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cabaret (4)

administrateur théâtres

Histoire de plumes et de déjeuner sur l'herbe

 

Où? Quand? ...Comment, un nouveau « Déjeuner sur l’herbe » ?Cela manquait à mon tableau de chasse… Après plus de 900 billets culturels pour le Réseau Arts et Lettres

...dont un gastronomique,  à propos d’un  délicieux petit restaurant vietnamien aujourd'hui disparu, à deux pas d’une célèbre Galerie d’art

...où veilla pendant des années un galant homme de lettres, qui, manquant d’espace, finit par établir son quartier général, loin de la mythique rue Lesbroussart :  A L’Espace Art Gallery  rue de Laeken, 1000 Bruxelles, nouveau lieu de rencontres dirigé par  l’aimable Jerry Delfosse.

Et voici que, la semaine dernière dans ce  poétique quartier des étangs d'Ixelles,

mais en plein milieu de chaotiques ravalements de trottoirs,

de monceaux de nouveaux pavés dans la mare,

à une encablure d’un parking souterrain qui affiche régulièrement « complet sauf aux abonnés » et « fermé » dès que tombe la neige ou la pluie...

A un saut de puce, vous dis-je, du parvis d’une sainte église de la Croix,

au confluent du paquebot Flagey où viennent de voguer en février  les somptueux Piano Days - on vous en a soufflé mot -

voici, pour les lecteurs qui n’ont pas perdu patience, un billet à plumes.

Ne vous en déplaise, un billet de derrière les fagots, à propos d’un événement propre à briser les ailes d’anges de tous les puritains et puritaines  qui s'offusquent du plaisir.

Le spectacle se nomme le " Sassy "   du  nom d’un cabaret qui n’a pas froid aux yeux, ni au cœur ni aux corps. 

       Chut! Il se déroule au théâtre de al Clarencière! 428675019_10228169089226172_2545816023300005545_n.jpg?stp=cp6_dst-jpg&_nc_cat=110&ccb=1-7&_nc_sid=5f2048&_nc_ohc=vgLlD0enCAcAX-uThTS&_nc_ht=scontent.fbru2-1.fna&oh=00_AfAZKClAbZrjhVUIDMjZwYHZqVmLvS-5JLaVTPL8NqrFrQ&oe=65F4780D&profile=RESIZE_400x

 

 Elles sont cinq complices fabuleuses, qui content la vie avec le corps, et murmurent les temps qui courent. Dès l’entrée de jeu,

voilà trois Grâces à peine vêtues de déshabillés de soie et portant des maquillages à faire frémir Cléopâtre de jalousie.

C’est elles qui donneront le  ‘ la’  à un spectacle plein de surprises. Chacune évoluant dans ce premier numéro,  sur une chaise

pure et dure. Envoyez la musique. Un petit  avant-goût éloquent avant que la présentatrice, œuvrant avec charme comme

 master of ceremonies,  ne prévienne l’assistance du bien-fondé de la poésie et de l’érotisme ou, vice versa. Personne ne quitte

les lieux, subjugué.

 Un envoûtement préparé avec soin?  Oui,  l’humour bien placé vous guette à chaque tournant de cette vertigineuse odyssée

intime. C’est léger et profond à la fois, comme la légèreté de l’être, c’est tantôt, volcanique,  battant d’érotisme, tantôt parfumé

d’onirisme, tantôt convaincant de vérité, nue, bien sûr. Pour la jeune génération, c’est bruyant à souhait pour cacher les

vulnérabilités. C’est tourneboulant, savamment proposé, intelligemment articulé. Aussi, le public s’affole et siffle de ravissement

tout au  long  de l’exercice de style.  Raymond Queneau où es-tu?  De fait, on se retrouve sans voix devant l’audace, le fond la

forme la puissance et l’énergie gymnaste des demoiselles. Pardon, on a sorti ce terme de la langue française... Elles manient

 aussi, avec brio, la parodie d'une humanité en proie au cynisme le plus effrayant,  et si tragique.

 

Courrez-y, l’an prochain, on vous le conseille, cela se passe chaque année au théâtre littéraire de la Clarencière, 20 rue du Réverbère… Pardon, du Belvédère. À Ixelles. What else? Garanti sans vannes graveleuses.

Bons baisers de la rédaction. 

 

Dominique-Hélène Lemaire, Deashelle pour Arts et Lettres

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Quand les attentats de Bruxelles vous  ont fait perdre les pédales, ou le clavier…

On était sur le point d’écrire, quand soudain l’innommable se produisait aussi à Bruxelles, tuant en chacun de nous le sentiment de paix et de sécurité, dérangeant le berceau où éclosent les plus belles fleurs des Arts et des Lettres, toute musique tue, assourdie par les déflagrations barbares. Tant de respirations humaines disparues ou de familles blessées à jamais!  Vivons-nous désormais à contre-sens ? Le monde, le grand William l’avait bien dit, est un théâtre !

