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contemporain (50)

administrateur théâtres

 12272868093?profile=originalSU N D E R L A N D  ? Va-y!    dirait Le Soir!  ... mis en scène par le Petit Théâtre de Paris. Ils sont  une toute petite semaine à Bruxelles... Au centre culturel d'Auderghem!

 

L’exposition de la pièce peut  paraître un peu longuette, le décor peu joyeux. Il est vrai que l’on se perd  un peu dans les liens  improbables qui unissent les trois filles qui ont déboulé sur le plateau. Il est vrai qu’on a été sonné  par  l’amorce audacieuse de la pièce qui n’est rien moins  qu’un bruyant one-woman-show de téléphone rose en style 90 shades of Grey. Puis tout se met en place. La petite ville du Nord de l’Angleterre où l’usine de poulets a dû fermer  à cause de la grippe aviaire. Une famille décapitée. Pas d’argent. Ouf, personne ne picole. Que du café imbuvable.  La mère disparue et  fantomatique, version irlandaise de  Billy Holiday,  ce n’est pas peu dire ! Mais qu’est-ce qu’elle est belle cette Vénus au teint clair qui a oublié ses enfants,  quand ses filles se font leur cinéma et la projette sur leur écran noir! Emotion et  esthétique à la fois ! La copine SDF qui fabrique du téléphone rose, sert de tiers  psychologique et ne mâche pas ses mots. A la bonne heure! On se serre les coudes, les filles!

 

Et puis, voilà l’arrivée d’un couple particulier. Gordon et Paul.  Il fait sourire et nous projette dans l’actualité française récente. Mais l'enjeu est de taille pour Sally : accepter de devenir mère porteuse pour eux  et sauver de l’institution, sa petite sœur Jill à la sensibilité et l’esprit mutilés,  ou la voir arrachée à  ce qui reste de son triste terreau familial et mourir à petit feu loin de tout.

Il n’est pas juste de présenter le problème en ces termes. C’est sous la pression d’une situation financière  intenable que la jeune femme se voit forcer de louer son corps comme une coquille. Bonjour la dignité de la femme ! Bonjour les dégâts affectifs chez le futur bébé dont la mère n’aura été qu’un éclosoir ! Le désir (égoïste ?) du couple de messieurs bien sous tous rapport passera au second plan on l’espère, car bien plus terrible est la problématique des mères porteuses. « Et le gosse ? T’as pensé au gosse ?»

Les chaises de formica dépareillées,  la machine à laver, le  frigo couleur Coca-Cola, l’évier de cuisine et  l’appareil de chauffage symboliquement en panne, où vient s’affairer quotidiennement le vieil  ami footballeur de  la grande sœur forment un décor haut en couleurs de misère.  Qu’est-ce que Sally a contre lui ? « Je lui en veux juste d’être d’ici » C’est tout dit !12272868275?profile=original

 Il y a aussi cet étonnant  vivarium symbolique que la jeune autiste transporte au milieu du plateau, à chaque fois qu’elle tremble d’émotion. C’est là que vit la reine des fourmis  et sa colonie, qui se mange les ailes pour mieux se reproduire… Autre symbole très parlant.

 Les filles sont fagotées de vulgarité involontaire et donc pardonnable. D'autant qu'elles jouent leur rôle avec une justesse incroyable. C’est l’émotion alors qui vous prend par le cœur, comme dans les plus beaux films de Ken Loach. Mais on est sur des planches et l’humour finit par l’emporter haut la main sur le  misérabilisme tentateur. Les séances du protocole de procréation sont particulièrement hilarantes. Le message   - ou l’interpellation, à deux doigts de la journée internationale de la femme -  en sera encore plus strident. Une vraie bombe parmi les spectateurs du douillet centre culturel d’Auderghem, qui réveille à souhait la conscience humaine et les dangers de l’eugénisme.

