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Humanité (12)

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Tout va trop bien! De et avec Thomas Delvaux

Spectacles

Grand voyage intérieur dans un petit lieu

Hier à Chastre-Villeroux-Blanmont, dans un café-théâtre loué pour une circonstance d’anniversaire, se produisait un de ces hommes de bonne volonté, si chers à Antoine.

C’est parti! Devant vous, surgit en noir et blanc, un  grand prince, 1 m80, yeux marrons pétillants et boucles brunes de bonheur, pour une autre épopée, bien terrestre, celle-ci et hors nostalgie… Un homme-orchestre débordant de gentillesse, il est libre… Max!

Cet émouvant spectacle sans musique ni trompettes, juste des lumières bien dosées est une fanfare théâtrale menée avec entrain par Thomas Delvaux. Elle réchauffe immanquablement les cœurs les plus tristes et attise des rires en cascades. Ce rieur impénitent aurait-il pris des leçons avec Philippe Vauchel, autre capteur de mondes intimes? Mission : rendre les gens heureux. En quelques mots comme en cent, on est très vite sous le charme de cette étonnante autobiographie qui sonde avec vivacité nos émotions humaines. Et tout cela, sans jamais avoir l’air vraiment d’y toucher! Il y a tant de délicatesse dans ses variations du bonheur!

Rien de conventionnel

Presque malgré lui, le public est donc entraîné dans l’aventure avec cet être, incapable de projeter autre chose … que la joie! Du jamais vu, ni osé! Certes, il est  tout l’envers du triste sire Halewijn germanique, qui, au lieu de vous emmener droit sur la falaise pour vous y jeter avec les autres, vous hurlerait: Stop! Ici, les rires et le sourire! Et vous vous arrêteriez pile, pour retrouver la liberté de choisir tout ce qui a du sens pour vous!

Une démonstration par l’absurde

Cet homme ose affirmer en effet qu’il est né avec un handicap. Celui du Peps ! Il est né – Heu-reux – et n’a jamais réussi à quitter sa trajectoire de bonheur. Vous ne trouvez pas dans cette prestation un gramme d’esprit moralisateur, seulement l’or liquide du rire. Et juste des rafales d’émotions, toutes, avouées avec la plus rare innocence. Et bien sûr, pas non plus une once de niaiserie, mais cette honnêteté intrinsèque de jeune homme de 17 ans qui en a 40 et n’est toujours pas …sérieux. Qui d’ailleurs, dans sa vie, le prend au sérieux? Personne, et c’est bien son drame! Mais prenez garde, il n’a rien d’un ado attardé, c’est un homme debout et … Heu-reux! Et enfin, dans ce texte intelligent et sensible, aucune tentative de manipulation, pour convaincre ou abuser, nulle présence  du credo du bonheur à tout prix, ou  l’ombre d’une quelconque méthode Coué. C’est une œuvre de pure sincérité et surtout de profondeur inattendue.

Ce conte philosophique généreux fuit aussi l’ironie du Candide de Voltaire, tout en flirtant avec la sagesse de Jean de Lafontaine, et peut-être se relie à Jacques Salomé et autres bien veillants. Le public en tout cas, vibre avec lui. La ballade des gens heureux…

Dès l’entrée de jeu, le public répond avec ses rires spontanés et heu-reux! Le comédien tour à tour farceur et …. défiguré par l’idée de la douleur et de la souffrance, vous jette dans le bonheur, se démultiplie en une quinzaines de personnages totalement inattendus, virevolte, gambade, saute, s’effondre, mime, bruite, théâtralise, se donne à fond et sans vergogne.

Les échanges nourris après la prestation ne font que confirmer les vertus de l’écriture incisive et de sa joyeuse interprétation. Tout vient, pense-t-on, d’une perception innée de ce qui nous relie et d’une inénarrable aptitude à envisager l’Autre. « This is huge » dit-on dans la langue de Shakespeare.

Ah! Les fous, chez Shakespeare, … qui égrènent dans leur course, des étoiles!

Dominique-Hélène Lemaire , Deashelle pour le réseau Arts et lettres 

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SPECTACLES

Un art de scène idéaliste sur un plateau … intimiste

Lui, Francis Lalanne, c’est une guitare chargée d’oiseaux gravés dans le lac noir de ses modulations. Sous sa houppelande fantasque de manouche noir corbeau, il porte des bottes de mousquetaire, et dans son dos, une longue natte, jamais désacralisés par la coupe aux ciseaux. Un regard pénétrant qui perce l’obscurité du monde fouille les visages des spectateurs et cherche leur regard, puisque , par définition, sans le regard du spectateur, il n’y a pas théâtre. La voix de l’artiste ne fait pas tout. La magie, c’est la rencontre. La salle du théâtre de la Clarencière est pleine à craquer, le public est plutôt jeune et désinvolte et se serre l’un contre l’autre. On prie tout bas qu’un cercle magique aura fermé la porte au terrible virus rampant. On prie tout haut que tous veuillent bien mettent leur masque, un rappel se fait en début de spectacle. Mais la foule… ne fait toujours que ce qu’elle veut et la peur de l’autre est tapie dans le cœur des moins jeunes et plus vulnérables, même de ceux triplement certifiés. On ne s’embrasse plus, n’est-ce pas ? Juste avec les yeux, disions nous à Fabienne Govaerts, la pétulante directrice du Théâtre qui garde courageusement le cap à travers les bourrasques culturelles ambiantes. Son masque à paillettes de bronze est son armure. « L’art vivant est mon droit ! »

Des Contes d’hiver pour réchauffer les cœurs servis en duo dans un spectacle qui a de la gueule.

