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Publications de Deashelle (912)

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Nous sommes tous des Don Quichotte

SPECTACLES

Au Public : Le fils de Don Quichotte du 10.01 au 25.02.23

En piste, un texte ébouriffant d’Anne Sylvain qui se plaît à revisiter l’illustre  Cervantes, pour vous offrir un  nouveau tour du monde de Don Quichotte  en  80 minutes. Il est bien sûr flanqué de son inimitable Sancho Panza, craquant d’humour, de bon sens et d’humanité. Tout tient dans l’imaginaire, on chevauche l’invisible. 

Or, qui d’autre, me direz-vous, aurait pu servir aussi bien ce rôle brûlant d’énergie, de drôlerie et d’ optimisme, que l’illustre Othmane Moumen dont on adore les acrobatiques postures! Se renouvelant sans cesse, il fascine lorsqu’il court après son ombre aux côtés de son maître adoré. Ses multiples déclarations d’amitié s’enchaînent avec vigueur. Ensemble, ils nous trimbalent dans une ronde héroïque, tantôt absurde… tantôt pertinente. 

Nos souvenirs joyeux de leurs épiques exploits se mêlent adroitement au chaos de notre monde déboussolé. Au son des castagnettes, vous goûterez les joies et les peines de cette prodigieuse cavalcade espagnole sur un plateau qui ne cesse de tourner, implacablement, comme les aiguilles d’une montre opiniâtre lestée de nombreux craquements blessant l’oreille parfois. 

Philippe Résimont interprète le bravache et bruyant Don Quichotte en mal de progéniture! Moins hidalgo que dans nos souvenirs, plus Tartarin de Tarascon, au vu de ses fanfaronnades burlesques et narcissiques, il se complaît  dans des éclats de voix un peu trop tonitruants, crachant vaillamment le feu rageur de son incessante colère.  Toutefois, manifestement prisonnier de ses mondes inventés, il fait parfois peine à voir… avec ce corps “ sur lequel la vie matérielle manquait de prise” disait A. Daudet de son higalgo de Tartarin…On irait bien jusqu’à même le moquer, tant il apparaît centré sur lui-même et ses déconvenues et si peu soucieux de son aimable et dévoué serviteur! 

Or il s’avère vite que, battants et combattants, c’est nous qui nous agitons en tous sens, souvent en dépit du bon sens, et plaise à Dieu – pourquoi pas et heureusement – à contre sens du sens imposé! Ainsi, le Don Quichotte en mal de postérité, s’invente contre toute attente une nouvelle progéniture: les enfants que nous sommes.  Battant les ailes, il brasse ses fantasmes, embrasse l’espoir et poursuit son Rêve de rejoindre son impossible amour, si richement inventé. Éternel chevalier errant – seuls, les non dupes errent – il part à l’assaut du ciel, plus fort que les moulins, pour y cueillir la providentielle étoile. L’inaccessible étoile, celle de notre ami Jacques. Et là, on pleure! 

Dominique-Hélène Lemaire, Deashelle pour Arts et Lettres

LE FILS DE DON QUICHOTTE de Anne Sylvain

au Théâtre Le Public : du 10/01 au 25/02 RUE BRAEMT 64-70, 1210 BRUXELLES 1H20 – CRÉATION – GRANDE SALLE

INFOS & RÉSERVATIONS – 02 724 24 44

Présentation: Par nos combats et nos rêves « pour un monde meilleur », aussi petits soient-ils, nous sommes tous des enfants de Don Quichotte. N’EST-CE PAS ?

Don Quichotte, bravache comme il se doit, repart toujours au combat. Parce qu’il est plus tentant de combattre que de pleurer sur la misère du monde. Parce qu’il n’y a que l’espoir qui fasse avancer. N’EST-CE PAS ?

Mais cette fois-ci notre héros doute. Il s’était fait chevalier pour transformer la société, mais il s’interroge, car dans cette histoire-ci, il se remet en question. Bien sûr, la maladresse, la clairvoyance et le burlesque des deux compères seront aussi au rendez-vous. Philippe Résimont (Don Quichotte) et Othmane Moumen (Sancho) s’y attèleront avec panache et enthousiasme.

Et à ceux qui diront à Don Quichotte qu’il est ridicule et inutile, à ceux-là, Don Quichotte répondra qu’ils n’y connaissent rien. Et notre héros remontera sur sa Rossinante, et se choisira un nouveau combat. Car Don Quichotte doit combattre à l’infini, interrogeant par-là nos quêtes infinies de justice et d’espoir d’un monde meilleur. Seul l’espoir fait avancer.

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administrateur théâtres

SPECTACLES

Spleen, absurdité et  tout le drame de la guerre…un Eugène Oneguine profondément humain à la Monnaie

29 janvier 2023, une première saisissante de l’oeuvre de Tchaïkovski.

Eugène Onéguine est le héros du roman d’ Aleksandr Pushkin, écrit en vers en 1833. C’est  un dandy de Saint Petersbourg, un aristocrate  désillusioné par les oisives futilités de la capitale russe. Il a environ 26 ans quand il  débarque à la campagne chez son ami  naïvement confiant, Vladimir Lensky, un jeune poète rêveur, d’environ 18 ans, plus passionné par l’Art que par la Vie. Onéguine se montre cynique, arrogant, égoïste, vidé de toute passion et fatigué du monde. Childe Harold, vous connaissez?  Ensemble, ils vont rencontrer deux sœurs, filles de propriétaire terrien. Elles sont  fort différentes, l’une, Tatiana Larina, distante, timide et  renfermée, mais passionnée de lectures romanesques, un personnage obsédant  qui semble  voguer dans un monde imaginaire et se nourrit de littérature romantique anglaise. L’autre, Olga, primesautière, ancrée dans la vie. Elle est insouciante et espiègle même si elle ne trouve aucune joie dans sa jeunesse passée aux champs. Et pourtant , lors de la rencontre, chacun des amis choisira paradoxalement celle qui lui ressemble le moins. Premier coup du sort. A l’Art ou à la Vie ?

Surprise étonnante au lever du rideau ! Point de  soleil d’hiver russe,  de champs fraichement moissonnés, de moulin à eau,  de datcha lumineuse à la Tourgueniev, de femmes  vaquant  aux tâches  domestiques comme on pourrait s’y attendre.  … Le plateau est vide,  comme un radeau ivre sur un océan d’émotions et de vagues de passion.  C’est que ce décor unique et étrange,  intemporel,  est animé de vie, il semble même parler comme parlent les livres… Et pourtant, il n’est constitué que d’une immense carré de parquet  en bois blond, mystérieusement articulé et  posé sur un axe… Toute une cosmologie? Les Chinois ne représentent-ils pas la Terre  par un carré, comme les champs qu’ils cultivent ? Le  spectateur du monde que nous sommes peut donc  observer  les  choses:  tandis qu’elles vont, se font et se défont.  Aux quatre coins, tels ceux d’une rose des vents,  siègent,  chacune sur sa chaise rustique, quatre femmes  sans âge en robes simples, de couleurs pastel : Tatiana en bleu tendre, Olga en rose pâle,  Larina, leur mère (la mezzo-soprano Bernadetta Grabias) en vert tilleul et la  vielle nourrice Filippievna (Cristina Melis) en  bleu gris argent.  

© Karl Forster

Et voici que notre folle du logis, ce pouvoir immense de l’imagination, est subitement convoquée - presque à notre insu - tant la musique, le chant, les mouvements et le jeu scénique se correspondent.  La mise en scène  très créative  de Laurent Pelly saisit l’esprit et le cœur par  la mouvante beauté des différents tableaux. Et l’émotion artistique  est à son comble,  à chaque fois qu’une extraordinaire  chorégraphie s’empare des protagonistes et du superbe chœur. Sans doute, l’anecdotique a été complètement gommé, mais ce,  tout au  profit de l’essence et du  symbole.  De savants  jeux de lumière de Marco Giusti  et l’interprétation orchestrale se combinent harmonieusement   pour habiller le texte  de profondeurs insoupçonnées. Il est vrai que le chef de l' Orchestre Symphonique de la Monnaie, Alain Altinoglu, est  comme à l'accoutumée, un très vibrant créateur de climats et d’échos dans sa sublime interprétation de la « vérité lyrique » chère à Tchaïkovski. Il annonce et souligne avec incomparables nuances, les moindres émotions qui ballottent  tous ces  passagers de la vie, et  avec une intensité et un  sens aigu du drame et de ses prémonitions. Il prolonge tous les états d’âme des protagonistes,  par une  très délicate orchestration. Complémentarité du visible et de l’invisible. Il n'empêche,  le folklore, la danse mondaine et des épisodes de rires joyeux  alternent  avec la vérité des sentiments et des frustrations qui mèneront à la débâcle finale.  


 Car  voici que sur le plateau,  l’aveuglante  folle du logis, celle qui fait perdre la tête, s’empare des deux amis !  Ainsi en va-t-il  de l’immonde jalousie qui soudain saisit  Vladimir, en voyant Olga  enchaîner les danses  avec Onéguine et qui va faire basculer un monde de paix vers celui de la guerre et de la désolation. « Vous n’êtes plus mon ami ! … Je n’ai pour vous que du mépris ! » Pire,  la querelle dégénère et  Lenski  ne peut s’empêcher de  provoquer Onéguine en duel. Toute l’assemblée est scandalisée ! ( Finale « V vashem dome! V vashem dome! )

Mais surtout voici les paroles fatidiques qui déclenchent  l’hostilité des deux frères…dans le tableau 18 de l'acte II «  Ennemis, mais y a-t-il longtemps que le désir de tuer nous sépare ? Y a-t-il longtemps que nos plaisirs, nos pensées , nos soucis, et nos loisirs étaient les mêmes ? Aujourd’hui cependant, comme des ennemis héréditaires, perfidement, nous préférons nous taire , prêts de sang-froid à nous entretuer » Onéguine ajoute pourtant «  Mieux vaudrait en rire, avant qu’il ne soit trop tard, avant que nos mains ne soient rougies de sang, mieux vaudrait se quitter à l’amiable…» Hélas, l’un après l’autre ils déclarent : « Mais non ! mais non !» 

        Niet!                                                                                                  Niet!
                                 
нет                                                                                              нет!

 
Le  désastreux duel aura eu lieu, et dans  le troisième acte,  la douleur consumera Tatiana et Onéguine, les protagonistes maudits. Oui, elle l’aime, c’est tragique mais se refuse à lui, comme lui l’a fait dans le premier acte, non  par vengeance, mais   dans un accès de vertu et de soumission aux règles de la société.  Au tomber du rideau,  Onéguine, ce  héros byronien, un Don Juan à sa manière, n’osant pas être émotionnellement vulnérable, est devenu cet  homme, perclus de désespoir, qui aura  tout eu, qui l’aura gaspillé et qui aura vécu pour le regretter. Pathétique et brisé, il a ... à peine 26 ans.  Une très belle prise de rôle par le baryton Stéphane Degout.

Star power: c’est un  casting d’excellence qui  interprète cette  magnifique  œuvre. Partout des sans-faute. Bogdan Volkov est un Lenski hors compétition, qui met les larmes aux yeux par sa résignation devant le destin qui l’attend, la musique en témoigne.  C’est en effet  déjà un  poignant adieu à la Vie que Lensky chante avant le duel, comme s’il écrivait une ultime lettre à ceux qui restent,   où il oppose les jours heureux de sa jeunesse à sa situation actuelle, dans un scandale que ni lui ni Onéguine ne souhaitaient véritablement. Quelle absurdité ! Dire que la  querelle portait sur les attentions  maladroites d’Onéguine pour Olga.  Surtout,  c’est la perte d’Olga que Lensky regrette le plus, se souciant désormais peu de savoir  quelle sera l’issue du  duel imminent.  Il  est salué par des applaudissements nourris et enthousiastes.


Et autant d'applaudissements, bien sûr, pour  la Tatiana délicieusement chantée par la soprano britannique Sally Matthews:  sans la moindre affectation, avec de vertigineux émois et de subtiles nuances pianissimo. Une réussite majeure.  Cette célèbre scène de la chambre à coucher, lorsque Tatiana, éprise d’un amour impulsif pour Onéguine,  exprime ses sentiments dans une lettre, incarne de manière touchante l’étourderie féminine du personnage.

C’est fait. Je ferme cette lettre,

L’effroi, la honte au fond du coeur…

Mais mon garant est votre honneur,

J’ai foi en lui de tout mon être.

