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administrateur théâtres

« Villa dolorosa » Genre : chronique intemporelle

Sur les planches du Théâtre des Martyrs, dans une agréable scénographie et des costumes signés Renata Gorka voici un partage  généreux et désespéré!

Oh le beau Samovar !   C’est le  cadeau  d’anniversaire détesté dans «  Villa dolorosa » (2009), une  comédie dramatique de l’auteur allemande Rebekka Kricheldorf qui met en scène une génération Y résignée, en panne d’inspiration devant la déliquescence du monde et l’absurdité du quotidien. Érosion des valeurs: les cadres aux murs sont intégralement vides. Pourtant les parents défunts ont abreuvé leur descendance de culture et l’on projetée dans ce que l’on appelle l’élite intellectuelle.  Las, les  jeunes  Freudenbach  sont totalement désœuvrés et pétris de mal-être. Ils n’ont aucune prise sur le présent. Soit ils batifolent dans le passé, soit, ils errent comme des âmes en peine dans un  improbable futur.   Les dessertes croulent sous la valse des bouteilles, l’alcool coule à flots. Le spleen est devenu du cuivre en fusion dont les reflets nimbent tous les costumes. Malgré la musique, l’enfer est proche.

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Et pourtant la villa est si belle, avec son vieux Chesterfield si accueillant, sa splendide verrière donnant sur un jardin plein d’exotisme, et le saule imaginaire est …tellement pleureur. Mais sous le tapis, la pourriture gagne, ni poudre de Perse ni naphtaline n’en viendront à bout. Et les filles dont le patronyme signifie « Rivière de joie »,  s’ébattent dans le grand espace vide, dans un rythme endiablé,  se mettant à nu comment si elles étaient à la plage. Se coupant la parole, gloussant, pleurant, se saoulant,  dysfontionctionnant à qui mieux mieux, liées par le sang, les désillusions, et les désirs excentriques, dans un jeu vertigineux et sans merci semé de rires et de pardons mutuels. Mais la fête d’anniversaire  est chaque fois  un  bien triste simulacre.  Où il apparaît que peut-être l’homme n’est pas doué pour le bonheur. Surtout si le bonheur, c’est l’utopie travail et celle des enfants heureux.   

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Dans ce huis-clos déboussolé et délirant, le monde est  vide et désenchanté, à la manière de celui des « Trois sœurs » de Tchékhov. C’est le nôtre. En plus grave encore?  Olga dans son tailleur de prof ( ah! l’admirable France Bastoen!) est toujours cette femme fidèle à elle-même, qui, bien que névrosée, tente de tenir l’équilibre familial à bout de bras, Irina ( Anne-Pascale Clairembourg) à elle toute seule un symbole d’une jeunesse en mal d’avenir, Macha ( Isabelle Defossé, plus tragique que jamais), cette amoureuse tourmentée, mal mariée avec Fiodor alias Martin qui habite l’appart d’en face. Compliqué ! Quand, toute jeune, elle est partie avec lui,  «C’étaient les hormones ! » avoue-t-elle.  Maintenant elle meurt de désir pour le ténébreux et placide Georg ( Nicolas Luçon), marié par ailleurs, avec une neurasthénique sans cesse au bord du suicide.

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Quand à la Natalia, la fiancée pétulante, celle-ci est ramassée dans un parc, puis devient la compagne d’Andreï ( incarné par le très charnel Thierry Hellin), leur frère à toutes, en constant  mal d’écriture, et à court d’argent. Elle s’appelle très prosaïquement Janine. Une « pauvre » lance-t-il en s’excusant. Certainement la plus craquante et la plus galvanisante de la bande. Elle affiche une tendresse inconditionnelle pour son loser de  mari, pour ses adorables enfants à la santé fragile, pour cette maison qui se lézarde.  Mais qui sait ? Peut-être est-elle la plus riche de toutes? Celle qui fuit le privilège de glandouiller, réfléchir,  être en dépression. Celle qui n’a renié ni le travail, ni les enfants.

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La cruauté et le désespoir ont  même envahi la langue. Un parler piquant, syncopé, brut, ivre,  désillusionné, fait de bombes et de propos cinglants. Ultra modernes, comme la solitude du même nom. Tout le monde parle en même temps, comme si la « vita dolorosa »,  devait être expulsée au plus vite  de leur être martyrisé.  Mais quand s’écoutent-ils vraiment? Le public, lui, est toute oreille, devant ce déferlement d’affects si magnifiquement interprétés. La luxuriance des mouvements  du corps et des postures fascine par leur modernité et leur présence. Cette pièce flirte avec   l’intensité d’un thriller fracassant : le dehors fait peur, la villa les protège, mais elle s’avère de plus en plus fragile. Seul leur lien familial les console, ou les airs d’opéra, une chance !  Le jeu partagé est extraordinaire et longtemps on pensera à la voix, à la silhouette, aux postures de  l’intrépide Janine ( l’exquise Deborah Rouach, on l’adore!), alerte et brillante,  qui refuse de frire dans le chaudron du temps immobile.

