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flûte (4)

administrateur théâtres

Stabat Mater dolorosa, 
La mère douloureuse se tenait debout

juxta crucem lacrimosa, 
Au pied de la croix en larmes. 

dum pendebat filius 
Tandis qu’on y suspendait son Fils. 

Cujus animan gementem, 
Dont l’âme gémissante 

contristatam ac dolentem, 
désolée et dolente

per transivit gladius 
fut transpercée par le glaive

O quam tristis et afflicta, 
O Combien triste et déchirée

fuit illa benedicta 
fut cette âme bénie

Mater Unigeniti
de la Mère du Fils unique 


Quae mœrebat et dolebat, 
Elle gémissait se désolait

et tremebat dum videbat 
et tremblait à la vue 

nati pœnas incliti 
des angoisses de son Fils divin 

Quis est homo qui non fleret, 
Quel homme n’aurait pleuré

Christi Matrem si videret, 
en voyant la Mère du Christ

in tanto supplicio 
subissant un tel supplice. 

Quis non posset contristari 
Qui aurait pu sans être consterné

Christi Matrem contemplari 
contempler la Mère du Christ

dolentem cum Filio ? 
gémissant avec son Fils ?

Pro peccatis suæ gentis, 
Pour les péchés de la race humaine

vidit Jesum in tormentis 
elle vit Jésus dans les tourments 

et flagellis subditum 
subissant la flagellation 

Vidit suum dulcem natum 
Elle vit son doux enfant 

Morientem desolatum 
dans la désolation 

dum emisit spiritum 
à l’heure où il rendit l’esprit 

Eia mater, fons amoris, 
Mère source d’amour,

me sentire vim doloris 
fais que je partage ta douleur

Fac ut tecum lugeam 
et tes pleurs 

Fac ut ardeat cormeum, 
Fais que mon cœur s’enflamme

in amando Christum Deum 
pour l’amour du Christ-Dieu

Ut sibi complaceam 
afin que je lui complaise 

Sancta Mater, istud agas, 
Sainte Mère, fais aussi 

Crucifix fue plagas, 
que mon cœur s’unisse

cordi meo valide 
aux souffrances du Crucifié 

Tui nati vulnerari,
A ton enfant meurtri

Tam dignati pro me pati,
que je suis digne de m’unir

Poenas mecum divude 
afin qu’il partage avec moi ses peines

Fac me vere tecum flere 
Permets qu’avec toi je pleure

Crucifixo condolere 
pour souffrir avec le Crucifié

Donec ego vixero
et cela tant que je vivrai.

Juxta crucem tecum stare 
Permets qu’au pied de la Croix près de toi

te libenter sociare
je m’associe à toi

in planctu desidero 
au plus fort de ta douleur. 

Virgo virginum prœclara
Vierge entre toutes choisie

mihi jam non sis amara 
qu’à moi jamais douleur aussi amère 

Quis non posset contristari 
ne me soient infligée près de toi. 

Fac ut partem Christi mortem 
Fais que je porte en moi la mort du Christ

passionis fac consortem 
qu’associé à sa passion 

et plagas recolere 
je revive ses souffrances

Fac me plagis vulnerari
Fais que blessé de ses blessures 

Cruce hac inebriari
je sois enivré de sa croix 

Et cruore Filii 
et du sang versé par ton Fils 

Inflammatus et accensus
Pour que je ne brûle point des flammes éternelles

Per te,Virgo, sim defensus 
ô vierge protégé,

in die judicii par toi, 
je sois au jour du jugement 

Fac me cruce custodiri 
Christ lorsqu’il me faudra sortir de ce monde 

Morte Christi prœmuniri
permets que conduit par ta mère j’accède

Confoveri gratia 
à la palme de la victoire 

Quando corpus morietur 
Quand mon corps mourra

Fac ut animae donetur 
fais que soit donné à mon âme

Paradisi gloria 
la gloire du Paradis.

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Le Stabat Mater de Pergolesi, part à la rencontre de cette méditation extraordinaire sur la douleur de Marie devant le supplice et la mort de son fils, composée par le moine franciscain Jacopone da Todi au XIIIe siècle. Cette œuvre ne cesse de vous mettre encore et toujours les larmes aux yeux… huit siècles plus tard. Dans sa mise en musique, J.B Pergolesi nous donne à scruter nos consciences et à envisager toute chose qui dépasse l’humain et le délivre de son orgueil insensé. C’est en 1736, à l’âge de 26 ans et tuberculeux que Pergolesi composa cette dernière œuvre dans un monastère près de Naples, avant d’y mourir.

