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Xavier Darcos : Qu’est-ce que l’action culturelle à l’étranger ?
Une communication à l’Académie des sciences morales et politiques

Xavier Darcos préside le nouvel Institut français qui regroupe désormais l’ensemble des services qui oeuvraient pour la politique culturelle de la France à l’étranger. Il convient d’abord de clarifier le sens de cette action et de lui fixer un cap raisonnable, avec des missions et des projets réalistes compte tenu du contexte international. Voici la retransmission intégrale de sa communication devant l’Académie des sciences morales et politiques du lundi 7 mars 2011.
(Source: Canal Académie - durée de l'écoute: 29 minutes)

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Étoile

 

 

P5190015.jpg

 

On l’appelait Etoile,

 On me nomma Suzanne.

Sussana est un lys,

L’étoile de David le symbolise ouvert.

On m’a donné le nom de ma douce grand-mère.

 

 23/2/1990

Lundi 18 avril 2011 1 18 /04 /Avr /2011 23:14

Dans sa quiétude normale,

Ma rue ne livre aucun secret.

Rien pour en troubler la paix,

L’immobilité matinale.

  

 

Mes plantes en pot se reposent

Dans le calme de la maison.

Des toits bornent mon horizon.

La vie continue, je suppose.

  

 

Or, je me retrouve sans âme,

Abandonnée à la torpeur.

Mes yeux ne m’offrent plus de pleurs.

Je ne sais pas s’il y eut drame.

  

 

Le décès de mon doux ami,

Me fut nouvelle intolérable,

Un tort incompris, non admis.

Vint la sagesse secourable.

 

 

18 avril 2011

 

 

 

 

 

Par suzanne walther-siksou - Publié dans : poésie
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Dimanche 17 avril 2011 7 17 /04 /Avr /2011 23:48

 

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12272729253?profile=originalIl s’agit d’un ouvrage de François Marie Arouet, dit Voltaire (1694-1778), dont le titre complet est: Extrait des sentiments de Jean Meslier adressés à ses paroissiens sur une partie des abus et des erreurs en général et en particulier, publié à "Londres" (Amsterdam, chez Marc-Michel Rey) en 1762 et en 1768.

 

Le premier témoignage de la diffusion du Mémoire des pensées et sentiments de Jean Meslier, dit "le Curé Meslier", date du 30 novembre 1735. Voltaire demande communication de ce manuscrit d'un "curé français, aussi philosophe que Locke". En pleine guerre contre l'"Infâme" en 1762, il lance dans la bataille cet Extrait portant la date du 15 mars 1742, ce qui n'est peut-être qu'un artifice de présentation. Les allusions nombreuses de sa correspondance de 1759 à 1762 indiquent qu'il a été composé à cette époque.

 

L'Extrait des sentiments de Jean Meslier est précédé d'un "Abrégé de la vie de J. Meslier" qui trace l'image exemplaire d'un bon prêtre épris de justice et qui, avant de mourir, témoigne de la vérité. Dans l'Avant-propos, il se reproche d'avoir enseigné de "pieux mensonges" qu'il détestait dans le fond de son coeur. L'argumentation est développée en six chapitres qui exposent cinq preuves contre les religions. Elles sont d'invention humaine et fondées sur la foi, "une créance aveugle" qui est un principe d'erreurs. Les arguments des "christicoles" (sainteté de leur religion, martyrs, oracles et prophéties) sont réfutés (chap. 1). Les livres saints ne sont que des "narrations fabuleuses" remplies de contradictions. Les miracles de l'Ancien et du Nouveau Testament, ceux rapportés dans les Vies des saints, ne sont que de "vains mensonges" (2). D'ailleurs tous ces miracles ressemblent étrangement à ceux dont se targuent les païens (3). Les prétendues visions et révélations divines, les promesses jamais accomplies, les prophéties ridicules sont ensuite passées en revue (4-5). Les dogmes "révoltants" de la Trinité et de l' Eucharistie sont vivement attaqués. Que signifient un Dieu en trois personnes et des dieux de pâte et de farine? Le sang a coulé pour ces "horribles impostures". Le texte se termine par une prière au Dieu de la religion naturelle dont le "christianisme est l'ennemi déclaré" (6). Voltaire ajoute un Post-scriptum dans lequel il affirme que l'Extrait est un "précis fidèle" du testament du curé Meslier qui mourut en demandant pardon à Dieu d'avoir enseigné ces erreurs.

 

On aimerait savoir quelle copie Voltaire eut en main. On présume qu'il fit un "Extrait" d'un "Abrégé", manuscrit qui circulait alors "en des versions légèrement différentes, mais remontant à une source commune", et qui avait déjà réduit le texte en retranchant la partie philosophique et politique ("Preuves" 6 à 8 du Mémoire de J. Meslier). Voltaire prétend avoir séparé "le bon grain de l'ivraie": "Son écrit est trop long, trop ennuyeux et même trop révoltant; mais l'extrait est court et contient tout ce qui mérite d'être lu dans l'original." Il a supprimé de l'Avant-propos tout ce qui annonçait le thème politique. La fameuse phrase que Meslier attribue à un homme de bon sens: "Il souhaitait que tous les nobles fussent pendus et étranglés avec des boyaux de prêtres", n'apparaît que dans l'Avant-propos de la réédition de 1768. On ignore si Voltaire a participé à cette publication. Dans son Extrait, Voltaire a condensé fortement les discussions sur les livres sacrés, supprimé des argumentations sur la fausseté des religions, sur l'idolâtrie, sur l'usage que font les politiques des erreurs de la religion. Cet Extrait se termine par une profession de foi déiste. Voltaire n'ignorait pas les vrais sentiments du curé d'Étrépigny. Dans les Lettres à S. A. Mgr le Prince de ***, il médite sur ce prêtre singulier qui "voulait anéantir toute religion, même la naturelle", et qui voulait détruire la croyance des peines et récompenses après la mort, "frein nécessaire" dont le peuple a besoin. Mais Meslier l' apostat doit faire une impression forte. Voltaire s'attache donc à diffuser cet Extrait dont il désire qu'il se multiplie comme "les cinq pains". On s'arrache la première édition. L'Extrait a donc popularisé une version mutilée du Mémoire de J. Meslier; il le trahit, non par les quelques phrases que Voltaire a ajoutées, des plaisanteries sur Oolla et Ézéchiel, mais parce qu'il présente une version tronquée, limitée à la polémique antichrétienne et ne retient que "le tronc commun de l' incrédulité des Lumières", occultant le matérialisme, les revendications égalitaires, l'appel au tyrannicide du "prophète" Meslier.

 

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AVANT LE CHANT DU COQ

A COLON



INTERROGATOIRE


L'homme un inconnu marchait lentement Il portait des sandales, était
pieds nus par un temps glacial La côte lui semblait dure à grimper
Il se sentait le souffle court et s'assit au pied d'un mur s'appuyant contre
un ados

Au loin, une charrette dont les essieux crissaient à chaque tour de roue,
tirée par un cheval brabançon, roulait péniblement auprès du paysan qui
marmonnait :

-Faudra huiler la mécanique.

Il cracha à terre comme pour sceller cette promesse, essuya sa bouche d'
une manche énergique, se racla la gorge tout en continuant son chemin d'un
pas pesant

L'Homme surprit le geste, plissa les paupières et suivi la charrette du
regard Il n'était pas étonné de la voir passer, on eut même pu croire
qu'il s'attendait à la voir surgir, mieux, qu'il attendait sa venue



Av 19. Qu'importe, toutes les dates se valent , toutes les époques se
ressemblent Il essaya en vain de se souvenir, de préciser l'instant,le
moment où cela s'était passé, où il avait vu ce paysan si paisible Il
revoyait la scène, situait l'endroit , mais le temps ?