Olga, ici chantée par la chaleureuse  mezzo-soprano Lilly Jørsta, est très naturelle, pleine de joie de vivre et  très  convaincante. Soulignons également le charisme et l’ardeur résonnante  du riche prince Gremin  que chante  Nicolas Courjal  et la merveilleuse et rafraichissante bouffonnerie – Molière es-tu là ? – de Christophe Mortagne  dans le rôle de Monsieur Triquet.  Quant au fabuleux  chœur, une masse parfois oppressante, toujours en mouvement, sous la direction de Jan Schweiger,   il  est à la fois radieux  et bouleversant dans  les multiples atmosphères qu’il incarne.

Dominique-Hélène Lemaire, Deashelle pour Arts et Lettres

Avec l' Orchestre symphonique et chœurs de la Monnaie Jusqu’au 14 février.

https://www.lamonnaiedemunt.be/fr/program/2313-eugene-oneguine

DISTRIBUTION

Direction musicale

ALAIN ALTINOGLU

Mise en scène & costumes

LAURENT PELLY

Décors

MASSIMO TRONCANETTI

Éclairages

MARCO GIUSTI

Chorégraphie

LIONEL HOCHE

Collaboration aux costumes

JEAN-JACQUES DELMOTTE

Chef des chœurs

JAN SCHWEIGER

Larina

BERNADETTA GRABIAS

Tatyana

SALLY MATTHEWS
NATALIA TANASII (1, 4, 10, 14.2)

Olga

LILLY JØRSTAD
LOTTE VERSTAEN ° (1, 4, 10, 14.2)

Filipp’yevna

CRISTINA MELIS

Yevgeny Onegin

STÉPHANE DEGOUT
YURIY YURCHUK (1, 4, 10, 14.2)

Lensky

BOGDAN VOLKOV
SAM FURNESS (1, 4, 10, 14.2}

Prince Gremin

NICOLAS COURJAL

Captain Petrovitch

KRIS BELLIGH

Zaretsky

KAMIL BEN HSAÏN LACHIRI °

Monsieur Triquet

CHRISTOPHE MORTAGNE

Guillot

JÉRÔME JACOB-PAQUAY

 Precentor

 CARLOS MARTINEZ
HWANJOO CHUNG (31.1 & 2, 5, 7, 9.2)

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administrateur théâtres

SPECTACLES

Cocktail d’amour et d’humour : La nuit des Rois

Côté tragique: Il n’y a pas d’amour heureux… Côté comédie: All Ends Well!  Puisque les différents amoureux se retrouveront et atteindront  le bonheur conjugal. Mais entretemps, quelle tapisserie gigantesque et compliquée de méprises, de désirs personnels,  de cruelles  frustrations, de motifs secrets et de questions existentielles!  Jouée pour la première fois  en 1602, cette pièce bouleverse allègrement toutes les conventions de la romance et des rôles de genre.


Le rideau s’ouvre sur la mise en scène (Daphné D’heur) d’une  somptueuse tempête qui  sépare deux jumeaux dans un naufrage. Le frère et la sœur se ressemblent comme deux gouttes d’eau. Chacun pense que l’autre a disparu dans les flots près des rivages de l’Illyrie.  Viola est sauvée. Courageuse, la sœur, prend l’apparence du frère et, déguisée en homme sous le nom de Césario (Margaux Frichet), entre au service d’Orsino, un duc amoureux éconduit par la belle et riche comtesse Olivia (Anouchka Vingtier). Cette dernière, en deuil de son père et de son frère, se fait aussi glaciale que superbe et repousse ses moindres avances. 

  

Aussi, le duc Orsino (Nicolas Ossowski) envoie son émissaire  Césario comme go-between pour courtiser la comtesse Olivia. C’est bien contre  la volonté du « jeune homme », elle qui  est immédiatement tombée amoureuse du comte!  A son tour, et en dépit de son chapelet de réticences, la comtesse Olivia s’enflamme et  tombe irrémédiablement amoureuse du messager. Joli triangle qui entraîne multiples complications. Enfin, tout s’éclaire avec l’arrivée providentielle du frère jumeau de Viola, Sébastian (Maxime Laal Riahi), que l’on croyait noyé. Une bonne façon d’arranger les choses sur le plan matrimonial. Olivia croit en effet que Viola (déguisée en Cesario) EST le  Sébastian qu’elle vient d’épouser deux heures auparavant. Bref, Sebastian a donc épousé Olivia, Orsino épouse Viola, et Sir Toby (Sofian El Boubsi) épousera Maria (Cindy Besson), la suivante d’Olivia, tous deux ravis d’avoir joué un si bon tour  au très grotesque Malvolio, l’intendant de la comtesse, un savoureux bouffon  bouffi de lui-même. On reconnaît la griffe moqueuse du maître de Stratford-upon-Avon, qui ira même jusqu’à l’enfermer derrière des barreaux, où, complètement déconcerté,  il sera traité de fou par tout le monde. Une magnifique interprétation de Didier Colfs.

Car les suppositions, les apparences et la réalité produisent un  passionnant  jeu de Colin Maillard, entre sérieux et rires.  C’est à qui voudra faire croire qu’il (ou elle) n’est jamais celui qu’il est vraiment!  L’histoire, qui se déroule la douzième nuit après Noë,l permet toutes les extravagances et fait miroiter le texte sur  des variations vertigineuses  des verbes être, paraître et disparaître. Le texte bien sûr regorge de double sens et d’humour.   Le décor, très dépouillé, étincelant de blancheur futuriste est d’une extraordinaire mobilité. Les deux constructions  qui ne cessent de voyager silencieusement sur le plateau, comme deux tours qui s’affrontent et se dérobent,   accompagnent silencieusement  le chahut et le suspense des émotions.  Un jeu passionnant qui jette par-dessus bord toute forme de certitude et pose inlassablement la question cruciale de l’identité.

C’est dans un élan irrésistible du cœur que Daphné D’heur et Thierry Debroux se sont attelés à la traduction de l’œuvre. Ensemble, ils ont gommé toutes les références qui auraient  risqué d' ennuyer un public moderne, pour donner une vie extraordinaire à cette belle production made in 21st century.  Tandis que  les  costumes chatoyants d’époque sont un véritable carnaval de Venise qui ancre le spectacle dans la fête et l’intemporalité. Par sa langue habile et son jeu intense, le casting est resplendissant … digne de grandes scènes d’opéra. Puisque… place est faite aussi, à la musique!

Côté magique: tous ces oiseaux du paradis qui poussent sur des rochers noirs battus par les vents et ...cette soudaine  et mystérieuse fleur étincelante en poudre d’étoiles… qui  arrive comme un baiser d'amour. 

Dominique-Hélène Lemaire, Deashelle pour Arts et Lettres 

Au Théâtre du Parc

Avec: Cindy Besson, Didier Colfs, Enea Davia, Soufian El Boubsi, Margaux Frichet, Maxime Laal Riahi, Nicolas Ossowski, Benjamin Van Belleghem,
Valentin Vanstechelman, Anouchka Vingtier

Mise en scène: Daphné D’Heur

Scénographie: Vincent Bresmal et Matthieu Delcourt

Costumes: Anne Guilleray

Lumières: Philippe Catalano

Maquillages et coiffures: Florence Jasselette

Chorégraphie des combats: Jacques Cappelle

À PARTIR DE 12 ANS DURÉE

2H35 ENTRACTE COMPRIS RÉPRÉSENTATION

DU MARDI AU SAMEDI :20:15

LES DIMANCHES :15:00

LE SAMEDI 18 FÉVRIER 2023 :15:00

RELÂCHE – LES LUNDIS

https://bit.ly/TRP-BILLETERIE

   


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administrateur théâtres

Violence and Son

De Gary Owen | Du 6 au 21 janvier 2023 | Création  Au Théâtre de Poche ( Bruxelles) 

Et à l'Eden Charleroi du 24 au 27 janvier 2023

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Violence &Son: Violence c’est le surnom du père, le fils c’est Liam.

 Rembobinons: l’adolescent tourmenté vient de perdre sa mère dont il a dû quitter la maison pour déménager dans les Valleys, ancien bassin minier pourri du pays de Galles pour rejoindre Rick, ce père qu’il ne connaît pas.

Il va découvrir avec stupeur un être truculent, pétri du machisme et de gouaille. Bienvenue dans la vulgarité des gestes et du langage. Avec sa copine sauce piquante, ils illustrent à merveille les soubresauts de la violence domestique et d’une sexualité brûlante.

N’empêche, le point de vue que défend ardemment l’auteur, Gary Owen, est que le machisme se transmet inévitablement de générations en générations.  Le transfert se fait même d’un père  survolté vers un fils ultra timide et réservé. Imaginez le comédien en chemise jaune passé et en pantalon aubergine, assortis aux trois portes et murailles mobiles qui constituent le décor. Ah ! J’oubliais ; un nœud pap ! Et un père explosif, en chemise ouverte et jeans que l’on verrait bien comme tenancier de pub.  

La traduction est un chef d’œuvre de la langue brutale et elliptique  actuelle. Il faut d’ailleurs   un peu de temps pour s’y habituer: rythme hystérique, vocabulaire grossier, phrases inachevées. Mais passé l’électrochoc du début des échanges, on entre progressivement dans une tension émotionnelle hallucinante.

Le jeune Liam inexpérimenté  a donc ramené chez lui une donzelle à la jupe de la taille d’une ceinture, qui minaude tant et plus, tout en ne cessant pas d’évoquer un petit ami qu’elle rêve de quitter. Il est assez vite clair qu’elle mène le jeu.  Son invitation à la danse est à peine voilée, tandis que Gary Owen organise méthodiquement son champ de mine.

La comédie hystérique du début s’estompe peu à peu pour faire place à un crescendo dramatique aboutissant á la condamnation de Liam lorsqu’il osera suivre les conseils de son paternel. Gary Owen a réussi le tour de force de transformer un vulnérable jeune homme aux abois en un Don Juan  abuseur, c’est du moins  la version de la fille.

Mais n’est-ce pas lui qui aurait  été piégé en toute bonne foi?  Oublions donc la perpétuelle  cette triste excuse invoquée par les violeurs de tout poil qui assure que le « non » des filles est le plus souvent un « oui » ou un « encore » déguisé !  l y a eu certes un malentendu, au propre comme au figuré. Et en dépit de Gary Owen, qui veut prouver que la gent masculine est coupable à tous les coups, le Liam en question, qui n’a connu des femmes que sa défunte et misérable mère, est finalement une proie de choix pour des tribunaux tolérance zéro de la séduction.

 

 Mais en définitive il  faut surtout  admirer l’énergie impressionnante des quatre personnages incarnés par un quatuor d’excellence : Adrien De Biasi, Léone François, Jean-Luc Couchard, et … Magali Pignlaut dans une éblouissante mise en scène de Jean-Michel Van Den EEyde.

 

 

 De Gary Owen
 Traduction Kelly Rivière
 Mise en scène Jean-Michel Van den Eeyden
 Assistante à la mise en scène Béatrice Wegnez
 Avec Adrien De Biasi, Jean-Luc Couchard, Léone François et Magali Pinglaut
 Création lumières Antoine Van Agt, accompagné de Maximilien Westerlinck
 Création sonore Julie Rens
 Dramaturgie Anne-Sophie Sterck
 Scénographie Sofia Dilinos
 Costumes Sandra Rondeau

Une coproduction du Théâtre de Poche, du Théâtre de l’Ancre de Charleroi

 

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administrateur théâtres

Histoire de Coeur

À tous les hommes et les femmes de bonne volonté :

Je vous souhaite pour l’année 2023

Un Cœur qui aspire au Juste, au Beau et au Bon

Puissiez vous transformer vos colères en Pardons

Apprivoiser vos peurs, oublier les chagrins

 

Je vous souhaite des Parfums, des Saveurs et des Désirs

Savourez tous les Plaisirs qui vous sont offerts

Que chaque évènement vous fasse grandir

Recevez et Donnez le Cœur grand ouvert

 

Trouvez votre Chemin et ceux qui vous Aiment

En libérant toutes vos Bontés enfouies

En vous engageant dans de belles Actions

Soulagez les peines de ceux que vous croiserez,

Et votre cœur trouvera la joie, la paix, et la sérénité car vous serez Aimé.

12273408697?profile=originalEt votre cœur trouvera la joie, la paix, et la sérénité car vous serez Aimé.

