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EGYPTE 1942 Création du Service de Restauration

12273124061?profile=originalEGYPTE 1942

Création du Service de Restauration

Entrez dans une tombe de la Vallée des Rois ou de la Vallée des Reines sur la rive ouest du Nil près de Louqsor (l'ancienne Thèbes). Entrez dans une tombe de Gourna, de l'Assassif ou de Deir el-Médineh. Vous admirez encore aujourd'hui les magnifiques décors qui couvrent les parois. Chaque hypogée est unique. Il en est de même tout le long du Nil de nécropole en nécropole.

En 1942 la situation est préoccupante. Depuis plusieurs années, sous l'effet de l'humidité et du salpêtre en certains endroits la couche picturale se soulève et tombe peu à peu. Des scènes disparaissent. Non seulement elles nous émerveillent aujourd'hui mais elles témoignent de la vie quotidienne des anciens Egyptiens, de leurs rites funéraires, de leur croyance en une seconde vie post-mortem,  de leur panthéon ou de leur histoire...

Etienne DRIOTON était alors Directeur Général du Service des antiquités d'Egypte, au Caire. Après de nombreuses démarches il obtient enfin l'autorisation et le budget nécessaire à la création d'un Service de Restauration. A cette époque il n'y a pas en Egypte de restaurateur suffisamment qualifié pour réaliser ce travail. Il fait venir de France Alexandre Stoppelaere, professeur à l'Ecole des Beaux-Arts à Paris. En un premier temps celui-ci interviendra lui-même dans certaines tombes puis il formera des équipes de spécialistes égyptiens qui oeuvreront du Delta à la Haute Egypte.

Sans la création de ce Service de restauration, une part importante de ce patrimoine aurait aujourd'hui disparu..

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Les collections de Royaumont (Royaumont, 4/4)

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Vierge de douleur en chêne polychrome du XVIe siècle (détail).

 

Royaumont n’est pas un musée. Bien au contraire, c’est avant tout un lieu dédié aux arts vivants.

Se tiennent aussi ici des conférences, séminaires, concerts…

Plus de moines ni d’abbé, pourtant le silence prévaut.

Cependant quelques pièces réunies dans la sacristie ou dans la cuisine des moines sont dignes de Cluny et méritent notre attention.

Commençons par l’exposition permanente présentée dans l’ancienne sacristie, dont je ne présente bien sûr qu'une stricte sélection :

 

12273121275?profile=originalVierge de douleur (Picardie, XVIe siècle)

et Saint Jean du calvaire tenant un livre (XVIe s.).

 

12273121300?profile=original Christ en bois du début du XIVe siècle.

 

12273121680?profile=original Sainte couronnée (Picardie, XVIe s.).

 

 

Terminons enfin notre visite par la cuisine des moines :

12273121089?profile=originalTapisserie des Flandres : « La Vierge Reine du Ciel »

(détail des trois Vertus : Espérance, Foi et Charité, début du XVIe s.).

 

« La fleur de lis pinte par trois fuelliers comme se ils deissent à tout le monde : Foy, Sapience et Chevalerie sont, par la provision et par la grâce de Dieu, plus abondamment en nostre royaume qu’en nuls autres »,

Guillaume de Nangis,

 moine bénédictin de l’abbaye de Saint-Denis et chroniqueur (XIIIe siècle).

12273122080?profile=originalEspérance.

 

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Vierge allaitante dite Notre-Dame de Royaumont (fin du XIVe s.).

 

Avec :

Le rayonnement de Royaumont

vous découvrirez sa fondation et sa gloire.

La tentation de Royaumont

ses égarements en des temps troublés

La rédemption de Royaumont

 

sa modernisation et son nouveau prestige...

... mes trois précédents articles, revus et enrichis (de nouvelles photos notamment), que je vous invite à redécouvrir. Il vous suffit pour cela de cliquer sur les liens ci-dessus.