Il remémora la pièce ; Les cris, oui les cris lui déchiraient encore les
tympans

- Cet homme aussi était avec lui,

Hurlait une femme grande mince tout en os au gendarme qui l'
interrogeait

- Cet homme était dès leurs , je le reconnais à ses vêtements Sont
Toujours sales ces gens et avec ça. Pour l'arnaque y a pas mieux Faut les
écouter parler ! Et que j'te cause, et que j'te cause ! Le royaume ; Le
royaume, Mon père. Un machin pas croyable Faut l'entendre pour le croire Un
royaume ? Ces gueux là ? « Mon père à dit et patati, Mon père a dit
et patata, Si c'est pas malheureux Mieux vaut entendre ça que d'être
sourd, me direz- vous mais tout de même c'est à crever de rire En
attendant, ça court les rues sûrement pour chaparder Sinon ? Ah ! Oui ne
cessent pas de parler de poissons, de pêche miraculeuse Miraculeuse ! Mon
oil oui Il, celui là, l'homme, L'accusateur désigne le coupable,
un et celui-là, j'vous le demande ; non mais sans rire, je le reconnais
pour sur

-Tu es certaine ? sollicite, mollement, l'agent C'te fois te plante pas
la mère

-Elle se redresse dédaigneuse Puisque j'vous le dis

-Justement ! La chemise bleue se retourne vers L'HOMME

-t'as entendu la bourgeoise ? L HOMME bouleversé, ébranlé montra sa
stupeur devant l'accusation haineuse C'est le plus sincèrement du monde qu'
il nia le fait : Femme je ne te connais pas

Un avion traversa ciel avec un bruit d'enfer couvrant sa voix au même
moment , un autre bruit plus sourd accompagné d'un gémissement vite
réprimé La lèvre supérieur du suspect était fendue à gauche Un filet de
sang coula

Au loin un coq chanta

Ils se regardèrent tous ahuris Un coq, sur une plaine d'aviation avait de
quoi surprendre mais le fonctionnaire avait d'autres chats à fouetter Il
en avait assez, marre, marre, ras le bol de leurs histoires à dormir debout

-C'est pas demain la veille que je connaîtrai le fin mot de l'histoire Hein
bourrique ? Il jeta un regard torve sur sa victime qui se tamponnait la
lèvre avec un mouchoir blanc douteux Douteux comme ses origines, Douteux
comme sa raison d'être là ; Douteux comme tout ce qui n'est pas habituel
donc, étranger. Nous y voilà ! Chemise bleue qui de toute manière s'en
fout complètement de la véracité de l'accusation écoutait d'un air agacé
les affirmations des uns, les dénégations de l'HOMME

C'est bon qu'il lui fallait écrire ce foutu rapport Consigner noir su r
blanc et dûment tamponner sans rien omettre des conneries que va encore
lui raconter cet imbécile devant lui Pouvait tout de même pas cogner sur
ce mec pour lui faire cracher le morceau !

Le bousculer un peu histoire de le saisir, de lui faire entendre raison ça
oui, mais, dans ce but seulement.

-Faites entrer le type qui est dans le corridor Le témoin, petit trapu
tenant du bouledogue au physique comme au moral aboya désignant

L'HOMME d'un index vindicatif

· Tu es l'un d'eux. C'est lui Monsieur l'agent, H eu Commissaire,
Heu, Monsieur le gendarme C''est lui, je le reconnais, suis formel, le
reconnaîtrais entre mille

· Chemise bleue de service fixa l'accusateur d'un regard froid
impassible Allez bon, encore un ! On est jamais assez prudent, faut s'
entourer de précautions, se couvrir ; Le gendarme regarda une dernière
fois le témoin qui n'avait pas cessé d'affirmer, de clamer son bon droit
N'était-il pas, ce témoin, du bon côté de la barrière donc, du côté du plus
fort, du bon droit. N'était- il pas ce témoin, au-dessus de tout reproche
Il était chez lui dans ce pays N'est ce pas Alors ? Voyez comme il se gonfle
d'importance Il vociféra de plus belle sentant l'approbation de chemise
bleue

· - Vaurien bandit, va nu-pieds C'est cause de toi que c'est
arrivé ! Tu étais avec ce révolté, cet anarchiste, ce fauteur de troubles
Oui tu es de la bande qui se carapate de long en large de la ville en
proférant des menaces

· - Malheur à celui qui.

· En vérité je vous le dis.

Non mais pour qui il se prend ce caïd, ce gourou Tu étais fort engueule
avec celui que tu appelais « Maître » Je t'entends encore d'ici Oui
Maître Non Maître Bien Maître Dis ; Avoue que j'ai raison si tu n'es
pas une mauviette

L'HOMME restait silencieux les yeux peureusement fixés comme hypnotisés
sur son accusateur Il était habité d'un trouble profond On le sentait
sous le choc, presque tétanisé L'autre l'invectivait de plus en plus se
sentant de plus en plus grand, sûr de lui, sûr de plaire aux siens

-T'oses pas parler hein . Tu dois protéger ton gourou qui disait un truc
dans le genre « Dieu reconnaîtra les siens » Tu parles d'un allumé ce
mec ! Et toi, pauvre cloche tu le couvres, tu dégustes pour lui,
pauvre con, moi, à ta place, j'te balancerais vite l'adresse de ce Maître

L'HOMME le mains moites, le front en sueur se sentit flancher pour la
seconde fois L'autre avait touché un point sensible La peur, la triste
peur, la peur déterminante, étouffante, suicidaire La peur mère de toutes
les lâchetés La peur hurlait en lui

Après un effort surhumain il retrouva quelque peu ses esprits et la voix
ferme répondit :

· Non, je n'en suis pas ! Je ne connais pas l'homme dont tu me parles.

Un avion traversa le ciel dans un bruit d'enfer couvrant sa voix

Au même moment, un autre bruit plus proche plus sourd accompagné d'un
gémissement vite réprimé Dans un fracas de vitres on entendit comme des
gifles. L'interpellés présumé Innocent aux yeux de la loi montrait un
visage rouge vif et enflé

Un coq se mit à chanter pour la deuxième fois



- A qui appartient cette volaille de malheur On est pas à la campagne sans
blague hurla un gendarme dans le corridor

-Merde hurla à son tour chemise bleue entre les barreaux du commissariat
Il avait besoin de faire écho à son collègue de lâcher la vapeur Il se
sentait nerveux On a beau dire il avait un métier ingrat Suivre une
filière Arrêter ceux qui sont de mèche, qui ourdissent des attentats et pour
tout remercîments.

Le gendarme ôta son képi, se gratta vigoureusement le crâne presque chauve

-Au suivant !

Un étranger, cela ce voyait à son teint, Bien vêtu celui là Bien nourri
Celui là salua le gendarme d'un « Salut Chef » Regarda L'HOMME
distraitement (La force de l'habitude sans doute)

-Je te reconnais, toi Tu es du même pays que moi Et, se tournant heureux
vers « le Chef »

-J'affirme que cet homme était avec lui . Il jubilait Il en avait débusqué
plus d'un de ses compatriote Ce ne sera pas trente deniers qu'il allait
toucher mais de quoi se payer du bon temps, sans parler de l'estime des
autres, des autochtones, des Belges de souche

Le gendarme souriait d'aise L'affaire est dans le sac et c'est guilleret qu
'il remit la somme convenue (bien modeste rassurez- vous) Un simple
dédommagement pour l'aide et le dérangement occasionnés.

L'HOMME vert de peur, affligé, la conscience tiraillée baissa les yeux
pressa fortement ses mains croisées Tout le chagrin du monde l'habitait
Il luttait désespérément contre le tourment de l'aveu, la crainte de la
vérité. La lutte le laissa effondré abattu mais au bout d'un moment, s'en
fléchir il affirma :

-Je ne sais ce que tu veux dire

Un avion traversa le ciel dans un bruit d'enfer couvrant sa voix

Au même moment, un autre bruit plus proche plus sourd accompagné d'un
gémissement vite réprimé Le présumé innocent se tenait l'estomac de ses
mains ensanglantées Plié en deux, il cherchait son souffle

Le coq chanta pour la troisième fois

le gendarme cria : Ta gueule sale bête !

La porte s'ouvrit, le commissaire entre, le présumé innocent savait que
c'était un gradé à son allure distingué et puis, il ne portait pas d'
uniforme ce dernier glissa quelques mots à l'oreille de son subordonné qui
opina l'air entendu, absolument d'accord Une fois seul il reprit sa morve

-Allez ouste, tous dehors j'en ai assez entendu pour aujourd'hui Et, de
toute façon il n'y a pas de preuve suffisante

Le dernier témoin partit non sans glisser un papier dans la main de Chemise
bleue

Qui lut distraitement :

Nom de Code : LUC 22 23 Il fourra le papier dans sa poche Connaissait pas
ce Luc De toutes manières, l'affaire passait au-dessus de lui On la lui
retirait , alors ce Luc ? Nn nom de chez nous, donc, valable, crédible on
ne dit pas le contraire mais les ordres sont les ordres

L'HOMME qu'on avait laissé partir pleura amèrement il se sentait sale
au-dedans , sale au dehors Il n'avait pas mangé depuis sa garde à vue
Avais seulement reçu de l'eau du robinet pour étancher sa soif Quand il
sorti du poste la clarté de dehors lui fit mal aux yeux il était affaibli
des coups reçus ; marcher pour lui était un chemin de croix qui le menait
vers son calvaire individuel

-J'ai mérité O Dieu ton indifférence ton hostilité mais tu es aussi le Fils
alors ne me repousse pas J'ai été ,il est vrai , faible ,haïssable Je n'ai
jamais cessé de t'aimer voilà pourquoi je suis encore bien plus méprisable
Nier son ennemi soit, mais qu'ai -je fait ? J'ai nié mon ami par crainte par
frousse, pleutrerie La peur, cette terrible peur l'a emporté

Ne sois pas hostile à mon chagrin , ne repousse pas mon repentir , ne me
laisse pas dans ton inimitié Accorde -moi ne serait ce que ton ombre



L'homme ferma les yeux ,oui ce payant bon enfant oui ,cet home marchant au
pas de son cheval était cet accusateur de son pays il s'en souvint. La
charrette en grinçant passe dans l'autre sens

Depuis combien de temps l'HOMME étai il assis contre ce muret

O mon Père, Père que c'est loin tout cela Et, pourquoi ?

