Statistiques google analytics du réseau arts et lettres: 8 403 746 pages vues depuis Le 10 octobre 2009

solistes (10)

administrateur théâtres

SPECTACLES

Voyage musical et spirituel

A Christmas Journey by la Monnaie Children’s and Youth Choirs

 22 Novembre 2021. Leur  album est  enfin dans les bacs ! Le voilà, le voici, sous le regard bienveillant de Benoît Giaux, chef de choeurs,  qui y a mis toute son âme. Sous le label Cypres qui fête ses 30 ans en cette saison 2021-2022, il se déguste comme un menu de découvertes, il se lit comme une méditation fleurie de l’esprit de Noël.  Un disque  rassembleur, sorti du cœur de Bruxelles, en hommage à L’Europe qui nous est proche. La priorité est  aux langues latines : du  wallon  au  catalan, et germaniques :  du flamand aux accents jazzy du rêve américain. Plus de 7 siècles d’histoire de la musique: du Moyen-Age à Tino Rossi.

 En 1997 nait une  collaboration entre la Monnaie et l’académie de musique d’Auderghem qui forment  les Chœurs d’enfants et de jeunes de la Monnaie : 120 jeunes de dix à dix-huit ans  désireux d’accéder à  une formation musicale   valorisante  qui leur donnera, sur base d’audition,  à  découvrir le plaisir et l’étude  de la musique chorale de haut niveau.  Originellement  divisés en deux chorales distinctes appelées La Choraline et la Maîtrise, ils forment  un seul grand groupe placé sous la direction artistique du chef de chœur Benoît Giaux.

Après des concerts  de Noël très apprécié  dans la salle du trône  palais Royal devant la famille royale belge par deux fois,  en 2016 et en 2018, l’idée est venue d’une création pour pérenniser cette extraordinaire aventure musicale. Ainsi, le compositeur et arrangeur Aldo Platteau a fait de  minutieuses recherches pour sélectionner des pièces qui composeraient sept tableaux de Noëls populaires et traditionnels à travers un voyage dans le temps. D’une façon ou d’une autre il s’agit d’un héritage culturel et religieux qu’il est essentiel de faire vivre.

Peut être une image de texte qui dit ’a christmas journey aldo d. platteau la monnaie children's and youth choirs benoît giaux copres 30Cears’

 Aldo Platteau a enseigné la composition et le chant d’ensemble à l’Académie de musique d’Auderghem, et les écritures approfondies au Conservatoire royal de Liège. Il enseigne actuellement le contrepoint et les différents styles d’écriture musicale, de la Renaissance au XXème siècle, au Conservatoire royal de Bruxelles et la composition de musiques appliquées et interactives au Conservatoire royal de Mons (Arts2).

Un très beau travail de composition soutient donc  l’œuvre à travers le large panel de de chants de Noël sélectionnés, avec des enchaînements harmoniques très élégants pour constituer le fil continu vers la lumière de la Sainte Nuit. Rejoindre l’intemporel.  Il invite à la paix et la  joie engendrées par  cette musique populaire entre toutes, celle  qui a bercé notre enfance et  a le don  de rassembler les foules dans la rue comme dans les sanctuaires. Le travail  d’écriture a d’abord ciblé les voix pour ajouter par la suite les instruments : un quatuor de cordes, une contrebasse, un piano, un accordéon et des percussions anecdotiques qui confèrent une  très savoureuse fraîcheur à l’ensemble. Cinq jours d’enregistrement à la poursuite du beau et du plaisir de l’Art ont rassemblé des jeunes de toutes origines. L’harmonie, incontestablement, est le maître mot. Le raffinement veut que s’ajoutent aux chœurs d’enfants, les très belles voix de 4 MM Soloists, des jeunes talents, triés sur le volet.  En effet, après au minimum une année passée au sein de l’Académie des chœurs, les jeunes qui démontrent un réel potentiel de soliste sont invités à devenir MM Soloists. Il s’agit des ténors Pierre Derhet et Maxime Melnik et des sopranes Margaux de Valensart et Virginie Léonard.    

Depuis leur création, les Chœurs ont donné de nombreux concerts, non seulement en Belgique mais aussi à l’étranger. Ils doivent également assurer les productions d’opéra et de concerts du Théâtre Royal de la Monnaie requérant des voix d’enfants.

En plus du travail de la technique vocale et de la lecture, ils y ont l’occasion de travailler d’autres domaines étroitement liés au chant tels que la respiration, la posture, le mouvement et l’appréhension de l’espace. Actuellement, environ 20 % de ces jeunes se dirigent ensuite vers des études artistiques supérieures et éventuellement une carrière professionnelle.

 On ne peut que conseiller de mettre l’esprit de Noël réinventé sous les sapins avec ce très précieux disque  qui sera aussi disponible à la vente après les concerts donnés  le 18 décembre dans la grande salle de  la Monnaie lors du Concert de Noël des Chœurs d’Enfants et de Jeunes et à à l’Aula Magna à Louvain-la-Neuve  le 12 décembre et le 19 décembre à l’Église Saint-François à Waterloo.

Dominique-Hélène Lemaire  Pour le réseau Arts et Lettres

Lire la suite...
administrateur théâtres

SPECTACLES

Un élixir d’émotions et une plongée dans la folie

Sous  la direction de STEFANO MAZZONIS DI PRALAFERA † , on sait que l’opéra de Liège chérissait  les compositeurs italiens et en particulier les  œuvres de  Gaetano Donizetti (1797-1848). Après l’Elixir d’amour, La Favorite,  Anna Bolena, et la récente captation vidéo de La fille du Régiment, voici un dernier chef-d’œuvre romantique – Lucia di Lammermoor  (1835) –  où la passion romantique vire cette fois  à la folie. La mise-en scène est reprise par Gianni Santucci. C’est aussi  un dernier clin d’œil  du regretté directeur de l’opéra, à la folie de notre monde en plein bouleversement.  C’est comme si cette  ultime  mise en scène  de notre artiste regretté était  un   dernier  cadeau,  un  regard plein de tendresse posthume  lancé  à un public  qu’il adorait. Un  adieu  magistral à une époque révolue.  La direction musicale a été confiée à la très belle sensibilité artistique de Renato Balsadonna

Opéra Royal de Wallonie-Liège, de Lucia di Lammermoor

 A la base, il y a  le roman historique  de Walter Scott, « La fiancée de Lammermoor ». Comme Wordsworth,  Byron, Shelley  et Keats,  Walter Scott est l’une des figures les plus illustres du romantisme d’outre-Manche. Défenseur convaincu du retour aux sources populaires, il  fabrique  une image romantique de l’Écosse et de son histoire. Ainsi le décor de  lugubre château hanté signé Jean-Guy Lecat et les  chatoyants costumes de Fernand Ruiz, deux fidèles compagnons de Stefano Mazzonis di Pralafera.  C’est à Walter Scott,  d’ailleurs, que l’on doit le retour de l’usage du tartan et du kilt, dont le port avait été interdit par une loi du Parlement en 1746. Aux lumières: Franco Marri.  

