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architecture (8)

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BRICKLIVE, une invention anglaise! Du 27 octobre au 5 novembre2017, une première en Belgique pour les amateurs de LEGO®.12273253281?profile=original

Au pays du surréalisme, se déroule  en ce moment à Tour & Taxis une gigantesque foire-exposition itinérante, le rendez-vous des AFOL : Adults Fans Of Lego. Il pourront l’espace d’une semaine profiter de plus de 3,000,000 briques de Lego sur une surface de plus de 5,000 m2. On dit que 300.000 adultes sont de vrais fans de Lego! Ils ont des clubs et consacrent temps et argent à leur hobby architectural. 

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La semaine de vacances de Toussaint se prête bien à l’aventure pour qu' un public nombreux  puisse  venir en famille ou entre amis pour réaliser des rêves de construction les plus extravagants, à l’aide de milliers de briques ou simplement par curiosité ! Mais qui ne se laissera pas tenter par l’expérience de créativité digitalo-motrice?  On se promène à travers plusieurs espaces thématiques : sculptures grandeur nature d’animaux de la jungle,  architecture, histoire,  légendes d’hier et d’aujourd’hui, playpools géantes de toutes les couleurs dans lesquels plongent des dizaines d'enfants, racetracks,  zones multimédias, concours… car une foule d’activités sont offertes.

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L’organisation de ce festival pur plastique  semble souscrire au principe: « Think outside the box and rejoice ! » Les adeptes, vétérans et jeunes enfants,  n’ont pas de maquettes, ils ne font pas du modelling, ils inventent, pendant une journée entière s’ils le veulent, quel que soit l’âge! Et les résultats exposés sont fabuleux!

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Du plus petit au plus grand, on peut les observer construire avec ce  silence de concentration particulier et  indispensable à la création, et pourtant le monde bourdonne autour d’eux. Ils voyagent dans l’imaginaire.  Les adultes renouent sans complexe avec les plaisirs d’enfance, ils retrouvent  le bruit familier  des pièces que l’on brasse et que l’on racle pour trouver la pièce manquante…en Homo faber passionnés. On les voit tisser la brique avec passion, butinant librement les bacs de pièces de Lego qui offrent toutes les couleurs de l’arc en ciel et les nouvelles sortes de briques les plus sophistiquées, jusqu’au le blanc solo et futuriste pour répliquer l’architecture de demain! Il n’est même pas dit qu’ils s’arrêteront pour manger ou boire… Rêver, planer, fabriquer, prendre en photo, caresser, abandonner derrière soi et recommencer autre part, pris par un nouveau flot d’imagination! Les stewards tout sourire en Tshirt ramassent inlassablement les morceaux épars,  achèvent de les démanteler, les classent et les remettent en circulation.  La ruche des petites briques danoises  n’arrête pas de se recycler ! Voilà  une expérience unique, étrange et fort intéressante…. Mais pas seulement. Solidaire, aussi.

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Placée au milieu de l’exposition, la fresque Ducobu offre à chaque visiteur la possibilité de soutenir la recherche à l’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola. Pour 2€ on reçoit une plaque LEGO et un sachet de briques avec modèle à suivre, pour participer à la grande fresque. Ce geste sera remercié par un ticket de tombola donnant une chance de gagner l’un des multiples cadeaux offerts par la maison d’édition Le Lombard, partenaire de l’initiative. Plus de 1000 lots seront à remporter : des boites LEGO, plus de 700 exemplaires de bandes dessinées, dont certaines dédicacées (Ducobu, Thorgal, etc.) et de nombreuses figurines!

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Tous les fonds récoltés grâce à la fresque seront reversés à l’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola. Inauguré en 1986, l'HUDERF est l'unique hôpital universitaire belge entièrement réservé à la médecine des enfants : tout y est conçu pour eux et leurs parents. De la naissance à l'adolescence, les enfants y reçoivent les soins les plus complets dans le respect de la charte des droits de l'enfant hospitalisé. La remise du chèque des fonds récoltés se tiendra le samedi 18 novembre 2017 à 16 heures dans la salle Gothique de l’Hôtel de Ville de Bruxelles en présence de jeunes patients, leur famille et des membres de l’équipe médicale.

Une visite de l’exposition BRICKLIVE sera également organisée pour les patients chroniques soignés à l'HUDERF, accompagnés de leurs parents et des éducateurs de l’hôpital.

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http://www.bricklive.be/fr/home

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administrateur théâtres

12273124082?profile=original12273124480?profile=original We have  the pleasure to announce…

Samedi soir, au Musée de la Bande Dessinée à Bruxelles s’ouvrait  avec Bach et Liszt le tout nouveau Festival ARTONOV. La pianiste Béatrice Berrut, habillée par l'étoile montante de la mode belge Gioia Seghers, attaquait de façon décidée les 5 préludes pour chorals d’orgue pour piano, Cahier 1 de Bach/ Ferrucio Busoni. Au programme encore : La Chaconne BWV 1004 puis les Consolations S172 de Franz Liszt 

12273124669?profile=originalBéatrice Berrut, puissante magicienne, est une force du temps présent qui se fait l’interprète d’une nouvelle esthétique musicale rêvée, par Ferrucio Busoni, il y a 100 ans! Elle désire toucher, atteindre, comprendre l’inconnu !

