Statistiques google analytics du réseau arts et lettres: 8 403 746 pages vues depuis Le 10 octobre 2009

philosophie (13)

administrateur théâtres

SPECTACLES

Le pouvoir de dire Non, La " Cerise sur le ghetto" par Sam Touzani

LE POUVOIR DE DIRE NON

 «Cerise sur le ghetto » est un spectacle magnifiquement engagé et passionnant, mais surtout qui vous émouvra aux larmes. Bourré d’humour berbère,  islandais,  ashkénaze,  arabe, sicilien, turc, grec, français, italien, espagnol, belge,  – c’est vous qui choisissez –  il  forme un bouquet d’humanité et invite à une réflexion généreuse et bienveillante sur nos relations avec les autres!  

L’image contient peut-être : 1 personne, sourit, debout et plein air

Sam Touzani, à la fois auteur et  joueur… et prophète d’humanité,  libère la parole et  se raconte pour survivre à l’innommable.  Dans un spectacle de feu, il propose une série de flashbacks pittoresques et émouvants sur  son histoire  familiale, tour à tour  faite du  sel des larmes et des épices du cœur. Il parcourt  passionnément   trois générations emblématiques qui bordent la Grande Histoire avec les accents poignants du réel.

L’image contient peut-être : une personne ou plus et personnes debout

 « 1943-1945 Les maigres pâturages ont depuis longtemps disparu, et les Nomades ont reflué vers les oasis. Mais les cultivateurs des ksour n’ont pas eu de récolte/ … /. La recherche de l’eau et de « quelque chose à manger » a entraîné vers le Nord un vaste exode de bêtes et de gens, d’abord lent et sporadique, puis massif comme une avalanche. Des scènes navrantes surexcitent la sensibilité des Européens, témoins impuissants ; des êtres humains décharnés, au dernier degré de la misère physiologique, recourent, pour tromper la faim, à toutes les pratiques qu’on lit dans les descriptions anciennes. »

  Tout débute donc dans les  montagnes du Rif marocain, où la famine et la  misère  sont  si écrasantes que même des enfants prennent, même seuls, le chemin de l’exode. C’est le cas du grand-père de Sam, qui a douze ans.    Sam, le petit fils,  verra le jour dans un deux-pièces chauffé au charbon à Molenbeek en 1968. Ado en 1989, il mangera un jour innocemment  des cerises en plein Ramadan. Opprobre général.  Il reçoit en plein visage alors la haine de sa communauté contre l’Occident,  son inconcevable obsession de sacralisation de la pureté… le mépris des femmes,  et de tout ce qui n’est pas musulman. La mosquée veut lui imposer le rêve toxique d’un djihad mal compris. Heureusement la Belgique veille.

 Dès lors, riche d’expériences cinglantes, Sam, le fils d’immigrés, l’artiste, le comédien plein de verve, le danseur souple, rassemble ses forces pour combattre le communautarisme dans un questionnement sincère, entre la culture d’origine  de sa famille héroïque et celle du pays qui l’a adopté. Il refuse le marquage identitaire.  Il va réussir à   relier les rives souterraines de ses multiples identités sans les réduire à une seule… Et cela jette des larmes de bonheur dans un public conquis.


Irrévérencieux, habile, convainquant,  il débusque dans une langue savoureuse,  le  cercle infernal de la culpabilité  qui ronge tous ceux qui quittent leurs terres, leurs parents, leur langue pour partir loin, très loin, là où poindra l’aurore de l’espoir, la lumière de jours nouveaux… Il réhabilite la femme, l’épouse, la mère, qui on retrouvé la grâce et la dignité de dire NON !

L’image contient peut-être : 2 personnes, personnes debout, barbe et plein air

Merci à lui et son comparse, le musicien génial, Mathieu Gabriel, qui de son corps et de sa bouche convoque mille et une atmosphères de légende humaine.

Dominique-Hélène Lemaire, pour Arts et Lettres


Texte : Sam Touzani | Jeu : Sam Touzani | Musicien : Mathieu Gabriel | Dramaturgie & Mise en scène : Gennaro Pitisci assisté de Maïté Renson| Régie : Josse Derbaix, David Vernaillen & Simon Benita | Vidéos : Guillaume Nolevaux.

Coproduction : Brocoli Théâtre, Les Temps d’Art, Espace Magh, Central et Atelier Théâtre Jean Vilar.
Le Brocoli théâtre bénéficie de l’aide de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Administration générale de la Culture, Service du Théâtre et est soutenu par la COCOF.



REPRÉSENTATIONS POUR LES ÉCOLES & ASSOCIATIONS : MA 3/3, JE 5/3 VE 6/3 | 13H30 | GRATUIT
Infos et réservations pour ces représentations destinées aux écoles & associations : Brocoli Théâtre 0496 50 43 27 brocoli@skynet.be

Lire la suite...
administrateur théâtres

Salvador Dalí et René Magritte : deux icônes du surréalisme en dialogue

Les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique consacrent une exposition exceptionnelle à Salvador Dalí et René Magritte. Pour la toute première fois, les rapports et influences entre les deux plus grandes icônes du surréalisme sont étudiés et  mis en lumière. Il en ressort un authentique dialogue de potaches métissé de  compétition artistique. 

90 ans après leur rencontre...

Plus de 40 musées internationaux et collections privées ont prêté leurs œuvres aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique (MRBAB).Tous deux, Dalí et Magritte s’attachent à défier le réel, à questionner notre regard et à bousculer nos certitudes. L’exposition révèle leurs liens personnels mais aussi leurs approches philosophiques et esthétiques à travers plus de 100 peintures, sculptures, dessins et photographies...

La visite commence par une expérience immersive, la tête dans les nuages. La célèbre œuvre "Le temps menaçant" de Magritte étant absente de l'exposition, les organisateurs, quelque peu déçus, ont décidé de la recréer en images de synthèse, explique Michel Draguet, commissaire de l'exposition. Il s'agit d'une peinture que Magritte a réalisée lors de son séjour en août 1929 en Espagne, à Cadaqués, le port d'attache de Salvador Dali. Un été qui verra entrer la Méditerranée dans l'œuvre du Belge et se révélera décisif pour lui.

Tout au long du parcours, les deux icônes du surréalisme interagissent autour de thématiques qui les unissent, telles que "le rêve et l'hallucination", "les portraits", "les paysages", "dedans >< au-delà", ... Ce "dialogue de tableau à tableau témoigne d'une fabuleuse proximité dans la différence", souligne Michel Draguet. "La relation qui unit Magritte à Dali et Dali à Magritte est sans doute l'une des plus fécondes" de ce mouvement artistique.

Notez que  cette exposition se veut aussi accessible aux personnes aveugles ou malvoyantes, grâce notamment à quatre postes tactiles qui décrivent en braille des œuvres significatives des artistes, reproduites en relief. Plusieurs activités seront aussi organisées dans le cadre de l’événement.

Plus d'info | Billets

Espaces créatifs Accessibles en permanence  et gratuits. Co-créez avec Dalí et Magritte dans 4 espaces d’expérimentations artistiques, didactiques, et ludiques. Dormez les yeux ouverts! Traversez les  90 ans après leur rencontre. Plus de 40 musées internationaux et collections privées ont prêté leurs œuvres aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique (MRBAB).paysages infinis : dedans et au-delà! Jouez avec les mots, les images et les illusions! Créez, superposez, en un mot, « anamorphosez »! Daliriant ou Dalirant?  

cr0330_the_annunciation_manipulcmyk_kopie_large@2x.jpg

Anniversaire des dix ans du Musée Magritte :  le 24 novembre 2019

24.11 2019

Journée festive!  Save the date! Visitez gratuitement la plus grande collection d’œuvres du célèbre surréaliste belge et découvrez la nouvelle sélection du Musée. Visites contées, ateliers d’écriture, workshops,  "Take the pose" et pleins d’autres activités attendent petits et grands!