Clément Koch, auteur français, a signé ici une  comédie sociale très habile que de  nombreux rappels ont clôturée. Les comédiens au mieux de leur forme  sont éblouissants. Explosés, les grands principes.

http://www.ticketnet.be/fr/manifestation/idmanif/6690/idtier/289298

 

Distribution

et la participation de Bénédicte Dessombz (la mère)

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administrateur théâtres

Je pense à Yu

  • "Le visage immense du pouvoir, on peut le regarder en face, on peut l'éclabousser" Dans l'appartement désordonné où elle vient d'emménager, Madeleine est attirée par un entrefilet dans le journal. Le journaliste chinois Yu Dongyue est libre. Après 17 ans passés derrière les barreaux. Son crime: avoir jeté de la peinture sur le portrait de Mao, place Tian'anmen en 1989. Délaissant son travail, ses obligations, Madeleine se lance dans la reconstitution de l'histoire de Yu. Dans sa quête, elle entraîne une étudiante chinoise à qui elle donne des cours de français et un voisin énigmatique et bienveillant. Arpenteur des écritures de la francophonie, depuis peu directeur du Théâtre du Peuple à Bussang, Vincent Goethals (Le cocu magnifique au Rideau en 2009) nous revient avec ce texte boulversant de la Québécoise Carole Fréchette. à 20h30, sauf les mercredis à 19h30
  • Jusqu'au 9 février 2013 Le Rideau de Bruxelles @ l' XL Théâtre

Le décor est insolite : quelques caisses de déménagement, une minuscule table roulante rouillée sur laquelle trône un ordinateur portable. Un répondeur et un interphone. Une bibliothèque en morceaux. Madeleine s’éveille péniblement d’un cauchemar sur fond blanc.

Le personnage féminin qui la harcèle  dans son cauchemar lui pose une question très embarrassante : Qu’êtes-vous venue faire ici ? C’est que Madeleine se mêle de la destinée de Yu, ce jeune chinois iconoclaste arrêté et emprisonné en 89 pour 17 ans. Puis fuse la question cruciale : Que faisiez-vous en mai-juin 1989 ? Que faisaient les individus de par le monde pendant ce moment historique ?  On a envie de répondre. En ce qui me concerne, je montrais les reportages de la BBC sur les événements de la place Tienanmen à des rhétoriciens  occidentaux sensés apprendre l’anglais. Que sert l’apprentissage d’une langue si ce n’est pas pour s’ouvrir au monde ?  Et vous, que faisiez-vous ?

 La pièce de Carole Fréchette est une lame de fond. L’auteur se prend passionnément au jeu de réveiller le passé historique et les consciences. Le drame psychologique va défier le drame historique. Madeleine, l’héroïne,  lâche tout pour se jeter dans sa recherche à propos de Yu, un inconscient ? un dissident ? un fou ? Veut-elle à son tour créer une figure mythique ?  Elle parcourt aussi les carnets intimes de ce que fut sa propre vie, pleine de participes passés nombrilistes, un procédé qui  finirait par lasser sans  l’arrivée de la vibrante jeune Yuangyuan Li et de Philippe Vauchel.  

Pourquoi Yu a-t-il du passer 17 ans de sa jeune vie en prison ? La question qui émeut Carole Fréchette est limpide pour un occidental, sans objet pour l’Asiatique. Madeleine est tellement retournée par la question qu’elle ne supporte  même plus de rencontrer Lin, son élève chinoise,  et « son enthousiasme forcé, son sourire trop radieux, son regard trop confiant, tourné vers le futur, de l’indicatif. »

Avant de partir en Asie, on croit avoir tout lu sur l’inévitable « culture shock » qui attend l’expatrié, mais il n’en est rien. Avec le recul, on se rend compte que la révolution sanglante de Mao est considérée par les Chinois comme une  simple goutte d’eau dans l’océan de l’histoire chinoise. Cyclique par ailleurs.  Ainsi donc un jet de peinture rouge dans une coquille d’œuf  sur une image vénérée parait encore plus dérisoire. A voir.

Nous sommes maintenant  en 2012. Là-bas, on enterre aujourd’hui avec fastes le roi du Cambodge, pays dont le tiers de la population a été assassiné par les  Khmers Rouges. La population  à genoux suffoque de douleur, implore et prie son roi-Dieu, nouveau mythe dont la dépouille mortelle est exposée depuis des mois sous son dais funéraire. L’âme asiatique est ainsi faite que profaner une image sacrée est un meurtre. Personne n’oserait, sauf un fou.