 Was sucht Ihr? Sagt! Und was erwartet Ihr?“
„Ich weiß es nicht; ich will das Unbekannte!
Was mir bekannt, ist unbegrenzt. Ich will
darüber noch. Mir fehlt das letzte Wort.“
„Der mächtige Zauberer

 Gioia Seghers* la créatrice de mode, se charge  du tableau vivant, une sorte d’horloge faite de femmes dans une palette blanche ou  noire. Jambes et pieds nus,  les filles  sont sans maquillage, quelques-unes en chapeaux… Les tenues font penser à des kimonos réinventés, des drapés fluides et décalés. La cérémonie s’infiltre entre les pauses des différents mouvements musicaux. Regards tournés vers l’intérieur ou vers l’infini.  Touches noires et touches blanches  glissant entre les spectateurs, elles forment un contraste de zénitude raffinée qui exhauste la musique passionnée de Béatrice Berrut**. Musicienne dans des atours de femme fatale 1925, elle aurait fait tourner la tête à Gatsby le Magnifique. Elle a la grâce d’une divine  ballerine classique penchée sur un clavier, à la recherche des questions universelles.

 

Une prestation impressionnante, un assaut du ciel,  une subtile et poignante interprétation où se chevauchent la force vitale et le raffinement. Méditations, souffrance, rythmes brûlants, une frappe précise et dynamique, une variété de ralentis, des couleurs sur fond noir et blanc, un cœur révolté et bouillant d’insoumission. Cela déferle.  Sa colère n’est jamais complètement liquidée. Elle (…la colère ?  ou elle, …la pianiste?) se fait vague créatrice,  à la rencontre de consolations musicales  furtives, pour revenir encore et encore, toujours plus insistante et plus  tragique! Quelle est cette innovante  plaidoirie mystérieuse pour l’avènement d’un monde qui change ?   Quelle est cette puissance musicale, qui met à nu les sentiments, souligne les fiévreux accès de désespoir, et les délicats rêves de pureté ? La dernière note de la Ballade N°1 de Liszt est un point d’interrogation vivant!

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Festival ARTONOV, festival innovant cœur nouveau de l’Art Nouveau

http://festival-artonov.eu/

On ne pouvait pas mieux débuter ce nouveau festival qui  joue sur les correspondances entre les diverses expressions artistiques. Gommer les frontières : dans des petits lieux d’exception mis à portée de tous, les arts plastiques, l’architecture, la poésie, vont servir d’écrin à l’art de la musique, langage sacré universel, Wunderkind de l’humanité, seul capable de transcender le temps. En ce nouveau début de siècle, nous souhaitons au festival naissant, et à son directeur, Vincenzo Casale***, musicien avant tout, l’ivresse de la transmission et du partage par-delà  toutes frontières,  et le bonheur d’un public accueillant, fidèle et enthousiaste. Dans le fracas de notre monde tel qu’il nous agresse quotidiennement, nous avons grandement besoin  de  nouveaux paysages vivants  de culture européenne et de paix !

1493_abc_vincence_casale_c_ivan_put.jpg(© Ivan Put)

http://www.agendamagazine.be/en/blog/abc-vincenzo-casale

 

http://gioiaseghers.tumblr.com/

**  http://www.beatriceberrut.com/

***  http://www.vincenzo-casale.com/ 

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administrateur théâtres

 12017602_1045037385536769_337727267608184623_o.jpg?width=430Une chose que l’on peut dire à propos de la musique est que nous pouvons faire notre possible pour la saisir et l’enseigner, mais il y aura toujours quelque chose qui

manque de cette manière – la grâce – ce miracle inattendu qui donne à la musique sa vraie valeur. La transmission n’est pas seulement esthétique, mais éthique : la musique, comme tout art, fait partie du

mystère qui façonne l’humain.

Maria João Pires  

 

Welcome to MuCH : une naissance d’une première saison, une nouvelle histoire

 

Voici que La Chapelle Musicale, lieu d’excellence et de prestige auparavant réservée aux happy few, vient d’annoncer son ouverture au public le plus large. C’était hier, le  21 septembre que nous franchissions la porte de verre d’une aile futuriste qui nous permit de plonger à la source de l’apprentissage musical rêvé par la Reine Elisabeth et le célèbre violoniste liégeois Eugène Ysaÿe.  Un projet unique au monde, financé en grande partie par le secteur privé.

 

MuCH Music 2015-2016, c’est

plus de 60 concerts répartis en 5 séries

qui se donneront dans la nouvelle Aile de Launoit inaugurée le 27  janvier dernier. En souvenir de l’industriel Paul de Launoit (1891-1981), qui concrétisa  la création de la Chapelle musicale en 1939. Le  nouveau studio de concert de 250 places, les 2 studios de musique et 20 studios de résidences, un foyer, un Artists village, une cuisine, permettent à la Chapelle Musicale de se positionner de manière concurrentielle sur la scène internationale. C’est l’outil de travail qui l’aidera  à concrétiser sa mission de transmission de la musique aux générations à venir.

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Depuis son inauguration en présence de Leurs Majestés le Roi Albert et la Reine Paola, la nouvelle aile accueille de nombreux concerts privés. Par ailleurs, à l’occasion de sa 10e édition, la Chapelle a organisé une Garden Party le 13 juin dernier. Une première occasion pour plus de 2.500 personnes de découvrir la nouvelle Aile de Launoit et de profiter également d’une sélection d’activités. Des concerts en continu durant toute une journée, dans le Studio Haas-Teichen, le Studio de la Reine du bâtiment classé, et surtout sur la nouvelle scène extérieure, la très verte Wing Stage, sous le plafond décoré par l’artiste Jean-Luc Moerman. Bal musical, ateliers de découvertes musicales pour les enfants, concerts variés au programme festif, spectacles pour enfants, lâcher de ballons, et terrasse ouverte en continu ont ravi le public.  Une seconde édition est en route pour juin 2016. 