L'HOMME soupir prit une pierre qui lui pendait au cou dans un petit sac Il
l'enveloppa de ses doigt et par petites pressions légères comme des pardons
la caressa en pleurant

Pierre angulaire, larmes de pierre

L'HOMME mit la pierre sur sa joue et l'y roula comme jadis il murmura
Pardon, Pardon, Garde moi dans ton ombre.

Je te roule dans le nid de mes doigts qui te réchauffe Sois le caillou
dans mon soulier pour que chaque pas me ramène dans le Sentier

Pierre l'apôtre

De mes doigts oblongs tu t'échappes et fuis mais « Pierre qui roule n'amasse
pas mousse « Je te reprends d'un geste impulsif te serre très fort

Simon Pierre

Concave par endroit, je devine du bout de l'index, un mouvement centripète
qui te ferme mes investigations Mes doigts te découvre asymétrique avec des
bords râpeux Je te retourne comme un gant

Avant le chant du coq !

Trois fois j'ai ignoré , trois fois j'ai renié O Pierre toi aussi tu as
faibli et cependant au poinçon IL t'a marqué Clef de voûte de son
église il t'a nommé

_ Pierre tu es pierre et sur cette pierre je bâtirai mon église



Je t'imagine O Pierre Dans ta bouche le goût un peu âcre un goût de larme de
sueur, un goût de peur t'accompagne tandis que tu marches pieds nus
Que celui qui n'a pas péché lui lance la première pierre.

Chemin de croix, chemin de pierres, sentier de cendres

Mont des Oliviers

L'homme posa sa pierre sur l'oreille Qu'espérait -il entendre? Les voix
lointaines des voix de Béthel , de Jacob, L'Homme songea « C'est
pourquoi à la carrière de la vie, je casse les cailloux Renégat, je monte
vers toi par des chemins de pierres qui me lacèrent les pieds

L'HOMME reprit sa route Un voyageur solitaire le croisa un moment et
regardant le sol vit une pierre ponce Il la ramassa l'air entendu et
murmura :

Excellent pour se laver les mains!
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journal de bord, mardi 19 avril 2011

Namur.

 

J'ai passé la nuit à l'hôtel. Oui oui oui.

 

L'émission, sur Vivacité, avec Jany Paquay (l'animatrice) et David Delrée (qui l'accompagnait), où j'avais été invité, s'est bien déroulée. Bonne humeur. Verres de vin. Alex à la technique. Et du beau monde, parmi les artistes convoqués, sur le plateau : Daniel "Brusselle" Degimbe, Albert Roulive, Véronique Laurent, Sonia Letecheur, Pascal Hermans et un responsable du festival du rire de Bierges (j'ai oublié son nom).

 

Préalablement ...

 

Soleil aidant ...

 

En cherchant, autour de 19 heures, le chemin menant à la maison de la radio (j'avais cru entendre que c'était pas loin de la gare), j'étais tombé, juste en sortant d'une gal'rie, nez à nez avec la charmante ... Véronique Laurent, gentille flûtiste hors pair, talentueuse auteur de chansons. Elle prenait un pot à une terrasse et discutait avec un autre gars. Vous l'aurez deviné : elle se rendait au même endroit que moi. Nous avions encore quarante minutes (de répit, de batt'ment) devant nous. Le gars, à la terrasse, était lui-même un musicien et ... disc-jockey.

 

Juste avant l'émission, le ton, la couleur étaient donnés.

 

La rue de Fer et la rue Golenveaux auront vu deux compères musicaux (Véronique et Hugues) marcher à toutes jambes vers les bâtiments de la radio. La copine, ayant faim (on la comprend), s'était ach'tée (on la comprend), en dernière minute, un p'tit plat chaud bien adapté.

 

Hi hi hi.

 

Tout un plateau à la radio, disais-je ...

 

L'un qui raconte un sketch sur les toilettes, l'autre qui évoque les divers patois bruxellois, un troisième qui évoque le futur festival du rire de Bierges (en l'honneur de Jempy, humoriste connu dans le milieu), un autre qui chante une chanson qui rappelle musical'ment Brassens, la pote Véronique qui joue de la flûte (au casque, elle entend le reste du morceau et l'ensemble passe sur radio) ...

 

Quand ce fut mon intervention, en chanson ...

 

D'abord, le wallon fut à l'honneur. Jany Paquay m'a demandé de lui rechanter "LA MARIE", ma seule trouvaille en patois ... belge (oui, les influences du pays de Charleroi, par certains mots, les influences des Ardennes, par d'autres mots, ainsi que d'autres locutions "wallonisantes" de mon crû que j'ai délibérément du ajouter). J'avais déjà eu l'occasion, en 1992, d'interpréter, pour une télé locale, dans la cour du Palais des Expositions, à Charleroi, cette chanson (Jany était déjà à la base de cette initiative).

 

D'un invité à l'autre, le temps d'une intervention, on changeait de place.

 

Dans la bonne humeur, la chaise musicale avait son mot à dire.

 

Quand ce fut ma deuxième intervention, en chanson ...

 

On a du couper à la moitié du morceau. Fallait tenir compte du minutage. Faut rester pro, en radio. Faut dire, aussi : mon amie Véronique, qui se faisait un plaisir de m'accompagner à la flûte, était, quand c'était mon tour de démarrer ma chanson, dans la pièce à côté (en train de répéter), et j'ai passé, au micro, trente secondes (de joie) à l'app'ler (comme si c'était prévu dans la chanson).

 

Vivent les imprévus charmants, croustillants, inoubliables et ... pleins de tendresse !

 

Trois quarts d'heure plus tard ... quand ce fut ma troisième intervention, en chanson ...

 

J'en ai profité pour reprendre les deux derniers couplets de la chanson ... déjà entamée, précédemment. Avec, toujours, Véronique à la flûte. Que du bonheur !

 

L'émission terminée ...

 

David (le co-présentateur) nous a ram'nés, Véronique et moi, en voiture, à la gare.

La pote repartait sur Liège.

Quant à moi, le train repartait vers ... 22 heures 50. J'avais pris soin de vérifier, la veille, les horaires sur Internet.

 

Tout roulait, donc.

 

Et voilà que ... je consulte les panneaux. Je m'aperçois que ... le dernier train pour Bruxelles est parti, y a dix minutes. Internet m'a-t-il donné de fausses infos ? Ai-je mal regardé, la veille ?

 

Véronique s'en f'sait pour moi. J'en étais ... touché.

 

Très curieus'ment, je ne m'en f'sais pas. Les effluves du vin, dégusté à la radio, m'emm'nait vers les hauteurs de l'Himalaya (ou du Mont Tout Blanc).

Le gars, à Etterbeek, qui, quelques heures avant, avait failli me balancer une trempe parce que, selon lui, je voulais ... coucher avec sa femme, c'était loin loin loin loin ...

La frangine qui, paraît-il, me considère comme un hypocrite parce qu'un jour elle m'aurait dit que "son père est un salaud" et que je lui aurais répondu "c'est ton point de vue" et que (selon elle) je ne sais pas "voir les choses en face", c'était loin loin loin loin ...

Oui,  dans notre vaste monde, y a des êtres "attachants" (ou ... à qui notre coeur ne peut s'empêcher de s'attacher) qui, dans le dédale du quotidien, nous essoufflent, nous esquintent, nous flanquent la corde au cou, nous culpabilisent, nous mettent le grappin d'ssus, nous bousillent, nous tuent à p'tits feux ...

Mais ...

La contrepartie "positive", la compensation, en sens contraire, brille tout autant.

Après une superbe émission, je me suis dit : Jany Paquay est attachante, David Delrée est attachant, SOnia Letecheur et Albert Roulive sont attachants, Daniel "Brusselle" Degimbe est attachant, Pascal Hermans (et sa copine) sont attachants, Alex le technicien est attachant, Véronique Laurent est attachante, le gars du festival de Bierges est attachant et celui que ma distraction oubliera p'têt est attachant, lui aussi. Et ... tous ceux que je cite sont loin de répondre, à ce qu'il me semble, aux abonnés absents.

 

J'ai donc raccompagné Véronique jusqu'à son train.

 

Quant à moi, dans l'histoire ...

 

Au pire, je marcherais dans les rues de Namur jusque 4 heures 11 (heure du premier train pour Bruxelles). Sous un ciel étoilé. Les bistrots ne manqu'raient pas. Les rencontres charmantes, non plus. Quand on se sent protégé, que peut-il nous arriver ?

 

En quittant la gare ...