 Ce roman fantastique raconte l’amour tragique de Lucy Ashton et d’Edgar,  laird de Ravenswood. Le père d’Edgar a été déchu de son titre pour avoir soutenu  Jacques Stuart II, roi d’Ecosse sous le nom de James VII,  permettant  ainsi au  père ambitieux de Lucy, Sir William Ashton, de racheter  le domaine  de Ravenswood.  Edgardo déteste  cette famille pour  l’usurpation de  des terres ancestrales de Lammermoor, mais en rencontrant Lucia, dont il tombe amoureux, il renonce à ses sombres projets de vengeance. Leurs fiançailles secrètes deviendront maudites. Le librettiste Salvatore Cammarano  développe alors  dans l’histoire une  puissante figure mâle dominante,  avide de pouvoir et de richesse,  en la personne du frère de Lucia, Enrico, un rôle embrassé avec  présence et  intensité par le belge Lionel Lhote.  


 Il est résolu à forcer Lucia, à contracter un mariage arrangé, politiquement  très avantageux pour lui, avec Arturo le Laird de Bucklaw. Enrico ne se gêne pas pour utiliser de fausses lettres et faire croire à Lucia qu’Edgardo l’a abandonnée.  La mort dans l’âme, Lucia  se voit incapable de résister aux pressions de son frère. Contre toute attente, la veille du mariage, Edgardo revient  d’une mission en France. Constatant avec horreur que Lucia, a signé  le contrat de fiançailles avec Arturo Bucklaw, il répudie Lucia, anéantie et  qui peut à peine parler. Le mariage a lieu le lendemain, suivi d’une fête à Ravenswood. Alors que les invités dansent, Lucia, poignarde Bucklaw dans la chambre nuptiale. Elle sombre rapidement dans la folie, divague, imaginant son mariage avec Edgardo et meurt.  Edgardo (le ténor Lyonnais Julien Behr au mieux de sa forme) met fin à ses jours.Comme dans Roméo et Juliette, l‘intrigue  est condensée sur un infernal triangle amoureux. Le chœur témoigne, comme dans les tragédies grecques. Il est préparé par Denis Second, formé au Conservatoire de Nice.

 L ‘admirable sextuor d’émotions de l’acte II est  un élixir exaltant qui se décline avec un irréprochable casting :  Luca Dall’Amico, natif de Venise,  donne sa  somptueuse voix de basse profonde au chapelin Raimondo  Bibedent, seul personnage  peut-être doué de raison dans l’histoire,   et  la mezzo-soprano  Julie Bailly donne la sienne  à la très  plaisante Alisa,  fidèle suivante de Lucia.  Oreste Cosimo en Arturo et Filippo Adami en Normanno  remplacent Maxime Melnik et le roumain Zeno Popescu, entendu sur cette même scène dans Norma, Rigoletto et I Puritani.  

Au troisième acte, pendant près de 20 minutes de chant ininterrompu Lucia revisite la vision fantasmée de  leur histoire d’amour, imaginant dans une forme d’extase onirique ce mariage auquel elle aspirait tant. Mais cette fresque  de passion  absolue est traversée par  d’épouvantables moments de  cruelle lucidité où elle  prend conscience l’horreur du meurtre commis et  de l’abominable destin qui accable les amants. Zuzana Marková, rompue au bel canto italien, interprète avec la plus grande vérité ce  personnage féminin broyé par une société éminemment oppressante. Elle  dispense avec fulgurance ses immenses phrasés palpitants  sur un solo de violoncelle et projette de manière étincellante  un feu  nourri de traits de virtuosité  exceptionnelle.  En plein cœur de  la performance de l’artiste, il y cette inoubliable  cadence où Lucia dialogue avec son rêve  fracassé. Sa voix s’enroule sur les sonorités cristallines étonnantes d’un armonica de verre – instrument défiant le monde réel, inventé par Benjamin Franklin en 1761. Tenu par Sascha Reckert, il est  situé dans la fosse, à deux  coudées des flûtes insistantes et de la sublime  harpe.  Les couleurs glaçantes de la  dilution de la raison de Lucia  et  le spectre de la mort avec ses sonorités chromatiques s’accrochent jusqu’aux confins de la coupole de l’opéra. Les luxuriantes vocalises, trilles, arpèges brisés et notes suraiguës finales  de la chanteuse évoquent autant  la réalité insupportable de la situation, que  la folie d’un monde en perdition,  et un appel au secours désespéré,  rejeté par  le ciel. Ou la libération finale attendue après un véritable calvaire de souffrances… 

Opéra Royal de Wallonie-Liège, de Lucia di Lammermoor

ET la folie? Donnizetti connaît ! On n’ignore pas qu’après avoir vécu à Naples comme directeur musical des théâtres royaux de 1828 à 1838, Donizetti s‘était  fixé à Paris. Atteint d’une paralysie générale et de troubles mentaux, il fut interné à l’hôpital psychiatrique d’Ivry, puis  ramené à l’automne de l’année suivante dans sa ville natale, où il mourut, le 8 avril 1848…

Du vendredi 19 au mardi 30 novembre 2021

20H00 OPÉRA ROYAL DE WALLONIE-LIÈGE | THÉÂTRE ROYAL

Dominique-Hélène Lemaire Pour Arts et Lettres




 

Lire la suite...
administrateur théâtres


Et sur terre, paix aux hommes de bonne volonté. And on earth, peace to men of good will…

 

 

En piste : La somptueuse Messe en si mineur BWV 232 de Jean-Sébastien Bach pour 5 solistes, chœurs et orchestre  (1832–45).  Le Chœur New Baroque Times était dirigé par  Pablo Garcia et Thierry Lequenne et laissait à de  nombreux solistes l’occasion de partager leurs talents pour interpréter cette somme musicale.  On vous donne les noms :  

 

Aurélie Moreels, Amélie Renglet, Sopranos I

Ana Sofia Ventura, soprano II

Boris Kondov, alto I

Alain Gahima, alto II

Pierre Derhet, ténor

Joris Stroobants, basse

 

 274187402_10223947166400740_5333613356754019344_n.jpg?_nc_cat=109&ccb=1-5&_nc_sid=8bfeb9&_nc_ohc=q8RVOt1UqSIAX9RRtuC&_nc_ht=scontent.fbru2-1.fna&oh=00_AT_xv_TIK4i9HhBOBzk_ZYPVsSLQ8iXRjpKev2FPZ8Do7w&oe=62181481

Philippe Gérard dirigeait le bel orchestre de  la  Chapelle musicale de Tournai comprenant  outre les  différents pupitres de cordes, des flûtes traversières, hautbois, bassons, trompettes, timbales, continuo. Il s’agissait d’une production  particulièrement extraordinaire, et certainement un  grand défi pour l’ensemble, mais   le chef   a su doter cette œuvre baroque monumentale  d’une  rare ivresse  musicale. Elle était présentée dans le cadre de la Balade musicale de Rixensart,  dont l’organisateur passionné,  Jean-Pierre Peres,  avait  lui aussi, de son côté  fait   un   pari osé  de présenter une œuvre d’une telle importance. Elle est d’ailleurs  selon lui, à  rapprocher des autres « sommes » musicales telles que  l’Art de la fugue, l’Offrande musicale ou les Variations Goldberg. Jean-Sébastien Bach lui-même ne  dit-il pas vouloir dédier cette œuvre sacrée à «  la délectation spirituelle des amateurs et, surtout, des connaisseurs de ce genre de travail »…

 

Et tout de suite les premières notes du Kyrie déboulent comme coup de tonnerre  sur  une matière musicale chatoyante et une intervention  vigoureuse  du ténor. L’entrée en scène des deux sopranos verra briller de beaux timbres et de belles tenues de notes. Ensuite ce sont des  violons printaniers qui relaient la prière au chœur d’hommes, rejoints  très vite   par  celui des femmes,  dans une beauté enveloppante. L’église est pleine à craquer, l’espace est utilisé à son maximum, mais quel déluge de bonheur musical!  Cuivres et percussions introduisent l’allégresse du Gloria dans un flux d’énergie enflammée. Les femmes répandent le  pax hominibus bonae voluntatis  comme une profonde vague de prière pour la paix. Le sourire de la soprano précède des violons un peu aigrelets, et elle enfile les paroles latines  sans presque respirer. Le public retient son souffle.  C’est visiblement l’énergie du bonheur d’interpréter, de partager  qui dispense ces superbes sonorités.  Le public  se  sent uni dans la tension musicale et se trouve  inondé de  couleurs.