MAIS à travers l’acronyme MuCH (Music CHapel), La Chapelle Musicale Reine Elisabeth entend souligner qu’elle est bien plus qu’un centre d’excellence musicale, bien plus qu’une salle de concert.

 

MuCH, c’est d’abord une expérience déterminante pour les jeunes talents musicaux qui ont la chance d’y effectuer une résidence de plusieurs années: partage et compagnonnage avec les plus grands maîtres ; tremplin pour l’insertion professionnelle ; lieu de recherche et de rencontres ; laboratoire musical ; possibilités d’enregistrements et de concerts … Autant d’épanouissement artistique et de visibilité médiatique pour lancer une carrière musicale.

 

MuCH c’est aussi une NOUVELLE expérience exceptionnelle et exclusive pour le public: un lieu pétri de mémoire artistique, mais accessible à tous, permettant de rencontrer les jeunes talents là où ils vivent et travaillent. C’est plus précisément une salle aux dimensions intimistes, des concerts d’une heure sans pause, s’adressant à tous, dans un esprit participatif.

 

MuCH offre une large palette de formules, à des prix démocratiques, pour tous les publics, pour tous les âges.

 

MuCH a le regard tourné vers l’avenir, mais n’oublie pas le passé, comme l’indique la couronne dans le logo, symbole du caractère national de l’institution et de l’implication des reines de Belgique, depuis sa fondatrice jusqu’à la reine Paola, actuelle présidente d’honneur. 

 

Cinq Séries : Prestige - Guest - Discovery - Laboratory – Durability 

Tout au long de la Saison MuCH Music, les partenaires, mécènes, abonnés et grand public pourront profiter de ce lieu et de son offre musicale intense: 

• Ses maîtres en résidence, invités de marque, institutions partenaires, tournées et productions internationales partagent la scène avec les solistes en résidence dans la Série Prestige.

• Des musiciens de qualité & invités se produisent dans une salle à l’acoustique intimiste, dans un contact privilégié avec le public dans la Série Guest.

• Des concerts voués aux découvertes musicales à l’intention de tous les âges dans la Série Discovery.

• Des projets au croisement des réalités sociales et de la musique, l’écologie, le partage et la durabilité dans la Série Durability.

 • Et enfin, « last but not least », le coeur de l’activité de la Chapelle, sa ruche et ses jeunes solistes en résidence dans la Série Laboratory.

 

Bernard de Launoit, Executive President insiste: «La transmission qui coule entre des générations de musiciens doit aussi passer par le public… » 

Et pour célébrer l’ouverture de cette saison nous avons eu l’honneur d’écouter hier soir  l’ensemble  The Busch Trio que nous avions déjà applaudi lors de la nuit musicale  du Château de Beloeil le 5 septembre dernier.  

Ils ont emprunté leur nom au grand violoniste Adolf Busch. Ils étudient actuellement à La Chapelle Musicale Reine Elisabeth sous la direction du Quatuor Artémis.  Tout jeunes - la plus jeune recrue, le violoncelliste Ori Epstein n’a que 22 ans, ils séduisent par leur présence à la fois sérieuse et engagée, leur sens précis du rythme et la rigueur de leur exécution. Omri Epstein, le frère aîné d’Ori est le pianiste merveilleusement sensible du groupe. Son toucher léger, dont les variations agiles et subtiles fascinent dès les premières mesures regorge de finesse. Il se retrouve aussi à l’aise dans les passages qui demandent de la puissance et du feu. Il peut traduire des battements de cœur à fleur de clavier et des frémissements de vie qui palpitent au bout des notes aiguës.  Toute notre admiration va  au jeune violoncelliste qui donne une belle respiration à l’ensemble et  lui confère un beau sens de l’unité. Dans les mouvements où son instrument est à l’honneur, il cisèle avec ferveur les couleurs mordorées de la partition, à l’aide de son instrument de bois bruissant et s’envole dans des élans passionnels. Décrit-il la férocité des feuilles qui s’arrachent des arbres un jour d’automne, ou la succulence du fruit tombé ? Il est en tout cas capable de cueillette sauvage et  d’élan vital.  Mathieu van Bellen, est le violoniste éloquent, rempli de verve qui séduit par un jeu lumineux, très  fils du vent à certains moments,  jonglant entre plaintes, soupirs et volutes de bonheur partagé. Il joue sur un violon Guadagnini de 1783 ayant appartenu à Busch.  

Ils ont  interprété d’abord  le Trio pour piano N°39 en sol majeur « Gypsy » Hob. XV:25 de F.J.Haydn,  puis le  Trio N°3 en fa mineur op.65, B.130 de A.Dvorak. Une fête de la musicalité.

http://musicchapel.org/21-09-2015-much-music-season-opening/

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Au CIVA - Centre International pour la Ville, l'Architecture et le Paysage

Expo : Dithyrambes. [Re] Nouveaux Plaisirs d'Architecture #3
22.02 > 12.05.2013
Vernissage 21.02.2013 à 18h30

 

 

 

EXPO, EVENT, BOOK !

Expo : Dithyrambes. [Re] Nouveaux Plaisirs d'Architecture #3
22.02 > 12.05.2013
Vernissage 21.02.2013 à 18h30 !