Fabliaux, récits, légendes de monts et de vaux, de déserts et d’océans, voici avec fraîcheur et poésie la structure du spectacle que nous présente Francis et Alice. Tiens ! Ils riment ces deux-là ! Entendez vous ? Et se tiennent par la musique du cœur et des cordes, deux racines latines identiques d’ailleurs et le sentiment en parts égales, fiché comme un étendard dans le corps et l’âme Lalanne. Jolie recette ! “Deux étions et n’avions qu’un cœur”. Alice sort de l’ombre et joue du violoncelle, les yeux fermés, paupières nacrées d’or, visage de madone et chevelure d’ange lisse, elle est son égérie qui lui met les larmes aux yeux.

Les deux artistes en scène se correspondent comme le ying et le yang. Pas l’un sans l’autre. C’est l’un et l’autre. Le souhait d’Alice Poussin, sans équivoque…
Les récits, drôles, stylés, presque tous irrésistibles proposent un déchiffrement, une interprétation du monde et une morale implicite.
Adorables chutes sur un tapis de bienveillance, cérémonie de beau langage bien scandé, plein de couleurs, d’humour, et de saillies poétiques. On sent le public qui s’extasie. Sensibilité à fleur des yeux.
Avec ses loups, Francis Lalanne se sert des animaux pour instruire les hommes. Grenouilles, hérissons, colibris, chameaux, et par dessus tout, les loups, agneau compris ! Il n’hésite d’ailleurs pas  à appeler le plus grand honnête homme du 17e siècle pour souligner son propos. Merci Jean de La Fontaine.  Et à Rostand ? Il emprunte… le panache.

Aussi, à la fin de l’envoi, Francis a touché …son obole : une statuette de couleur turquoise, l’effigie de notre Manneken Pis farceur, que lui a remise la maîtresse des lieux. Une distinction littéraire bruxelloise appelée Le Manneken Prix.


Sachez aussi qu’une troisième reprise est prévue à la Clarencière et que le spectacle est également programmé à Avignon 2022

Le livre, pour chaque spectacle en réimpression, peut vous être dédicacé à l’issue de la soirée  « L’assemblée des loups », Francis Lalanne, Théâtre littéraire de La Clarencière, éditions Lamiroy

L'Assemblée des loups
de et par Francis Lalanne
Avec Alice Poussin au violoncelle
Production : Music Alice

https://www.laclarenciere.be/ Jusqu'au dimanche 19 décembre 2021

Dominique-hélène Lemaire pour Arts et Lettres

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                             Anne-Frank-4_visu.jpgMiep Gies-Santrouschitz, née le 15 février 1909 à Vienne et morte le 11 janvier 2010 à Hoorn aux Pays-Bas à l'âge de 100 ans, est néerlandaise et  cache Anne Frank et sa famille des nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Par miracle elle ne sera jamais arrêtée. A la suite d'une délation dont l'auteur ne sera jamais identifié, la famille entière est arrêtée le 4 août 1944. Elle essaye vainement d’empêcher leur déportation. Miep trouve le journal intime d’Anne Frank dans la cachette et le conserve sans le lire dans un tiroir, en attendant son retour, puisque la guerre était enfin finie ! Hélas,  elle apprend le décès de l'adolescente et de sa sœur en février 45 dans le camp de concentration de Bergen-Belsen et confie alors tous les documents relatifs au Journal à Otto Frank, le père d’Anne qui fait publier le livre en 1947.  Miep est reconnue Juste parmi les nations et  a reçu la médaille de Yad Vashem.

 

La pièce (The 1956 Pulitzer Prize Winner in Drama) écrite par le couple d’écrivains américains Frances Goodrich et Albert Hackett commence par l’évocation insupportable d’Otto Frank, survivant d’Auschwitz libéré par les Russes le 27 janvier 1945, qui pénètre dans l’Annexe, lieu évident de pèlerinage. Il est le seul survivant des 8 clandestins réfugiés dans l’ "Achterhuis" située au 263 Prinsengracht à Amsterdam, siège de  la société Opekta. Il est de retour dans ces lieux où ils ont vécu cachés, avec sa femme, ses deux filles Margot et Anne, pendant deux ans sans pouvoir jamais sortir,  jusqu’à leur arrestation le 4 août 44 et leur déportation en Allemagne le 3 septembre vers Auschwitz, par le dernier convoi en partance de Westerbork. 

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Il  découvre le journal de sa fille, de retour aux Pays Bas le 3 juin 45. Dans le premier acte, on revit leur installation, leur difficile mode de vie avec une autre famille -  la famille Van Daan (La famille van Pels) - qu’ils ont eux-mêmes accueillie et un autre juif - le dentiste Dussel (Fritz Pfeffer) -  fuyant lui aussi la Gestapo.   Anne confie à son journal sa vie quotidienne de recluse auprès de ses compagnons d'infortune, ses craintes, ses espoirs et ses rêves d'adolescente… Des extraits du journal intime d'Anne Frank sont soit  joués par la comédienne, soit lus en voix off, entre les différentes scènes de vie quotidienne où le fin mot est la préservation de la dignité humaine.  La figure paternelle d’Otto Frank est admirable. Il installe des règles de vie qui doivent servir de rempart aux peurs paniques, aux affres de la faim, à la folie de l’enfermement et aux diverses jalousies. Anne Frank éprouve une réelle vénération pour son père. « Papa a raison, nous avons beaucoup de chance ! »  Le deuxième acte est envahi par … l’amour naissant d’Anna  pour Peter, le fils des Van Daan. D’enfant turbulente qu’elle était, la jeune fille est heureuse de se sentir transformée en femme. Elle croit fermement que le monde, lui aussi se transformera... 