 

Dans  cette  première partie du concert,  mettons  également en évidence un magnifique solo de flûte traversière et le duo soprano et ténor, un sombre  qui tollis peccata mundi  du choeur et orchestre qui arrache des larmes  avec des entrelacs de voix qui évoquent   le chant  d’un   monde blessé.  Au cours de la soigneuse et discrète  chorégraphie, un jeu de cache-cache entre le chœur et l'avant-scène,  survient un remarquable  alto solo sur hautbois d’amour et cordes  avec  le qui sedes at dexteram patris. Le ballet musical n’est pas fini, voilà le solo basse et cor solo avec deux bassons qui signent  le quoniam tu solus sanctus. Enfin le Chœur se  dresse pour un Cum spiritu tuo étincelant, presque martial, Onward Christian Soldier … C’est une déferlante qui nettoie le monde de tous ses péchés et accueille la lumière. Oui, un tsunami musical peut être salvateur, dirigé par le tourbillon de l’Esprit. L’émotion de l’assemblée est palpable, traversée par une sorte de suspens.   

 

 

La deuxième partie s’ouvre sur le Credo, à la fois spirituel et musical,  tant le compositeur  entrecroise ces deux substances avec succès. Et incarnatus est  développe  un  exemple  de foi , d’humilité et de révérence absolument contrasté avec la douleur tragique et le rythme pesant du Crucifixus. Sans doute aussi le poids du joug de l’obéissance au père… mais cette ambiance est détrônée par la surprenante victoire de l’ et resurrexit ! Voilà Le rire de Dieu, l’extraordinaire, l’impensable, chantés avec le feu de Dieu. Les choristes  ont du phosphore dans la voix, l’orchestre jubile. Les sopranes Aurélie Moreels et  Amélie Renglet sont acrobatiques dans le  Confiteor qui plane par-dessus les violoncelles et le continuo. Les portes du paradis s’ouvrent sur le Sanctus , le vent de l’esprit soufflerait sur le chœur et l’assemblée ? Une ivresse spirituelle se joint à une joie presque dionysiaque : cuivres pétillants, syllabes détachées comme pétales de fleurs. Un court instant,  c’est toute la tapisserie Champagne du Chant du monde de  Lurçat qui  surgit dans l’imaginaire. Etranges phénomènes que les correspondances. Pierre Derhet, habite pleinement le Benedictus tandis que le chef d’orchestre semble transfiguré par la musique, envoûté, certainement. Tout cela pour en arriver à un exaltant Dona nobis pacem,  da tutti :  un miroir de paix, fleuri, les cuivres  et percussions en fête.

 safe_image.php?d=AQFNrBJJRSfrYnf0&w=500&h=261&url=https%3A%2F%2Fscontent.fbru2-1.fna.fbcdn.net%2Fv%2Ft39.30808-6%2F274181436_10223947169800825_4558424544996868150_n.jpg%3Fccb%3D1-5%26_nc_ohc%3DiU4qX0JgmQEAX_JHpNY%26_nc_ht%3Dscontent.fbru2-1.fna%26oh%3D00_AT8UvSrtpKqSfEtwCA40O19qcMe7uQFCkWZSCvU3lLdWSQ%26oe%3D621876C4&cfs=1&ext=jpg&_nc_oe=6f9dd&_nc_sid=06c271&ccb=3-5&gt=1&_nc_hash=AQFwryuS_vYRYABv&profile=RESIZE_710x

Les solistes : Aurélie Moreels, Amélie Renglet,Ana Sofia Ventura,Boris Kondov, Alain Gahima, Pierre Derhet, Joris Stroobants, et le chef d’orchestre Philippe Gérard, pressés par le public de leur accorder un bis… ou deux… Osanna !    

 

Balade musicale à Rixensart du jeudi 17 février 2022 à 20h

Eglise St Sixte, place communale à Rixensart / Genval

sixte-e1621339389911.jpg

Notez la date du prochain,

c’est le 31 mars avec le 1er concerto de Chopin : Anaïs Cassiers
accompagnée par la Camerata IMEP dirigée par Ayrton De Simpelaere

Réservations :
reservation@balademusicale-rixensart.be

 

Lire la suite...
administrateur théâtres

Une grande messe à Bozar

SPECTACLES

De la musique sacrée à Bozar

Le  dimanche 14 novembre 2021 à 15h00 au palais des Beaux-Arts de Bruxelles avait lieu un concert magnifique dans la salle Henry Le Boeuf   avec l’orchestre  national de Belgique sous la direction du chef d’orchestre estonien Mihhail Gertset le  Chœur de Chambre de Namur sous la direction de Riccardo Minasi. Certes, les  meilleurs ingrédients  étaient  réunis :  un public  nombreux enfin de retour dans les fauteuils cramoisis de notre salle mythique, la conduite architecturale du chef estonien, l’enthousiasme des choristes pourtant masqués, le talent des quatre solistes, et la passion de l’écoute en live!  

Peut être un gros plan de 1 personne

Au programme :  La messe en ut mineur K427, dite grande messe,  un chef-d’œuvre inachevé de Wolfgang Amadeus Mozart  écrite entre 1782 et 1783 pour propulser sur la scène musicale  sa nouvelle épouse adorée, Constance Weber, sœur de son ancienne bien-aimée, Aloysia. C’est dire si contrairement  au thème de  la mort, c’est le feu de l’amour qui inspira le compositeur. Seuls les Kyrie, Gloria et Benedictus étaient complets. De l’Agnus Dei et de la seconde moitié du Credo, il n’y a aucune trace. On reconnaît en outre  dans cette messe des allusions  à  la  récente  découverte par Mozart  de l’œuvre de Johann Sebastian Bach  et de  celle de Georg Friedrich Händel,  en particulier l’Hallelujah  dans le Messiah. Une musique de la joie et de la  ferveur heureuse.

Tout de suite, dans le Kyrie le chœur a su produire des ascensions lumineuses de confiance tandis que  naissent ensuite  des profondeurs des Christe Eleison poignants. C’est Jodie Devos qui ouvre avec émotion Le Gloria avec le Laudamus te. L’ensemble  est explosif pour se terminer en caresse apaisante. L’acte de foi rejoint l’émotion profonde avec les vocalises et le timbre joyeux de la soprano belge  tandis que l’orchestre se plaît à broder le bonheur musical. Mais bien sûr le drame est aussi présent, sombre, avec des violons dramatiques, un tempo de marche funèbre, le miserere nobis est fait de larmes, les cordes scandent le  triste vécu du calvaire. Le suscipe deprecationem nostram lumineux des sopranes  est constitué de vagues répétées de supplications  exaltantes tandis que le  miserere nobis flotte comme un radeau de solitude  à la dérive sur les flots des bois et des violons.