Plus d'infos

Intro Expo 12.10 | 9.11 | 7.12 | 18.1 | 8.2

En 30 minutes, le conférencier de ce bref exposé déploie l’essentiel des faits, références et analyses qui vous permettent de savourer pleinement l’exposition Dalí & Magritte. Familiarisé avec l’univers des deux artistes, vous abordez le parcours de l’exposition à votre rythme et selon vos envies…

Plus d'infos

Image result for daliVisite-lectures:  qu’a dit Dali ?

20.10 |10.11 | 12.01 | 09.02

Visite-lectures dans l’exposition, par un trio de guide-lecteurs native-speakers : Inès della Calle, Jack Ghosez & Myriam Dom. Des extraits choisis dans les biographies de Dali et dans ses écrits, La vie secrète de Salvador Dali, Visages cachés, seront lus en français et en espagnol et agrémentés de commentaires, dans des mises en scène aussi daliniennes que magritiennes !

Plus d'infos

Visites en famille

20.10 | 22.12 | 28.12

Venez découvrir en famille l’exposition consacrée à deux icônes du surréalisme.
Pour la toute première fois, les rapports et influences entre les deux plus grandes icônes du surréalisme sont mis en lumière. L’exposition révèle leurs liens personnels mais aussi philosophiques et esthétiques à travers plus de 80 peintures, sculptures, photographies, dessins, films et pièces d'archives.

Plus d'infos

Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique
3 rue de la Régence - 1000 Bruxelles
Tél.: +32 (0)2 508 32 11
Fax: +32 (0)2 508 32 32


 

 

Lire la suite...
administrateur théâtres

Musica vita est … La raison des sortilèges musicaux

– Causerie musicale –

Avec Jean-Yves Clément entretenant brillamment l’entretien, voici le duo improbable de Michel Onfray le Normand et la vierviétoise Eliane Reyes, pianiste émérite, nommée récemment chevalier de l’Ordre des Arts et de Lettres en pays de douce France. Mais  le lieu, dites-vous ?  Cela se passait au cœur d’une abbaye,  une des plus anciennes fondations monastiques de Belgique qui abrite le Musée Guillaume Apollinaire : Labbaye de Stavelot qui date du VIIe siècle.

L’image contient peut-être : 1 personne

 La causerie  émaillée de moments musicaux intenses sous les doigts de la fée Eliane a lieu dans le réfectoire des moines , dans une atmosphère d’abbaye de Thélème. Michel Onfray, fondateur de l’Université Populaire  rêve d’une une communauté philosophique construite sur l’amitié et dans laquelle les adhérents s’engagent à construire leur existence comme une œuvre d’art…


70538729_10217263753999607_5623047552736690176_n.jpg?_nc_cat=102&_nc_oc=AQlgk491Wwx8TFJaTTbLffMc5_ujTs5Uk9c3ELclMbXyO5a4nfsqSe5mDiBPOcRBPoGHnW7ZTTOmEfb-iUFHhVNj&_nc_ht=scontent.fbru1-1.fna&oh=03c8f9fbcd206323155b7c850771b623&oe=5DF8F699&profile=RESIZE_710x

Pour Michel Onfray, la Musique commence à émouvoir le futur enfant, dès la vie intra-utérine. Il évoque les bruits organisés ou non, «  engrammés »  dans le système nerveux de l’enfant, dont il restera à l’évidence nombre de traces mémorielles… La musique naît donc avec la vie. La nature est le monde sonore par excellence et J.S. Bach, plus que tout autre compositeur, a su, dans sa musique superbement  organisée, capter la vibration du cosmos. Donner une sorte de cartographie du ciel. On comprend que Michel Onfray, bien que se réclamant de l’athéisme, ne rejette pas la transcendance. Il parle de l’immanence de la musique où se mêlent étroitement le matériel et l’immatériel pour créer une sculpture artistique du Monde sonore. Il souligne aussi l’inévitable interaction des pulsions physiologiques qui scandent l’écriture musicale du compositeur et qui influent forcément sur l’état physiologique de l’auditeur. Il y a le savoir-faire de l’interprète qui, ce soir d’exception, a joué « Jesu bleibet meine Freude » de façon bouleversante. Le tempérament d’Eliane Reyes, revisite le célèbre morceau de Bach dans une interprétation veloutée, voluptueuse, sensuelle, comme  vivifiée  par le romantisme, et la féminité.  Son  jeu nous revient au visage, comme une signature musicale. Musica vita est.

L’image contient peut-être : 2 personnes, dont Eliane Reyes, personnes souriantes, intérieur

Il apparaît que plus on se met à l’écoute du monde avec bienveillance, plus on le questionne, plus on devient philosophe. Plus on se nourrit de musique. Ah le mythe d’Orphée et le lien de Platon avec la musique! Ce qui est sûr c’est que la musique ne fait pas bon ménage avec le Diable. Entendez par là, la soif de pouvoir, le rêve de puissance, l’orgueil, la jalousie, la cupidité. Dans la valse de Chopin interprétée ensuite par Eliane, Michel Onfray a entrevu, une sorte de moment de suspension, « une levée»,  précise Eliane, qui préside à l’intuition philosophique. Ici, on peut entendre la vivante hypothèse   de « l’éternel retour »  point commun entre Nietzsche et le bouddhisme. « Une invagination du temps ».

L’image contient peut-être : 2 personnes

Michel Onfray se réfère au philosophe Schopenhauer pour qui « La musique traduit, dans sa libre explosion du sein de la conscience humaine, tous les mouvements du vouloir vivre qui anime l’univers. Elle est la langue universelle, aussi claire que l’intuition elle-même ; et pourtant, grâce à ce qu’elle touche de si près à l’essence des choses, elle a en elle on ne sait quoi d’ineffable et de mystérieux. « Elle passe à côté de nous comme un paradis familier, quoique éternellement lointain, à la fois parfaitement intelligible et tout à fait inexplicable, parce qu’elle nous révèle tous les mouvements les plus intimes de notre être, mais dépouillés de la réalité qui les déforme » (Le monde comme volonté et comme représentation, Livre III, §52) »

On écoutera ensuite la transcription  de « La mort d’Isolde » de Wagner  par Liszt, les yeux absolument fermés. Les trémolos de douleur sont soulignés par des accords légers des arpèges qui ressuscitent la vie. On sent son cœur battre plus fort dans le crescendo des sonorités qui  semble étreindre un inaccessible infini. Du désespoir sans fond, émerge le souffle lumineux.


Le chapitre suivant traite du romantisme, où la petitesse de l’homme disparaît dans le spectacle sublime de la nature, et s’éteint face à la toute-puissance de la Mort. Mais voici « le Dieu fluvial riant de l’eau qui le chatouille  » dans les Jeux d’eau de Ravel. Eliane Reyes envoie dans son interprétation de Ravel une musique apollinienne, hédoniste, composée de salves de scintillements sonores dans un temps suspendu. Pour Onfray, L’embarquement pour Cythère de Debussy doit verser dans le cérébral, l’abstraction, l’éthéré… Oh que non se rebiffe la pianiste ! Eliane propose pour l’île joyeuse, un jeu sensuel, dionysiaque, liquide, concret où naissent les morsures du désir, les plages inaccessibles, les criques secrètes du plaisir pour le yin et la souffrance, résilience, et danse de feu pour le yang. Eliane Reyes has it all. Le dandy Onfray, a théorisé – avec l’humour qu’on lui connait -, la musicienne Eliane a joué. Le public s’est exalté. La soirée est inoubliable et signe la foi du philosophe en la bienveillance universelle et la musique qui l’accompagne. Après la belle interprétation du bis, la gymnopédie de Satie, aux couleurs de l’été indien enveloppé d’un sourire de madone, on remercie l’organisateur de la rencontre, Virgile Gauthier.

L’image contient peut-être : 3 personnes, personnes souriantes, personnes debout et intérieur

Dominique-Hélène Lemaire, pour Arts et Lettres

Michel Onfray à l’Abbaye de Stavelot – le vendredi 13 septembre 2019 à 20h

Lire la suite...
administrateur théâtres

Image may contain: one or more people and people standingLes femmes savantes au théâtre des Martyrs (Bruxelles)

Un délire organisé qui fait du bien!