La pièce 4 étoiles de la semaine: «Villa Dolorosa», une découverte jouissive

Georges Lini dirige avec brio les désirs inassouvis de sa brochette de comédiens si bien choisis. Solistes émouvants,  les orphelins de la vie  vibrent à l’unisson dans cette épopée moderne du désenchantement. C’est magnifique et foisonnant.  

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Et si le paradis perdu était tout simplement de recommencer à travailler et à aimer? Champagne… ou vodka?

Mise en scène Georges Lini

Dominique-Hélène Lemaire, pour Arts et Lettres

De Rebekka Kricheldorf « VILLA DOLOROSA » Théâtre des Martyrs Bruxelles – 20.09 > 06.10.  Trois anniversaires ratés Librement inspiré des “Trois sœurs” de Tchekhov

Personnages:

« La famille » : Irina Freudenbach, 28 ans Olga Freudenbach, 37 ans Mascha Klepstedt-Freudenbach, 25 ans Andrej Freudenbach, 38 ans

Les « outsiders » rebaptisés Georg, 45 ans et  Janine, 20 ans

Compagnie Belle de Nuit

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administrateur théâtres

L’image contient peut-être : 2 personnes, personnes deboutChute libre vers la liberté?

Elles jouent sur un plan incliné entre les étoiles.

Dominique : Pourquoi êtes-vous entrée chez moi ?

Anna : La porte était ouverte.

Dominique : Pourquoi êtes-vous entrée dans l’immeuble ?

Anna : La porte était ouverte.

Dominique : Et vous cherchez quoi ?

Anna : Je cherche rien.

Dominique : Vous avez froid ?

Anna : Non.

Dominique : Vous avez faim ?

Anna : Non.

Dominique : Vous avez peur ?

Anna : On a tous peur.

 Que se passerait-il si un beau jour,  disons, un très beau soir,  vous retrouviez dans votre appartement ou dans votre maison, une personne inconnue  qui vient de s’éveiller sur votre moquette ? L’exercice de style que Fabrice Gardin prend par les  antennes, germe  en un dialogue extraordinaire entre absurdité et réalités. Il démontre la puissance et l’urgence  de la curiosité qui tous nous anime, malgré les barrières érigées par la société. Curiosité de soi et des autres. Voyage en huis clos. Présence à l’Autre.

Dominique : Tu viens de quelle planète ?

Anna : Celle du cœur.

Dominique : Tu vas me faire souffrir longtemps ?

Anna : Ça dépend de toi.

Dominique : Tu ne serais pas un démon quelquefois ?

Anna : C’est quoi, ta définition du démon ?

Dominique : Un machin qui dit des vérités et force les gens à se regarder dans un miroir.

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Marie-Noëlle Hébrant incarne Celle du dedans: une jolie femme mûre – surtout pas vieille – bien sapée dans une ample robe moirée à godets rehaussée d’une veste moulante dans le même tissu. Elle est blonde, coiffure au carré, et porte des souliers corail à talons confortables.  Plus que tout, elle est  restée fixée en admiration pour son défunt père qui lui a filé son  immense fond de culture. « Je crois qu’on décide pour vous, dans la vie… » Elle a fait vaillamment tout le parcours de combattante jusqu’au doctorat en histoire de l’art et a gagné la reconnaissance des pairs. Elle voyage, prisonnière de l'engrenage,  elle est plusieurs fois commissaire d’expositions, vit dans les musées, mais regarde rarement au fond d’elle-même. S’aime-telle même ? Qui aime-t-elle? Quelqu’un l’aime-t-elle ? Et où se cache son cœur?   


Camille Dawlat… incarne Celle du  dehors: une intruse, très curieuse elle aussi… Une Shéhérazade à l’écoute. Mais où est le sac ? Elle n’en n’a pas. Elle porte des bas en résille noirs, des bottines ouvertes, une robe courte en dentelle indigo et une veste polaire noire mangée par une  immense chevelure de sirène Sicilienne piquée d’une rose pourpre. Elle est du genre grand tournesol, au sourire de braise coiffé  d’yeux  flamboyants.  En robe blanche, et le cœur sur les lèvres,  elle a des  intentions d’ange.