Excitée par son  violent désir d’apprendre le français et acculée par le questionnement de Madeleine,  Lin lâche quelques commentaires en dépit de sa réserve obstinée: « Le parti ne tombe jamais, il ne faut pas se faire remarquer ». « Etre contre-révolutionnaire est le pire des crimes, on perd tout ! » me disait ma  mère. « Tout le monde doit sauver sa vie. »

 Mais Madeleine hurle sa vérité  au conditionnel : « S’il n’y avait pas le courage, la folie, il n’y a rien qui changerait.» Philippe Vauchel le comédien irrésistible d’humour, d’humanité, de relativisme et de compassion apparaît dans le personnage de  Jérémie, le mystérieux voisin. Cela permet au spectateur d’échapper un peu à la tension hitchcockienne. Son regard lucide finit par identifier avec finesse le plaisir cynique que procure la pulsion de mort à ceux qui ont le goût du pouvoir, comparant Mao avec… son prof de math. La révolte selon lui ne peut rien changer. Bribe par bribe il a livré les secrets de son drame personnel à Madeleine.  Les docteurs sont impuissants et Dieu absent. « Il n’y avait rien à faire » devant le handicap de son fils et l’abandon de sa femme en 89.  Il n’y a que la sagesse de  l’acceptation et la résilience.  Madeleine n’en a cure,  dans sa quête insatiable de vérité elle  le provoquera jusqu’à la limite du supportable et lui fera bien malgré lui jeter un coup de pied homérique dans le château de cartes. Est-ce le non-sens de la Dame de Cœur de Lewis Caroll qui parle lorsque la voix féminine  invisible harcèle encore Madeleine dans son cauchemar et  rit aux éclats en concluant « vous êtes inutiles et ridicules »?

 Mais la jeune Lin, née après 89 ne retournera pas en Chine. Elle apprend maintenant le conditionnel présent en français et s’adresse à la figure mythique de Yu: « Et si vous n’aviez pas lancé le peinture sur l’image de Mao… » Je ne serais pas la même, murmurent les deux femmes presque ensemble.

Et tout le monde de savourer assis en tailleur une soupe chinoise qui a cuit pendant douze heures, pour vivre la vie au futur antérieur. Le temps des rêves ? On n’a pas fini de penser à Yu.

Avec Anne-Claire, Yuanyuan Li, Philippe Vauchel.

http://www.rideaudebruxelles.be/index.php?option=com_flexicontent&view=items&cid=3:programmation&id=66:je-pense-a-yu

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Artiste peintre de son temps et passionnée, Martine Belfodil - MA PEINTURE SUR TOILE - a fait le choix de créer des peintures dans un registre abstrait. Choisir la peinture abstraite  apporte à l'artiste une liberté d'expression totale dans sa créativité et sa transmission d'émotions vis à vis de celui qui la contemple. La musique est l'un des moteurs importants dans la création de ses tableaux contemporains, elle est dédiée  à des formes et couleurs particulières faisant ressortir les émotions les plus profondes de l'artiste à l'instant présent. 

Exposer ses oeuvres est important pour un artiste. Le plaisir de pouvoir partager sa passion, avoir un échange avec d’autres personnes sur l’appréciation de ses peintures est gratifiant. 


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administrateur théâtres

Une séparation (au théâtre du Méridien à Boitsfort)

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Une séparation du 15/11/2011 au 10/12/2011 à 20h30

                                 au théâtre du Méridien

Face à vous un couple silencieux, assis sur deux chaises de bois quelconque. Noir complet.

Tout a changé. Elle est debout, en pleine lumière et a décidé de se séparer. Pronom réfléchi. Pas réciproque. Il y a partout des cloisons suspendues, serties dans des cadres sobres.  Ces panneaux  de papier froissé  sont marqués de profondes fissures.  Une mise en éternité ? Des lettres non écrites et chiffonnées, des vagues d’amour séchées, des  jupons superposés, les  murailles abandonnées  d'une terre  désertifiée, les manuscrits de l’amour mort ? Tout dépend de l’éclairage.Les gymnopédies de Satie s'arrêtent.

«Je me suis arrêtée comme un train qui s’arrête en rase campagne, seule, les mains vides, j’ai continué à pied ». « J’ai décidé de te quitter pendant l’heure disparue, au changement de l’heure d’été ». Il a reçu cette déclaration de désamour dans sa boîte aux lettres, un matin  où  il descendait joyeux pour relever le courrier. Et il ne s’est pas relevé. « Je t’ai quitté car nous étions devenus deux silhouettes ». Elle ne supporte pas la grisaille, l’ennui. « Peut-on être amoureux et s’ennuyer ? ». La raison pour laquelle elle l’a aimé est la même que celle pour laquelle elle l‘a quitté. Avec lui, elle marche sur un fil, juchée sur ses hauts talons, , et  tout d’un coup elle a envie de quelqu’un de protecteur, qui n’est pas lui.