De tous les Trissotins que nous ayons pu voir il est de loin le meilleur. Le plus manipulateur. Grand mince et ténébreux, sans la moindre trace de perruque ou de ruban, les tics de richesse tant appréciés du temps de Molière, il se présente avec l’habit de …Baudelaire? Sans en posséder le moindre tissu poétique. Mais ces dames sont sous le charme et frémissent de tout leur être devant le trompe l’œil et le trompe les coeurs, qui n’en veut qu’à la fortune familiale! Ah le triste suborneur! Il faut nommer Stéphane Ledune pour une interprétation réellement glaçante.

Image may contain: Stéphane Ledune, standing

Le dieu des dames femmes sachant « manier les symboles et les signes » s’appelle Vaugelas. L’illustre grammairien. Ces femmes avides de pureté janséniste, frétillent à la moindre rime, conspuent les syllabes ordurières, picorent les insanités, se repaissent de verbosité. Elles s’apprêtent au coup de foudre pour le Grec ancien (Maxime Anselin) , non contentes du galimatias latin. Gavées de formules scientifiques, elles font fi des valeurs pourvu que, dames intensément frivoles, elles soient sujettes aux honneurs des savants esprits.

Image may contain: 3 people, close-up

Peste soit l’animal, le mari qui n’a rien à dire, perd sa seule alliée des bonheurs terrestres, la très avantageuse Sylvie Perederejew jouant Martine que l’on met honteusement à la porte pour simple crime linguistique. A Dieu le parler vrai, la bonne chère, les petits plats dans le four et la grande joie de vivre. Heureusement que le pater familias dont il ne porte guère que le nom, a un compère à ses côtés, le plus exquis des frères, Ariste ( un très aimable et aristocratique Laurent Tisseyre) qui l’écoute et qui, par son habileté et sa belle intelligence, le tirera de son infaillible trépas!

Image may contain: 2 people, people standing

Mais le colloque féminin serait bien fade sans la présence fulgurante d’une véritable sexbomb nommée Bélise (l’explosive France Bastoen) dont les émois à répétition feraient réveiller les morts. Et puis il y a la guerre entre les deux sœurs, jalouses de toute évidence! La grande, c’est Armande (Lara Ceulemans ), en col Claudine et robe religieuse bleu Marine, fort courte ma foi, autant que les idées, mais baignée dans une chevelure à faire baver les vieillards en quête de Suzanne. Et la sœurette, Henriette (Salomé Crickx), des airs de révolutionnaire qui refuse l’ascendant maternel, une mystérieuse fille de l’air, qui, blême de confusion, préférerait être muette que de braver les confrontations. Notons que le discours acéré lui vient, comme l’esprit vient au filles, au fur et à mesure que l’intrigue avance et que l’amour grandissant qu’elle éprouve pour Clitandre fait le jour … et sans doute la nuit. Ce dernier se voit bien sûr honni par la très féministe académie domestique doublée d’un impitoyable tribunal .

Image may contain: 2 people

On en vient donc à nos deux préférés : Clitandre (Dominique Rongvaux) , le futur beau-fils qui, très loin de se laisser faire, vient bravement se mêler au public dans la salle. Et son nouveau père, le très épicurien Benoît Van Dorslaer qui tout au long de la pièce, doit opérer la difficile conversion du mari terrorisé par sa femme, vers une condition d’homme libre, heureux de vivre. Mais qu’il est donc difficile de franchir cette porte qui l’anéantit! L’ état à atteindre, c’est l’idéal d’honnête homme, bien-sûr! Toutes le pièces de Molière en témoignent. Avouez que cet homme aurait dû être canonisé au lieu d’être jeté à la fosse commune. Comme le public se régale!

Image may contain: 3 people, including Stéphane Ledune, people smiling, people standing and suit

Le metteur en scène qui œuvre au mandala de personnages a un sens de l’équilibre parfait. Chaque pierre ajoutée à l’ouvrage a du sens et du poids. Toutes les forces se rencontrent et se tiennent comme pour encourager un écho durable chez le spectateur. L’absence de décor conventionnel d’une vraie maisonnée souligne combien le décor est futile dans nos vies. Le metteur en scène s’inspire du principe de frugalité shakespearien au profit d’un travail magistral sur l’analyse psychologique, fouillée au maximum. Comme pour un hui-clos moderne, voilà un mur. En panneaux de contreplaqué, de couleur brute, le bruit de la craie blanche pour écrire, une porte de vielle salle de bain percée de trois carreaux absents, ouverts sur le néant et deux chaises de bois peintes en blanc. Une perspective plate en deux dimensions, sol et mur. C’est Tout. Il faut nommer le roi de la fête du rire délectable: Frédéric Dussenne.

Image may contain: one or more people, people sitting and indoor

Au fur et à mesure que les actes se déroulent, le décor se ressert, un plafond de même texture vient même s’emboîter, la troisième dimension? La part manquante? Enlevé c’est pesé, a-t-on jamais vu une interprétation de Molière plus éternelle que celle-là? L’éphémère est devenu visionnaire. Le féminisme pourtant balbutiant chez les femmes de Molière y trouve son compte et le pauvre mari que l’on prend en pitié est bien ridicule quand-même dans sa tirade de la place de la femme à la maison! C’est tout l’art de dire, de suggérer, de sub-liminer.

Image may contain: 6 people, people smiling, people standing and shoes

Quel dépouillement, ce lit de fer blanc, seul nouveau meuble habillant le plateau après l’entracte. Il évoque tout à la fois la lointaine ruelle dans laquelle les femmes de lettres accueillaient les courtisans dans leurs salons, mais aussi le harcèlement pathétique dont fait preuve un Trissotin digne d’ enfermement. Il n’a finalement rien pour lui, comme le souligne très bien Hélène Theunissen (Philinthe). Il peut à peine à se maîtriser devant une Henriette plus qu’inquiète devant ses assauts répétés. Trissotin, la pierre qui blesse ? On la jette dans la rivière et on garde tout le mandala dont chaque élément a une saveur policée par les vents de l’esprit et du cœur. Et vive Madeleine de Scudéry! Et la langue de Molière, dis ? La langue? Comme la fleur, il nous l’a donnée! (d’après …France Gall!)

11401314_722312941229242_3454305042167414747_n.jpg?_nc_cat=104&_nc_ht=scontent.fbru2-1.fna&oh=07fc23057acb750a38efbe97dd82555b&oe=5C6B9D1C&profile=RESIZE_710x

Dominique-Hélène Lemaire

GÉNÉRIQUE DU SPECTACLE
TEXTE Molière
JEU Maxime Anselin, France Bastoen, Lara Ceulemans, Salomé Crickx, Stéphane Ledune, Sylvie Perederejew, Dominique Rongvaux, Hélène Theunissen, Laurent Tisseyre, Benoît Van Dorslaer
DÉCOR Vincent Bresmal
COSTUMES Romain Delhoux
LUMIÈRES Renaud Ceulemans
RÉGIE Christophe Deprez
MISE EN SCÈNE Frédéric Dussenne

Ridicules, ces femmes savantes ? « Je prends au contraire au sérieux le débat philosophique qui les agite » « L’enjeu, pour Philaminte, Armande et Bélise, est d’importance, car il ne s’agit pas moins que du statut des femmes dans une société patriarcale, et leurs propos ne sont pas dépourvus de sens.»  F.D.

COPRODUCTION Théâtre en Liberté, L’acteur et l’ecrit – Compagnie Frédéric Dussenne, LA SERVANTE, Théâtre des Martyrs 
Photos : Isabelle De Beir

DATES
Les représentations auront lieu du 15 au 26 janvier 2019.
Les mardis et samedis à 19h00, les mercredis, jeudis et vendredis à 20h15, le dimanche 20.01 à 15h00.
Bord de scène mardi 15.01.

INFOS & RÉSERVATIONS
02 223 32 08 – http://theatre-martyrs.be/

Lire la suite...
administrateur théâtres

« Métamorphoses » d’après Ovide 

Je t'adore, Soleil ! Tu mets dans l'air des roses,
Des flammes dans la source, un dieu dans le buisson !
Tu prends un arbre obscur et tu l'apothéoses !
Ô Soleil ! toi sans qui les choses
Ne seraient que ce qu'elles sont.