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Mais bien sûr les travaux d’approche diffèrent  autant que  les dehors et les dedans… Les « tu » et les « vous » se mélangent entre les quelques blancs. Les verres trinquent.   Le texte s’allume, brille, frémit, rougeoie, poudroie, reprend, s’enflamme, resplendit et s’évanouit dans l’énigme la plus profondément obscure. La vie ne sera plus jamais la même après cette nuit d’étranges soleils et de rencontre brûlante. Il suffit d’une fois, sur toute une vie… de boire de ce vin-là, pour sourire à vie!  

Dans ce spectacle beau comme un impromptu, ouvert comme un livre, fertile comme une poignée de graines,  le public s’est passionné pour tout ce dévoilement d’humour, d’ironie et de vérités en filigranes exposées avec tant d’ardeur et de pudeur, à travers un jeu très subtils d'interrogations, de regards, de silences et de postures magnifiquement étudiées. 

DESTIN  de FABRICE GARDIN

Du  20/04 au 06/05 - Du  mercredi au samedi 

THEATRE DES RICHES-CLAIRES

Rue des Riches-Claires   24 - 1000  Bruxelles

Infos Réservations : 02 / 548 25 80

Avec: Camille Dawlat & Marie-Noëlle Hébrant

Scénographie et costumes : Lionel Lesire

Lumières : Félicien  van Kriekinge

Décor sonore : Laurent  Beumier

 Ecriture et mise en scène : Fabrice Gardin

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administrateur théâtres

Image may contain: 1 person, sitting, child, table, shoes and indoorTempête dans un café. Cela se joue dans l’arrière-salle d’un café parisien, dans un décor et des costumes de Lionel Lesire. Imaginez un jukebox et des sofas et table basses faits avec des palettes de récupération. Un grand mur de briques blanches et une fenêtre pour le temps qu’il fait. Elles sont belles, les comédiennes d’ "Un temps de chien", une comédie contemporaine de Brigitte Buc ! Naissance de vies de jeunes femmes ? Joyeux et délirant comme un enterrement de vies de jeunes filles.

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 Avec Sophie DelacolletteCécile Florin and Christel Pedrinelli et Fred NyssenImage may contain: 3 people, people sitting

La mise en scène de ce texte bien rythmé est signée Fabrice Gardin. Dehors : la pluie, la neige, les giboulées. Dedans : le chaos de vies sous pression qui explose sous le regard narquois du garçon de café misogyne mais compatissant (Frédéric Nyssen) qui a eu de nombreux déboires avec les femmes et n’est pas de bonne humeur, aujourd’hui. Big Bang bénéfique, car au fur et à mesure des partages gourmands de ces commensales fortuites et bavardes, le monde se redessine autrement, grâce à l’humour !

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Hélène (Christel Pedrinelli) est la wonderwoman débordée par son boulot haut de gamme et sa famille égocentrique. Un optimisme forcené l’aide à gérer, ou presque. Loulou (Sophie Delacollette) est la jolie bringue, mère célibataire, craquante de charme, travaillant dans un magasin de lingerie. Elle n’aime que son fils, et lui donne tout ce qu’elle-même n’a jamais reçu, étant une enfant de la Ddass, brinqueballée de famille d’accueil en famille d’accueil. Après des tas d’aventures ratées, Gabrielle (Cécile Florin) est seule, méfiante et paumée. Au cours du huis-clos les regards se mesurent, se comprennent ; les cœurs fondent, les rancœurs crépitent et les langues se délient. De chiens de faïence, elles se changent en saint-Bernard et vont se solidariser à vue d’œil, à coups de bonne chère et d’Armagnac. Crises de nerfs, burnout, tout y passe avec des uppercuts bien assénés sur les maux du siècle. Quelle meute ! On fête un non anniversaire délirant, décidément, le meilleur de leur vie. Elles sont hors du temps : elles dansent, elles fument, elles s’éclatent sans la moindre honte ! Elles prennent le bon temps à bras le corps. Le peps et le champagne coulent à flots, le garçon de café est atterré et finit par fuir les lieux, non sans les avoir enfermées par erreur ! Et la fin… justifie les moyens, à vous de juger ! 

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http://www.trg.be/saison-2016-2017/un-temps-de-chien/en-quelques-lignes__7004

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1274660243.jpgVoyage métaphorique ?
Falling asleep? Eveil, ou réveil ?  « Falling: A Wake », c’est le titre original  de la pièce de l’auteur canadien Gary Kirkham. Traduction en français : « Une veillée ». Il est certain que vous ne vous endormirez pas! Le bruit infernal de l’explosion de l’avion qui s’écrase à côté d’une ferme « sur un point indéterminé de nulle part » a de quoi réveiller le spectateur en manque de sieste ! La pièce se base sur un fait réel : le crash dramatique du vol 103 de Pan Am suite à un attentat terroriste en 1988. Il y a presque trente ans. Les 150 victimes de l’airbus Germanwings, c’était l’année dernière, à Pâques.