« C’est vers moi que tu aurais dû courir, pas au hasard,  pour dissiper ta colère », plaide-t-il, alors qu’elle a pris sa décision sans lui en courant dans un parc. Le cœur de Paul est réfractaire au désamour. « Toutes tes justifications pour expliquer ton désamour sont malhonnêtes.» 

Mais, incapables de couper franchement, Paul et Marie  ne peuvent se retenir d’aller l’un vers l’autre.  Surtout Paul qui refuse la séparation avec énergie. Ils  s’échangeront à contrecœur, mais cœur à cœur,  lettres, cartes postales, post-its, billets, perles du souvenir, parfums du passé avec une impatience de bon augure. On oscille entre les élans, la tendresse, les reproches, les espoirs, la solitude, les déceptions  - qui sont toujours une trahison - les pleurs.  Vont-ils trouver la juste distance ? Celle qui fait durer le sentiment ? Va-t-elle se faire dévorer par son bovarysme féminin ?  Il lui a donné toutes ses billes. Elle les ramassera et les mettra dans un grand bocal à conserves. Est-ce assez ? Au moment fatidique, après des échanges profondément vrais et émouvants, elle n’entendra pas la pluie  symbolique qui tombe sur la mer, ... à cause des doubles vitrages de son hôtel.

 

Cécile Vangrieken (Marie), typiquement femme de tête et l’attachant Laurent Bonnet (Paul) échangent des  mots brûlants, bouleversants, dits avec honnêteté, tendresse, respect de l’autre… Deux comédiens avec qui l’ennui n’existe plus. Le spectateur est captivé et entend battre son cœur car l’attente du renouveau ne cesse de faire des pirouettes audacieuses sur le fil de l’amour. Une soirée qui fut un régal. 12272772053?profile=original

 

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du 15/11/2011 au 10/12/2011 à 20h30

de: Véronique Olmi
m.e.s.: Philippe Beheydt

avec:
Laurent Bonnet
Cécile Vangrieken

 

© pour les photos: Benoît Mussche

 

Visionnez la critique de l'émission 50 degrés Nord ici (de 35'03 à 39'40)

 

Théâtre du Méridien 200/202 chaussée de la Hulpe 1170 Bruxelles

 

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Je suis

Je suis

 

Atypique

Bordélique

Colérique

Despotique

Ecclectique

Famélique

Gnostique

Hystérique

Illogique

Juridique

Kaliédoscopique

Laconique

Maléfique

Neurasthénique

Oblique

Pathétique

Quantique

Relique

Sarcastique

Toxique

Utopique

Volcanique

Wisigothique

Xénoplastique

Yttrique

Zygomatique

 

Alors que je voulais simplement être

 

CANTIQUE;

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administrateur théâtres

"Le bruit des os qui craquent " Suzanne Lebeau 
   

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Du 27 septembre au 22 octobre 2011, à 20h30, au Théâtre de Poche.

L'histoire de deux enfants-soldats en fuite et celle d'une infirmière qui témoigne. Une pièce pour tous, dès 14 ans. De Suzanne Lebeau, mise en scène de Roland Mahauden.  Avec : Aïssatou Diop, Olga Tshiyuka-Tshibi, Angel Uwamahoro

 

 

Le cahier ou la kalachnikov

Quel que soit l’âge où leurs yeux se fermeront pour la dernière fois, ils resteront désorientés et perdus, ces enfants volés par des barbares, ces enfants dont on a volé le corps et parfois l’âme. Que peuvent  en effet faire  les enfants-soldats que l’on a  traqués, drogués, et à qui on n’a appris qu’à tuer, brûler et piller, …lorsqu’enfin leur pays accède enfin à la paix ? Ils n’ont ni éducation, ni moyens de subsistance. Aucun avenir. Quelle école les sauvera de la prison ? La question est grave et choquante.

 

Elikia, arrachée à 12 ans  à sa famille et à son village est l’un de ceux-ci. Mais vivre avec les rebelles ses nouveaux frères assoiffés  de sang et de diamants, constitue un perpétuel danger de mort. Quitter le groupe maudit l’est tout autant. Comment garder sa dignité, elle qui est née enfant libre ? « La tête haute chez les rebelles, c’était la mort.» Seule l’obéissance maintenait en vie.  Mais Elikia décide quand même de sauver son âme et fuit avec une compagne d’infortune plus jeune qu’elle,  qu’elle force brutalement à la suivre. « Toute seule, j’ai trop peur ! » Elle est convaincue que « si le fusil tue le corps de celui qui a peur, il tue aussi l’âme de celui qui le porte ».  