Et avec ces collections, nous aurons parcouru, cet été et en ce début d’automne propice aux sorties culturelles, le livre des riches heures de Royaumont.

Le chapitre est clos. Nous espérons que vous en fîtes plaisante lecture.

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Michel Lansardière (texte et photos).

                                   

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12273120490?profile=originalJE VOUS RETROUVERAI SAMEDI 26 ET DIMANCHE 27 SEPTEMBRE 2015 - CHATEAU COUSIN RUE BEL AIR - SALLE 31

Au moment des fêtes de Wallonie et de la Communauté Française, (le quatrième week-end de septembre), Ecaussinnes La Romantique se métamorphose en Cité d’Arts ,

Les châteaux, les écoles, la Maison communale, la Maison des Associations, des habitations privées accueillent des peintres, des sculpteurs, des photographes, des artisans locaux, régionaux ou de renommée nationale comme André Buzin, Benoît Dufour, Fredy Taminiaux.... Le temps d’un week-end (samedi et dimanche), Ecaussinnes devient une immense galerie d’art avec une trentaine de salles réparties sur toute l’entité et plus de cent "décrocheurs de rêves .

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administrateur théâtres

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 La séduction du Verbe!

Alors là, ils sont tous irrésistibles et brillants !  « La seconde surprise de l’amour », comédie en trois actes et en prose de Marivaux est à savourer encore quelques jours au théâtre Le Public, sans modération! Et pourtant il s’agit d’un double deuil. Celui d’une Marquise inconsolable  et celle  d’un Chevalier trahi. L’une vient d’enterrer son mari, l’autre ne se remet pas de la réclusion dans un couvent de son ex bon-amie. Lisette (Anna Pieri, une merveilleuse impertinente) et Lubin (un craquant Paolo Dos Santos) sont les valets fidèles respectifs qui complotent malicieusement pour faire cesser les noires pleurnicheries. L’amour, l’amitié, »...le syllogisme...« et autres figures de style se poursuivront au gré de la carte du Tendre, abandonnant la préciosité et les bavardages galants pour rechercher, avec conviction, l’élégance des grands sentiments. Et qu’il est difficile de communiquer. Et que cela fait rire!  Un mal du siècle, certainement ! Lequel siècle? On se le demande !  Deux personnages drôlissimes complètent le tableau : Diafoirus (Pierre Banderet), un comte riche et jaloux et Hortensius, le professeur de philosophie saisissant d’ennui (José Lillo), un concentré de pédanterie moralisante… en vertu des grands principes!  

Valentin Rossier, à la fois Le Chevalier, le directeur du théâtre de l’Orangerie à Genève  et le metteur en scène est immuable dans son chagrin et sa déprime gondolante. Car il se gondole littéralement et physiquement, à chaque pas, à chaque mot. Il joue les valses hésitations avec une persévérance et une sensibilité inouïe.  

 L’orgueilleuse marquise (Marie Druc) en lunettes de Wonderwoman, passée maître en art de la dissimulation,  ne peut se résoudre à avouer  son  intense besoin d’aimer et d’être aimée  et sa préoccupation principale est de ne pas perdre « sa dignité »  lors de  son embarquement pour Cythère. Comment supporter que le Chevalier puisse lui refuser sa main, alors que l’idée de se marier ne lui a même pas traversé l’esprit? Paradoxe ! Autre figure de style !

Tout se joue très élégamment,  sur terre battue, façon terrain de tennis sans filet, entre des grands panneaux de verre dépoli, façon intérieur japonais, pour mieux distiller les sentiments. Ils sont en livrée de ville, fluide et papillonnante à souhait comme si  l’été allait débarquer.   Des livres 18ième dorés sur tranche sont aussi de  la partie, un tabouret, deux chaises pliantes…et c’est tout ! Tout est dans la rapidité et l’intensité des échanges verbaux et sensuels, aussi vifs et passionnants que dans un match réel.  Et vous rirez d’un bout à l’autre de la pièce, devant tant de raffinement, de complexité et de retournements de sentiments.  Heureux qui communique! Et Adieu la morosité!  