Nous  en avons mis du temps pour renouer avec le sens ! On a fait retraite dans un petit village de Savoie, question de s’éloigner de la folie humaine, s’approcher des nuages, se bercer du ciel des sommets. En phase avec la nature, se remettre au retour dans  un attelage d’une semaine aux travaux de la terre, dans un jardin défiguré par l’hiver. Loin des nouvelles du monde, dans les replis de la germination, dans le secret de l’humus prolifique.  Il a fallu ce contact intime avec la nature, travailler sans gants bien sûr,  pour que culture revienne, et que l’écriture renaisse. Et puis on s’est souvenu de ce petit bijou donné quelques jours avant le drame,  avec tant de générosité dans ce café-théâtre bruxellois, pourtant mythique, où nous n’avions jamais mis les pieds. Et le clavier s’est remis en route, même si l’âme est toujours cabossée, pour accompagner les artistes dans leur voyage.   

Tout commence par l’amitié avec l’un des deux comédiens, Marc De Roy. Il nous invite à déguster  quelques  textes exquis, servis sur canapés et chaises de bistrot,  interprétés avec brio avec son comparse non moins exquis : ValéryBenji lali, dans un petit lieu chargé d’histoire, La Soupape.  Ils vont mettre en scène  un choix de textes de Jean-Michel Ribès à l’humour corrosif, aux doubles sens pernicieux, sous des dehors bon enfant. Il est auteur et metteur en scène d’une vingtaine de pièces, dont Les Fraises musclées (1970), Tout contre un petit bois (1976, Prix des « U » et « Prix Plaisir du théâtre »), Théâtre sans animaux (2001, Molières de la meilleure pièce comique et du meilleur auteur) et Musée Haut, Musée Bas (2004, sept nominations aux Molières,  et Molière de la révélation théâtrale pour Micha Lescot). Pascale van der Zypen est à la mise en scène de ce théâtre de l’insolite.  

 Les saynettes mi-figue, mi-raisin, partent de situations courantes gonflées par l’absurde, irriguées par le non-dit, musclées par l’énergie théâtrale des comédiens. L’inventivité poétique des deux compères les fera adroitement éclater comme bulles de savon, les unes après les autres. Ils vont tirer sur tous les dysfonctionnements du monde et feront mouche. Il n’y a qu’à se d’ailleurs baisser pour ramasser tout ce qui est bancal, source de chagrin et de désillusion!

  Le « Je voudrais changer de rôle » au théâtre se retrouve bien sûr dans un bureau de change. Ce n’est qu’un exemple, tout est à l’avenant, un peu à la manière de Raymond Devos.  Il est mort le théâtre? Question on ne peut plus absurde, car les poètes des planches sont bien vivants et le texte se gorge de dérision. Les allusions cachées les références parodiques se succèdent dans un rythme de kaléïdoscope. L’observation de la gent humaine se précise, coups de griffes et coups de plumes se succèdent, Et vlan pour les frères ennemis, les présidents de la république, les parcours de musées, la pesanteur de l’attraction universelle, les peurs paniques que l’on voudrait mettre au frigo, la violence de l’instinct de survie, le sursaut de bonheur…  Ils sont les pionniers de la liberté,  Le pied de la lettre fait des pieds et des mains pour s’affranchir de l’aliénation, et volent les goélands!

  Les costumes s’endossent, s’enfilent et s’abandonnent  dans une incessante  recréation. Guitare et voix jouent les profondeurs de Serge Reggiani, Il n’est vraiment pas mort, ce théâtre tant il surprend! Et pourtant l’espace de jeu est exigu, mais la salle pleine à craquer est subjuguée par cet univers du non-sens, de l’espièglerie, et la cocasserie des situations. Bravissimo plutôt que Bravo, vous apprécierez vous aussi, si comme nous, vous  rêvez de sortir des chemins tout tracés, des ornières profondes, des habitudes de sérieux, du formatage des  conventions. Prendre le large, en prenant la tangente dérangeante, et direction « Je voudrais changer le monde! » Mais où est donc le bureau de change? Si vous riez, c’est gagné !   

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 « C’est la tendresse qui vous rend vulnérable, qui vous rend ouvert, qui vous rend sensible au mystère qui vous entoure ». Et ainsi, on ne passe pas à côté de la vie. Parfois aussi grâce au cinéma, ou à la musique, ou les deux! Voici des paroles et des musiques qui font rire, réfléchir, se projeter, s’apaiser, s’enchanter ! Esprit, es-tu là ? Ce nouveau spectacle mis en cœur par Laurence Briand ne peut décevoir. La dissertation très vivante vaut le détour!

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L’expérience ludique intelligente  est au rendez-vous, en tous cas. On reconnaît tout de suite   une écriture  trempée dans la sensibilité et l'humour,  doublée d' une présence scénique toujours chaleureuse qui galvanise ses deux aimables complices. Une réalisation dans la lignée du non moins pétillant spectacle : « Est-ce ainsi que les hommes vivent ? », bien que dans un registre totalement différent,  hormis le climat poétique qui en découle. Travail de fourmi ou de cigale ?  Ce cocktail de  rigueur et de liberté a été créé à la Clarencière en décembre dernier devant une salle comble : what else? Vous voulez une définition charmante du cinéma ?  Pour Cocteau, le cinéma,  "c’est l’écriture moderne dont l’encre est la lumière."