 

Un an d’errance dans une forêt tropicale hostile,  avec pour tout bagage, une gourde, sa kalachnikov reçue en cadeau de mariage de son époux, le chef des rebelles, et la fragile Josepha. Sans son arme Elikia se sentait «  comme un oiseau fragile avec le bruit des os qui craquent. »  Elles ont 14 et 10 ans. La nuit elles marchent sans la moindre indication d’orientation, le jour elles se cachent des militaires et des rebelles. « Elikia, mais comment reconnais-tu l’ennemi ? » demande Josepha de sa voix douce. Réponse : « il n’y a pas de bons, rien que des méchants ! » Elle met militaires et rebelles sur le même rang.  Assoiffés de pouvoir et de cupidité.

 

Elles ne parlent pas le même dialecte mais se comprennent. La grande protège la petite et des sentiments humains refont surface. Plus la petite est épuisée par la faim, la soif,  la marche forcée vers la mer, plus la grande sent battre en elle un cœur de grande sœur, jusqu’à lui proposer ses bottes. «  La mer ? Je ne sais pas où elle est, je l’imagine. Je ne connais pas le chemin, mais j’en suis sûre » dit Elikia pour consoler Josepha exténuée.

 

Après avoir enfin rejoint l’hôpital de Kena, tout ceci sera consigné par Elikia dans un cahier, que l’infirmière Angelina lui donnera après maintes tractations en échange du talisman mortifère de  la kalachnikov. Angelina raconte avec tendresse : « Elle ne parlait que quand son monologue intérieur débordait. » Elikia écrira  donc « car les mots de bouche sont trop près de la haine et de la vengeance. »  Elikia souhaite livrer un témoignage juste de cette réalité insoutenable, un témoignage qui interrompe la chaîne de violence dans laquelle elle a été entraînée. Un texte fort, souple, cru, intense. La jeune adolescente ne pourra pas se présenter devant la commission d’examen. Le cahier ne sera pas pris en compte, car écrit de la main d’un enfant.

 

L’enfant et le cahier glisseront dans l’oubli, à moins que vous n’écoutiez avec votre cœur cette petite voix duelle et solidaire, que vous ne soyez touchés par leur espoir démentiel, et que vous ne décidiez de dénoncer l’insoutenable. Changer l’avenir de milliers d’enfants comme elles. Comme eux.

Trois comédiennes généreuses,  craquantes de soif de vivre, de compassion et de colère justifiée investissent à fond  l’admirable texte de Suzanne Lebeau  sur les planches du Poche : Aïssatou Diop (l’infirmière), Olga Tshiyuka-Tshibi, Angel Uwamahoro.  Voici un début de saison  fracassant, qui fait ouvrir grand les yeux, les oreilles et le cœur. Le rôle essentiel du théâtre.

 

 

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La genèse de la pièce

 

(Interview de Suzanne Lebeau)  / …/  J’ai ensuite passé presque deux années à faire des recherches, en lisant notamment les écrits de la journaliste belge Colette Braeckman. Je suis allée jusqu’en Belgique, au GRIP, le Groupe de Recherche et d’Information pour la Paix. Mais quand je suis arrivée à la fin de l’écriture, je me suis mise à douter de manière extrêmement violente de la possible résilience de ces enfants-là. Je suis donc partie cinq semaines à Kinshasa pour écrire les récits d’ex-enfants soldats.

C’est là que vous avez rencontré Amisi et Yaoundé...

Suzanne Lebeau: Je passais chaque jour 3 ou 4 heures à noter les récits qu’ils me faisaient. J’écrivais en pleurant et je pleurais en écrivant. Tout ce qu’ils avaient vécu pendant les 5 années où ils avaient été enfants soldats était insupportable, pour la femme, pour la mère, pour la personne qui sait à quel point l’enfance est une période de formation, décisive pour ce que l’être humain peut développer de pire et de meilleur. C’est grâce à eux que j’ai pu terminer la pièce et y croire. Le jour où j’ai mis le point final, j’ai eu le sentiment de retrouver ma respiration normale.

Quand on parle d’enfants soldats, en général, on pense à des garçons.