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La distribution calque parfaitement les personnages. Avec Sophie Delacolette une Miep éblouissante d’espoir et de solidarité. Anne-Claire pour Edith, la mère d’Anne, inquiète, maladroite dans ses sentiments maternels, exclusive et guindée. Catherine Claeys, une madame Van Daan, pathétique dans son besoin de paraître et son insupportable mari, Michel Poncelet, admirable dans sa veulerie. Margot, une soeur de rêve sous les traits gracieux de Laura Fautré. …Peter Vandaan, adolescent contrariant, timide et timoré, admirablement campé par Gaspar Rozenwijn. Les rôles semblent faits sur mesure! Aussi pour Marc De Roy qui incarne Monsieur Dussel. Il reste l’héroïne, et son fabuleux père: Bruno Georis.  Dégotée par les soins de Fabrice Gardin : Juliette Manneback, dont on ne pense que du bien.  Elle passionne l’auditoire, infuse sa gaieté juvénile, ses colères, ses indocilités, son bonheur d'écrire, son amour de la nature, elle qui vit enfermée,  ses passions et un incomparable esprit de résilience et de foi en la vie alors qu’elle se trouve, comme tous ces clandestins,  au seuil d’une mort programmée. Elle incarne en continu un poignant message d’humanité devant une société qui trop souvent, détourne le regard. 

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Fabrice Gardin tourne notre attention vers les nouveaux rescapés de guerres qui ne cessent de sévir au 21e siècle, tout à côté de notre confort occidental. Il est indispensable de "Rappeler de temps en temps l’Histoire ne fait pas de mal quand on voit l’intolérance et la haine qui habitent notre monde".  Le metteur en scène monte cette pièce à la fois pour ressusciter le souvenir de cette adolescente lumineuse qui traversa la profondeur des ténèbres et peut être considérée comme un modèle planétaire d’humanité, de tolérance et d’espoir. La production sur scène au théâtre des Galeries  correspond à l'anniversaire des 70 ans de la publication du Journal d'Anne Frank, aux 75 ans des premières lignes tracées à l'âge 13 ans par la jeune fille dans son journal, offert par son père pour son anniversaire, le 12 juin 42. Un journal que tout d’un coup, on a envie de relire ou de faire lire,  grâce à la pièce.

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Quelques temps avant son  arrestation Anne Frank avait eu l’immense joie de savoir qu’elle serait publiée ayant appris par la radio libre néerlandaise de Londres que le gouvernement hollandais en exil promettait d’éditer les mémoires et souvenirs des rescapés de  guerre. Un rêve d’adolescente qui lui, ne sera heureusement jamais assassiné!

Photos : Martin Gallone / www.martingallone.be

http://www.trg.be/saison-2017-2018/le-journal-d-anne-frank/en-quelques-lignes__7908

   

Du 18 octobre au 19 novembre 2017 au Théâtre Royal des Galeries
Galerie du Roi, 32 1000 Bruxelles  Contact  http://www.trg.be 
infos@trg.be 
02-512.04.07   

 

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Une des oeuvres majeures de la musique sacrée française du XIXème

Oratorio commandé à Théodore Dubois (1837-1924), maître de chapelle à l'Église Sainte-Clotilde à Paris pour le vendredi saint, « Les sept paroles du Christ » ont connu un vif succès à la fin du XIXe et au début du XXe siècle et sont  toujours chantées, aux États-Unis et au Canada aujourd'hui, spécialement pendant la Semaine sainte. Plutôt délaissé au XXe siècle, ce compositeur est l’auteur de plus de 500 œuvres de musique romantique française. Cet oratorio était dédié à l'abbé Jean-Gaspard Deguerry, curé de la Madeleine, fusillé en 1871 par les Fédérés à la prison de la Roquette. Théodore Dubois a assuré la direction du Conservatoire de Paris , de 1896 à 1905, succédant à Ambroise Thomas et précédant Gabriel Fauré.


Avec la permission de la famille, Anthony Vigneron, maître de chapelle à l’abbaye de la Cambre, a reconstitué suite à un long travail de 4 ans la version orchestrale originale de l’œuvre qu’il a présentée ce 10 mars 2016 à L’Abbaye de la Cambre, avec l’ensemble vocal de l’Abbaye de la Cambre et l’ORCW. La partition originale ayant disparu il a fallu reconstituer l’œuvre prévue pour « un quintette à cordes, une flûte, un hautbois, une clarinette, un basson, un cor, trois trombones, une harpe, une paire de timbales et l’orgue.»

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Une émotion palpable circule  dans l’église remplie d’un bout à l’autre, jusqu’au chœur. Dans l’assistance, les descendants du compositeur. Pour la première fois un petit fils écoute la musique réorchestrée de son arrière-grand-père: Francis et Pénélope sont venus exprès de Montpellier. Le concert s’ouvre sur les frémissements bienveillants du  "Pie Jesu" de Théodore Dubois pour chœur a cappella qui subjuguent l’assemblée et la plongent dans un climat de spiritualité intense. C’est alors qu’a lieu une dramatisation fracassante de l’oratorio en français sur le mode de la tragédie antique. Sombre et dramatique. Paroles cueillies aux quatre coins des Evangiles elles disent la trahison, la souffrance, l’infamie de la passion du Christ, l’injustice insupportable de ce que l’humain peut subir de pire. Le père Jacques t’Serstevens soulignera qu’à l’instar de la tradition orthodoxe, cette œuvre souligne que le Christ est aussi « Souverain de la miséricorde jusqu’à pardonner à ses bourreaux, ouvrir les portes du Paradis au larron, confier sa mère à son disciple, pardonner aux cœurs fermés par l’ignorance, traverser dans une espérance confiante le silence même de Dieu. »