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administrateur théâtres


Et sur terre, paix aux hommes de bonne volonté. And on earth, peace to men of good will…

 

 

En piste : La somptueuse Messe en si mineur BWV 232 de Jean-Sébastien Bach pour 5 solistes, chœurs et orchestre  (1832–45).  Le Chœur New Baroque Times était dirigé par  Pablo Garcia et Thierry Lequenne et laissait à de  nombreux solistes l’occasion de partager leurs talents pour interpréter cette somme musicale.  On vous donne les noms :  

 

Aurélie Moreels, Amélie Renglet, Sopranos I

Ana Sofia Ventura, soprano II

Boris Kondov, alto I

Alain Gahima, alto II

Pierre Derhet, ténor

Joris Stroobants, basse

 

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Philippe Gérard dirigeait le bel orchestre de  la  Chapelle musicale de Tournai comprenant  outre les  différents pupitres de cordes, des flûtes traversières, hautbois, bassons, trompettes, timbales, continuo. Il s’agissait d’une production  particulièrement extraordinaire, et certainement un  grand défi pour l’ensemble, mais   le chef   a su doter cette œuvre baroque monumentale  d’une  rare ivresse  musicale. Elle était présentée dans le cadre de la Balade musicale de Rixensart,  dont l’organisateur passionné,  Jean-Pierre Peres,  avait  lui aussi, de son côté  fait   un   pari osé  de présenter une œuvre d’une telle importance. Elle est d’ailleurs  selon lui, à  rapprocher des autres « sommes » musicales telles que  l’Art de la fugue, l’Offrande musicale ou les Variations Goldberg. Jean-Sébastien Bach lui-même ne  dit-il pas vouloir dédier cette œuvre sacrée à «  la délectation spirituelle des amateurs et, surtout, des connaisseurs de ce genre de travail »…

 

Et tout de suite les premières notes du Kyrie déboulent comme coup de tonnerre  sur  une matière musicale chatoyante et une intervention  vigoureuse  du ténor. L’entrée en scène des deux sopranos verra briller de beaux timbres et de belles tenues de notes. Ensuite ce sont des  violons printaniers qui relaient la prière au chœur d’hommes, rejoints  très vite   par  celui des femmes,  dans une beauté enveloppante. L’église est pleine à craquer, l’espace est utilisé à son maximum, mais quel déluge de bonheur musical!  Cuivres et percussions introduisent l’allégresse du Gloria dans un flux d’énergie enflammée. Les femmes répandent le  pax hominibus bonae voluntatis  comme une profonde vague de prière pour la paix. Le sourire de la soprano précède des violons un peu aigrelets, et elle enfile les paroles latines  sans presque respirer. Le public retient son souffle.  C’est visiblement l’énergie du bonheur d’interpréter, de partager  qui dispense ces superbes sonorités.  Le public  se  sent uni dans la tension musicale et se trouve  inondé de  couleurs.

 

Dans  cette  première partie du concert,  mettons  également en évidence un magnifique solo de flûte traversière et le duo soprano et ténor, un sombre  qui tollis peccata mundi  du choeur et orchestre qui arrache des larmes  avec des entrelacs de voix qui évoquent   le chant  d’un   monde blessé.  Au cours de la soigneuse et discrète  chorégraphie, un jeu de cache-cache entre le chœur et l'avant-scène,  survient un remarquable  alto solo sur hautbois d’amour et cordes  avec  le qui sedes at dexteram patris. Le ballet musical n’est pas fini, voilà le solo basse et cor solo avec deux bassons qui signent  le quoniam tu solus sanctus. Enfin le Chœur se  dresse pour un Cum spiritu tuo étincelant, presque martial, Onward Christian Soldier … C’est une déferlante qui nettoie le monde de tous ses péchés et accueille la lumière. Oui, un tsunami musical peut être salvateur, dirigé par le tourbillon de l’Esprit. L’émotion de l’assemblée est palpable, traversée par une sorte de suspens.   

 

 

La deuxième partie s’ouvre sur le Credo, à la fois spirituel et musical,  tant le compositeur  entrecroise ces deux substances avec succès. Et incarnatus est  développe  un  exemple  de foi , d’humilité et de révérence absolument contrasté avec la douleur tragique et le rythme pesant du Crucifixus. Sans doute aussi le poids du joug de l’obéissance au père… mais cette ambiance est détrônée par la surprenante victoire de l’ et resurrexit ! Voilà Le rire de Dieu, l’extraordinaire, l’impensable, chantés avec le feu de Dieu. Les choristes  ont du phosphore dans la voix, l’orchestre jubile. Les sopranes Aurélie Moreels et  Amélie Renglet sont acrobatiques dans le  Confiteor qui plane par-dessus les violoncelles et le continuo. Les portes du paradis s’ouvrent sur le Sanctus , le vent de l’esprit soufflerait sur le chœur et l’assemblée ? Une ivresse spirituelle se joint à une joie presque dionysiaque : cuivres pétillants, syllabes détachées comme pétales de fleurs. Un court instant,  c’est toute la tapisserie Champagne du Chant du monde de  Lurçat qui  surgit dans l’imaginaire. Etranges phénomènes que les correspondances. Pierre Derhet, habite pleinement le Benedictus tandis que le chef d’orchestre semble transfiguré par la musique, envoûté, certainement. Tout cela pour en arriver à un exaltant Dona nobis pacem,  da tutti :  un miroir de paix, fleuri, les cuivres  et percussions en fête.

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Les solistes : Aurélie Moreels, Amélie Renglet,Ana Sofia Ventura,Boris Kondov, Alain Gahima, Pierre Derhet, Joris Stroobants, et le chef d’orchestre Philippe Gérard, pressés par le public de leur accorder un bis… ou deux… Osanna !    

 

Balade musicale à Rixensart du jeudi 17 février 2022 à 20h

Eglise St Sixte, place communale à Rixensart / Genval

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Notez la date du prochain,

c’est le 31 mars avec le 1er concerto de Chopin : Anaïs Cassiers
accompagnée par la Camerata IMEP dirigée par Ayrton De Simpelaere

Réservations :
reservation@balademusicale-rixensart.be

 

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administrateur théâtres

SPECTACLES

Un 8 mars en avance à l’opéra de Liège?

Mese Mariano  de Giordano et Suor Angelica de Puccini,  quel  beau mariage lyrique !  Le sujet est grave, mais il n’y aura pas de  misérabilisme  ou  le  pathos enflammé auquel on aurait pu s’attendre. Rien que de la dignité sous la baguette agile  et fiévreuse de la frêle chef d’orchestre ukrainienne Oskana Lyniv. Elle  se veut  ambassadrice déterminée  d’une culture européenne en marche par laquelle  elle veut défendre la paix et  les valeurs humanistes,  la communication   rationnelle versus la folie du monde et des hommes. On ne sort pas ses mouchoirs, malgré deux histoires poignantes de femmes méprisées,  soumises aux lois mâles de la société, résignées devant leur malheur, violées, battues et privées de leur progéniture. Tous les malheurs à la fois. Par l’ énergie de la musique  que la fringante artiste ukrainienne déploie  en   interprétant ces deux œuvres elle semble dire : «  Nous sommes fortes, nous sommes fières », nous  ne pleurerons pas.  Chez le spectateur, la spectatrice,  c’est plutôt une sorte de colère silencieuse  qui finit par prévaloir,  tandis que  les yeux restent secs malgré  un  cœur qui saigne.


L’ouverture de Mese Mariano est chantante, pleine de charme. Le rideau se lève  presque  aussitôt sur  les  gracieuses  arcades couvertes de glycines de la piazza d’un monastère  surplombant, à l’aube du 20e siècle, une vallée  napolitaine riante et un duomo étincelant sous le soleil. L’ouvre de Francesca Mercurio.  Aux lumières : Luigi Della Monica.  Contrastant avec  la beauté des décors et la foule de cornettes innocentes qui vaquent joyeusement  dans la cour du monastère, le récit bouleversant de Carmela fait peu à peu prendre conscience de toute l’horreur de la condition féminine de l’époque. Sa sujétion au monde des hommes, sa dépendance, son impuissance, son manque de liberté, son infériorisation. Et parmi  toute ces  femmes qui acceptent leur triste et humble condition, il y a ces traîtresses qui jouent le jeu des hommes, ces Cruella hautaines et méprisantes qui  osent marcher sur leurs sœurs. Dans le deuxième opéra, c’est carrément  le mur du monastère  et ses trois imposantes colonnes qui semble tomber du ciel pour  signifier l’enfermement de la jeune suor Angelica.  Une très habile mise en scène de Lara Sansone.  Une formidable Violeta Urmana interprète l’imposante et glaciale Madre Superiore dans Mese Mariano, et la princesse  dans l’œuvre de  Puccini, Suor Angelica . Elle est vêtue d’une  impressionnante tenue Elisabéthaine, qui contraste avec la simplicité et l’humilité des tenues des nonnes du couvent (costumes des mains de Teresa Acone).  Son jeu de véritable marâtre est implacable. Sa voix contient tout  l’orage de la vindicte  des puissants:  des grondements profonds , aux éclairs fulgurants, au silence meurtrier qui condamne sa victime sans appel. A côté de ce dragon, la pauvre Carmela et la suor Angelica n’ont aucune chance. A travers ces deux œuvres miroir, émerge la conviction profonde que les avertissements de Victor Hugo proférés à l’ouverture des “Misérables” résonnent de façon  toujours aussi  pressante, même à notre époque. Et notre frisson  intérieur reste le même: “ tant qu’il y aura sur la terre ignorance et misère, des livres de la nature de celuici pourront ne pas être inutiles. » Les femmes et les enfants sont toujours  au premier rang des victimes.

En Italie,  la veine artistique  vériste  signe  l’ entrée fracassante du naturalisme dans l’opéra,  avec des personnages mélodramatiques faisant partie du commun des mortels. La sincérité de l’interprétation de Serena Farnocchia est très  touchante et invite à la compassion, par une vocalité toute en nuances dans les  plaidoyers bouleversants de Carmela et de Suor Angelica.    

La Beauté humble de la musique vériste, ses bouillonnements passionnels émouvants,  la douceur et l’élégant classicisme des décors italiens ont patiemment tissé la parole des femmes…

Les splendides chœurs d’enfants très actifs et attendrissants,  sous la direction aérienne de Véronique Tollet  et une distribution presque totalement féminine  ont donné  une dimension particulièrement émouvante  au spectacle. Un dernier vœux  posthume de Stefano Mazzonis Di Pralafera ?  


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Lors de la dernière du dimanche après-midi, parmi les nombreuses sœurs qui interviennent dans les deux histoires nous avons aussi  eu la chance d’écouter les talentueuses interprétations de Chantal Glaude (artiste des Chœurs à l’ORW) dans le rôle de Suor Celeste et de  Louise Kuykenhoven dans celui de Suor Genovieffa. En remplacement au pied levé de la chanteuse lyrique  Morgane Heyse. Les merveilleuses Julie Bailly et Natacha Kowalsky en suor Cristina et Suor Maria. Patrick Delcour, un habitué de la scène liégeoise, le seul chanteur masculin de cette distribution,  en Don Fabiano.

Dominique-Hélène Lemaire Pour le réseau Arts et Lettres

GIORDANO / PUCCINI Voici deux histoires croisées qui se répondent à huit ans d’intervalle et qui émanent des plus grands protagonistes de la scène vériste italienne, Giordano et Puccini. Au centre du propos, deux jeunes mères éplorées, obligées d’abandonner leur enfant illégitime et bouleversées d’apprendre bientôt leur mort… Deux tragédies fulgurantes et édifiantes qui permettent à leurs auteurs une introspection des recoins les plus intimes de l’âme humaine… Avec Mese Mariano (Le Mois de Marie), en 1910, Giordano condense une trajectoire immuable et nous mène, en une bonne demi-heure profondément émouvante, dans la simplicité des « vinti dalla vita » (les vaincus de la vie). Quant à Puccini, avec Suor Angelica, ce célèbre volet du Trittico créé à New York un soir de 1918, il saisit l’occasion de confier à l’odieuse princesse, la tante d’Angelica, le seul rôle important d’alto et l’une des rares incarnations féminines malfaisantes de toute sa production…

MESE MARIANO
LIVRET DE SALVATORE DI GIACOMO
D’APRÈS LE DRAME ’O MESE MARIANO, TIRÉ DU ROMAN SENZA VEDERLO

SUOR ANGELICA
LIVRET DE GIOVACCHINO FORZANO

A voir en replay dès le 18 février 2022 sur France•TV Culturebox

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ORCHESTRE, CHŒURS ET MAÎTRISE
OPÉRA ROYAL DE WALLONIE-LIÈGE CHEF DES CHŒURS
DENIS SEGOND
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administrateur théâtres

Comment le Merveilleux peut conquérir l’amour…

La plus précieuse des marchandises – Un conte

Jean-Claude Grumberg

Seuil

12 € …Transporté au Théâtre Le Public

Promenons nous dans les bois.

