Statistiques google analytics du réseau arts et lettres: 8 403 746 pages vues depuis Le 10 octobre 2009

écrivain (6)

NAGUIB MAHFOUZ DANS LE TRAIN

12273313897?profile=original

Quel rapport entre ces deux là? pensez vous. Nooon, je ne l’ai pas vu dans le train. A ma connaissance, il ne l’a jamais pris. Pas à Paris. A mon avis, si c’était le cas, j’aurai provoqué un incident diplomatique franco-sénégalo-martinico-égyptien. C’est vous dire l’ampleur de mon statut de fan pour cet écrivain. Je vous décris la scène, Naguib Mahfouz essayant de semer une fan échevelée et presque aphone tellement elle hurle son nom « Naguiiiiiiibbbb« !!! Tout ça pour lui dire d’une voix aphone combien elle adooore ses livres. Tout ça dans un anglais rendu approximatif par l’émotion et s’évanouir à ses pieds. Comme une diva, bien sûr.
 

Ce n’est pas non plus le titre d’un roman. Quoique. Là, je rêve. J’aurai pu gagner le Pulitzer du meilleur écrivain inventeur de scènes psychédéliques. Pas de problème, je prends, du moment que c’est un Pulitzer. Même s’il est en papier mâché ou en glace à moitié fondue. Hum, je crois que je m’éloigne du sujet. Je m’en vais vous raconter l’histoire. Prenez une bonne boisson chaude ou qui réchauffe jusqu’aux cheveux, à la première gorgée. Enroulez-vous dans une couverture bien chaude, et….Let’s go! Oui, je parle anglais. Comme une brebis sénégalaise. Comme un colibri antillais. Comme une française.

Nous y voilà! Imaginez une presque vieille aide-soignante, à sa troisième nuit de douze heures, assise dans un train de Banlieue poussif. Cette aide-soignante, si vous ne l’avez pas deviné, c’est moi! Je sais trop de suspens…. Je vous assure qu’après trois nuits, la seule envie que l’on a c’est arriver rapidement chez soi, prendre un bain et se jeter sur son lit et ne plus bouger. Les anciens collègues ne me contrediront pas.

En attendant, l’urgence pour moi était de garder les yeux ouverts jusqu’à ma gare. Bataille que je savais perdue d’avance si je n’avais pas un livre. Fébrilement, je fouillais dans mon sac à la recherche du livre qui hurlera « vade retro satanas » à Morphée. Je sortis « l’amante du pharaon« . Je piquais du nez dedans au moment où le train s’ébranlait. je m’évadais. Oubliés malades, médecins, bips de machines, longs couloirs parcourus des milliers de fois. Les nerfs se relâchent en compagnie de mon écrivain.

Me voilà partie dans la ville cairote, dans les tribulations d’un trio amoureux épique. D’un coup, je me retrouve face à cinq, six personnes qui se coupent la parole, me désignent du doigt et parlent en arabe en répétant à plusieurs reprises « Naguib Mahfouz« . Pour une fois, c’est même pas moi qui l’ai dit . Alors… La surprise passée, et, je pense, vue ma tête d’ahurie qui essaie de comprendre, l’une des femmes calme hommes et enfants, et se met à me parler rapidement en arabe. J’essaie comme je peux de ravaler le fou rire qui me secoue silencieusement. En vain. Nous nous retrouvons tous embarqués dans ce langage universel. Celui du rire. Ils s’asseyent en face de moi et, tout comme moi, essaient de retrouver leur souffle, les larmes aux yeux. Tout le monde nous regardait. Cela nous importait peu.

Peu à peu, nous avons repris nos esprits. Pendant ce temps mon train se rapprochait de ma gare. Inéluctablement. La seule chose que je pus dire entre deux hoquets est « Let’s speak English, please« . La réponse fut « Ah, vous ne parlez pas français?« . Nouvelle crise de rires. Ces merveilleuses personnes ont, sans le savoir, illuminé ma journée. J’avais passé douze heures dans un service de réanimation où nous avions tenté, vainement, de tenir en vie une personne qui n’en avait pas la force. Le genre de nuit qu’on n’aime pas du tout. Où l’on attend d’être chez soi pour verser des torrents de larmes et éclater en sanglots. Le deuil appartient aux familles, pas aux soignants.