 Quis est homo qui non fleret,

Matrem Christi si videret

in tanto supplicio?

Quel homme sans verser de pleurs

Verrait la Mère du Seigneur

Endurer si grand supplice ?

Un texte et une musique poignants mis délicatement en chant choral par Anthony Vigneron avec ses solistes professionnels qui composent l’Ensemble Vocal de l’abbaye de la Cambre. Des voix délicieuses... Julie CalbeteCoenjaerts Marie-Laure Gilles Thomas et Anne Hélène Moens que nous avons découverte à l'occasion de ce concert, puisqu'elle y tenait le rôle de soliste principale.

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L’orchestre nous est venu de Budapest: le Concerto Armonico.  Ce sont de jeunes étudiants, qui jouent sur instruments d’époque et qui n’hésitent pas à démontrer par mille œillades de connivence, qu’ils s’amusent franchement lorsqu’ils jouent ensemble. Une très bonne chose d'ordinaire, mais là, l'allégresse n'avait rien de spirituel. Il semblait que le premier violon était particulièrement porté sur la badinerie avec des comparses dans la salle … Une hilarité tout de même assez dérangeante devant la douleur humaine qu’exprime cette belle œuvre de Pergolesi. Il en était de même -  et de façon encore plus évidente -  hors de la surveillance d’Anthony Vigneron, lors les deux cantates de Bach qui ont précédé le Stabat Mater: "Ich habe genug" BWV 52 et" Non sa che sia dolore" BWV 209.  Celles-ci illustraient bien  la joie intense de cette victoire éclatante sur la mort qui imprègne l’antienne du Laetare de l’office du dimanche précédent, ainsi que l'avait souligné le père Tanguy en début de concert. Ce qui n’est quand même pas une raison suffisante pour …presque chahuter en jouant de vos violons, chers musiciens de Budapest !

Tout comme le Stabat Mater, le texte de Bach est lui aussi empli de profondeur: "Aber dort, werd ich schauen süssen Friede, stille Ruhe!" "Da entkomm ich aller Not, die mich noch auf der Welt gebunden". Le texte italien n'est pas moins poignant: "Non sa che sia dolore chi dall' amico suo parte e non more. "

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Soulignons tout de même l’admirable et exquise exécution à la flûte de Jean Michel Tanguy, élève de Jean Pierre Rampal, lauréat de Genève, ancien soliste de l’Orchestre National de Belgique et professeur à la Hochschule de Mannheim, qu’il nous a été donné d’écouter aux côtés du claveciniste très inventif …Miklos Spanijl qui dirigeait l’orchestre pendant ces très belles cantates de Bach.

520498981.jpg?width=300Un événement exceptionnel avec l'orchestre Concerto Armonico Budapest et l'Ensemble Vocal de l'Abbaye de la Cambre sous la direction d'Anthony Vigneron Au programme: Stabat Mater Œuvre musicale de Giovanni Battista Pergolesi Cantates de J.S Bach Ich habe genug BWV 82 Non sa che sia dolore BWV 209

Les photos d'Arts et Lettres:

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FÉV 8 20:00  RÉCITAL  de STÉPHANE DEGOUT
CHANSONS MADECASSES
Mélodies de Francis Poulenc & Maurice Ravel CONSERVATOIRE ROYAL DE BRUXELLES
“Degout, a wonderfully patrician singer with a handsome, ringing tone, has an innate charm that can turn to menace in a flash: it’s a superbly accomplished characterisation.”
(
The Guardian)
 
