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contemporain (50)

administrateur théâtres

 Nous sommes en 1942 dans la France occupée. Deux officiers allemands  ont été  abattus devant un immeuble. Dans un des appartements on fête un anniversaire. Le Commandant Kaubach - il adore Horace et Virgile - vient annoncer  poliment que deux otages devront être désignés parmi les convives… c’est son cadeau d’anniversaire ! « Si vous ne vous décidez pas, je vous fais fusiller tous les 7 !» 

Julien Sibre a eu l'idée de monter la pièce en 2001, en voyant à la télévision le film de Christian-Jaque, Le Repas des fauves, avec Claude Rich, France Anglade, Francis Blanche, Antonella Lualdi. Il contacta Vahé Katcha, l'auteur de la pièce écrite dans les années 60, pour retravailler l'adaptation avec son accord. Cinq ans de travail  assidu, avant de  monter la pièce en 2010. « Je souhaitais un point de vue un peu plus moderne, que le spectateur soit l'acteur d'une histoire à laquelle il aurait pu ou pourrait un jour être confronté. » Aux Molières 2011, le spectacle a gagné 3 récompenses : Molière de l'adaptateur, Molière du metteur en scène et Molière du théâtre privé pour cette chronique cruelle et lucide de la barbarie ordinaire.  Le spectacle a été joué à Bruxelles en 2012 au Centre Culturel d’Auderghem, récoltant un très franc succès. Déjà joué plus de 600 fois, le revoici sous la griffe d’ Alexis Goslain  au Théâtre des Galeries en 2015 en décors d’époque, avec une très brillante distribution de comédiens rôdés aux comédies de boulevard, tous des artistes sincères et généreux. Le sujet est pourtant grave. Et le défi de faire rire dans un contexte aussi tragique relève de la prouesse, car dans ce jeu difficile, la faute de goût guette chacun des gestes des acteurs, chacune de leurs intonations. Et comment rester crédible, ne pas surjouer des rôles qui frisent la caricature?  Le festin des fauves sera-t-il un dîner parfait? Un régal théâtral très applaudi dès la première, en tous cas. Avec Christel Pedrinelli, Stéphanie Van Vyve, Denis Carpentier, Marc De Roy, Dominique Rongvaux, Fabrice Taitsch, Lucas Tavernier et Michel Poncelet.

Tombe la neige!

Max ne viendra pas ce soir,

 Il est liiiibre Max!

Trève de Haiku, la question glaçante que chacun se pose en dehors de l’aveu de la lâcheté de tous en situation de danger de mort, c’est de  se demander quelle vie vaut plus que celle d’un autre ? Et qui peut oser porter ce jugement? Est-ce celle de Françoise qui a le courage de distribuer des tracts de la résistance? Celle du couple Victor et Sophie Pélissier dont on fête justement l’anniversaire et qui pourrait être enceinte? Celle du médecin grisonnant, enclin aux bassesses les plus immondes mais qui pourrait sauver la vie de tout une patientèle et rejoindre sa femme Madeleine? Celle de Vincent, électron libre qui n’a peut-être plus rien à perdre mais qui, dégoûté par la découverte de la lâcheté générale  et la férocité mutuelle des soi-disant « amis », ne se porte plus volontaire pour devenir l’un des deux otages de l’officier allemand ? Celle de Pierre, devenu aveugle au front, ayant combattu pour la France? Celle enfin de cet industriel  exécrable, Monsieur André, l’homme d’affaire bien décidé à sauver sa peau en se mettant du bon côté, en jouant la loi du plus fort et en prenant les commandes pour manipuler tout ce beau monde terrorisé, afin de mieux se protéger? Mais ils sont tous faits comme des rats. Des propos impensables d’inhumanité et de bassesse ou de mauvaise foi fusent de toutes parts  sous le regard  amusé de l’officier. Le public n’a que son rire pour se défendre. C’est un sauve-qui-peut ignoble et détestable, jusqu’au coup de théâtre final.  …Qu’ils aillent donc tous au Diable éternel, se cacher et  boire la honte de leur triste nature humaine.

Jusqu’au 15 novembre, au théâtre des Galeries

Avec : Christel Pedrinelli, Stéphanie Van Vyve, Denis Carpentier, Marc De Roy, Dominique Rongvaux, Fabrice Taitsch, Lucas Tavernier et Michel Poncelet.

Dans la mise en scène d’Alexis Goslain

Décor et costumes de Charly Kleinermann et Thibaut De Coster, les lumières sont signées Laurent Comiant

 

http://www.trg.be/saison-2015-2016/le-repas-des-fauves/en-quelques-lignes__6020

 

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« LE CHAT » adaptation théâtrale par Christian Lyon & Blandine Stintzy de  l’œuvre de Simenon. A la mise en scène : Didier Long et Julie Marboeuf.  Décor de Jean Michel Adam. Costumes de Camille Duflos. Lumières de Philippe Sazerat. Musique de François Peyrony.

Avec : Myriam Boyer et Jean Benguigui  

Dans le cadre de la série Paris-Théâtre 

 Au CENTRE CULTUREL D’AUDERGHEM,

Boulevard du Souverain  183  - 1160  Bruxelles 

Infos Réservations : 02 / 660 03 03

http://www.cc-auderghem.be/

 

 

 « Les regards qui rongent ! » Tout un programme ! Inspiré de la communication difficile de Georges Simenon avec sa mère, ce roman noir écrit en 1967,  met en scène Emile et Marguerite qui, cherchant une nouvelle raison de vivre,  ont refait leur vie l’un avec l’autre,  suite à leur veuvage.12273136262?profile=originalMais comment oblitérer le passé ? D’une part, il y a eu Angèle Bouin dont  Emile garde un souvenir ému : vendeuse aimable dans une charcuterie,  elle négligeait la cuisine et le ménage pour aller au cinéma dans la journée. …Façon le grand Georges quand il chantait « Elle laissait beaucoup trop d’pierres dans les lentilles mais s’pendait à mon cou quand j’perdais mes billes! ». Rancœurs : il ramène, pour humilier sa trop honorable nouvelle compagne, le souvenir d’une sexualité ardente, de repas arrosés au resto, et un p’tit coup vite fait sur les chantiers,  alors que les femmes honorables comme Marguerite… restent de bois, ne boivent que de l’élixir des Alpes à  menues gorgées, et vont à la messe!12273135859?profile=original Le cœur d’Angèle a lâché après un accident de bus. Et puis  surtout maintenant, il y a la mort de son chat! Retour de manivelle vengeur pour la mort du perroquet de Madame.  D’autre part, pour La Dame des lieux, il y a le frissonnant souvenir de  Frédéric, son premier mari, qu’elle a épousé en toute innocence alors qu’il avait ruiné son père… Vous  la verrez  parler avec émoi à ce souvenir enchâssé dans un décor très subtil, face à la cuisine en formica,  paré de toutes les qualités : l’amour de la musique, le raffinement, la richesse d’antan, un monde de différence!

 Mais les nouveaux mariés  sont tous deux dans une impasse, regardant ensemble et impuissants, leur monde s’écrouler sous les assauts des promoteurs. C’est profondément triste. Elle a voulu faire front avec son ouvrier de voisin, exigeant le mariage pour la bienséance, mais sa détresse s’est mutée en haine profonde de son manque de manières et devant le spectacle intolérable des maisons de son ancien patrimoine qui meurent une à une autour d’elle!

12273135657?profile=originalLa mise en scène volette d’une époque à l’autre, au gré de la mosaïque des souvenirs épars.  Elle (se) rejoue leur improbable rencontre, son émoi attendrissant de jeune-fille alors qu’elle est une « Mamy », sa jeunesse à elle sans la moindre goutte d’amour et leur mutuel élixir de haine en pleine croissance. Il y a de la part des comédiens  un art consommé de l’observation des comportements et celui d’une interprétation intemporelle, éminemment juste et nuancée. Les paysages d’antan tournent sur eux- même, à la façon d’une horloge à remonter le temps, tandis que la ruine mutuelle se tricote inexorablement.12273134700?profile=original Superbe opus théâtral sur  la triste réalité de certaines  vies quotidiennes, qui suscite  heureusement plus souvent dans la salle le rire que les larmes. L’interprétation magistrale de Myriam Boyer et Jean Benguigui  est au moins  aussi glaçante  que ne l’était celle de  Jean Gabin et Simone Signoret dans le film éponyme de 1971.  Mais il s’agit d’un  tout autre registre, plus profond, moins manichéen et peut-être moins impitoyable!

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....Marguerite!

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12273129470?profile=original CONCERT EN HOMMAGE AUX HÉROS ET VICTIMES DE LA GUERRE 14-   18 "Avant-première mondiale de la Symphonie le Chemin des Dames"

Bruxelles, jeudi 8 octobre à 20H à la Cathédrale Saint Michel et Gudule

 

 « Bien chers Mère, Frères et Sœurs,

Il est déjà quatre heures du matin, l’heure de notre mort est proche. Avec Alfred et Aloïs, nous sommes réunis dans la même cellule. Nous avons passé la nuit à prier, chanter et deviser. La messe va commencer, puis en route pour le tir national, pleins de force et de courage. Allons, maman chérie, bon courage.

Je vous donne de loin un dernier baiser. Adieu.

Votre cher fils Gustave qui  va mourir pour la Patrie »

Gand, le 10 août 1916 : dernière lettre de Gustave Mus à sa famille.

C’est  avec la lecture de cette lettre tragique que débutait samedi dernier un magnifique hommage AUX HÉROS ET VICTIMES DE LA GUERRE 14-18  à la Cathédrale Saints-Michel-et-Gudule, Bruxelles. Au programme,

LA TROISIÈME SYMPHONIE de Saint-Saëns op.78

Le  CONCERTO POUR VIOLON ET ORCHESTRE de Mendelssohn op.64

LA SYMPHONIE "LE CHEMIN DES DAMES" de Jacques Alphonse De Zeegant sur un poème de Marguerite de Werszowec Rey

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L’univers simple et essentiel du jardin est accroché aux chapiteaux, les arches prient, les lumières de la ville s’invitent à travers les vitraux,  les grandes statues de saints  de  pierre blanche veillent sur une foule nombreuse, venue assister comme chaque année, à un concert exceptionnel organisé par  "Les Amis de la Cathédrale Saint Michel et Gudule", associés cette année  avec "le Hulencourt Art Project". L’intégralité des  bénéfices du concert sera consacrée à la restauration du vitrail du " Jugement Dernier "qui éclaire l’immense nef gothique abritant, depuis tant de siècles, des millions de fidèles et de visiteurs.

  

L’écrivain belge Philippe Marchandise accueille le public assistant à cette grande rencontre musicale, avec des mots vibrants  invitant à être en communion avec ceux qui ont donné leur audace ou leur vie pour la Liberté et la démocratie dans notre pays.  Il évoque les soldats au front, les prisonniers, les victimes de la guerre et surtout « ces femmes désemparées, qui ont perdu leur raison de vivre puis leur raison tout court. » Et c’est une femme,  Marguerite de Werszowec Rey qui a écrit le poème qui a inspiré la symphonie contemporaine  "Le chemin des dames" au musicien Jacques-Alphonse De Zeegant*. Elle le lira devant l’assemblée avant  son interprétation musicale. Cette œuvre,  inspirée par les champs de bataille de la Marne, est évocation, prière et appel à la paix, elle transcende les lieux et le temps. Elle a stupéfié, bouleversé, enflammé le public lors de sa création à la cathédrale de Laon  le 30 août 2014. L’émouvante  mezzo-soprano argentine Alicia Nafé a prêté sa voix avec les chœurs de l’Union Européenne pour l’interprétation de  la symphonie.  L’actrice Caroline Veyt, présentatrice en mai 2014 du Concours Reine Elisabeth,  introduit chaque  œuvre musicale.

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 Né en 1955, Alphonse De Zeegant compositeur belge  au parcours peu commun, a étudié au Conservatoire Royal de Musique de Bruxelles. Il fut l’élève du pianiste André Dumortier (lauréat du concours Eugène Isaye) et du pianiste Valéry Afanassiev (1er lauréat du concours Reine Elisabeth 1972). Depuis une dizaine d’années, Jacques-Alphonse De Zeegant s’est engagé dans les coulisses de la création, laissant courir son inspiration, librement, sans se soucier des modes et des courants esthétiques de notre époque. Jacques-Alphonse De Zeegant souhaite en effet  assurer la transition, entre musique classique et musique contemporaine.