 

Je tombe nez à nez avec ... l'Hôtel de Flandre, où je me suis déjà attardé dans des périodes de ma vie ... difficiles. Hugues, le temps fait son temps, la vie te sourit. Je n'hésite pas. Je fonce. Je pousse la porte (de l'hôtel). Je prends la chambre ... 408. 85 euros la nuit, petit déjeuner compris. OK, c'est pas donné. "T'as rien d'autre à faire que de jeter l'argent par la fenêtre ?", me dira-t-on. Je vous boxe, je vous emmerde, voies fantômatiques. Au prix où je fais attention, chaque jour à l'argent que je gagne, au prix où, franc par franc, sou par sou, je mets chaque jour un peu d'côté, sans trop me mettre en péril (je suis même ... comptable), j'ai quand même le droit de me réjouir, quand les nécessités de dernière minutent m'offrent des facilités.

 

Ce matin, en me réveillant, vers six heures et d'mie (déjà) ...

 

La gare de Namur, de l'autre côté de la fenêtre, éclairée sous un ciel encore bleu foncé, était très très belle.

 

Neuf heures.

 

Le train, dans lequel j'écris, a dépassé Ottignies.

 

Quand je rentre à la maison ...

 

Je prends un bain. Je file au "Colruyt" ach'ter, au moins, des assiettes et des verres en carton.

 

Vers seize heures, ma quarante-neuvième année entame son tour d'horizon.

 

Vers quatorze heures, si ça tombe, les premiers invités lanc'ront, au rez-de-chaussée de l'immeuble où j'habite, les premiers coups de sonnette attendus.

 

 

 

 

 

 

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Le repos éternel

  

 

 

Dans sa quiétude normale,

Ma rue ne livre aucun secret.

Rien pour en troubler la paix,

L’immobilité matinale.

 

Mes plantes en pot se reposent,

Dans le calme de la maison.

Des toits bornent mon horizon.

La vie continue, je suppose.

 

Or, je me retrouve sans âme,

Abandonnée à la torpeur.

Mes yeux ne m’offrent plus de pleurs.

Je ne sais pas s’il y eut drame.

 

Le décès de mon doux ami,

Me fut nouvelle intolérable,

Un tort incompris, non admis.

Vint la sagesse secourable.

 

18 avril 2011

 

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autopsie d'un fantôme

 Un écorché de pierre en attendant son ADN.

 Une echographie du termafrost

 le battement au ralenti d'une zone non fertile. Le gris joue avec juste une trace d'ocre jaune qui laisse l'espoir d'une lumière .. pas pour les morts seulements

 triptyque pour une île

120x40 acry et marouflage sur toile

 gegout©adagp 2011

trptyque

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A la Maison de la Poésie à Paris

Adaptation et mise en scène de Sylvain Maurice

Du 27 avril au 22 mai 2011

 

La Chute de la maison Usher, d’Edgar Allan Poe, est un conte noir qui vient réveiller nos peurs enfantines. L’adaptation de Sylvain Maurice (librement inspirée de la traduction de Charles Baudelaire) convoque différentes formes artistiques - musique, arts visuels, théâtre - pour rendre à cette « histoire extraordinaire » toute son atmosphère.

Présentation

Roderick Usher invite son ami à passer quelques jours avec lui dans la demeure familiale où il vit cloîtré avec Madeline, sa soeur jumelle en proie à une mystérieuse maladie. Pour passer le temps, et surtout rompre avec la mélancolie, Roderick et le narrateur inventent des chansons tristes, font d’étranges dessins et lisent des livres ésotériques. Jusqu’au jour où Madeline meurt…
A partir de là, la maison devient une entité vivante, peut-être même un personnage. La réalité laisse alors la place au fantastique…
«L’histoire extraordinaire» de Poe fascine par la concision de son intrigue et la virtuosité de sa construction. En l’adaptant pour la scène, je souhaite conjuguer différentes formes artistiques : la musique, les arts visuels, le théâtre. Le désir de croiser les disciplines se nourrit de la nouvelle elle-même, où la création permet à Roderick de s’arracher à son amour impossible pour Madeline.
L’inquiétante étrangeté fonde et nourrit La Chute de la maison Usher. Tout y est vision, sans que l’on sache l’origine exacte de l’altération de la réalité : la drogue ? La maladie ? La folie ? La Chute de la maison Usher est un conte noir qui vient réveiller nos peurs enfantines.
Sylvain Maurice

« La chute de la maison Usher » est paru dans le recueil Nouvelles histoires extraordinaires aux éditions Gallimard, collection «Folio classique»

adaptation Sylvain Maurice librement inspirée de la traduction de Charles Baudelaire
mise en scène Sylvain Maurice
composition musicale Alban Darche
assistanat à la mise en scène Aurélie Hubeau
scénographie et lumière Eric Soyer
textes des chansons Laure Bonnet
vidéo Renaud Rubiano et Candice Milon
peinture et conception des marionnettes Paulo Duarte
son François Leymarie
costumes Marie La Rocca
conception mannequin Bérangère Vantusso
assistanat lumière Gwendal Malard

avec Jeanne Added, chant - Jean-Baptiste Verquin, jeu et animation d'objets - Philippe Rodriguez-Jorda, jeu et manipulation d’objets - Nathalie Darche, piano - Alban Darche, saxophone - Alexis Therain, guitare

 

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Vendredi 29 avril 2011
de 10h à 19h30

Comment définir le vide ? « Le vide n’est pas rien », affirme Dominique Perrault qui proposait, à la Biennale d’architecture de Venise 2010, d’explorer « la perception des vides comme le lieu de tous les possibles ». Il s’agit aujourd’hui de poursuivre et d’enrichir le débat métropolitain autour de cette question prospective.
En organisant ce colloque international intitulé « Quand les architectes n’ont pas peur du vide », la Cité de l’architecture & du patrimoine veut privilégier la réflexion théorique. L’événement ouvre un cycle de six journées de conférences-débats dans les métropoles régionales. À chaque ville son thème, chaque étape étant le lieu du croisement des idées à l’échelle européenne, une opportunité pour identifier l’importance du vide au coeur des démarches, des pratiques, des expériences. Pour apporter des éléments de réponse sur cette problématique, architectes, urbanistes, paysagistes, mais aussi géographes, économistes, critiques, décideurs et acteurs de la ville seront ainsi interpellés. L’enjeu est de redéfinir une pensée sur les territoires urbains.

A la Cité de l'architecture & du patrimoine

Palais de Chaillot - Auditorium
7 avenue Albert de Mun Paris 16e (métro Iéna ou Trocadéro)

 

Programme:

10h Ouverture par Bertrand-Pierre Galey, directeur, adjoint au directeur général des patrimoines, chargé de l’architecture

10h30-11h Finn Geipel, architecte, Berlin

11h-11h30 Nasrine Seraji, architecte, directrice de l’école nationale supérieure d’architecture de Paris-Malaquais

11h30-12h Christian de Portzamparc, architecte, Paris

12h-13h Table ronde
Finn Geipel, Nasrine Seraji et Christian de Portzamparc,
avec Jean-François Doulet, géographe, Marseille
Andreas Ruby, critique, Berlin
François Chaslin, critique, journaliste à France Culture, modérateur

14h30-15h Projection en avant-première
du film Le Vide et le Plein, leçon de géographie,
de Richard Copans, sur une idée de Dominique Perrault

15h-15h30 Frédéric Borel, architecte, Paris

15h30-16h Michel Desvigne, paysagiste, Paris

16h-16h30 Manuel Gausa, architecte, Barcelone

17h-17h30 Bernard Tschumi, architecte, Paris/New York

17h30-18h Dominique Perrault, architecte, Paris

18h-19h30 Table ronde
Frédéric Borel, Michel Desvigne, Manuel Gausa, Bernard Tschumi, et Dominique Perrault,
avec Frédéric Migayrou, directeur adjoint du Musée national d’art moderne, Centre Georges-Pompidou, Paris
Francis Rambert, directeur de l’Institut français d’architecture, modérateur

19h30 Clôture par Philippe Bélaval, directeur général des patrimoines

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le haut vol

"oh, j'ai franchi les frontières moroses de la Terre

et dansé dans les cieux sur les ailes argentées du "rire"

J'ai grimpé vers la soleil, j'ai participé à l'allégresse

chaotique des nuages épars

J'ai fait cent choses dont vous n'auriez pas rêvé

J'ai tournoyé, balancé, virevolté

Bien haut dans le silence ensoleillé

En planant, j'ai pourchassé le vent,  qui crie

et lancer mon appareil à travers des salles aériennes sans bases !

De plus en plus haut, dans le bleu délirant et brûlant

J'ai surmonté avec une grâce facile les hauteurs,balayées, par le vent

Où jamais, une alouette , ni même un aigle n'ont volé

Et tandis, qu'avec une silencieuse pensée élévatrice, je parcourais les hauts

sanctuaires inviolés de l'espace,

j'ai étendu ma main et touché la face de Dieu !!

de John Magee

 

 

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12272729481?profile=original« Parallèlement » est un recueil poétique de Paul Verlaine (1844-1896), publié à Paris chez Léon Vanier en 1889.

