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administrateur théâtres

In Memoriam

12378693501?profile=RESIZE_710xLest We Forget...

Le 17 février  2022 nous assistions aux obsèques  de Monsieur Robert Paul, fondateur de notre magnifique Réseau Arts et Lettres

 

Il aurait eu 80 ans ce 19 février 2024

J’écrivais…« Affreuse nouvelle! Je suis bouleversée. Chemin obligé à tous, on croit désespérément à la vie, on pense que l’on peut sans cesse aller plus loin. Ensemble. Solidaires.

Fin érudit, Robert a soutenu ce Réseau magnifique jusqu'à son dernier souffle, avec un soin jaloux, un amour de la culture et un dévouement absolu.Comme il nous manque, maintenant que nous savons pourquoi, ces derniers jours, il s’était fait… discret.

Le pire nous avait effleuré l’esprit, nous n’osions envisager cette éventualité. Il a rejoint les meilleures âmes, le creuset de l’humanisme intemporel, le royaume de la Bienveillance.

Son passage sur terre a été l’image que l’on garde de la Voie lactée, quand, loin des préoccupations matérielles, on prend le temps de la contempler. Lui, c’est une figure de proue, un artiste des artistes que l’on n’oubliera jamais.

Une des plus belles personnes que la vie nous a donné de rencontrer et qui restera à jamais fichée dans notre cœur et que l’on regardera avec une certaine ferveur et pour toujours une immense gratitude.

Aussi, nous voulons envoyer pour lui, vers le mystère de l’univers, toute musique, toute harmonie de couleurs ou de formes, toute poésie , toute écriture, humble et crépitante, comme pétales de la Marguerite des morts …et l’inscrire à jamais, dans le panthéon des personnes qui nous manquent. »

Jamais son trou ne se refermera dans l’océan de nos pensées…

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administrateur théâtres

Prix d’excellence pour Notre Dame de Paris, d'après Victor Hugo au théâtre du Parc, janvier 2022

Le directeur du magnifique théâtre Tristan Bernard à Paris avait  décidé de présenter le spectacle de Thierry Debroux, Notre Dame de Paris d’après Victor Hugo,  du 7 mars au 30 juin  2020. Ils ont pu  jouer trois petits soirs, et puis … l’épidémie de Covid a  foudroyé toute  la  beauté de ce magnifique travail de transmission !

Enfin,  voici que  le 13 janvier 2022, après une longue errance à travers  les aléas du drame sanitaire mondial,  le spectacle revient sur les planches du théâtre Royal  du Parc à Bruxelles  et c’est un véritable triomphe. Musical, visuel et théâtral. 


Le texte, Notre D(r)ame, publié  aux éditions Lansman,  est  inspiré par la terrible catastrophe de l’incendie de Notre Dame du  16 avril 2019.  L’hubris démesuré de l’homme moderne fut incapable d’empêcher la  toiture, la charpente et la flèche conçue par Violet Leduc de se transformer en  brasier. Restaient seulement le désespoir des pierres,  les voix effarées des gargouilles et des chimères de la cathédrale  dont  Thierry Debroux  semble avoir pu surprendre les  mystérieuses conversations et les craintes d’une reconstruction hâtive.

 L’univers  imaginaire inventé par l’auteur est magique: les époques conversent ensemble comme si elles étaient au paradis. Le temps est  dilué, l’immortalité de l’œuvre de Victor Hugo et  de la Cathédrale, se confondent avec une histoire d’amour  contemporaine d’une jeune danseuse hip hop en mal d’amour, prête au suicide et qui n’a jamais entendu parler de la Belle Esmeralda. L’œuvre de Victor Hugo bondit  sous les yeux de la  vivante cathédrale qui trône au centre du plateau : on se gorge d’émotions à chaque tour de la cathédrale sur elle -même, entendez, chaque fois que  l’une de ses façades égrène heures et jours différents.  Non sans rappeler les façons de Monet, le  grand maître des lumières impressionnistes. Ah quelle superbe rosace !

Peut être une image de 7 personnes, personnes debout et intérieur

  

Dans une harmonie à tomber, les comédiens jouent dans la joie, avec une énergie décuplée par les privations subies depuis deux ans. On assiste à une espèce de renaissance sur ce plateau où ils se montrent franchement éblouissants.

Comme si, l’espace d’un spectacle, on pouvait jusqu’à oublier la pandémie.