12273131097?profile=originalIl est  le premier compositeur invité en  résidence auprès du Hulencourt Soloists Chamber Orchestra (HSCO) qui  rassemble chaque année la crème de jeunes talents internationaux afin de promouvoir la musique classique et offrir à de nouveaux publics une expérience directe et intime de la musique de chambre et d’orchestre.  Au programme,  une dizaine de concerts prestigieux de très haut niveau  dans des lieux réputés, comme cette fois,  le cadre exclusif de la Cathédrale Saint Michel et Gudule.  La recherche de l’excellence est le maître mot. Les artistes, musiciens solistes professionnels  qui jouent comme solistes et poursuivent leur propre carrière musicale au sein d’orchestres nationaux ou dans des ensembles reconnus, sont conviés aux quatre coins de l'Europe, à participer au programme selon leurs disponibilités. Ils se réunissent au Golf Club d’Hulencourt, un endroit de prestige et de calme situé en pleine nature,  pour les sessions de préparation des concerts et des tournées. Rencontre de 19 nationalités.

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Xavier Deprez, organiste de la cathédrale, et Augustin Dumay, violoniste de la Chapelle Musicale et futur directeur musical de l’orchestre  HSCO en 2016 ont tenu à s’associer à cette grande commémoration et prière pour les soldats de la guerre de 1914, en interprétant avec l’orchestre de solistes de chambre de Hulencourt sous la direction de Benjamin Ellin deux œuvres poignantes de Camille Saint-Saëns et de Felix Mendelssohn. Nous avons vécu une expérience musicale inoubliable,  authentique et unique,  ainsi que la  rêve, le directeur de l’Hulencourt Art Project: Palmo Venneri.

* www.dezeegant.com

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En savoir plus :

^Un haut lieu de souffrance

« Quand j’ai accepté de composer une symphonie sur le Chemin des Dames, je souhaitais y intégrer un texte, j’ai demandé à Marguerite de Werszowe Rey, avec qui j’ai souvent collaboré, de m’écrire un texte ou un poème », explique Jacques-Alphonse De Zeegant. Ce poème évoque la vie des soldats dans les tranchées mais il est aussi un appel à la paix. « Le texte mêle le français et l’allemand, mais on y retrouve aussi toutes les langues des peuples qui ont combattu sur le Chemin des Dames. » Cette voie, autrefois royale qui est devenue un haut lieu de souffrance, le compositeur l’a beaucoup arpentée avant de coucher ses émotions sur une partition. « Des amis me l’ont fait découvrir, j’ai été très marqué par la souffrance qui s’en dégage encore. Un gigantesque drame humain s’est déroulé ici, on sent bien que la terre n’a pas fini de digérer ses morts. »

En une trentaine de minutes, Le Chemin des Dames évoque les soldats, leurs souffrances, les coups de fusil, « la Chanson de Craonne apparaît en filigrane tandis que le 5 e  mouvement se transforme en danse macabre, poursuit le musicien. Ce qui compte pour moi ce n’est pas la beauté, mais l’émotion qui se dégage de l’ensemble. » Pour ceux qui seraient un peu inquiets, le compositeur se veut rassurant : « Ma musique est accessible à tous, elle est au service du texte, et reste un hommage aux souffrances des soldats qui ont combattu, il y a cent ans. »

^ http://gite-chemindesdames.fr/litterature.html

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administrateur théâtres
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A coups de ciseaux de couture

Du 08 au 19 septembre 2015 à 20h30 au Théâtre de la Samaritaine (16, Rue de la Samaritaine, 1000 Bruxelles)

Création, adaptation, scénographie et mise en scène de Lucy Mattot
Textes: Jean Genet, Jean Cocteau, Juliette Noureddine, Berthold Brecht.
Avec Bertrand Daine, Lucie de Grom, Julie Dieu, Alicia Duquesne, Zoé Henne, Lucie Mattot, Romina Palmeri et Quentin Meurisse.
Direction musicale et compositions: Quentin Meurisse.
Aide au travail corporel: Salomé Génès. Photographie: Simon Paco

Il s’agit d’une création autour des bonnes à tout faire, de la folie meurtrière et des pulsions engendrées par l’asservissement. La plus grande partie du spectacle est composée d’extraits choisis des «Bonnes» de Jean Genet. Des textes et chansons d’auteurs tels que Brecht, Cocteau, Juliette… s’imbriquent dans la progression de la pièce. La musique est très importante dans ce spectacle puisque une composition musicale alternative accompagne les comédiens.


Nous assistons à une cérémonie célébrée par deux bonnes visant à répéter l’assassinat de leur maîtresse. Asservies, humiliées par leur condition, ces deux soeurs sont chacune leur propre miroir, engendrant un dégoût mutuel pour l’autre et pour elles-mêmes.
Ainsi, veulent-elles vraiment tuer Madame, où se libérer en s’entretuant?
Découpées en plusieurs étapes, la pièce est ponctuée de textes et chansons choisis pour chaque étape: d’abord, il y a l’humiliation de l’asservissement. Puis, la pulsion de meurtre. Ensuite, la haine aveuglante. Et finalement, la libération.

Une répétition ultra-théâtrale, des corps-à-corps féminins d'une violence inouïe et magnifique, d'une beauté de ravages. Les visages se touchent presque pour boire ou échanger les paroles empoisonnées. La tension dans la salle, soutenue par une musique digne d'Hitchcock est presque insoutenable et il faut du temps après le spectacle pour digérer cette proposition originale qui cerne au plus près les sources de violence. L'homme est absent de la scène, les femmes sont maître et esclaves et s'entretuent au propre comme au figuré. La qualité de l'interprétation est d'une  audace  dramatique incroyable. Allez-y, le cœur lourd et si vous n'avez pas froid au yeux. Il est vrai que cette proximité de violence paroxystique fait cruellement penser à celle du monde qui nous entoure, nous qui vivons protégés dans nos bonheurs respectifs.  Le jeu théâtral du trio est de la pure sculpture démoniaque avec une mention spéciale pour Romina Palmeri qui dégage une énergie ....effrayante ! Bravo!

PS On aurait aimé avoir un feuillet avec les titres des différents textes, même si le travail scénique refuse les coutures apparentes, car la compréhension se bloque de temps en temps...ou Est-ce l'essence de la violence intrinsèque qui bloque tout?

— Tirésias —
Amis, peut-être
Serez-vous surpris par le noble langage
De ce poème vieux de milliers d’années
Que nous avons appris par cœur. Le sujet,...
Si familier, si cher aux auditeurs d’autrefois,
Le sujet vous en est inconnu. Aussi permettez-nous De vous le présenter. Voici Antigone,
Fille d’Œdipe et princesse. Ici, Créon,
Son oncle, tyran de la cité de Thèbes.
Je suis Tirésias, le devin. Celui-là
Mène une guerre de rapines
Celle-ci n’accepte pas ce qui est inhumain,
Elle est anéantie. Mais sa guerre à lui,
Qui mérite bien d’être appelée inhumaine,
Sa guerre tourne au désastre. L’indomptable, la juste, Sans égard pour les sacrifices de son propre peuple, De son peuple réduit en servitude, c’est grâce à elle
Que la guerre a pris fin. Nous vous prions
De vous souvenir d’actes semblables,
Accomplis dans un passé plus proche, ou de l’absence D’actes semblables.
Antigone (1947) — Bertold Brecht (Prologue)

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Si vous passez le week-end prochain par le premier Salon d’Art Contemporain d’Auvergne qui se déroulera à Clermont-Ferrand au parc des Expositions, vous verrez sur mon stand la gardienne du sanctuaire.

Plus que toute autre, cette toile est révélatrice du sens de mon travail pictural en ce qu’il concerne un autre état de conscience que celui qui nous permet habituellement de percevoir et de révéler les formes familières que la conscience ordinaire appréhende.
Si vous suivez mon blog « aquarelle en voyage.com », vous avez pu voir à travers quelques vidéos et articles récents (remontez mes liens vous comprendrez mieux) à quel point sans artifice ni moyen superficiel, on peut à travers des expériences de créativité augmentée en état de « flow » franchir les frontières du visuel, et puiser ailleurs sa création…

 

La gardienne du sanctuaire au Salon d’Art Contemporain de Clermont-Ferrand.

- Que voyez-vous dans cette toile  ?
- A priori une peinture évoquant une paroi rocheuse avec des motifs inspirés (certains diront « reproduisant ») des motifs pariétaux préhistoriques  ?
Vous n’aurez pas tout à fait tort si vous vous arrêtez là…
Mais vous aurez tout faux si vous vous arrêtez là, car si ces motifs évoquent le sanctuaire (l’endroit de la caverne où naissait l’art dans sa dimension de spiritualité - et de rituels - la plus mystérieuse il y a au moins 40000 ans), c’est la gardienne du sanctuaire que je mets en valeur  !
La gardienne du sanctuaire est le seul être vivant qui pourrait témoigner de son emplacement exact, la seule entité vivante qui puisse nous y amener puisque nous n‘avons pas trouvé de sanctuaire de l’art préhistorique pariétal au fond de l’Aven Noir.
Elle (la gardienne) que nous avons croisés à chaque descente au fond de l’Aven aux Merveilles, elle est porteuse de nombres de croyances, légendes et mythes, véritable merveille vivante que vous verrez en priorité dans ma toile (dominant tous les autres motifs) lorsque vous aurez fait par le regard la démarche inverse de celle que j’ai déjà réalisée au fond du gouffre lorsque je l’ai rencontrée en état de «  conscience ordinaire  » aussi bien qu’en état de «  flow  » (ce qui m’a permis avec les notes prises à ce moment-là, de réaliser cette toile).
Si vous ne la voyez pas sur cette toile, vous l’identifierez très facilement lorsque je vous la montrerai sur mon stand (n°15 en angle en face de l‘entrée principale je le précise).
— Est-ce de l’art « contemporain »  ?
Je vous rappelle quelques définitions simples (là, vous serez d’accord avec moi)  : est contemporain ce qui est d’aujourd’hui, donc l’art d’aujourd’hui est contemporain, c’est l’art de notre époque qui est censé être le reflet de notre époque (et lorsqu’il a un sens, peut poser des questions - ou tenter d’y répondre ou établir des remises en question avec le regard de notre époque - sur nous-mêmes, le monde, nos sociétés, notre histoire, l’histoire de l’art, etc.).
On pourrait dans un audacieux raccourci dire que la peinture préhistorique relevait de l’art contemporain à la préhistoire (certainement sans que les artistes aurignaciens ou magdaléniens se doutent qu’ils faisaient de «  l’art contemporain  » ainsi considéré comme étant de leur époque)…
- Mais faire allusion à la préhistoire dans une démarche picturale actuelle n’a de sens aujourd’hui que si cette allusion est prétexte à révéler quelque chose d’autre bien plus important : le signifiant reprend le dessus en définissant un signifié qui n’écarte en aucun cas le référent.
Mais mon travail, par-delà les simples carnets de voyage, d’aventure ou les carnets formels d’aquarelle et de dessin, les expériences diverses et variées débouchant sur des toiles plus ou moins informelles, n’a pas pour but de contenter le sémiologue  : il essaie de repousser les limites de nos possibilités créatives en tant qu’expérience de vie réalisable et assimilable pour chacun de nous.
C’est aussi le résultat de cela que j’essaierai de présenter à Clermont-Ferrand au SACA le week-end prochain.

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« Nom d'une pipe, nom d'un balai » est l'une des trois sculptures de Jean MARC que je présenterai sur mon stand le week-end prochain au premier Salon d’Art Contemporain d’Auvergne qui se déroulera à Clermont-Ferrand au parc des Expositions.

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C’est une histoire banale et pourtant si instructive, comme savait les raconter mon père par le fer et par le feu du fond de son atelier de Corde-sur-Ciel (Cordes c’est déjà une légende)...
Nous sommes un jour de foire à Gaillac la jolie petite ville tarnaise.
Dans la petite rue qui descend vers les vieux quartiers de la ville où j’aime tant flâner, une gentille dame balaie le devant de sa porte lorsqu’arrive de la foire l’un de ses voisins qui vient d’acheter le journal  : «  — alors, les nouvelles sont-elles bonnes mon voisin  ?  »
                 «  — Non d’une pipe, vous savez quoi ?  »
... Et la conversation s’engage sur l’actualité de tous les drames et de toutes les nouvelles qu’il tient à la main, dégénérant vite sur tous les commérages du quartier  :
    «  — Et si vous saviez encore ce que je vais vous dire  ?  » Etc., etc.
    «  — Nom d’une pipe, ce n’est pas possible  !  »
... Et notre voisin de renchérir avec un nouveau «  nom d’une pipe  !  » auquel la gentille dame répond ou acquiesce par «  nom d’un balai  » parce que son univers se limite aux horizons de son balai et qu’elle ne peut s’exprimer qu’avec ce qu’elle connaît.
Ainsi en est-il des fables de mon père Jean MARC, le génial sculpteur, peintre, poète et forgeron d’art trop vite oublié après sa disparition.
Cette simple et humoristique fable nous rappelle combien le monde se résume à l’horizon des limites de son propre univers, à quel point l’information de la plus banale à la plus élaborée peut être interprétée différemment selon notre nature, notre culture, notre perception de la vie.  
Les raccourcis faciles deviennent parfois de prodigieuses paraboles dans l’univers de JEAN MARC...