 

Tout comme Sagesse ou Jadis et Naguère, ce recueil contient des poèmes écrits durant le séjour de Verlaine en prison (de juillet 1973 à janvier 1875) et destinés à Cellulairement, ouvrage auquel le poète finit par renoncer. Certaines pièces de Parallèlement sont plus anciennes encore. Les sonnets des "Amies", notamment, avaient déjà été publiés en plaquette en 1867 chez Poulet-Malassis. Ce n'est toutefois qu'à partir de 1885 que Verlaine se consacre à la composition de Parallèlement, contemporaine de celle d'Amour. Ces deux recueils, joints à Sagesse - qui les a précédés - et à Bonheur - qui les suivra -, forment pour l'auteur une tétralogie. Cette dernière, ainsi que Verlaine l'écrit en 1892 à un journaliste, retrace "l'histoire en quelque sorte d'une conversion". Parallèlement y occupe une place particulière, quelque peu décalée, "parallèle" en effet: alors que les trois autres recueils célèbrent les bienfaits de la foi et les vertus de la religion chrétienne, Parallèlement exalte la chair et ses péchés. L'inscription de l'ouvrage dans une tétralogie chrétienne procède sans doute de la volonté de conjurer une tentation charnelle que le condamné exprime pourtant en toute autonomie, sans la réprouver mais sans non plus vraiment l'absoudre: "Parallèlement [...], comme son nom l'indique, n'est à côté des professions de foi d'auparavant et depuis [...] qu'une odieuse [...] confession de bien des torts sensuels [...]. Ce livre ne vient pas le dernier, ni tant s'en faut! le définitif de cette tétralogie, laquelle se clôt par Bonheur, un livre sévère et tout, tout chrétien" (ibid.).

 

Parallèlement s'ouvre sur un poème galant au ton satirique et grinçant, adressé à la "cocodette un peu mûre", à la "coquine détestable": "Dédicace". "Allégorie" offre ensuite le tableau d'une somptueuse décrépitude de toute chose. La première section du recueil, "les Amies", comporte six poèmes décrivant des amours saphiques. "Filles" consacre ensuite six pièces aux prostituées côtoyées par le poète. Puis vient un cycle de sept poèmes, "Révérence parler", qui fut composé en prison. La dernière section, "Lunes", est nettement plus longue que les précédentes. Parodique et nostalgique à la fois, elle met en perspective l'oeuvre antérieure dans des pièces telles que "A la manière de Paul Verlaine", "la Dernière Fête galante" ou "Poème saturnien". Le poète s'y livre également à une sorte de bilan de son existence, par exemple dans "l'Impudent" ou dans "l'Impénitent". Le souvenir de l'aventure rimbaldienne est évoqué à plusieurs reprises; on le trouve notamment dans "Explication", "Autre explication" et "Laeti et errabundi", ce dernier texte ayant été écrit après l'annonce erronée, en 1887, de la mort de Rimbaud. L'organisation d'ensemble de Parallèlement ne semble toutefois pas obéir à un rigoureux principe d'unité; le recueil est formé de poèmes très divers dans le ton et l'inspiration.

 

Verlaine écrit le 28 novembre 1887 à Lepelletier que Parallèlement est un "livre orgiaque, sans trop de mélancolie". Le corps et les plaisirs de la chair y occupent en effet une place importante, quoique non exclusive. Bravant les interdits de l' homosexualité et de la prostitution, cette poésie érotique offre le spectacle d'amours transgressives et convie le lecteur, qui devient ainsi complice, à y assister. Spectateur d'étreintes jugées coupables par l'opinion, il contemple des unions secrètes et intimes et se trouve placé dans une position perverse de voyeur.

 

L'écriture est à la fois directe et métaphorique, audacieuse et pudique: "La plus jeune étend les bras, et se cambre, / Et sa soeur, les mains sur ses seins, la baise, / Puis tombe à genoux, puis devient farouche / Et tumultueuse et folle, et sa bouche / Plonge sous l'or blond, dans les ombres grises" ("les Amies", II, "Pensionnaires"). Les mots et la mise en scène créent un jeu subtil entre ce qui est dit et ce qui n'est que suggéré, entre ce qui est montré et ce qui se dérobe. Ainsi, "Per amica silentia" ("les Amies", III) masque la scène amoureuse derrière de "longs rideaux de blanche mousseline" et n'en livre que les bruits. Dans "Sur le balcon" ("les Amies", I), les trois derniers vers ouvrent le rideau, de façon fort théâtrale, mais refusent pourtant encore le spectacle de l'étreinte qui demeure dans l'ombre et que seules des traces permettent de deviner: "Derrière elles, au fond du retrait riche et sombre, / Emphatique comme un trône de mélodrames / Et pleins d'odeurs, le lit, défait, s'ouvrait dans l'ombre." Les poèmes consacrés à l' homosexualité masculine et au souvenir de Rimbaud sont plus voilés encore, laissant par exemple indécise l'identité sexuelle des partenaires ("Lunes", "Ballade Sappho") ou privilégiant le registre métaphorique. Il arrive cependant parfois que le corps soit montré sans détours, que le voile et la retenue verbale cèdent la place à la nudité et à la crudité: "Tes mollets farauds, / Ton buste tentant [...] / Ton cul ferme et gros" ("Filles", V, "+ Mademoiselle").

 

L'écriture érotique sait varier le plaisir des mots tout autant que celui des amours décrites. Cette manière habile de mêler la nomination directe, voire vulgaire, à la métaphore suggestive en témoigne, tout comme ailleurs l'union d'un ton de badinage galant avec le sarcasme ("Dédicace") ou la parodie: "Mignonne, allons voir si ton lit / A toujours sous le rideau rouge / L'oreiller sorcier qui tant bouge / Et les draps fous. O vers ton lit!" ("Filles", I, "A la princesse Roukhine"). Ailleurs encore, la savante composition rhétorique d'un poème tout entier fondé sur une métaphore filée ("les Amies", IV, "Printemps"), loin d'être un froid exercice de style, atteste une jubilation ludique, une jouissance propre au verbe même.

 

Toutes les pièces de Parallèlement n'appartiennent pas, toutefois, au registre érotique. On retrouve dans le recueil cette propension à la confidence personnelle inhérente à la poésie verlainienne et que l'auteur semble impuissant à endiguer. Expression du moi, le poème devient alors ressassant et discursif. L'intensité poétique cède le pas à une sorte de linéarité prosaïque: "J'ai perdu ma vie et je sais bien / Que tout blâme sur moi s'en va fondre: / A cela je ne puis que répondre / Que je suis vraiment né Saturnien" ("Révérence parler", I, "Prologue d'un livre dont il ne paraîtra que les extraits ci-après"). Parfois même, la poésie tourne à l'anecdote et se met au service de polémiques dont l'enjeu est tout personnel et très limité. L'emprise du souvenir provoque une accentuation du caractère narratif, qu'il s'agisse du souvenir de l'union avec Mathilde - dans "Guitare" ("Lunes") par exemple - ou de celui de la liaison avec Rimbaud - dont "Laeti et errabundi" ("Lunes") retrace le "roman".

 

Dans certaines pièces cependant se laisse encore entendre la voix verlainienne des poèmes antérieurs à la conversion, celle dont l'"Art poétique" (voir Jadis et Naguère) a défini les principes. C'est le cas par exemple dans "Impression fausse", "Autre" ou "Réversibilités", mais de tels échos de l'esthétique ancienne sont rares, et n'échappent pas à la suspicion parodique: un titre tel qu'"A la manière de Paul Verlaine" ("Lunes") prouve bien que le poète se perçoit désormais comme capable de s'imiter lui-même.

 

Après Parallèlement, qui est "en quelque sorte l'enfer de son Oeuvre chrétien" (Avertissement de 1894), Verlaine poursuivra cette alternance, ce "parallélisme" entre des recueils mystiques et des recueils "orgiaques". La tentative de réunir la "Chair" et l'"Amour" que proposait déjà le poème "Luxures", dans Jadis et Naguère, demeure un voeu pieux. Furieusement exaltée, quoique non sans honte et remords, la sensualité se déploiera encore dans "Chansons pour Elle" (1891), "Odes en son honneur" (1893), "Chair" (1896) et dans des recueils imprimés sous le manteau et jugés encore aujourd'hui trop scandaleux pour figurer dans les éditions des oeuvres poétiques de Verlaine, Femmes (écrit en 1890 et imprimé en 1891), Hombres (1891 et 1903). Jamais vraiment innocenté en dépit de la délectation avec laquelle le poète s'y adonne, l'érotisme est bien cet "enfer" de l'"Oeuvre chrétien". Après Bonheur (1891), les Liturgies intimes (1892) lui redonneront la parole.

 

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12272730096?profile=original« L’enfer » est une satire poétique de Clément Marot (1496-1544), publiée à Anvers chez Steels en 1539.