CIVA hors les murs – Espace Architecture La Cambre-Horta, ULB
19bis, place Flagey – 1050 Bruxelles

Une coproduction CIVA et Faculté d’Architecture La Cambre-Horta, ULB.
Commissaire : Pablo Lhoas



Hymnes chantés par un chœur d'hommes dirigé par un coryphée ; dialogues dramatiques construits sur l'alternance de strophes et d'antistrophes entonnées par ce chef de chœur et ses choristes ; préludes probables à la tragédie grecque ; originellement adressés à Dionysos, celui qui avait cette capacité « à brouiller sans cesse les frontières de l'illusoire et du réel, à faire surgir brusquement l'ailleurs ici-bas, à nous déprendre et nous dépayser de nous-mêmes »* ; poèmes lyriques, extasiés, impétueux, irréguliers ; plus communément louanges enthousiastes, voire excessives, les dithyrambes sont aujourd'hui aussi des Plaisirs d'Architecture !

Telle est la proposition de cette troisième édition de [Re] Nouveaux Plaisirs d'Architecture !


R.N.P.A.#3, c'est une exposition à la fois foisonnante et accessible qui présente la production d'une sélection de 9 jeunes bureaux d'architecture et architectes œuvrant en Belgique, sélectionnés par un commissaire, Pablo Lhoas.

R.N.P.A.#3, c'est l'exposition de plus de 120 documents d'architecture commentés et organisés selon 45 thématiques aussi variées que « superslick », « eschatologie », « occlusion », « passage à l'acte », « changer le monde », « corps caverneux », « néo-art nouveau », « processus », « structure », « exotiques », « géométrie », « domesticité », « centaure », « néo-rétro-fonctionnalismes »... R.N.P.A.#3, c'est un véritable cabinet de curiosités architectural, une variation sur un atlas mnémosyne de près de 100 mètres de long.

R.N.P.A.#3, c'est également un ouvrage choral qui fait écho à cette production et à l'exposition de celle-ci par le biais d'entretiens, de contributions graphique et scénographique originales, de textes d'architectes, de critiques, d'historiens, d'enseignants, de maître d'ouvrage sur ces 9 pratiques.

R.N.P.A#3, c'est aussi un agenda reprenant une série de rencontres, de débats et de festivités autour de l'exposition, autant d'occasions plus ou moins formelles de réfléchir, discuter, débattre de l'architecture émergente à Bruxelles et en Wallonie.

Podium précoce pour une architecture inventive, ces dithyrambes, ces louanges enthousiastes à propos de ces jeunes architectes reconnaissent aussi, par définition, leurs accointances potentielles avec l'excès. Puisque l'architecture qui est présentée ici est celle qui comptera incontestablement demain. Ou peut-être pas.



Initié par le CIVA (Centre International pour la Ville, l'Architecture et le Paysage) et hortence (Laboratoire Histoire Théorie Critique de la Faculté d'Architecture de l'ULB), [Re] Nouveaux Plaisirs d'Architecture est un projet culturel qui met à l'honneur la créativité et l'originalité d'une certaine frange de l'architecture contemporaine en Fédération Wallonie Bruxelles. Favorisant et valorisant le pluralisme des expressions architecturales, renouant avec une conception de pertinence sociale de l'architecture, défendant, enfin, l'expérimentation, R.N.P.A. revendique l'importance de l'inscription de l'architecture dans le champ culturel.

Après la présentation de « 12 figures de l'architecture émergente en Communauté française Wallonie Bruxelles » (parmi lesquels V+, Ledroit Pierret Polet, ou encore MSA) (R.N.P.A.#1 - 2005);

Après avoir « Jouer avec les règles » autour de la production de 6 jeunes bureaux d'architecture (dont AgwA, Baukunst – Adrien Verschuere ou Nicolas Firket Architects) (R.N.P.A#2 - 2007);

Cette troisième édition de [Re] Nouveaux Plaisirs d'Architecture met à l'honneur le travail des architectes :

adn architectures,
vincent p. alexis,
Label architecture,
LLAC architectes,
Radim Louda,
orthodoxe,
SPECIMEN,
VERS.A,
V.O.


*Jean-Pierre Vernant, « Le dieu de la fiction tragique », dans J.-P. Vernant et P. Vidal-Naquet, Mythe et tragédie en Grèce ancienne – II, Paris, La Découverte, 1986.


AGENDA

06.03.2013 – 19h30
R.N.P.A. Exhibition TALK
Rencontre et visite guidée de l’exposition avec le commissaire Pablo Lhoas et la scénographe Sara Noel Costa de Araujo. En collaboration avec les Ateliers Nocturnes.
Lieu : CIVA hors les murs – Espace Architecture La Cambre Horta, ULB, 19 bis, place Flagey – 1050 Bruxelles


27.03.2013 – 20h00
R.N.P.A. Book TALK
Rencontre autour du livre, en présence de Jean-Didier Bergilez, directeur de la publication, et de quelques auteurs.
Lieu : Librairie du CIVA – CIVA Books, 55, rue de l’Ermitage – 1050 Bruxelles


18.04.2013 – 20h00
R.N.P.A. LIVE
Rencontre et portraits des architectes de R.N.P.A.#3
Lieu : Faculté d’Architecture La Cambre Horta, ULB, 21, rue du Belvedere – 1050 Bruxelles


10.05.2013 – 20h00
R.N.P.A. Finissage
Soirée de clôture de l’exposition
Lieu : CIVA hors les murs – Espace Architecture La Cambre Horta, ULB, 19 bis, place Flagey – 1050 Bruxelles

 

Invitation


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Inauguration des vitraux le samedi 25 juin 2011 à 11h 

 
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Un des vitraux créé par Imi Knoebel en cours de montage dans les deux chapelles adjacentes à la chapelle d'axe de la cathédrale de Reims 
 © DRAC CA

 

 

Le 25 juin 2011 à 11h, le ministère de la Culture et de la Communication dévoilera les six vitraux d’Imi Knoebel, commande publique d’un l’artiste allemand de dimension internationale. 
Ils sont destinés à l’abside de Notre-Dame de Reims, cathédrale du sacre des rois de France classée au patrimoine mondial de l’humanité.