12273126289?profile=originalLe «  voisin  » tel qu’il apparaît façonné par JEAN MARC  : un voisin comme nous en avons tous si ce n’est que nous sommes peut-être nous-même le voisin de quelqu’un...

12273127074?profile=originalQuant à la gentille dame, nous en connaissons tous également qui ont réponse facile aux questions les plus inextricables du monde dans lequel nous vivons... nom d’un balai  !

C’est une vision très parcellaire et limitée de l’œuvre de JEAN MARC que vous aurez sur mon stand au SACA de Clermont-Ferrand dès demain, mais elle vaut la peine d’être découverte, car il est très rare maintenant d’y avoir accès...

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Si vous aimez la peinture (de façon générale), si vous aimez l’art actuel (plus précisément), si vous êtes en Auvergne entre le 13 et le 15 novembre courant, alors, ne ratez pas le premier Salon d’Art Contemporain d’Auvergne qui se déroulera à Clermont-Ferrand / Cournon, juste à côté du Zénith.

Ce salon se déroulera en même temps que le Rendez-vous du Carnet de Voyage, mais attention, ce ne sera pas au même endroit mais au Parc des Expositions et des conventions de la Grande Halle d’Auvergne, en banlieue sud-est de la ville tout à côté de la sortie n°3 de l’A75.

Il accueillera près de 100 artistes dans un carrefour de l’Art qui rassemblera pour la première fois ici en un seul lieu, le plus grand nombre d’acteurs culturels du monde de l’Art contemporain : artistes, galeries, associations, institutions…

C’est dire le complément qu’il apporte dans un registre sensiblement différent du Rendez-vous des Carnets !

  • Quelle différence me direz-vous ?

C’est un autre regard de l’art plus axé sur une créativité en principe non associée aux carnets de voyages.

Sauf pour moi !

Car si je n’y montre pas de carnet au sens littéral du terme, le travail que j’y exposerai est pourtant le fruit d’une réflexion informelle née de mon travail carnettiste en rapport direct avec les aventures ou voyages à l’origine de mes carnets, et tant que je n'ai pas été au bout de ma démarche je peux rester des années sur le même sujet.

Rendez-vous avec un autre visage de l’art vivant au premier Salon d’Art Contemporain de Clermont-Ferrand.Détail du « Territoire de karst » Huile sur toile 25 F (exposée au musée d‘art contemporain de Wuxi et dans deux galeries de Shanghai et Pékin en 2013 - 2014 en exposition prestige d‘une sélection d‘artistes tarnais).

C’est l’une des toiles que j’exposerai sur mon stand : un  témoignage parmi d’autres de l’aventure « Aven aux Merveilles », révélatrice aussi de ma démarche picturale, du sens de ma peinture si on veut, expérience créative introspective qui met en valeur la relation profonde unissant la nature à l‘être humain et repose à ma façon nombre de questions fondamentales dont celle de la perception.

Le karst en profondeur, dans sa minérale nuit, est la mémoire vivante de l’évolution de notre planète depuis les origines du mésozoïque. Seule, l’action de l’eau et des mouvements tectoniques révèlera à notre regard émerveillé les splendeurs ignorées qui sommeillent sous nos pieds.

Tant que nous ne savons pas ce qu‘elles sont, nous ignorons ce que ces splendeurs nous révèlent de notre propre histoire et elles ne représentent pour nous que l’image inextricable d’une entité au visage abscons et inabordable.

Le, territoire de karst, c’est dans son étrange complexité le mystère de la terre, de son pouvoir magique fait de puissance tellurique et de fécondité que les hommes jusqu‘à « nos jours délirants » ont toujours respecté, honoré, vénéré.

C’est aussi un reflet de nos propres mystères, de notre histoire et de nos réalités, où chacun essaie d’avancer en essayant de résoudre l’éternel conflit entre doute et quête du sens, au milieu de questionnements qui resteront sans réponse dans la fulgurance de notre trop courte existence…

Attention, ce n’en est pas une redite en plus grand format de motifs qui pourraient être extraits de mes carnets, mais un travail qui en est le prolongement pictural intime, informel, un développement profond qui va bien au-delà des rencontres visuelles, intellectuelles et humaines qui font déjà l’intérêt d’un carnet.

C’est le produit d’une aventure de l’esprit différente, la matérialisation d’un voyage intérieur qui prolonge et sublime le voyage du carnet lui-même (ou l’expérience qui peut y être assimilée, je vous renvoie à d’autres expériences de la même nature dont j’ai déjà témoigné ici).

Parlons simplement, j’apporterai sur mon stand mon dernier livre, un carnet d’exploration : l’Aven aux Merveilles dont je vous ai déjà parlé ici à sa parution.

Rendez-vous avec un autre visage de l’art vivant au premier Salon d’Art Contemporain de Clermont-Ferrand.
Première de couverture du carnet d’exploration « L’Aven aux Merveilles ». Il ne m’en reste plus que quelques exemplaires que j’apporterai sur mon stand si vous voulez en acquérir un, c’est le témoignage formel (par ce que la « conscience ordinaire » appréhende) de l’exploration des réseaux les plus récents du gouffre aux côtés de mon camarade Roland PÉLISSIER spéléologue renommé.

Fruit de sept ans de travail et d’un engagement total en milieu souterrain au cours d’explorations qui allaient livrer des kilomètres de salles et de galeries aux concrétions d’une beauté remarquable extrêmement rares (classées par le Ministère de l’Environnement il n’y a pas très longtemps)

Cet ouvrage par-delà son témoignage, n’est que le visage du monde que la conscience ordinaire appréhende.

Et puis, il y a mes peintures inspirées de l’Aven aux merveilles, et là, je franchis les frontières du visuel (élément important mis en valeur à travers mes plus récentes expériences travail en « créativité augmentée »), c’est à ce voyage que je vous invite sur mon stand !

Pour y venir je vous offre une invitation au SACA : il vous suffit de me la demander en cliquant ici (à présenter à l’entrée vous ne devriez pas payer, et je vous avertirai de mes futures expositions et activités), vous pouvez l’imprimer à partir du PDF que je vous enverrai mais si vous êtes dans mes correspondants (es) vous l’avez déjà reçue. Mon stand n°35 (en angle) sera situé face à l’entrée principale, et si vous voulez me rencontrer ce sera avec plaisir, nous pourrons aussi bien parler de peinture, sculpture (je vous reparlerai d’ici le début du salon des sculptures de mon père que j’y exposerai aussi), carnets de voyages, stages, etc.

Rendez-vous avec un autre visage de l’art vivant au premier Salon d’Art Contemporain de Clermont-Ferrand.Mon travail en amont dans les profondeurs du karst, une photo prise par mon ami Serge CAILLAULT pendant l’exploration du gouffre dans des conditions parfois épiques en tout cas bien moins confortables que celles d’un atelier ou de la surface, au cours de descentes sous terre qui duraient chacune plusieurs jours.

Une expérience déjà révélatrice de ce que peut nous apporter la « créativité augmentée » associée aux effets du «flow ».

Vous découvrirez dans le prochain article de ce blog une autre toile importante à mes yeux, que j’exposerai au SACA  toujours  en rapport avec cette étonnante aventure.

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administrateur théâtres

12273124254?profile=originalLa    ¡¡¡ C O R E E ¡¡¡    à l’honneur en Belgique! Le festival se termine le 14 octobre, au Palais des Beaux-arts de Bruxelles! 

 

 Le Centre Culturel Coréen de Bruxelles organise en collaboration avec BOZAR le 1er Festival de Musique Coréenne du 23 septembre au 14 octobre. Entre Bruxelles (BOZAR et Ancienne Belgique) et Anvers (Amuz),  sept concerts invitent à découvrir quelques-unes des multiples facettes musicales de la Corée, partie intégrante de la culture coréenne.  Invitation à embarquer pour un périple musical dans une contrée lointaine aux sons aussi étonnants qu’envoûtants.

 

Le  thème du Festival, Echo & Création, évoque cet aller-retour permanent, métissage assumé entre tradition et modernité :

 

Tradition : AHN Sook-sun, figure emblématique du pansori, l’art traditionnel coréen du récit chanté, est l’invitée d’honneur du Festival.

Nouvelle tradition : Une nouvelle génération d’artistes, comme Geomungo Factory et SU:M, font résonner les sons d’instruments traditionnels au rythme de leurs créations modernes.

Classique : Deux invités de marque, le grand pianiste Kun-woo Paik et la violoniste Ji-young Lim, récente lauréate du Concours Reine Elisabeth, nous plongent au coeur de la musique classique.

Contemporain : De l’Indie pop à l’Electro, la Corée montre son effervescence avec Sunwoo JungA et Sioen, à mille lieues du célèbre Gangnam Style.

 

La musique en Corée, hier et aujourd’hui : La musique traditionnelle coréenne, appelée Gugak, illustre les épisodes douloureux de l’histoire du pays. Une histoire marquée par un fort sentiment de tristesse lié à la séparation du Nord et du Sud. Dès le VIIe siècle la pratique musicale se divise en deux courants : la musique de Cour et la musique folklorique.

 

À la Cour royale, le Gugak est utilisé lors de rituels, cérémonies, services religieux et autres événements importants. Dansé et chanté, il fait l’éloge des rois du passé. Lors des événements officiels, son format strict prend le pas sur le contenu. Le jeu des instruments peut alors prendre la tournure de simple démonstration symbolique.


À cette musique du pouvoir répond celle du peuple, la musique folklorique dont le Pansori est l’un des fiers représentants. Il s’agit d’une chanson narrative traditionnelle souvent associée { l’opéra pour le caractère épique de ses récits. Classé au patrimoine immatériel de l’UNESCO, cet art du peuple a ensuite été adopté par l’aristocratie. Les histoires bien que jalonnées d’épisodes douloureux, présentent en général une issue heureuse. Le chant du Pansori est très expressif, son discours stylisé est servi par des gestes et des mimiques marquées. Traditionnellement une vocaliste est accompagnée d’un percussionniste.


En Corée, la chanson folklorique, littéralement chanson du peuple, s’inspire de la vie quotidienne. Elle accompagne travaux aux champs et aux rizières, crie le départ de l’être aimé, exorcise les petits et grands soucis de la vie. On y retrouve l’émotion douce et amère des coréens. L’Arirang, chanson utilisée comme symbole de la Corée et de sa culture, représente la quintessence des chansons populaires. Chaque région possède sa propre version. C’est un chant d’adieu, teinté de regret et de mélancolie.


Aujourd’hui, en marge de l’immense succès de la K-Pop, véritable fusion de dance-pop, hip-hop, R&B, électro, pop-ballad et rock reconnue par le Time comme l’exportation la plus rentable de Corée du Sud, se développent de nouveaux courants musicaux. Parmi eux, on trouve de jeunes artistes souhaitant redonner un nouveau souffle aux instruments traditionnels en leur imprimant le rythme d’écritures plus contemporaines. Geomungo Factory, qui participe au Festival, mêle ainsi au Geomungo (une cithare traditionnelle coréenne à 6 cordes apparue au IVe siècle et jouée à l’aide d’un plectre en bambou permettant de pincer ou gratter les cordes) des pulsations contemporaines en intégrant des sons de notre monde interconnecté. 

    LES TROIS DERNIERS CONCERTS DU FESTIVAL:

Geomungo Factory

BOZAR-Studio le 07/10 à 19h, coproduction du Bozar et du Centre Culturel Coréen de Bruxelles

Festival de Musique Coréenne: Geomungo Factory

Le Geomungo est une cithare traditionnelle coréenne  à 6 cordes jouée { l’aide d’un plectre en bambou. Factory fait lui référence aux ateliers Warholiens. L’ensemble Geomungo Factory se compose de 3 joueurs de geomungo et d’un joueur de gayageum (également de la famille des cithares, il comprend 12 cordes de soie et une caisse en bois de paulownia). Formé en 2006, le groupe souhaite écrire des morceaux originaux tout en redonnant un écho à la musique traditionnelle coréenne. Ses membres ont introduit plusieurs instruments modernes afin de populariser le geomungo auprès d’un public plus large.