Tout est consommé avant même les premières mesures de l’Oratorio, on est prêt pour l’écoute du texte latin enlacé à une orchestration riche, élégante et passionnée. Une entrée dans le Paradis. Les lignes mélodiques sont bien dessinées, la richesse des sonorités se déploient avec exaltation et grande générosité. Les divers instruments sont bien équilibrés, la harpe est divine, les cuivres ont des sonorités éclatantes et les effets des percussions sont cinématographiques. Lumineux et dramatique. Les cordes décrivent la lumière rayonnante. La soprane, Julie Calbète met toute sa nature spontanée au service de l’œuvre. Si elle articule sa douleur profonde devant la passion de Jésus, elle apparaît comme transfigurée par une joie intérieure, enchantée et vibrante de lumière. Aucun artifice, aucune vanité, elle a dénudé son âme dans ses phrasés naturels et fait briller l’espérance. Le chœur, composé de choristes professionnels, est immobile au fond du plateau et crie vengeance. Il fait œuvre de brutalité organisée. Sa haine et sa soif de sang sont tranchantes. Il exprime  la joie mauvaise de la puissance justicière, l'exultation vengeresse devant le bouc émissaire. Face au chœur, Marcel Vannaud, le baryton apparaît, comme le porte-voix du Seigneur Dieu, dans toute sa solidité et sa fragilité à la fois. Impressionnant de présence, de sérénité communicative, il est d’une justesse parfaite dans tous les registres de la compassion, il renvoie en continu une image apaisante de l’amour et de douceur infinie. Ce qu’il chante, c’est le projet et l’avènement d’un autre homme, capable de surmonter la haine.

L’assistance est exaltée par l’urgence d’une telle musique, traversée par l’énergie bouillonnante du chef d’orchestre qui fait œuvre de transmission dans tous les sens du terme. Anthony Vigneron se donne tout entier, non seulement à l’orchestre dans sa globalité mais à chacun en particulier, à chaque instrumentiste et à chaque chanteur. Chacun, dans l’assistance, reçoit personnellement un cadeau humain et spirituel inestimable. La toile musicale est en effet la plus infinie qu’il soit. On peut y lire l’indicible. La foule a changé de côté et de cap, elle applaudit à tout rompre et « Le cantique de Jean Racine » de Fauré donné en bis achève le programme sur le sourire intérieur dans le cœur de chaque participant à cette inoubliable soirée.

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440px-Bmr_41_theodore_dubois_musica.jpg?width=220Orchestre Royal de Chambre de Wallonie,
Ensemble Vocal de l’Abbaye de la Cambre
Anthony Vigneron, direction musicale
Julie Calbète, soprano
Ivan Goossens, ténor
Marcel Vanaud, baryton
Mathias Lecomte, Orgue

Concert organisé par l’A.S.B.L. « Les Grandes Heures de la Cambre »

Liens utiles :

http://www.theodoredubois.com/biographie

http://www.lesgrandesheures.be/

http://www.orcw.be/events/les-grandes-heures-de-la-cambre/

interview: http://www.rtbf.be/musiq3/emissions/detail_l-odyssee/accueil/article_anthony-vigneron-les-grandes-heures-de-la-cambre?id=9234635&programId=8774

Enregistrement par le Grand Chœur de Montréal: http://www.allmusic.com/album/th%c3%a9odore-dubois-les-sept-paroles-du-christ-mw0001847550

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 Nous sommes en 1942 dans la France occupée. Deux officiers allemands  ont été  abattus devant un immeuble. Dans un des appartements on fête un anniversaire. Le Commandant Kaubach - il adore Horace et Virgile - vient annoncer  poliment que deux otages devront être désignés parmi les convives… c’est son cadeau d’anniversaire ! « Si vous ne vous décidez pas, je vous fais fusiller tous les 7 !» 

Julien Sibre a eu l'idée de monter la pièce en 2001, en voyant à la télévision le film de Christian-Jaque, Le Repas des fauves, avec Claude Rich, France Anglade, Francis Blanche, Antonella Lualdi. Il contacta Vahé Katcha, l'auteur de la pièce écrite dans les années 60, pour retravailler l'adaptation avec son accord. Cinq ans de travail  assidu, avant de  monter la pièce en 2010. « Je souhaitais un point de vue un peu plus moderne, que le spectateur soit l'acteur d'une histoire à laquelle il aurait pu ou pourrait un jour être confronté. » Aux Molières 2011, le spectacle a gagné 3 récompenses : Molière de l'adaptateur, Molière du metteur en scène et Molière du théâtre privé pour cette chronique cruelle et lucide de la barbarie ordinaire.  Le spectacle a été joué à Bruxelles en 2012 au Centre Culturel d’Auderghem, récoltant un très franc succès. Déjà joué plus de 600 fois, le revoici sous la griffe d’ Alexis Goslain  au Théâtre des Galeries en 2015 en décors d’époque, avec une très brillante distribution de comédiens rôdés aux comédies de boulevard, tous des artistes sincères et généreux. Le sujet est pourtant grave. Et le défi de faire rire dans un contexte aussi tragique relève de la prouesse, car dans ce jeu difficile, la faute de goût guette chacun des gestes des acteurs, chacune de leurs intonations. Et comment rester crédible, ne pas surjouer des rôles qui frisent la caricature?  Le festin des fauves sera-t-il un dîner parfait? Un régal théâtral très applaudi dès la première, en tous cas. Avec Christel Pedrinelli, Stéphanie Van Vyve, Denis Carpentier, Marc De Roy, Dominique Rongvaux, Fabrice Taitsch, Lucas Tavernier et Michel Poncelet.

Tombe la neige!