 Cela se  palpe au silence ému de la salle : les deux sopranos Jodie Devos et Olivia Vermeulen, mezzo-soprano recueillent une admiration sans conteste de la part du public. Les interventions du ténor écossais Thomas Walker  et surtout  de la basse (Le baryton norvégien Johannes Weisser)  semblent  réduites à la portion congrue, comme si  Mozart avait  délibérément amplifié les rôle des femmes. La voix en rondeur et en vibrato élégant   de Jodie Devos se marie avec bonheur avec celle très affirmée et chaleureuse  et bien colorée d 'Olivia Vermeulen….  Dans le Quoniam tu solus  la première intervention du ténor fait preuve  de beaucoup de vaillance face à ces deux femmes qui ont eu tout le loisir de chauffer leur voix.

Lorsque le chœur achève le Gloria avec le cum sancto spiritu, le plaisir choral inonde la salle comme si de partout jaillissaient des traits de lumière. Les cuivres tressent la venue d’un Amen florissant.  Dans le Credo Le Deum verum de Deo vero est majestueux. Mais sans doute le moment le plus poignant, c’est après le sourire échangé entre Jodie et le chef d’orchestre lorsqu’elle est sur le point de dévoiler avec douceur infinie son solo bouleversant de  l’incarnatus est, comme un moment d’ amitié  exquise et privilégiée avec Dieu. C’est qu’elle offre  à  un public conquis un moment d’ extase personnifié. L’orchestre s’est tu, comme on le fait dans les églises lorsque l’on entend les paroles sacrées  homo factus est,  la soliste est portée par  le très beau  trio instrumental de  flûte, hautbois et basson. C’est le retour des cors dans le Sanctus comme une armée humaine en marche qui ouvre le chemin de la majesté  étincelante de l’hosanna in excelsis final.

Et enfin,  tutti : le chœur et les quatre solistes célèbrent l’heureux homme qui vient au nom du Seigneur dans le  Benedictus, un moment de gloire pour le baryton Johannes Weisser.  

Dimanche 14 novembre 2012 at Bozar https://www.bozar.be/fr/musique-classique

Wolfgang Amadeus Mozart 1756-1791 – Grosse Messe in c-moll 

Belgian National Orchestra Chœur de Chambre de Namur

Riccardo Minasi, direction

Jodie Devos, soprano

Olivia Vermeulen, mezzo-soprano 

Thomas Walker, ténor

Johannes Weisser, baryton

✓ Kyrie

 Gloria

✓ Credo

✓ Sanctus ✓ Benedictus

 durée : ± 1h30

Dominique-Hélène Lemaire pour Arts et Lettres 

Lire la suite...
administrateur théâtres

Bien que cette version ne soit pas une production théâtrale - il n'y a aucun décor terrifiant des portes de l’enfer, aucune chorégraphie, ni de fantomatique  ballet de nonnes pécheresses, aucun costume du Moyen-Âge fantastique, ni de casques, épées ou chevaux de tournoi - le public des Bozar a été enchanté par cette magnifique  version concertante.  Evelino Pidò a dirigé les artistes avec fougue à travers les tempêtes sauvages de sentiments humains et le désir dévorant du pouvoir et des richesses qui peuple l'allégorie, jetant au passage une énorme pierre dans notre jardin!


Le contraste saisissant de la lourde musique chevaleresque mêlé à l’ambiance festive de chansons à boire,  face aux  lignes fluides et des valeurs spirituelles de l’amour courtois et du divin, a su  émerveiller le public tout au long de  la soirée. L'arme secrète, c'est sans doute  la beauté de l’interprétation raffinée  des deux femmes, Alice et Isabelle en particulier. La soprano colorature Lisette Oropesa, dans  sa magnifique robe jaune safran imprimmée de grands coquelicots noirs, a chanté l'opéra avec vigueur et passion, d'un bout à l'autre, sans fatigue apparente, enchaînant  aigus, graves et vocalises avec le plus grand naturel. La vision authentique de la bonté et de la lumière de l'amour était assortie d'une pureté de son extraordinaire. L'exquise soprano espagnole Yolanda Auyanet, dans le rôle d'Alice, faisait, elle aussi, preuve d'une capacité à couvrir les notes les plus graves et les plus hautes  dans une émission  de souffle continu et une  projection de voix remarquable.Bref, du Bel Canto à l'italienne saisissant et une  inébranlable patience dans l' argumentation  visant à démanteler les stratagèmes des  mécréants. Toutes deux, telles une armée de saintes femmes se trouvaient  résolument engagées dans la lutte contre tout ce qui pouvait nous  tirer vers le bas, projetant un faisceau de lumière  au coeur des sombres violences du 13e siècle… et celles du nôtre, par la même occasion.

Alice, l'innocente  soeur de lait de Robert, se bat courageusement pour l'âme de son frère adoré,  contre ce père démoniaque, Bertram, qui  a pris, dit-elle, les traits trompeurs d’un fidèle chevalier. Dès les premières lignes, Alice l'a percé à jour, son âme pure détectant le Mal qu'il incarne, grâce au souvenir d'un tableau de leur lointain village normand, où l'archange  combattait le dragon. Terrorisée, elle le nomme d'emblée "L'Autre". Mais bien sûr, son frère n' écoute rien. Il lui  faudra tout l’opéra pour s’adoucir,  au nom de leur mère bien-aimée, qui dans sa dernire lettre adressée  à son fils,  lui conseillait de se méfier du diabolique Bertram. Ce dernier  est pleinement incarné par la somptueuse basse française Nicolas Courjal,  vraiment fascinant  dans ses maléfices et son imparable séduction. Sa note la plus basse, frappant le terrible mot français «mort», a été suivie d'un silence  mortel dans la salle,  jetant un froid glacial dans toute  l'assemblée.

.

Ähnliches Foto

Le stupéfiant ténor russe  Dimitry Korczak, a assumé le rôle de Robert avec autant de vaillance et d’esprit  qu’il pouvait en  trouver,  face  à  la figure implacable de l'incarnation de  Méphistophélès. On l’imaginerait tout de même plus à sa place  dans le rôle d’Orpheo et d’Eurydice. Robert le Diable est en fait un noble normand impénitent,  assoiffé de pouvoir, d´or et de femmes, au génie diabolique hérité de son père, exilé en Sicile pour ses nombreux méfaits perpétrés dans sa ville natale. Heureusement que la rédemption par l'amour, on y croit!

434px-Louis_Gueymard_%281822%E2%80%931880%29_as_Robert_le_Diable_MET_DT1975.jpg?profile=RESIZE_710x



 On se souvienda aussi du remarquable Raimbaut (chanté par un gent troubadour, le ténor Julien Dran avec plein de  soleil dans la voix) et au passage, on retient aussi la belle performance  du ténor belge, Pierre Derhet, l'émissaire juvénile du prince de Grenade, chanté avec une superbe rondeur et une  belle projection. Enfin,  la belle élocution, la dynamique et la présence du choeur, hommes et femmes,  préparé par Martino Faggiani, sont  à couper le souffle,  contribuant  grandement à l´éblouissante réussite de cette soirée.