Contrairement à la première Surprise, les personnages et les artifices de la comédie italienne en sont absents. Le seul masque est celui du verbe, du bel esprit qui séduit et qui protège, et celui de l’orgueil qui empêche d’avouer un intense besoin d’aimer et d’être aimé. La Marquise, son entourage, sa domesticité ainsi que le chevalier, tous au fond cherchent l’amour. On se délecte de leurs soupirs, de leur art de la dissimulation, de leur amour-propre et de leurs efforts pour sauver les apparences. Marivaux est décidément un moderne !

"La seconde surprise de l'amour" de Marivaux
Mise en scène de Valentin Rossier - du 1/09 au 2/10/2015
 Crédit photos:  Marc Vanappelghem

Texte: Marivaux
Mise en scène: Valentin Rossier
Distribution: Marie Druc, Anna Pieri, Pierre Banderet, Paulo dos Santos, José Lilo, Valentin Rossier
Décors: Jean-Marc Humm
Lumières: Jonas Buhler
Costumes: Nathalie Matriciani
Administrateur: Didier Nkebereza

Coproduction: Helvetic Shakespeare Company / Théâtre de l’Orangerie (2014)

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administrateur théâtres

75646963e673284057aab947a7e90856.jpg?width=136"Parce qu'un homme sans mémoire est un homme sans vie, un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir." a dit un certain Ferdinand Foch.

Voici de la mémoire vive. Ils arrivent en se fendant la pêche, mine de rien en souhaitant la bienvenue au public. Mine de rien, ils vont  exhumer de négligeables fantômes, des dégâts collatéraux anonymes qui ne sont pas inscrits au tableau d’honneur de la commémoration du centenaire de la guerre 1914. Mine de rien, ils ont tous trois commis une écriture plurielle percutante, à propos de l’exode de près d’un million et demi de Belges,  de la déportation de 120.000 travailleurs forcés belges dans les camps de travail allemands qui devront rendre des comptes au retour, de l’enrôlement volontaire de 32 Congolais dans l’armée belge, de la violence faite aux civils. De quoi interroger les phénomènes contemporains de l’exil. Mine de rien.

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Philippe Beheydt, Stéphanie Mangez et Emmanuel De Candido  sont donc auteurs, comédiens, et metteurs en scène d’une pièce forte et  poignante créée en novembre dernier aux Riches-Claires, Thibault Wathelet remplaçant temporairement Stéphanie  dans le programme donné à la Comédie Claude Volter.  Ce sont les mêmes Philippe Beheydt et Stéphanie Mangez qui ont co-écrit  la saison dernière un autre spectacle bouleversant : « Mémoire de Papillon » à propos de l’exécution de Patrice Lumumba et joué à la Comédie Claude Volter.

 

12273120477?profile=originalIci, trois récits se croisent. Le racisme est omniprésent.  Les trois comédiens s’emparent tour à tour des personnages, en changeant d’identité  - le propre  des migrants - dans un rythme haletant, dans une mise en scène fouillée, avec très peu d’accessoires (une mer de formulaires jetés au sol, une casquette, un chapeau haut-de-forme, une cape, et un boa rouge, des chemises blanches qui reçoivent en plein cœur le défilement de tragiques images d’époque, et une valise (ou deux?), symbole de l’abandon, de la transhumance forcée, de l’humilité et du désespoir du migrant. Ah oui ! Aussi un service à thé, un drapeau belge et  un bureau rescapé d’une cave. La théâtralisation  est économe et intense, digne des très  beaux jours de l’ancien  théâtre du Méridien. La frontière entre la narration est imperceptible et l’action démarre toujours à votre insu. A quoi servent donc les frontières ? Fleurissent aussi dans l’espace scénique de nouveaux  personnages liés au paysage de chaque histoire, ils naissent et s’évanouissent  laissant place à notre  propre métamorphose.