Max ne viendra pas ce soir,

 Il est liiiibre Max!

Trève de Haiku, la question glaçante que chacun se pose en dehors de l’aveu de la lâcheté de tous en situation de danger de mort, c’est de  se demander quelle vie vaut plus que celle d’un autre ? Et qui peut oser porter ce jugement? Est-ce celle de Françoise qui a le courage de distribuer des tracts de la résistance? Celle du couple Victor et Sophie Pélissier dont on fête justement l’anniversaire et qui pourrait être enceinte? Celle du médecin grisonnant, enclin aux bassesses les plus immondes mais qui pourrait sauver la vie de tout une patientèle et rejoindre sa femme Madeleine? Celle de Vincent, électron libre qui n’a peut-être plus rien à perdre mais qui, dégoûté par la découverte de la lâcheté générale  et la férocité mutuelle des soi-disant « amis », ne se porte plus volontaire pour devenir l’un des deux otages de l’officier allemand ? Celle de Pierre, devenu aveugle au front, ayant combattu pour la France? Celle enfin de cet industriel  exécrable, Monsieur André, l’homme d’affaire bien décidé à sauver sa peau en se mettant du bon côté, en jouant la loi du plus fort et en prenant les commandes pour manipuler tout ce beau monde terrorisé, afin de mieux se protéger? Mais ils sont tous faits comme des rats. Des propos impensables d’inhumanité et de bassesse ou de mauvaise foi fusent de toutes parts  sous le regard  amusé de l’officier. Le public n’a que son rire pour se défendre. C’est un sauve-qui-peut ignoble et détestable, jusqu’au coup de théâtre final.  …Qu’ils aillent donc tous au Diable éternel, se cacher et  boire la honte de leur triste nature humaine.

Jusqu’au 15 novembre, au théâtre des Galeries

Avec : Christel Pedrinelli, Stéphanie Van Vyve, Denis Carpentier, Marc De Roy, Dominique Rongvaux, Fabrice Taitsch, Lucas Tavernier et Michel Poncelet.

Dans la mise en scène d’Alexis Goslain

Décor et costumes de Charly Kleinermann et Thibaut De Coster, les lumières sont signées Laurent Comiant

 

http://www.trg.be/saison-2015-2016/le-repas-des-fauves/en-quelques-lignes__6020

 

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   Dense ou Danse ?

Une « Oeuvre au Noir » lumineuse présentée comme un chant choral par un sextuor d’artistes-comédiens exaltés et totalement engagés vient d’être portée  sur la scène par  Christine Delmotte, la metteuse en scène passionnée qui a pris à bras le corps ce texte foisonnant de Marguerite Yourcenar.

Zénon chemine libre, insaisissable et plein d’esprit. Il incarne le corps et l’esprit de l’homme intègre libéré de tous les  intégrismes.   Son  mouvement perpétuel de recherche ne cesse de le métamorphoser. Il renaît devant chaque découverte qui fait avancer l’homme, fuyant l’idole de la vérité, lui préférant « les exactitudes », abhorrant par-dessus tout l’hypocrisie et la compromission. Il  nous est d’une modernité saisissante. «  Un autre m’attend ailleurs. Je vais à lui. Hic Zeno. Moi-même.» Socrate moderne, homme de bien il répand le réconfort, soigne les malades, éclaire de sa sagesse,  là où il passe -  auprès de nous, spectateurs étonnés du XXIe siècle -    faisant feu sacré de toute idée généreuse et novatrice.  Aventurier du savoir, il s’invente un art de vivre basé sur le questionnement, il ne prend jamais la grand-route, il prend les chemins de traverse. Tour à tour,  il « est », un par un, tous les aveugles de Breughel  cheminant dans la neige de la blanche certitude sous le pâle soleil nordique, il est aussi  Breughel, Paracelse, et Léonard de Vinci.  A lui tout seul  il bouillonne, tel un formidable  creuset d’alchimie humaine sublimée. Il sera aussi la victime de l’Inquisition, mais au fond de son cachot il s’autorisera à disposer de lui-même et accèdera à la sérénité dans son pèlerinage vers la mort. S’il n’a pas réussi à changer les matières vulgaires en or, il aura transformé la peur et meurt dans la lumière, n'ayant eu de cesse que de faire reculer les frontières de l'esprit. Quelle victoire sur l’obscurantisme !

  Seuls les non-dupes errent ! Le voyage est autant  intérieur que spatial et temporel. « Qui serait assez insensé pour mourir sans avoir fait au moins le tour de sa prison ? » Partagée entre le « je » et le « il »  la parole de l’humaniste du XVIe siècle nous revient dans les  éclats  de voix d’un miroir  de l’histoire patiemment reconstituée  qui nous emmène sur les pas de l’errance et du voyage. Les généreux acteurs jouent le jeu avec adresse et empathie. Ils sont pieds nus, campés dans le XXIe siècle et tour à tour ils donnent corps au personnage mythique. Le texte est dense, on voudrait s’arrêter, mais le miroir de l’histoire n’en finit pas de scintiller… comme la neige ?