Bozar 02/05 April 2019

Dominique-Helene Lemaire

https://www.lamonnaie.be/fr/program/838-robert-le-diable

Direction/ EVELINO PIDÒ
Maîtrise des choeurs/ MARTINO FAGGIANI
Assistant musical/ JONATHAN SANTAGADA

ROBERT/ DMITRY KORCHAK
Bertram/ NICOLAS COURJAL
Raimbaut/ JULIEN DRAN
Alberti / Prêtre/ PATRICK BOLLEIRE
Isabelle/ LISETTE OROPESA
Alice/ YOLANDA AUYANET
Héraut / Maître de cérémonie/ PIERRE DERHET (MM Academy Laureate)
Dame d’honneur/ ANNELIES KERSTENS
Chevaliers/ MARC COULON, ALEJANDRO FONTÉ, DAMIEN PARMENTIER, RICHARD MOORE
Joueur/ GERARD LAVALLE

La Monnaie Symphony Orchestra and Chorus
MM Academy / Benoît Giaux

Production/ DE MUNT / LA MONNAIE
Co-presentation/ BOZAR MUSIC

Lire la suite...
administrateur théâtres

Le premier MuCH Waterloo Festival, un bouquet de talents virtuoses.(I)

 

Jolie formule musicale de carpe diem : du 7 au 11 juin à Waterloo, on  pouvait  assister à pas mois de  38 concerts courts et variés en 5 lieux répartis dans  Waterloo et les alentours. Cela se  clôturait de manière  printanière et festive dans  le cadre bucolique et accueillant  des jardins d’Argenteuil, à  la Chapelle Musicale  Reine Elisabeth,  par une garden party, devenue  maintenant traditionnelle. Le premier MuCH Waterloo Festival, un bouquet de talents virtuoses.

 L’image contient peut-être : 13 personnes, personnes souriantes, intérieur

 

Le premier concert du festival auquel nous avons assisté est  le très émouvant Oratorio, The Creation, (Hob. XXI:2) - Die Schöpfung de J.Haydn, donné dans la belle acoustique de L’Eglise Saint-Joseph à Waterloo, le 8 juin dernier.  Cette oeuvre lumineuse symbolise l'incarnation de l'immense foi et gratitude de Haydn  envers son créateur.  En homme profondément religieux, Haydn  écrivit : « Je n'ai jamais été aussi dévoué que lorsque je composais La Création. Chaque jour je priais Dieu à genou afin qu'il me donne la force nécessaire pour cette œuvre ».  Première oeuvre de type cosmopolite, elle a été  écrite dès sa création pour être chantée en trois langues : allemand, anglais, français, anglais.  La création  française  eut lieu le 24 décembre 1800 à Paris. C'est ce jour-là qu'en se rendant à la représentation, Napoléon Bonaparte faillit être victime d'un attentat. 

Aucun texte alternatif disponible.

 

Bart Van Reyn dirige chœurs et orchestre : L’Octopus Choir et Le Concert d’Anvers avec des solistes de tout premier rang: Julia Szproch et Cécile Lastchenko, sopranos, Pawel Konik, baryton, Denzil Delaere, ténor et Bertrand Duby, basse.

Une oeuvre empreinte de mystère et de tendresse : « leise , leise… ». Voilà offerte toute la beauté du monde  chantée par  le tenor Hugo Hymas (GB) qui remplace Denzil Delaere, souffrant! Trois solistes représentent trois anges qui racontent et commentent les six jours de la création du monde selon la Genèse: Gabriel (soprano), Uriel (tenor) et Raphaël (basse). La nature est une cathédrale qui berce. L’ange Gabriel (Julia Szproch) chante avec puissance juvénile et souples vocalises, les  produits nourriciers de la terre et  l’innocence de la création. Sa voix charmeuse nantie d'une palette d’une très belle envergure fuse vers les hauteurs. Le chœur  fait preuve  une diction allemande remarquable et r enchante le public avec « Die Himmel erzählen die Ehre Gottes Und seine Hände Werk zeigt an das Firmament » Cette interprétation donne lieu à un dégagement d’énergie incroyable qui  inonde  les moindres recoins du lieu. Les étoiles de l’univers dansent avec jubilation. La musique  joue au télescope et sonde l’immensité.

La deuxième partie de l'oratorio  commence avec  la création des oiseaux. L'orchestre se livre aux plaisirs d'une musique  imitative.  Une véritable  nuée de voix s’envole vers le ciel, alors que  les violons répondent en écho à chaque appel. Les roucoulades des flûtes soulignent l’innocence du monde,  avant que ne s'élève la sombre voix du Seigneur  après son impressionnante création des monstres marins: « Seid fruchtbar ... » La basse - Bertrand Duby, - vous donne le frisson ! « Erfreut euch in euren Gott ! » Ce dernier mot  semble vibrer indéfiniment.

Le très beau récitatif n° 23 du ténor décrivant la création de l’homme à l’image du Seigneur  repose sur l’écrin délicat du  clavecin, celui des violoncelles ronronnant de plaisir accompagnés de bois aériens. Dieu lui-même est content ! La plénitude  envoûtante du  Terzett 25  remet en lumière l’exultation du chœur.

L’image contient peut-être : 7 personnes, intérieur

Mais bien sûr c’est le duo très attendu du couple radieux d’Adam et Eve « Holde Gattin, dir zur Seite Der tauende Morgen »  qui donne  toute la dimension mystique de l'oeuvre, qu’ils remercient le créateur pour la  merveille de la création ou qu’ils se disent leur mutuel amour et admiration dans de superbes lignes mélodiques. Cécile Lastchenko, soprano et Pawel Konik, baryton sont absolument extraordinaires. Le public s'en trouve bouleversé.  «  O glucklich paar ! »

Le choeur semble bondir dans une éternité sublime : « Singt dem Herren alle Stimmen... Des Herren Ruhm, er bleibt in Ewigkeit! Amen! »  Ce dernier couplet rassemble sous la baguette fougueuse et créatrice de Bart Van Reyn toutes les énergies terrestres et spirituelles des Amen retentissants, exaltés et parfois acrobatiques.  C’est enfin un public transfiguré  par l’émotion engendrée par  cette  apaisante fresque narrative  de la création, qui a exprimé sa joie dans un  tonnerre prolongé de fervents applaudissements.

L’image contient peut-être : 5 personnes, personnes souriantes, intérieur

http://opera.stanford.edu/iu/libretti/schoepf.htm 

http://musicchapel.org/event/much-waterloo-festival-5/ 

L’image contient peut-être : 8 personnes, personnes souriantes, personnes debout, costume, mariage et intérieur

 http://brussels.carpediem.cd/events/3744150-garden-party-much-waterloo-festival-at-chapelle-musicale-reine-elisabeth/L’image contient peut-être : 5 personnes, personnes souriantes, personnes debout, mariage, costume et intérieur

Lire la suite...
administrateur théâtres

ET pourtant ...le tango a été longtemps décrié par l’Église pour sa sensualité ! It's an art attack! Et quand le syndrome de Stendhal vous attrape, il n’existe plus ni temps, ni espace, mais un émoi vertigineux. C’est ce qui s’est passé l’autre soir à l’église Saint-Marc d’Uccle qui accueillait le Brussels Philarmonic Orchestra et le chef-d’œuvre choral de  la Misa Tango… le « péché mignon du pape François » une  œuvre liturgique argentine pour piano, cordes et bandonéon.