Avec les Chansons madécasses de Maurice Ravel (1875-1937), écrites entre 1925 et 1926, Stéphane Degout nous fait entrer dans le monde exotique des îles de l’Océan indien du XVIIIe siècle, revu par un compositeur français du XIXe.
Le poète et voyageur Évariste de Parny avait publié en 1787 un recueil de textes en prose tirés de chansons malgaches. Bien qu’il ne connût pas l’île de Madagascar, il en donna une vision simple et aimable, dénonçant sévèrement les méfaits de la colonisation. Maurice Ravel en sélectionna trois sur lesquels il composa une musique extrêmement dépouillée pour baryton, flûte, violoncelle et piano. « C’est une sorte de quatuor où la voix joue le rôle d’instrument principal. La simplicité y domine. » écrivit-il dans son Esquisse biographique.
Nahandove et Il est doux sont des mélodies délicates, sensuelles et érotiques, Aoua une vigoureuse dénonciation de l’exploitation et de l’esclavage. Il affirma dans une interview tardive que ces trois chansons étaient parmi ses favorites.
Sur le même principe, Ravel mit en musique les petites Histoires Naturelles de Jules Renard en 1906. Ces scénettes à l’humour quelque peu étrange et à la prosodie volontairement simpliste avaient provoqué une certaine désapprobation le jour de leur création. Pourtant, cette faune si familière – Le Paon, Le Grillon, Le Cygne, Le Martin-pêcheur, La Pintade – prend des allures de fantastique basse-cour émouvante et fragile que la musique sait merveilleusement poétiser. « Mon dessein n'était pas d'y ajouter, mais d'interpréter » aurait dit le compositeur.
Des propos que l’on peut prêter tout aussi bien à Francis Poulenc (1899-1963) lorsqu’il entreprend en 1919 de composer son propre Bestiaire sur des poèmes de Guillaume Apollinaire. Là encore, il s’agit d’animaux – Le Dromadaire, La Chèvre du Thibet, La Sauterelle, Le Dauphin, L’Écrevisse, La Carpe – dont la banalité est transfigurée par la poésie des mots et des notes. Ces petits textes charmants et ironiques offrent à Poulenc l’occasion d’un exercice musical où s’exprime sa profonde tendresse pour la vie et ses aléas. L’accompagnement originellement prévu se composait d’une flûte, d’une clarinette, d’un basson et d’un quatuor à cordes.
Apollinaire fut une source d’inspiration inépuisable pour Poulenc qui mit en musique nombre de ses poèmes. Le poète français reste le fil rouge des mélodies qui composent la suite du programme avec Calligrammes (L’Espionne ; Mutation ; Vers le Sud ; Il pleut ; La Grâce exilée ; Aussi bien que les cigales ; Voyage) daté de 1948, les Quatre poèmes (L’Anguille ; Carte-Postale ; Avant le Cinéma ; 1904) datés de 1931, Banalités (Chanson d’Orkenise ; Hôtel ; Fagnes de Wallonie ; Voyage à Paris ; Sanglots) daté de 1940, ainsi que Montparnasse et Hyde Park composés en 1945.La langue d'Appolinaire trouve avec Poulenc un interprète en parfaite synergie avec cette ironie aux accents faussement naïfs et voilée de nostalgie caractéristique du poète. Des mélodies qui, pour Poulenc, devaient parler pour elles-mêmes et être chantées sans emphase.
Viendra s’adjoindre à ce programme le trio de Kaija SaariahoCendres, pour flûte, violoncelle et piano, qui lui fut inspiré par son double concerto …à la fumée et qui vient apporter une note plus grave à ce joli moment de plaisir fantasque.

 

S’il est un artiste dont le parcours révèle toute l’exigence de qualité, c’est bien Stéphane Degout qui était récemment l'invité de La Monnaie à Flagey pour un splendide récital* et une remarquable interprétation du Poème de l’amour et de la mer de Chausson. Ce chanteur et acteur d’exception, qui n’est jamais si à l’aise que sur une scène, a déjà treize rôles à son actif à la Monnaie où son talent dramatique et l’opulence de son timbre lui ont permis toutes les audaces.
Cela n’exclut pas pour autant le plaisir du récital chez ce grand mélodiste, qui, confronté à l’intimité du genre, sait parfaitement se mettre au service de la musique et de l’expression des sentiments, et transmettre avec une finesse remarquable la poésie de la langue et son alliance parfaite avec la mélodie. Des qualités qui devraient faire des étincelles dans ce nouveau récital dédié aux mélodies de Maurice Ravel et Francis Poulenc, que le baryton français présentera le 8 février au Conservatoire Royal de Bruxelles.

Avec la complicité de trois musiciens de grand talent, le pianiste Cédric Tiberghien, le violoncelliste Alexis Descharmes et le flûtiste Matteo Cesari, il a composé un ensemble très significatif de ces deux compositeurs qui se défiaient de tout romantisme et se dissimulaient souvent derrière l’humour et la légèreté.  

