator.do?siteCode=null&langCode=null&menuCode=201311210014&promImg=&menuType=BG&subImg=&action=VIEW&seq=61389

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