Edmond Rostand, Chantecler Acte I, scène 2

L’image contient peut-être : une personne ou plus

 

                                                       Le rideau rigide et noir se lève sur un paysage désolé d’arbres en postfabriqué,  ou en contre-plaqué, qui ressemblent  à de tristes poteaux télégraphiques… Mais…surprise!  Les voilà qui  communiquent encore! La preuve : cette séance d’extase  osmotique où  les neuf comédiens se sentiront tout à coup, partie de la vie secrète de l’arbre et de son flux vital. L’arbre est à jamais principe vital d’énergie et rêve collectif.  Pourtant,  les hommes ont détruit leur milieu naturel et des rescapés émergent d’un méchant abri, une bicoque bien top étroite pour tant de monde. Un  personnage se met à déchiffrer des pages d’un livre tombé du ciel.  Ce sont les premières  pages des « Métamorphoses » d’Ovide, livre fondateur. Elles sont lues avec chaleur respectueuse par  Laurent Tisseyre.  Le précieux  papier n’est-il pas métamorphose industrielle d’un arbre vivant et bruissant d’oiseaux désormais disparus?   Il n'y a plus que le verbe et les étreintes furtives pour relier puissamment les vivants. Il fera éclore des textes associés,  plantés comme des fleurs sur les lèvres des comédiens.

L’image contient peut-être : une personne ou plus, personnes sur scène, personnes qui dansent, personnes debout et gros plan

                                                         

                                                               La pièce  se fait foisonnement d’échos proches ou lointains, qui remue les cendres de mondes disparus pour en  recueillir les dernières germinations. De précieuses boutures dans des pots de fleurs  portent chacune  les prénoms des comédiens (Maxime (Anselin), François (Badoud), Dolorès (Delahaut), Stéphanie (Goemaere), Thierry (Lefèvre), Sylvie (Perederejew)Camille (Raséra), Hélène (Theunissen), Laurent (Tisseyre). Elles semblent  la seule richesse  qui a réussi à conserver la saveur du vivant. Elles reçoivent de tendres caresses et  des soins jaloux.   C’est au tour de Sylvie Perederejew d’entonner le chant du monde: « Tout change, rien ne périt ; le souffle vital circule, il va de-ci de-là et il prend possession à son gré des créatures les plus différentes ; des corps des bêtes il passe dans celui des hommes, du nôtre dans celui des bêtes ; mais il ne meurt jamais. »

L’image contient peut-être : 1 personne

                                                         C’est ensuite au tour du petit cahier de Kinji Imanishi de prendre son envol. Verba volant… scripta manent ! Années 30,  la  jeune écologue japonaise, craint de voir ses recherches interrompues par l'entrée en guerre du Japon. Elle a consigné dans un cahier d'école les principes et les intuitions qui ont guidé son travail sur le vivant. Tout n’est pas que concurrence et la sélection naturelle, elle propose une  sagesse et une vision nouvelle du tableau de la nature. Tous les organismes sont en relation.  Et ainsi de suite, la mosaïque de sagesses diverses se compose et s’enchaîne sous la direction de Pascal Crochet,  transformé en prophète. Sachez-le : selon Ovide, Pythagore, le premier,  fit grief aux hommes de servir sur les tables la chair des animaux mais  ne fut pas écouté… « Que votre bouche ne touche qu'à des aliments obtenus sans violence ! »  On  frissonne en écoutant la belle histoire d’amour de  Philemon et Baucis, ce vieux couple pieux fidèle et si hospitalier transformé en chêne et en tilleul à un seul tronc par les dieux Zeus et Hermes. 

                                                        Le spectacle bourgeonne sur plusieurs plans: non seulement à travers le florilège mais aussi à travers les chorégraphies, les jeux de lumières,  et le jeu théâtral et sur  différents niveaux, comme à l’opéra. Il y a notamment un  lieu d’ablutions lumineuses, où semblent  se jouer de multiples métamorphoses. Le rêve ?

                                                        Certains spectateurs ressortiront affectés, pour qui découvre l’urgence des soins que l’on doit apporter au chevet d’une nature moribonde, d’autres, déjà très sensibilisés  par la problématique ressortirons encore plus angoissés que nature, tant le message est pétri d’urgence. On constate que les comédiens ont  dû longuement travailler ensemble pour mettre au point ce  plaidoyer vibrant pour la survie du vivant. Comment ne pas adhérer à leur discours solidaire et généreux, artistique et poétique, où le plaidoyer pour l’arbre est intimement lié à celui de l’homme, comme le prouve le discours de Francis Hallé, une autre pépite générée par le brassage des Métamorphoses. C’est  véritablement  l’amplification théâtrale et les racines adventives du propos qui  importent.  Et le tout semble s’écouler,  comme  l’inéluctable fleuve du « panta rhei » du cher Héraclite.

L’image contient peut-être : 2 personnes, personnes sur scène

                                                        Enfin, une pensée finira par ne plus pouvoir nous quitter: « Il m’apparaît de plus en plus clairement que nous sommes en train de créer les conditions de notre propre perdition… que nous nous autorisons toutes les bonnes choses dont nous jouissons aujourd’hui au détriment du futur. Nous n’avons pas le droit d’hypothéquer l’existence des générations futures à cause de notre simple laisser-aller. Nous devons nous poser la question, et c’est un commandement moral : qu’avons-nous le droit de faire ou de ne pas faire ? On ne devrait plus s’interroger sur ce que l’homme peut découvrir et développer, mais plutôt se demander ce que la nature est encore capable de supporter. Notre appétit de consommation ne doit pas constamment croître comme ce fût le cas jusqu’à présent. Nous sommes dans une situation clinique, au chevet d’un malade. Et nous sommes ici simultanément les patients et les médecins. Si nous ne sommes pas prêts au sacrifice, il n’y a guère d’espoir. »  

                                                       La salle, remplie de jeunes des écoles médusés,  écoute le message polysémique. Les uns avec consternation,  d’autres, bouleversés jusqu’aux larmes devant la neige noire qui tombe sur la cabane, alors que des voix étranges aux messages incompréhensibles  investissent les « arbres ». Cependant que  les comédiens,  tels les  bourgeois de Calais marchant au supplice, regardent le corps nu d’une femme se fondre et s’unir à la terre… Voilà donc une épopée philosophique grand format assez effrayante,  mais qui remet la sacralité de la vie et la renaissance au premier plan!

http://theatre-martyrs.be/saison/metamorphoses/1D4EF2AE-01CE-0DBF-02AB-BE93A00D9A03/

 

JEU Maxime AnselinFrançois BadoudDolorès DelahautStéphanie Goemaere, Thierry Lefèvre, Sylvie PerederejewCamille RaséraHélène TheunissenLaurent Tisseyre
SCÉNOGRAPHIE & COSTUMES Satu Peltoniemi
TRAVAIL DU MOUVEMENT Anne-Rose Goyet
COSTUMES Anne Compère
CRÉATION SONORE Raymond Delepierre & Pascal Crochet
CRÉATION LUMIÈRES Florence Richard
RÉGIE Nicola Pavoni & Justine Hautenauve
DIRECTION TECHNIQUE / CONSTRUCTION DU DÉCOR Stéphane Ledune, Frédéric Nicaise & Simon Detienne
ASSISTANAT À LA MISE EN SCÈNE Boriana Todorova
CONCEPTION & MISE EN SCÈNE Pascal Crochet

PRODUCTION Théâtre en Liberté
COPRODUCTION La Coop asbl
Avec l’aide de Distinguo et le soutien du Centre Des Arts Scéniques.
Avec le soutien de Shelterprod, Taxshelter.be, ING et du Tax-Shelter du gouvernement fédéral belge.