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Au début de l’histoire, des pièces d'un avion commencent à tomber du ciel, et l'un des passagers, sanglé dans son siège. Un beau jeune homme au visage limpide. Le vieux couple du professeur de mathématique Harold et Elsie qui avait choisi de reprendre la ferme paternelle, découvre cette chose totalement ahurissante et apocalyptique dans leur univers clos, qu’ils annoncent avec humour, quelque part sur un chemin, par une pancarte surréaliste : « Si vous pouvez lire ce ci, c’est que vous êtes perdu !»   Et en avant les phrases sibyllines, surréalistes, vêtues de sens multiples, touchantes comme les galets littéraires semés par Samuel Beckett ou Harold Pinter. 825857779.jpgLe froid humide, l’absence de lumière de la cave souterraine où se joue la pièce contribue à l’atmosphère lugubre. Si on sort les couvertures sur scène, on les sort aussi dans les fauteuils de l’assistance, question de se mettre au diapason. Harold et Elsie réagissent à cet accident terrifiant, métaphore de la fin du monde, chacun à leur manière. Harold (Alexandre Trocki) s’empresse auprès de sa femme, en lui prodiguant mille attentions amoureuses et tendresse de longue date. Il fait la lumière à commencer par une torche, puis une lanterne puis une armée de bougies, photophores et chandeliers, pendant que la femme veille le mort, et se met à lui parler. Son âme et-elle encore là ou est-elle déjà partie ? Elsie (Brigitte Dedry) prend l’initiative d’une longue conversation à sens unique avec le jeune homme mort. Elle risque la prière. Lui, recrée minutieusement sur la scène de l’accident un semblant de vie  domestique quotidienne en amenant auprès de la femme qu’il aime, fauteuil de salon, tapis, chocolat chaud…A la façon de ces oiseaux fidèles, faiseurs de nids, indissociables et tendres.

3968818209.jpgEt puis, si tout cela n’était qu’invention commune? Recherche désespérée de sens? Une pure invention, comme le jeu des enfants, quand leur imagination est palpitante en regardant les étoiles et en entendant les cris féroces de la nuit. Et si, sur scène on voyait se réaliser la magie de l’amour? Et si ces comédiens vieillis étaient tout simplement en train de mettre en commun leur âme d’enfant ? Et si cette mise en scène était la catharsis d’une douleur ancienne innommable? Une perte insupportable? Peut-on nommer la douleur la plus grave pour des parents? Vous êtes bel et bien en plein voyage métaphorique! La dernière phrase tombe : comme une pièce détachée de métal brûlant. « Mais comment peut-on expliquer tout cela ?» « Il n’y a rien à expliquer !» 
La mise en scène de Virginie Thirion, jointe à la scénographie et aux costumes de Marie Szersnovicz ont de quoi glacer le corps mais pas le cœur…La création sonore palpitante, grande composante de la pièce, est signée Marc Doutrepont.

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UNE VEILLEE

De Gary Kirkham.
Avec Alexandre Trocki et Brigitte Dedry.

Belle comédie dramatique

DU 08/03/16 AU 30/04/16

http://www.theatrelepublic.be/play_details.php?play_id=420&type=1

Lire en +:
Pièce de résistance par Marie Baudet in La Libre, le 10 février 2016
Tendresse grinçante et résistance par Marie Baudet in La Libre, le 18 février 2016
Alexandre Trocki, la force tranquille par Catherine Makereel in Le Soir, le 20 février 2016
Les veillées de Gary Kirkham : le travail du deuil sous le masque du domestique par Sébastien Barbion in Le Rayon Vert Cinéma, le 21 février 2016
Une veillée *** par Eric Russon in Moustique, le 24 février 2016
«Une veillée» funèbre pour reprendre le fil de la vie par Catherine Makereel in Le Soir, le 2 mars 2016

Le mot de  Virginie Thirion :

Cette pièce canadienne, création mondiale en langue française que nous vous proposons, est une petite perle sensible et tellement humaine. Un duo porté par Alexandre Trocki et Brigitte Dedry, dans une mise en scène de Virginie Thirion. Souvenez-vous du tendre J’habitais une petite maison sans grâce, j’aimais le boudin, la saison dernière.

Ainsi commence l’histoire :

«Si vous pouvez lire ceci, c’est que vous êtes perdus». Voilà comment on arrive chez Harold et Elsie.

Le début de la nuit, il fait froid.

On entend le faible bruit d’un avion au loin.
Ensuite, le fracas sourd d’une explosion.
Silence.
Quelque part, un chien aboie.

Elsie : C’était quoi ce bruit ?
Harold : Je sais pas… un orage peut‐être.
Elsie : Quoi ?
Harold : Je disais, un orage peut-être.
Elsie : Il fait froid. Tu as mis quelque chose de chaud ?
Harold : Oui, j’ai un manteau.