Aucun texte alternatif disponible.

 «La messe préférée du pape»  reçut en effet les honneurs du Vatican en octobre 2013, à Saint-Ignace de Loyola, pour l'ouverture du Festival international de musique et d'art sacré de Rome, dédié au Souverain Pontife. Composée en 1996, dans l'esprit de la Misa Criolla d'Ariel Ramírez, « cette messe atypique de Martin Palmeri offre la part belle aux sonorités de la musique du tango, et a un incroyable pouvoir de séduction qui emporte même qui n’apprécierait pas la musique classique. » Les textes, en latin, et la structure sont les mêmes que ceux utilisés pour les grandes messes classiques, mais les rythmes décoiffent et bouleversent. Ne manquaient que quelques couples de danseurs profanes portés par l’émotion de la musique sacrée! Le corps et l’âme apaisés et réconciliés !

L’image contient peut-être : une personne ou plus

Choix éclectique : En première partie du concert nous avons eu  le plaisir d’écouter  L’Adagio pour cordes, une courte œuvre majeure du compositeur belge Michel Lysight, présent dans la salle. Une œuvre poignante et forte comme une immense houle bienfaisante, dans laquelle le recours au canon  développe une expressivité intense et apaisante!  Pour suivre : la Sérénade Op. 22, l’une des œuvres orchestrales les plus populaires qu’Antonin Dvorak composait en mai 1875, en  moins de deux semaines quatorze jours. Les cordes tanguent déjà, le battement des pizzicatos des violoncelles  annonce la messe argentine à venir. La disposition particulière de l’église avec l’orchestre en son centre permet, si on se trouve sur la droite d’apprécier au mieux les altos, violoncelles et contrebasses. Sous le regard bienveillant de David Navarro Turres, qui dirige l’orchestre,  la salle est bondée, et les sonorités chaleureuses se dispersent en de belles harmonies sur le bois de la nef renversée qui surplombe l’ensemble et résonne comme une conque divine. Le finale démarre sur le rêve et le mystère, David Navarro Turres cueille le recueillement et semble donner une leçon de cosmologie en indiquant les étoiles sur la voûte musicale. On reçoit une perception d’infiniment lointain et d’infiniment proche qui se répondent.

L’image contient peut-être : 4 personnes, intérieur

Pour l’admirable messe, Le Brussels Philharmonic Orchestra  s’accordait avec euphorie avec les longs frissons du Choeur BachWerk, les solistes Pauline Claes (glorieuse mezzo soprano),  María Gabriela Quel (les tendres larmes du piano) et Pauline Oreins ( les joies et les sanglots de l’accordéon). Tous, dans une sorte d’état de grâce, dans un mélange de gammes vers l’infini et de vivante humanité  ont donné le meilleur d’eux-mêmes. Dona nobis Pacem ! La requête impérative se fond à l’espérance muette et poignante dans le cœur de chacun.

L’image contient peut-être : 14 personnes, intérieur

 

http://www.bpho.be/concerts/2016-2017/misa-tango/

Lire la suite...
administrateur théâtres

Au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, grande salle Henry Le Bœuf, une  oeuvre a  publiée par Beethoven seulement deux ans avant sa mort.  Dans un chœur à cœurs fabuleux, l'édifice puissant de la Missa Solemnis opus 123 de Beethoven nous a été présenté dans un exécution sans failles par la Brussels Choral Society (BCS), un ensemble international fondé en 1979, qui compte une centaine de membres représentant plus de 20 nationalités différentes…La paix et la lumière par l'exercice de la Musique. 

L’image contient peut-être : 13 personnes

Un festival de sonorités de timbres et de couleurs chaleureuses, des qualités vocales sublimes. A cette occasion, le chœur était élargi par la présence de la Guilford Choral Society. L’Ensemble orchestral de Bruxelles était sous la direction d’Eric Delson, directeur musical de la Brussels Choral Society depuis plus de 25 ans. Il est également actuellement le directeur passionné du Performing Art Department de L’ISB, International School Brussels.

L’image contient peut-être : 8 personnes, personnes assises

Les solistes, tous sans faiblesses, donneront une admirable prestation en union parfaite avec le chœur et l’orchestre, chantant avec urgence et conviction une messe porteuse d’espoir, qui incarne le dépassement humain et la soif de liberté. Il s’agit de la Soprano Agnieszka Slawinska, la chaleureuse Mezzo-Soprano Inez Carsauw, le Ténor Markus Brutscher et la Basse-baryton, Norman D. Patzke.

Eric Delson a conféré une magnifique cohérence globale à l’ensemble, évitant tout bombardement musical, mettant en valeur les quatre glorieux solistes, tout de suite en action sur un tapis de murmures respectueux dans le Kyrie, ample et mesuré. Dans le Christe Eleison on reçoit quatre voix passionnées, en croix spectaculaire, soutenue par l’or des cuivres. Le final sera d’une urgence déchirante. Quand les solistes se rassoient, c’est le chœur qui achève les dernières vagues de supplications de l’humanité en détresse.

L’image contient peut-être : 8 personnes, intérieur

Le Gloria sort-il du Livre de l’Apocalypse ? Les partitions semblent prendre feu, le rouge vermillon flamboie dans les voix et sur les tubes de l’orgue. Les solistes font toujours le poids avec un chœur enflammé dans le Qui tollis peccata mundi. L’orchestre ramène le calme. Le Quoniam par le chœur seul est palpitant, la conclusion chorale est vigoureuse.

Il y a beaucoup à admirer dans l'échelle et l'ampleur des idées. Le Credo est envoûtant et presque caressant, les quatre solistes se lèvent sur l’Incarnatus est… Un tracé délicat des bois se tisse autour du quatuor solo, puis de toutes parts résonne le Cruxifixus est, comme la répétition éternelle du drame absolu. Les crescendos et diminuendos sont saisissants pour qu’enfin exulte le Et ascendit porté par les cuivres étincelants. Le Cujus regni non erit finis erre sur des cercles de bonheur. Les voix sont des fusées d’émerveillement qui coupent le souffle de l'assistance. Les notes piquées envahissent les innombrables Amen. Les violons aux archets acérés sont tout aussi haletants jusqu’à ce que, seuls les quatre solistes émergent, tels quatre évangélistes au diapason. Ils incarnent une ascension vers la lumière divine appuyée par la flûte. Les derniers A-men sont de véritables coups de canons mais c’est la voix radieuse d’Agnieszka Slawinska qui semble conclure toute seule.

L'ouverture orchestrale du Sanctus commence avec les textures transparentes et vitreuses des cordes sans vibrato, puis le quatuor solo dessine délicatement l’esprit saint et le choeur attend religieusement. Après l’explosion des trombones, c’est l’explosion des chœurs : des nuées de voix ailées. Elles se posent sur le silence et l’orchestre dispense un velours panoramique sur tapis de cordes plaintives, les affres du doute… Un touchant solo du violon et flûte emmène l’assistance jusqu’aux douceurs du Benedictus. Le Saint-Esprit descendu sur terre? 

