Alice Rahon
La ballade de Frida Kahlo
Acrylique, 1966
Quel que fut le destin de ces artistes laissées plus ou moins dans l’ombre de Frida, toutes portent haut les couleurs du féminisme. Et Frida Kahlo reste pour ces dernières à la fois une figure symbolique et un porte-voix de part et d’autre de l’Atlantique. Elle est ainsi devenue une véritable icône de la Pop Culture à l’instar d’un Michael Jackson*1, de David Bowie ou de Madonna, qui par ailleurs collectionne ses œuvres…
C’est une maison bleue…
David Bowie devant la Casa Azul de Frida Kahlo
Coyoacán dans les faubourgs de Mexico, le 20/10/1997
Maison qui l’a vu naître et mourir.
Maison devenue musée et sanctuaire.
Un ossuaire kitch où il est de bon ton de se recueillir.
(photographie de Fernando Aceves captée sur le net)
Santa Madonna… !
(photo captée sur le net)
… inspirant de nouveaux artistes ou ornant les chambre d’adolescents, se retrouvant sur les places publiques, comme ici sur le Museum Square à Rhodes…
Frida Kahlo
Portrait réalisé par une artiste sur la place Alexandrou à Rhodes, 2017 (Grèce)
(d’après une photographie prise en 1938 de Nickolas Muray)
…. ou sur les réseaux, notamment sur celui dédié à la culture, à la curiosité et à l’amitié, Arts & Lettres bien sûr.
Frida
Anik Bottichio
Acrylique sur toile
Une fleur qui vous dévore de l’intérieur.
Frida ou l’écume des jours.
Dona Frida Kahlo de Rivera et Grazino
Bernard Tournier
Huile sur toile, 2011
(d’après une photographie de Nickolas Muray, 1892-1965, qui fut un temps son amant)
Michael, Frida… à chacun son faon.
Fan de tes grands yeux
De ton sourire
Je suis fan de toi
Mais, entre idolâtrie et business, dérives et produits dérivés, Frida sur un coussin dans une boutique de souvenirs, est-ce bien séant ? Faut-il en pleurer, faut-il en pouffer ?
Broderie mécanique (Réthymnon, Crète, Grèce)
Carré magique avec figure hypnotique aux vertus narcotiques ?
Surrealistic pillow ?
Frida, comme La Catrina*2, définitivement Queen of Pop…
Lilia Carrillo
Palabras sueltas
(photo captée sur le net)
Mais je ne saurai terminer sans au moins citer quelques oubliées (les nommer c’est déjà les reconnaître) comme Rosario Cabrera Lόpez (1901-1975), considérée comme « la première grande peintre mexicaine du XXe siècle » [mais qui s’en souvient ?], Aurora Reyes Flores (1908-1985), Elena Huerta Muzquiz (1908-1997), Fanny Rabel (1922-2008), peintre d’origine polonaise, ou Rina Lazo Wasem*3 (1923-2019), d’origine guatémaltèque elle assista Rivera. Si elles furent le plus souvent liées au mouvement muraliste mexicain (ou surréaliste comme nous le verrons plus loin), l’objectif de ce troisième billet consacré aux femmes est de montrer qu’elles furent plus que les seconds couteaux de la peinture.
Rosario Cabrera Lόpez
Femme avec une écharpe rose (huile sur toile)
(photo captée sur le net)
Ou encore Cordelia Urueta Sierra (1908-1995), une grande dame de l’abstraction, Isabel Chabela Villaseñor (1909-1953), artiste aux multiples talents, Celia Calderόn (1921-1969), au graphisme d’une grande finesse, ou Lilia Carrillo (1930-1974), peintre de la Ruptura, accents lyriques et mots simples.