Cédric Tiberghien se produira également à Flagey dans le cadre du Flagey Piano Days du 9 au 12 février 2017

 


*Alain Altinoglu Requiem & Poèmes: Debussy, Chausson, Fauré Nov 26th 2016 Concert La Monnaie De Munt

 

Baritono - STÉPHANE DEGOUT
Piano - CÉDRIC TIBERGHIEN
Violoncelle - ALEXIS DESCHARMES
Flûte - MATTEO CESARI
 

 PROGRAMME
 
Francis Poulenc (poèmes de Guillaume Apollinaire)
Le Bestiaire
(Le Dromadaire ; La Chèvre du Thibet ; La Sauterelle ; Le Dauphin ; L’Ecrevisse ; La Carpe)(1948)
Montparnasse (1945)
Hyde Park (1945)
Calligrammes (L’Espionne ; Mutation ; Vers le Sud ; Il pleut ; La Grâce exilée ; Aussi bien que les cigales ; Voyage) (1948)
Quatre poèmes (L’Anguille ; Carte-Postale ; Avant le Cinéma ; 1904) (1931)
Banalités (Chanson d’Orkenise ; Hôtel ; Fagnes de Wallonie ; Voyage à Paris ; Sanglots) (1940)

Kaija Saariaho
Cendres (Trio pour flûte, violoncelle et piano) (1998)

Maurice Ravel
Chansons Madécasses (poèmes d’Évariste Parny) (1925-26)
 ( « Nahandove, ô belle Nahandove » ,« Il est doux de se coucher »
 ; Aoua )
Histoires Naturelles (textes de Jules Renard)
 (Le Paon ; Le Grillon ; Le Cygne : Le Martin-pêcheur ; La Pintade) (1906)
INFORMATION GENERALE
REPRÉSENTATION 
8 février 2017 - 20:00
 
CONSERVATOIRE ROYAL DE BRUXELLES
30, Rue de la Régence – 1000 Bruxelles
 

PRODUCTION De Munt / La Monnaie
COPRÉSENTATION Bozar Music
INFO & BILLETS
+ 32 2 229 12 11
MM Tickets, 14 rue des Princes, 1000 Bruxelles
www.lamonnaie.be - tickets@lamonnaie.be
 
PRIX
10 € à 44 €

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Le duo mélisme à la Clarencière

12628548_10153951639050559_8206029575434360892_o.jpg Il est bien agréable de s'apercevoir que l'art lyrique attire de plus en plus de monde! Dès que la qualité est là, le public vient,  enthousiaste! Et pas seulement un public élitiste habitué à fréquenter les salles d'opéra.   Une vraie réussite ce pari musical  tenu ce soir-là à la Clarencière qui invitait le Duo Mélisme à se produire.

Nous assistions à des noces musicales exquises où l’art lyrique  rejoignait l’instrument pastoral par excellence, la flûte traversière dans un répertoire du vingtième siècle.

Les deux jeunes demoiselles  réussissaient le défi de jouer  un subtil jeu de cache-cache distingué et de subjuguer la salle entière de la Clarencière. Fermez les yeux et demandez-vous quel est l’instrument qui prédomine : la voix humaine ou le flutiau? Il est parfois difficile de distinguer... C'est sans doute ce que l'on appelle le mélisme? A moins que le rapport soit au miel du texte empreint d'hellénisme: "Le sang des pavots, l'éblouissante  blancheur  des cheveux de pierre ondule comme des vagues marines..."

On est frappé par leur pratique chevronnée et la recherche passionnée de perles rares du 20e siècle  qui réunit  des pièces pour soprano soutenues par une unique flûte, cocktail inédit qui intrigue intensément. Le répertoire  très éclectique joue sur une variété de sonorités musicales et linguistiques accordée sur une même couleur, sorte de nervure musicale qui relie les deux musiciennes. La diction  de la soprane, Gwendoline Spies,  est  impeccable, quelle que soit la langue de la poésie.  12473635_970468023019276_5005389728661802676_o.jpg

La connivence joyeuse des partenaires musicales  contribue au  plaisir que le duo communique. Doublages, cadences, solos, tout s’enchaîne avec élégance et  charme.  Etonnamment, c’est parfois  la soprano qui donnera le La à la flûte, Adélaïde Baranger, en toute liberté.  Belles musiques raffinées, échevelées,  que l’on a le plaisir de découvrir, mais en serait-il autrement  avec des jeunes recrues diplômées du Conservatoire si passionnées?