Suzanne Lebeau : Pour moi, prendre un personnage de fille, c’était aller au bout de l’horreur. Parce que le sort des filles soldats est 100 fois plus terrible que celui des garçons. Quand elles reviennent dans leur village, ce sont comme des marchandises dévaluées.

 

http://www.poche.be/saison1112/le_bruit_des_os_qui_craquent/index.html

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administrateur théâtres

Moudawana For Ever

 

C’est sûr, Ben Hamidou a une aura…. Même déguisé en femme ! Oops le sacrilège, le faux pas ! Il rayonne de sympathie, il émet de la chaleur humaine plein feux et va jouer la grande scène du désenvoûtement, au propre et au figuré ! Si vous êtes au premier rang, méfiez vous! Vous serez aspiré dans son trip fabuleux qui vous balade  avec fantaisie entre Maroxellois et Gazelles du Maroc, où les chameaux sont désormais remplacés par des autoroutes.

 

Avec sa complice, Zidani, présence croustillante, tantôt en perruques drolatiques, ou lunettes extravagantes, tantôt,  soumise éplucheuse de légumes au soleil au  bord du puits, il convoque des sujets qui font peur au Belge blanc-bleu ! Comment réagir dans une famille, à la conversion à l’Islam d’un fils bien sous tous rapports…. ? L’âge du mariage, le droit au divorce, l’autonomie de la femme…  La polygamie : …. pas plus de quatre, comme les saisons ! Mais comment donner des droits aux femmes dans les pays où les droits de l’homme sont bafoués ! Le jambon, c’est Aram ! Péché !  Et l’obéissance au mari ? Comment passer de ce code de la famille séculaire à une révolution voulue par Mohamed VI qui rend, en principe, les femmes égales aux hommes…*

 

 Des questions graves, traitées avec un humour bienveillant, un regard généreux sur deux communautés qui ont parfois tout pour s’affronter. Il décoche coups de griffes, coups de cœur, tous azimuts. Tout le monde s’y retrouve, touché !  En excellent comique, Ben Hamidou pratique  l’autodérision avec brio, et déracine les préjugés. Sa gestuelle, tant l’occidentale pure et dure que la nord-africaine, est d’une précision et d’une vérité savoureuse. Le talent est aussi magnifique que le Soliman éponyme. Les deux comédiens dans cette salle magique défoncent les sortilèges et les barrières. Mon voisin marocain de gauche jubile sous la pluie de traits acérés lancés à sa culture et m’explique gentiment le vocabulaire, cependant que mon voisin attitré, de droite… me surveille du coin de l’œil ! Le mélange local du quartier et  les voyageurs des districts lointains  de la périphérie bruxelloise font bon ménage, mêlant leurs rires salutaires, leur bonne humeur et une ouverture nouvelle peut-être.

 

Ce théâtre est pédagogique sans l’être, édifiant tout de même car il libère tout un chacun. Les cordes sur lequel jouent cet Hamelin africain sont la caricature aimable, le verbe et le texte débridés, la truculence, le mime, les grimaces inoubliables,la chanson,  le jeu, par-dessus tout! Vive Mehdi !

 

*« Sur le plan social, au-delà des réformes qu'il introduit, en adoptant une

formulation moderne et en se souciant de mieux préciser les droits et devoirs des

composantes de la Famille, ce Code, en veillant à garantir l'équilibre dans les

rapports entre l'homme et la femme, met en place les préalables de la consolidation

de la cellule familiale, de sa cohésion et de sa pérennité. Ce faisant, il contribue à la

consolidation des bases de la société marocaine démocratique et moderne, ouverte

sur son époque et fidèle à son identité islamique et à ses traditions de solidarité

familiale et de cohésion sociale. »

 2004 Mohamed BOUZOUBAA, ministre de la Justice

 

 

 Moudawana For Ever du 26 avril au 21 mai 2011

Au Magic Land Théâtre.
Réservation au 02/245 50 64 ou via le site www.magicland-theatre.com

 http://www.magicland-theatre.com/index.php5?pageId=1&md=0&sp=65

 

 

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Monographie Thierry Béraud

Thierry Béraud,

 

Thierry Béraud s’inscrit dans la grande tradition du papier estampé.

Sa démarche est soutenue par une technique mixte alliant l’estampage du graphisme comme empreinte rehaussé d’huile, d’enduit bitumeux et de jus de peinture.


 Posant la question des différents niveaux de lecture que l'on peut percevoir dans une image, superficiellement décorative mais aussi profondément en lien avec notre destinée humaine, il réinvestit le code traditionnel de l’image sous forme de Vanité ou d’Annonciation contemporaine.