Harold sort avec une lampe torche. Il porte des bottes en caoutchouc et le manteau de sa femme.

Quelque part entre Harold Pinter et Samuel Beckett, Harold et Elsie, fermiers par hasard, élevant des poules en pleine campagne, « un point indéterminé de nulle part, parce que si nous étions au milieu de nulle part, on pourrait encore nous trouver… », comme le dit si bien Harold, ancien professeur de mathématique qui a gardé le souci de la précision. Deux personnages tout en humour et tendresse. Si je devais pointer l’enjeu majeur de la mise en scène, ce serait celui-ci : servir la tendresse et l’humour présents dans le texte, dans l’histoire. C’est une vraie gageure, s’agissant de deux êtres confrontés à l’insupportable. Et pourtant. Ils résistent, chacun à leur manière. Elsie parle, elle raconte, elle choisit ce qu’elle veut croire, elle maintient le contact, elle parle pour tenir la tristesse à distance, pour maintenir son mari proche. Harold résiste en acte : d’accord, un événement imprévu et dramatique, emprunt de mort, les expulse de chez eux. Mais il ne s’avoue pas vaincu pour autant, il lutte pied à pied, accumulant fauteuil, lampe, tapis, pantoufles, bougies…. n’hésitant pas à recréer du confort et une possibilité de vie là où l’inimaginable et le traumatisant s’étaient imposés. Et à deux, unis par un amour nourri et construit tout au long de leur histoire et de leurs épreuves communes, ils font reculer l’insupportable injustice de la vie, l’adversité, le chagrin, l’isolement.

Brigitte Dedry et Alexandre Trocki sont les deux interprètes. Ils ont pour eux cette finesse, cette intelligence du texte, et cette belle capacité à en faire entendre les délicatesses. Avec eux, nous découvrons et explorons ce que les personnages se disent vraiment lorsqu’ils se parlent. Nous découvrons comment l’auteur a parfaitement construit leur histoire, lors de cette incroyable nuit, et comment il a subtilement balisé leur cheminement vers la paix et la sérénité.

– Virginie Thirion –

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J'écris beaucoup, et je lis bien moins...

Pardonnez-moi si je vous lis si peu... car ça bouillonne en moi et ça doit sortir, alors j'écris quand je ne m'enflamme pas dans le débat... Et quand je vous lis et que ce que vous dites ouvre une porte, c'est terrible !... Alors j'écris à mon tour non pas des idées que je vous piquerai... mais à propos de ce que j'ai vu au-delà de la porte que vous avez ouverte, à propos de ce que vos propos font s'engouffrer en moi ou rejaillir de lectures passées et travaillées.

Pour comprendre ce que je veux dire ici voici mon dernier billet de mon blog de scIence, texte intégral sauf modifications éventuelles ultérieures (c'est né de la rencontre entre un raz-le bol d'entendre parler des 5 sens et de cette réalité augmenté pour laquelle plaide ce mouvement qui porte le nom horrible et doctrinaire de transhumanisme (informations ici (article de Laurent Alexandre, fondateur du site Doctissimo) ou (wikipédia)) :

On aura pu s'étonner de la place d'un poème dans ce blog de scIence... La poésie en tant qu'art, c'est-à-dire "faire", est pour moi le moyen de rester connecté au Réel sans tomber dans les aspects théoriques que la science, qui prend une large partie de ma vie, suscite en général, et contre lesquels je lutte, rejetant leur allure séduisante et confortable.

À notre terrible époque technologique l'art devient une obligation pour ne pas déconnecter.

Nos écrans multiples et variés nous déconnectent voilà la réalité !

Tomber dans l'illusion de la réalité augmentée par exemple sera une tragédie pour l'humanité* si certains ne conservent pas le lien direct avec leur entité périphérique.

[* Même Bill Gates qui n'est pas pour rien dans cette histoire le dit à ce propos du transhumanisme  : "Je ne comprends pas que les gens n'est pas peur."]

Mais, c'est quoi l'entité périphérique ?

En deux lignes car il me faudrait sinon plus de 20 pages :

ma périphérie s'étend à ce que je peux goûter (en moi donc), toucher avec mes doigts (pas très loin de moi donc), sentir (avec mon nez), puis entendre, puis, en allant tout à coup beaucoup, beaucoup plus loin, voir (avec la vue je prends conscience que ma périphérie est cosmique...).

C'est le message des fameux cinq sens : le simple élargissement physique des moyens de perception de mon être donc de l'espace dont je peux être conscient (même si dans cet espace se déroulent des faits qui m'échappent : rayonnement cosmique ou simplement la présence des clés que je cherche.