Tant que le loup n’y est pas! Mais le loup y est, invisible, monstrueux et partout à la fois. Seul espoir, cette vaillante petite chèvre d’amour, une fleur de myosotis entre les dents. L’image d’amour qui veille, de tendresse et de liberté dans tout ce noir de la forêt panoramique qui a envahi la petite salle du Théâtre Le Public. Des bouleaux argentés des forêts de l’Est partout.

Et rien n’est plus vrai que l’amour immense de celui qui a écrit le livre, Jean-Claude Grumberg et celui de Jeanine Godinas qui en signe une magnifique et inoubliable mise en scène, enveloppée dans un châle féerique cousu de fils d’or et d’argent.

L’auteur nous fait cadeau d’un texte humble et universel et Jeanne Kacelenenbogen est cette fée qui en fait une interprétation fabuleuse. Elle fait corps avec la forêt, avec les dieux de la nature qu’elle implore pour son désir d’enfant. Un désir d’amour qui seul, peut tuer la guerre. Oui, cette guerre mondiale qui a osé saccager la conscience humaine, qui a délibérément nommé et pointé du doigt un peuple bouc émissaire, responsable de tous les maux de la terre: les “sans-coeur”. Pauvre bûcheron, vivant loin de tout dans sa triste masure, en est lui aussi convaincu, le poison du nazisme a filtré au plus profond des ruisseaux de la forêt.

Mais, malgré la faim, le froid glacial ou la brûlure de l’été, Pauvre Bûcheronne suit son rêve, le colle au train mystérieux qui passe et repasse et qu’elle affuble de toutes ses précieuses rêveries. Mue par un espoir fou, elle attend, avec la joie d’une petite fille, les messages désespérés que le train sème sur son passage. Petits cailloux salvateurs pour échapper à l’ogre? Du pain béni pour la femme qui oublie la faim et la misère quand elle entend les rails qui grondent et se fait une fête de la Rencontre. Elle ramasse les petits papiers qui tombent mais qu’elle ne sait pas lire… jusqu’au jour où la surprise venue du ciel lui tombe dans les bras et change sa vie. Ainsi elle conjure de façon percutante la mort que le train transporte.

Au passage, on note cette référence douloureuse au pogrom de Iași du 27 juin 1941, un épisode de la Shoah en Roumanie, perpétré par le régime fasciste roumain dans la ville de Iași contre sa population juive.

Aucune description disponible.

Le conte autour de ce train de marchandises est aussi poignant que celui de La petite marchande d’allumettes. Jeanne Kacelenebogen y met toute son âme. Le public est muet d’admiration, les émotions s’emboîtent dans un train d’enfer, le suspense et l’émotion ne vous lâchent pas; les voix de tous les personnages transforment la comédienne en une femme orchestre qui dévoile une symphonie. On sent la salle frémir tant elle écoute cette lumineuse femme qui enfante de sa voix et de ses postures tant de personnages plus réels que la fiction. Elle symbolise le pari pour la vie.

La narratrice happe le spectateur, s’empare de lui, le retient avec ce langage propre au conte, ses épithètes homériques, son intrigue, sa structure narrative, sa dynamique, sa vérité. Elle communique avec lui, comme ces mères diseuses d’histoires belles et effrayantes que l’on écoutait avec ravissement avant d’aller dormir. Des histoires que l’on n’oublie jamais, celles de transmission orale qui traverse les générations.

Un conte poétique que l’on a eu l’extrême bonheur de voir jouer en vrai sur la scène du Public avec tant de beauté et de vérité.

Au cœur de l’enfer, voici un rempart contre l’oubli, un vibrant appel pour que demeurent vivantes nos mémoires.

Dominique-hélène Lemaire pour Arts et Lettres

Théâtre Le Public – Du 31 janvier au 26 février 2022

DISTRIBUTION

Rue Braemt, 64 / 70
1210 Saint-Josse-Ten-Noode

http://www.theatrelepublic.be
contact@theatrelepublic.be
+32 80 09 44 44

Grand Prix de l’Académie française, Molièrisé et Césarisé, Jean-Claude Grumberg écrit en quelques pages la quintessence de son œuvre. Fils et petit-fils de déportés, l’auteur relate la Shoah sans en prononcer le nom. Sous la forme littéraire du conte, son humour pétri de rage et d’absurde (politesse du désespoir) interdit la résignation et l’oubli.

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administrateur théâtres

SPECTACLES

Stefan Zweig, invité d’honneur au Public

Coup de billard à trois bandes réussi…

  • "Le Monde d’Hier" de Stefan Zweig, témoignage magistral du 20e siècle, se joue au Théâtre Le Public jusqu’au 26 février.
  • Stefan Zweig, le 1 janvier 1930.
  • © Alice Piemme – Théâtre Le Public / « Le Monde d’Hier » de Stefan Zweig au Théâtre Le Public jusqu’au 26 février.

Écouter le monde d’hier pour penser le monde d’aujourd’hui. Voici le défi de ce spectacle éveilleur de consciences. Un cocktail qui met le questionnement au premier rang: le pourquoi, le comment? Avec l’inquiétude comme carburant.

Stefan Zweig ne se plaint-il pas de “ son inquiétude intérieure déjà intolérable » qui ne le laisse jamais en paix et le pousse à voyager. Il fustige ce “Weltschmerz” qui signifie l’échec de la civilisation. Comment le monde est-il passé de la plus grande élévation spirituelle, telle qu’elle était palpable à Vienne avant 1914, à la pire des décadences morales de notre civilisation, dès les années 30, avec la montée du fascisme? Comment le monde a-t-il pu s’habituer à la violence, à l’injustice, à la brutalité absolue?

Ce travail de spéléologie est orchestré avec détermination par une équipe de chercheurs dynamiques, emportés par la relecture de cette œuvre maîtresse de Stefan Zweig: « Le monde d’hier », Souvenirs d'un européen. Ils ont arraché leurs masques de théâtre, ils ont quitté volontairement leur zone de confort artistique, baissé toutes leurs gardes et lâché leurs armes de comédiens pour porter la souffrance de ce siècle passé – et sans doute les angoisses du nôtre – devant nos yeux avides de clarté. Un travail de groupe, un exercice de cours d’histoire, sans doute aux relents didactiques, puisque la passion de la transmission est bien présente. Juste avec chacun, humblement, son émotion intime. Itsik Elbaz, Patricia Ide et Anne Sylvain ont fait ce courageux pari, de gommer toute anecdote, de fuir tout effet de théâtre, pour présenter à la façon anglo-saxonne ce que eux appellent “facts”. Comme au tribunal. Des dates à rebours, des photos d’époque, des coupures de journaux, des citations, et le puissant roman de Stefan Zweig bien sûr, avec sa poignante lucidité comme pièce de résistance.

Spéléologie, parce que tout l’art est de plonger en apnée et à rebours à travers les dates, dans ce livre à la fois lumineux et absolument noir: “Die Welt von Gestern“ Le monde d’hier, Souvenirs d'un européen. Un roman autobiographique, car l’auteur y retrace pas à pas la déconfiture de l’idéal paneuropéen tel qu’il l’avait fait sien avec la fougue de ses jeunes années flamboyantes, quand il habitait Vienne, juste en face de la maison de celui qui allait vouer cette Europe rêvée au carnage, à la haine élevée en institution et à la défaite absolue de la raison. Stefan Zweig décrit avec passion ce monde révolu où la liberté était l’étendard et les voyages se faisaient sans le moindre passeport. Où une formidable culture bouillonnait à travers tous les arts: de la cuisine, à la musique, à la poésie, la philosophie, le théâtre, l’histoire, le roman… les sciences, loin de toute mise en boîte, ou récupération politique. Un genre d’âge d’or, avant que n’ éclatent les atrocités des deux guerres mondiales et le désastre de la conscience humaine.

Sur scène, on commence par la triste fin suicidaire du couple … pour remonter aux origines du mal. A sa banalisation. Personne n’a mentionné la figure de Hannah Arendt, mais on ne peut pas s’empêcher de penser à elle.

Tout cela sous le regard de Myriam Youssef, à la mise en scène. Le fond dépasse tellement la forme, que celle-ci s’estompe naturellement pour parvenir au cœur du paradoxe: Pourquoi, Comment , la culture est-elle si dérisoire face à la barbarie, et pourtant son unique rempart?

Ce spectacle est à la fois une œuvre de mémoire, une invitation à sortir de l’aveuglement ou de la léthargie que nous imposent souvent les politiques, un appel à notre esprit critique, et une consécration de notre droit à la liberté. Un refus des fallacieuses vérités qui suppriment le doute et renforcent la prise de pouvoir.

On ne peut qu’admirer une si noble démarche intellectuelle et humaniste loin des discours perroquet du monde.

Dominique-Hélène Lemaire, pour Le réseau Arts et Lettres

Distribution

De Stefan Zweig | Adaptation : Itsik Elbaz | Mise en scène collective | Avec : Itsik Elbaz, Patricia Ide, Anne Sylvain

LAISSEZ NOUS UN AVIS !

Du 31 janvier au 26 février 2022

Théâtre Le Public
Rue Braemt, 64 70 1210 Saint-Josse-Ten-Noode Contact : http://www.theatrelepublic.be
contact@theatrelepublic.be
+32 80 09 44 44

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Au Fourire, détente!

SPECTACLES

Quand  une  comtesse vient s’encanailler… au Stamcafé!

Nous sommes au Fou Rire, à deux pas de L’université. Pour la deuxième fois. Avec des comédiens craquants. Après  «  Le tour du monde en 80 jours » avec la compagnie  Production niveau 5  , voici le « Stamcafé ». Un spectacle avec l’accent pur et dur de chez Toone qui se déroule dans  un  Stamineï de  Koekelberg. La scène est à nouveau déguisée en théâtre de Guignol, le trait sera forcé, mais toutes les sortes de comique seront au rendez-vous. De la zwanze à l’exagération épique, à la scène de ménage nettoyage de printemps.  Le public est nombreux, masqué,  sauf ceux qui dégustent un cocktail maison  aux agrumes ou une boisson rafraîchissante posée sur une table ronde avec sa bougie d’ambiance.  Détente.

Peut être une image de 6 personnes et intérieur

Gaspar, le tenancier intérimaire du Stamineï de  Koekelberg rêve de son fritkot – quel jaloux de la place Jourdan! –  en attendant de lâcher son boulot à la commune, sacré fromage quand même.  Il a promis à Monique, la  propriétaire qu’il couve jalousement des yeux , de lui  donner un coup de main pendant qu’elle va rendre visite à ses parents à La Panne pendant 3 jours.

 Le voilà libre… Max !

Le chat parti, les souris dansent ! Gaspar  va pouvoir se comporter enfin en adulte  responsable ! C’est ce qu’il croit. Toute une faune pittoresque  va défiler  devant  son  comptoir  et provoquer  le rire aux éclats dans la salle complice. Difficile de résister, et dire qu’ ils ne sont que trois comédiens pour jouer  tous les assoiffés du quartier! L’illusion est parfaite. Quels costumes ! Un taxi italien, un improbable chauffeur de Rolls très faux British, une comtesse grivoise, des flics, mâle et femelle, des  traîneurs de savate, et  des échappés  de "home sweet home" voisin.   Tout ce  petit monde grouillant d’humour et de vie terre à terre est un ballon de drôlerie parmi les pâquerettes.   

Peut être une image de 4 personnes, personnes assises et intérieur

  3 jours  de  « jave » en stoemelings ? Ca va péter le feu!  Sacrément  bon à prendre quand on se sent un minus de bureaucratie, une victime de la dictature féminine, un esclave du travail domestique  imposé,  un  médaillé de la descente des pils en séries,  bref, un mec sous pression, ravi d’avoir  pour une fois un peu la paix… Au siphon :  Du rire belgo-belge pur jus! Et omni présent,  le très vieux thème inusable  de la farce du cuvier !  Fou rire.

Peut être une image de 10 personnes et personnes debout

Dominique-Hélène Lemaire pour le Réseau Arts et Lettres

 Le Fou Rire, théâtre de proximité

Adresse : Av. des Grenadiers 48, 1050 Ixelles Téléphone : 0483 59 92 29

Peut être une image de 7 personnes et personnes debout

https://fourire.be/

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administrateur théâtres

SPECTACLES

Carabistouilles, c’est du belge!

Le spectateur a beau savoir qu’il y a un truc, voire «des trucs», il ne peut s’empêcher de se laisser prendre par l’illusion et d’y croire…. C’est cela la magie! Celle  de l’homme aux mille talents. Un homme-orchestre  en vif argent, aussi surprenant qu’insaisissable. Un artiste qui défie votre sens des réalités.   