 Sa problématique du rapport entre le Temps et notre "temps de passage à l’échelle humaine"  s’enrichit de plusieurs dimensions: historique, esthétique, formelle et théorique.

 

Il se réfère au 2em groupe de vanité d’Ingvar Bergström sur le caractère transitoire et l’inanité des occupations humaines,  tout en reprenant les thèmes des représentations de personnages vivants de l’époque Baroque peint par Hans Holbein le Jeune et des personnes évoquant le temps qui passe comme chez Hans Baldung Green* pour que nous n’oublions pas l’aspect éphémère de la vie :

L’antique Mémento Mori.

 

Dans l'ensemble de son travail,Thierry Béraud  exprime l'expérience universelle de la vie, symbolisée par une suspension dans le temps, théâtralisée en un lieu entre air et eau, haut et bas, ombre et lumière où la chute et la dérive introduisent les mouvements allégoriques qui expriment notre condition humaine**.

 

Développant sa préoccupation actuelle du peu d’intérêt que l'homme porte à son milieu naturel, il enrichit l’iconographie de ses premiers travaux sur les vanités en inscrivant cette distanciation entre la grandeur et la chute du mythe qui fait le tragique de l'homme où l’animal incarne la victime et le témoin.

Pour cela, ses oeuvres invitent à un regard personnel et intime.

 

                                                                           Monographie, Passage à l’art, collectif, 2010

 

(*) Réf : H. Hang, l’art en Alsace, Paris, Arthaud, 1962 p123

(**) V.Robert, Musée d’Orbec, 2008

 

http://thierryberaud.blogspot.com

 

 

 

 

 

Au fond de chaque chose, un poisson nage.

Poisson de peur que tu n’en sortes nu,

Je te jetterai mon manteau d’images.

 

Lanza del Vasto.

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Doux leurre… !

Qu’est-ce que la douleur ?
Je ne sais pas. Est-ce une émotion ?
Une réaction ?
Est-ce que douleur rime avec peur ?
Est-ce que ces deux mots entremêlés amènent leurs maux signifiés ?
Sont-ce ces deux maux entremêlés qui éloignent la raison ?
Comment douleur vient-elle en moi se générer ?
Pourquoi moi ? Pourquoi toi ?
Pourquoi nous ? Pourquoi vous ?

Elle est là, je la sens, volcan bouillonnant au fond de moi.
Elle est là, pourquoi ?
Elle me ronge, elle attend,
c’est un fauve aux aguets,
elle m’épie sans arrêt.

Je ne sais pas pourquoi ni comment,
tout au fond de moi, elle se tapit.
Un geste un mot, elle bondit
dans mon corps, dans ma tête,
elle me brûle, elle me lance, me déchire et me saigne… La Bête…

Elle s’acharne des heures sans relâche…
Enfin repue et lasse, doucement elle me quitte et se cache.
Elle s’est endormie, mais elle reste là, elle attend.
Je la sens au fond de moi. Quand est-ce que cela finira ?

J’ai peur !
Pourtant je sais qu’elle partira, quand je ne serai plus…
J’aimerai tellement l’apprendre, la comprendre, pour l’attendre et …
Qu’elle ne soit plus !



04/06/2006


Lunessences


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administrateur théâtres

 

 

 

 

AFFORDABLE ART FAIR BRUSSELS 2011 : Entrez dans L’ART TENDANCE

 

Que tous les amateurs d’art contemporain se préparent : la 3ème édition de

l’Affordable Art Fair Bruxelles (AAF) approche à grands pas ! Cet événement,

toujours aussi accessible et décontracté, vous donne rendez-vous à

 

 Tour et  Taxis du 25 au 28 février.

 

Cette année encore, l’AAF s’annonce bouillonnante de talents et pétillante de

nouveautés ! On s’y promène dans une effervescence permanente, contexte idéal

pour se laisser séduire par une œuvre que l’on attendait depuis toujours…

 

Une foire qui bouscule les codes

On imagine souvent que l’art est réservé à une poignée d’initiés. Or, à l’AAF, c’est

l’audace, la cool attitude et la convivialité qui sont de rigueur. Entre coups de

cœur et belles découvertes, cet événement constitue une occasion unique en son

genre pour acquérir une œuvre d’art contemporain.

