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démolition (1)

administrateur théâtres

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« LE CHAT » adaptation théâtrale par Christian Lyon & Blandine Stintzy de  l’œuvre de Simenon. A la mise en scène : Didier Long et Julie Marboeuf.  Décor de Jean Michel Adam. Costumes de Camille Duflos. Lumières de Philippe Sazerat. Musique de François Peyrony.

Avec : Myriam Boyer et Jean Benguigui  

Dans le cadre de la série Paris-Théâtre 

 Au CENTRE CULTUREL D’AUDERGHEM,

Boulevard du Souverain  183  - 1160  Bruxelles 

Infos Réservations : 02 / 660 03 03

http://www.cc-auderghem.be/

 

 

 « Les regards qui rongent ! » Tout un programme ! Inspiré de la communication difficile de Georges Simenon avec sa mère, ce roman noir écrit en 1967,  met en scène Emile et Marguerite qui, cherchant une nouvelle raison de vivre,  ont refait leur vie l’un avec l’autre,  suite à leur veuvage.12273136262?profile=originalMais comment oblitérer le passé ? D’une part, il y a eu Angèle Bouin dont  Emile garde un souvenir ému : vendeuse aimable dans une charcuterie,  elle négligeait la cuisine et le ménage pour aller au cinéma dans la journée. …Façon le grand Georges quand il chantait « Elle laissait beaucoup trop d’pierres dans les lentilles mais s’pendait à mon cou quand j’perdais mes billes! ». Rancœurs : il ramène, pour humilier sa trop honorable nouvelle compagne, le souvenir d’une sexualité ardente, de repas arrosés au resto, et un p’tit coup vite fait sur les chantiers,  alors que les femmes honorables comme Marguerite… restent de bois, ne boivent que de l’élixir des Alpes à  menues gorgées, et vont à la messe!12273135859?profile=original Le cœur d’Angèle a lâché après un accident de bus. Et puis  surtout maintenant, il y a la mort de son chat! Retour de manivelle vengeur pour la mort du perroquet de Madame.  D’autre part, pour La Dame des lieux, il y a le frissonnant souvenir de  Frédéric, son premier mari, qu’elle a épousé en toute innocence alors qu’il avait ruiné son père… Vous  la verrez  parler avec émoi à ce souvenir enchâssé dans un décor très subtil, face à la cuisine en formica,  paré de toutes les qualités : l’amour de la musique, le raffinement, la richesse d’antan, un monde de différence!

 Mais les nouveaux mariés  sont tous deux dans une impasse, regardant ensemble et impuissants, leur monde s’écrouler sous les assauts des promoteurs. C’est profondément triste. Elle a voulu faire front avec son ouvrier de voisin, exigeant le mariage pour la bienséance, mais sa détresse s’est mutée en haine profonde de son manque de manières et devant le spectacle intolérable des maisons de son ancien patrimoine qui meurent une à une autour d’elle!

12273135657?profile=originalLa mise en scène volette d’une époque à l’autre, au gré de la mosaïque des souvenirs épars.  Elle (se) rejoue leur improbable rencontre, son émoi attendrissant de jeune-fille alors qu’elle est une « Mamy », sa jeunesse à elle sans la moindre goutte d’amour et leur mutuel élixir de haine en pleine croissance. Il y a de la part des comédiens  un art consommé de l’observation des comportements et celui d’une interprétation intemporelle, éminemment juste et nuancée. Les paysages d’antan tournent sur eux- même, à la façon d’une horloge à remonter le temps, tandis que la ruine mutuelle se tricote inexorablement.12273134700?profile=original Superbe opus théâtral sur  la triste réalité de certaines  vies quotidiennes, qui suscite  heureusement plus souvent dans la salle le rire que les larmes. L’interprétation magistrale de Myriam Boyer et Jean Benguigui  est au moins  aussi glaçante  que ne l’était celle de  Jean Gabin et Simone Signoret dans le film éponyme de 1971.  Mais il s’agit d’un  tout autre registre, plus profond, moins manichéen et peut-être moins impitoyable!

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....Marguerite!

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