La direction régionale des affaires culturelles de Champagne-Ardenne conduit sur le long terme les travaux de restauration de la cathédrale Notre-Dame de Reims appartenant à l’Etat. Dans ce contexte, en relation avec la direction générale du patrimoine et la direction générale de la création artistique du ministère de la culture et de la Communication, elle a initié cette commande publique de vitraux. 

La création d’Imi Knoebel prendra place de part et d’autre du chef-d’œuvre créé par Marc Chagall en 1974 et répond au souhait de couleur qui fait aujourd’hui défaut dans l’environnement de Chagall. 

L’inauguration s’inscrit par ailleurs dans le cadre des célébrations organisées pour les 800 ans de la Cathédrale, édifice qui est également le lieu de la réconciliation franco-allemande lors de laquelle le chancelier Konrad Adenauer et Charles de Gaulle assistèrent côte à côte à un service religieux en 1962.

 


Une œuvre qui reflète la grande tradition de l'art du vitrail en Champagne-Ardenne

Le projet d’Imi Knoebel, qui couvrira une surface de 128m2, est une composition abstraite dont l’essence repose sur les couleurs fondamentales, bleu, jaune et rouge, en aplats croisés et superposés. Il est la traduction, selon sa propre expression, de l’iconographie des vitraux anciens de la cathédrale «dans un nouveau langage abstrait». 
L’art de Knoebel explore une variété remarquable de démarches possibles dans le domaine de l'abstraction, dans la grande tradition européenne du XXe siècle. Mais il initie également une attitude basée sur une construction sensible à partir des couleurs fondamentales, comme l’enseignait l’école du Bauhaus et les maîtres du constructivisme russe du début du siècle. Imi Knoebel, né en 1940 à Dessau, accorde à ces couleurs une valeur de fondation, au sens architectural du terme, socle d’un équilibre intemporel.

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Le groupement des maîtres verriers, l’atelier Simon Marq - Reims et l’atelier Duchemin -Paris mettent en place les vitraux  © 1et 2 : DRAC CA - 3 et 4 : photo Pascal Stritt

L’œuvre créée pour Notre-Dame de Reims, haut lieu de l’architecture gothique, reflète la grande tradition de l’art du vitrail en Champagne-Ardenne. 
Le vitrail ancien, du XIIIe au XXe siècle, est une des grandes richesses artistiques de cette région, disséminée sur l’ensemble de son territoire. Nombreux sont les artistes qui ont renouvelé dans les édifices religieux l’art associé à la création de vitraux. A Reims en particulier depuis plus de 40 ans, Marc Chagall, Brigitte Simon, Tsugouharu Foujita, Joseph Sima, Marie-Hélène Viera da Silva ont laissé d’importantes créations. La dernière commande de vitraux pour la Cathédrale de Reims est celle de Brigitte Simon, il y a 23 ans. 
La réalisation actuelle des 6 vitraux d’Imi Knoebel a fait l’objet d’une collaboration étroite de l’artiste avec un groupement des maîtres verriers, l’atelier Simon Marq, à Reims et l’atelier Duchemin, à Paris. 

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Les vitraux créés par Imi Knoebel seront situés dans l'abside de la cathédrale de Reims (vue extérieure et intérieure)  © DRAC CA - Mise en place des vitraux © Pascal Stritt

La Direction régionale des affaires culturelles de Champagne-Ardenne, en relation avec la Direction générale des patrimoines et la Direction générale de la création artistique du ministère de la Culture et de la Communication, est le maître d’ouvrage de cette commande publique, pour un montant d’1,3 M. d’euros. Cette commande bénéficie, en outre, du soutien d’un important mécénat d’entreprises : la Fondation d’entreprise du Groupe GDF SUEZ, le Champagne Louis Roederer, la Caisse d’Epargne Lorraine Champagne-Ardenne, entreprises présentes sur le territoire de la Champagne-Ardenne mais également en Europe et dans le monde, ainsi que de personnes privées.

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Vitraux de Marc Chagall dans la chapelle axiale 
de la cathédrale de Reims  © Pascal Stritt


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Architecture contemporaine : Namur, 1945-1985

Une nouvelle brochure à la découverte du patrimoine architectural namurois
« Architecture contemporaine : Namur, 1945-1985 »


Après le succès de la brochure « Balades urbaines namuroises - Art nouveau, Art déco», l’Office du Tourisme de Namur lance un nouveau numéro dédié à l’architecture contemporaine namuroise, de 1945 à 1985, dont la figure de proue fut sans conteste l’architecte ROGER BASTIN. Ce dernier a réalisé de nombreux édifices tant en Europe qu’en Afrique. Il a aussi marqué sa ville de son empreinte. C’est, à l’évidence, le Quartier universitaire des Facultés Notre-Dame de la Paix qui représente son œuvre majeure à Namur. Vous pourrez également découvrir les réalisations d’autres architectes comme Albert Mairy et José Ledoux qui ont façonné le paysage urbanistique namurois.

Cet opuscule, illustré et détaillé, invite le Namurois et le touriste à (re)découvrir Namur avec un regard neuf.

La brochure est disponible dans les deux centres infos de l’Office du Tourisme de Namur (au Square Léopold et à la Halle Al Chair, rue du Pont, 21) ou sur simple demande au 081/24.64.48-49.