« Dedans se mumure l’histoire du monde… » Il y a Victor Vay, déporté de force pour travailler dans une usine de métallurgie près de Hambourg alors qu’il était cuistot.  Il y a August et Fien partis en exode en Angleterre, laissant leur magasin aux mains peu scrupuleuses  de leur frère Henri de 120 kilos, d’abord accueillis comme des « poor little Belgians » puis comme des « parasite little Belgians » dans cette « bloody war »!  Il y a Angolo,  jeune pièce rapportée des colonies par ses maîtres et  largué à l’arrivée. Mais il sait lire et écrire et se sent presque belge, il accumule les petits  boulots. Alors, bien qu’amoureux de Marianne la bruxelloise, il s’engagera pour le pire à venir! Les textes nous renseignent : « Contrairement aux Anglais et Français qui feront largement appels au renfort des troupes coloniales sur le théâtre européen, le racisme particulièrement exacerbé des autorités belges leur fait craindre le sentiment d’égalité qui n’aurait pas manqué de naître entre soldats blancs et noirs combattant dans les mêmes tranchées, versant le même sang. Seuls les 32 Congolais présents en métropole, s’étant portés volontaires, s’engageront avec bravoure sur le sol belge. »

Pour lui c’est l’espoir insensé d’être enfin considéré comme un citoyen à part entière.

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Ils ont hissé la grand-voile sur la musique d’Emmanuel De Candido, Pierre Solot & Glü. Du sépia au noir et blanc, aux couleurs actuelles, les naufrages se ressemblent étrangement.  1914 - Lampedusa 2014, quel sinistre recommencement!

Une production de la Compagnie MAPS

  https://compagniemaps.wordpress.com/

du 23 septembre au 4 octobre

Du mardi au samedi à 20h15 et le dimanche à 16h

http://www.comedievolter.be/

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administrateur théâtres

...La réponse à l'énigme? c’est l’Homme! 

La tragédie du savoir et de la fatalité commence lorsqu’Œdipe apprend que la peste qui sévit dans la ville de Thèbes cessera dès que la mort de Laïos sera vengée. Œdipe a été recueilli par un berger et confié à Polybe roi de Corinthe et sa femme Mérope. Mais à l'âge adulte, ignorant de sa véritable naissance, lors d'une rixe, il apprend qu'il est un enfant trouvé. L'oracle de Delphes lui révèle alors qu'il tuera son père et couchera avec sa mère. Craignant pour les siens, il ne rentre pas à Corinthe et c'est sur le chemin de Thèbes qu'il rencontre Laïos, qu'il tue suite à une violente querelle. Œdipe sauve alors la ville de Thèbes de la voracité du Sphinx en répondant à sa fameuse énigme. Les Thébains reconnaissants donnent en mariage à Œdipe la veuve de Laïos et Œdipe devient roi, Turannos en grec ancien. Mais  voilà que la peste ravage la cité. Œdipe, à la fois juge et coupable,  décide de tout faire pour sauver son peuple et punir  le meurtrier. Cela passera par son sacrifice car le destin est inexorable. Ainsi que le chante le chœur, « le Temps qui voit tout, malgré toi t'a découvert!». Tout est joué d’avance. Merveilleusement, par le Théâtre en Liberté.  

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Œdipe est le lieu de recoupement entre grandeur et misère, image de notre condition humaine, une condition tragique. C’est  dès la première scène déchirante, un homme de compassion, mais le héros n’a aucune prise sur le Destin scellé par les Dieux. Il souffre avec majesté, stoïquement courageux et désespéré devant les malheurs et les révélations qui s’accumulent. Thèbes est l’image pour Sophocle (411 av. JC) de sa ville d’Athènes profondément divisée contre elle-même, en proie aux guerres, victime de scandales et procès avant-coureurs de catastrophes, en butte à a crise morale et politique d’une démocratie décadente. Qu’ajouter de plus ? Ceci ne vous fait-il pas penser à notre Europe ?