Et encore, ne sont-ils que 5 comme on le lit encore bien trop souvent alors que notre organisme perçoit sans peine la chaleur extérieure, son propre équilibre, ses propres mouvements et les mouvements extérieurs qui lui sont imposés, et même son état de vie ?

N'avons-nous pas aussi une perception sensitive de la réalité de l'autre avec qui l'on parle, bien au-delà de sa simple apparence ?

Comment percevons-nous ses pensées pourtant parfois si mal exprimées ?

N'accédons-nous pas au sens de ce que l'autre exprime ne serait-ce qu'avec des gestes, des regards, des mouvements qui sont un langage ?

ET L'ON VEUT PARLER DE RÉALITÉ AUGMENTÉE !

Il faut bien noter que chaque écran nous coupe d'un accès au Réel pour nous transmettre le sien, celui pour lequel il est fait et pour lequel il nous offre des données sélectionnées, réductrices à la fonction pour laquelle ses capteurs et programmes informatiques en arrière-plan ont été étudiés.

Une partie de nous est étriquée à notre corporéité, l'autre atteint des espaces que notre conscience usuelle voire intellectuelle ne peut imaginer car il faut pour cela déjà s'ouvrir à l'immatérialité de celle-ci ; mais QUI s'ouvre, la conscience ou l'être qui la porte ?

Cette part non corporelle est fermée à la technologie...

Quand on ne parle que de 5 sens, on limite déjà énormément notre capacité à atteindre le Réel du monde, on la limite à ce qui est plutôt grossier... alors, commençons par développer notre propre potentiel, il verra bien plus vastement que tout gadget technologique orienté.

(article in situ)

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Savourons le monde

Voici l'été et ses couleurs vives

Sa vie et ses élans,

Ses espoirs.

À chaque pas

Il faut s'arrêter,

Humer, goûter, voir, écouter,

Ressentir l'espace,

L'environnement !

Il faut s'y lier ;

Car quand on se délie de l'environnement

On perd la vie, c'est tout...

Nourrissons-nous par vos sens

N'oublions pas d'être curieux

Et d'aller au-delà du superficiel,

Cherchons le détail

Dans l'ombre ou la lumière,

Le temps ou bien l'espace,

Le corps, l'âme... ou l'esprit.

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administrateur théâtres

   Dense ou Danse ?

Une « Oeuvre au Noir » lumineuse présentée comme un chant choral par un sextuor d’artistes-comédiens exaltés et totalement engagés vient d’être portée  sur la scène par  Christine Delmotte, la metteuse en scène passionnée qui a pris à bras le corps ce texte foisonnant de Marguerite Yourcenar.

Zénon chemine libre, insaisissable et plein d’esprit. Il incarne le corps et l’esprit de l’homme intègre libéré de tous les  intégrismes.   Son  mouvement perpétuel de recherche ne cesse de le métamorphoser. Il renaît devant chaque découverte qui fait avancer l’homme, fuyant l’idole de la vérité, lui préférant « les exactitudes », abhorrant par-dessus tout l’hypocrisie et la compromission. Il  nous est d’une modernité saisissante. «  Un autre m’attend ailleurs. Je vais à lui. Hic Zeno. Moi-même.» Socrate moderne, homme de bien il répand le réconfort, soigne les malades, éclaire de sa sagesse,  là où il passe -  auprès de nous, spectateurs étonnés du XXIe siècle -    faisant feu sacré de toute idée généreuse et novatrice.  Aventurier du savoir, il s’invente un art de vivre basé sur le questionnement, il ne prend jamais la grand-route, il prend les chemins de traverse. Tour à tour,  il « est », un par un, tous les aveugles de Breughel  cheminant dans la neige de la blanche certitude sous le pâle soleil nordique, il est aussi  Breughel, Paracelse, et Léonard de Vinci.  A lui tout seul  il bouillonne, tel un formidable  creuset d’alchimie humaine sublimée. Il sera aussi la victime de l’Inquisition, mais au fond de son cachot il s’autorisera à disposer de lui-même et accèdera à la sérénité dans son pèlerinage vers la mort. S’il n’a pas réussi à changer les matières vulgaires en or, il aura transformé la peur et meurt dans la lumière, n'ayant eu de cesse que de faire reculer les frontières de l'esprit. Quelle victoire sur l’obscurantisme !

  Seuls les non-dupes errent ! Le voyage est autant  intérieur que spatial et temporel. « Qui serait assez insensé pour mourir sans avoir fait au moins le tour de sa prison ? » Partagée entre le « je » et le « il »  la parole de l’humaniste du XVIe siècle nous revient dans les  éclats  de voix d’un miroir  de l’histoire patiemment reconstituée  qui nous emmène sur les pas de l’errance et du voyage. Les généreux acteurs jouent le jeu avec adresse et empathie. Ils sont pieds nus, campés dans le XXIe siècle et tour à tour ils donnent corps au personnage mythique. Le texte est dense, on voudrait s’arrêter, mais le miroir de l’histoire n’en finit pas de scintiller… comme la neige ?