 

En mars 1526, Marot fut jeté en prison pour avoir mangé du lard en carême, transgression qui pouvait passer, aux yeux de l'Église, pour une profession de foi réformée. Incarcéré d'abord à la prison du Châtelet, le poète fut transféré ensuite à Chartres, où il écrivit l'Enfer. Il ne dut sa libération, le 1er mai de la même année, qu'à l'intervention d'amis fidèles.

Dans cette satire violente et vengeresse, Marot s'est vraisemblablement souvenu de la Divine Comédie: les questions angoissées qu'il pose au sergent rappellent à bien des égards le dialogue de Dante et de Virgile; comme le poète de l'Énéide, le sergent possède une double fonction de dévoilement et d'explication. Mais la référence à Dante s'estompe dans la suite: elle fournit moins au poème un cadre général qu'une impulsion initiale.

 

"En la prison claire et nette de Chartres", le poète se souvient, par contraste, de l'"Enfer tresimmunde" du Petit Châtelet. Il évoque aussi le Grand Châtelet, siège de la juridiction royale, où les procès, "serpenz enflez, envenimez, / Mordants, mauldictz, ardens et animez" (v. 139-140) s'engendrent les uns les autres, où les juges font leur profit de ces perpétuelles discordes entre les hommes. Devant Rhadamantus, juge des Enfers qui trompe ses prisonniers par des questions doucereuses, le poète allègue l'affection du roi pour sa personne (v. 308-323), ainsi que son innocence religieuse ("Clement n'est poinct le nom de Lutheriste", v. 350) et son renom poétique ("Quant au surnom, aussi vray qu'Évangile, / Il tire à cil du poëte Virgile [...]: / Maro s'appelle, et Marot je me nomme", v. 358-362). Une fois qu'il a achevé son discours, Rhadamantus l'envoie rejoindre les autres prisonniers.

 

L'Enfer ne se réduit pas à une description allégorique dans le goût des Rhétoriqueurs, où le poète ne ferait que transcrire une réalité inique dans le répertoire de la mythologie. Si le poème possède une indéniable force, c'est d'abord qu'il fait entendre les voix des protagonistes, et imprime à chaque discours un contenu et un martèlement propres. La longue tirade initiale du sergent ne se résume pas à sa fonction descriptive et explicative. Elle dote le personnage d'une étrange ambivalence: capable du plus cruel cynisme ("Et tant plus sont les hommes discordans, / Plus à discord esmouvons leurs courages, / Pour le prouffict qui vient de leurs dommages", v. 64-66), le guide des Enfers termine son discours par une condamnation des prédicateurs chrétiens, dont le laxisme moral explique cette manie des procès entre les hommes ("Pas ne diront qu'impossible leur semble / D'estre chrestien et playdeur tout ensemble", v. 197-198). Ainsi amorcée, la réflexion morale se prolonge dans le discours du poète, qui lance un "Advertissement aux jeunes gens de fuyr le vice": rompant le fil de sa description des Enfers, il engage les "enfans suyvans maulvaise vie" à choisir une existence honnête, qui les préserve de la "subjection des infernaux". Curieusement, le gardien cynique et son prisonnier se rejoignent dans une même condamnation de l'immoralité du monde. Cette conjonction donne un relief d'autant plus grimaçant au troisième protagoniste, le juge Rhadamantus. Nul penchant à la réflexion ou à l'objurgation morale chez ce dernier, qui ne connaît que la douceur hypocrite ou la violence de la torture. Incarnation d'une justice corrompue, sans égards pour les faibles, la figure de Rhadamantus s'inscrit dans une longue protestation des poètes et humanistes de la Renaissance contre les perversions du droit: le Cinquième Livre, attribué à Rabelais, se souviendra de l'Enfer lorsqu'il opposera, à un Panurge terrorisé, le magistrat Grippe-Minaud et ses Chats-Fourrés.

 

Paradoxalement, l'infamie notoire du juge stimule le prisonnier-poète. En même temps qu'il se lave de l'accusation de luthéranisme, il revendique orgueilleusement, presque agressivement, sa biographie et sa vocation: "En la mer suis congneu des plus haultz Dieux, / Jusque aux Tritons et jusque aux Nereides" (v. 326-327). Étrange plaidoyer: la question religieuse, qui a entraîné l'emprisonnement, est reléguée au second plan par un hommage à la poésie et au roi défenseur des lettres: "Le beau verger des lettres plantureux / Nous reproduict ses fleurs à grandz jonchées" (v. 368-369). Le caractère déplacé de ce discours est naturellement voulu par Marot: devant une brutalité arbitraire toujours prête à découvrir le mal où il n'est pas, rien ne sert de se disculper longuement; mieux vaut clamer, haut et fort, les pouvoirs de l'esprit. Qu'importe que le prisonnier n'ait rien à attendre d'un tel plaidoyer: au moins refuse-t-il de se soumettre à la logique de la force, en récusant le jeu perverti des questions et des réponses.

 

Ce n'est pas le moindre intérêt de l'Enfer que de mettre en scène, avec la clarté d'un paradigme, les rapports du pouvoir discrétionnaire et de l'écrivain: la force masquée en droit peut bien déployer tout l'arsenal de ses tourments, l'homme du verbe se situe définitivement ailleurs, loin de ses atteintes.

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journal de bord, lundi 18 avril 2011

La Provence, je l'ai appris ce matin, regorge de chanteurs de rue. Je le savais déjà, mais je suis heureux de le réentendre, ce matin, de la bouche d'un pote qui s'est égaré pas loin d'Avignon. En juillet (ou p'têt avant), on avis'ra.

 

Peut-être qu'entre temps (restons en France) ...

 

Du côté de Limoges, où des amis habitent toujours, où un parc extraordinaire se livre ponctuell'ment à des après-midis contes, où un magasin de chaussures (très charmant) vous accueille sous un porche (avec un vélo, dehors, et un piano, à l'intérieur), où la Gare des Bénédictins veille (ou surveille) ...

 

Du côté de Montauban, où y a des arcades, où le pont (neuf ?) qui vous accueille (même par temps de pluie) vous transporte vers d'autres galaxies, où les églises se cognent ...

 

Du côté de Sierck-les-Bains, en Moselle, où y a un château, des routes chères à ma mémoire, une baraque à frites, une Diane, une Nathalie, une Ecriveuse ...

 

J'irai repointer mon nez. Faut pas que la nostalgie irréversible creuse son nid dans mon p'tit coeur ... fragile. J'ai parcouru ces lieux, y aura (déjà) un an, dans un mois.

 

Je trouv'rai peut-être le courage de reprendre la tente, que j'ai ach'tée.

 

En attendant ...

 

Je prépare mes 49 ans.

 

Demain, je l'ai déjà annoncé à pas mal d'entre vous, j'ai décidé, pour cette opportunité, d'inviter un maximum de gens à ...visiter mon "chez moi", entre 14 et 22 heures. 81, rue Général Tombeur, 1040 Etterbeek (Bruxelles). Qu'on se le dise. J'en ai déjà averti personnell'ment plus d'un. Quant à ceux que je n'ai pas avertis, qui tombent sur le message, qui désirent passer, bienv'nue aussi. Je ne demande pas de cadeaux. Une visite, à elle seule, est un cadeau. C'est au troisième étage.

 

ET vive la vie ...

 

 

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ADIEU extrait de la Dame en Mauve

Adieu 8

Lui qui pensait à une fin la sienne, lui qui composait morceau par morceau le menu de son suicide, lui qui sombrait par bâbord l Pouvait- il encore penser à lui ? Le pouvait- il vraiment ? Tout en réfléchissant il nettoya la semelle de son chargeur qui lui semblait un peu terne. Le 11 septembre : La Guerre, la déclaration de Guerre l’avait secoué, chamboulé. Le 11 septembre 2001 L’Amérique, ses deux tours, des milliers de morts, des milliers d’explications, de prévisions. On explique ; On commente. Plus jamais ça, affirme- t-on encore une fois.
Il déposa son revolver sur le bureau et reprit
LA DAME EN MAUVE

Ma toute grande, salut
Triste que j’étais, malheureux que j’étais, infortuné. Dans sa chambre en ce moment la radio crachote vaille que vaille « Begin the Begin » il tape au rythme, en rythme, il tape, tape. « Quoi ? Que penser du livre » LA VIOLENCE AU QUOTIDIEN » me demandes-tu Ma dame en mauve, Madame en mauve où êtes-vous ? Pourquoi quand je suis si libre êtes vous si mariée ! ! ! Ce qui fut de l’ordre du beau ne peut devenir « pervers » comme il ne peut devenir » duel » Nous sommes vous et moi Ma Dame comme ces couleurs qui se marient malgré elles ; Vous me demandez la sagesse ??? Que voulez-vous dire par là ? Plus de drague de biche dans les sous-bois ? Plus de chasseur avec Arche d’amour ? Voulez-vous dire encore plus de mandoline, de Roman de la Rose ?
« C’est li Roman de la Rose
Où l’art d’Amors est tote enclose »
Défendue la chasse à courre ? Plus de vierge rougissante avouant dans un souffle : « Ciel j’ai failli » ou mieux encore la belle s’écrie « Ciel j’avais peur pénétrée de honte je me suis laissée faire « Ma Dame j’ai écouté vos confidences ailes repliées, dans l’ombre je vous guettais, vous vous livriez sans effort aucun. Madame Psy que vous consultez prétend elle m’enlever le sel de la vie ?l Ola qu’on me laisse mes rêves, mes illusions, mes entretiens avec Don Quichotte, mes complots avec Don Juan Qu’importe la cause pourvu que l’ effet » soit des plus agréables C’est fou ce que je m’aime, auto m’aime, je traverse ma phase Narcissique hardiment Je me lèche les babines cherche du regard quelque jupon affriolant Madame Psy assure et jure p 7 « Un individu pervers est constamment pervers… En psychologie je me place dans une philosophie humaniste Je pense l’homme bon mais « tordu »
PAR la vie et non pas POUR LA VIE
Ma rencontre avec toi fut pour moi une avancé parmi un champ truffé de mines antipersonnelles mais est ce toi qui as posé ces mines ?