Photos : Isabelle De Beir

 

On en parle dans la presse :

 http://www.lalibre.be/culture/scenes/metamorphoses-sculpturales-aux-martyrs-5a57c982cd7083db8b82f592

http://www.lesuricate.org/metamorphoses-dovide-theatre-martyrs/

http://focus.levif.be/culture/scenes/critique-theatre-ovide-au-camping/article-normal-785519.html

Dossier pédagogique: http://theatre-martyrs.be/wp-content/uploads/2017/12/TMADOSPED-M%C3%A9tamorphoses.pdf

 

Lire la suite...
administrateur théâtres

Du Mercredi 11 au Dimanche 22 janvier PARCE QUE C’ÉTAIT LUI  “MONTAIGNE & LA BOÉTIE

Un texte à trois voix de Jean-Claude IDEE

 

Toutes les utopies ont engendré la violence...  

Surprise, enthousiasme, passion, philosophie, délices du corps et de l’âme, fraîcheur exquise,  la jubilation devant le jeu des trois larrons qui nous ont projetés avec tant de feu quatre cents ans en arrière,  et au bout,  l’envie folle de se procurer le livret si à propos  ou de revenir le lendemain pour re-savourer  à loisirs ce joyau du cœur et de l’esprit, contempler avec bonheur une perle de la scène !  Pendant ce court spectacle, bouillonnant d'esprit et de beaux costumes,  vous serez remués par la beauté de la langue, la justesse du propos, le ton comique et jouissif, la beauté des sentiments, la vérité des interrogations, la subtilité du discours ! Cinq étoiles et plus s’il y avait de la place dans le firmament de nos coups de cœurs pour la perfection de l'interprétation: Katia MIRAN, Emmanuel DECHARTRE, Dominique RONGVAUX !

 Montaigne-2-cr%C3%A9dit-Jeep-Stey.jpg

Jean-Claude Idée s’est attaqué à une œuvre maîtresse du capital culturel mondial : les Essais de Michel de Montaigne et aux doutes qui hantent son auteur. Il raconte des épisodes de la vie passionnante de Montaigne, l’homme des missions diplomatiques impossibles entre Catherine de Médicis, le duc de Guise, Henri III et le jeune Henri de Navarre. Il met en relief la  trahison ressentie vis-à-vis de son meilleur ami, Etienne de la Boétie, décédé à la fleur de l’âge, et  dont il a omis volontairement de publier les écrits comme il l’avait promis. Il  estimait que ce texte, le Discours de la servitude volontaire par Étienne de La Boétie (1549) était un véritable brûlot révolutionnaire  risquant  de ruiner une France déjà dévastée par 30 ans de guerres de religion sanguinaires.

... Il est « devenu le prince des accommodements » enrage le fantôme d’Etienne qui ne cesse de le hanter. Etienne l’accuse vertement d’avoir pondu 3 essais de 1000 pages narcissiques sur l’éloge du « rien ! » ... Philosopher n’est pas poétiser.  Montaigne  estime qu’Etienne, tout en voulant revenir aux valeurs d’origine de la société gréco-romaine,  pense plus loin que la république, souhaite une insurrection chronique, rêve d’une société libertaire. Il refuse de faire l’éloge de la violence. Seule la réconciliation peut éteindre les guerres. Etienne bataille pour une pensée neuve et radicale menant à la désobéissance générale.

Montaigne-3-cr%C3%A9dit-Jeep-Stey.jpg 

« L’amazone est une philosophe » raille Etienne ! La très jeune et pétillante  femme savante Marie de Gournay - la première grande féministe française - travaille pour gagner sa vie et se met au service d’un homme dont elle est tombée doublement amoureuse: pour les mots, d’abord, pour la chose ensuite. Elle fait son enquête et cherche à comprendre pourquoi Montaigne n’a pas publié le texte de son ami dans ses essais. Elle n’attend rien des autres hommes et veut tout de lui. Y compris un enfant, ou alors une tonne de souvenirs qui seront toute sa vie ! Et elle veut changer la société, abattre les privilèges. Tabula rasa. Tout comme Etienne ! Tiens, tiens !

Marie «Tu es le frère de tous les hommes, je suis la fille de ton âme ! » 

Etienne «  Quelle dérision, tu es mon pire ennemi ! »

Michel « Il y a quelque chose de « nous »   dans chaque français » 

Montaigne-1-cr%C3%A9dit-Jeep-Stey.jpg

http://www.comedievolter.be/parce-que-cetait-lui-montaigne-la-boetie/

Lire la suite...

Voyage en eau troublée

 

J’ai pris place, pour quelques années, dans cette chose de peau et de poils, d’os et de sang et de muscles noués.
Je l’ai camouflée pudiquement avec des sous-vêtements faits de sentiments, de pleurs et de tourments, mais  aussi de joie et de bonheur pour en protéger le cœur de la rigueur desséchante des gens.
Je l’ai habillée de connivences et de vivre ensemble pour m’intégrer dans ce monde déjanté et l’ai déguisée de compromis pour me permettre d’avancer à mon rythme, sans me faire complètement absorber par les foules réclamant ma rentrée dans le rang, le lissage par le bas de mes différences, l’annihilation de mes pensées révoltées quand elles ne sont pas révoltantes ou révolutionnaires.

Embrumé, drogué, dopé par les certitudes de ma jeunesse, je l’ai prise comme une barque pour traverser les océans de la vie.
Des océans où je me suis baigné dans l’insouciance des eaux calmes de l’enfance, où j’ai ramé à contre-courant dans mes révoltes d’adolescent, où je me suis laissé porter par mes assurances de jeune adulte, où j’ai lutté contre les éléments déchaînés pour imposer mes points de vue d’adulte « averti ». Croyant détenir des certitudes, je me suis noyé dans les propos lénifiant des escrocs de la pensée alors que c’est eux qui m’avaient implanté mes certitudes qui n’étaient autres que des leurres, que les leurs.

Je me suis ainsi retrouvé parfois sous la tempête, parfois porté par la brise, rarement sous un calme plat. Il est pourtant des jours où, je me suis senti perdu, sans port en point de mire, sans voile à l’horizon, abandonné, seul bien qu’entouré. Comme disait Lény Escudero dans la chanson « Mon voisin est mort » -  « être seul, c’est vivre seul au milieu de la foule … au milieu du désert, on n’est pas seul … on est perdu c’est pas pareil …»

Mais à chaque fois, des soleils apparaissent et mon ciel s’éclaircit de bourgeons d’idées qui me font renaître à la vie au milieu des incertitudes de mon vécu.

J’erre dans un monde fait de contradictions, soufflant le chaud et le froid, le bon et le mauvais, se cherchant mais ne se trouvant point. 

Je suis un être pensant, bien ou mal, mais pensant, parfois penseur souvent pensif.

Quand, de mes semblables, je reçois plus de questions que je n’ai de réponses, je me prends à parler … aux poissons ou aux étoiles, aux algues ou aux cailloux, aux oiseaux ou aux nuages mais ils me laissent tous avec une sorte de soif, toujours plus lancinante, toujours plus brûlante, toujours plus cuisante et toujours inassouvie, celle de toutes mes méconnaissances.

Alors je touche du bout du doigt l’absurdité de tous les combats au nom d’un idéal, d’une religion, d’une politique, d’un concept ...
Ah ! Ils sont nombreux ces prophètes de l’art de vivre ! C’est à peine l’art de survivre qu’ils proposent, quand ce n’est pas moins que l’art de mourir.
Mais vivre ou mourir pour une cause, n’est-ce pas ce que les gens demandent pour avoir une impression de se donner l’illusion d’un sens à leur vie ?
Pourquoi dès lors devraient-ils se priver de toute cette main d’œuvre consentante ?
Face à toutes les questions que se posent la plupart d’entre nous, ils viennent comme des sauveurs, nous apporter leurs bonnes paroles qui se veulent des bonnes solutions. Mais ce n’est qu’un emballage. Un emballage qui se comporte comme un caméléon, prenant la couleur des gens ou du temps mais gardant leur propre manière de penser et d’agir et contrairement à ce qu’ils disent, pour leur bien et leur avantage qui est souvent complètement contraire au nôtre.

J’ai beau les analyser, les retourner, les disséquer, ils m’apparaissent tous aussi futiles les uns que les autres. Pourtant, ils prônent tous le même message de base fondé sur l’amour, l’aide aux autres, la con-fffiaance et le fait qu’ils agissent pour notre bien.