Une longue table de taverne ou de cantine d’artistes, des grilles de prison qui barrent les visages, quelques œuvres de grand maîtres projetées sur un débris de mur de briques, un plan de l’ancienne ville de Bruges,  une tringle où pendent des costumes d’époque, mais l’époque a-t-elle une quelconque importance ? Seuls comptent les talents !  Et les artistes en regorgent. Dans le jeux d'ombre et de lumière, la voix est maître. Une bonne dizaine d’œuvres chantées par Soumaya Hallak fait le lien entre les scènes et les époques. Les extraits éclectiques de l’histoire de la musique permettent un temps de pause  dans la  réflexion pour se fondre dans l’émotion musicale. Cela va  de la découverte du  « Pirate's gospel » d'Alela Diane en passant par un air Gascon d'Etienne Moulinié, un « Salve Regina » de Monteverdi puis « Godi turba mortal »tiré de la Pellegrina d'Emilio de Cavalieri, un « je t'ai aimé » extrait d'une chanson en arabe de Fairouz, le « Sancta Maria » de John Rutter, « le Lamento de Didon » d’ Henry Purcell et un renversant  « Lascia ch'io Pianga » de Georg Friedrich Händel pour terminer par « Crucifixion » de Samuel Barber. Le tout en solo, sans autre instrument que la voix humaine et l’une ou l’autre percussion, devant le parterre ébahi des spectateurs conscients qu’elle recommencera 26 soirs d’affilée! La dame est chanteuse lyrique, diplômée de la chapelle Musicale Reine Elizabeth sous la houlette de José Van Dam. 

 Les cinq autres comédiens sont d’une trempe tout aussi extraordinaire. La parole danse, libre et partagée. Il y a la délicieuse Stéphanie Van Vyve que l’on court voir à chacune de ses apparitions sur scène, il y a la découverte de Stéphanie Blanchoud qui incarne avec tant de dignité et d’humanité les derniers instants de Zénon. Il y a ce duo extraordinaire des voix masculines et chaudes de Serge Demoulin et Dominique Rongvaux qui avec Nathan Michel évoquent avec profondeur cet homme beau comme une cathédrale de la condition humaine. Oui, ce spectacle est inoubliable!

http://www.theatredesmartyrs.be/pages%20-%20saison/grande-salle/piece4.html

Marguerite Yourcenar - Cie Biloxi 48

Du 14.01 au 14.02.2015

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administrateur théâtres

lecole-38-5a530-3ea21.jpg?width=101 Dix sur vingt ? Trèees Bien!

 « L’école est finie ! » c’est le titre grinçant de la pièce de Jean-Pierre Dopagne.  Le théâtre n’est jamais loin de l’école et vice-versa. Demandez à vos  ex-profs préférés ! On espère donc sincèrement, que ni l’un ni l’autre ne seront finis de sitôt. Et pourtant, la menace couve, c’est notre culture que l’on assassine, dit-on dans les journaux! Voilà donc le propos de cet opus  éblouissant qui veut mettre l’alarme au camp!

 lecole-44-087bc-a78dc.jpg?width=150 Voici en tous cas, une pièce qui sauve, un radeau solitaire sur un océan de conformité. Cette pièce bourrée de vitriol, de dynamite et de phosphore est bien sûr aux antipodes de la version   éponyme de la chanson de Sheila, où après des années de travail scolaire ardu, on sortait de l’école équipés pour la vie et rêvant à l’amour! La comédienne d’aujourd’hui, Chloé Struvay, véritable virtuose des émotions,  perce les impostures modernes  les unes après les autres, cherchant l’adhésion du spectateur  de son regard incisif  - c’est du théâtre de proximité ! - et  explose toutes les hypocrisies contemporaines  à la manière d’une kamikase, avec un sourire ravageur. Elle diffuse une énergie sans pareille et se révolte de toutes ses fibres (les siennes et  celles de l’enfant qu’elle porte),  contre les tromperies qui ont semé son jeune parcours.

lecole-60-17e46-ad297.jpg?width=150Chloé Struvay (alias Caroline, 22 ans)  commence d’ailleurs par un mot très fort, elle parle du « viol » originel de sa personne. Elle a conscience que la société  en la privant de sens, lui a volé son unicité, sa conscience d’être et sa raison d’être. Même régime pour les élèves dont elle aura la charge une fois devenue enseignante à son tour!  Pour elle, l’enfant est sacré, il doit être éduqué, comme le verbe « educere » latin l’indique… « conduit, guidé  hors de… ». On ne peut se contenter d’étouffer les humains à petit feu. Elle a eu la chance incroyable de  résister, de s’accrocher aux nourritures spirituelles et s’en sortir, par sa seule volonté. Grâce à sa vitalité et sa rage de vivre, mais combien d’autres seront laminés ?