Remedios Varo
Anglès (Espagne), 1908 – Mexico, 1963
Creaciόn de las aves, 1957
(photo captée sur le net)
« Je voudrais être la projection pulvérisée du soleil
sur la parure de lierre de tes bras. »,
Benjamin Péret (1899-1959)
Comme un répons, un écho profond, étrange et pénétrant aux
Chants de Nezahualcόyotl
« Tu décores des plumes du quetzal
Tes amis, Aigles et Jaguars. »
Et comment négliger María de los Remedios Alicia Rodriga Varo y Uranga, ou plus simplement Remedios Varo, peintre espagnole mais dont l’œuvre s’est épanouie au Mexique où elle s’éteignit. Tout comme Bridget Tichenor, née en France puis naturalisée Mexicaine, ou l’anglaise Leonora Carrington qui comme elle s’accomplit au Mexique, réalisant entre autres Le monde magique des Mayas. Toutes trois travaillèrent dans le voisinage du surréalisme, dans le sillage notamment de Paalen et d’Ernst dont elles semblent suivre le commandement en toute liberté de rêver
« Errez et sur vos flancs viendront se fixer les ailes de l’augure. »
Mexicaines dans l’âme, ces belles étrangères délivrent de purs moments de poésie. Aussi, parmi la jeune garde, j’ajouterai Beatriz Aurora (née Castedo Mira en 1956 au Chili), peintre mexicaine de la geste zapatiste des guérilléros du Chiapas au style naïf.
Beatriz Aurora
Granjas integrales zapatistas
(photo captée sur le net)
Mexique terre d’accueil et de rencontres où…
« Le rêve à travers les temps nous ramène ce temps où, sous le choc de la spontanéité humaine, la Nature entière devenait ensorcelée »,
Antonin Artaud (1896-1948)
Leonora Carrington
Clayton Green (G-B), 1917 – Mexico, 2011
Green tea, 1942
(photo captée sur le net)
Beaucoup de femmes peintres se sont engagées dans le surréalisme, notamment sur cette terre d’élection. Mais à vrai dire ce sont surtout des étrangères qui se fixèrent au Mexique pour y trouver paix et refuge. Et dans ce pays qui est le « lieu du surréalisme par excellence », ainsi parlait le pape Breton en personne, elles bâtirent leur grand œuvre.
A ce propos, j’ai déjà écrit dans mon article sur Frida Kahlo, qui ne les estimait guère, que les pygmalions du surréalisme portaient finalement un regard condescendant sur leurs consœurs*4. Propos fumeux mais ô combien décisifs de ces Messieurs échangés au fumoir, anodins babils côté boudoir. Réflexion et fulgurances, transcendance, joliesse de l’expression et légèreté de la touche. Galanteries de gala des galapiats. Pas gâtée(s) Galatée(s)…
« C’est que ta tête est close, ô statue abattue. »,
Paul Eluard (1895-1952)
« A ce qu’on m’a raconté,
Cette bonne Galathée
Se teint les cheveux en noir ;
Toute autre est la vérité,
Car ils étaient déjà noirs
Quand elle les a achetés. »,
Gotthold Ephraim Lessing (1729-1781)
Epigramme rapportée par Freud, l’adulée idole des Surréalistes,
dans Le mot d’esprit et sa relation à l’inconscient.
Et effectivement, persuadés de leur importance, on connait les uns, on ignore généralement les autres. A l’exception peut-être de Toyen (Marie Čermínová, dite ; 1902-1980) qui participa à toutes les expositions du groupe (si on met à part l’interruption due à la guerre). Même dans des ouvrages exclusivement dédiés aux artistes femmes, souvent écrits par des femmes, elles sont fréquemment définies par rapport à un compagnon, à un mari, à un mentor, voire à leurs seules liaisons. Maîtres et maîtresses. Chacun sa muse. Ainsi réduites, ce sont eux qui en définitive prévalent et que tout le monde admire. Et si on célèbre leur beauté, convulsive forcément, on entend implicitement femmes fatales, scandales, vénales, ou femmes-enfants, immatures, mineures. Egéries ! Pour ne pas en pleurer de ces mâles embouchés sonnant les trompettes de la renommée.
« Vérité, Beauté, Poésie : elle est Tout :
une fois de plus sous la figure de l’Autre.
Tout excepté soi-même. »,
Simone de Beauvoir (1908-1986)
Misogynie à part, si certaines femmes artistes furent délaissées (Carrington, Tichenor, Izquierdo, en particulier) lors de la sélection officielle supervisée par Wolfgang Paalen et César Moro sous le haut patronage d’André Breton, il faut bien reconnaitre qu’à l’« Exposiciόn internacional del surrealismo. Mexico. 1940 » d’autres furent présentées (Kahlo, Rahon, Varo, ainsi que la Chilienne Graciela Aranis ou les Suissesses Meret Oppenheim et Eva Sulzer) à cette occasion*5. Avec parcimonie, comme une indulgence, par simonie.