Cette fois, c’est à la Comédie Claude Volter que vous avez rendez-vous avec la magie. En live. Mais pas que.  Il y a du rêve en paillettes, au clair de lune.  Et un magicien entre surprises et traditions. Des émois poétiques que l’on attendait pas. Des battements de cœur inattendus.  Archi sérieux, entre prof sympa et jeune chef scout moqueur de monde, c’est tout lui : Jack Cooper. Pareil à lui-même et  sans cesse réinventé.

Il nous offre  une vaste plage de plaisir pendant deux heures… Et malgré notre regard critique rationnel et indélébile, il nous souffle, il nous flambe, il nous éblouit, il nous bluffe, il ressuscite en nous  cette âme d’enfant, …si profondément enfouie que l’on aurait pu la croire disparue. Et la jeune classe qui vibre dans la salle, si présente malgré l’heure tardive, hurle de bonheur, se précipite sur le plateau, tâte anneaux chinois, cordes, sièges innocents, vitres anti chocs, et autres caissons qui n’ont rien à voir avec ceux de la salle de gymnastique. C’est le bonheur !

Tout est mystère et mystification. Le prestidigitateur vous précède d’une longueur…  et vous entortille comme habile bonimenteur ! Se laisser faire… pour se laisser être !  Vous êtes pris par la folie de la scène, des lumières, des bandes son, des corps des artistes qui se donnent sans compter, avec chaque fois… un peu de leur âme. Le théâtre est magie. Et lumière du monde. Tous les artistes vous le disent, et un monde sans théâtre est pure désolation.

J’ai pas fini… il y a son associée, Jolijn ANTONISSEN, une fausse néophyte, une dame qui semble sortir d’un chapiteau de cirque,  fière d’elle-même, avec l’accent du grand Jacques, la volupté du Nord, la connivence avec le public et qui lui donne la réplique. Elle aussi elle partage  le bonheur de créer la surprise et d’émerveiller le monde. Que ferais je sans toi…? Il faut être deux, ou plus, ou tous ensemble réunis, artistes et public pour la plus belle des conspirations humaines…celle de la Magie! 

Dominique-Hélène Lemaire pour le réseau Arts et Lettres

PROLONGATIONS ! Comédie Royale Claude Volter : www.comedievolter.be

Peut être une image de plein air et texte qui dit ’La plus belle des magies c'est quand une personne réussit à vous faire sourire sans être présente. présente...simplement ement par la pensée. Alex ex Boçat’

du 19 janvier au 13 février

CARABISTOUILLES

Jack COOPER

Depuis plus de 15 ans, Jack nous éblouit de ses artifices et entourloupes. De manière caustique il présente les mystères de la magie en mélangeant grandes illusions, mentalisme, magie comique et interactive, ombres chinoises et autres enchantements.

Après le succès d’”Illusions” en 2016 à la Comédie Claude Volter, Jack revient nous ensorceler.

Un spectacle familial… où l’incroyable est possible !

Avec Jack COOPER et Jolijn ANTONISSEN

Création sonore : Laurent BEUMIER

Régie Son et Lumière : Yves HAUWAERT

Regard extérieur : Simon PACO

Régie Plateau et direction technique : Bruno SMIT

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administrateur théâtres

CONCERTS

Le train de l’imaginaire avec Gaëlle Solal

… lors du 4e concert de la 9e Balade Musicale à Rixensart

Comme il n’y a pas  à proprement parler de frontières entre musique classique et musique traditionnelle populaire, il est difficile de choisir entre apollinienne ou dionysiaque pour parler de la pétillante guitariste française Gaëlle Solal, lauréate  entre autre du prestigieux concours international de guitare classique Michele-Pittaluga d’Alessandria en Italie. L’artiste nous a offert lors de  son  récital du 20 janvier 2022 pour le 4e concert de la 9e Balade Musicale à Rixensart, une magnifique élaboration mélodique  des œuvres de Heitor Villa-Lobos and beyond.

Villa-Lobos, autodidacte,  compositeur très prolifique, grand admirateur de JS Bach,  a écrit plus de 1000 pièces et a mené une vie riche, aventurière et  fantasque tout en étant le fondateur du modèle éducatif pour l’apprentissage de la musique au Brésil, embrassant dès 1930 une grande carrière politique et pédagogique  avec sa nomination de  directeur de l’éducation musicale de Rio de Janeiro.  

Le choro, forme musicale  de prédilection  de Villa-Lobos oscille entre la musique populaire et la musique classique. Il nait à la fin du xixe siècle et au début du xxe  et  révèle toute l’âme brésilienne. Il se joue en groupe autour d’une table, chargée de mets et de boissons. Tout le monde participe, c’est une musique de partage et de spontanéité.   Ces  groupes musicaux ( flûte, cavaquinho et guitares) animaient les fêtes (forrobodós) jouant de la polka, du lundus, des habaneras et des mazurcas et d’autres genres érudits européens, de manière syncopée.

 Gaelle Solal est née à Marseille en 1978. Elle réside à Bruxelles depuis 2011 et depuis septembre 2020 , elle est professeur invitée au Conservatoire Royal de Gand. Femme de caractère et de générosité, elle habite vraiment sa musique. Elle  nous a livré un programme plein d’entrain et de cœur,  mis au point après plusieurs années de recherche et d’écriture  lors de ses propres arrangements de musiques brésiliennes découvertes lors d’un périple épiphanique à Rio de Janeiro en 2009, après avoir assisté au Festival Villa-Lobos organisé à Radio France.  Ainsi elle nous offre de  rencontrer d’immenses musiciens brésiliens, dit-elle, qui sont  plutôt méconnus dans nos régions.  Son œuvre de transmission  est tout à fait  dans les cordes de la Balade Musicale de Rixensart quand il s’agit de  la découverte et la beauté.

Ainsi,  dans un agréable jeu de correspondances,  elle  a adroitement rangé deux par deux, une série de pièces courtes qui alternent les œuvres du  grand Villa-Lobos et celles de musiciens qui l’ont influencé ou qui l’ont suivi ou illustré : Pixinguinha, Guinga, l’extraordinaire guitariste français Roland Dyens, Ernesto Nazareth, Antonio Carlos Jobim, Egberto Gismonti  et Garoto.  Une croisée de chemins donc, que nous transmet avec feu la pétulante artiste.

 Tuhu, le titre de son CD sorti  le 4 décembre 2020 sous le label Eudora Records,  fait référence au train de la vie, joint à un  espiègle  clin d’œil à la fascination  que le petit Heitor avait pour les trains et aussi à la langue de sa mère dans laquelle Tuhu, le joli surnom de son fils, signifie petite flamme.

Peut être une image de 2 personnes, intérieur et mur de briques

 

Au cœur de l’église Saint-Sixte de Genval, dès les premières notes de sa belle prestation, la musicienne  infuse à travers le climat imaginaire de la musique, une atmosphère de de liberté, de danse, de joie, de  plaisir de vivre. Quelles que soient les conditions de vie que l’on puisse imaginer ou vivre –  et c’est délectable  de pouvoir  s’extraire, l’espace d’un concert de la morosité ambiante. L’écoute du public est concentrée et admirative.  Il y a cette pièce émouvante :  le prélude numéro 2 dédié au petit garçon de Rio , un hommage à l’enfance de Villa-Lobos, qui découvrit sa passion pour la musique au contact des musiciens de rue.  Il y a des mélodies tendres et romantiques – où est le clair de lune ? – Il y a des danses très serrées et sensuelles, pleines de rythme. Il y a la virtuose qui évoque les chutes d’eau, les vagues de drames, le rythme sautillant humoristique d’esprits de la forêt, – les farfadets existent-il a Brésil ? Il y a son éclatante féminité,  des éclats de rire, de la connivence avec le public,  ou de colère,  de l’ivresse (Agua e vino) et de la torpeur de sieste au soleil. Gaëlle Solal  raffole  des  pizzicati, de petites percussions mutines impromptues, et termine toujours sur un recueillement subit et inattendu.  Bref,  elle  propose  une musique brûlante, échevelée, vive et pleine de caractère.

Et d’insister : tout est Musique, populaire et classique. La Musique est  par-dessus tout une rencontre à tout niveau : un lieu où l’on fait vibrer son âme au diapason du compositeur,  au sien propre et à la multitude de ceux des auditeurs. Et quand l’authenticité rencontre l’esthétique, tout est gagné ? Ajoutons que réécouter le CD dans son foyer permet bien sûr de revivre les émotions subtiles du concert mais aussi  adjoint une dimension de perfection, une plus profonde intensité,  un  timbre plus parfait et une belle  spatialité du son qui invitent à la méditation.  

Dominique-Hélène Lemaire pour Arts et Lettres

A vos agendas : Le prochain concert de Balade Musicale à Rixensart aura lieu le 17 février 2022. C’est une super production avec  la Chapelle musicale de Tournai, direction Philippe Gérard Au programme :   la Messe en si de J-S.Bach  (Chœur et solistes à déterminer)

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SPECTACLES

Allons … badiner!

La Compagnie du Temps Perdu a posé ses bagages… à Bruxelles ! Ils sont absolument extraordinaires, se produisent en ce moment au théâtre de la Clarencière 20 rue du Belvédère, 1050 Bruxelles, juste derrière Flagey. 50 places. Courez-y, vous reviendrez le cœur en fête et les larmes aux yeux ! Spécialement si dans vos jeunes années, les bibliothèques universitaires étaient votre havre de paix…ou votre studieux lieu de rencontres !

La pièce est signée et interprétée par Maximilien Solvès et Christel Pourchet. Et ces deux comédiens, sont aussi bons que… les Émotifs anonymes, aussi généreux qu’une pêche miraculeuse. Les répliques sautent de partout, vous éclaboussent de bonheur, vous chatouillent l’esprit et le cœur. C’est du merveilleux théâtre aussi drôle que celui de rue, aussi intense que la source du verbe, aussi lumineux que le don du sourire !

Les voilà embarqués dans une inénarrable course poursuite, un slalom vertigineux entre les plus grandes scènes d’amour exhumées avec tendresse de la collection complète de l’histoire de la littérature française, du Moyen âge au 20e siècle. Un condensé de Lagarde et Michard live, ça vaut le déplacement, maintenant que les cours de français se trouvent formatés sur des fichiers pédagogiques en ligne.


Comme le désordre amoureux qui les anime secrètement – à chacun son audace ou sa timidité – les scènes sautent ingénument d’un siècle à l’autre, par simple analogie avec l’histoire frémissante qui débute entre les deux étudiants à la belle anatomie. A notre tour de refaire leur carte du Tendre. Pas un mot des titres, ou des têtes de chapitres, juste les auteurs qui se réveillent côte à côte dans une ronde folle … presque de la Saint-Jean.

Il y a Marius Fanny, César, avè l’asseng, Hugo, Feydeau, Musset, Labiche, Racine dans un méli- mélo invraisemblable d’antiquité grecque et romaine, quel délice ! Alceste, bien sûr, non, Molière qui fête ses 400 ans d’anniversaire avec le patois savoureux de Charlotte, Mathurine et Pierrot soufflé dans le Jeu de Robin et Marion, Mais ne te promène donc pas toute nue ! Et l’incontournable lettre de Cyrano qui arrache des larmes… Acte V scène 5. Oui, et Françoise Sagan. Nous attendions la cristallisation de l’amour dans Climats de André Maurois. Bof c’est pas du théâtre. Georges Sand, quand même ! Sans Chopin. Quelle incroyable dynamique !

On ressort du spectacle, comme d’un feu d’artifice, étourdi de bonheur, fervent admirateur de notre si belle langue française, si bien interprétée, si bien coulée entre toutes les époques, riche, chatoyante, bouleversante de beauté et d’émotion.

Tour cela pour le fond… mais la forme ? Pleine forme, créativité intense, imaginaire débridé – les décors précaires, presque inexistants comme au temps de Shakespeare – c’est du papillonnage fin et espiègle, des changements de costumes intelligents, du grand art des planches, une immense énergie dans un mouchoir de poche, un franche bouffée de vie théâtrale totalement bienvenue et rafraîchissante.

Peut être une image de 1 personne

 


Metteur en scène : Barbara Castin, et tout cela pluri-joué à Paris depuis 2019… avec ou sans couvre-feux, quarantaines et autres barrières culturelles.