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"L’origine de l'ornement correspond au besoin d'animer les surfaces"

Peintre doué -mais il renonça en 1892 à la peinture -, affichiste occasionnel, imprimeur par curiosité, architecte autodidacte et pourtant prestigieux, Henry van de Velde fut aussi un "designer" particulièrement inventif, un graphiste exigeant et un pédagogue persuasif.

Entre 1890 et 1900, il ne fut certes pas le seul en Belgique à s'adonner aux métiers d'art, et à vouloir, notamment, renouveler la présentation des livres. Peintres avant tout, ses contemporains Théo van Rysselberghe (Gand 1862 -Saint-Clair 1926) et Georges Lemmen (Bruxelles 1865-1916) -il les connaissait bien -créèrent comme lui des couvertures de livres, des ornements typographiques -lettrines, bandeaux, culs-de-lampe, fleurons -, des papiers de garde, des cartons de reliures.

Tous trois furent membres du groupe avant-gardiste Les XX à Bruxelles. Ils exposèrent aussi ensemble au premier Salon organisé à Anvers en 1892 par l'Association pour l'Art (fondée entre autres par van de Velde et son ami, le poète et illustrateur Max Elskamp); van de Velde présentait un carton de broderie, et Lemmen des" compositions ornementales et décoratives". Les trois artistes avaient adopté le "retour à l'unité de l'art...; plus de néfaste distinction entre "artistes" et "artisans", entre "Beaux-Arts" et "arts secondaires et industriels" (van de Velde, Cours d'arts d'industrie..., cat. 64).

Dès 1891, Lemmen fit paraître dans L'Art moderne (revue d'avant-garde, fondée par E. Picard, O. Maus et E. Verhaeren), un article sur Walter Crane (1845-1915), "un véritable ouvrier de l'art", et sur le mouvement d'arts appliqués Arts and Crafts né en Angleterre vers 1875. Van de Velde appréciait les théories du critique d'art John Ruskin (1819-1900), opposé au pastiche et à l'éclectisme, et de William Morris (1834-1896), créateur de formes nouvelles malgré sa volonté de retour à l'artisanat médiéval; en 1898, van de Velde fit à la Section d'art et d'enseignement populaire de la Maison du Peuple à Bruxelles une conférence sur "William Morris, artisan et socialiste" ; à propos de Walter Crane, il écrivait dans la revue La Société nouvelle, en 1895 (t. 22, p. 742): "Crane n'attend le relèvement de l'art que du relèvement matériel et moral du peuple... La Beauté est une arme et... le moyen est révolutionnaire"; à Ruskin et Morris, il reprochait cependant de s'être rejetés "aussi résolument en arrière que nous nous lançames plus tard résolument vers l'avenir" (Formules de la beauté architectonique moderne). Van de Velde, Lemmen et van Rysselberghe pensaient que les arts avaient une vocation sociale et devaient donc être utilitaires.

En 1892, le poète August Vermeylen (1872-1945), encore étudiant à l'Université de Bruxelles, proposa à van de Velde la direction artistique d'une revue littéraire néerlandophone moderniste qu'il se proposait de fonder; Van Nu en Straks parut de 1893 à 1894, et de 1896 à 1901; Lemmen et van Rysselberghe collaborèrent à la décoration de la première série de numéros. A la même époque, van de Velde "ornementa" trois livres de Max Elskamp, Dominical (1892), Salutations, dont d'angéliques (1893) et En symbole vers l'apostolat (1895) imprimés chez Buschmann à Anvers; il en imprima lui-même un quatrième, avec l'aide de l'auteur, sur une ancienne presse à bras anglaise: Six chansons de pauvre homme . Sans doute a-t-il dessiné la couverture (non signée) de Harald à la blonde chevelure. Harald roi, de Ernest Bosiers, paru chez Lacomblez en 1893, composition libre de lettres ocre en forme de croissants, peu lisibles.

Comme W. Morris, van de Velde voulait renouveler l'aspect du livre, mais il n'aura pas de presse privée comparable à la Kelmscott Press, il n'illustra réellement jamais de livres, à l'encontre de Lemmen et van Rysselberghe, et il ne conçut pas d'alphabet typographique comme le fit vers 1900 Lemmen (il se contenta de tracer au pinceau des initiales ornementales puis de les graver sur bois).
Lemmen eut une entreprise d'art décoratif à Bruxelles entre 1895 et 1897 : "Arts d'industrie et d'ornementation"; entre 1897 et 1900, H. van de Velde et son épouse Maria Sèthe (1867-1943) animèrent la "Société H. van de Velde. Arts d'industrie, de construction et d'ornementation". ("Tous les objets sont fabriqués dans les ateliers de la maison "précisait le prospectus). Mais des trois artistes, seul van de Velde sut concevoir, et dès 1895-1896, les plans, l'ameublement et l'équipement d'une maison, en l'occurence la sienne -le premier des nombreux bâtiments qu'il édifia -"Bloemenwerf" à Uccle-Bruxelles. L'antiquaire japonisant allemand Siegfried Samuel Bing (1838-1905), chargea en 1895 van de Velde et Lemmen d'aménager un fumoir et de faire la publicité de sa galerie parisienne L’Art Nouveau. Van de Velde fit aussi la connaissance du critique d'art allemand Julius Meier-Graefe (18671935) qui l'introduisit dans la revue berlinoise Pan et lui confia, ainsi qu'à Lemmen, en 1898 l'agencement de sa galerie à Paris, La Maison Moderne; Meier-Graefe consacra à van de Velde le numéro inaugural de sa revue L'Art décoratif); Lemmen collabora à la revue Dekorative Kunst de Meier-Graefe dont Théo van Rysselberghe dessina la couverture de l'année 1897. Autre rencontre, très importante, pour van de Velde, le comte germano-irlandais Harry Kessler (1868-1937), qui en 1898/1899 lui proposa ainsi qu'à Lemmen de s'associer à son projet d'une édition bibliophilique de Also sprach Zarathustra de Nietzsche (le livre ne parut qu'en 1908). Enfin Lemmen et van de Velde participèrent à l'Exposition internationale des métiers d'art à Dresde en 1897.