Ces anges ont effacé cette nuit dès le premier éclat de rire. Ils m’ont parlé de leur héros national. Ils en étaient fiers. Cela se voyait dans leurs yeux brillants, leurs sourires éclatants et les mots choisis tels que « Monsieur Mahfouz« . Eux, égyptiens, vivant en France et partant très souvent en vacances dans leur pays m’ont parlé de leur écrivain national. Ils sont allés le rencontrer dans son café préféré. A leur grande surprise, m’ont-ils dit, ils ont rencontré un homme discret, presque timide, qui ne comprenait pas leur engouement pour ses romans. Il s’était presque excusé de leur avoir fait plaisir, de leur avoir donné du bonheur. « Vous savez, m’ont-ils dit, nous nous excusons de vous avoir fait peur, mais nous pensions qu’il n’était connu que dans le monde Arabe. C’est un grand honneur que vous nous faites en le lisant ».

Je les ai rassuré car je n’avais pas eu peur et que j’étais honorée qu’ils aient partagé cette anecdote avec moi . Je me demandais tout simplement comment leur expliquer que je ne parlais pas l’arabe. A leur grande surprise, je leur déclarais que j’étais tombée dans la marmite de cet écrivain dès mes quinze ans, dans un pays aussi chaud que le leur. Nous nous sommes quittés dans de grandes effusions car j’arrivais à destination. Sur le quai, je me rendis compte que j’avais oublié de leur demander leur nom. Trop tard. Le train emportait ces merveilleuses personnes ainsi que leur belle histoire vers leur destinée, tandis qu’un sourire béat aux lèvres et mon roman toujours à la main, je me rendais vers l’arrêt du bus.

Lire la suite...

Claude LUEZIOR - Une dernière brassée de lettres - éditions Tituli

 

            Il s’agit là d’une œuvre très originale. Quelle idée d’écrire des lettres aujourd’hui dans un monde qui ne fonctionne plus qu’à coups de S.M.S. ? Mais des lettres à qui ? A Maison de retraite, à Ordinateur, à Deuil, à Absence, à l’Homme... en tout une bonne trentaine. Ce sont des lettres ouvertes, des sortes d’interpellations, pour dénoncer ceci ou cela : Ainsi dans Lettre à Maison de retraite : « Jeanne, tu te l’es appropriée, elle qui tombait cent fois à domicile... Tu l’as mise en chaise alors qu’elle pouvait encore marcher. D’allure secourable, le verdict fut prison à perpétuité. Il fallait surtout relever le score de dépendance, question subsides et comptes de fin d’année.» Dans Lettre à Politicien, il analyse comme au scalpel, ce qui attend au tournant l’homme politique ; après la gloire viennent les déboires : « Ceux qui t’acclamaient se sont mués en hyènes et la presse des rues en bourreau... Sur les temples de ta puissance, on a martelé tes cartouches, écorché ton nom et ceux-là même qui se sont nourris de ton népotisme ne sont plus que masses assoiffées de ta sève.»

            Mais le poète sait aussi glorifier, exalter la grandeur de ce que l’homme a fait de bien au cours de son histoire. Il le fait avec Lettre à Architecte. Comment se fait-il que l’homme bâtisseur ne le soit pas seulement par besoin d’utilité ? « Par quel sortilège t’es-tu affranchi, dès les premières peintures rupestres d’une simple utilité existentielle ? » On ne peut pas détacher les constructions de la prière : « ... le nombre d’or, les flèches et les arcs-boutants ont peuplé ta tête jusqu’à l’envoûtement. Tu t’es pris au jeu de cette musique minérale, tu es devenu le pasteur des pilastres en leur moutonnement d’ogives. » Dans Lettre à Patience, c’est de tous arts qu’il s’agit ; le génie n’est rien sans le travail : « D’ici, j’entends Flaubert chercher le mot juste dans son gueuloir, Hugo tailler ses vers, Brahms rabâcher ses sonates, Beethoven user son piano : tant d’artistes dans une perfection qui leur échappe.»