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Peu de jeu scénique mais un concert de proximité dans ce laboratoire artistique caché au 20 de  la rue du Belvédère, juste derrière l’immense  paquebot du Flagey. Mais, Adélaïde Baranger, à la flûte traversière, a une paire d’yeux et un souffle enjoué qui vont de la partition à la partenaire sur une invisible onde de douceur que l'on ne peut s'empêcher de suivre  au gré de la musique. Et ce concert de souffle et de  bouches se savoure avec les yeux et les oreilles. Gwendoline Spies,  la soprano lui répond dans un superbe entrelacs d’harmonies perlées  et de confiantes vocalises. Certes,  le parcours de ces deux jeunes femmes solaires est fort  à suivre car elles regorgent  d'amour de la musique et de bienveillante générosité. 

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Crédit photo: Copyright Sylvia Huang

Programmation :


Monique Gabus, Quatre Esquisses grecques 
I- Sapho
II-Epitaphe de Seikilos
III-Chanson
IV-Vocalise

Albert Roussel, Deux poèmes de Ronsard I- Rossignol, mon mignon (3'50)
II-Ciel, Aers et Vens (2'50)

Peter Escher Naga-Uta op.48
(Praeludium - Jubel - Dauernde Erinnerung - Tagelied eines - Madchens - Erregunge - Die verlassene - Blutenschnee - Interludium - Der Liebeslaut - Bei Betrachtung des Mondes -
In Erwartung + Postludium)

Pause

André Caplet, Ecoute mon coeur

Jacques Ibert Deux stèles orientées I- Mon amante a les vertus de l'eau...
II- On me dit...


John Corigliano, Three Irish Folksong settings I- Salley Gardens
II-The Foggy Dew
III- She moved Through the fair

Tout public : Le samedi 20 février 2016 à 20h30

P.A.F. : 15 € - étudiant : 10 €- Article 27 : 1,25 €

Rue du Belvédère 20 1050 Bruxelles

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12273060870?profile=original12273060700?profile=originalMusic, a second home ! Hier soir, à la salle M du Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, c’était la fête de l’amitié, de la joie et de l’espoir. Trois valeurs magnifiquement véhiculées par  un jeune  ensemble musical  exceptionnel, en provenance de Jérusalem, accueilli avec chaleur par le directeur général de Bozar,  Paul Dujardin, lui-même. Marc Weisser, président  d’honneur de la Maison de la Culture Juive à Bruxelles et l’instigateur de ce concert, avait rencontré ce petit groupe à Londres il y a un peu plus d’un an. Il fut frappé par leur humanité, leur qualité musicale et leur sens aigu de la  poursuite de l’excellence.  Ils ont de …13 à 19 ans, et ont été sélectionnés par leur école - unique au monde - Le Conservatoire Hassadna de Jérusalem.

 

 

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Cette institution scolaire de 650  enfants et jeunes adultes dirigée par l’extraordinaire musicienne Lena Nemirovsky entourée d’une équipe de 100 professeurs éminents, dont certains sont de renommée internationale, possède un merveilleux projet pédagogique et artistique.  Le Conservatoire Hassadna de Jérusalem fut fondé il y a 40 ans par le musicien et pianiste Amalia Reuel, qui professait l’idée généreuse que tout enfant, indépendamment de la capacité physique ou mentale, le niveau socio-économique, l'origine ethnique ou l'appartenance religieuse, devrait pouvoir avoir l'occasion de faire l'expérience d’une éducation musicale haute gamme. Il leur est courant d’intégrer des enfants présentant des handicaps moteurs ou mentaux et d’offrir des bourses pour aider les plus démunis. Ainsi,  ce qui caractérise le plus cette école unique au monde, ce sont les principes d’égalité et d'intégration qui sont les valeurs fondamentales de cette institution. Elle est ouverte aux enfants motivés qui veulent se consacrer à l’art musical et prêts à y consacrer tout leur énergie. Ils bénéficient alors d’un enseignement hautement individualisé et sont plongés dans un milieu largement ouvert et pluraliste qui veut transcender les différences et refléter toute  la mosaïque humaine. Les programmes d'éducation sont  stimulants et équilibrés, mettant en œuvre des méthodes pédagogiques de pointe, dans un esprit  innovant et créatif, maximisant le  meilleur développement artistique et personnel de chaque enfant. Prenons la peine de citer Jacques Revah, ambassadeur d’Israël en Belgique et au Luxembourg : «  une chose est certaine : Hassadna contribue depuis des décennies non seulement au rapprochement le plus inattendu entre les membres de la société en général, mais aussi dans une mesure non négligeable à l’esprit de paix tant attendue dans la Ville de la Paix.»