Contrairement à van de Velde, Lemmen et van Rysselberghe ne furent pas des théoriciens. Dès 1894, van de Velde publia à Bruxelles un véritable manifeste socialiste et anarchiste de l'Art Nouveau, Déblaiement d'art qu'il lut d'abord à Libre Esthétique (elle venait de succéder aux XX) : "A l'heure dont nous nous souvenons tous, le Bourgeois vivait dans un décor voulu de vertu apparente..., la civilisation qui a restreint tous les sentiments, hormis celui de l'égoïsme, ramena le sens de l'art... et sa fonction au sens de la propriété... Et cette tare marque toutes les oeuvres de notre époque. Car les temps sont venus [où] l'art remontera à la lumière sous une forme nouvelle... [car] il advint que les industries d'art se réveillèrent [mais] que l'objet d'art, le bibelot furent choyés... pour eux-mêmes... Dans la Société prochaine, il ne sera considéré que ce qui est utile, et profitable à tous... La foi nous est revenue en la Beauté... L’ornementalité... apparut... la matrice qui alimenta de sang toutes les oeuvres... décoratives". Van de Velde conforte ses principes dans Aperçus en vue d'une synthèse d'art, 1895. Dès lors, il multiplia ses travaux graphiques, mettant en page et décorant d'ornements évoluant rapidement vers l'abstraction totale, soit ses propres textes, soit des livres écrits par d'autres (Nietzsche, A. Solvay, K. Scheffler, S. Saenger, E. Verhaeren etc.).
Les premiers ornements que van de Velde conçut font référence à une nature schématisée: l'arbre aux racines noueuses (attribué par Cardon à Georges Morren) qui décore la couverture du catalogue de l'exposition organisée par l'Association pour l'Art en 1892 et l'affiche de celle de 1893, arbre fort proche de l'arbre fruitier imaginé par Lemmen pour la neuvième exposition des XX en 1892; le paysage maritime de Dominical, 1892 où les strates concentriques de la plage et des nuages structurés par la ligne d'horizon rectiligne, évoquent la houle et le soleil levant dessinés par Lemmen pour la couverture de la huitième exposition des XX en 1891 -Van de Velde reprend le thème en le simplifiant à l'extrême dans la couverture de Van Nu en Straks, 1893 aux formes fluides proches de celles de la couverture de Salutations...; les papillons dans la même revue; les canards et les tulipes de l'Almanach des étudiants libéraux de Gand pour 1896. Ces quelques motifs inspirés par la nature côtoient des ornements résolument abstraits aux courbes onctueuses et fermes d'une liberté en apparence spontanée. Vers 1896, l'arabesque se fait plus mince sans renoncer à la sobriété, et la composition trouve son harmonie dans la symétrie (Almanach; Van Nu en Straks, 2mo série, L'Art Décoratif).

"L'ornement, écrit van de Velde, se confond trop souvent avec l'illustration. La fleur... copiée telle quelle n'est pas un ornement. L'élimination des détails superflus a permis que la fleur devienne ornement" (Une prédication d'art, dans La Société nouvelle 22, 1895, p. 733-744). La ligne pure devint vite le maître-mot de van de Velde: "La ligne est une force dont les activités sont pareilles à celles de toutes les forces élémentaires naturelles... La ligne emprunte sa force à l'énergie de celui qui l'a tracée" (Kunstgewerbliche Laienpredigten, 1902). Vers 1898-1900, il conçut des aplats dynamiques et vigoureux, des décors linéaires où les ondulations sont brisées par de brefs traits anguleux, où leur entrelacement suggère la profondeur. Appelé en 1898 à exécuter une décoration pour la galerie d'art Cassirer à Berlin et diverses publicités pour la firme alimentaire Tropon à Mülheim, et attiré par la proposition d'aménager le Folkwang Museum à Hagen, van de Velde se résolut à s'installer en Allemagne. D'abord à Berlin (1900-1901), en 1902 à Weimar où le grand-duc Wilhelm Ernst de SaxeWeimar en fit son conseiller artistique, sur la recommandation de Harry Kessler et d'Elizabeth Forster-Nietzsche (soeur de l'écrivain).
Van de Velde eut pour mission de relever le niveau artistique de la production artisanale et industrielle de la principauté. En enseignant à l'Ecole d'Art de Weimar, et en devenant en 1908 le directeur de la nouvelle Kunstgewerbeschule, l'Ecole des Arts Décoratifs, édifiée de 1904 à1906, van de Velde prêcha le renom aux modèles du passé et la recherche de formes inédites et rationnelles: "Tu ne concevras la forme et la construction des objets... que selon ce que ta raison et la raison d'être de l'objet que tu conçois te révèleront de plus simple" (Arno, 1909). Si son premier logis, "Bloemenwerf", villa à l'anglaise, montrait des courbes discrètes, le second qu'il se fit construire, "Hohe Pappeln" à Weimar (1906-1907), se roidit, sans présenter la sévère rectitude des édifices bâtis par le viennois Josef Hoffmann, l'architecte du palais Stoclet à Bruxelles (1905-1911). Ce dernier participa, avec Henry van de Velde, à la fondation en 1907 à Munich du Deutscher Werkbund, association réunissant artistes et entreprises industrielles soucieux d'offrir beauté et qualité à la mécanisation. Renonçant aux longues arabesques déliées mais non aux volutes et aux entrelacs, van de Velde, graphiste, concentra les ornements, les fit plus statiques en associant aux lignes courbes des éléments rectilignes et en réduisant l'amplitude de leur tracé. Vers 1907, il imagina des motifs d'une rotondité dense, spiraliformes (Vom neuen Stil; Essays). Un décor à la fois monumental et mobile se déploie dans Also sprach Zarathustra et Ecce Homo, 1908 ; la ligne s'épure et s'allège dans Dionysos Dithyramben, 1914. Ces trois livres furent publiés par les Editions Insel-Verlag à Leipzig, qui contribuèrent largement au renouveau du livre allemand.