Croyant détenir à eux seuls LA vérité, la seule, la vraie, ils se perdent rapidement dans de faux prétextes. Edictant des lois, des commandements, imaginés par la vanité des hommes qui les prônent et qui s’en servent à leurs fins personnelles.
Vanité, pouvoir, vanité du pouvoir et pouvoir de la vanité.

Les rapides m’entraînent dans les méandres de cette vie, dans ses grottes souterraines noires de l’oubli, si vides qu’un sentiment à peine pensé provoque un vacarme assourdissant, culpabilisant tel un coup foudroyant de solitude. La résonnance de mes pensées se propage et retenti sur la peau des tambours creux de leurs propos. Et cet écho va de plus en plus grandissant m’interdisant de me taire plus longtemps.

Alors je me rappelle que je suis moi, que je n’ai pas besoin de cette pensée imposée, de tous ces « modèles » de vie.
J’ai ma propre pensée et il est important que je me convainque moi-même qu’elle est ma meilleure chance de progresser dans ma vie.
Les réponses, nous les possédons tous aux tréfonds de nous-mêmes mais nous manquons d’un minimum d’introspection pour y accéder. Notre  vie se passe à chercher le chemin qui nous y conduira.

Il me faut donc quitter cette barque ou plutôt cette galère dans laquelle je m’étais enrôlé et qui me salit, qui m’écorche, qui m’éventre, qui m’écœure, qui m’ouvre le cœur et me laboure au plus profond de moi.

Me désincarner, me désincarcérer de ce joug de douleur, sortir de cette enveloppe charnelle, tel un esprit, pour m’évader de cette prison de chair et pouvoir enfin vivre de renouveau.

Je suis un ressuscité, dégagé des faux semblants, j’ai enfin accosté et je regarde les flots des passants se débattant à nager à contre-courant comme pour remonter à la genèse du monde. En fait ils se battent contre eux-mêmes et ne le savent pas ; du moins pas encore.

Je suis un résistant, né humain, conscient de mon appartenance au monde animal, j’essaye au cours de mes pérégrinations de conserver l’essence même de l’homme tout en m’enrichissant de ses nouvelles découvertes. Le fait d’être conscient de faire partie d’un tout donne une valeur à chaque détail, même si certain pense que les détails sont insignifiants et non pas d’importance. En fait chaque chose n’a d’importance que celle qu’on lui donne.

Le monde va à sa perte comme nous allons à la mort ? Et si chaque fin est un nouveau départ, devra t’il se perdre pour mieux se retrouver, devra t’il se détruire pour permettre de régénérer une vie plus fortes ? Et est-ce que seuls les plus forts survivront ?

Alors je me suis posé la question de savoir qui sont les plus forts ! Les plus riches ? Les plus forts physiquement ? Les plus roublards ? Les plus méfiants ? Les plus intellectuels ?… A moins que ce ne soit l’enfant avec ses certitudes qui serait le plus fort ? N’est-ce pas lui qui reconstruit chaque jour le monde dans lequel il vit, qui lui attribue des pouvoirs, des espérances, des devenirs ?

Pour ma part, je pense que les plus forts sont ceux qui peuvent faire preuve de la plus grande indépendance pour penser.

Arriver à penser en toute autonomie dans notre monde où nous sommes confrontés à chaque instant à des messages publicitaires ou autres de tous les genres est une force énorme. C’est la force de la liberté.

L’autonomie n’implique pas de vivre en autarcie bien au contraire. L’autonomie permet justement de vivre avec tout le monde mais sans en dépendre spécialement.

L’autonomie appliquée à la pensée permet de prendre dans chaque situation ce qui nous convient et cette liberté de penser entraîne une liberté d’agir.
Mais la liberté de penser et la liberté d’agir font peur. Ces libertés nous renvoient à nous même. Elles nous responsabilisent face à nos actions et à nos choix de vie. Plus question de dire que c’est la faute de notre éducation, des politiques, des religieux, des autres.

En utilisant à bon escient les nouvelles technologies, tout en restant chez moi, je suis devenu un nomade salutaire, un poète cartésien, un solitaire qui lubrifie les aiguillages de la vie jusqu’à en accepter la mort.
Je suis un libre acteur de ma vie qui transforme sa pensée en acte de vie.

Enfin, JE SUIS ! Je suis MOI tout simplement.

  

                                                                                                                   ©Jean-Jacques RICHARD 2016

Lire la suite...
administrateur théâtres

Après « Le Roi se meurt » donné l’année dernière au Théâtre des Martyrs, Pietro Pizzuti nous a replongés avec «Rhinocéros » dans l'univers surréaliste et prémonitoire d’Ionesco. Un texte qui pourrait paraître obsolète mais qui semble avoir hélas gagné beaucoup, en pertinence.

Avec la mise en scène fulgurante de Christine Delmotte, une experte de l’imaginaire, Pietro Pizzuti nous livre avec la compagnie Biloxi 48 une sublime interprétation du personnage de Bérenger cet homme très ordinaire qui aime boire un coup de trop. Sans cris, sans violence, avec une retenue étonnante, alors qu’à l’intérieur la révolte de l’acteur fait rage.


Le texte est prémonitoire car dans notre monde qui avait tellement juré d’être meilleur, l’uniformisation des consciences ne cesse de progresser insidieusement : on pense, on parle, on s’habille, on rêve tout pareil. Et l’artiste, le seul à avoir encore quelque velléité de révolte - en vrai comme sur scène - se retrouve seul, devant une armée menaçante de rhinocéros. Et il ne se résigne pas!

Rhinocéros3-CréditNathalieBorlée.jpeg


Car cette pièce dénonce l'hystérie collective des foules. L’action se déroule dans une petite ville de province soudainement touchée par une épidémie étrange et inquiétante de rhinocérite : les habitants commencent un à un à se transformer en rhinocéros, « cette bête immonde » ! Un phénomène de métamorphose qui avait déjà affecté les malheureux compagnons d’Ulysse soumis au pouvoir de Circé. Si vous y réfléchissez un peu, le discours politique se rhinocérise à vue d’œil, il perd la tête et se répand avec bonheur au cœur d’une jungle moderne investie par la finance. D’ailleurs vous voyez encore des épiceries quelque part?

Rhinocéros2-créditNathalieBorlée.jpeg


Ionesco en profite pour couper court aux syllogismes et démontrer en passant que la logique est dangereuse et permet d'énoncer des vérités incohérentes telles que "Socrate est un chat". Rires. Une scène percutante et un  admirable morceau de raillerie!  Tragique et absurde font  excellent ménage. M.Papillon, Mme Boeuf, M.Dudard ne sont-ils pas déjà au bord de l’animalité? Exquises interprétation des comédiens alertes et bien vivants ...jusqu’à leur petite mort!


 safe_image.php?d=AQCwzPJxtCaSZfqM&w=300&h=300&url=http%3A%2F%2Fm.cafebabel.com%2Fcache%2F8f%2Fd4%2F8fd481ec48a6b9d112cad9f5e4f92e36.jpg%3Fcache%3D1280x500&cfs=1&ext=png2jpgContemplez l'allégorie: voilà les valeurs humanistes, si  péniblement accréditées,  piétinées par mille pachydermes en folie. Feu l’honnête homme, l’être pensant et aimant est en train de fondre et de se retrouver ligoté dans une armure de cuir vert-de-gris, le dos courbé comme un ouvrier de la mine, le regard égaré dans le sol au lieu de le tourner vers le ciel!  C’est l’érosion de l’être, que Pietro Pizzuti combat pied à pied, avec conviction,  par le jeu du corps et du verbe, dans un crescendo dramatique très bien dosé.

Ami, entends-tu...?  