Dominique-Hélène Lemaire pour Arts et Lettres

https://www.laclarenciere.be/

« On ne badine pas », c’est le 20, 21, 22, 27, 28 et 29 janvier, ainsi que les 3, 4 et 5 février à 20h30 ! Au Théâtre de la Clarencière (rue du Belvédère 20, Ixelles)☎️ Infos et réservations: Tel: +32/(0)2 640 46 76 Site: https://www.leverbefou.fr/reservationth/reservation.php

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administrateur théâtres

Prix d’excellence pour Notre Dame de Paris, d'après Victor Hugo au théâtre du Parc, janvier 2022

Le directeur du magnifique théâtre Tristan Bernard à Paris avait  décidé de présenter le spectacle de Thierry Debroux, Notre Dame de Paris d’après Victor Hugo,  du 7 mars au 30 juin  2020. Ils ont pu  jouer trois petits soirs, et puis … l’épidémie de Covid a  foudroyé toute  la  beauté de ce magnifique travail de transmission !

Enfin,  voici que  le 13 janvier 2022, après une longue errance à travers  les aléas du drame sanitaire mondial,  le spectacle revient sur les planches du théâtre Royal  du Parc à Bruxelles  et c’est un véritable triomphe. Musical, visuel et théâtral. 


Le texte, Notre D(r)ame, publié  aux éditions Lansman,  est  inspiré par la terrible catastrophe de l’incendie de Notre Dame du  16 avril 2019.  L’hubris démesuré de l’homme moderne fut incapable d’empêcher la  toiture, la charpente et la flèche conçue par Violet Leduc de se transformer en  brasier. Restaient seulement le désespoir des pierres,  les voix effarées des gargouilles et des chimères de la cathédrale  dont  Thierry Debroux  semble avoir pu surprendre les  mystérieuses conversations et les craintes d’une reconstruction hâtive.

 L’univers  imaginaire inventé par l’auteur est magique: les époques conversent ensemble comme si elles étaient au paradis. Le temps est  dilué, l’immortalité de l’œuvre de Victor Hugo et  de la Cathédrale, se confondent avec une histoire d’amour  contemporaine d’une jeune danseuse hip hop en mal d’amour, prête au suicide et qui n’a jamais entendu parler de la Belle Esmeralda. L’œuvre de Victor Hugo bondit  sous les yeux de la  vivante cathédrale qui trône au centre du plateau : on se gorge d’émotions à chaque tour de la cathédrale sur elle -même, entendez, chaque fois que  l’une de ses façades égrène heures et jours différents.  Non sans rappeler les façons de Monet, le  grand maître des lumières impressionnistes. Ah quelle superbe rosace !

Peut être une image de 7 personnes, personnes debout et intérieur

  

Dans une harmonie à tomber, les comédiens jouent dans la joie, avec une énergie décuplée par les privations subies depuis deux ans. On assiste à une espèce de renaissance sur ce plateau où ils se montrent franchement éblouissants.

Comme si, l’espace d’un spectacle, on pouvait jusqu’à oublier la pandémie.

Les changements de scène se font sans le moindre bruit, ils sont d’une fluidité remarquable et de même pour les passages entre le jeu et le narratif. On se trouve au cœur de l’art vivant.  Prenez le mouvement imprimé à la corde qui meut la cathédrale, ne fait-il pas  fait penser à des gestes de batelier ? Ne  sommes nous pas, à Paris ou à Venise,  tous sur une nef des fous?  A moins que l’on soit plus d’humeur à y voir le mythe de Sisyphe.

Un art consommé de la concision et de la polysémie  anime le créateur.  L’œuvre fleuve de Victor Hugo  se retrouve exposée en 1H25 SANS ENTRACTE. Tout y  est.  Oui, on est  gratifié d’un authentique  élixir de magie théâtrale.

  D’un côté, il y a le peuple de pierres séculaires, les chimères de Violet Leduc, avec  le dénommé  stryge, le « démon pensif », sous l’apparence d’un buste de femme oiseau aux yeux en escarboucles, et de l’autre les antiques gargouilles du Moyen-âge gothique. Ces impressionnantes marionnettes se font la conversation avec les voix des personnages principaux. Didier Colfs papillonne entre le détestable  prêtre lubrique Claude Frollo, le Stryge, un rat de la cour des miracles, un juge répugnant, et … un quidam de la foule des manants.  C’est un bouleversant Stéphane Fenocchi qui s’empare du personnage monstrueusement attachant de Quasimodo, il  fait la gargouille 23, se mue en corbeau maléfique avant de  rejoindre lui aussi  lui aussi la foule. Le vaniteux Phoebus, sous les traits de Mickey Bicar, se transforme en gargouille 52 , ramasse les oripeaux de Clopin Trouillefou et fait un innommable avocat de la défense qui ne trouve rien à dire.   Enfin, Marc Laurent,  le Poète Gringoire en grand échalas égaré dans la cour des miracles se glisse dans la gargouille 37 – allô mademoiselle 36-37, votre prénom c’est bien Juliette –  avant de tomber pour la très radieuse, l’incomparable Marie Phan qui  a accepté de jouer le rôle stupéfiant d’Esméralda, avec son adorable chèvre, ton sur ton avec ses jupes de bohémienne. L’énergie de ce spectacle est au zénith,  vous fait un bien fou et vous raccommode avec toute la tristesse du monde.


Dominique-Hélène Lemaire pour Arts et Lettres , le 878e billet culturel depuis la création du blog

Du 13 janvier au 12 février 2022

Théâtre Royal du Parc
Rue de la Loi, 3 1000 Bruxelles

thttp://www.theatreduparc.be
info@theatreduparc.be
+32 2 505 30 30

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administrateur théâtres

SPECTACLES

Don Juan, Visit Now!

Les nouveaux ostracismes

La société est malade. Et le charme, la beauté physique, l’humour, le discours, la communication riche et structurée, c’est élitiste: qu’on les pende! Et la magie théâtrale, n’en parlons pas. Bien dommage pour Don Juan, dont le texte a été … fracturé.

Faites gaffe en particulier à cette femme blanche, bien habillée, émancipée, éduquée, libre, ouverte, tolérante, et maîtresse d’elle même! Nous la haïssons, c’est la pire espèce et elle ne fait pas partie de notre sororité, déclare avec conviction une des membres du collectif. Mode d’emploi : la terre brûlée. On déblatère et ça répond dans un feu de questions dans le vide. Surtout bien sûr, évitons des mots tels que fraternité, c’est ma foi, trop chargé de genre… Inconnues au bataillon ces bienveillantes Soroptimistes qui ne se gênent pas pour utiliser la langue  courante.  

Certes, nous vivons à notre époque le bouleversement de nos modes de vie. Et d’aucuns s’en réjouissent. Il vaut toujours mieux voir le verre à moitié plein qu’à moitié vide. On en convient. Absolument. 

Mais….

N’est-ce pas une société affluente, riche, libre des affres de la guerre, de la famine, et des maladies qui permet que se déploient l’éducation, la santé, le confort social et les libertés démocratiques? C’est cette même société hautement décriée qui donne sa place à la culture, la musique, aux arts vivants, à la parole.

Ce n’est pas parce que l’on dénonce la dictature des forts qu’il faut tolérer la dictature des faibles ou de toute espèce de minorité qui se retranche dans son entre-soi, subir la police de la pensée, les extrémismes ridicules du politiquement correct, ceux d’une langue dénaturée artificielle et hypocrite.

Oui nous signons pour l’Art. Pour le langage universel de la musique, pour les arts plastiques, pour tout ce qui fait la noblesse de l’Homme. Nous signons pour L’Art poétique de Boileau, les déclarations d’amour de Pierre Ronsard, la sagesse de Montesquieu, toutes les œuvres de Racine et de Molière, Victor Hugo et du petit Marcel. Ils avaient la sensibilité de la langue à fleur de peau, ils étaient des modèles de pensée et de raffinement humain en quête de spiritualité, d’élévation ou de progrès.

Et aussi que brille la mémoire de toutes ces femmes formidables qui ont ouvert dans la littérature française, la voie à la parole féminine. Depuis Christie de Pisan jusqu’aux précieuses ridicules qui les premières ont secoué le joug masculin, ah! Mademoiselle de Scudéry! Madame de Sévigné, Georges Sand, l’illustre Colette ont pavé le chemin pour qu’enfin femmes s’expriment et partagent leur intelligence de cœur et d’esprit. Les grandes Simone de Beauvoir, Marguerite, Françoise Dolto et Simone Weil… sont autant de lumières qui éclairent notre route.

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« Don Juan, visit now ! »  scénographie d’Alicia Jeannin. ©Marie-Christine Paquot

Mais … ânonne toujours le collectif: méfions nous du Verbe, de sa richesse, de sa complexité, de la rhétorique, de l’art de convaincre, de l’argumentation qui ne fait que de creuser le fossé entre les classes.

Don Juan n’est pas l’esprit libre que vous croyez, le libertin pourfendeur de privilèges, c’est juste le plus vil modèle de tous les prédateurs. Il est pour Pascal Crochet et son équipe – dont certains avouent n’avoir même pris la peine de lire la pièce – le prétexte pour se mettre à déconstruire les rapports hommes-femmes (ou, le cas échéant, autres identifications humaines).

Or, vouloir jeter aux orties le  Don Juan de Molière et de Mozart est un geste totalitaire inconvenant, comme celui que dévisser des figures historiques et leur faire un procès quelques siècles plus tard. Georges Orwell avait pourtant bien prévenus que réécrire l’histoire, la sortir de son contexte ne peut mener qu’au totalitarisme.

Le rideau n’est pas levé que l’on nous présente trois pauvres diables balbutiants, mal à l’aise, mal fagotés, incapables de trouver leurs phrases… Le reste du spectacle est ceinturé par des femmes hors d’elles-mêmes . Il est fait  d’indigeste laideur, où que l’on se tourne, côté cour ou côté jardin, malgré certains exploits de langage corporel bien appuyés. Coté sofa ou côté cuisine, dans ce loft improbable meublé au Formica des années 50, 2022 pourrait faire mieux… Anachronisme maladroit?

Leur doctrine simpliste est sans doute qu’on n’en fait pas d’omelette sans casser des œufs. Rien de plus vrai, mais quelle volée de poncifs en tout genre. Le spectateur est mis en demeure d’avaler quantité de couleuvres sans dire mot. En même temps que cette improbable omelette gluante pleine de coquilles, servie sans manières, aux trois mâles qui mangent sans fourchette.

Et un protagoniste de conclure: on a mis le pied sur une fracture glacée d’où tous nous espérons qu’un monde nouveau ressortira. Cela, OUI, on l’espère de tout cœur. Mais la manière marxiste n’a plus vraiment cours. Alors, on s’est trouvé à applaudir rapidement, par respect pour les artistes renommés et talentueux qui ont donné tout ce qu’ils pouvaient, malgré cette période tellement débilitante que nous vivons tous. On a préféré fuir au plus vite devant tant de polémique, de mauvaise foi, d’intégrisme destructeur, de vindicte et de violence faite à  l’humanisme.

Dominique-Hélène Lemaire pour le réseau Arts et Lettres

Distribution

JEU Maxime Anselin, Marie Cavalier-Bazan, Isabelle De Beir, Dolorès Delahaut, Alexandre Duvinage, Mathilde Geslin, Sylvie Perederejew, Hélène Theunissen, Laurent Tisseyre, Laura Zanatta •

CONCEPTION & MISE EN SCÈNE Pascal Crochet avec la participation libre de l’équipe de création

Du 11 au 27 janvier 2022 Théâtre des Martyrs
Place des Martyrs, 22 1000 Bruxelles

http://www.theatre-martyrs.be
billetterie@theatre-martyrs.be
+32 2 223 32 08

Rendez-vous avec DON JUAN, VISIT NOW! de Pascal Crochet

Interview des actrices Marie Cavalier-Bazan et Hélène Theunissen et du metteur en scène Pascal Crochet. Restez avec nous jusqu’au bout pour les bonus… défi ! Musique : Fabian Fiorini Montage : Maxime Jouret#pourenfiniravecdonjuan#cacraquedepartout#domination#societe#hommefemme#rendezvousavec#interview#tma2122

https://fb.watch/ayxea7E45p/

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administrateur théâtres

SPECTACLES

Un art de scène idéaliste sur un plateau … intimiste

Lui, Francis Lalanne, c’est une guitare chargée d’oiseaux gravés dans le lac noir de ses modulations. Sous sa houppelande fantasque de manouche noir corbeau, il porte des bottes de mousquetaire, et dans son dos, une longue natte, jamais désacralisés par la coupe aux ciseaux. Un regard pénétrant qui perce l’obscurité du monde fouille les visages des spectateurs et cherche leur regard, puisque , par définition, sans le regard du spectateur, il n’y a pas théâtre. La voix de l’artiste ne fait pas tout. La magie, c’est la rencontre. La salle du théâtre de la Clarencière est pleine à craquer, le public est plutôt jeune et désinvolte et se serre l’un contre l’autre. On prie tout bas qu’un cercle magique aura fermé la porte au terrible virus rampant. On prie tout haut que tous veuillent bien mettent leur masque, un rappel se fait en début de spectacle. Mais la foule… ne fait toujours que ce qu’elle veut et la peur de l’autre est tapie dans le cœur des moins jeunes et plus vulnérables, même de ceux triplement certifiés. On ne s’embrasse plus, n’est-ce pas ? Juste avec les yeux, disions nous à Fabienne Govaerts, la pétulante directrice du Théâtre qui garde courageusement le cap à travers les bourrasques culturelles ambiantes. Son masque à paillettes de bronze est son armure. « L’art vivant est mon droit ! »

Des Contes d’hiver pour réchauffer les cœurs servis en duo dans un spectacle qui a de la gueule.