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Et la force théâtrale extraordinaire de la juste mais inutile colère d’Œdipe est là pour nous émouvoir au plus profond de nous- même, en tant qu’individus et en tant que citoyens. Daniel Scahaise, dont c’est la dernière mise en scène pour le Théâtre des Martyrs, à l’issue d’une formidable carrière,  est passé maître dans l’adaptation du théâtre antique à la scène contemporaine. Fluidité, fidélité au texte, humour, humanité, respiration tragique, tout y est. « Œdipe, C’est l’homme par excellence, celui qui se heurte au chaos de la vie et qui tombe le plus bas. Comme Antigone, il représente le parcours du combattant humain. Ils font tout pour trouver un chemin lumineux, et ils se ramassent tous les embruns, tous les écueils, mais ils se relèvent, ils font front. » On est devant une fête spirituelle de l’humanisme.

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Le contexte rituel et la présence du chœur, regard et parole  publique démultipliée,  renouent avec les sources du théâtre antique et celles de notre civilisation. Le jeu des lumières, les chants, les percussions, les voix, la flûtiste,  donnent  un  frisson lyrique au drame.  Un rideau transparent balayé par de belles projections poétiques  évoquant le voyage initiatique d’Œdipe, sépare l’espace de l’action et celui de la réflexion. La scène est un espace incandescent, brûlé par une lumière aveuglante parsemée de roches qui évoquent des cités en ruines. Quelques chaises éparses. Au centre un somptueux olivier vivant, lieu de pouvoir, de justice et de sagesse devant lequel s’affrontent les passions et la raison humaines. 

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D’une puissance dramatique extraordinaire,  Créon (Stéphane Ledune), le frère de Jocaste, Œdipe (Christophe Destexhe), Jocaste (Hélène Theunissen), Tirésias (Bernard Marbaix) fonctionnent comme les engrenages d’une machine infernale - selon les mots de Cocteau - dont les tensions et la vérité psychologique ne cessent de monter en crescendo. Brûlante fresque qui marque durablement et profondément. Le couronnement d’une carrière théâtrale de quelqu’un à qui  Jacques De Decker, Secrétaire perpétuel à l’Académie Royale de Langue et de Littérature Française,  voue non seulement de l’amitié mais une  « gigantesque admiration. » ...qui est la nôtre aussi: hommage et Respect.    

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Crédit photos Isabelle De Beir

Du 18 septembre au 31 octobre 2015

Mardi à 19h - du mercredi. au samedi à 20h15 - Samedi 17.10 à 19h - Di 11 & 25.10 à 16h

Avec Maxime Anselin, Barbara Borguet, Isabelle De Beir, Jaoued Deggouj, Daniel Dejean,  

Dolorès Delahaut, Angelo Dello Spedale Catalano, Christophe Destexhe (Œdipe),

Laurine Dombret, Nadège du Bled, Bernard Gahide, Stéphane Ledune, Bernard Marbaix,

Denise Meyskens, Hélène Theunissen, Laurent Tisseyre, Emma Van Wetter, Gérard Vivane

et Antoine Dandoy (Percussions), Christophe Delrée, Jérémy Grynberg, Renata Kambarova (Flûte),

Denis Marcelle, Anthony Molina-Diaz (Elèves du Conservatoire Royal de Bruxelles)

Traduction Bernard Chartreux   Mise en scène et scénographie Daniel Scahaise

Assistanat à la mise en scène Julie Lenain   Musique Originale Daniel Dejean   Création vidéo Vincent Pinckaers

Costumes Anne Compère   Coiffures Laetitia Doffagne   Régie/Lumières Bruno Smit

Un spectacle en collaboration avec la FPGL (Fédération des Professeurs de Grec et de Latin)

Soirée de Gala Œdipe Tyran – Mercredi 30 septembre à 20h15

Participons ensemble au rayonnement de la culture grecque

  

Nous vous proposons une soirée dédiée à la Grèce : Introduction au spectacle par le metteur en scène, représentation d’Œdipe Tyran, dégustation de spécialités grecques, concert de PassaTempo Rebetiko et rencontre avec les comédiens.