En 2012, après des années à peaufiner leur art, à travailler leur écriture tout en rénovant d’anciens instruments, leur travail est reconnu à travers leur sélection officielle au showcase du World Music Expo (WOMEX), plus grand marché d’art au monde. Geomungo Factory a tourné à travers sept pays européens et est devenu un véritable ambassadeur de cet instrument millénaire.

https://www.youtube.com/watch?v=pv6PK4hG_n8 ; 

 

SU:M

BOZAR-Studio le 14/10 à 20h, coproduction du Bozar et du Centre Culturel Coréen de Bruxelles

Festival de Musique Coréenne: SU:M

Leur philosophie ? « Un minimum de membre pour un maximum d’effet ». Exprimer l'essence de la vie. Leur musique est un savant mélange d’imagination et de légèreté. SU:M est né en 2007 sous la houlette de Jiha Park, joueuse de Piri, Yanggeum et de Saengwang, trois instruments traditionnels coréens, et de Jungmin Seo, interprète de Gayageum. Le duo a souhaité inaugurer une nouvelle ère de la musique traditionnelle coréenne. Leur  musique narrative colorée tente d’éclairer la vie moderne en partant de leurs émotions musicales et de leurs expériences de vie quotidienne.

Suite à la sortie de son 1er album Rhythmic Space : A Pause For Breath en novembre 2010, SU:M est sélectionné au Mulhae Arts Plus (MAP) et remporte le prix de l’Esprit expérimental au Concours ‘Projet Musical Coréen du XXIe siècle’. On les entend lors du showcase officiel du WOMEX en 2013 à Cardiff. Ils sortent l’année suivante un second opus.

Composant leur propre répertoire, les deux artistes créent une musique aux sonorités cristallines, sans accessoires ni effets artificiels. Leurs instruments ancestraux donnent vie à des sons qui respirent la liberté et la nature, faisant de leurs concerts une expérience particulièrement singulière. Leur concert au BOZAR s’inscrit au sein d’une tournée en Belgique.

https://www.youtube.com/watch?v=r6l5qfuaxYI Communiqué de presse réalisé par le Centre Culturel Coréen septembre 2015

 BELGA/AFP/File / Nicolas Maeterlinck
Lim Ji Young of South Korea celebrates after winning Belgium's Queen Elisabeth Violin Competition on May 30, 2015

Ji-Young Lim

 Ji-Young Lim

BOZAR-Salle Henri Le Boeuf le 14/10 à 20h, coproduction du Bozar et du Centre Culturel Coréen de Bruxelles

Jeune violoniste de 20 ans, Ji-Young Lim revient sur la scène du Bozar où elle a remporté en mai dernier le Concours Reine Elisabeth 2015.

  • First Prize: Ji Young Lim, 20, South Korea
  • Second Prize: Oleksii Semenenko, 26, Ukraine
  • Third Prize: William Hagen, 22, United States
  • Fourth Prize: Tobias Feldmann, Germany
  • Fifth Prize: Stephen Waarts, 18, United States/Holland
  • Sixth Prize: Fumika Mohri, 21, Japan

Accompagnée au piano de Da Sol Kim, elle clôture le Festival de Musique Coréenne.

Rondo brillant pour violon et piano, op. 70, D 895 Franz Schubert
Sonate pour violon et piano, op. 162, D 574 Franz Schubert
Sonate pour violon et piano n° 2, op. 100 Johannes Brahms
Carmen: fantasie brillante, for violin and piano, op. 3, no. 3 Jenö Hubay

  Après une formation à l’Université Nationale des Arts de Séoul auprès de Nam-Yun Kim, la jeune musicienne remporte plusieurs compétitions dont l’Ishikawa Music Award en 2012 au Japon, la Compétition Concerto du Festival International des Grandes Montagnes en Corée, puis la Compétition Internationale Eurasiatique de Musique au Japon et le prix MIMC de la Compétition Internationale de Musique d’Indianapolis en 2014 où elle reçoit aussi le prix spécial Mozart. Depuis 2011, elle s’est produite en concert à Lichtenberg, Séoul, Munich, Montréal, Indianapolis.

BELGA/AFP/File / Nicolas Maeterlinck<br />Lim Ji Young of South Korea celebrates after winning Belgium's Queen Elisabeth Violin Competition on May 30, 2015

http://www.violinist.com/blog/laurie/20155/16815/

http://cobra.be/cm/cobra/projecten/kew2015

https://www.youtube.com/watch?v=qCmTyZ0vkQw

 

Centre Culturel Coréen de Bruxelles

Rue de la Régence, 4 - 1000 Bruxelles

0032 (0-2-274.29.80 – info@kccbrussels.be

Ouverture : lundi au samedi de 9h à 17h

http://brussels.korean-culture.org

Infos et contacts

▶ Sook-sun Ahn Pansori, Voix traditionnelle

23 Septembre 2015, mercredi | 20:00 | BOZAR, Studio | 12 €

▶ Kun-woo Paik Récital Piano

30 Septembre 2015, mercredi | 20:00 | BOZAR, Hall M | 12 €

▶ Korean & Belgian Ensemble Concert suivi du violoniste Roby Lakatos

2 Octobre 2015, vendredi | 20:00 | Amuz (Antwerp) | 17 €

▶ Sunwoo JungA et SIOEN

3 Octobre 2015, samedi | 19:00 | Ancienne Belgique, AB Club | 7 €

 

Geomungo Factory Nouvelle Tradition

7 Octobre 2015, mercredi | 20:00 | BOZAR, Studio | €12

SU:M Nouvelle Tradition

14 Octobre 2015, mercredi | 20:00 | BOZAR, Studio | €12

Ji-young Lim Récital Violon

14 Octobre 2015, mercredi | 20:00 | BOZAR, Henry Le Boeuf Hall | 10~42 €

 

BOZAR

Ticket Shop: Bozarticket - Ravensteinstraat 23 Rue Ravenstein, 1000 Brussels

Mardi>Samedi - 11:00>19:00 et 1h avant chaque performance

Téléphone: +32 (0)2 507 82 00 / Mardi>Vendredi 11:00>19:00, Samedi 13:00>19:00

http://www.bozar.be

 

 

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administrateur théâtres

marivaux_la_seconde_surprise_de_lamour_to_vertrmarc_vanappelghem.jpg?width=300

 La séduction du Verbe!

Alors là, ils sont tous irrésistibles et brillants !  « La seconde surprise de l’amour », comédie en trois actes et en prose de Marivaux est à savourer encore quelques jours au théâtre Le Public, sans modération! Et pourtant il s’agit d’un double deuil. Celui d’une Marquise inconsolable  et celle  d’un Chevalier trahi. L’une vient d’enterrer son mari, l’autre ne se remet pas de la réclusion dans un couvent de son ex bon-amie. Lisette (Anna Pieri, une merveilleuse impertinente) et Lubin (un craquant Paolo Dos Santos) sont les valets fidèles respectifs qui complotent malicieusement pour faire cesser les noires pleurnicheries. L’amour, l’amitié, »...le syllogisme...« et autres figures de style se poursuivront au gré de la carte du Tendre, abandonnant la préciosité et les bavardages galants pour rechercher, avec conviction, l’élégance des grands sentiments. Et qu’il est difficile de communiquer. Et que cela fait rire!  Un mal du siècle, certainement ! Lequel siècle? On se le demande !  Deux personnages drôlissimes complètent le tableau : Diafoirus (Pierre Banderet), un comte riche et jaloux et Hortensius, le professeur de philosophie saisissant d’ennui (José Lillo), un concentré de pédanterie moralisante… en vertu des grands principes!  

Valentin Rossier, à la fois Le Chevalier, le directeur du théâtre de l’Orangerie à Genève  et le metteur en scène est immuable dans son chagrin et sa déprime gondolante. Car il se gondole littéralement et physiquement, à chaque pas, à chaque mot. Il joue les valses hésitations avec une persévérance et une sensibilité inouïe.  

 L’orgueilleuse marquise (Marie Druc) en lunettes de Wonderwoman, passée maître en art de la dissimulation,  ne peut se résoudre à avouer  son  intense besoin d’aimer et d’être aimée  et sa préoccupation principale est de ne pas perdre « sa dignité »  lors de  son embarquement pour Cythère. Comment supporter que le Chevalier puisse lui refuser sa main, alors que l’idée de se marier ne lui a même pas traversé l’esprit? Paradoxe ! Autre figure de style !

Tout se joue très élégamment,  sur terre battue, façon terrain de tennis sans filet, entre des grands panneaux de verre dépoli, façon intérieur japonais, pour mieux distiller les sentiments. Ils sont en livrée de ville, fluide et papillonnante à souhait comme si  l’été allait débarquer.   Des livres 18ième dorés sur tranche sont aussi de  la partie, un tabouret, deux chaises pliantes…et c’est tout ! Tout est dans la rapidité et l’intensité des échanges verbaux et sensuels, aussi vifs et passionnants que dans un match réel.  Et vous rirez d’un bout à l’autre de la pièce, devant tant de raffinement, de complexité et de retournements de sentiments.  Heureux qui communique! Et Adieu la morosité!  

Contrairement à la première Surprise, les personnages et les artifices de la comédie italienne en sont absents. Le seul masque est celui du verbe, du bel esprit qui séduit et qui protège, et celui de l’orgueil qui empêche d’avouer un intense besoin d’aimer et d’être aimé. La Marquise, son entourage, sa domesticité ainsi que le chevalier, tous au fond cherchent l’amour. On se délecte de leurs soupirs, de leur art de la dissimulation, de leur amour-propre et de leurs efforts pour sauver les apparences. Marivaux est décidément un moderne !

"La seconde surprise de l'amour" de Marivaux
Mise en scène de Valentin Rossier - du 1/09 au 2/10/2015
 Crédit photos:  Marc Vanappelghem

Texte: Marivaux
Mise en scène: Valentin Rossier
Distribution: Marie Druc, Anna Pieri, Pierre Banderet, Paulo dos Santos, José Lilo, Valentin Rossier
Décors: Jean-Marc Humm
Lumières: Jonas Buhler
Costumes: Nathalie Matriciani
Administrateur: Didier Nkebereza

Coproduction: Helvetic Shakespeare Company / Théâtre de l’Orangerie (2014)

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administrateur théâtres

75646963e673284057aab947a7e90856.jpg?width=136"Parce qu'un homme sans mémoire est un homme sans vie, un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir." a dit un certain Ferdinand Foch.

Voici de la mémoire vive. Ils arrivent en se fendant la pêche, mine de rien en souhaitant la bienvenue au public. Mine de rien, ils vont  exhumer de négligeables fantômes, des dégâts collatéraux anonymes qui ne sont pas inscrits au tableau d’honneur de la commémoration du centenaire de la guerre 1914. Mine de rien, ils ont tous trois commis une écriture plurielle percutante, à propos de l’exode de près d’un million et demi de Belges,  de la déportation de 120.000 travailleurs forcés belges dans les camps de travail allemands qui devront rendre des comptes au retour, de l’enrôlement volontaire de 32 Congolais dans l’armée belge, de la violence faite aux civils. De quoi interroger les phénomènes contemporains de l’exil. Mine de rien.

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Philippe Beheydt, Stéphanie Mangez et Emmanuel De Candido  sont donc auteurs, comédiens, et metteurs en scène d’une pièce forte et  poignante créée en novembre dernier aux Riches-Claires, Thibault Wathelet remplaçant temporairement Stéphanie  dans le programme donné à la Comédie Claude Volter.  Ce sont les mêmes Philippe Beheydt et Stéphanie Mangez qui ont co-écrit  la saison dernière un autre spectacle bouleversant : « Mémoire de Papillon » à propos de l’exécution de Patrice Lumumba et joué à la Comédie Claude Volter.

 

12273120477?profile=originalIci, trois récits se croisent. Le racisme est omniprésent.  Les trois comédiens s’emparent tour à tour des personnages, en changeant d’identité  - le propre  des migrants - dans un rythme haletant, dans une mise en scène fouillée, avec très peu d’accessoires (une mer de formulaires jetés au sol, une casquette, un chapeau haut-de-forme, une cape, et un boa rouge, des chemises blanches qui reçoivent en plein cœur le défilement de tragiques images d’époque, et une valise (ou deux?), symbole de l’abandon, de la transhumance forcée, de l’humilité et du désespoir du migrant. Ah oui ! Aussi un service à thé, un drapeau belge et  un bureau rescapé d’une cave. La théâtralisation  est économe et intense, digne des très  beaux jours de l’ancien  théâtre du Méridien. La frontière entre la narration est imperceptible et l’action démarre toujours à votre insu. A quoi servent donc les frontières ? Fleurissent aussi dans l’espace scénique de nouveaux  personnages liés au paysage de chaque histoire, ils naissent et s’évanouissent  laissant place à notre  propre métamorphose.

