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fantaisie (2)

administrateur théâtres

Centenaire de Camille Saint-Saens à L'Aula Magna

SPECTACLES

A l’ombre de Saint-Saens

10/10. Au lendemain de l’anniversaire de la  naissance de Camille Saint Saens,  c’était rien moins que l’âme de  Camille qui  voletait ce soir du 10 octobre  2021 dans l’Aula Magna,  lors d’une splendide  fantaisie musicale et poétique  présentée  par l’Atelier Jean Vilar  et le Festival Musiq3 Brabant Wallon.  C’était  la dernière étape de la tournée  du  magnifique spectacle au programme des festivals de Wallonie :

« L’OMBRE DE SAINT-SAENS » 


  Le formidable Camille Saint Saens  a rendu son dernier souffle et ne veut pas quitter la vie intense et libre qu’il  a menée.  L’octogénaire  se rhabille une dernière fois et son âme,  ivre de musique et de désir, virevolte devant nos yeux  nous dévoilant ses derniers feux et ses dernières ardeurs.

  Le compositeur est ressuscité dans une  une mise en scène  simple et pleine d’adresse.  Elle est signée Sylvie Wilson et convie sur le plateau  poésie, rêve et créativité. Avec un lustre, deux cadres de peinture de grands maîtres et un fauteuil de cuir, le tour est joué.  Nous suivons avec curiosité toute  une grammaire de théâtre   d’ombres  qui dévoile les  passages secrets entre  présent et passé. Mais  en premier lieu, question de nous replonger dans la magie de l’enfance, ce sont les ombres  chinoises  faites main Philippe Beau qui nous invitent au voyage imaginaire.

Traquant  les moindres frissons de son âme  si   bavarde, le compositeur   attrape enfin une tache de soleil sur l’écran, et  tout revit  soudainement en dizaines d’éclats lumineux. Il  danse et embrasse ses émotions,   déroulant devant nos yeux  tout  l’invisible de  sa vie passionnée. La grande salle est  plongée dans un silence respectueux et parfait.  Mais son alarme de la mort est  si glaçante  qu’elle prend à la gorge :   où est le soleil ? où sont les fleurs ? C’est la fin, le froid et l’implacable solitude. On veut essuyer les pleurs de l’homme qui nous quitte.  L’artiste qui interprète ce rôle prodigieux est Thierry Hellin. Textes de Sylvain Coher.   

  On a tous aussi  bien sûr la magie de la musique avec dans  l’oreille au moins l’un de ses  nombreux « tubes » : le célèbre Carnaval des animaux, la Danse macabre, la Troisième symphonie avec orgue, ou la Bacchanale de Samson et Dalila, et c’est  le magnifique ensemble Kheops qui peu à peu, traverse les miroirs du temps,   se révèle à nos yeux et dialogue avec le compositeur. Une merveille. De même que les costumes (Caroline Sanvoisin),  dignes de grands maîtres de la peinture qui  habillent  Marie Hallynck au violoncelle, Ayako Tanaka au violon , les deux partenaires du célèbre  Muhiddin Dürüoglu,  maitre des arrangements musicaux au piano.

Compositeur le plus joué de son vivant, Camille Saint-Saëns a composé près de 600 œuvres, il s’est illustré dans tous les genres musicaux, il est l’auteur de 13 ouvrages pour la scène lyrique dans l’ombre de Samson et Dalila, mais il a composé la première musique de film de l’histoire du cinéma.   Il a été le témoin des créations de Faust, de Carmen, de Louise, de Pelléas et Mélisande et du Sacre du Printemps,  il  a  rencontré Berlioz et Rossini, il  a survécu à  Debussy, il est là quand  Ravel ou Stravinsky arrivent sur le devant de la scène. Il est l’un des plus grands pianistes de son temps, un interprète à la virtuosité et à la mémoire inégalées dont chaque apparition sur scène est un événement. Il est aussi un organiste prodigieux – le meilleur du monde, selon Liszt. Durant près de 80 ans d’une carrière ininterrompue. Saint-Saëns  voyage de Buenos Aires au Caire donne des  milliers de concerts, dirige des orchestres, assiste aux répétitions de ses œuvres scéniques et ne cesse de composer. Il est partout, et donc on comprend sa sainte colère quand on ne semble retenir de lui  que Le carnaval des animaux. Juste fureur de celui à qui on enlève la fureur de vivre !