            On pourrait analyser chacune de ces Lettres. Chaque brin de la brassée nous apporte un moment de plaisir à le lire.  Mais il me faut pour terminer, vous faire part de l’intense émotion contenue dans Lettre à ma Cousine. Ils ont huit ans de différence. Ils s’évadent dans le grenier, une vraie caverne d’Ali Baba. C’est elle qui a initié le poète à la beauté, à la culture, cette chose essentielle, à laquelle concourt une bonne possession de la langue. La culture tous azimuts. Elle lui a fait découvrir Barbara, Ferré, Moustaki, Ferrat mais aussi Aragon, Sartre, Camus, Alain Resnais... La vie les a coupés de leurs rêves. « Les arcatures de l’existence nous ont séparés. Nous étions insoumis. Toi et moi sommes restés rebelles. Tu n’es pas devenue danseuse. J’ai dansé avec les mots...» Et plus loin, cette injustice qu’est parfois la vie : «  La maladie a broyé ton corps. Et ton âme si aérienne a été cariée par les traitements, qui pourtant, te furent indispensables... »

            Ce livre, dans son entier, est un vrai moment de bonheur.

                                                                                                 Louis Delorme

Lire la suite...
administrateur théâtres

ESPRIT FARCEUR, ES-TU LÀ? (BLITHE SPIRIT)

Quelques mots-clés : Fantômes, mariages, séances de spiritisme,  au-delà,  mort,  sciences occultes, domesticité, médium, excentricité, épouses, Angleterre, écrivain, romancier, Blithe Spirit!

Cette authentique  comédie anglaise  se voit incarnée par une authentique comédie belge - La Comédie de Bruxelles. La ghost story  a cartonné au Centre Culturel d’Auderghem, habitué à programmer du 100% parisien. Le récit foldingue de l’improbable farce de Noël Coward y est évidemment pour quelque chose.  Brillant, intensément drôle et classique, le drame fantaisiste  « Blithe Spirit » date de 1941 et  n’a jamais cessé d’être joué dans le monde anglo-saxon depuis sa création mais ne l’avait jamais été en Belgique. 

  "I will ever be grateful for the almost psychic gift that enabled me to write Blithe Spirit in five days during one of the darkest years of the war! " - Noël Coward. 

12273205058?profile=original

Cela se passe dans la très belle et opulente  maisonnée britannique  où habite le  couple Condomine, servi par une jeune domestique désopilante, Edith, un personnage complètement siphonné! De quoi introduire adroitement le spectateur dans le surréalisme et les  stéréotypes de la bourgeoisie féodale. Charles, l’écrivain en mal de plume, fait venir avec la complicité de sa femme, un médium, Madame Arcati,  pour recueillir l’inspiration  pour ce genre de personnages dans son dernier roman. Il compte observer transes, astuces et ficelles afin de les réutiliser dans ses écrits. Un couple d’amis, le Dr et Mme Bradman  est invité pour le jeu de spiritisme qui sera bien plus crédible si on est plusieurs ! L’étude de caractères n’en sera que plus riche !  

12273204682?profile=original

Au fur et à mesure on  découvrira que l’arroseur est finalement arrosé. Quand la table se met à tourner… les déclencheurs de phénomènes paranormaux font d’un coup (ou de plusieurs) face à  plus surnaturel qu’ils ne peuvent maîtriser.   Sur le plateau, se déroule donc un exercice de psychologie systémique avant la lettre, car on change un élément et hop! toute la chaîne est affectée! Les relations du couple sont sans dessus dessous, des vérités fantômes  apparaissent, des vengeances et des preuves d’amour (ou  non) sèment la discorde, car la boîte de Pandore a été malencontreusement entr’ouverte!   L’épouse de Charles,  la colérique Léa, devra se faire à la présence d’un fantôme très encombrant: la belle Elvira, ou réussir à s’en débarrasser! Mais comment peut-on dématérialiser des esprits ? Les quiproquos, les exorcismes se mêlent aux  effets surnaturels visuels  qui se déchaînent, les sortilèges de docteurs et de médiums s’entrechoquent, le public rit aux larmes  tout en  dégustant la perfection de la mise en scène (Daniel Hanssens). 12273205474?profile=original