« Dedans se mumure l’histoire du monde… » Il y a Victor Vay, déporté de force pour travailler dans une usine de métallurgie près de Hambourg alors qu’il était cuistot.  Il y a August et Fien partis en exode en Angleterre, laissant leur magasin aux mains peu scrupuleuses  de leur frère Henri de 120 kilos, d’abord accueillis comme des « poor little Belgians » puis comme des « parasite little Belgians » dans cette « bloody war »!  Il y a Angolo,  jeune pièce rapportée des colonies par ses maîtres et  largué à l’arrivée. Mais il sait lire et écrire et se sent presque belge, il accumule les petits  boulots. Alors, bien qu’amoureux de Marianne la bruxelloise, il s’engagera pour le pire à venir! Les textes nous renseignent : « Contrairement aux Anglais et Français qui feront largement appels au renfort des troupes coloniales sur le théâtre européen, le racisme particulièrement exacerbé des autorités belges leur fait craindre le sentiment d’égalité qui n’aurait pas manqué de naître entre soldats blancs et noirs combattant dans les mêmes tranchées, versant le même sang. Seuls les 32 Congolais présents en métropole, s’étant portés volontaires, s’engageront avec bravoure sur le sol belge. »

Pour lui c’est l’espoir insensé d’être enfin considéré comme un citoyen à part entière.

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Ils ont hissé la grand-voile sur la musique d’Emmanuel De Candido, Pierre Solot & Glü. Du sépia au noir et blanc, aux couleurs actuelles, les naufrages se ressemblent étrangement.  1914 - Lampedusa 2014, quel sinistre recommencement!

Une production de la Compagnie MAPS

  https://compagniemaps.wordpress.com/

du 23 septembre au 4 octobre

Du mardi au samedi à 20h15 et le dimanche à 16h

http://www.comedievolter.be/

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administrateur théâtres

12273107854?profile=originalAvec plus de cinquante pièces à son répertoire, Israël Horovitz est le dramaturge américain contemporain le plus joué en France. On peut rapprocher ce grand amateur de pièces courtes… d’écrivains tels que Beckett et Ionesco avec lesquels il entretenait des relations d’amitié. Il fut accueilli la première fois en France dans un appartement sous les toits de Paris mis à sa disposition par Nicole et Jean Anouilh. Joué régulièrement partout en France depuis de nombreuses années, il est peu connu en Belgique et Fabienne Govaerts, directrice du théâtre de la Clarencière à Bruxelles le connaissant personnellement, a reçu de lui carte blanche pour produire dans son théâtre à Bruxelles et au Festival d’Avignon 2015 quatre pièces courtes encore jamais produites sur scène.

12273108080?profile=original Cat Lady est une pièce courte intimiste et hors les murs. Elle évoque à la façon d’un conte fantastique la mort d'une vieille dame sauvage d’esprit, à la recherche de son chat. Le flot des mots de la vieille édentée centenaire - une copie conforme de la fée carabosse de notre imaginaire - intrigue, hypnotise nos yeux et accroche notre cœur. Horovitz nous apparaît préoccupé par l’énigme de la mort, de la solitude, des accidents, des relations maritales éphémères. Les chats et les femmes auraient-ils 9 vies ? Il y a aussi les bébés morts ou disparus, les compagnons domestiques échappés. Elle erre, pauvre et cassée, pliée en deux sur son déambulateur branlant, à travers ses vies multiples, entre humour cynique (zut, les chats ne seront pas contents…) et humanité. Marie Gaëlle Janssens Casteels, la comédienne qui l’incarne d’une façon hyper réaliste empêche le spectateur de détourner le regard ne fût-ce qu’une seconde : le maquillage est fascinant. La voix d'une grande puissance dramatique, mi-bénéfique, mi-maléfique, mi-femme, mi-chat suggère une plage hors du monde.

12273108270?profile=original La mise-en scène minimaliste de Bernard Lefrancq est le fruit d’un long travail avec l’auteur même, nous confie Fabienne Govaerts. L’approche délibérée en forme de rictus déconstructeur crée immédiatement un climat surréaliste qui cherche à vous faire perdre pied. Le choc théâtral entre les scènes secoue le spectateur, autant que les accents choisis dans la pièce intitulée l’Audition. Sauvage et brutal. Les rires et les chants sont sombres et la complainte à la guitare, chantée en anglais traduite simultanément par la délicieuse Laurence Briand remue coeurs et ventres. "A boiling rage uncontained".

12273108693?profile=original  On ne livrera bien sûr rien sur la pièce maîtresse, Le cadeau promotionnel, un joyau de tensions dramatiques, un travail d’orfèvre des deux comédiennes Laurence Briand et Marie Gaëlle Janssens Casteels, sous la direction inspirée de Bernard Lefrancq. Celui-ci nous a d'ailleurs avoué être tombé amoureux du théâtre  grâce à  la pièce d'Horovitz  Line, (Premier)  jouée quand il était enfant dans une salle de gym,  un lieu propice s'il en est!  Dans Le cadeau Promotionnel, une kyrielle de clefs possibles se présente: depuis le pur réalisme urbain jusqu’à la mise à nu des affects. Plein feu sur la réalité du racisme et  le rêve de maternité et ses colères. Vous serez menés entre thé et café,  de l’urbanité de la jeune parvenue noire au passé ravagé, à la sécheresse d’une bourgeoise blanche américaine, ballotés entre mensonges par omission et dossier d’assurance maladie, dérapage de la vie et construction de l’avenir. De toute façon, le public est bluffé pendant une bonne partie de la représentation et le choc affectif qui vous prendra totalement au dépourvu et n’en sera que plus intense! La capacité d’amour, brillant dans les yeux incandescents, sûrement, vous emportera… à la vie éternelle, comme dit Georges Brassens!

12273109656?profile=originalSaison 2015-2016:

Tout public : 
Les jeudi 24 et vendredi 25, samedi 26 septembre 2015 à 20h30
Les jeudi 1er, vendredi 2, samedi 3 octobre 2015 à 20h30
Les jeudi 8, vendredi 8 et samedi 10 octobre 2015 à 20h30

P.A.F. : 15 € 

Où : La Clarencière.  Rue du Belvédère, 20. 1050 Ixelles.

Réservation : 02-640.46.76

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administrateur théâtres

GAGNEZ 3 x 2 places pour assister en avant-première du Festival d'Avignon, le 23 juin prochain, au spectacle théâtral HOROVITZ X 3 du célèbre metteur en scène Israël Horovitz. Le spectacle aura lieu à LA CLARENCIERE à Bruxelles - Ixelles. Rue du Belvédère 20, 1050 Ixelles

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Envoyez-nous vite un e.mail à l'adresse dhlemaire@yahoo.com ! Bonne chance à tous...

Nous vous offrons 3 x 2 places pour assister au spectacle d'Israël Horovitz. Un spectacle qui allie l’humour et parfois l’étrange en même temps que l’intensité dramatique et l’émotion. A découvrir absolument pour les fans d'écriture contemporaine, Israël Horovitz étant le dramaturge américain vivant le plus joué en France. Profitez-en, les 3 premiers iront voir le spectacle gratuitement !

L'auteur

Israël Horovitz est né en 1939 dans le Massachusset. Auteur de plus de 50 pièces de théâtre traduites dans une vingtaine de langues et jouées sur toutes les scènes du monde. Il est également l’auteur de nombreux scénarios pour le cinéma. Depuis des années, Israël Horovitz entretient des rapports privilégiés avec la France dont il dit : « C’est en France que je finirai mes jours, j’en suis convaincu. Je me sens parmi les miens là-bas ».

La pièce

Ici, Israël Horovitz nous offre 4 pièces courtes et inédites : 
Un spectacle original et en création mondiale d’après les œuvres inédites d’Israël Horovitz intitulées : L’Amour à tempsl’AuditionCat Lady et Le cadeau promotionnel mais également des chansons et des poèmes personnels en langue originale et en français dont l'un traduit par son ami Samuel Beckett.
Un spectacle qui allie l’humour et parfois l’étrange en même temps que l'intensité dramatique et l’émotion.
Deux rôles multi facettes pour des comédiennes de talent dans un kaléidoscope d’œuvres courtes qui font découvrir toutes les facettes d'un auteur dramatique prolifique et intensément attachant.
A découvrir absolument pour les fans de l’’écriture contemporaine, Israël Horovitz étant le dramaturge américain vivant le plus joué en France.

Distribution : Laurence Briand, Marie Gaëlle Janssens Casteels, Bernard Lefrancq

Tout public : 
Les jeudi 24 et vendredi 25, samedi 26 septembre 2015 à 20h30
Les jeudi 1er, vendredi 2, samedi 3 octobre 2015 à 20h30
Les jeudi 8, vendredi 8 et samedi 10 octobre 2015 à 20h30

P.A.F. : 15 € 

Où : La Clarencière.  Rue du Belvédère, 20. 1050 Ixelles.

Réservation : 02-640.46.76

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administrateur théâtres

LA VIEILLE FEMME :

Les six chapitres sont, écoute-moi bien : comment on quitte une famille, comment on se trompe de famille, comment on trouve une famille, comment on perd une famille, comment on se passe d’une famille et comment on fabrique une famille. Tu aimes ?

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Avec la complicité de : Cyril Briant, Sébastien Chollet, Bruce Ellison, Pierre Jacqmin, Emmanuelle Mathieu, Héloïse Meire, Fabrice Rodriguez, Anne Romain, Coralie Vanderlinden et Isabelle Wéry, une histoire abracadabrante à dormir debout est racontée par une grand-mère hors d’âge à sa petite fille hors normes. Pour l’histoire, elle redevient « la petite fille ».  Le but c’est d’exposer les dysfonctionnements d’une société malade à travers le malheur enchaîné au méli-mélo mélodramatique d’une famille témoin que l’on appellera Borgia. Malaise assuré ! "Quels temps nous vivons !"

Jean-Michel d’Hoop le metteur en scène donne au bric-à-brac d’élucubrations de Thomas Gunzig en plein trip de déconstruction familiale, un look tantôt surréaliste, burlesque et déjanté, tantôt franchement cauchemardesque dont il enchaîne les séquences avec un train d’enfer. Il est où le texte?  De totalement inesthétique, le texte se pare de vie et de beauté scénique ahurissante et le résultat est franchement hallucinant! Quel cirque et quels talents! Les comédiens et les marionnettistes ont tout donné dans leur amplification théâtrale! On a presque aimé!

12273089070?profile=originalDans le fouillis d’agressions visuelles et sonores orchestrées par le metteur en scène, et dans un décor qui rappelle le jeu de Cluedo,  vous verrez s’articuler des personnages vivants - archétypes de père, mère, grand-parents, oncle, frère – et deux fabuleuses marionnettes de Natacha Belova  accompagnées de  leur daemons changeants, puisque ce sont les personnages qui tour à tour prennent la relève dans l’animation des poupées. Vous regarderez avec horreur  la valse des gnons qui pleuvent sur une famille en bataille rangée, vous vous surprendrez à ausculter la victime d’un accident sur un lit d’hôpital et une nouvelle tête qui parle comme le bouffon de Shakespeare… en plus élémentaire.    Ensuite un épisode aussi glaçant que le conte de Barbe Bleue façon Patpong vous fera hurler de dégoût et détester les chiens.  Puis celui d’une famille tellement triste qu’elle est moche à en mourir vous plongera dans un malaise plus collant que de la mélasse. Après ce jeu de massacre,  il n’y a plus qu’à rechercher un nouveau modèle, mieux construit avec mode d’emploi inclus… pour fabriquer des nouvelles petites filles! Ouf, la résilience existe, thanks God, it’s Saturday! On respire!

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Le mode d’emploi, c’est assurément ce qui surnage dans cet océan de désamour : la parole circule  entre une petite fille et sa grand-mère qui, par magie ou par instinct, ont réussi à semer les fantômes et  à se rencontrer pour de vrai. Quel périple initiatique barbare, dans un monde de barbares! Il est vrai que des barbares, il y en a plein: tous ceux pour qui l’autre n’existe pas !  Les contes, c’est pour avoir peur, non ? « T’inquiète, dit la petite tête… après un certain temps, tout finit par s’arranger ! » On finit toujours par accepter les choses comme elles sont. Et ivre de vivre, enfin dormir et mourir, où le contraire.   Et ainsi les petites filles à l’âme de chèvre deviennent des grand-mères, à leur tour!

http://www.theatreduparc.be/Agenda/evenement/62/20.html

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administrateur théâtres

12273023857?profile=original12273024068?profile=originalDu 24 avril au 24 mai 2014 au théâtre du Parc

Made in China de Thierry Debroux

 Par ordre alphabétique : Sophie DESCAMPS (Lisa), Eric DE STAERCKE  (Jean-Pierre), Itsik ELBAZ(Philippe), Fanny DUMONT(Sophie), Adrien DRUMEL (Nicolas), tous excellents.