Le public frémit de plaisir devant ce rassemblement de pépites. Alice est au pays du cinéma. Le texte est sculpté, vivant, imagé, créatif. La mise en voix sonne juste. Les chansons et musiques de film soulèvent des tourbillons d’émotion  pour certains, un fleuve de nostalgie pour d’autres. Une suite palpitante de rêves, de souvenirs, de connotations, menée tambour battant. C’est tonique, bien composé et bien rythmé. Tantôt, peinture de lumières dramatiques ou tendres, tantôt gratitude pour tout ce que le siècle cinématographique a apporté à notre culture. A l’objectif, le trio fougueux des artistes : Laurence Briand, Yvann Drion et Marie-Gaëlle Janssens, pour célébrer les merveilles du rêve, du bonheur, des émois amoureux, des premiers baisers et des longs sanglots. Le sablier égraine les monstres sacrés du vingtième siècle. Marilyn, Romy, Montand, Signoret, Reggiani, Gabin, Arletti, Pagnol, Sautet, Lelouch, Truffaut, Rohmer, Chabrol, Godard, Varda, sont conviés à un festival de phares dans l’océan cinématographique de notre jeunesse. La pluie bienfaisante des citations va droit au cœur.
Chaplin disait « Quand intelligence et sensibilité sont en parfait équilibre, on a de merveilleux acteurs ». A l’écran et sur les planches. Jetez-vous sur ce bateau ivre de lumières et de jolies voix.

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12272872270?profile=originalLe Chat Noir n’est pas mort ce soir !

 

A la Bastille, Nini peaud’chien…. Ça vous dit quelque chose ? Nous voici à Montmartre avec Aristide Bruant, Toulouse Lautrec, les bocs de bière, le vacarme des chansonniers, les jupes friponnes qui se soulèvent et les gorges offertes.  Au Chat Noir, entre deux récitations lyriques, Jules Jouy se met au piano et entonne des chansons naturalistes. Poètes et public mêlent leurs clameurs. La poésie et les maximes d’Alphonse Allais  sont omniprésentes. Verlaine au grand cœur, de ci …. de là. Nous sommes au Chat Noir  version 2013. La poésie, quelle mauvaise herbe ! "Du chiendent", vous dites ! Elle  passe la tête en ce début de printemps,  entre les pavés de la rue du Belvédère, chez Fabienne, au théâtre de la Clarencière, théâtre littéraire. Que ce mot, de grâce ne  vous arrête pas, vous allez être totalement séduits.  

 

Une revue des chansonniers du Chat Noir, relue, revisitée et réarrangée avec astuce et doigté  par Rosalie Vandepoortaele plonge le public d’un soir dans une  pure atmosphère 19eme et intemporelle à la fois. Ce spectacle est un vrai bijou. Le choix des textes est un pur bonheur. La poésie transcende le noir. L’interprétation parfaite des comédiens est  un festival théâtral.  Tout y est : esprit, humanité, sensualité, émotion, humour et rire virevoltent au travers de comédiens joyeux, grandeur nature - on est à leurs pieds - et  professionnels en diable.  A cause du Chat sans doute.

 

 Le rythme du spectacle ne vous lâche pas. Un musicien exquis, Laurent Laigneaux. Alexis Van Stratum, un comédien pur belge et ...si français de ton et d’entrain. Et deux délicieuses dames vêtues de chemisier en dentelle à col monté serti dans des jupes de soie faites de l’or de la vigne. C’est tout. Un Lampadaire, deux tabourets blancs,  trois caisses vides de bouteilles de vin pour la résonnance et le spectacle vous emmène dans la galaxie poétique. Le  brillant quatuor met en scène l’invisible et l’indicible.  Ils bougent, ils  dansent en long,  en large et en travers sur la scène minuscule de la Clarencière. On se croirait au centre d’une volière.  On n’aurait bien d’yeux que pour la belle Laurence Briand au  regard étincelant et à la féminité gourmande. Mais la connivence qu’elle entretient avec Maya Boelpaepe son alter ego… est     contagieuse et le duo bien connu de  « Sense and Sensibility » fait que le temps s’arrête. Merci Jane Austern ! Oui le temps repart en arrière même et  vous cloue de bonheur fou. Celui du Verbe. Fou comme chacun sait.

 

Car Fabienne Goovaerts qui vous accueille au seuil de sa grande et vieille maison étrange au milieu de ses chats (plutôt « gris parce que les hommes sont saouls », et c’est dans le texte), dirige Le Verbe Fou, cette troupe belge  qui pavoise à Avignon chaque année.

 

Et tous, public et artistes vous chanterez en chœur : Je cherche fortune, Autour du Chat Noir, Au clair de la lune, A Montmartre ! Je cherche fortune Autour du Chat Noir, Au clair de la lune, A Montmartre, le soir, … pour empêcher le spectacle de finir !

http://www.laclarenciere.be/SAISON_2012_2013/trismestre2.htm

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