 Illustre  voyageur à l’esprit curieux et à l’oreille attentive, il se veut  passeur de culture entre sphère latine et germanique, entre Orient et Occident, entre musique du passé et de l’avenir . ll est libre … Max !  Et c’est le souffle de cette liberté qui enchante tout au long du spectacle.


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Dominique-Hélène Lemaire

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administrateur théâtres

« En attendant Bojangles » au Centre Culturel d’Eau de Gemmes

Hélène, puisque c’est d’elle que l’on parle, jamais  ne sera  la vieille accroupie de Ronsard… Jouée par Anne Charrier, aux côtés de Didier Brice, elle rayonne dans un spectacle enchanteur et enchanté et …terriblement courtois. Je parle de l’amour, bien sûr!  L’enfant, source de bonheur, joué par Victor Boulenger est-il décrié, sous son  nom vulgaire d'enfant-roi? Certes, non, c'est tout le contraire!  *Coup de foudre  donc  pour cette famille-enfant au triangle parfait, dessinant le visage joyeux du bonheur

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Page après page, Le père a la parole et la loi de l’amour sous sa plume. Il transmet le roman de l’intranquilité de la vie et de sa miroitante fantaisie pour  ceux qui y croient.

L’enfant rebelle adoré reconstitue le puzzle de l’amour et se nourrit de son histoire comme s’il buvait du lait. Il parle fort, comme si déjà ses géniteurs avaient rejoint les esprits myrteux de l’ami Ronsard. Il est donc adulte.  …Et vous?  Dans ses mains – et dans les nôtres – un bouquet de mimosas et la poésie dont a été tissée toute son enfance. Un talisman, une aubaine, pour qui sait la voir, une musique sacrée qui donne les clefs du paradis sur terre, pour qui sait l’être!  Jamais le Néant! 

La femme aux mille et un prénoms, qui jamais ne sera une vieille accroupie, véhicule toutes les intentions de bonheur et leur réalisation et pourchasse  routines vermoulues et  fonctionnaires vert-de-gris. Elle met le feu aux avoirs, illustre la folie de la passion qui  ira jusqu’à la mort.  Et dans sa sagesse infuse, elle  prend la langue au pied de la lettre, telle une vestale de l’humour. Contrevenante des marées noires, elle choisit de fixer les étoiles, même dans un divan endormie, et flotte sa vie jusqu’au bout, entraînée par l’amour. Et lui, la suit,  bien sûr, comme dans l’Eté Indien. 
« On ira
Où tu voudras, quand tu voudras
Et on s’aimera encore Où tu iras…»
 

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L’auteur de ce conte a retrouvé les accents succulents de Boris et de l’écume des jours. Il célèbre la communion de la folie amoureuse et signe …Olivier Bourdeaut. Victoire l’a saisi en plein vol et signe l’adaptation théâtrale et la mise en scène dans des décors de Caroline Mexme

Le spectateur se laissera séduire dès le premier son de cloche qui célèbre des noces profondes, celles qui se veulent absolues, quelles que soient les contingences, les noces des serments éternels qui ne verront jamais les amants désunis. Colin/Georges envisage Chloé/ Constance et les autres, comme un arbre magique, celui de notre éternel ami, Georges qui aimait tant Suzon? « Tu sais, fiston, Suzon a beaucoup d’imagination, elle joue avec tout, même avec sa filiation. Mais dans notre arbre généalogique, ta Maman, ce sont les racines, les feuilles, les branches et la tête en même temps, et nous, nous sommes les jardiniers, nous allons faire en sorte que l’arbre tienne debout et qu’il ne finisse pas déraciné. »