25 Eur par personne - Les bénéfices de la soirée serviront à la création d'une bourse d'aide à l'écriture pour un jeune auteur grec. En collaboration avec l'Hellenic Circle de Bruxelles et Free Thinking zone à Athènes.

 Avec le soutien du bureau de l’éducation de l’Ambassade de Grèce en Belgique,

de l’Association des Epirotes de Belgique du Restaurant Strofilia et de Canette Brussels - Greek quality wines.

Réservations sur theatredesmartyrs.be... et au 02 223 32 08

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Nous avons évoqué (preuves à l’appui) dans l’article précédent l’hypothèse d’une possibilité de « créativité augmentée » provoquée par les états euphorisants liés à une pratique sportive engagée, exigeante et intensive, à travers la première longueur d’escalade de la Tête de braque par sa voie nord-est dans le massif du Caroux.

Qu’on veuille bien me pardonner avant tout de ne parler qu’à la première personne autant dans cette série d’articles que dans les vidéos correspondantes, même si j’essaie de partager ici mon expérience, elle est exclusivement personnelle, mon ressenti et sa traduction dans le domaine pictural ne pouvant être vécus que par moi-même au moment où elle se déroule.

J’espère par contre de tout cœur que les enseignements qui pourront en être retirés vont ultérieurement profiter au plus grand nombre, car il ne s’agit pas seulement d’explorer des moyens différents d’élargir son potentiel créatif, mais aussi de déterminer quelles conditions sont les plus favorables pour donner à l’individu une dimension autotélique véritable qui soit capable d’accroître l’épanouissement personnel et le sentiment de réalisation de soi au-delà des méthodes qui nous sont actuellement proposées (et qui restent « naturelles » bien sûr) pour arriver à cet objectif.

Dans le domaine qui nous concerne ici, il n’y a que la technique carnettiste de l’aquarelle, qui, par sa légèreté, sa compacité, sa rapidité d’exécution, peut s’adapter aux conditions de mes expériences sur le terrain, et le "chêne vert" réalisé en évoquant la première longueur d’escalade est déjà une réponse à la question précédemment posée :

- Les états modifiés de conscience induits par une activité sportive intense en conditions de grande concentration peuvent-ils avoir une influence pendant et après cette activité sur l’expression créative exprimée par l’aquarelle (ou d'autres expressions créatives) ?

Je continue à présent cette expérience créative picturale en faisant référence à la deuxième longueur d’escalade pour en tester à nouveau les effets du potentiel énergétique hors de l’ascension proprement dite en essayant de les exploiter « a posteriori » (je la tenterai ultérieurement dans l’escalade même, afin d’en comparer le mental induit, les émotions provoquées et le résultat, à celles réalisées « a posteriori », mais nous n’en sommes pas encore là).

Si vous voulez avoir une meilleure idée de l'ambiance de cette vidéo je vous conseille de la visionner en cliquant ICI en étant passé en HD.

  Dans cette vidéo consacrée à la 2e longueur d’escalade de la Tête de braque, j’analyse avec plus d’attention ma pensée, et les sensations que j’éprouve pour me remettre dans les conditions psychologiques, mentales et physiques de l’instant lors de la réalisation de ma 2e expérience picturale (voir la première avec la vidéo précédente)...

 

A) Contexte :

 

Les conditions d’escalade de cette deuxième longueur étant assez proches de la première (à peine le double de hauteur par rapport au sol, verticalité et enchaînements identiques, mais ampleur de l’ascension et ambiance aérienne modifiée par la végétation faisant parfois obstacle en plein milieu de la voie), je vais à nouveau tenter de me projeter dans leur environnement immédiat pour me laisser « imprégner » par leur source d’inspiration correspondante, en essayant d'en conserver la « force énergétique » pour la phase picturale.