Je vérifie notre vécu comme on vérifie un robinet d’eau « Il s’arrêta de lire soudain agacé de lui même Il vérifia toutes ses notes n’y voyant partout que le verbe « aimer » décliné à tous les temps, par gros vents, tempête, tourmente mais le Verbe était toujours présent pour t’épeler. Je remonte le temps, relis notre histoire à peine entamée Personne ne peut être la Dame en mauve le croire est de l’ordre de l’hérésie la Dame en Mauve tellement sublimée est devenue rêve On peut aimer et ne plus rien comprendre à son cœur on peut aimer et porter un souvenir en berne
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journal de bord, dimanche 17 avril 2011

Ca va encore. Le lundi de Pâques, c'est pour la s'maine prochaine. Chouette : en dehors de mon 4/5ème (boulot), qui me gardera au chaud, chez moi (ou chez quelqu'un d'autre), jusqu'au dimanche suivant, y aura encore un jour de bonus.

 

Demain ...

 

A ne pas oublier ...

 

Une visite chez le pneumologue, en début d'après-midi.

Une émission, à Namur, dans une radio, le soir.

 

Pas trop de vent, dehors.

 

La chatte du voisin s'est arrangée (on la connaît) pour arpenter les pissenlits et les cailloux du jardin, attaquer les pantalons, s'étendre sans se gêner.

 

Un bourdon rôde. Merde : mon appareil photo est resté dans ma chambre.

 

Les chaises et la table, plantées au milieu du jardin, sont étroites. Ca va, j'arrive à flanquer mes jambes en biais.

Les oiseaux se font entendre.

 

Des branches traînent. Un de ces quatre, j'utilis'rai le broyeur. Aujourd'hui : relâche.

 

L'étroitesse des chaises, disais-je ...

 

Je pourrais, avec mes émotions du moment, en écrire tout un poème, toute une chanson, tout un roman ... digne du "Ego Tango'" de Caroline De Mulder, juste à mes côtés, sur la table.

 

L'étroitesse des chaises ...

 

Ca me cause volontiers problème lorsque je suis assis dans une salle où pas mal d'artistes passent, où d'autres gens s'étaient déjà installés avant moi et que, pour suivre "potablement" la suite des évén'ments, j'ai du m'arranger pour repérer les rares places disponibles (souvent : entre deux personnes).

 

Et là, encore ...

 

Je ne suis pas au bout de mes peines.

 

Le périmètre de la chaise est limité. Trouver ses aises, afin de suivre le spectacle, bonne chance ! Rapid'ment, les fesses s'irritent. Les dossiers des chaises sont durs et le corps risque de s'atrophier si on ne le remue pas un peu.

D'un autre côté, si on se relâche, on devient à la merci, dans le même public, d'une mémé mal embouchée, d'une étudiante râleuse qui vous dit "Monsieur, à cause de vous, je ne vois plus rien" ou "Monsieur, puis-je vous demander aimablement de ne plus bouger ? Vous coupez toute mon attention au spectacle", qui vous lance des regards significatifs ou qui vous donne de sérieux coups de pied dans la chaise ... pour que vous compreniez le message.

 

Hier, à Montignies-sur-Rocs, à l'occasion de la ... première scène ouverte, où je participais, parmi plein d'autres, en tant que chanteur, j'ai vécu, lorsque j'étais spectateur, à plusieurs moments, ces appréhensions, ces phobies devenues, par la force des choses, réalités. 

 

Quelques images prises sur le vif, aussi, lors de cet évén'ment ...

 

Une "Complainte du Phoque en Alaska" du groupe Beau Dommage, revisitée, jusque dans les accords de guitare et les impulsions vocales, par Monique et Freddy Sosson.

 

La Foire du Midi de Bruxelles s'est manifestée. Un souffle du Portugal l'a relayée. Des femmes "bien portantes" et "très belles" ont aussi parsemé mon coeur d'étoiles, d'images : il m'a suffi de penser à Nathalie M..., le première fille avec laquelle je suis sorti, quand j'avais dix-huit ans. La guitare et la sincérité d'Yves Marchal y étaient pour quelque chose.

 

Des enfants d'une école du cirque, dans le jardin, pour démarrer la série. Ils jonglaient et récitaient leurs tables de multiplication.

 

Un SDF sur un banc, que le froid n'a pas loupé. Un journal qui s'y est vagu'ment attardé dans un entrefilet.

Des vacances et des congés qui peuvent se prendre toute la semaine.

Oui, Philippe (Mai).

 

Un ukulélé, pour m'accompagner, quand ce fut mon tour. Merci encore, Philippe (Mai). Et un piano qui m'a été accordé, sur un plateau d'argent, pour ma "GRAND'MESSE" qui commence à prendre de l'ampleur en public. Merci, Anne.

 

Un homme qui parle, qui parle. A n'en plus finir. Devant une interlocutrice qui l'écoute, l'écoute ... et prend le parti, au bout du compte, de faire table rase des mots et de garder le reste.

Une expression, un leuitmotiv, de temps à autre : "Il aurait pu en être ainsi".

Merci, raconteuse, avec ta coupe au carré, pour ta belle lecture ... pas scolaire pour un sou.

Je fermais les yeux. J'écoutais ta voix et sa mélodie. J'entendais une petite fille.

 

Un cafard qui défile. Merci aux nanas du duo "Epicerie Fine". Je pourrais reprendre leur chanson à mon compte.

 

Un Sarrazin, venu tout droit du désert, revient avec un bras amputé et un moignon. Georges Chelon, le chanteur, avait déjà donné le ton. Une chasse aux papillons, digne de Brassens (on s'en doute), s'organise aussi, à un moment donné. Proserpine et Sylvain, je vous aime.

 

La porte coulissante, à l'entrée du lieu, a bloqué à un moment donné.

 

Paraît que la festivité n'aurait lieu ... qu'une fois par an. C'est déjà çà. Même si, comme d'autres, je m'attendais à une seconde édition dans peu de temps.

 

Tiens ! Une bière, dans l'coin, s'appelle ... Altitude.

 

Et la région est belle.

 

Et la région est belle ... surtout quand on apprend que les Templiers s'y sont attardés, y a une paire de siècles, et qu'on pourrait établir des preuves que Nostradamus n'est pas l'auteur des ouvrages qu'on lui (re)connaît.

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                                                Il faut sauver la Maison de Poésie !

 

 

 

http://www.lamaisondepoesie.fr 

            La Maison de Poésie-Fondation Émile Blémont, déclarée d’utilité publique en 1928, est frappée d’expulsion et elle doit quitter ses locaux historiques, ceux qu’elle occupe depuis plus de quatre-vingts ans. Elle est en France la seule Fondation entièrement dédiée à la poésie.

 

            Il nous semble nécessaire que la Maison de Poésie puisse maintenir son important Patrimoine qui provient de la fin du XIXe siècle et qui a été entretenu et enrichi jusqu’à nos jours : une bibliothèque spécialisée de près de 30 000 volumes dont certains ne se trouvent nulle part ailleurs, des livres précieux parfois dédicacés (Verlaine, Heredia, Hugo, etc.), des manuscrits, des documents, des tableaux, des gravures, des sculptures, des bustes, le masque mortuaire de Jean Moréas, etc. 

 

            La Maison de Poésie a continué l’œuvre de son bienfaiteur, Émile Blémont, un mécène qui fit asseoir Verlaine et Rimbaud au Coin de table, ce grand tableau de Fantin-Latour que Blémont acheta pour en faire don à l’État ; c’est lui qui fit créer par le Parlement la Bourse nationale du Voyage littéraire, le « Prix de Rome de la poésie » ; c’est lui qui aida toujours les jeunes poètes comme le fait encore aujourd’hui la Maison de Poésie.

 

            Nous souhaitons que cette Fondation originale, unique, puisse continuer ses activités dans de nouveaux locaux afin de conserver dans de bonnes conditions ce patrimoine historique et de poursuivre ses actions en faveur de la poésie.