L’image contient peut-être : 16 personnes

Et en plein cœur de L’Agnus Dei qui débute comme un chant funéraire, il y aura cette blessure immonde et soudaine des résonances de la terreur de la guerre avec trompettes et tambours allegro assai, projecteur sur la misère de notre monde…! Dona nobis pacem ! L’orchestre  insiste pour réverbérer  l'urgence universelle avant le retour dramatique des voix dans un paroxysme de supplications. Pacem x3 x3 x3...  la joie a repris le dessus. Une messe est une oeuvre d'élévation, que les timbales de la guerre se taisent!  Mais le plaidoyer dramatique et plein de colère contre la guerre n'est passé nullement inaperçu et le vœu grandiose de Beethoven est un pacte avec la liberté.

...Nous aurons ces grands États-Unis d’Europe, qui couronneront le vieux monde comme les États-Unis d’Amérique couronnent le nouveau. Nous aurons l’esprit de conquête transfiguré en esprit de découverte ; nous aurons la généreuse fraternité des nations au lieu de la fraternité féroce des empereurs ; nous aurons la patrie sans la frontière, le budget sans le parasitisme, le commerce sans la douane, la circulation sans la barrière, l’éducation sans l’abrutissement, la jeunesse sans la caserne, le courage sans le combat, la justice sans l’échafaud, la vie sans le meurtre, la forêt sans le tigre, la charrue sans le glaive, la parole sans le bâillon, la conscience sans le joug, la vérité sans le dogme, Dieu sans le prêtre, le ciel sans l’enfer, l’amour sans la haine. L’effroyable ligature de la civilisation sera défaite ; l’isthme affreux qui sépare ces deux mers, Humanité et Félicité, sera coupé. Il y aura sur le monde un flot de lumière. Et qu’est-ce que c’est que toute cette lumière ? C’est la liberté. Et qu’est-ce que c’est que toute cette liberté ? C’est la paix.

Victor Hugo,20 septembre 1872

17098302_1884683178271520_7853074084077525153_n.jpg?oh=d43d16af2bbc95fbb7e076b72b716ac3&oe=5988FA4E

http://www.brusselschoralsociety.com/

Lire la suite...
administrateur théâtres

Stabat Mater dolorosa, 
La mère douloureuse se tenait debout

juxta crucem lacrimosa, 
Au pied de la croix en larmes. 

dum pendebat filius 
Tandis qu’on y suspendait son Fils. 

Cujus animan gementem, 
Dont l’âme gémissante 

contristatam ac dolentem, 
désolée et dolente

per transivit gladius 
fut transpercée par le glaive

O quam tristis et afflicta, 
O Combien triste et déchirée

fuit illa benedicta 
fut cette âme bénie

Mater Unigeniti
de la Mère du Fils unique 


Quae mœrebat et dolebat, 
Elle gémissait se désolait

et tremebat dum videbat 
et tremblait à la vue 

nati pœnas incliti 
des angoisses de son Fils divin 

Quis est homo qui non fleret, 
Quel homme n’aurait pleuré

Christi Matrem si videret, 
en voyant la Mère du Christ

in tanto supplicio 
subissant un tel supplice. 

Quis non posset contristari 
Qui aurait pu sans être consterné

Christi Matrem contemplari 
contempler la Mère du Christ

dolentem cum Filio ? 
gémissant avec son Fils ?

Pro peccatis suæ gentis, 
Pour les péchés de la race humaine

vidit Jesum in tormentis 
elle vit Jésus dans les tourments 

et flagellis subditum 
subissant la flagellation 

Vidit suum dulcem natum 
Elle vit son doux enfant 

Morientem desolatum 
dans la désolation 

dum emisit spiritum 
à l’heure où il rendit l’esprit 

Eia mater, fons amoris, 
Mère source d’amour,

me sentire vim doloris 
fais que je partage ta douleur

Fac ut tecum lugeam 
et tes pleurs 

Fac ut ardeat cormeum, 
Fais que mon cœur s’enflamme

in amando Christum Deum 
pour l’amour du Christ-Dieu

Ut sibi complaceam 
afin que je lui complaise 

Sancta Mater, istud agas, 
Sainte Mère, fais aussi 

Crucifix fue plagas, 
que mon cœur s’unisse

cordi meo valide 
aux souffrances du Crucifié 

Tui nati vulnerari,
A ton enfant meurtri

Tam dignati pro me pati,
que je suis digne de m’unir

Poenas mecum divude 
afin qu’il partage avec moi ses peines

Fac me vere tecum flere 
Permets qu’avec toi je pleure

Crucifixo condolere 
pour souffrir avec le Crucifié

Donec ego vixero
et cela tant que je vivrai.

Juxta crucem tecum stare 
Permets qu’au pied de la Croix près de toi

te libenter sociare
je m’associe à toi

in planctu desidero 
au plus fort de ta douleur. 

Virgo virginum prœclara
Vierge entre toutes choisie

mihi jam non sis amara 
qu’à moi jamais douleur aussi amère 

Quis non posset contristari 
ne me soient infligée près de toi. 

Fac ut partem Christi mortem 
Fais que je porte en moi la mort du Christ

passionis fac consortem 
qu’associé à sa passion 

et plagas recolere 
je revive ses souffrances

Fac me plagis vulnerari
Fais que blessé de ses blessures 

Cruce hac inebriari
je sois enivré de sa croix 

Et cruore Filii 
et du sang versé par ton Fils 

Inflammatus et accensus
Pour que je ne brûle point des flammes éternelles

Per te,Virgo, sim defensus 
ô vierge protégé,

in die judicii par toi, 
je sois au jour du jugement 

Fac me cruce custodiri 
Christ lorsqu’il me faudra sortir de ce monde 

Morte Christi prœmuniri
permets que conduit par ta mère j’accède

Confoveri gratia 
à la palme de la victoire 

Quando corpus morietur 
Quand mon corps mourra

Fac ut animae donetur 
fais que soit donné à mon âme

Paradisi gloria 
la gloire du Paradis.

L’image contient peut-être : 4 personnes

Le Stabat Mater de Pergolesi, part à la rencontre de cette méditation extraordinaire sur la douleur de Marie devant le supplice et la mort de son fils, composée par le moine franciscain Jacopone da Todi au XIIIe siècle. Cette œuvre ne cesse de vous mettre encore et toujours les larmes aux yeux… huit siècles plus tard. Dans sa mise en musique, J.B Pergolesi nous donne à scruter nos consciences et à envisager toute chose qui dépasse l’humain et le délivre de son orgueil insensé. C’est en 1736, à l’âge de 26 ans et tuberculeux que Pergolesi composa cette dernière œuvre dans un monastère près de Naples, avant d’y mourir.

 Quis est homo qui non fleret,

Matrem Christi si videret

in tanto supplicio?

Quel homme sans verser de pleurs

Verrait la Mère du Seigneur

Endurer si grand supplice ?

Un texte et une musique poignants mis délicatement en chant choral par Anthony Vigneron avec ses solistes professionnels qui composent l’Ensemble Vocal de l’abbaye de la Cambre. Des voix délicieuses... Julie CalbeteCoenjaerts Marie-Laure Gilles Thomas et Anne Hélène Moens que nous avons découverte à l'occasion de ce concert, puisqu'elle y tenait le rôle de soliste principale.