Quand bien même, six reines (pour une cinquantaine de contributeurs) ne font manifestement pas un appel des ténors du mouvement. Révélateur entre-soi.
« Autrui joue toujours dans la vie de l’individu le rôle d’un modèle,
d’un objet, d’un associé ou d’un adversaire. »
Sigmund Freud (1856-1939)
Mises en scène, elles jouent en fait les utilités. Ainsi l’apparition lors de l’inauguration d’Isabel Marin en « Grand Sphinx de la nuit » ; femme-objet papillonnant dans ce pré carré d’invités pour qui, selon le canon dicté par le maître de chapelle, « la beauté sera érotique-voilée, exposante-fixe, magique-circonstancielle ou ne sera pas. » Ambiguë position. Comme d’ajouter un genre à artiste.
A l’évidence, on ne peut qu’être séduit par le « réalisme magique » de la trop rare Bridget Bate Tichenor (1917-1990). Née à Paris au hasard des pérégrinations de ses parents, elle élit résidence à Mexico en 1953 après s’être partagée entre l’Angleterre, la France et l’Italie, pour y réaliser son ouvrage tout le reste de son âge. Une œuvre où B.B.T nous tend la psyché, la fait pivoter puis disparaître dans l’œil de sorcière… Quand, pour Breton, « la plupart des artistes en sont encore à retourner en tous sens le cadran de la montre sans se faire la moindre idée du ressort caché dans la boîte opaque. »
Paradoxalement sa production restera dans l’ombre la plus obscure, tombant dans un sommeil profond. Breton, prophète, l’ignorant superbement, quand cependant
« La finalité du poète est d’émerveiller.
Je parle de l’achevé et non du malavisé.
Qui ne sait étonner qu’il se fasse étriller »
Le Cavalier Marin
(Gianbattista Marino, dit ; 1569-1625)
Et elles émerveillent, captivent et magnétisent de leur chant étrange et émouvant.
Bridget Bate Tichenor
Les surréalistes ou Les spécialistes
Huile sur masonite, 1956
(photo captée sur le net)
Qui réveillera ces belles au bois dormant ?
Sûrement pas ces Messieurs les censeurs !
Fées libres, ces félibres étonnent autant qu’elles détonnent.
Remedios Varo
Le troubadour
Huile sur masonite, 1959
(photo captée sur le net)
A mes yeux pourtant Leonora Carrington, Bridget Tichenor, Remedios Varo notamment, pour rester au Mexique, font bien partie des meilleurs peintres surréalistes du vingtième siècle. J’y ajouterai l’américaine Dorothea Tanning (1910-2012) qui sème le trouble comme personne tout en dénonçant narquoisement « la triste petite procession d’analyseurs qui se traînent jusqu’à l’autel de la libido en chantant leurs cantiques chevrotants. »
Dorothea Tanning
La chambre d’amis
(huile sur toile, 1951)
« Les gens déambulent
chuchotent, se regardent
Nul ne sait que faire de la mort, ma sœur
Nul ne sait que faire de ta mort. »
Mόnica Mansour
(poétesse mexicaine née en Argentine en 1946,
extrait de Lumière)
Dorothea Tanning
La chambre d’amis (détail)
« Tout cela que la nuit dessine de sa main obscure :
Le plaisir qui révèle,
Le vice qui dénude. »
« Mais les psychologues voudront comprendre alors qu’il s’agit d’imaginer. »
Collage : Xavier Villaurrutia (1903-1950)
et Gaston Bachelard (1884-1962)
Pour parfaire l’inventaire, levons coin du voile jeté sur Angelina Beloff (1879-1969), peintre et graveuse d’origine russe connue pour avoir été la première épouse de Diego Rivera, ce qui est tout de même très réducteur.
Angelina Beloff
Tepoztlán
Aquarelle
(photo captée sur le net)
Et, bien que liée à l’Art déco dont elle fut l’étoile filante, j’ai une pensée pour Tamara de Lempicka (née Maria Gόrska ; 1898-1980). L’éruptive baronne polonaise passa les deux dernières années de sa vie à Cuernavaca, au-dessous du volcan des passions éteintes. A sa mort elle souhaita que ses cendres soient dispersées au sommet du Popocatepetl…
« On ne peut vivre sans amour »,
Malcolm Lowry (1909-1957)
Tamara de Lempicka
Mexican girl, 1948
(photo captée sur le net)
Alors, femme, fière, rebelle, je m’enflamme et te porte aux nues pour
« Rien que cette lumière que sèment tes mains
…
Car tu es l’eau qui rêve
et qui persévère. »
Philippe Soupault (1897-1990)
Rebel Rebel… pour être vraies.