Avec Christophe DESTEXHE(Dudard et le serveur), Fabrice RODRIGUEZ (Jean) , Aurélie FRENNET ( L’épicière et Madame Bœuf) , Gauthier JANSEN (Le logicien et Botard), Julia LE FAOU (La ménagère et la femme de Monsieur Jean) , Camille PISTONE ( L’épicier, le pompier et Monsieur Jean) , Laurent TISSEYRE (Le vieux monsieur et Monsieur Papillon)

Lumières : Nathalie BORLEE

Mise en scène et scénographie de Christine DELMOTTE

un spectacle de Cie Biloxi 48

http://www.theatredesmartyrs.be/pages%20-%20saison/grande-salle/piece4.html

Lire la suite...
administrateur théâtres

Musikanima invite:

A la Recherche du Temps
10 mai 2015
8:30-18:00
Auditoires des Sciences
Georges Lemaître
Louvain-la-Neuve

Une journée placée sous le signe de la prise de conscience du facteur temps dans notre existence. Prenons le temps d’une journée pour partager et vivre des situations d’écoute, d’émotions, de mouvements.
Le Temps. Celui qui rythme nos vies, semble filer inexorablement. Pourtant, il peut se figer en des instants de grâce où un regard en croise un autre. Une expérience englobant l’art à la science, dans laquelle chacun sera impliqué. Que donne la conjonction de la musique classique, du théâtre et des débats intellectuels ? Venez le découvrir le dimanche 10 mai 2015, lors d’une journée intense qui transformera... radicalement votre vision du Temps.
L’instant éphémère d’un son, l’écoulement d’un mouvement corporel, la perception d’images, les profils économiques, philosophiques, existentiels du concept Temps sont au menu de cette journée organisée en hommage à Peter LIPNIK, scientifique chercheur en physique à l’UCL.

Quatre conférenciers : Josepha Guma, Luc Parisel, Jean-Luc Roland, François Maniquet,
Des échanges débats entre public et conférenciers,
Des expériences d’évaluation du temps en situations ludiques,
Des comédiens qui interprètent des textes spatio-temporels,
Romain Cinter, Marco Fabbri, Thomas Coumans, Adrien Letartre,
Un atelier de mouvement collectif enthousiasmant « The blast dance ».

8h30 Accueil Café dans le hall
9h Introduction par Pierre Leleux collègue de Peter Lipnik
9h30 Hamlet, Shakespeare « To be or not to be »
Romain Cinter, Thomas Coumans, Adrien Letartre, Marco Fabbri
10h Conférence de Josepha Guma:
“Existence et temporalité”
11h Conférence de Jean-Luc Roland:
“Les éclosions du temps. Entre raison et sens de la vie”
12h Repas Hall des Sciences
13h30-14h Blast dance
Romain Cinter, Thomas Coumans, Adrien Letartre, Marco Fabbri
14h Conférence de Luc Parisel
“Proust, le Temps, les Signes, et l’apprentissage de la Vérité”
15h Conférence de François Maniquet:
”Les valeurs du temps“
16h Débat.
Echange entre le public et l’ensemble des conférenciers coordonné par Mr Pierre Escoyez.
17h Le paradoxe d’Achille et la tortue. Jorge Luis Borges
Romain Cinter, Thomas Coumans, Adrien Letartre, Marco Fabbri
17h30 Débat 2iè partie

Pierre Leleux, physicien UCL collègue de Peter LIPNIK
Josepha Guma, responsable du service Soins Palliatifs, St Pierre Ottignies
Jean-Luc Roland, philosophe
Luc Parisel, psychanalyste
François Maniquet, économiste UCL
Pierre Escoyez, relations extérieures et communication UCL
Pierre Bouchat, psychologue
Romain Cinter, Thomas Coumans, Adrien Letartre, Marco Fabbri, comédiens

Toutes les conférences ont lieu dans le grand Auditoire des Sciences Georges Lemaître.
Durant l’accueil, des boissons vous sont offertes (café, thé, eaux, jus de fruits).
A midi, les sandwiches garnis et les boissons sont au prix de 8€ pour 3 sandwiches, 1,5€ eaux-jus-café-thé

Inscription à la journée 15 euros
Infos & Réservations via notre site
www.musikanima.com 0479 32 65 78
Places en vente directe à la Librairie Libris Agora.
Vastes parkings à proximité de la Place des Sciences BIEREAU. Parkings 22 et 23

Lire la suite...
administrateur théâtres

12273071091?profile=originalIrvin Yalom (°1931), professeur américain émérite de psychanalyse, a écrit une œuvre importante sur la psychothérapie existentialiste, et voici un de ses romans  de fiction historique qui évoque les débuts de la thérapie psychanalytique.  Les  personnages historiques (1880) sont réels : le médecin viennois Josef Breuer,  précurseur de la psychanalyse et ses déboires conjugaux avec son épouse Mathilde,  le philosophe Friedrich Nietzsche et ses  douloureuses souffrances  sentimentales et le jeune Sigmund Freud et ses théories novatrices.

 Michel Wright, le metteur en scène belge, a fait de la  rencontre imaginaire entre Breuer et Nietzsche une adaptation théâtrale  percutante. Ce spectacle fort possède une intrigue saisissante, très bien construite et extrêmement vivante.  L’écriture très enlevée et  particulièrement alerte pour le sujet,  fourmille de réflexions intéressantes empruntées au "Gai Savoir"  dont la principale est peut-être que  nous sommes  souvent  incapables de voir dans l'autre, même dans  ceux dont nous nous soucions profondément.

12273071683?profile=original

A travers le chantier de  dialogues spirituels et passionnés,  on recueille un bon nombre de perles Nietzschéennes qui ne peuvent que susciter au moment du spectacle et dans les jours qui suivent, des interrogations persistantes.  La phrase la plus interpelante est sans doute « Deviens qui tu es ! »  Quant à la création artistique, elle ne peut, on en a la preuve sur scène, qu’exister dans un espace de liberté. 

12273072283?profile=original

Voici donc, tous affects dehors, un cocktail d'intelligence et de profondeur, joué avec une sincérité et une justesse effarantes. Art des nuances et de la tension dramatique poussé dans les sommets, une mise en scène éblouissante et un quatuor de comédiens sublimes! Comment font-ils pour retomber dans la vraie vie après une telle performance? La belle voix chaude et raffinée de Jean-Claude Frison et sa maîtrise théâtrale irréprochable, la présence sauvage d’Yves Classens au top du gymkana intellectuel, la présence élégante, féminine et passionnée à la fois de Rosalia Cuevas et l’étincelante complicité …admirative des plus grands, du jeune comédien Benjamin Thomas contribuent à faire de cette soirée, un brasier théâtral de toute grande envergure. 

12273073252?profile=original

Progressivement et de plus en plus intensément, on se laisse  happer  par les exercices de psychothérapie en live, source de multiples rebondissements. On n’a plus qu’à se laisser porter et savourer le texte qui n’en finit pas de toucher juste, au cœur de l’humain. On rit beaucoup et souvent, alors que des plages d’émotion et d’intimité dévoilées se dessinent de façon de plus en plus dramatique. Vers la fin, on est cloué par un moment de tension impressionnant. À tout le moins, vous vous trouverez à réfléchir à  de nombreuses questions philosophiques pendant que vous observez le déroulement de duels verbaux et d'expériences fascinantes d’introspection, de projection et d’aide thérapeutique où on se demande un moment qui soigne l’autre et pour quel profit. Avec à la clé, la conclusion Nietzschéenne que la véritable amitié se trouve dans  la recherche commune  de vérités supérieures.  Et que le théâtre est un  lieu révélateur de vérité. 

http://www.comedievolter.be/saison-2014-2015/les-larmes-de-nietzsche/

Du 25 février au 8 mars
du Mardi au Samedi à 20h15, le Dimanche à 16h
Comédie Claude Volter  98 avenue des frères Legrain
1150 Woluwé St Pierre
 02/762 09 63

Lire la suite...

Jean C. Baudet est  philosophe, auteur de nombreux ouvrages et spécialiste de l'histoire des systèmes de pensée.

Il examinera la question de l'Art par le biais de l'histoire et de la critique philosophique. Il sera en particulier traité du rapport entre l'Art, la Technique et le fait religieux, et l'on tentera une analyse des concepts de Beau, de Sacré et de Véritable. La situation de l'Art dans une Humanité mondialisée sera ainsi déterminée dans son évolution et dans sa "fonction".