 

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Au programme éclectique et joyeux de cette soirée entièrement tournée vers l’humanisme et l’universalisme de la musique,  il y avait Bach, Philippe Gaubert, Ysaye, Edward Elgar, Mendelssohn, Fritz Kreisler, Carl Maria Von Weber, Ernest Bloch, Alexandre Scriabin, Chopin et Brahms.  Des instruments phares : violon, piano, basson et flûte traversière et l’impression sur scène d’une  fabuleuse connivence et d’un festival de bonheur car la musique crée des liens extraordinaires et indéfectibles.   

 

Une mention spéciale va tout de suite au jeune violoniste éthiopien de 15 ans, Avraham Terifa qui a ravi tous les cœurs,  revenant jouer de nombreux morceaux et acclamé par un public enthousiaste. On se souvient de la finesse et la fragilité émouvante de ses notes aigues, la profonde maîtrise de l’instrument, la plénitude  des sonorités et des couleurs, et surtout son visage empli de grave sérénité quelle que soit la complexité de l’architecture musicale.  En particulier dans son Concerto pour violon en mi mineur de Mendelsohn, ses filaments de notes aigues captives de tempi échevelés  avaient  la brillance de l’or musical. Et il nous a comblés avec son interprétation de « Nigun » d’ Ernest Bloch.

 

images?q=tbn:ANd9GcRgq14utuA9KxcAyVUZBIBMfIXdLRZtZfYabGwQ-cA-TiEZesQlHQ La flûte traversière, un fleuve d’émotions diverses : brillantes, voluptueuses, bucoliques et sombres parfois, revenait à Schmouel Allouche, 17ans. Il a joué en soliste avec l’Orchestre de  Chambre d’Israël, et en concert  à Toronto en 2009 et à Londres en 2010. Le basson était dans les mains du talentueux Ziv Wainer, 16 ans,  premier basson solo dans l’Orchestre à Vents de Hassadna qui a remporté le Premier Prix au Festival des Orchestres à Vent au Carnegie Hall de New York en 2014. De l’humour, de la verve musicale et de l’ampleur.  

 

Venons-en à deux autres artistes en herbe, l’une très jeune (13 ans), Alex Pirsky qui fut choisie pour jouer en duo lors du 90ème anniversaire du Président Shimon Peres, en présence de Bill Clinton et de Tony Blair, et l’autre, Rinat Erlichman (18 ans), une des jeunes violonistes les plus prometteuses d’Israël, premier violon dans le Quatuor à cordes du Conservatoire ainsi que de l’Orchestre de Chambre et qui participa à un concert privé, en 2012, chez Murray Perahia. Leur performance lors de cette soirée au palais des Beaux-Arts de Bruxelles a été un sommet de concentration et de virtuosité. Deux jeunes prodigues, à l’avenir certainement fort prometteur.

 

 images?q=tbn:ANd9GcRrH5xjZK1NzCrncqQCgJPhLdsayoek8Xti5r5lSA9NRo9Oz5fgEt pour terminer, quelques mots élogieux  pour la jeune pianiste Karin Yusim,  qui a séduit le public par sa technique rigoureuse et son charisme. Son  jeu très sûr  dégage des émotions pleines et crée un climat où domine la  confiance en la Vie. Particulièrement dans son interprétation sans failles des 5 préludes op 11 de Scriabin. Sous la houlette de leur incomparable égérie, la musicienne Lena Némirovsky, qui  les accompagne au clavier comme dans la vie, tous ces jeunes prodiges extrêmement doués  ont donc  donné le meilleur d’eux-mêmes: une musique dansante pour l’âme.

Le Programme:
Johann Sebastian Bach – Concerto pour deux violons en ré mineur BWV 1043 (premier mouvement)
Philippe Gaubert – Nocturne et Allegro Scherzando
Ernest Bloch – ‘Nigun‘ extrait de “Baal Shem”
Sergei Prokofiev – Sonate n° 3 en la mineur, op. 28
Ysaye/Saint-Saëns – Etude en forme de valse op. 52 n° 6

Entracte:
Carl Maria von Weber – Trio en sol mineur, op. 63, allegro moderato
Felix Mendelssohn – On Wings of Song
Edward Elgar – Romance op. 62
Felix Mendelssohn – Concerto pour violon en mi mineur
Johannes Brahms – Scherzo en do mineur

 

 

liens utiles:

http://fetedesmusiquesjuives.wordpress.com/

http://maisondelaculturejuive.be

http://www.cclj.be/

http://www.bozar.be/activity.php?id=15530&selectiondate=2014-11-19

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