Cinq dégustations étoilées de comédiens confirmés attendent le spectateur dans  la création de Thierry Debroux, une pièce d’une écriture provocante et d’une facture très enlevée et à la fois, très proche du vécu : C’est « Made in China ». In China seulement ? Ou globalement,  pour l’ensemble de la planète ? N’attendez  nulle  générosité,  ou convivialité : les personnages évoluent « dans un livre qui a commencé à être écrit en Europe et dont le dernier chapitre s’écrit en Chine. » C’est une analyse sans concessions de l’évolution contemporaine du capitalisme et de son implacable dérive, à moins que  nous ne corrigions cette évolution.

12273024464?profile=originalLa voie du Milieu, le Tao devrait être  celle de la sagesse, mais qui, à l’heure actuelle, se préoccupe encore d’être sage ? Ici c’est la rage arriviste qui prévaut à tous niveau, le péché capital de  convoitise ; GREED, disent les anglais. Thierry Debroux met en scène une société irresponsable et déréglée qui fait fi de l’humain, seule sa productivité sans bornes importe. Même les sages préceptes de Confucius sont mis à profit et détournés de leur vérité.  Une  femme glaciale et blonde. Lisa « call me Lisa » totalement maîtresse du jeu, va organiser une véritable guerre des nerfs. Elle  annonce à trois cadres supérieurs qu’ils vont être soumis à  une semaine de tests  individuels et collectifs afin de choisir celui qui, possédant « les meilleurs qualités d’adaptation au changement et à un monde inconnu », occupera un poste  fort convoité à Shanghai. Les trois hommes ont PEUR et d’hommes libres, ils vont devenir esclaves.12273025081?profile=original

Il y a Nicolas, un jeune loup aux dents longues, Philippe, un stressé de la mort (qui tue) et Jean-Pierre, « un homme qui n’a jamais fait son âge », pourvu d’une grande expérience. Les personnages sont  à la fois très typés et  bien nuancés, au sein d'une intrigue socio-économique d’une cruauté  qui n’est pas sans rappeler le film « On achève bien les chevaux *». Le suspense est omniprésent, tout autant que le traitement paradoxalement multi-comique, de la situation. Un procédé qui  a pour effet de rehausser le caractère  tragique du ballet qui va se dérouler.

Parfois la révolte gronde mais les  lâchetés, trahisons, bassesses en tout genre, ou les  hypocrites soumissions, sont les piètres moyens utilisés par ces hommes affolés pour accéder à la reconnaissance et à la promotion. La trouille fait accepter n’importe quoi. Sophie DESCAMPS incarne  magnifiquement  Lisa, le personnage de DRH dont  les méthodes  participent du  harcèlement moral et/ou sexuel...  On assiste, effarés,  au broyage méticuleux  des candidats, enfermés  dans le piège de la compétition. Par d’hypocrites flatteries ou de pénibles dévalorisations, Lisa les déstabilise  avec un cynisme débridé et les  manipule les uns après les autres. Ses chantages successifs ont toutes les chances de réussir  car elle connait tout de leur vie privée, exploitant chaque faille à la limite du sadisme. Elle a engagé pour la seconder, leur collègue et amie Sophie qui connait tout d’eux, ou presque. Sophie, heureuse d’éviter le licenciement virant totalement de bord, se calibre sur Lisa et va noter scrupuleusement paroles, faits et gestes de chaque candidat. Le personnage est très bien étudié et ...l’histoire se complique. A vous d’aller l’apprécier, cela vaut vraiment le détour ! La mise en scène et la scénographie, très intelligentes,  sont signées Peggy THOMAS et Vincent BRESMAL.

«* They shoot horses, don’t they ? »

http://www.theatreduparc.be/spectacle/spectacle_2013_2014_005

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administrateur théâtres

Insolite compagnie Biloxi ? Ou comment dynamiser, révéler et amplifier par une mise en scène et une scénographie étourdissantes, les textes les plus riches et les plus …insolites !  Ajoutez à cela,  la présence  magnétique  d’un Pietro Pizzuti immense dans  son  feu d’artifice d’affects à fleur de peau ...et vous aurez une idée de ce qui se passe sur scène, lors de la représentation du « Roi se meurt » d’Eugène Ionesco  au  théâtre des Martyrs en cette fin de saison. Très dommage d’ailleurs que ce spectacle ait été programmé si tard dans l’année car les sorties scolaires  autorisées  par les directions  d’écoles s’arrêtent souvent après  les vacances de Pâques!

 

Le texte est un tissu de thèmes, tous plus  satyriques  les uns que les autres. Il vise   la fragilité de la planète sur laquelle nous vivons, la relation à L’Autre,  les abus du pouvoir absolu et  les questions existentielles universelles. Ionesco, au seuil de la mort écrivit  cette pièce dans l’urgence pour tenter d’apprivoiser celle-ci. Il met en scène  le roi Bérenger qui règne depuis quelques  siècles et refuse formellement   d’accepter  l’annonce de sa fin prochaine, prévue dans une heure trente ici,  dans la salle du trône glaciale  de ce plateau, lui dit-on. Il se débat furieusement contre la fatalité et veut  s’accrocher aux quelques bribes de ce royaume qui s’amenuise de minute en minute, sous nos yeux. La vie, notre royaume ? La vie n’est-elle qu’un rêve ? Ou un catalogue de catastrophes naturelles dirigées par les astres ou par l’orgueil humain? « Il était une fois un roi très vieux et très puissant, qui commandait aux astres et aux hommes, qui avait fondé toutes les villes, inventé toutes les machines, écrit toutes les œuvres, et qui était si occupé qu’il avait fini par croire qu’il était immortel. » Au lieu d’un roi décrépi en barbe blanche, nous avons devant les yeux un comédien traversé par  une énergie solaire, les pulsions et les passions  qui est soudainement frappé à mort. Il rend son agonie est plus poignante que le solo d’un danseur de chez Béjart. Torse, nu, pieds nus et en jeans, il nous emmène dans une lutte paroxystique pour retenir la vie et échapper aux boues de la mort pour ensuite nous engager dans une inoubliable catharsis lorsqu’il accepte de plonger dans le fleuve de l’oubli.  

 

 Deux femmes qui l’aiment différemment lui prodiguent conseils et encouragements. L’une, la reine Marie (Anaïs Tossings), sa seconde épouse lui rappelle sans relâche son attachement amoureux  inconditionnel et les jeux futiles de l’amour, des bals et des plaisirs  dont il est si friand.  L’autre, la reine Marguerite, l’admoneste vertement et l’accuse de ne s’être jamais préparé à l’inévitable. Le jeu de l’actrice donne le frisson, au point de se demander si ce n’est pas la femme du diable ou carrément la mort qui règne sur la scène. Elle se fait profondément détestable et est accompagnée d’un ange de la mort non moins redoutable : une femme médecin et bourreau - exécutrice. Mystérieuses déesses de la mort, toutes deux conjurent pour qu’il accepte enfin la fatalité et se déleste enfin de ses illusions, une par une, lui indiquant sous leur doigts habiles et caressants le chemin de la raison et de la sérénité. Deux formidables comédiennes: Valérie Bauchau et Catherine Decrolier.  LE ROI SE MEURT - Compagnie Biloxi 48 -4.jpg

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On peut  aussi voir cette pièce aussi comme l’angoisse de la création pour l’écrivain qui, ne trouvant pas l’inspiration, s’endort et rêve qu’il meurt. Catharsis du lâcher prise et du renoncement, il se réveille …au paradis ?  Un paradis qui le fait se remettre joyeusement à écrire devant son ordinateur, entouré de ses livres et de sa chaîne HiFi , ayant  osé regarder en face  toutes ses chimères et ses angoisses.  

 

Dans Le roi se meurt, « Ionesco décrit une expérience intime et douloureuse : son agonie à la suite d’une longue maladie, à 53 ans. Écrite dans l’urgence en une dizaine de jours, la pièce a eu sur lui un effet thérapeutique. Drôle, sublime, profondément humain, cet inclassable chef-d’œuvre illumine tout le théâtre d’Ionesco par son étrange onirisme qui réussit à transmettre le choc intolérable de l’annonce d’une mort prochaine. Un texte aux résonances universelles.» Un texte porté par une splendide distribution et une mise en scène (Christine Delmotte) incontestablement riche de signifiés et toujours débordante d’une multitude de  détails inventifs qui transforme le comique en tragique immensément tragique.

Autour de PIETRO PIZZUTI : Béranger 1er, le Roi

Valérie Bauchau : La Reine Marguerite,  première épouse (morte ?) du roi Bérenger 1er

AnaïsTossings : La Reine Marie  deuxième épouse du roi Bérenger 1er

Catherine Decrolier : la doctoresse, chirurgienne, astrologue et bourreau de justice

Les manants:

Flora Thomas : Juliette  femme de ménage et Fabian Finkels, le garde

Jusqu’au 25 mai 2014 au


 THEATRE DE LA PLACE DES MARTYRS


Place des Martyrs 22  - 1000  Bruxelles


Infos Réservations : 02 / 223 32 08 

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administrateur théâtres
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A l’âge relativement tardif de trente-trois ans, Michaël Borremans se met à peindre, et ce n’est qu’en 2000, à trente-sept ans, qu’il présente sa première exposition individuelle réunissant des tableaux et des dessins au S.M.A.K., à Gand. Suivent ensuite des expositions significatives à la galerie Zeno X à Anvers et l’année suivante, à la galerie David Zwirner à New York.  Borremans semble émerger immédiatement  en tant qu’artiste pleinement abouti sans aucune  gaucherie expérimentale ou débuts maladroits. Dès le début, ses séries d’œuvres évocatrices — tableaux, dessins, films — fascinent le spectateur qu’elles immergent dans des situations à la fois curieusement familière mais subtilement illogique procurant un certain vertige. Caractérisée par un sens ineffable de la dislocation son œuvre disparate inclut différents  médias et est unifiée par une syntaxe visuelle qui saisit les sujets de l’artiste dans des états interpelant le spectateur. L’œuvre parait explorer des conditions psychologiques complexes qui perturbent la simple logique. L’artiste déploie des signifiants qui se heurtent dans des espaces ambigus et crée une atmosphère troublante hors du temps, un espace où le temps semble avoir été annulé.  L’angoisse envahit ces œuvres énigmatiques comme par exemple cette piscine où des êtres lilliputiens s’ébattent tranquillement tandis qu’une image menaçante surplombe l’ensemble.  C’est l'image d'un homme sur le torse duquel  est écrit "People must be punished" et on voit quatre trous noirs  autour des deux mamelons.  De nombreuses personnalités du Dallas Museum of Art ont contribué  à la réalisation  de  l’exposition « As sweet as it gets » , une coproduction qui vient d’ouvrir au Palais des Beaux-Arts de  Bruxelles.


images?q=tbn:ANd9GcRjexDQJioricHokeX4mBjOshBCq_-1KjAal4UvoHGnZ8PfzIctuw  « As sweet as it gets » est  un titre  humoristique et ouvert, mais  recèle aussi des intentions  potentiellement sombres. L’expression « as sweet as it gets » véhicule  certes un sentiment de contentement absolu, de satiété, une sensation que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Parallèlement, cette phrase simple,  familière et intentionnellement vague, soulève des interrogations.  Souvent tout est dans la connotation et le sens provient de l’inflexion utilisée. Comme le prouve la façon de dire par exemple  « good for you  » qui peut exprimer, selon la tonalité employée, l’enthousiasme sincère ou un profond mépris. « As sweet as it gets » peut suggérer à la fois la vision d’un présent rayonnant ou l’acceptation résignée lorsque les choses ont touché le fond. Cette ambiguïté crispée constitue une métaphore  éclairante de l’œuvre de Michaël Borremans. Il effectue des symétries frappantes entre beauté stupéfiante et abjection dérangeante, humour et désespoir, force et fragilité, vie et mort. Tapie  dans l’ombre de son acception ensoleillée, l’expression «  as sweet as it gets » comporte un sous-entendu évident d’amertume qui vient jeter le doute sur l’apparente beauté plastique et le rendu très habile des textures et reliefs.


images?q=tbn:ANd9GcTKun8HIiGoWB2i5qQ2fs7eETqSb5WQZvZXi1eYHEEpau_nm2dd La question que Borremans pourrait alors poser est la suivante : Quant au monde où nous évoluons, est-il aussi  innocent qu’il y paraît et quelles perspectives nous offre-t-il ? La représentation du conflit entre deux réalités est bien le propos de cet artiste déroutant qui chérit les effets contradictoires en stimulant notre imaginaire de façon provocante. L’humour malicieux fait vite place à la critique cinglante.