Une longue table de taverne ou de cantine d’artistes, des grilles de prison qui barrent les visages, quelques œuvres de grand maîtres projetées sur un débris de mur de briques, un plan de l’ancienne ville de Bruges,  une tringle où pendent des costumes d’époque, mais l’époque a-t-elle une quelconque importance ? Seuls comptent les talents !  Et les artistes en regorgent. Dans le jeux d'ombre et de lumière, la voix est maître. Une bonne dizaine d’œuvres chantées par Soumaya Hallak fait le lien entre les scènes et les époques. Les extraits éclectiques de l’histoire de la musique permettent un temps de pause  dans la  réflexion pour se fondre dans l’émotion musicale. Cela va  de la découverte du  « Pirate's gospel » d'Alela Diane en passant par un air Gascon d'Etienne Moulinié, un « Salve Regina » de Monteverdi puis « Godi turba mortal »tiré de la Pellegrina d'Emilio de Cavalieri, un « je t'ai aimé » extrait d'une chanson en arabe de Fairouz, le « Sancta Maria » de John Rutter, « le Lamento de Didon » d’ Henry Purcell et un renversant  « Lascia ch'io Pianga » de Georg Friedrich Händel pour terminer par « Crucifixion » de Samuel Barber. Le tout en solo, sans autre instrument que la voix humaine et l’une ou l’autre percussion, devant le parterre ébahi des spectateurs conscients qu’elle recommencera 26 soirs d’affilée! La dame est chanteuse lyrique, diplômée de la chapelle Musicale Reine Elizabeth sous la houlette de José Van Dam. 

 Les cinq autres comédiens sont d’une trempe tout aussi extraordinaire. La parole danse, libre et partagée. Il y a la délicieuse Stéphanie Van Vyve que l’on court voir à chacune de ses apparitions sur scène, il y a la découverte de Stéphanie Blanchoud qui incarne avec tant de dignité et d’humanité les derniers instants de Zénon. Il y a ce duo extraordinaire des voix masculines et chaudes de Serge Demoulin et Dominique Rongvaux qui avec Nathan Michel évoquent avec profondeur cet homme beau comme une cathédrale de la condition humaine. Oui, ce spectacle est inoubliable!

http://www.theatredesmartyrs.be/pages%20-%20saison/grande-salle/piece4.html

Marguerite Yourcenar - Cie Biloxi 48

Du 14.01 au 14.02.2015

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12272855266?profile=originalPour "vraissemblance" on dit en anglais : verysimilitude…  le terme est évocateur. David Hare est passé maître en dialogue psychologique complexe et profond. Il nous livre un feu d’artifice émotionnel dans « Skylight »,  une  intrigue  très bien ficelée avec un point culminant saisissant de vérités plurielles.

Le théâtre est ici plus qu’une illusion, on dirait qu’il a volé le feu de la vie. Les personnages sont campés avec brio par les trois comédiens si attachants qu’on ne sait quel parti prendre. Le jeu du spectateur, car il y en a un,  est à celui qui attrapera le plus d’étincelles qui jaillissent de cette série de rencontres-choc. On aurait pu tomber dans la mièvrerie sentimentale  mais les trois personnages cherchent avec passion leur vérité, c’est ce qui fait l’intérêt majeur de la pièce.  Le jeu de l’adolescent est saisissant par sa colère, son inventivité et sa tendresse juvénile. Son intransigeance.  Il est tout simplement craquant.

12272855067?profile=originalMais que dit l’histoire ? Kyria (Erika Sainte)  a quitté le milieu des limousines pour vivre la vraie vie. Et la jeune prof idéaliste de mettre tout son talent au service de jeunes défavorisés d’une  banlieue de Londres. Marre de voir le potentiel de toute une série de gens rayé de la carte. Expierait-elle quelque culpabilité ?  Elle vit seule et  sobrement, dans un appart’ glacial d’une joyeuse couleur vert hôpital, pauvrement équipé, style récup’ et corrige ses cahiers. Le brouillard et les bruits de trafic s’infiltrent partout, on n’est pas dans une belle propriété arborée à Wimbledon. Quatre ans ont passé depuis qu’elle vivait avec Tom et Alice, un couple qui avait accueilli son errance à  Londres à l’aube de ses 18 ans. Mais le jour où Alice apprend l’histoire d’amour secrète entre Kyria et son mari, Kyria prend aussitôt la fuite, sans donner la moindre explication. Entre temps, Alice se meurt  d’un cancer et refuse avec grandeur les bouquets de fleurs de son mari. « Les roses, c’était pour quand on s’aimait. »  Tom, inconsolable, a le sentiment d’être minable. Aussi, après la mort de sa mère,  leur fils, Edward (Toussaint Colombani) qui regrette les jours heureux, a fugué et vient supplier Kyria de faire quelque chose. Touchant.  Son père est devenu insupportable, dépressif ou violent. Le tribut de la culpabilité ?

12272855452?profile=originalUn fossé sépare les ex-amants : « Je suis devenue ma colère ! » rugit Kyria.  Kirya veut faire un métier auquel elle croit et vit comme une missionnaire. Le spectacle très rythmé débouche sur une querelle idéologique, puissante comme une lame de fond. Tom ne comprend pas comment elle gaspille ainsi ses talents. Le combat des deux idéaux est  très convaincant. L’arrogance du bonheur quotidien  assuré, face à l’idéal solidaire pur et dur laisse le spectateur dans le doute total. Le spectateur quitte la soirée théâtrale en laissant flotter toutes les questions dans son esprit. Il part avec le pétillement spirituel, les silences et sourires éloquents et les blessures de l’émouvante actrice qui a pris des dimensions de grande tragédienne. Elle a des airs brûlants  d’Antigone ou de Jeanne d’Arc, avec sa quête d’absolu et son intransigeance.  Il part avec la fausse arrogance de l’homme de 50 ans magnifiquement interprétée par  Michel Kacenelenbogen  en homme d’affaire qui a tout réussi, sauf sa vie intérieure et est venu chercher le pardon. Il part en emportant l’espoir maladroit et la fougue  rédemptrice de la jeunesse sous les traits de Toussaint Colombani.