Les changements de scène se font sans le moindre bruit, ils sont d’une fluidité remarquable et de même pour les passages entre le jeu et le narratif. On se trouve au cœur de l’art vivant.  Prenez le mouvement imprimé à la corde qui meut la cathédrale, ne fait-il pas  fait penser à des gestes de batelier ? Ne  sommes nous pas, à Paris ou à Venise,  tous sur une nef des fous?  A moins que l’on soit plus d’humeur à y voir le mythe de Sisyphe.

Un art consommé de la concision et de la polysémie  anime le créateur.  L’œuvre fleuve de Victor Hugo  se retrouve exposée en 1H25 SANS ENTRACTE. Tout y  est.  Oui, on est  gratifié d’un authentique  élixir de magie théâtrale.

  D’un côté, il y a le peuple de pierres séculaires, les chimères de Violet Leduc, avec  le dénommé  stryge, le « démon pensif », sous l’apparence d’un buste de femme oiseau aux yeux en escarboucles, et de l’autre les antiques gargouilles du Moyen-âge gothique. Ces impressionnantes marionnettes se font la conversation avec les voix des personnages principaux. Didier Colfs papillonne entre le détestable  prêtre lubrique Claude Frollo, le Stryge, un rat de la cour des miracles, un juge répugnant, et … un quidam de la foule des manants.  C’est un bouleversant Stéphane Fenocchi qui s’empare du personnage monstrueusement attachant de Quasimodo, il  fait la gargouille 23, se mue en corbeau maléfique avant de  rejoindre lui aussi  lui aussi la foule. Le vaniteux Phoebus, sous les traits de Mickey Bicar, se transforme en gargouille 52 , ramasse les oripeaux de Clopin Trouillefou et fait un innommable avocat de la défense qui ne trouve rien à dire.   Enfin, Marc Laurent,  le Poète Gringoire en grand échalas égaré dans la cour des miracles se glisse dans la gargouille 37 – allô mademoiselle 36-37, votre prénom c’est bien Juliette –  avant de tomber pour la très radieuse, l’incomparable Marie Phan qui  a accepté de jouer le rôle stupéfiant d’Esméralda, avec son adorable chèvre, ton sur ton avec ses jupes de bohémienne. L’énergie de ce spectacle est au zénith,  vous fait un bien fou et vous raccommode avec toute la tristesse du monde.


Dominique-Hélène Lemaire pour Arts et Lettres , le 878e billet culturel depuis la création du blog

Du 13 janvier au 12 février 2022

Théâtre Royal du Parc
Rue de la Loi, 3 1000 Bruxelles

thttp://www.theatreduparc.be
info@theatreduparc.be
+32 2 505 30 30

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administrateur théâtres

SPECTACLES

« River » Dreams On ! Au théâtre des Martyrs

River

De quoi sont faits nos souvenirs ? Traces du passé ? Traces rêvées ? Et dans ces parties lointaines de notre mémoire quels secrets y avons nous enfoui ? Et nos amours perdues ? Aussi entêtantes que la mélodie d’une chanson ? Qu’en reste-t-il en nous ? La blessure est-elle devenue superficielle ? Et les enfants qui partent loin de notre nid ? Que faire quand l’oubli efface tout et qu’on ne reconnaît plus l’autre…

Et les au revoir quand on s’accroche à un hypothétique espoir.
Et les adieux, quand il ne nous restera plus que le souvenir, peut-être une caresse ou une odeur, quand on parlera à l’absente ou à l’absent.

À partir des champs de l’intime et des deuils qu’il nous faut faire, la chorégraphe Michèle-Anne De Mey bâtit une fiction dansée. Elle rassemble huit personnages, danseurs, acteurs, musiciens, circassiens et un chien, qui raconteront, à travers gestes et paroles, ce qu’on abandonne et ce qui nous suit quand on quitte une maison : les souvenirs communs et les souvenirs secrets. De la chambre, du salon, du jardin, et de la rivière.

Distribution

Un spectacle de Michèle Anne De Mey créé pour et en collaboration avec Charlotte Avias, Didier De Neck, Gaspard Pauwels, Fatou Traoré, Alexandre Trocki, Violette Wanty, Nino Wassmer, Zaza le chien • chorégraphie Michele Anne De Mey assistée de Fatou Traoré • textes Thomas Gunzig en collaboration avec Didier De Neck et Alexandre Trocki Du 12 au 23 novembre. Grande salle

Au gré de vos …harmonies


Un bouquet d’harmonies… et quelques clefs

« RIVER » vous offre un extrait du concerto pour piano No. 1 de Tchaikovsky, de nombreux extraits de Franz Schubert, les parfums de George Gershwin, l’Andante sostenuto de Franz Schubert, extrait de la 21e Sonate pour piano en si bémol majeur, D. 960, son ultime sonate , achevée le 26 septembre 1828, plusieurs arrangements pittoresques de « Die Moldau » de Smetana, le rêve en liberté, de sublimes « Summertime » chantés et dansés, et l’évidence même dans ce programme : « La jeune fille et la mort », exaltante et hypnotique. La dernière clef c’est « Memories of the Silver Screen » de Laurel & Hardy… Entrez et laissez vous emmener ! Au gré de vos propres harmonies.