Para bailar la Bamba
Se necesita una poca de gracia,
Una poca de gracia y otra cosita.
Traditionnel (typique du son Jarocho)
Pour danser la Bamba
Cela nécessite un peu de grâce,
Un peu de grâce et autre petite chose.
Peut-être ce petit supplément
Qu’on appelle le talent
Grâce et talent ici réunis.
Tamara de Lempicka
Calla lilies*6, 1931
(photo captée sur le net)
Quant à Georgia O’Keeffe (1887-1986), une autre figure majeure du modernisme, qui vécut au Nouveau-Mexique l’essentiel de sa vie. Elle nous invite à passer outre la frontière et à nous engager, car
« Il faut du courage pour créer un monde dans tout art. »
Aussi à vous toutes je dédie ce billet, quand bien même reste « quelque chose inexplorée sur la femme que seule une femme peut explorer. »
Georgia O’Keeffe
Two calla lilies on pink, 1928
(photo captée sur le net)
Variations sur un même thème. Un thème également cher à Diego Rivera.
Tous les chemins mènent arum. Arum, fleur du désir ardent.
Au fait, si machiste que cela le Mexicain ? Pas si simple… A Juchitán de Zaragoza, la « ville des femmes », en particulier, comme souvent dans l’état d’Oaxaca et l’isthme de Tehuantepec, les femmes administrent la vie économique et domestique tandis que les hommes sont aux champs, quoiqu’ils s’arrogent en général la sphère politique. Matriarcat particulier. Cette communauté de culture zapotèque respecte également les muxes, ces « hommes au cœur de femme ».
Et je ne saurai passer sous silence sœur Juana Inés de la Cruz (1648-1695), poétesse mexicaine et pionnière du féminisme, lorsqu’elle formule ce vœu :
« Pour l’âme, il n’existe ni cachot, ni prison qui la retiennent,
car seuls l’emprisonnent ceux qu’elle s’invente elle-même. »
Il n’en reste néanmoins vrai que le pays est particulièrement violent envers les femmes. Alors quand on est femme et indigène…
A l’heure où les lointains descendants du conquistador Hernán Cortès et de l’empereur aztèque Moctezuma II se congratulent pour fêter le 500e anniversaire de la colonisation du Mexique et faire table rase du passé. Tous les espoirs peuvent paraître permis ! Fort de cacao tout de même...
Souvenez-vous. Les Mexicas reçurent le présage de s’établir là où ils verraient un aigle sur un cactus s’emparant d’un serpent*7. C’était même un commandement de Huitzilopochtli, dieu de la guerre et du soleil radieux, leur protecteur. L’apparition se réalisa sur une île au milieu du lac Texcoco, et là ils fondirent Tenochtitlán… Lorsque, moins de deux siècles plus tard, le perfide Cortès fondit sur eux ils le virent tel le serpent tout emplumé et le reçurent comme un fils du dieu Quetzalcóatl, avec ses guerriers, ses envoyés descendus des cieux… Les dieux sont tombés sur l’Aztèque.
Clap de fin de la civilisation méso-américaine.
S’ils ne veulent à nouveau tomber dans le lacs, ses petits-enfants devraient se méfier des augures…
Il serait plus avisé, autant pour les Indiens que les femmes, de rester sur le qui-vive.
« Lutter, c’est vivre. »,
Frida Kahlo
Michel Lansardière (texte, notes et photos, sauf mention contraire)
Retrouvez ici notre première partie « Femmes, fières et Mexicaines ! » consacrée à Frida Kahlo :
https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/femmes-fi-res-et-mexi...
Et là le second volet de notre triptyque (Maria Izquierdo, Olga Costa, Rosa Rolanda…) :
https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/femmes-fi-res-et-mexicaines-2e-partie-frida-mar-a-olga-rosa-et-c
On vient de retrouver la voix « chaude et mélodieuse » de Frida Kahlo, selon la ministre mexicaine de la culture, Alejandra Frausto.