Dans mon expérience présente c'est sur l'environnement (rocher et lichens) autour de l'arbre barrant le dièdre en fin de cette partie de l'ascension que se focalisera la projection mentale de ma démarche "action - création".

"Le franchissement du surplomb" Alain MARC, Aquarelle 18 x 24 cm

"Le franchissement du surplomb" Alain MARC, Aquarelle 18 x 24 cm

J’ai réalisé cette aquarelle il y a plus de 40 ans en m’inspirant des passages clés d’escalade dans le massif du Caroux où je m’entraînais régulièrement. 

... Et j’avais aussi déjà le sentiment que la concentration extrême, l’effort physique, l’implication mentale, les sensations uniques liées à l’évolution dans une dimension de l’espace indissociable du vide et de la verticalité pouvaient déboucher non seulement sur la réalisation d’un motif pictural intéressant, mais surtout sur la perspective d’une impulsion de créativité augmentée, véritable fenêtre ouverte sur d’autres sommets accessibles ceux-là par autre chose que la simple escalade, mais dont celle-ci pourrait détenir des clés !

Lichens des rochers du massif du Caroux.

Lichens des rochers du massif du Caroux.

B) "Action — création" :

        1) - Partie escalade :

        Il ne s’agit pas pour moi de rechercher un quelconque état de pleine conscience ou de disponibilité mentale positive comme je le fais à chaque fois que je peins (ou m’y prépare), ni assimilable aux bienfaits de la méditation pour la créativité, mais bien de dépasser ces états dans l'action de grimper afin de retrouver dans l’acte pictural ce que j’ai parfois pu ressentir en conditions d’engagement sportif extrême dont l’intensité ne peut se comparer à rien d’autre.

Il n’y a même pas de mots à mon sens pour le décrire !

        Les sentiments d’accomplissement et d’épanouissement personnel qu’on peut en retirer sont largement supérieurs à tout ce que les actes du geste pictural ou plastique ont pu me transmettre comme émotions, y compris lors de mes plus intenses moments d’inspiration.

        Je vais donc essayer de me « fondre » au mieux dans ce contexte sans ménager mes efforts pour tenter de provoquer cet « état » sans savoir réellement si j’y parviendrai.

       2) - Partie aquarelle :

        Comme pour la première longueur, je pense avoir bénéficié de l’effet euphorisant de la partie « escalade » conservé plus d’une heure après les rappels de descente de la voie, mais en ayant perdu une grande partie des sensations et des perceptions sensorielles ressenties pendant l’escalade.

        L’aquarelle réalisée bien plus tard, inspirée par les lichens poussant sur les arbustes et la roche de l’arête nord-est a été techniquement plus laborieuse à finaliser que la précédente (celle du chêne vert), mais j’ai ressenti en la réalisant la même impression de vide intérieur et « d’aspiration vertigineuse » ressentie lors du franchissement de l’arbre qui obstrue la voie à la fin de la deuxième longueur d’escalade :

- est-ce là un effet se rapprochant de l’expérience de « flow » particulière à l’accomplissement sportif, un de ses sous-produits créatifs, ou l’intuition d’avoir quelques instants été subtilement « lié » au cosmos à ce moment-là ?

« Le cosmos des lichens » Alain MARC, Aquarelle 18 x 28 cm

« Le cosmos des lichens » Alain MARC, Aquarelle 18 x 28 cm

Ce que je peux en déduire en repensant à l’aquarelle fruit de ma deuxième expérience, c’est qu’elle exprime plus à mes yeux une synthèse entre la roche, les lichens et l’espace environnant, que l’un de ces éléments individualisés. Si l’aquarelle précédente du chêne vert me donnait l’impression de n’exprimer que son « essence », je ressens cette fois tous les éléments traités ici comme dématérialisés, infime partie d’un immense « tout », mais dans laquelle ce « tout » serait contenu...