 Pour mémoire, un « skylight » est une  sorte de lucarne découpée dans une toiture qui permet une illumination interne. A méditer.

http://www.theatrelepublic.be/play_details.php?play_id=317&type=1

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administrateur théâtres

Quand le  film documentaire se fait dépassement personnel et démarche vers l’Autre

VIETNAM – LAOSCAMBODGE

à pied sur la Piste Rouge

 

Film présenté par Cécile Clocheret & François Picard

 

En salle du 12 novembre au 16 décembre 2012

 

Le centre culturel d’Auderghem accueille non seulement Paris-Théâtre mais aussi les magnifiques reportages de l’Exploration du monde.  Après le reportage passionnant de Patrick Mathé sur les peuples Naxi aux confins du Yunnan et l’histoire passionnante de JF Rock qui entre 1920 et 1949  fut le premier à se pencher sur la mystérieuse écriture des Naxi et à photographier les étranges cérémonies de leurs shamans,  voici le récit de l’aventure stupéfiante de François Picard et de Cécile Cocheret, explorant « La piste rouge », la terrible piste Hô Chi Mihn que certains n’hésitent pas à appeler « The Blood Trail ».  Vivant plusieurs mois dans des conditions extrêmes, à l’instar de pèlerins de l’humanité,  François et sa compagne  ont parcouru à pied les 2000 km de cette piste où ont transité près d’un million d’êtres humains transformés en bêtes de somme,  victimes de deux décades de lutte sanglante  entre le bloc communiste et le monde libre jusqu’à l’unification du Vietnam en 1976.

Ces deux jeunes  journalistes-explorateurs sont les premiers occidentaux à reconstituer le trajet de cet axe qui serpente entre le Vietnam, le Laos et le Cambodge. Il faudra encore 100 ans pour arriver à déminer ces régions des bombes non explosées qui minent le sol.  Le but de deux aventuriers a été  de rencontrer les habitants qui vivent au fond de jungles interdites au tourisme. Cette piste permettait aux soldats Viet Cong d’acheminer  pieds nus en poussant leur vélo d’énormes charges de  munitions, de provisions et carburant vers le Sud. Le but des Américains fut d’essayer de neutraliser cette piste avec les dégâts humains que l’on connaît.  

Le récit extraordinaire de l’aventure personnelle des deux explorateurs qui sont partis sac à dos et à pied est doublé de celui de l’histoire des trois pays qu’ils traversent.  Ce reportage permet à l’occidental de se rendre compte d’une réalité que jamais il ne rencontrera lors d’une visite organisée dans ces pays. C’est poignant de voir combien les habitants sont chaleureux vis-à-vis des visiteurs malgré les obstacles de la langue et de la culture. Ceux-ci ont eu bien sûr des démêlés avec la police vietnamienne qui les prenait pour des espions mais malgré la mousson, les moustiques, l’épuisement, l’itinéraire impossible à travers la jungle, le manque de nourriture, le logement précaire, ils ont réussi le défi qu’ils s’étaient fixé.

 Ils nous rapportent combien au Cambodge, les trois religions Bouddhisme,  Christianisme et Islam font bon ménage, acceptant les mariages mixtes et vivant  côte à côte sans se gêner. Ils utilisent dans leur film des images d’archive de l’époque, empruntées à Washington pour la partie historique. Non moins crucial est leur cri d’alarme pour la conservation de notre bien commun car le  Cambodge s’avère être l’un des pays les plus touchés au monde  par la déforestation. Ce reportage de L’Exploration du monde  qui  a été présenté dans le cadre des après-midis douceurs au centre Culturel d’Auderghem est une leçon de solidarité, d’humilité, d’humanité et d’endurance.12272847699?profile=original

François Picard est fondateur de Culture-Aventure, association reconnue d’utilité publique en France.

Un reportage par ce couple d’explorateurs solidaires sur la culture Khmer et ses temples est en préparation depuis cet été. Souhaitons que les instances d’Exploration du monde acceptent le nouveau projet de ces jeunes explorateurs intrépides qui ont un don évident pour établir la  communication avec des humains appartenant à un monde on ne peut plus différent  du nôtre.  

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administrateur théâtres

« Orphéon » ouvre la saison au théâtre Le Public,

12272732654?profile=originalHistoire d'ici  ORPHEON

de STANISLAS COTTON
Mise en scène : Virginie Thirion Avec : Pietro Pizzuti et Alexandre Trocki

DU 07/09/12 AU 20/10/12

 « Orphéon », est une pièce magistralement interprétée par un duo de comédiens splendidement contrastés, qui exposent leurs sentiments et leurs rêves avec tendresse infinie. Une pièce qui porte l’espoir de faire bouger le monde, car l’inertie tue.

Un décor tout blanc. « Sans rêve, il n’y a rien » Une citerne de mots. Un flot de sentiments. Du théâtre à fleur de peau, à fleur de cœur. Bref,  du théâtre sensible. Un poète, Orphéon Bilboquet - nom impossible, mais un nom bien d’ici, rapport aux tableaux de Magritte… -  et Elmer Etcetera, un politicien se rencontrent dans un muséum. C’est le coup de foudre, celui qui arrive toujours quand on l’attend le moins, ici et maintenant devant l’éblouissant contrejour d’un nu féminin peint  par  Pierre Bonnard.

 Las,  l’écrivain public n’a pas de plume (étrange… ) mais le politicien lui donne sa carte. Deux fabricants de rêve se sont trouvés, expriment leur amour, clament différences, célèbrent leur amour du changement, leur vision de l’avenir, leur espérance, leur bonheur d’être ensemble. «…En l'amitié dequoy je parle, elles se meslent et confondent l'une en l'autre, d'un meslange si universel, qu'elles effacent, et ne retrouvent plus la cousture qui les a joinctes. Si on me presse de dire pourquoy je l'aymoys, je sens que cela ne se peut exprimer, qu'en respondant : Par ce que c'estoit luy, par ce que c'estoit moy. »12272829491?profile=original  Lui : «  Et si on inventait des rieurs publics qui combattent le mensonge ?» Lui : « comment pourras-tu faire le métier de politique sans mentir ? ». Lui : un poète qui jamais n’écrirait une lettre de dénonciation ?  Surréalisme, sans doute.