La production met en vedette une  distribution  éblouissante emmenée par son directeur Daniel Hanssens. La plus palpitante, c’est Blithe Spirit, Elvira la défunte épouse de Charles (Laurence d'Amélio), bourrée de charme et d’esprit (Logique !). La plus marrante, c’est Léa,  la grinçante épouse dominatrice de Charles (Laure Godisiabois). La plus sauvage, c’est  la voyante  qui vient à vélo (Catherine Claeys).  ... La plus inénarrable, c’est Edith, la domestique qui de confusion, avalerait bien son tablier (Christel Pedrinelli)! La plus parfaitement idiote et excitée, c’est Cécile Florin la femme du médecin (un docteur très bien campé, Victor Sheffer)! Ce Quintet féminin a du souffle, de la fantaisie, de l’inventivité et de l’à-propos. Il fait preuve d’une vivacité sans pareille, dans l’une des  comédies les plus excentriques et les plus malicieuses du patrimoine anglais moderne… ! Et le personnage  masculin principal ? Le bigame astral est incarné par l’excellent  Pascal Racan. Il s’en va, sur la pointe des pieds: "Good-bye again! Parting is such sweet sorrow!" Une habitude, chez Noël Coward, qui en profite toujours à la fin  pour libérer ses héros masculins de l'emprise féminine! Et le plus drôle? C'est le plateau qui vous le dira! 

12273205499?profile=original

 

https://en.wikipedia.org/wiki/Blithe_Spirit_%28play%29 

 

Vous voulez lester votre  fin d’année 2016 d’une charge de fantaisie émotionnelle palpitante? Tout y est et tout  vous plaira!

COMÉDIE DE NOËL COWARD / DU 6 AU 31 DÉCEMBRE

Mise en scène et adaptation française : Daniel Hanssens

Avec Pascal Racan, Catherine Claeys, Laure Godisiabois, Laurence d'Amélio, Victor Scheffer, Cécile Florin, Christel Pedrinelli. 

© Crédit photo : Grégory Navarra

Achetez vos tickets

http://www.comediedebruxelles.com/spectacle/esprit-farceur-es-tu-la-blithe-spirit-.html

La Comédie de Bruxelles (ex-argan42) est une compagnie de théâtre créée par le comédien Daniel Hanssens  qui produit ses spectacles dans différentes salles bruxelloises. www.comediedebruxelles.be -- 02/560.21.21

 

 CENTRE CULTUREL D'AUDERGHEM

   2016-12-10

/

/

/

20:30

/

 CENTRE CULTUREL D'UCCLE

   2016-12-16

/

/

20:15

/

/

   2016-12-17

/

/

20:15

/

/

   2016-12-18

15:00

/

/

/

/

   2016-12-21

/

/

20:15

/

/

   2016-12-22

/

/

20:15

/

/

   2016-12-24

/

19:00

/

/

/

   2016-12-27

/

/

20:15

/

/

   2016-12-28

/

/

20:15

/

/

   2016-12-29

/

/

20:15

/

/

   2016-12-31

/

19:00

/

/

/

   2016-12-31

/

/

/

/

22:30

TOUTES LES REPRÉSENTATIONS 

Lire la suite...