Plus que jamais, l’art décomplexé a la cote ! Fort de son succès, le concept AAF

lancé il y a 10 ans à Londres par Will Ramsay, a attiré depuis ses débuts plus de

800.000 visiteurs aux 4 coins de la planète ! A chaque fois, le public répond

présent avec enthousiasme, qu’il soit ou non expérimenté, collectionneur ou

amateur. La marque Affordable Art Fair vient d’ailleurs d’être élue en Angleterre

parmi les 100 ‘Cool Brands ’, aux côtés d’Apple…

Des galeries audacieuses

Cette édition 2011 accueille 90 galeries belges et internationales qui présentent

chacune au minimum trois artistes vivants et une sélection d’œuvres originales

dont le prix de vente ne dépasse pas 5.000 e.

A l’AAF, on ne trouve que des galeries professionnelles. Ces maillons essentiels

de l’art revêtent une responsabilité de première importance puisqu’ils assurent la

liaison entre l’artiste et le futur acquéreur. L’enjeu est de taille : sélectionner l’artiste,

rendre visible ses créations, les mettre en scène et enfin, les commercialiser… Un

pari parfois risqué mais relevé avec brio !

Pour s’inscrire toujours mieux dans le dynamisme du marché en Belgique, l’AAF

est fière d’ouvrir en 2011 une section « jeunes galeries », entièrement dédiée à

15 galeries belges ouvertes depuis moins de cinq ans. Une opportunité pour ces

nouveaux acteurs du marché de l’art contemporain de s’exposer à un large public.

L’art sous toutes ses formes

Que vous soyez axé photo, peinture, sculpture, ou encore gravure et dessin, l’AAF

comble toutes vos envies. Vous craquez pour un tableau ? L’objet de vos désirs est

emballé gratuitement sur place pour un plaisir instantané. Pour les plus patients,

un service de livraison est également disponible.

L’AAF tient également à guider les amateurs et conseiller les indécis. Pour tous

ceux qui le souhaitent, un coach en art contemporain propose ses services

gratuitement aux visiteurs.

Des « parcours coup de coeur » sont cette année proposés par des personnalités

belges issues de tous les secteurs de la création : la mode, le design ou encore

l’art de la gastronomie…  

 

 

Après le Grand Palais de Paris, le Palais de Tokyo,

LA PRINCIPALE COLLECTION DE TAG ET DE GRAFFITI

s’expose pour la 1ère fois en Belgique à l’Affordable Art Fair

 

Alain-Dominique Gallizia, mécène et précurseur passionné, a réuni dans ses

collections des œuvres « pressionnistes » d’artistes internationaux issus de

différentes générations, des vétérans des métros new-yorkais jusqu’à la nouvelle

vague européenne.

Ce collectionneur, expert en tag, met à la disposition des tagueurs du monde

entier son atelier de Boulogne Billancourt, surnommé « la ruche du Tag », où se

côtoient les plus grands représentants du dernier mouvement d’art pictural de la

fin du XXème siècle.

 

Tremplin pour les grands talents de demain

Parce qu’il est très difficile pour un jeune artiste de se lancer sur le marché de l’art,

l’AAF s’engage chaque année à soutenir des talents émergents, dénichés parmi

les meilleures écoles d’art de toute la Belgique.

Le « Tremplin jeunes talents » donne l’opportunité au public et aux professionnels

de découvrir et acquérir en avant-première les œuvres des artistes de demain.

A partir de janvier, il est aussi possible de voter pour votre artiste préféré sur la

page Facebook « Tremplin jeunes talents ».

 

Relax and enjoy

Parce qu’à l’AAF, l’accessibilité est un véritable état d’esprit, de multiples occasions

sont créées pour faire de votre visite une expérience inoubliable.

Participez aux ateliers organisés au sein de la foire, vous en repartirez avec vos

œuvres…Venez avec vos enfants, un espace leur est spécialement dédié pendant

le week-end pour qu’ils puissent eux aussi s’initier à l’art. Venez en famille ou

entre amis, faites une pause au winebar, au restaurant, et passez vous faire tirer

le portrait …

En pratique

La foire aura lieu du 25 au 28 février à Tour & Taxis.

Vernissage le jeudi 24 février de 19h à 22h (uniquement sur invitations)

Vendredi 25 février : 12h - 21h30

Samedi 26 février : 11h - 19h30

Dimanche 27 février : 11h - 19h30

Lundi 28 février : 12h - 18h

 

www.affordableartfair.be

 

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