Formé initialement à l’art de la gravure et au dessin, Borremans les a longtemps enseignés. A la fin des années 1990, il se mit à pratiquer une production artistique indépendante. Des œuvres réalisées méticuleusement à l’encre, vernis et gouache, ou crayon noir. Elles foisonnent de signes mystérieux et de symboles hallucinatoires, qu’il faudrait pouvoir scruter à la loupe, tantôt éclairants tantôt mystificateurs. On ressent derrière ces productions un besoin  très net de subversion. Les commentaires sociopolitiques humoristiques qui s’adressent à l’indifférence collective de notre société contemporaine rappellent parfois l’esprit roboratif d’un James Ensor. Borremans fait usage de différents niveaux de réalité en mélangeant à dessein les échelles, pour créer des assemblages impossibles ou des relations illogiques  comme dans  The Good Ingredients  et Le Sculpteur de Beurre.


images?q=tbn:ANd9GcTvst8Co0XX0sf460XggNftjTSc0__3MEGqDrskUPDf-iuzQpg0Og Ses protagonistes sont représentés en gros plan ou à distance, isolés sur fond d’architectures ambiguës, éclairés par une lumière pâle ou estompés par  des ombres  menaçantes. Cela fait aussi penser aux personnages solitaires et pensifs, plongés dans des états de semi-conscience de Thomas Beckett. Des figures solitaires ou en groupe semblent émerger de surfaces improbables ou être posées sur elles à la manière de figurines sur un échiquier flottant. The Apron,  Terror Watch, et Four Fairies. Toute une symbolique du mal-être, du malaise et de la difficulté de  la communication, comme dans le théâtre surréaliste. Les regards sont tournés vers l’intérieur, absents ou fuyants.   


images?q=tbn:ANd9GcRhWN3bWEH8YzaQk2wPhQecsFqXnXzrK3UCKey8Z0T8l92Ao198 Un thème récurrent dans l’œuvre de Borremans est la mélancolie et la  tristesse insondable qui peuvent se dégager des états physiques blessés ou délabrés ou de lieux abjects dans lesquels se retrouvent ses sujets. Ceux-ci sont souvent croqués dans des situations de soumission, d’altération, de manipulation, de complaisance forcée, victimes d’un pouvoir invisible et implicite. Ces sujets sont ou victimes de l’oppression institutionnelle ou de leur propre aveuglement. Le tout souvent accompagné de  titres ou commentaires caustiques et absurdes.  Le 1984 de George Orwell a laissé des traces certaines dans notre appréhension du monde et sûrement dans celle de cet artiste flamand que d’aucuns comparent à Luc Tuymans. 

Samedi 22.02 > Dimanche 03.08.2014

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administrateur théâtres

AFF%20Vasarely%20BD.jpg?width=300VASARELY. Hommage à Vasarely, une très belle exposition  au musée d’Ixelles,  les derniers jours…  

17.10.2013 > 19.01.2014

 

Victor Vasarely, peintre d’origine hongroise,  a été l'un des artistes les plus célèbres de la deuxième moitié  de notre XXe siècle. Son œuvre picturale, riche et variée, appartenant au domaine de l'abstraction géométrique, est fondée sur la ligne et la couleur, le contraste et les rythmes. Ses réalisations dans l'architecture, de la Cité universitaire de Caracas jusqu'au bâtiment de sa Fondation à Aix-en-Provence, témoignent de sa volonté d'intégrer l'art dans la vie quotidienne et l'espace urbain.
Ses théories sur le multiple, la reproduction industrielle et la mission sociale de l'art ont marqué son temps. Ses recherches sur la forme et le côté expérimental de sa pratique l'ont conduit à s'intéresser à la perception de l'œuvre d'art et aux phénomènes liés à la vision : elles ont fait de lui l'un des chefs de file de l'art cinétique qui allait devenir l'un des principaux courants artistiques des années 1960 en Europe et dans le monde.


L'exposition du Musée d'Ixelles (Belgique), en partenariat avec le Museum Haus Konstruktiv de Zurich (Suisse) et le EMMA - Espoo Museum of Modern Art (Finlande), est la première organisée depuis longtemps exclusivement consacrée à la peinture de Vasarely.

Elle est forte de plus de soixante tableaux magistraux mettant en lumière l’originalité et la perfection de son art. De 1947 à 1979, les deux composantes essentielles de son œuvre sont  le travail avec le noir et blanc, et celui avec la couleur. L’exposition  met en scène les principales familles de composition et d'arrangement des formes auxquelles il a eu recours. C’est rigoureux et fondé sur des verticales, horizontales et obliques à 45 degrés, mais les combinaisons semblent infinies.  On est saisi par  la richesse visuelle et la beauté incontestable des tableaux présentés, une production abstraite géométrique très féconde qui invite au dialogue avec les jeux de lumières.  C'est le  travail minutieux d’un roi de la ruche qui aurait pris le pouvoir et qui de ses yeux d’insecte travaillerait à la loupe pour produire des diamants.  

 Une occasion pour le papyboom de replonger dans  sa jeunesse – lequel d’entre eux n’a pas acheté à l’époque un poster de Vazarely ?- et pour les plus jeunes de remonter le temps. L'exposition, sous le commissariat  du français Serge Lemoine, remonte en effet le temps, depuis les premiers essais du graphiste travaillant, dans les années 1930, pour des agences de publicité comme Havas, jusqu'à l'élaboration de l'alphabet plastique, en passant par la phase noir et blanc, les périodes Belle-Isle et Daguerre et le retour à la couleur.

Lors de notre visite des groupes d' enfants étaient  particulièrement fascinés par ces  compositions parfaites (les couleurs sont éblouissantes comme aux premiers jours)  où se combinent, s’emboîtent, se permutent et s’assemblent couleurs, formes et systèmes géométriques visuellement rayonnants. On est médusés par les palpitations, les pulsations, les embrasements de camaïeux de couleurs qui occupent la surface dans sa totalité, les illusions de tiroirs qui sortent et qui se transforment aussitôt en  chambres tricolores creusées dans la toile et qui résonnent dans le vide.

 À travers cette vaste sélection de peintures abstraites venues de toute l’Europe, l’univers de Victor Vasarely produira sur votre vision ses effets optiques toujours saisissants, et parfois hypnotisants. Comme cette très belle œuvre au centre de l’exposition faite de lignes noires mystérieuses sur une sorte de de paravent de verre. On oscille entre le futurisme et la grecque antique.

L’hommage rendu à ce grand artiste vous invite à redécouvrir le talent d’un peintre exceptionnel et une œuvre singulière, foisonnante, radicalement moderne  et certainement pas « has been ». Un très beau catalogue accompagne cette très belle exposition que nous avons tardé à vous présenter, mais… il est temps encore !

Bruxelles, Musée d'Ixelles, October 2013 - January 2014
Zurich, Museum Haus Konstruktiv, February - May 2014
Helsinki, EMMA, September 2014 - January 2015

http://www.museedixelles.irisnet.be/fr/bannerother/expositions/expositions-en-cours-1/vasarely-hommage

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administrateur théâtres

12272802088?profile=original            L'ORCHESTRE NATIONAL DE BELGIQUE 

DIMANCHE 20.10.2013 15: 00

Andrey Boreyko direction - Mateusz Borowiak piano - Orchestre National de Belgique
Alexandre Tansman, Stèle in memoriam Igor Stravinsky
Franz Liszt, Concerto pour piano et orchestre n° 2, S. 125 
 Igor Stravinsky, L'oiseau de feu, suite (1945)

L’Orchestre National de Belgique sous la baguette lyrique d’Andrey Boreyko va nous faire découvrir ce soir le monde mystérieux de la musique d’ALEXANDRE TANSMAN  avec Stèle IN MEMORIAM IGOR STRAVINSKY, une musique composée à l’annonce de  la disparition de son fidèle ami. On se sent particulièrement plongés dans la tristesse et le recueillement  lors des deux mouvements lents qui encadrent la séquence rapide Studio ritmico. On croirait même entendre flotter dans la mémoire des  lignes mélodiques qui ressemblent au Sacre du Printemps dans l’Elégie et  le Lamento final. Après des gémissements plaintifs  et le hoquet très perceptible à travers des larmes difficilement contenues du premier mouvement, la stèle centrale  très rythmée par une armée de percussions semble traduire la révolte devant la mort. C’est un déchaînement de colère, l’émergence d’un piccolo guerrier, l’angoisse d’une chute sans fin au fond d’un gouffre désastreux et le Silence. Le Lamento met en lumière des cuivres pacifiés, une flûte traversière sur fond de pizzicati, les perles sonores du celesta et les longs bercements sur une mesure invariable de tutti. Apaisement ou résignation? Un très bel A Dieu.

 


Et voici le très attendu Mateusz Borowiak, le troisième lauréat du Concours Reine Elisabeth  qui nous a tant séduits par sa maîtrise, son élégance, sa finesse d’interprétation et sa créativité. Il va jouer  le CONCERTO POUR PIANO ET ORCHESTRE N°2 DE LISZT.  Les sons fruités des bois sont repris immédiatement avec grand respect  par le pianiste, l’âme au bout des doigts. Rupture de rythme, et le voilà qui plonge dans le plaisir pianistique. C’est ce qu’on aime : ce transfert impalpable d’enthousiasme. Andrei Boreyko le suit dans sa manière d’embrocher le drame lourdement scandé par les contrebasses. L’orchestre reflète une angoisse paroxystique ? Le pianiste en rajoute puis se confond en extrême délicatesse. Des bruits d’eau, l’orchestre répond en vagues. S’en suit un dialogue émouvant avec le violoncelle qui flirte avec l’angélisme. La cadence rassemble tout ce qui peut traduire les douleurs de la condition humaine. Mais une victoire sur les angoisses semble poindre à grand renfort de trompettes lumineuses. Le piano : un orchestre dans l’orchestre ? A nouveau il est la proie de frayeurs imaginaires très communicatives. Il revient sur le thème chargé de l’imperfection humaine, livre une ritournelle de détresse qui se noie dans le chant des cordes. Mais la fin, neverending story, est la victoire sur l’obscur. L’éclatement des maillets, des archets, des cuivres et du clavier frénétique en témoignent.  Acclamé, il offre un bis  empreint d’élégance. (On le savait !) Ludique et changeant comme un ciel d’avril. C’est une valse de Chopin, his homeland.

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« Au plus fort de l'orage, il y a toujours un oiseau pour nous rassurer C'est l'oiseau inconnu. Il chante avant de s'envoler » (René Char) Cet « oiseau libre aux ailes légères et bienveillantes » est celui de la poésie. On le retrouve en  dernière partie du concert avec LA SUITE DE 1945 DE L’OISEAU DE FEU d’ IGOR  STRAVINSKY. Andrei Boreyko nous gratifie ici d’une lecture très lumineuse de l’œuvre et d’une  direction fluide et précise. Sa mobilité et la précision de sa gestique sont fascinantes, il est totalement maître de l’instantané et du fantastique qui semble ruisseler de toutes parts. Chaque pupitre se détache avec précision : le  cor (le prince Ivan Tsarévitch),  la flûte traversière,  la harpe, le violon sont  une féerie ininterrompue de dynamiques très contrastées. Le mouvement évoque la danse et ses voiles de princesses. Le pas de deux, un bijou étincelant  d’harmonie magique.  L’influence de Rimsky Korsakov et  de son folklore russe  sur le compositeur est bien savoureuse à goûter. Le maléfique et le lumineux s’opposent dans les chromatismes. Le chef d’orchestre dégage une netteté de haute définition et une force redoutable dans la danse infernale du roi Kachteï. C’est incisif, irrégulier et fracassant. Puis le chant du basson émeut profondément ainsi que les longs frémissements de la harpe, du hautbois et de l'alto: on baigne dans une atmosphère lyrique qui a pour but d’endormir les monstres qui voulaient détruire Ivan Tsarévitch. Mission accomplie, l’hymne final chante les fiançailles des amoureux réunis, de l’amour et de l’allégresse d’une Russie joyeuse.