Fabliaux, récits, légendes de monts et de vaux, de déserts et d’océans, voici avec fraîcheur et poésie la structure du spectacle que nous présente Francis et Alice. Tiens ! Ils riment ces deux-là ! Entendez vous ? Et se tiennent par la musique du cœur et des cordes, deux racines latines identiques d’ailleurs et le sentiment en parts égales, fiché comme un étendard dans le corps et l’âme Lalanne. Jolie recette ! “Deux étions et n’avions qu’un cœur”. Alice sort de l’ombre et joue du violoncelle, les yeux fermés, paupières nacrées d’or, visage de madone et chevelure d’ange lisse, elle est son égérie qui lui met les larmes aux yeux.

Les deux artistes en scène se correspondent comme le ying et le yang. Pas l’un sans l’autre. C’est l’un et l’autre. Le souhait d’Alice Poussin, sans équivoque…
Les récits, drôles, stylés, presque tous irrésistibles proposent un déchiffrement, une interprétation du monde et une morale implicite.
Adorables chutes sur un tapis de bienveillance, cérémonie de beau langage bien scandé, plein de couleurs, d’humour, et de saillies poétiques. On sent le public qui s’extasie. Sensibilité à fleur des yeux.
Avec ses loups, Francis Lalanne se sert des animaux pour instruire les hommes. Grenouilles, hérissons, colibris, chameaux, et par dessus tout, les loups, agneau compris ! Il n’hésite d’ailleurs pas  à appeler le plus grand honnête homme du 17e siècle pour souligner son propos. Merci Jean de La Fontaine.  Et à Rostand ? Il emprunte… le panache.

Aussi, à la fin de l’envoi, Francis a touché …son obole : une statuette de couleur turquoise, l’effigie de notre Manneken Pis farceur, que lui a remise la maîtresse des lieux. Une distinction littéraire bruxelloise appelée Le Manneken Prix.


Sachez aussi qu’une troisième reprise est prévue à la Clarencière et que le spectacle est également programmé à Avignon 2022

Le livre, pour chaque spectacle en réimpression, peut vous être dédicacé à l’issue de la soirée  « L’assemblée des loups », Francis Lalanne, Théâtre littéraire de La Clarencière, éditions Lamiroy

L'Assemblée des loups
de et par Francis Lalanne
Avec Alice Poussin au violoncelle
Production : Music Alice

https://www.laclarenciere.be/ Jusqu'au dimanche 19 décembre 2021

Dominique-hélène Lemaire pour Arts et Lettres

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administrateur théâtres

SPECTACLES

« Le noir te va si bien », une mortelle randonnée

                                                                                                  …entre empoisonnements, chutes de falaise, coups de feu, explosions à la dynamite, lustres fatidiques, arsenic, strychnine, champignons innocents,  roulette russe, et la liste n’est pas complète. «  Risky Marriage » écrite par Saul O’Hara en 1959, est une comédie policière d’origine britannique. Elle fut créée en  France par Jean Marsan, le 7 novembre 1972 au Théâtre Antoine à Paris, avec dans les rôles titres Maria Pacôme, Jean Le Poulain et Lucie Dolène.  Le succès fut tellement énorme qu’elle fut diffusée  à 3 reprises dans la célèbre émission de télévision « Au théâtre ce soir », à l’époque, à  l’ORTF. Vibrent encore sans doute pour certains, tant d’années après, les  annonces réjouies du générique :  « C’était…. dans une adaptation et production de: ….Pierre Sabbagh , créateur de décor: ….Roger Harth, costumes de: ….Donald Cardwell! »  Un crescendo de bonheur doux à l’oreille.

Qui tuera l’autre en premier ? That’s the question !

Cette pièce  fracassante  pourfend  tous les coureurs de dot, les assoiffés d’héritages, les chercheurs d’or matrimonial, les chacals de pierres tombales, les abonnés au crime lucratif. John est soupçonné d’avoir tué ses six femmes. Lucy est suspectée d’avoir éliminé ses cinq maris. Un commissaire de Scotland Yard, joué par l’exquis Bernard d’Oultremont,  veut piéger les deux criminels jusque-là restés impunis  en provoquant leur rencontre dans un manoir qu’il a mis sous haute surveillance, et où il pourra enfin prendre l’un  des deux sur le fait. Pour l’autre, ce sera sans doute  trop tard ! « Elle a les yeux … révolver ! »   


 Deux domestiques très complices, aident  l’inspecteur dans sa tâche de détective, quitte à s’enfermer, pour mieux espionner,  dans une horloge ou une vielle cuirasse moyenâgeuse. Ah ! les châteaux  écossais, leurs passages secrets, et leurs merveilleux fantômes ! Tout y est au théâtre de la Comédie Claude Volter : le five o’clock tea, le brandy et la pièce montée en sponge cake !  Bravo aussi  pour les choix musicaux :  depuis  l’authentique bagpipe, cornemuse ou biniou,  jusqu’à la valse des chevaliers de Tchaïkovski dans Roméo et Juliette. Et puis cet inénarrable uniforme militaire écossais que porte le faux laird, Michel de WARZÉE ! C’est tout  le plaisir du boulevard  qui revient en trombe sur la scène du théâtre de la Comédie Claude Volter qui fête  royalement ses cinquante ans cette année-ci.



 Dans un rythme  déchaîné, Stéphanie MORIAU et Michel de WARZÉE  jouent  pendant près de deux heures  leur incroyable  parade fatale. L’amour y trouvera-t-il enfin son compte ? A force, le cynisme imprègne les autres personnages et la comédie de mœurs fait flèche de tout bois pour mettre en pâture devant le public  toutes ces   faiblesses humaines  telles que l’amour  effréné de l’argent, l’appât du gain, l’égoïsme,  la vanité, la cupidité,  l’envie..  Et que dire du moteur principal:  la froideur du crime et du meurtre  prémédités.

Il est donc fort bien  ficelé, ce bijou de théâtre de boulevard au point de friser le  surréalisme…  Les sept comédiens chevronnés  s’éclatent vraiment  sous la charmante direction  de la dame en fourreau noir,  épaules et jambes  nues : Stéphanie MORIAU.  Avec  Michel de WARZÉE, Amélie SAYE, Laurent RENARD, Bernard d’OULTREMONT, Hélène PHILIPPE, Simon WILLAME et Morgane GÉRÔME. La distribution est impeccable et on leur souhaite de faire salle comble… Pour leur bonheur, ils n’ont pas plus de 200 places !

…  Et au fait, ne serait-il  pas temps  que la Mort,  tant chantée par  Georges Brassens ( il aurait eu 100 ans ce 21 octobre 2021) et que notre société  contemporaine met tant de soin à exiler, réapparaisse, exposée, vilipendée et moquée, pour ses côté les plus absurdes et les  plus perfides ?   Afin que  l’on cesse de la nier, qu’elle  cesse de nous angoisser en  secret,  et même, aller jusqu’à paralyser tout notre système de société.  Formons le vœux que, le grand apanage de l’Homme, le rire salvateur généré par  la Comédie,   puisse   nous sauver de sa hantise.

Dominique-Hélène Lemaire, pour Arts et Lettres

« Le Noir te va si bien » Jean MARSAN d’après Saül O’HARA

Distribution

Avec Michel de WARZÉE, Stéphanie MORIAU, Amélie SAYE, Laurent RENARD, Bernard d’OULTREMONT, Hélène PHILIPPE, Simon WILLAME et Morgane GÉRÔME.

Mise en scène : Stéphanie MORIAU – Décor : Francesco DELEO – Création lumière : Bruno SMIT

Du 8 au 31 décembre 2021

Comédie Claude Volter
Avenue des Frères Legrain, 98 1150 Woluwe-Saint-Pierre

http://www.comedievolter.be
secretariat@comedievolter.be
+32 2 762 09 63

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administrateur théâtres

SPECTACLES

Sortez, sortez, il en restera toujours quelque chose!

Le tour du monde en 80 éclats de rire … au Fou Rire

Ambiance feutrée, accueil chal… heureux. Ce  Giggle théâtre, le Fou Rire… à Ixelles,  est un sacré projet ! Quelle découverte, ce petit lieu qui n’en n’est pas un. Car  il est finalement très spacieux et jouit d’une très bonne acoustique, ce qui ne gâte  rien. Il est doté d’une belle scène avec son grand rideau rouge, mais sans les trois coups  de début de spectacle.  Il faut dire qu’il y a longtemps que cet usage s’est perdu ! Le public se trouve dans une salle en contrebas où sont disposés d’agréables fauteuils cramoisis – aux excellent dossiers.   Ils sont sertis, par groupes de deux ou trois, entre des petites tables basses portant la magie des bougies. Visiblement une manière à la page de respecter  le protocole de distanciation.  Libre à vous d’y déposer une boisson, évitez tout de même le bruit du paquet de chips ! Et puis, presqu’en balcon, il y a face à la scène,  un autre morceau de salle – celle par où on arrive, avec le bar et où dialoguent d’heureux spectateurs autour de tables familiales. On y a même vu une poussette avec un gamin endormi ! Et ce soir-là, comble de plaisir, on entendait un prélude musical sous forme de Beatles pour commencer le voyage à Londres. A Magic Tour! La mise en scène de l’adaptation du « Tour du monde en 80 jours » est signée Janick Daniels. Presque un nom de whisky. (Pardon, je sors!)

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Un grand classique de Jules Vernes. Il est retravaillé à la sauce parodique  bien épicée et intelligente, gouailleuse sur  l’envers du décor. Et qu’est-ce qu’on s’amuse ! Comme aux chansonniers…  Ah ! les plaisirs oubliés du rire ensemble, des éclats de réparties spirituelles. Un vrai théâtre de Guignol trône devant le rideau principal… Une mise en abime, dit-on pour faire savant ! Et 35 personnages défilent et piquent notre curiosité. « Restons curieux », cette pub radiophonique de la RTBF mise aux oubliettes depuis des lustres, n’est-elle pas pleine de sagesse ?  

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Ce tour du monde en 80 éclats de rire a en définitive  tout  pour plaire :  cinq comédiens talentueux, ardents, aux voix bien posées, au jeu sûr, sans surcharge, et à la diction agréable et qui croient en leur métier, malgré la sinistrose ambiante. Car tout se joue dans la voix, et le corps. Sans masque. Grand Guignol oblige : pas la moindre tasse de thé , horloge, ou derby à l’horizon. Pas la moindre meuble pour figurer l’époque… Juste les talents d’artiste. Et le mouvement :  à pied, à cheval, en voiture, en paquebot, en train…  L’imagination n’a aucune peine à voyager. Elle se gorge d’anachronismes délirants, de chapelets de bons mots et de calembours savoureux. Les costumes ? Elaborés dans la même veine humoristique. L les tableaux se succèdent à un rythme vertigineux, c’est que l’essence du spectacle est une course contre la montre ! Mais plus que le défi du pari insensé en 1852, ce sont les personnages qui passionnent: ils déroulent leur rôle comme une nouvelle Commedia dell’arte, version belge. La palme revient  d’ailleurs à la jeune et délicieuse comédienne belge qui interprète le  rôle volatile de Passepartout, quelques soient ses mille et un surnoms. Elle porte en elle  la malice d’un feu follet, le sourire charmant et les yeux brillants de la liberté. Il faut le faire, pour  un simple domestique non ? Celui de l’auguste  Monsieur Phileas Fog. Les temps changent… que voulez-vous!

Dominique-Hélène Lemaire pour le Réseau Arts et Lettres 

Une pièce de : Sébastien Azzopardi et Sacha Danino Mise en scène :Janick Daniels, Costumes: Mathieu Pinte Production Niveau 5 asbl Avec: Elsa Erroyaux, Stéphanie Coerten, Joël Riguelle, Philippe Peters et Florent Minotti

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 Le Fou Rire, théâtre de proximité

Adresse : Av. des Grenadiers 48, 1050 Ixelles Téléphone : 0483 59 92 29


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administrateur théâtres

Un Peter Pan rêvé par le théâtre du Parc à Bruxelles

Rêver !  C’est par-dessus les pavés mouillés des rues de Liège au temps de Noël  que se balance  cette magnifique guirlande lumineuse au gré du vent. A Bruxelles, c’est au théâtre du Parc que se concentre le rêve et  un voyage extraordinaire dans le surnaturel.

