FESTIVAL DU KINOLATINO 2025
La troisième édition du festival du cinéma latino-américain sera à l’honneur du 11 au 19 avril au Palace de Bruxelles. Kinolatino sera également présent à Anvers (De Cinema), à Liège (cinéma Churchill), à Namur (cinéma Caméo), à Nivelles (Ciné4) et à l’UCL de Louvain-la-Neuve. Seul festival qui se tient dans les trois régions du pays et le seul organisé par des cinéastes.
Cette troisième édition nous amène un éventail de films qui jettent le pont entre l’Amérique latine et l’Europe : depuis le mur de Donald Trump jusqu’à la Terre de feu, en passant par l’Argentine, le Brésil et le Mexique. En Argentine, le cinéma est menacé par l’Etat qui s’en prend à la culture et à son budget. Regarder un film argentin aujourd’hui a donc tout son sens. C’est une des raisons de ce festival. Comme de défendre le cinéma indigène qui nous parle de l’identité des peuples et de leurs racines à la terre mère dans un continent métissé.
Kinolatino mobilise la diaspora latino-américaine vivant en Belgique : leurs familles, leurs amis et leurs voisins. Il attire aussi les hispanophones, ceux qui parlent ou veulent apprendre le portugais, les amoureux de la culture latino-américaine et, bien sûr, les cinéphiles qui y trouveront leurs dadas.
Des longs-métrages, des courts-métrages de fiction et des documentaires seront en compétition. Avec des rencontres, une masterclass avec Virginie Surdej, Magritte de la Meilleure image en 2018 (Une famille syrienne) et preneuse d’images pour Mexico 86, avec des débats et, bien sûr, avec la fiesta sud-américaine. En venant voir un film au festival, vous pourrez même gagner deux billets aller-retour pour une destination en Amérique latine grâce au parrainage d’Air Europa. Pour gagner, vous devrez être présent en personne à la cérémonie de clôture du samedi 19 avril, où aura lieu un tirage au sort, suivi d’un drink festif offert par le Cartagena Salsa Bar.
Mexico 86
En ouverture au festival, ce sera Mexico 86 de César Diaz, réalisateur, scénariste et monteur belgo-guatémaltèque qui avait remporté le prix Magritte 2020 du Meilleur premier film pour Nuestras madres. Dans ce second film, le réalisateur revient sur le destin d’une militante guatémaltèque exilée à Mexico en 1986. Entre son fils de 10 ans qui débarque dans sa vie et son rôle d’activiste contre la dictature militaire du Guatemala, Maria devra faire un choix cornélien. Bérénice Bejo, actrice franco-argentine, incarne ce rôle avec force et conviction. Elle se souvient qu’elle fut, elle aussi, une exilée. Et le réalisateur, qu’il fut le fils d’une exilée. La boucle est ainsi bouclée. Voir notre critique du film dans la rubrique cinéma.
Fraise et chocolat de Tomas Gutierrez Alea (1993) refermera le festival le samedi 19 avril dans une version restaurée. On y suit la rencontre à La Havane d’un homosexuel avec un jeune étudiant universitaire hétéro, militant des Jeunesses communistes qui voit d’abord en l’autre un dissident. Ils devront apprendre à dépasser leurs préjugés respectifs avant que ne s’établisse entre eux une réelle et poignante amitié.
Au programme du festival
Les 13 films et les 8 courts-métrages en compétition officielle représentent ce que le continent sud-américain a produit de mieux en 2024. C’est du tout neuf.
Motel Destino et Pacto Da Viola nous montrent le Brésil d’aujourd’hui : un motel où s’affirme la violence face aux croyances locales. Avec La Piel en primavera, la Colombie noue une relation entre une agente de sécurité et un chauffeur de bus. A Panama, une immigrée colombienne se lie d’amitié avec une femme d’affaires qui lutte contre un début de démence sénile.
Grand Prix du festival de Lima 2024, Kinra suit un frère et sa sœur sur la tombe de leur mère. Le chaos social à Lima encore, en 1992, sert de thème à Reinas de Klaudia Reynicke. Voler le chien de son meilleur client sera le sujet d’El Ladron de Perros, film bolivien en coproduction avec le Mexique, le Chili et la France. Enfin, dans Una cancion para mi tierra, un professeur de musique découvre que des avions pulvérisent des pesticides près des écoles où la vie des élèves est ainsi mise en danger. Pour se faire entendre, les enfants et leur enseignant composent des chansons, puis passent à la vitesse supérieure. D’autres films encore pour illustrer l’Amérique latine d’aujourd’hui.
Les prix seront décernés sous la forme d’une sculpture en bronze, El Caminante, « le Marcheur », conçue par Frans Wuytack (90 ans), artiste flamand de renommée internationale et militant pour la paix, qui a mené plusieurs vies dans différents pays (notamment au Venezuela) en tant qu’ouvrier, prêtre, guérillero et sculpteur. Son fils Fabio fait partie du Jury du long-métrage. Le Marcheur couronnera les prix du Meilleur court-métrage, du Meilleur long-métrage, le prix du Public et celui de la Meilleure coproduction avec l’Europe.
Du 11 au 19 avril au Palace de Bruxelles, près de la Bourse. Plus d’informations et tout le programme sur le site du festival : www.kinolatino.be.
Michel Lequeux
Commentaires
Louis Sepulveda écrivait :" Nous avancions lentement sur une route de graviers car, selon la devise des Patagons, se hâter est le plus sûr moyen de ne pas arriver et seuls les fuyards sont pressés " . Il disait aussi qu'il ne fallait avoir dans le dos que la guitare et les souvenirs..." El Caminante"...