" Et dans mes rêves je me vois chevauchant un loup
Le long d'un sentier dans une forêt,
Parti combattre un tsar sorcier
Dans ce pays où une princesse captive
Se lamente derrière des murs épais.
Au milieu d'un jardin merveilleux s'élève un palais de verre,
Et un oiseau de feu y chante toute la nuit
Becquetant sur un arbre des fruits dorés". Iakov Polonski (1819-1898)

12272971286?profile=originalhttp://www.bozar.be/activity.php?id=13149&selectiondate=2013-10-20

http://www.artrusse.ca/contes/l'oiseau-de-feu.htm

 

 

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administrateur théâtres

Nous saluons la directrice du THEATRE Littéraire DE LA CLARENCIERE Fabienne Govaerts, avant de poursuivre notre chemin vers le petit jardin et  l’escalier qui mène aux voûtes de la maison abritant  une salle de spectacle chaleureuse, précédée d’un bar accueillant où trône Musset. L’autre chat, Victor Hugo, est sans doute caché quelque part. Ils gardent la maison quand Fabienne s’en va gérer son théâtre LE VERBE FOU à Avignon, ou pendant qu’elle décernera ce 25 novembre 2013 un prix spécial à la Première cérémonie des P’tits Molières à Paris. "PARCE QUE DANS LES PETITES SALLES, IL Y A AUSSI DE GRANDS SPECTACLES!"

images?q=tbn:ANd9GcRzwyryOtJu6Snljlykn_gjMBvYFhvTqNBwlAFnKbIaKdNVx84eAg&width=124Ce soir, l’accès à la salle est bloqué par des fauteuils d’osier. Que se passe-t-il ? Il reste une place à côté de Vincent Engel, visage énigmatique. Il est l’auteur discret des nouvelles qui vont se jouer ce soir! Soudain la voix d’un sieur Italien bien mis fuse entre les spectateurs. On reconnait  le personnage : Michel Poncelet. 12272960492?profile=originalUn comédien formidable dans le sens anglo-saxon. Il n’aimera peut-être pas la comparaison, lui qui a joué un admirable Karl Marx aux Martyrs la saison passée. Il est un « formidable actor, …tout comme Margaret Thatcher was a formidable woman! ». Impressionnant par la variété  et la souplesse de son jeu. L’un après l’autre il enfile le dandy  et l’homme d’affaire Italien richissime, l’inspecteur Maigret en imperméable et le clodo que vous avez croisé sur votre chemin sans lui donner une thune et qui se prend pour Elie ou le Messie, mais si! Il s’amuse à fabriquer des timbres de voix multiples, passe d’un registre à l’autre avec une énergie scénique hors du commun. Et dans son regard ou son sourire se lit  une avalanche d’humanité. La mise en scène très dynamique de Bernard Lefrancq y est aussi pour quelque chose…glissant d’un espace vers un autre, dans ce petit lieu de théâtre qui nous est si cher.  Il aime se placer dans l’optique  de « tout pour Monsieur  Léon », ce spectateur vierge de tout prérequis et  qui doit pénétrer au plus vite et avec plaisir dans  les ressorts du spectacle. Une nouvelle, c’est si court ! Pour jouer « juste » il ne faut pas  le moindre de faux-pas!   

12272960870?profile=originalEst-ce un  chemin vers le dépouillement dont il s’agit ?  La première  nouvelle est  douce-amère,  un peu à la Roald Dahl, elle prend son envol sur les chapeaux de roue d’une Jaguar en folie et  ceux de l’amour fort exigeant d’une dame qui a mis son mari au défi de la séduire par des surprises éternellement renouvelées… Amour courtois oblige, mais qui peut s’avérer meurtrier!   C’est vrai qu’un fait divers bien tourné peut tourner à la nouvelle avec un peu de savoir-écrire!  La  seconde embraye dans les couleurs de la poésie avec un inspecteur très banal et mystérieux à la fois,  qui  faute de tout indice  pour démasquer l’assassin de Sarah doit s’en remettre à un collègue à la retraite, spécialiste en  traces de peur. Et la troisième nouvelle retrouve un clodo qui  n’est pas  un rescapé de Beckett mais qui va s’enivrer gratuitement  dans un cercle de laïcs juifs…et se fait un cinéma truculent et fort lyrique à propos de son identité. Le point commun, c’est sans doute la solitude que chacun peuple selon  sa fantaisie...

 Les nouvelles sont un genre de plus en plus boudé dans notre monde actuel. Ce qui est 12272961089?profile=originalparadoxal, vu le plaisir  très contemporain du zapping. Est-ce parce que le lecteur doit faire l’effort de s’adapter sans cesse à une nouvelle brochette de personnages et que le lecteur renâcle devant cet effort intellectuel ? C’est ce que déplore l’auteur, Vincent Engel, en tous cas en ce qui concerne le public francophone. « La fiction est aussi ce qui nous permet d’échapper à l’unicité du réel. » Les nouvelles débouchent souvent sur des fins ouvertes, qui donnent un certain vertige. Est-ce cela qui dérangerait  un public moins tourné vers l’exploration de l’imaginaire personnel ou vers l’appel de  la création littéraire? Beaucoup de professeurs d’universités sont  pourtant d’accord pour dire que  la nouvelle est  en quelque sorte un fleuron d’excellence intellectuelle. 

Vincent Engel est un jeune écrivain belge. Fabienne Govaerts s’emploie régulièrement à 12272961656?profile=originalaccueillir de tels auteurs pour promouvoir la littérature belge. Il est  professeur de littérature contemporaine à l’UCL  et d’histoire contemporaine à  l’IHECS. Ce spectacle fut créé il y a 17 ans au Théâtre Saint-Michel avec Michel Poncelet et mis en scène par ...Bernard Lefrancq. Depuis,  Vincent Engel a écrit de nombreux ouvrages : essais, romans, pièces de théâtre, et vous  serez peut-être tentés maintenant de les découvrir?  

crédit photos: Copyright, Jean Knepper

Les mercredi 16, jeudi 17, vendredi 18 et samedi 19 octobre 2013 à 20h30 Les mercredi 23 et jeudi 24, vendredi 25 et samedi 26 octobre 2013 à 20h30

http://www.laclarenciere.be/

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Dans «écholocation», il y a «écho». Vous allez voir à la fin de la vidéo, la relation qu’il peut y avoir entre une peinture évoquant le cheminement d’une chauve-souris dans les profondeurs karstiques, et l’écho d’une incroyable découverte, annoncée dans un quotidien trouvé sur une table de restaurant.
Une nouvelle qui a complètement modifié le cours de mon existence ces huit dernières années, m’entraînant dans une véritable aventure, dont je relate l’histoire dans un carnet réalisé au jour le jour, et qui fait l’objet d’un nouveau livre, publié très prochainement…
Mais que je revienne à la petite surprise que je vous avais promise lors de mon billet précédent : c’est non seulement, la toile ci-dessous (que j’ai le plaisir de vous faire découvrir), mais aussi, celle du catalogue de l’exposition dans laquelle on a pu la voir avec 27 autres œuvres d’art contemporain (peintures et sculptures principalement), exposition qui vient de se terminer.
Pourquoi Millau me direz-vous ?
- Parce que cette charmante ville (surtout connue bien au-delà de nos frontières pour son célèbre viaduc), fut cette année, la capitale européenne de la spéléologie, à l’occasion du 8ème Euro forum de la discipline, et du cinquantenaire de sa Fédération française, un évènement scientifique, sportif, environnemental et une rencontre internationale, dont j’ai déjà eu l’occasion de vous parler ici.
La manifestation, organisée par les Comités Départemental Aveyron et régional Midi - Pyrénées de Spéléologie et la FFS avec le soutien de la ville de Millau, les Instances sportives au plus haut niveau et le Département de l’Aveyron, fut une magnifique réussite. Elle s’enrichit pour la première fois d’un concours d’art contemporain particulièrement intéressant, dont l’initiative revient en premier lieu au Comité Départemental de Spéléologie, dont le dynamisme n’a d’égal que l’action fructueuse et originale.
Le thème en était la chauve-souris, ce concours s’adressant à tout artiste plasticien européen confirmé et professionnel, le nombre des artistes sélectionnés étant limité à 28 correspond aux 28 fédérations européennes de spéléologie participant au congrès. On n’avait le droit de ne présenter que deux œuvres (une seule pouvant être retenue), quant au jury, il était composé de professionnels des milieux artistiques et culturels, ainsi que de représentants du monde spéléologique. Chaque œuvre devait être accompagnée d’un cartel présentant l’objectif et l’intention artistique la définissant. 

  
Echolocation karstique

«Écholocation karstique», Acrylique et technique mixte sur toile (sable dolomitique, pigments naturels, liants acrylo - vinyliques).
Cette toile est une réflexion sur la possible «visualisation» de la perception des espaces hypogés karstiques par l’écholocation d’un chiroptère .
Cette tentative d’une «visualisation» du monde des profondeurs à partir d’une «mémoire supposée des espaces hypogés» de l’animal, se traduit dans la conscience que nous pourrions en avoir par une vision énigmatique, mystérieuse et symbolique des milieux souterrains .
En même temps que cette «visualisation» met en valeur leur importance dans les équilibres naturels (écosystèmes, hydrogéologie, etc.) à travers les interactions endokarst - exo karst (symbolisées dans la toile par le vol et la vie de la chauve-souris à l’intérieur et à l’extérieur des cavités souterraines), ce sont les archétype de la matrice maternelle, de la caverne des mythes d'origine, de la renaissance et de l'initiation qu’elle évoque .
Quoi que très schématisé (ou traduit par signes) le chiroptère plusieurs fois présent dans la toile est le messager des énergies telluriques, des forces magiques ou «extra-naturelles», établissant un lien vivant  et extra - sensoriel (délié de toute vision «formelle») entre la terre et le ciel, le monde de l’intérieur et l’extérieur, le connu et l’inconnu, le visible et l’invisible, l’occulte et le révélé, le passé, le présent et le futur .
Comme dans le cas de la lumière inactinique utilisée pour éclairer une chambre noire afin de développer en noir et blanc, la couleur rouge du fond de la toile a pour rôle la «mise en valeur» de la «visualisation» des mondes souterrains révélés par l’écholocation de la chauve-souris .
Elle évoque également un creuset matriciel, un espace d’accomplissement allant de la naissance obstétricale aux rites de la puberté et une force de régénérescence où peut se perpétrer le mythe du Phénix (symbolisé par le signe «phi» de l’ancien mot grec «phoinix» en bas à gauche de la toile), un espace séparant les temps géologique des profondeurs karstiques de nos propres notions de durée, un espace que le seul mammifère doué du vol actif est capable de franchir depuis plus de 50 millions d’années …
Voici à présent en complément de ma "petite surprise", le catalogue de cette exposition «Rat d‘Art Volant», (manifestation d’excellent niveau, qui vous donnera une idée de sa teneur jusqu’au 29 septembre au beffroi de Millau), cliquez sur son image ci-dessous, pour l’ouvrir et le télécharger en PDF (à éviter si connexion Internet lente ou plugin navigateur inactif) :


Affiche expo 1

Parmi toutes ces œuvres celles qui ont été primées au final sont les suivantes :
Prix de la ville de Millau pour la catégorie "sculpture" décerné à Double Je pour son oeuvre "le monde allant vers"
Prix de l'office du tourisme de Millau Grands Causses pour la catégorie "œuvres picturales et apparentées" décerné à Sophie Vigneau pour son
oeuvre "Envol"

Prix résultant du vote du public décernés par ordre alphabétique à:
-Alain Courtaigne pour son oeuvre "Cavernicoles"
-Anne Deltour pour son oeuvre "Echappée Belle"
-Sophie Vigneau pour son oeuvre "Envol"
Mais je reviens à ma toile : par-delà cette exposition, elle représente symboliquement bien plus qu’une sélection à un concours et une exposition de plusieurs mois.
C’est la matérialisation informelle de la fin d’une aventure qui se termine par la réalisation d’un livre, une belle histoire dont vous verrez le début dans cette vidéo, et que je développe dans le livre en cours de parution, je vous le présenterai dans le prochain article.
Cet ouvrage, un carnet de découvertes et d’exploration dont l’élaboration n’avait jamais encore abordé un tel sujet à travers dessins, croquis et aquarelles, vous emmènera tout au long des sept années où je l’ai réalisé, à la rencontre d’un patrimoine aussi riche que celui évoqué dans mon «Aveyron, carnet de routes», de personnages passionnants, de grandioses paysages, d’une nature préservée, et d’une aventure à la fois scientifique, humaine et sportive, où le mot «spéléologie» évoque aussi une réflexion sur le sens des beautés la nature et du regard des hommes qui ont pour charge de la transmettre et de la préserver.
Alors, avec la parution de ce livre, dans le prochain billet, c’est à une naissance que je vous inviterai !

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