lecole-63-c5978-5c893.jpg?width=101L’enseignement au 21e siècle frise l’imposture et fait de plus en plus partie intégrante de la machine économique! Qu’il est loin le temps des arts libéraux ! Qui  lit encore Victor Hugo? Elle est une Antigone de notre société nouvelle. « Antigone, une fille comme vous et moi. Qui fait la guerre à la bêtise humaine et qui franchit les interdits » Au pays du surréalisme, la fausse nouvelle  récente du journal Nordpresse n’est pas si imaginaire que cela : « Depuis l’avènement d’Internet et des jeux vidéo, le Bescherelle a essayé de maintenir une conjugaison basée sur le sens et pas sur le son. Son usage fut conseillé à chacun, mais dans son édition 2015, tout change enfin. Dans sa prochaine édition, disponible en librairie dès le mois de Janvier, le manuel désire se conformer à l’usage courant de notre jeunesse. Au lieu de se braquer sur une pratique d’un autre âge écartant de facto les bloggeurs, joueurs en ligne et autres communautés de gens privés de vie sociale, il permettra enfin à chacun de choisir l’accord qui lui plaît. » Elle se bat férocement  pour la grammaire, les accords de participes passés,  les subjonctifs imparfaits, le scintillement du vocabulaire et  une  langue de culture, bref, ce qui nous relie entre nous ! Elle conspue les grilles de toute nature… les grilles de prison, celles  de lecture, celles d’évaluation… tandis que notre  propre grille horaire s’est arrêtée pile pendant ce spectacle courageux! Chloé Struvay (alias Caroline, 22 ans) va-t-elle réussir à arrêter le temps ?  

 

 lecole-87.jpg?width=501Le soir de la première au théâtre du Blocry (Jean Vilar) et le lendemain, les moindres strapontins sont occupés. On sent vibrer les réactions du public qui se boursoufflent de colère partagée contre un système qui dénature l’essence même de l’enseignement. En gros, on n’apprend plus aux gosses et adolescents à grandir en faisant des efforts sur eux-mêmes. On leur donne des leçons de vide et on leur apprend à simuler.  On les anesthésie  de paroles lénifiantes et de savoirs de plus en plus allégés, du berceau à la sortie de l’université, en espérant former des foules dociles et consentantes qui nourriront  le très rentable  collimateur du consumérisme économique. Cela passe  - comme dans le 1984 du célèbre George Orwell - par la réduction du langage à un kit de vocabulaire de survie, incapable d’exprimer ou pire d’énoncer  la moindre  pensée structurée.  

 

 lecole-71.jpg Large extrait : «- Parfaitement, Mademoiselle. - C'est Bouchard qui parle. - Le citoyen d'aujourd'hui doit être un citoyen de l'univers en expansion. Et l'expansion de l'univers, aujourd'hui, c'est la production et l'intégration. Ce sont les cadres, les normes, décrets et directives, indispensables à la bonne évolution des sociétés. Le poids des volailles, le calibrage des tomates, le temps de parole au journal télé, les quotas hommes-femmes sur les listes électorales, le nombre d'actes médicaux à poser dans un hôpital... tout est encadré et scientifiquement évalué par des organismes certifiés. Aujourd'hui, même les pays, les Etats reçoivent une note et un bulletin d'évaluation. C'est le devoir de l'Ecole d'assurer à tous les élèves une formation à l'encadrement, une qualification pour leur intégration dans la vie économique. Je traduis : citoyen signifie consommateur ; expansion veut dire mondialisation ; qualification : uniformisation ; formation : soumission ou formatage ; encadrement : emprisonnement ; vie économique : lois du marché ; formation : mise à mort de la liberté. »  Tout va « trèeees bien », madame la Marquise! Bravo Chloé Struvay (alias Caroline, 22 ans).  

L'Ecole est finie !



Théâtre Blocry / Louvain-la-Neuve

Une production de l'Atelier Théâtre Jean Vilar et du Festival Royal de Théâtre de Spa. Le spectacle est créé à Louvain-la-Neuve cette semaine, dans une mise en scène de Cécile Van Snick (interprétation : Chloé Struvay). Du 6 au 26 novembre.

www.atjv.be

Le livre de Jean-Pierre Dopagne (éd. Lansman) sera en vente en primeur lors des représentations.

photos © Véronique Vercheval

 




 
 
 
 
  



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