La conférence-causerie se déroulera en date du samedi 4 mai 2013 (19 H) à l'Espace Art Gallery, 35 rue Lesbroussart (Bruxelles) à l'initiative d'Arts et Lettres.

Entrée libre - Verre de l'amitié.

Réservation obligatoire au 0497/ 57 71 20

Arts 
12272797098?profile=originalLettres

 

Jean Baudet à la librairie Filigranes à l'occasion de la sortie de son livre "Histoire des sciences et de l'industrie en Belgique aux Editions Jourdan

 

Lire la suite...
administrateur théâtres

 

 12272792261?profile=originalUne belle maison de maître, à deux pas de la station Delta, rue des Trois Ponts, abrite une petite table Thaïlandaise à recommander vivement tant pour l'authenticité de sa cuisine, ce qui est extrêmement rare à Bruxelles, que pour la gentillesse de l'accueil et du service. Le nom  de ce petit lieu (une trentaine de tables de deux) c’est  la « SINGHA VILLA ».Le patron y œuvre en finesse et en discrétion depuis de nombreuses années et retient votre nom une fois pour toutes! 


L’enseigne de ce restaurant thaïlandais fait référence à « Singha », le roi des lions, et aussi au  label de la bière la plus populaire en Thaïlande. La salle transporte immédiatement à 10.000 km d’ici. Aucune lourdeur dans la décoration personnelle des lieux et un léger désordre, garant d’authenticité.

 

12272792661?profile=original

 Vaisselle copiant  celle des rois du Siam et théières design de Villeroy et Bosch se disputent des tables romantiques, fleuries d’orchidées couleur thaï Airlines, que l’on ne trouve nulle part en Belgique,  chez aucun fleuriste, mais sur les marchés Thaïlandais. Une citation de Bouddha, souligne le socle du  petit temple des esprits, un ange garde le contrefort d’un pilier. Le haut plafond  s’est transformé en  ciel rouge impérial, constellé de motifs en roues d’étoiles…

 Dans les assiettes on retrouve une cuisine savoureuse dont les glutamates sont bannis et qui fleure bon les saveurs de l’Asie du Sud-Est: la citronnelle « lemon grass », basilic sacré (Ka-Praow), ail, gingembre, coriandre, curcuma,  galangal, feuilles de bergamote et piments sans oublier l’incontournable lait de  coco. Le dessert fait honneur à la vraie mangue jaune du pays, « mamouang » si parfumée, aux accents de bois de santal ou de résineux tropicaux. Le thé est bio. Clin d’œil aux japonais, « khun jipoon » vous pourrez y commander un saké –coquin– . A vous de deviner.12272793069?profile=original

   Le regard attentionné et la gentillesse du maître des lieux transportent les  voyageurs de gastronomie vers la péninsule du sourire et son dépaysement spectaculaire. Des livres traînent sur les étagères et semblent d’ailleurs inviter au voyage. Le propriétaire, khun Boonthong,  est  aussi journaliste, traducteur assermenté, président des amitiés belgo-thaï, membre actif du WAT THAI DHAMMARAM  de Waterloo (le temple bouddhiste). Il a traduit LE MANUEL DE L’HOMME ,un guide inestimable pour les nouveaux adeptes du Dhamma (la Noble Vérité que le Bouddha éveillé nous a enseignée). Il contient les enseignements essentiels du Bouddhisme. Le “Manuel” est surtout utile pour ceux qui voudraient approcher l’enseignement du Bouddha, non pas comme un sujet d’érudition, mais comme un moyen de compréhension et d’accès à une vie plus noble. Peut-être ne vous laissera-t-il pas partir sans une brochure pour vos nourritures célestes. Une aide substantielle de 3000 euros a été récoltée pour les victimes des inondations  en Thaïlande  grâce à son menu  < 18 years Villa Singha Menu "Help Thailand">.

 12272793457?profile=original

 Jetant un coup d’œil par le passe-plats, on voit  les cuisinières bien de là-bas sous la direction de l’épouse de Boonthong. Elles font valser la spatule dans les woks fumants et  cisèlent  des plats aussi bien pour les yeux que pour la bouche. Fruits et légumes sculptés, gestes coulés et bribes de  formules verbales thaïes font rêver ceux qui ont eu la chance de visiter ce pays. C’est un restaurant où l’on voudrait rester des heures car il est à la fois intimité et fenêtre sur le monde.  Nous y avons dégusté un admirable menu de la saint-Valentin, vin et champagne exquis, toutes tables occupées, et l’impression de flotter entre deux mondes.

 Quant à la carte des vins, elle est d’une correction exemplaire, tout comme les prix pratiqués.

Vous voulez ramener la Thaïlande chez vous, voici le menu : http://www.singha.be/html/takeaway.htm

Boonthong KORMONGKOLKUL
Licencié en science politique de Ramkamhaeng University (Thaïlande) en 1982 et Master of Business Administration de Vrije Universiteit van Brussel en 1993. Secrétaire et un des fondateurs de Wat Thai Dhammaram a.s.b.l. Waterloo depuis 1999. Président et fondateur de Thai Friendship in Belgium – Pueanthai (2007-2009). Traduit de thaïlandais en français deux ouvrages bouddhistes, Le Guide de la Conscience (2005) de S.S. Somdet Phra Nyanasamvara (Vénérable Suvaddhano Bhikkhu) le Patriarche Suprême de Thaïlande et Le Manuel de L’Homme (2007) de Phra Dhammakosajarn (Buddhadasabhikkhu).12272793691?profile=original

 

Réservations online : http://www.singha.be/html/reservation.htmAnd a lot more !

Vous voulez voyager virtuellement dans les 76 provinces ? http://kanchanapisek.or.th/kp8/oncc/

 

 

 

Contact info@singha.be

Rue des Trois Ponts 22 Driebruggenstraat
B-1160 Brussels - Belgium
Tel. +32-2-675 67 34 - Fax +32-2-675 38 94
Open: Monday-Friday 11.30-14.30 & 18.30-23.00
Closed : Saturday noon & Sunday

Lire la suite...

L'actualité de Jean Baudet

Jean Baudet nous signale la sortie de presse de son dernier livre « A la découverte des éléments de la matière », chez Vuibert, Paris (176 pages). Il s’agit de l’histoire de la compréhension de la composition ultime de la matière du monde, depuis l’invention du rationalisme par Thalès de Milet, il y a 2600 ans, jusqu’à la découverte des éléments « trans-uraniens » après la seconde guerre mondiale. En passant par les quatre éléments de Platon, les trois principes de Paracelse, les corps « simples » de Lavoisier et l’extraordinaire tableau des éléments chimiques de Mendéléev… Cette aventure passionnante de l’esprit humain est une de ses plus remarquables réussites, car la connaissance des « éléments » constitue désormais la base de la Chimie, et en fait de toute la Science, et de la Technologie qui en dépend. Il est curieux, surtout à notre époque qui goûte fort le charme délétère des « incertitudes », de méditer ce fait qu’un Grec qui a voulu connaître « la nature des choses » a initié un mouvement qui a conduit l’humanité (je veux dire une très petite partie de celle-ci) à comprendre de quoi le monde est fait (y compris les êtres vivants), et donc à être capable de le transformer ! Cet ouvrage est le neuvième de son « Histoire de la pensée scientifique ». Les huit volumes précédents sont également parus chez Vuibert, et traitent de l’évolution des grandes disciplines (Mathématique, Physique, Médecine…). Ce travail constitue la base de sa réflexion philosophique, qui a abouti en librairie sous forme de trois essais, publiés chez L’Harmattan (Paris) : - Mathématique et vérité, - Le Signe de l’humain, - Une philosophie de la poésie. Voir www.editions-harmattan.fr. Il s'est aussi penché plus spécialement sur l’activité intellectuelle d’un petit pays non dénué d’intérêt, ce qui a conduit à un volume publié chez Jourdan (Bruxelles) : - Histoire des sciences et de l’industrie en Belgique. Ce volume sera suivi (début 2010) par un ouvrage complémentaire intitulé : - Histoire des lettres et de la pensée en Belgique.
Lire la suite...

Sujets de blog par étiquettes

  • de (143)

Archives mensuelles