Pour Maxime, dix ans, c’est la première fois qu’il franchit les portes  royales de la Comédie. Aller au Théâtre, il en rêvait.

Il s’est habillé en jeune collégien anglais pour l’occasion et sa première sortie en solo  avec sa Mamy! Ça, c’est en attendant de visiter Londres.   Il brûle de  rencontrer le vrai Peter Pan, ce héros qui ne voulait pas grandir. Et savoir pourquoi.  Le comédien est bien vivant.  Julien Besure,  prince de l’imaginaire en habit vert, s’emploie à merveille  pour voler, planer, et allumer des étoiles dans les yeux des enfants et de leurs parents.

Maxime  connaît par cœur  le héros de  Walt Disney. Sa grand-mère a feuilleté avec lui le  vrai livre de James Matthew Barrie, Peter Pan and Wendy ( 1911)  question de le  lancer sur les chemins de la fiction  du Neverland : de la maison,  emprunter la deuxième étoile droite  et filer tout droit jusqu'au matin.

 

Ce qu’il a préféré, ce sont les superbes décors et les culbutes, les sauts du héros qui dit tout ce qu’il pense. Ajoutons que c’est Émilie Guillaume, une  incomparable artiste du mouvement, qui règle à nouveau  les fracassants combats et les coups de rapières sonores.  L’île est recouverte de forêt, la  lagune aux sirènes est splendide, le  bateau des pirates impressionnant, la maison souterraine des enfants perdus finement imaginée. On adore les troncs d’arbres aux portes secrètes  qui font office d’ascenseurs,  le camp des indiens, les cabanes de feuilles construite par les enfants perdus eux-mêmes et le  pauvre crocodile qui a avalé  le réveil. La mise en scène est signée  Maggy Jacot et Axel de Booseré.

Comme Maxime s’est délecté en boucle  du DVD du film « Hook ou la revanche du Capitaine Crochet » de Steven Spielberg (1991), cela ne le gêne pas du tout que l’histoire ait pris un tour  différent de la version originale, avec ce virage étonnant dans l’interprétation de Thierry Janssen. Au contraire, Il est fier de sa science et de  déclarer avec satisfaction que « C’est pas la vraie histoire, bien sûr ! ». Ils sont finalement tellement ravis, les enfants qui déclarent tout connaître sur Saint-Nicolas ou Père Noël ! Tellement rassurés aussi que le contes existent pour penser et rêver le monde ! Maxime adore le fait que le soldat ensanglanté puisse s’échapper de l’horreur des tranchées de la première guerre mondiale en culbutant dans le Neverland,  le pays imaginaire qui ne se fane jamais. Et il est totalement heureux que lorsque le jeune  soldat est touché en plein cœur,  et qu’il  « renaît »  dans le Neverland. Totalement crédible non ?

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Bon, la fée Clochette ( Anouchka Vingtier, plus carabosse que la minuscule nymphe Tinker Bell)  «  criait beaucoup et avait des cheveux très blancs ». Si elle était venue chercher majestueusement  par la main le pauvre Tommy qui se mourrait dans les tranchées d’Ypres,  elle allait refaire sa vie pour  devenir la fée Crochette avec le formidable capitaine sauvage!   Pitié pour Peter !  Cet effroyable  capitaine, plus monstrueux que dans l’imaginaire, « plus abominable que dans les films » est personnifié par un  Fantastique Fabian Finkels ! Un rôle explosif  pour triple F ! Les adultes jubilent devant l’ampleur de la  dérision en mode Don Quichotte.  Pour ce comédien aux mille talents, c’est un  super héros, sur mesure. Il est ffflanqué de son inénarrable acolyte, Mouche de son prénom, glorieusement endossé par Thierry Janssen en personne.

12273405656?profile=originalDominique-Hélène Lemaire et Maxime Demoulin 

PETER PAN

11.11.2021 > 11.12.2021

de Thierry Janssen d'après l'oeuvre de J.M Barrie

Nous vous entraînerons pour les fêtes dans l’univers magique et cruel à la fois d’un des personnages les plus célèbres de la littérature anglaise. Vous retrouverez Julien Besure qui fut D’Artagnan mais aussi le chevalier d’Eon. Nous sommes en 1915. Le garçon qui servit de modèle à Peter Pan se bat dans les tranchées en Belgique. Juste avant l’assaut, une femme mystérieuse le ramène au pays des enfants perdus.

 

Avec :
Julien Besure (Peter Pan) - Anouchka Vingtier (La fée Clochette) - Fabian Finkels (Le capitaine Crochet) - Karen De Paduwa (Rabougri ) - Mireille Bailly (Lily la tigresse, Le soldat Smith et Nicky Nigoo le pirate) - Thierry Janssen (Mouche) - Elsa Tarlton (Wendy) - Aurélien Dubreuil-Lachaud (Le soldat Taylor, Cookson le pirate et un indien).

Et les enfants en alternance :
Issaiah Fiszman, Dario Delbushaye (Le soldat Jones, Ed le pirate et un indien) - Andrei Costa, Martin Georges, Stanley Dupic-Janssens, Léon Deckers, Ethan Verheyden, Lilia Moumen, Jannah Tournay, Lily Debroux, Eledwen Janssen (Les enfants perdus et les indiens) - Selma Jones, Babette Verbeek, Laetitia Jous (La sirène et une indienne).



Réalisation Maggy Jacot et Axel De Booseré

Assistanat Julia Kaye

Assistanat scénographie et costumes Fabienne Damiean

Création lumières Gérard Maraite

Création sonore et composition Eric Ronsse

Chorégraphie des combats Emilie Guillaume

Créatrice maquillages et coiffures Florence Jasselette

Peter Panhttps://www.theatreduparc.be/wp-content/uploads/2021/04/face-cover-deff-768x563.jpg 768w" sizes="(max-width: 1024px) 100vw, 1024px" />Julien Besure Photo@ZvonocK
Peter Panhttps://www.theatreduparc.be/wp-content/uploads/2021/04/Mouche-Crochet-768x563.jpg 768w" sizes="(max-width: 1024px) 100vw, 1024px" />Thierry Janssen et Fabian Finkels Photo@ZvonocK
Peter PanAurelien Dubreuil Lachaud, Mireille Bailly, Julien Besure, Elsa Tarlton, Photo@ZvonocK
Peter Panhttps://www.theatreduparc.be/wp-content/uploads/2021/04/Clochette-768x563.jpg 768w" sizes="(max-width: 1024px) 100vw, 1024px" />Anouchka Vingtier Photo@ZvonocK
https://www.theatreduparc.be/wp-content/uploads/2021/04/Karen-De-Paduwa-Andrei-Costa-Lily-Debroux-Julien-Besure-Leon-Deckers-Photo@ZvonocK-768x563.jpg 768w" sizes="(max-width: 800px) 100vw, 800px" />Karen De Paduwa, Andrei Costa, Lily Debroux, Julien Besure, Leon Deckers Photo@ZvonocK
Peter Panhttps://www.theatreduparc.be/wp-content/uploads/2021/04/pirates-768x563.jpg 768w" sizes="(max-width: 1024px) 100vw, 1024px" />Aurélien Dubreil-Lachaud, Mireille Bailly et Dario Delbushaye photo@ZvonocK
Peter Panhttps://www.theatreduparc.be/wp-content/uploads/2021/04/wendy-enfants-peter-768x563.jpg 768w" sizes="(max-width: 1024px) 100vw, 1024px" />Karen De Paduwa, Andrei Costa, Julien Besure, Lily Debroux, Elsa Tarlton, Leon Deckers Photo@ZvonocK
Julien Besure, Fabian Finkels Photo@Zvonock

Peut être une image de texte qui dit ’ANTOINE VITEZ 1930- 1990 Car le théâtre est un champ de forces, très petit, mais oủ se joue toujours toute l'histoire de la société, et qui, malgré son exiguité, sert de modèle à la vie des gens, spectateurs ou pas. Laboratoire des conduites humaines, conservatoire des gestes et des voix, lieu d'expérience pour de nouveaux gestes, de nouvelles façons de dire -comme le rêvait Meyerhold pour que change l'homme ordinaire, qui sait’ 

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administrateur théâtres

SPECTACLES

Un bug dans la barbe de Saint Nicolas

au théâtre des Galeries

Absurdisthan, troisième vendredi, veille de Saint Nicolas. Hier, après les décisions catastrophiques prises par le Codeco en ce qui concerne notamment le monde de la Culture, le comédien Pierre Pigeolet s’insurgeait contre le chaos organisé. « Malgré les contraintes, je salue la décision du Théâtre Royal des Galeries (900 places) de maintenir toutes les représentations de la Revue avec 200 spectateurs… J'appelle cela du respect tant pour notre profession que pour les spectateurs… » Nous l’applaudissons. Comme on applaudit les gens qui veillent jour et nuit sur notre santé.

Foule sentimentale, soif d’idéal ? Cette Revue 2022 est glorieuse, lisse, belle, montée comme une crème Chantilly alors que la disette de joie et de bonne humeur sévit gravement partout autour de nous. Autant dans les cœurs meurtris de nos artistes, que dans celui du public persécuté par les mesures sanitaires contradictoires. « La Revue », le must royal bruxellois s’est toujours voulu moqueur, parodique, léger, rythmé, endiablé, pétillant de traits d’esprit et de gaité communicative. C’est un art de vivre ne lésinant pas sur la zwanze. Bouillant de parodie, de facéties, de jeux de mots et calembours. Scintillant de lumières, de costumes et d’effets grandioses. On y allait comme en pèlerinage de rire, pour se saouler de verbe, d’autodérision et de présence scénique. Pour attendre l’esprit en fête, la mise au placard de l’année en cours.

Mais comment célébrer dignement une année 2021 si peu fastueuse ? Et le mot est faible. Les artistes y ont mis leur cœur, tous lestés d’amour, d’espoir, de joie et de paix. Ils y ont mis la tendresse humaine et une humilité peu commune. Cette fois, la Revue est entrée en résistance, elle a mis la pédale douce. Moins de bling-bling, moins d’artistes en scène, moins d’exagérations… Tout en réveillant à bout de bras et de jeu scénique nos consciences endormies. Le menu n’a rien de blasphématoire, d’iconoclaste, d’offensif, rien de déplacé ni d’outrecuidant, le ton est juste et mesuré. Et il plaît. Des demi-teintes automnales dans un vent d'empathie, comme si la nostalgie de nos jeunes années - artistes et public - tenaillait les spectateurs riant sous masque. Personne ne s’est saoulé de rire, mais tout le monde est ressortit le sourire aux lèvres. Un pied de nez gracieux aux systèmes qui nous embrouillent et nous entortillent.

codeco-revue-2022.jpg?w=1024&profile=RESIZE_710xCrédits photos : Isabelle De Beir et Kim  Leleux

Prenez allègrement vos billets : c’est le meilleur moyen de contrer la sinistre transformation de notre société. Refuser notre pernicieux isolement. Retrouver rimes et raison. C’est retrouver le vif plaisir de franchir les portes de verre, tendre son billet, accéder à la salle mythique, se carrer dans le velours oublié du fauteuil, attendre que les lumières s’éteignent, et revivre le rêve et le charme de la découverte théâtrale. Un joyeux chemin vers l’autre. On y glousse, on y gronde, on échappe à l’étau de la pandémie. La salle vibre autour de soi, la ruche héroïque revit, le miel de l’humour coule à flots sur le plateau.

Chapeau les artistes ! Ils ont répété, travaillé, inventé, affiné, sauvé le meilleur pour l’extraordinaire plaisir d’offrir.

Dominique-Hélène Lemaire

Galerie des Princes 6, 1000 Bruxelles Jusqu'au 23 janvier 2022

L'affiche :
Réalisation musicale : Bernard Wrincq
Avec :  Bernard Lefrancq, Angélique Leleux, Pierre Pigeolet, Marie-Sylvie Hubot, Gauthier Bourgois, Arnaud Van Parys, Natasha Henry, Frédéric Celini, Enora Oplinus, Jérôme Louis et Bénédicte Philippon. Décor :   Décor : Francesco Deleo Costumes : Fabienne Miessen et Maria Spada
Mise en scène : Alexis Goslain, assistante: Catherine Laury Lumières : Laurent Comiant
Chorégraphies : Kylian Campbell

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