 

            Nous souhaitons que la Maison de Poésie, dont le statut particulier, l’histoire, les publications, le prestige témoignent de son importance, puisse s’installer dans un nouveau lieu et continuer à développer son activité, en y accueillant également diverses sociétés et associations d’amis de poètes souvent en quête d’un tel lieu.

 

            Nous attirons l’attention des Pouvoirs publics et des acteurs du mécénat sur l’urgence d’une solution durable : il faut sauver la Maison de Poésie.

 

                                                      Jeannine Burny

                                                      Présidente de la Fondation d’utilité publique Maurice Carême

                                                      Conservateur de la maison Musée Maurice Carême, seule

                                                      Maison d’écrivain en Belgique francophone ayant gardé intact

                                                      le cadre de vie. Véritable musée d’art en même temps que litté-

                                                      raire.

 

                                                      Signé Jeannine Burny

                                                      Fondation Maurice Carême

 

 

 

 

A ce document transmis par Jeannine Burny qui a consacré sa vie à faire connaître Maurice Carême, j'ajoute le lien vers

Le site de la Fondation Maurice Carême

R. P.

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12272729468?profile=original« Le pèlerinage aux sources est un récit de Lanza del Vasto, pseudonyme de Joseph Jean Lanza di Trabia-Branciforte (1901-1981), publié à Paris chez Denoël en 1943.

 

En 1936, le narrateur débarque à Ceylan, décidé à se dépouiller de toute les vanités. Pour rejoindre le Mahâtmâ Gandhi, il traverse l'Inde à pied. Instruit dans le bouddhisme, il en approfondit les principes et pratique un ascétisme rigoureux. La prise de conscience de nombreuses analogies le conduit à rapprocher les différentes symboliques religieuses; mais seul Gandhi réconcilie la parole de charité avec la réalité vécue: sa doctrine de la non-violence abolit les distinctions entre les castes et réalise une authentique synthèse des idéologies. Rebaptisé Shantidas, le narrateur repousse la tentation charnelle. Il remonte le Gange et la Djarma mais ne peut atteindre leurs sources tibétaines. Il s'initie alors au renoncement total. Enfin, il décide de transmettre son expérience aux Occidentaux et, au printemps 1938, regagne l'Europe où il éprouve l'appel d'un nouveau "pèlerinage", cette fois en Palestine.

 

Dans ce journal rédigé à la première personne, et qui connut un immense succès, Lanza del Vasto ne se contente pas d'évoquer son voyage aux Indes. Il anticipe, certes, le mouvement hippie qui trouva en Orient une justification à son refus de la société de consommation; mais, plus profondément, il cherche une vérité commune aux deux civilisations. Son but n'est pas de se convertir, mais, en traversant l'Inde comme un pèlerin mendiant sa nourriture, de pénétrer la réalité du pays et de son peuple. Il rencontre sur son chemin des moines, des sages, des philosophes qui l'instruisent de leur exemple. Peu soucieux de remplacer une croyance par une autre, il essaie de concilier les traditions pour mieux aller vers une Vérité unique: ainsi, la sagesse orientale connaît la trinité de l'être, du Logos et de l'Amour dans l'Esprit; le Christ accomplit l'initiation du parfait yogi; Gandhi lui-même élabora sa doctrine sociale au contact de l'Occident. Réalisant un syncrétisme revivifiant, le narrateur s'initie, par le jeûne et la contemplation, à l'oubli de soi dans le néant - expérience qui le conduit à la perception de l'être. Ainsi s'inversent les lois logiques qui structurent la pensée occidentale et qui la rendent imperméable à l'invisible. A son retour, le voyageur attend les signes du destin qui orienteront ses pérégrinations vers d'autres "sources", méditerranéennes cette fois, complément indispensable de la quête indienne: le dénouement n'achève rien mais s'ouvre sur la perspective d'un second pèlerinage, qui conduira le narrateur vers le pays de sa mère et vers Jérusalem, deux sources de vie.

 

Rédigé dans une langue dépouillée, le récit multiplie les références, aussi précises que poétiques, aux religions de l'Inde. Le témoignage vécu précède et justifie l'enseignement dispensé par ce disciple de Gandhi, qui fonda en 1948 un ordre laïc, reposant sur l'enseignement du yoga, la lecture de l'Évangile et la non-violence, la communauté de l'Arche.

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12272730087?profile=originalJournal intime de Paul Léautaud (1872-1956), publié à Paris au Mercure de France de 1954 à 1964 (18 vol.). Un dix-neuvième volume comprend une présentation générale de l'ouvrage par Marie Dormoy, quelques pages retrouvées et un index général.

 

Du 3 novembre 1893 au 15 février 1956, Léautaud consigne tous les soirs les événements vécus et les propos échangés dans la journée. Ce sont surtout des rencontres avec des écrivains (Gourmont, Valéry, Gide) croisés au Mercure de France (où il travaille pendant quarante-cinq ans), les méditations qu'il poursuit au cours de promenades dans Paris, le récit de ses liaisons, la vie des nombreux animaux domestiques qu'il héberge dans sa villa de Fontenay-aux-Roses (il possède quarante-cinq chats en 1922). On trouve, ici et là, des réflexions et des jugements littéraires, ou des diatribes contre la bêtise, l'époque, le bruit, la vanité, les honneurs. Bien que sa rédaction s'étale sur soixante ans, le Journal est d'une grande unité de thèmes et de style. Le ton devient toutefois, au fil des années, de plus en plus aigre et tranchant. Si l'actualité y joue un rôle à peu près nul ("Je regarde tout cela absolument comme si cela se passait en Australie"), on trouve une chronique précise et insolite des dessous de la vie littéraire.

 

Paul Léautaud signale en tête de son Journal, tenu sans interruption du 3 novembre 1893 à février 1956, que les faits ou les conversations qu'il rapporte ne sont pas "relatés à distance, mais notés le soir même". Il tient à ce caractère immédiat et cursif, qu'il oppose au lent travail des "faiseurs de livres à phrases". Détestant "l'insupportable ennui que dégage la perfection", il constate, en relisant ses pages, que "ce qui s'y trouve de bon est invariablement ce qui a été écrit en cinq minutes, d'un seul jet, sans effort". Alors que ce qui est "recommencé, travaillé, remanié, arrangé ne vaut rien et est assommant". Cette remarque donne la clé des goûts littéraires de l'auteur et de ses choix d'écriture. Rejetant tout idéalisme comme ridicule et pesant, Léautaud se moque de Rousseau, de Chateaubriand, de Flaubert ("qui ne fut qu'un ouvrier de style") ou d'Anatole France ("un grand littérateur, mais un grand écrivain?"). Il prône au contraire la légèreté stendhalienne, qu'il cherche à reproduire en des "phrases dures, sèches, même rudes", qu'une "phrase tendre et chantante par-ci par-là, comme un sourire voilé, atténuera". Si la rédaction paraît parfois négligée ou décousue, il ne faut donc incriminer ni l'absence de relecture ni le caractère intime de l'écrit (l'auteur songe d'ailleurs dès 1908 à le publier): c'est la marque d'une plume avant tout éprise de vivacité et de désinvolture. Léautaud excelle dans les relations brèves et mordantes, les portraits impitoyables, les sarcasmes où s'exerce sa verve acerbe. Comparé tour à tour à Diogène et à Saint-Simon, il se dit lui-même "très misanthrope", "sauvage en diable", et constate, en 1947, qu'il devient "de plus en plus impatient, désagréable, hostile, agressif, insociable, et, ce qui est mieux, avec une sorte de jouissance". Ce trait de caractère joue pour une large part dans la saveur et la singularité de l'ouvrage. "Moi seul m'intéresse [...]. Tout le reste ne m'intéresse que par rapport à moi", dit-il. La vie est en effet perçue à travers un regard original. Ses réactions, imprévisibles, toujours extrêmes, sont moqueuses et désabusées. Le 11 novembre 1918, Léautaud parle à peine de l'armistice, mais fait un long éloge d' Apollinaire qui vient de mourir. En 1940, l'exode ne l'affecte que parce que ses voisins en fuite abandonnent leurs animaux familiers. Les privations de 1941 le font jubiler: "Voilà huit jours que je jouis du spectacle de la bêtise des gens, devant le manque de tabac." Les fêtes qui entourent en 1944 la Libération de Paris ne lui inspirent qu'un mot de commentaire: "Rien de tout cela ne me touche." Le sens du paradoxe, l'esprit de contradiction et le nihilisme sont au coeur de la plupart de ses remarques: la personnalité littéraire de Léautaud se définit par rejet et négation.

 

Détaché du Journal littéraire par Léautaud lui-même à cause de la crudité des propos qu'il y tient, le Journal particulier (publié en 1956) raconte sa liaison avec Anne Cayssac (baptisée la "Panthère", puis le "Fléau") entre 1917 et 1950. Une autre édition du Journal particulier consacré à la liaison avec Marie Dormoy (entre 1933 et 1939) a été publiée en 1986.

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