Quand la Première Guerre mondiale éclata, van de Velde offrit sa démission à la Kunstgewerbeschule, proposant comme son successeur l'architecte Walter Gropius, qui allait inaugurer en 1919 le Bauhaus de Weimar. Van de Velde accepta de diriger, à Weimar, de 1914 à 1917, la Cranach Presse fondée en 1912 par Harry Kessler, ce dernier étant mobilisé. Puis il gagna en 1917 la Suisse, où il vécut de conférences, et en 1920 les Pays-Bas, à l'invitation des Kroller-Müller qui projetaient la construction d'un musée destiné à leur collection d'art (il s'élèvera de 1937 à 1953). Van de Velde mit en page et décora d'ornements géométriques massifs d'esprit Art Déco un livre d'Hélène Kroller-Müller sur la peinture moderne (1925).
Regagnant la Belgique en 1925, van de Velde obtint une chaire d'architecture à l'Université de Gand. En 1926, Camille Huysmans, le ministre des Sciences et des Arts, l'appuya dans son désir de créer un Institut supérieur des Arts décoratifs (ce fut l'ISAD inauguré à Bruxelles dans le quartier de La Cambre en 1928). "Dans tous les pays du monde, constatait van de Velde, les académies ont failli à leur tàche"; il espérait pouvoir "susciter l'avènement d'un style qui serait celui de notre époque, conforme à notre mentalité et à notre sensibilité".
"La ligne moderne sera la ligne de l'ingénieur... qui sera un artiste... C'est une ligne de volonté et de force... qui veut atteindre... sans détour le but qu'elle s'est proposé" (La Ligne, 1933). En 1927, van de Velde bâtit sa troisième demeure, "La Nouvelle Maison", à Tervuren, d'une géométrie dépouillée. Jusqu'à sa mise à la retraite en 1936, il fit rechercher par ses élèves la "forme pure": "[Elle] se range d'emblée dans la catégorie des formes éternelles [pour susciter] un style qui sera de tous les temps" (Le Style moderne, 1925). Renonçant à tout ornement au bénéfice d'une mise en page typographique se suffisant à elle-même rehaussée de quelques initiales en couleur, il s'imposa et imposa aux élèves du cours du livre à l'ISAD une sobriété, un dépouillement qu'on rencontre dans tous les volumes imprimés sous son contrôle sur la vieille presse à bras qu'il avait maniée à Uccle en 1895 et offerte à La Cambre; l'illustration y est tolérée, mais pas l'ornement: "Aujourd'hui l'intelligence a triomphé sur le sentiment au service de la technique et de l'invention... l'abstention d'éléments décoratifs est possible" (Le Nouveau). On relève une contradiction dans ces propos: "La perfection mécanique ne sera pas d'une qualité moindre que celle du travail exécuté à la main" (Le Nouveau): van de Velde favorisa pourtant à l'ISAD le travail artisanal plutôt que l' "Industrial design", la standardisation.

Deux rapports, La Voie sacrée, Les Fondements du style moderne, La Ligne, publiés de 1929 à 1933 ont un simple titre de couverture, sans ornements. Ces textes réitèrent des théories qui concordent bien mieux avec l'Art Déco des années 1920-1930 qu'avec l'exubérant Art Nouveau florissant entre 1890 et 1900; toutefois l'ornement "structo-linéaire et dynamographique" imaginé par van de Velde était bien une "spirale conjuguée avec la ligne droite", une ligne sensible et souple. Vie et mort de la colonne, 1942 et Pages de doctrine, 1942 reprennent des écrits antérieurs, insistant sur ce sacrilège qu'est "La triple offense à la Beauté: à la nature, à la dignité humaine, à la raison humaine" . Henry van de Velde allait encore faire le point de son oeuvre multiple en rédigeant ses mémoires, qu'il entreprit en Suisse, à Oberageri, de 1947 à sa mort en 1957.
Robert L. Delevoy, directeur de La Cambre dans les années soixante, définit Henry van de Velde comme un "Autodidacte. Peintre dévoyé par Seurat et Van Gogh. Fénelon l'ayant assuré qu'il est convenable de "tourner en ornement les choses nécessaires", [il] s'est branché sur Schopenhauer pour inventer, autour de 1900 le rationalisme décoratif... [il] n'a jamais détaché l'esthétique de sa composante morale.
Homme d'ordre et d'autorité, il [eut] le génie du créateur, l'intelligence de l'action, la vocation de puissance et la volonté de convaincre". Une définition plus équitable que celle de Victor Horta: "van de Velde était artiste-peintre... en passe de faire de "l'art décoratif" à la remorque du mouvement anglais,... en passe de devenir apôtre" (Mémoires, p. 154).

Sur Henry van de Velde et Elskamp, je vous rappelle un document exceptionel téléchargeable depuis ce site:
L'Hommage de Henry van de Velde à Max Elskamp

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