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12272729468?profile=original« Le pèlerinage aux sources est un récit de Lanza del Vasto, pseudonyme de Joseph Jean Lanza di Trabia-Branciforte (1901-1981), publié à Paris chez Denoël en 1943.

 

En 1936, le narrateur débarque à Ceylan, décidé à se dépouiller de toute les vanités. Pour rejoindre le Mahâtmâ Gandhi, il traverse l'Inde à pied. Instruit dans le bouddhisme, il en approfondit les principes et pratique un ascétisme rigoureux. La prise de conscience de nombreuses analogies le conduit à rapprocher les différentes symboliques religieuses; mais seul Gandhi réconcilie la parole de charité avec la réalité vécue: sa doctrine de la non-violence abolit les distinctions entre les castes et réalise une authentique synthèse des idéologies. Rebaptisé Shantidas, le narrateur repousse la tentation charnelle. Il remonte le Gange et la Djarma mais ne peut atteindre leurs sources tibétaines. Il s'initie alors au renoncement total. Enfin, il décide de transmettre son expérience aux Occidentaux et, au printemps 1938, regagne l'Europe où il éprouve l'appel d'un nouveau "pèlerinage", cette fois en Palestine.

 

Dans ce journal rédigé à la première personne, et qui connut un immense succès, Lanza del Vasto ne se contente pas d'évoquer son voyage aux Indes. Il anticipe, certes, le mouvement hippie qui trouva en Orient une justification à son refus de la société de consommation; mais, plus profondément, il cherche une vérité commune aux deux civilisations. Son but n'est pas de se convertir, mais, en traversant l'Inde comme un pèlerin mendiant sa nourriture, de pénétrer la réalité du pays et de son peuple. Il rencontre sur son chemin des moines, des sages, des philosophes qui l'instruisent de leur exemple. Peu soucieux de remplacer une croyance par une autre, il essaie de concilier les traditions pour mieux aller vers une Vérité unique: ainsi, la sagesse orientale connaît la trinité de l'être, du Logos et de l'Amour dans l'Esprit; le Christ accomplit l'initiation du parfait yogi; Gandhi lui-même élabora sa doctrine sociale au contact de l'Occident. Réalisant un syncrétisme revivifiant, le narrateur s'initie, par le jeûne et la contemplation, à l'oubli de soi dans le néant - expérience qui le conduit à la perception de l'être. Ainsi s'inversent les lois logiques qui structurent la pensée occidentale et qui la rendent imperméable à l'invisible. A son retour, le voyageur attend les signes du destin qui orienteront ses pérégrinations vers d'autres "sources", méditerranéennes cette fois, complément indispensable de la quête indienne: le dénouement n'achève rien mais s'ouvre sur la perspective d'un second pèlerinage, qui conduira le narrateur vers le pays de sa mère et vers Jérusalem, deux sources de vie.

 

Rédigé dans une langue dépouillée, le récit multiplie les références, aussi précises que poétiques, aux religions de l'Inde. Le témoignage vécu précède et justifie l'enseignement dispensé par ce disciple de Gandhi, qui fonda en 1948 un ordre laïc, reposant sur l'enseignement du yoga, la lecture de l'Évangile et la non-violence, la communauté de l'Arche.

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