L’image contient peut-être : 2 personnes, personnes sur scène, personnes qui jouent des instruments de musique, personnes assises et plein air

L’image contient peut-être : 4 personnes, nuit

L’orchestre nous est venu de Budapest: le Concerto Armonico.  Ce sont de jeunes étudiants, qui jouent sur instruments d’époque et qui n’hésitent pas à démontrer par mille œillades de connivence, qu’ils s’amusent franchement lorsqu’ils jouent ensemble. Une très bonne chose d'ordinaire, mais là, l'allégresse n'avait rien de spirituel. Il semblait que le premier violon était particulièrement porté sur la badinerie avec des comparses dans la salle … Une hilarité tout de même assez dérangeante devant la douleur humaine qu’exprime cette belle œuvre de Pergolesi. Il en était de même -  et de façon encore plus évidente -  hors de la surveillance d’Anthony Vigneron, lors les deux cantates de Bach qui ont précédé le Stabat Mater: "Ich habe genug" BWV 52 et" Non sa che sia dolore" BWV 209.  Celles-ci illustraient bien  la joie intense de cette victoire éclatante sur la mort qui imprègne l’antienne du Laetare de l’office du dimanche précédent, ainsi que l'avait souligné le père Tanguy en début de concert. Ce qui n’est quand même pas une raison suffisante pour …presque chahuter en jouant de vos violons, chers musiciens de Budapest !

Tout comme le Stabat Mater, le texte de Bach est lui aussi empli de profondeur: "Aber dort, werd ich schauen süssen Friede, stille Ruhe!" "Da entkomm ich aller Not, die mich noch auf der Welt gebunden". Le texte italien n'est pas moins poignant: "Non sa che sia dolore chi dall' amico suo parte e non more. "

L’image contient peut-être : 2 personnes, personnes debout

Soulignons tout de même l’admirable et exquise exécution à la flûte de Jean Michel Tanguy, élève de Jean Pierre Rampal, lauréat de Genève, ancien soliste de l’Orchestre National de Belgique et professeur à la Hochschule de Mannheim, qu’il nous a été donné d’écouter aux côtés du claveciniste très inventif …Miklos Spanijl qui dirigeait l’orchestre pendant ces très belles cantates de Bach.

520498981.jpg?width=300Un événement exceptionnel avec l'orchestre Concerto Armonico Budapest et l'Ensemble Vocal de l'Abbaye de la Cambre sous la direction d'Anthony Vigneron Au programme: Stabat Mater Œuvre musicale de Giovanni Battista Pergolesi Cantates de J.S Bach Ich habe genug BWV 82 Non sa che sia dolore BWV 209

Les photos d'Arts et Lettres:

 https://www.facebook.com/pg/plusde500billetsdeDHL/photos/?tab=album&album_id=1190678201059378

Lire la suite...
administrateur théâtres

De Bruxelles à Auxerre, à un jet de cœur

 

Nommé poète lauréat, un titre officiel qui fait de lui le serviteur de la monarchie anglaise, John Dryden, auteur phare du patriotisme du 17e siècle anglais, célèbre la gloire de l’Angleterre à travers des œuvres où se  mêlent l’histoire et la mythologie anglaise  avec la mythologie antique. C’est lui qui « raffina le langage, améliora les sentiments et fit briller la poésie anglaise ». En collaboration avec Henry Purcell un semi-opéra en 5 actes voit le jour en 1691 : King Arthur, sous-titré The British Worthy.

On est au Moyen-Age. Le roi Arthur a gagné toutes ses batailles contre les Saxons, sauf contre un irréductible Oswald qui lui a ravi sa fiancée, Emmeline, aveugle de naissance et fille du duc de Cornouailles. Les forces de la légitimité et du noble sentiment d’amour vont évidemment confondre les forces barbares et mettre en lumière la victoire britannique en se terminant par une ode au valeureux Saint Georges protecteur de l’ordre de la jarretière, distinction des chevaliers fondé en 1348. L’interprétation qu’en fait Jean Tubéry se concentre sur l’atmosphère des forêts enchantées remplies d’esprits farceurs et d’elfes polissons, l’allégresse des bergers, les sirènes et naïades tentatrices, un monde régi par la sensualité et le plaisir. Foin des exploits épiques, tout se résume à la victoire incontestée de Cupidon et de Vénus et à la célébration de la  volupté victorieuse. Entendez-vous les trompettes ? Une belle revanche contre le puritanisme outrancier de l’époque de Cromwell enfin révolue.   

Le chœur très  homogène des 11  solistes à part entière  fait preuve d'une vitalité débordante et d'une remarquable mobilité. Ils sont dirigés par  Lionel Meunier, absent ce soir, et ont étudié pour la plupart au Koninklijk Conservatorium de Den Haag. Il s’agit de l’Ensemble Vox Luminis avec  Sophie Junker,  Caroline Weynants, Kristen Witmer (sopranos), Helen Cassano, Daniel Elgersma, Jan Kullmann (altos), Olivier Berten, Robert Buckland, Philippe Froeliger (tenors), Tomáš Král, Sebastian Myrus (basses). Des voix souples et expressives, qui opposent les forces du mal apparentées au gel et au froid avec la célébration de la vie et des plaisirs de l’amour dans une dramaturgie lyrique  finement réglée. Les couleurs sont subtiles et le lyrisme émouvant. On se serait néanmoins passé de la récitante qui  fait des raccords parlés très elliptiques comparés au texte original du livret, mais surtout trop chargés d’emphase. La grande  musicalité des parties vocales de l’œuvre se suffit à elle-même, les ornements musicaux de chaque voix  franchissent des limites de très haute voltige, et remplissent le spectateur d’admiration et de bonheur devant une telle richesse mélodique.

Jean Tubéry conduit son ensemble de 9 musiciens de La Fenice qui jouent sur instruments d’époque avec feu et malice, et peut-être en fait-il  lui-même un peu trop. La langue anglaise et la musique de Purcell se conjuguent à merveille dans une sublime harmonie, que désirer de plus?  Mais cette soirée exceptionnelle  placée sous le signe de la fête païenne et de  l’humour  à la limite de la truculence,  plonge un public conquis dans le ravissement musical, à un jet de cœur de la Saint-Valentin ! Un généreux bis, bucolique à souhait, enflammera encore l'assistance et les musiciens: "For love ev'ry creature, Is formed by his nature   No joys are above The pleasure of love!" (Fourth Act). Next stop: aujourd’hui même, à Auxerre.  

La Fenice

King Arthur

Jean Tubéry direction - La Fenice , Vox Luminis
Henry Purcell, King Arthur, or The British Worthy
Mardi 10.02.2015 - 20:00
Note: Jean Tubéry est un musicien complet, régulièrement invité par BOZAR MUSIC depuis la fondation de son ensemble La Fenice en 1990. Ce cornettiste génial, curieux de tout, polyglotte, comédien ou danseur à ses heures est un passionné de musique, littérature et d’art pictural. Inlassablement, il explore, défriche, s’émerveille et nous convie avec lui à regarder la musique ancienne sous l’angle de l’éternelle jeunesse.

  

 http://www.impresario.ch/libretto/libpurkin_e.htm

 

 

 

 

Lire la suite...

Sujets de blog par étiquettes

  • de (143)

Archives mensuelles