Mais, « Combien de temps dure la joie ? » Voilà que survient  le cauchemar qui n’a rien d’irréel, le jeu de massacre. La plongée en apnée dans la  désespérance. La dénonciation absolue de la perte, de la souffrance, de la mort, de l’insupportable absence. Orphée a perdu l’amour de sa vie. Les coupables sont un septuor de forcenés transcontinentaux, et parmi eux,  un raton laveur. L’un de ces êtres spécialisés en ratonnades… Le raton laveur  bien évidemment  s’en lave les mains et lave tout, plus blanc… Orphée nous retourne un regard plein d’humanité, et égrène des phrases qui touchent au plus profond : «  Dans le miroir, c’est l’autre que tu dois apprendre à connaître ! «  «  Raton, procède au nettoyage ; ampute-toi de toi-même ». « Je ne suis pas l’ennemi, je suis l’autre… »

Seul : « Je n’aime ni le baseball, ni le tango. Lorsque tes yeux plongeaient dans les miens, ils faisaient grandir ton sourire, le mien s’élargissant »… « Où porte ma plainte ?» « Sans rêve, il n’y a rien » Des phrases qui laissent trace dans notre mémoire.

http://www.pietropizzuti.be/Orpheon.html

http://www.theatrelepublic.be/play_details.php?play_id=316&type=1

L'invité du Théâtre Le Public : Pietro Pizzuti - samedi 22 septembre 2012 De 18h00 à 19h30, entrée libre: bienvenue à tous! Réservations vivement souhaitées avant le vendredi 21 septembre 2012 au 0800/944.44! Pietro Pizzuti est un Homme de Théâtre, avec un grand H et un grand T. Ou bien est-il le théâtre fait homme ? Auteur, Acteur, metteur en scène, traducteur,… Artiste en résidence au Public, il ouvre la saison dans « Orphéon », magnifique texte que Stanislas Cotton a écrit en pensant à lui. Venez l’écouter nous parler de son métier d’artiste, de ses passions et de ses engagements humains au micro indiscret d’Éric Russon !          

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Suite aléatoire des premiers billets

L’Amour, celui qui fait battre votre cœur dans votre tête avec un bruit de grosse caisse de fanfare, celui qui fait vibrer votre corps de la tête aux pieds, celui qui vous fait craindre et vous effrayer de mille choses lorsque vous allez d’un pas rapide au rendez-vous qu’il vous a donné, celui pour lequel vous vous apprêtez avec grand soin dans les moindres détails, l’Amour qui vous fait frissonner lorsqu’il vous touche, celui qui tord vos tripes quand il vous manque, qui vous rend douloureuse mais dans un cri de bonheur, celui-là est l’Amour sans partage, brut fort, sans concession, entier.Celui-là vous fait vivre et vous fait mourir, mais au moins vous savez que vous existez pour, avec, dans ou à travers l’autre, vous vous sentez vivant.Celui là arrive une fois dans votre vie, et vous pourriez mourir pour un « je t’aime » de cet amour là.Nous pouvons nous perdre dans cet amour, mais différemment que dans celui prôner par nos aïeux. Nous risquons d’y laisser notre individualité, si la personne aimée ne prend pas soin de nous protéger, de nous ramener à la raison, à la réalité, mais c’est tout. Alors que l’introduction de la tolérance et des concessions dans l’amour nous fait prendre le risque d’un engagement à vie avec une personne qui n’a rien en commun avec celle que l’on désirait aimer avant le mariage.Mais hélas ! Et j’en parlais au début de mon récit, ce « je t’aime » ne peut exister pour tout le monde, car nous ne sommes pas tous prêts à le vivre, il demande tellement de volonté et d’effort, mais surtout de remises en question par rapport à notre façon de vivre, nos principes nos scrupules même. Il demande de la confiance en nos propres choix. Et pourtant, tous nous en rêvons et en avons peur.Cet amour totalitaire nous fait ressentir une peur immense, viscérale de ne plus nous appartenir. S‘abandonner à l‘autre en toute conscience, en parfaite confiance, ressentir un tel amour ou l’inspirez, alors le « je t’aime » prononcé, égale en force et vérité celui d’une mère pour son enfant.Ce « je t’aime » là est l’idéal de l’amour. Je rappelle ici que tous ces propos sont uniquement personnels et le fruit de douloureuses introspections.Donc à mes yeux, et uniquement à mes yeux, aucun autre « je t’aime » n’a droit de citer, car j’ai connu l’Amour tel que je vous l’ai décrit, sans demi-mesure, j’ai sombré délicieusement dans la douce folie d’aimer de tout mon cœur, avec mon corps et mon âme ; Respirant chaque seconde du temps qui s’égrenait, dans l’espoir unique d’un regard posé, d’un sourire esquissé.Hélas ! Peureuse j’étais, le besoin utopique de sécurité un jour s’est réveillé, le doute a suivi amené avec un « mais », et l’humanité de ma personne, cette humanité qui se soucie du devenir, a ravivé et convoqué la raison.Les principes, les à priori, la prudence, la méfiance, cette cohue de réflexes humains, propres à la survie de tout être, a pourri la fusion de nos cœurs, et soudain…L’attachement, petit sentiment mesquin est apparu, laissant échapper un « je t’aime… mais… ».
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