Interactif

Et le spectateur, touché par la musique et le jeu sur le plateau, les ronds dans l’eau, de rebondir sur le champ et de partir lui-même à la recherche de ses harmonies. Viennent à l’esprit les premiers vers de « Correspondances » de Baudelaire,

«  La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles ;
L’homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l’observent avec des regards familiers. »

Mais La première chose qui m’ait envahi le coeur est la musique de “The River of no return” la seconde, un inexplicable souvenir de :”Madison Bridge”, la troisième plongeait dans le fleuve Léthé celui de l’oubli où les âmes deviennent bienheureuses. Le bonheur retrouvé des études classiques, les rives où Orphée perd Eurydice.

Sur le plateau

Car par devant soi il y a des jeux de transparence et de lumière, comme pour visiter l’âme, les voiles de la mort, une armoire magique à double fond tapissée avec la robe d’une des femmes, des danseuses par trois, comme celles qui vous imposent un impossible choix et un vieil homme assis dans un fauteuil qui fait tourner une boîte à musique avec sa danseuse hypnotique. Un chien, ce meilleur ami. Bien bien vivant, celui-là ! Ou non, c’est selon. Demandez à la rivière.

 Les souvenirs de l’homme eux sont exposés, radiographiés, photographiés, filmés, pris sur le vif, agrandis… joués, mimés, symbolisés, dans des tableaux qui ne cessent de s’évanouir et de se renouveler. Cependant que l’homme est en proie à la litanie des choses de sa vie. Il tient les rênes, il ne lâche pas un fil. Tout y passe, de la moindre fourchette à poisson, au sécateur grippé ou la housse de couette à fleurs rapiécée. Une mémoire qui frise l’obsession. « Ma tante part en voyage avec… « 

Cherchez l’intrus ! Il n’y en a pas. Sauf l’infinie solitude, la nostalgie, le temps en marche égrené par des musiques sublimes. Et la proche séparation d’avec sa maison qui a tout vu, tout en tendu, tout vécu. « Summertime », bonheur opiniâtre, pour réveiller l’été de l’âme, pour d’ultimes étreintes et se souvenir.

Aux pinceaux

La fresque poétique de l’A Dieu régie par Michèle Anne De Mey (Kiss and Cry) s’appuie sur ses huit piliers : les artistes qui fonctionnent comme un seul être, un organisme vivant qui résiste au temps et refuse de mourir. Les armes de la mise en scène : la présence, le verbe dépouillé, le corps et le mouvement exaltés. Notre espoir contre la perte et le noir complet. Une harmonie retrouvée ? Signée Charlotte Avias, Didier De Neck, Gaspard Pauwels, Fatou Traoré, Alexandre Trocki, Violette Wanty, Nino Wassmer, et Zaza le chien Boris Cekevda, au mixage sons…


Echo

Et voici celle que j’aime, l’harmonie qui répond pour moi au spectacle, en écho lumineux :

« J’ai essayé, dit-il, de me faire une compagnie avec toutes les choses qui ne comptent pas d’habitude. Je vais vous paraître un peu fou et je dois être un peu fou. Je me suis fait doucement compagnie de tout ce qui accepte amitié. Je n’ai jamais rien demandé à personne parce que j’ai toujours peur qu’on accepte pas, et parce que je crains les affronts. Je ne suis rien, vous comprenez ?
Mais j’ai beaucoup demandé à des choses auxquelles on ne pense pas d’habitude, auxquelles on pense, demoiselle, quand vraiment on est tout seul. Je veux dire aux étoiles, par exemple, aux arbres, aux petites bêtes, à de toutes petites bêtes, si petites qu’elles peuvent se promener pendant des heures sur la pointe de mon doigt. Vous voyez ?
A des fleurs, à des pays avec tout ce qu’il y a dessus.
Enfin à tout, sauf aux autres hommes, parce qu’à la longue, quand on prend cette habitude de parler au reste du monde, on a une voix un tout petit peu incompréhensible. »

Jean Giono, Que ma joie demeure.

Dominique-Hélène Lemaire

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