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La critique emballée n’en dira pas plus, si ce n’est pour  se réjouir de la langue musicale follement bien habitée par le délicieux triangle  des comédiens, leur diction ravissante, leurs émotions à fleur de plume, leurs mouvements souples comme dans les rêves.   On se souviendra d’une mise en scène alerte, raffinée, subjugante même, puisqu’on entre de plein pied dans la danse foisonnante et volatile du texte,  malgré où grâce à l’économie de moyens. Le décor, c’est avec les mots et les gestes qu’il est planté  avec grâce infinie.  Bref, cette mise en scène est stupéfiante de puissance évocatrice. Il faut souligner que la musique et les choix de la bande sonore signée Pierre-Antoine Durand pavent l’histoire triste et belle de sublimes clair-obscurs.  La bande lumière (Stéphane Baquet) ,  de son côté  s’occupe de faire taire  le malheur… et d’ auréoler les instants joyeux.    Le choix des costumes ( de Virginie Houdinière)  s’emboîte dans l’histoire avec candeur. Les éclats de rire en mode majeur ou mineur surviennent comme autant de bulles de saveur partagée.  L’ensemble, très équilibré, et sans faute de goût,  vous insuffle un bonheur aussi bien apprivoisé que l’oiseau, Mademoiselle Superfétatoire, une grue demoiselle de Numidie, que Maetelinck aurait sûrement vêtue de bleu. Cette pièce à vol d’oiseau,  jouée entre Paris et Bruxelles, villes de douce connivence, est donc un bijou inclassable et irrésistible sauf à le classer dans la Voie lactée …parmi les étoiles.​ On remercie le Centre Culturel d’Auderghem  pour cette charmante   mise en chef-d’oeuvre théâtral.

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Une pièce d’après le roman d’Olivier BOURDEAUT (300.000 exemplaires vendus)« En attendant Bojangle »
Mise en scène : Victoire Berger-Perrin 
Avec : Anne Charrier, Didier Brice et Victor Boulenger
Adaptation : Victoire Berger-Perrin
Décors : Caroline Mexme
Costume(s) : Virginie Houdinière
Lumières : Stéphane Baquet
Musique : Pierre-Antoine Durand
Assistant(e) mise en scène : Philippe Bataille. Chorégraphie Cécile Bon. Collaboration artistique Grégori Baquet
Durée : 1h30

Centre Culturel D’Auderghem

Boulevard du Souverain 183, 1160 Bruxelles 02 660 03 03

Du 11 au 16 décembre 2018

  

*GEORGES (au public la mère immobile, le temps arrêté) « J’étais donc arrivé à ce moment si particulier où l’on peut encore choisir, ce moment où l’on peut choisir l’avenir de ses sentiments. Je me trouvais désormais au sommet du toboggan, je pouvais toujours décider de redescendre l’échelle, de m’en aller, fuir loin d’elle. Ou bien je pouvais me laisser porter, enjamber la rampe et me laisser glisser avec cette douce impression de ne plus pouvoir rien décider, confier mon destin à un chemin que je n’avais pas dessiné, et pour finir, m’engloutir dans des sables mouvants, dorés et ouatés. Je voyais bien qu’elle n’avait pas toute sa tête, que ses yeux délirants cachaient des failles secrètes, que ses joues enfantines dissimulaient un passé d’adolescente meurtrie, que cette belle jeune femme, apparemment drôle et épanouie, devait avoir vu sa vie passée bousculée et tabassée. Je m’étais dit que c’était pour ça qu’elle dansait follement, pour oublier ses tourments, tout simplement. Je m’étais dit bêtement que ma vie professionnelle était couronnée de succès, que j’étais presque riche, plutôt beau mâle et que je pouvais aisément trouver une épouse normale, avoir une vie rangée, tous les soirs prendre un apéritif avant le dîner et à minuit me coucher.»  


Dominique-Hélène Lemaire

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