Si cet enregistrement fait déjà grand bruit dans le landerneau médiatico-culturel, j’ai voulu suivre d’autres voies.
Décidément si
Le secret au bord des lèvres
Semble dépasser un peu,
Emergeant de ses ténèbres
Il goûte à l’air du ciel bleu
Jules Supervielle (1884-1960)*8
D’autres voix demandent à être entendues.
*1 Influences et concordances… Cf. l’exposition On the Wall qui, du 23/11/2018 au 14/02/2019, fut consacrée à Michael Jackson au Grand Palais à Paris, qui a succédé à la National Portrait Gallery de Londres. On pouvait aussi découvrir celle dédiée, au Victoria & Albert Museum (du 16 juin au 4 novembre 2018) aux effets personnels de Frida Kahlo ! On apprenait ainsi que son rouge à lèvre était le « Everything’s Rosy » de Revlon ! Où va se loger le fétichisme tout de même ! Il y a quand même des cultes de la personnalité dont on se passerait bien (et même des coups de pied au culte qui se perdent parfois. A ce propos, une collection de chaussures à son effigie vient d’être lancée ! Quel pied !?).
*2 La Catrina est une figure populaire au Mexique, un squelette de femme imaginé en 1912 par José Guadalupe Posada.
Calavera, crâne crâne, cadavérique créature portant chapeau et affûtiaux pour une danse macabre.
Ce fantôme de squelette
N’a pour toute toilette
Qu’un diadème de vers
Posé tout de travers.
Charles Baudelaire
Cadavre exquis, Ô Catrina bella mariachi-tchi.
Cent sept ans que j’attends ! J’ai honte, mais gironde géronte.
*3 Rina Lazo est décédée ce 1er novembre 2019, pendant El Día de muertos, jour de fête populaire au Mexique qui s’étend en fait du 31 octobre au 2 novembre, ce qui est une forme de politesse que nous lui rendons. Elle habitait avec son compagnon, le peintre et graveur Arturo García Bustos (1926 -2017), la Maison de la Malinche, la maîtresse indienne de Cortès.
*4 Un mépris qui se manifestât aussi par l’organisation de « dîners de cons » où le convive était sacrifié sur l’autel de l’humour. Surréaliste.
*5 Remarquez que d’ordinaire j’illustre mes billets avec mes propres clichés, ce qui n’est pas le cas ici (à l’exception de Rahon et de Tanning, curieusement cette dernière étant pourtant peu légitime pour représenter la peinture mexicaine n’y ayant pas même vécu, mais présente à l’exposition Los Modernos à Lyon). C’est qu’aux grandes rétrospectives de Lille en 2004, de Paris en 2016 ou de Lyon en 2017, les femmes peintres au Mexique étaient somme toute sous-représentées (bien qu’on y ait accroché Izquierdo, Costa, Rolanda : voir mon précédent article). Guère mieux dans les catalogues et livres consultés, alors de guerre lasse j’ai eu recours pour cet article à des photos captées sur le Net. Il fallait bien rendre visibles les invisibles, en toute transparence c’est clair.
*6 Calla lily : arum ou zantedeschia.
*7 Une image toujours présente au centre du drapeau mexicain.
Federico Acosta et Ascanio Pignatelli, respectivement descendants de Moctezuma et de Cortès, se sont rencontrés le 8 novembre 2019 sur les ruines de l’ancienne Tenochtitlán, dans cœur historique de la capitale, le Zόcalo, là où précisément au centre de la place flotte un drapeau géant du pays. « Nous sommes une même famille maintenant », ont-ils déclarés. Une plaque commémorative avait déjà été posée en quasi catimini (vous ne trouverez dans le pays ni rue Cortès ni statue du mégalo) le 26 mars 2109 dans l’église de l’Immaculée Conception de la mégalopole. Baroque.
*8 Le poète, né à Montevideo (Uruguay), était l’ami de l’écrivain et diplomate Alfonso Reyes (1889-1959) alors qu’il était ministre du Mexique à Paris, par ailleurs oncle de la peintre muraliste Aurora Reyes Flores déjà citée dans ce billet. Il avait donc toute sa place dans cette série.
Aurora Reyes Flores
Parral, 1908-Mexico, 1985
Presencia del maestro en la historia de Mexico (mural, 1960/62)
(photo captée sur le net)