Suite aléatoire des premiers billets

L’Amour, celui qui fait battre votre cœur dans votre tête avec un bruit de grosse caisse de fanfare, celui qui fait vibrer votre corps de la tête aux pieds, celui qui vous fait craindre et vous effrayer de mille choses lorsque vous allez d’un pas rapide au rendez-vous qu’il vous a donné, celui pour lequel vous vous apprêtez avec grand soin dans les moindres détails, l’Amour qui vous fait frissonner lorsqu’il vous touche, celui qui tord vos tripes quand il vous manque, qui vous rend douloureuse mais dans un cri de bonheur, celui-là est l’Amour sans partage, brut fort, sans concession, entier.Celui-là vous fait vivre et vous fait mourir, mais au moins vous savez que vous existez pour, avec, dans ou à travers l’autre, vous vous sentez vivant.Celui là arrive une fois dans votre vie, et vous pourriez mourir pour un « je t’aime » de cet amour là.Nous pouvons nous perdre dans cet amour, mais différemment que dans celui prôner par nos aïeux. Nous risquons d’y laisser notre individualité, si la personne aimée ne prend pas soin de nous protéger, de nous ramener à la raison, à la réalité, mais c’est tout. Alors que l’introduction de la tolérance et des concessions dans l’amour nous fait prendre le risque d’un engagement à vie avec une personne qui n’a rien en commun avec celle que l’on désirait aimer avant le mariage.Mais hélas ! Et j’en parlais au début de mon récit, ce « je t’aime » ne peut exister pour tout le monde, car nous ne sommes pas tous prêts à le vivre, il demande tellement de volonté et d’effort, mais surtout de remises en question par rapport à notre façon de vivre, nos principes nos scrupules même. Il demande de la confiance en nos propres choix. Et pourtant, tous nous en rêvons et en avons peur.Cet amour totalitaire nous fait ressentir une peur immense, viscérale de ne plus nous appartenir. S‘abandonner à l‘autre en toute conscience, en parfaite confiance, ressentir un tel amour ou l’inspirez, alors le « je t’aime » prononcé, égale en force et vérité celui d’une mère pour son enfant.Ce « je t’aime » là est l’idéal de l’amour. Je rappelle ici que tous ces propos sont uniquement personnels et le fruit de douloureuses introspections.Donc à mes yeux, et uniquement à mes yeux, aucun autre « je t’aime » n’a droit de citer, car j’ai connu l’Amour tel que je vous l’ai décrit, sans demi-mesure, j’ai sombré délicieusement dans la douce folie d’aimer de tout mon cœur, avec mon corps et mon âme ; Respirant chaque seconde du temps qui s’égrenait, dans l’espoir unique d’un regard posé, d’un sourire esquissé.Hélas ! Peureuse j’étais, le besoin utopique de sécurité un jour s’est réveillé, le doute a suivi amené avec un « mais », et l’humanité de ma personne, cette humanité qui se soucie du devenir, a ravivé et convoqué la raison.Les principes, les à priori, la prudence, la méfiance, cette cohue de réflexes humains, propres à la survie de tout être, a pourri la fusion de nos cœurs, et soudain…L’attachement, petit sentiment mesquin est apparu, laissant échapper un « je t’aime… mais… ».
Lire la suite...
administrateur théâtres

Notre Dame veille

Envoi dans l'illumination.

Patrick Virelles s'en est allé aujourdh'ui, à 70 ans. Je regrette qu'il ne soit plus là pour partager avec nous son amour des mots. Leur rondeur, leur 'fumet' comme il disait. Les mots doivent avoir du 'noyau', de la texture. La vérité est dans le vin capiteux des mots. Encore faut-il savoir vendanger et vinifier. il y a tant de mots qui n'ont pas d'odeur, des mots aseptisés, des mots - les plus terribles - ceux de la langue de bois qui nous donnent froid dans le dos et ne disent que leur contraire. Que de scories sur notre chemin et dans nos oreilles rabattues, les mots politically correct, si énervants d'hypocrisie. Les mots qui tuent et nous assourdissent. Les mots, cela doit être la fête, la vibration, la lumière, même s'ils font dans le sombre. Ils sont rares ces écrivains qui fabriquent des perles qui parlent et luisent dans leur robe de nacre au fil des phrases, des MOTS QUI FONT NAîTRE LE PLAISIR ET LES CONVERGENCES, des mots sculptés, des mots d'humour qui réveillent l'amour.

J'avais enfoui dans mon jardin ce petit bijou:' Les pigeons de Notre-Dame' comme un vrai trésor de gaité et d’humanité, je vais me précipiter pour lire ses autres écrits, à la recherche des pains perdus.

Comme épitaphe, je souhaite partager une très belle phrase, la dernière du livre 'Helena Vannek' d'un autre écrivain belge, Armel Job. "L'éclair de Guido t'aveugla, chère maman. J'espère que la lumière ardente de cet autre Fils de l'homme, tellement plus mystérieux, a rendu la clarté à tes yeux qu'une lueur trompeuse consuma." Envoi dans l'illumination.

Que la terre lui soit légère et le souvenir vif et tendre.

Lire la suite...

Sujets de blog par étiquettes

  • de (143)

Archives mensuelles