C)    Conclusion :

    Je n’en suis qu’aux débuts dans ma série d’expériences liant actions physiques, psychiques, mentales, en conditions fortement « impliquantes » en milieu naturel (non humanisé, cela me paraît important), et la créativité dans sa dimension picturale la plus élémentaire, mais je suis de plus en plus persuadé de toucher du doigt un vecteur de l’épanouissement personnel débouchant sur une nouvelle dimension des approches du bonheur. À approfondir donc !

Je crois qu’en matière de psychologie positive, les questions soulevées par les constats que je fais (même s’ils ne sont vérifiables que par moi-même pour l’instant) sont importantes pour de nombreuses applications possibles dans les domaines de l’art, de la formation, de l’éducation, de la psychologie clinique, et bien sûr du sport d’où elles sont issues.

Elles pourraient ouvrir de nouveaux axes d’étude sur la conception même du sentiment d’accomplissement personnel et des façons d’y parvenir au sein de nos sociétés occidentales contemporaines (qui vont souvent chercher dans des pratiques à la fois artificielles et irrationnelles des moyens de dépassement de soi aléatoires et bien moins performants).

Dans le prochain article (et la prochaine vidéo), je vais tenter l’expérience non plus a posteriori par rapport à l’implication sportive, mais directement pendant l’ascension même de l’arête nord-est de la Tête de Braque, après enchaînement direct des 3e et 4e longueurs que je gravirai dans la foulée, en donnant plus d'importance au facteur humain représenté dans ce contexte par mes compagnons de cordée.

Je rappelle, que considérant ici l’expérience sportive et picturale dans leur totalité comme démarche créative à part entière, je compte sur l’ambiance plus aérienne, l’équilibre plus précaire à cause de la tramontane assez forte ce jour-là, la progression verticale sur des masses rocheuses cette fois dénuées de végétation, l’escalade plus soutenue, la concentration et l’effort plus constants, pour favoriser des conditions optimales d’expression picturale au relais suivant...

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Le Nil et le souvenir d'une Reine

Une aquarelle d'ADYNE GOHY

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a été inspirée par le poéme de ROLANDE QUIVRON

NEFER-AKEN-ATON

 

La danse était en moi depuis le commencement.

Inscrite en hiéroglyphes sur les parois du temps des Temples, mes mains s'élèvent vers le soleil et mon visage, à jamais figé pour l'éternité, respire l'extase.

Oui, je dansais devant lui, celui que l'on m'avait donné pour époux : Aménophis III, le pharaon vieillissant. J'avais quinze à peine et la Reine Tyi, grande épouse royale, originaire du pays de Mitanni elle aussi, m'avait prise sous sa protection. C'est pourquoi, malgré mon jeune âge, j'occupais une place privilégiée à la cour du Pharaon.

C'est avec joie que j'y avais retrouvé le fils d'Aménophis III. Jadis, le Roi Tousrata mon père, les avait reçus en très grande pompe et fait visiter le royaume. Je m'appelais alors Tadouchépa. Souvent, dans les jardins, nous partagions ensemble tous les jeux de l'enfance. Je l'entourais de mes bras et mon cœur éclatait de tendresse: je l'aimais plus que mes frères.

Il était mon cadet de cinq ans. Je l'emmenais au Temple où nous adorions le Dieu Unique. Malgré son étonnement, il me suivait et me racontait la Religion d'Egypte où l'on vénérait plusieurs Dieux et Déesses, 

Le Pharaon était un Dieu Vivant, détenait tous les pouvoirs et les prêtres d'Aton tenant à leurs privilèges, maintenaient le Peuple dans l'ignorance et la superstition. A présent que l'Egypte était devenue ma patrie, je continuais à vénérer le Dieu Unique et Tyi,  l'appelait Aton et son emblème était le soleil.

Aménophis IV et moi avions repris nos jeux d'antan sous le regard de la Reine Tyi.

Un jour, il m'appela "Princesse". et un chant s'éleva dans mon cœur, dans mon âme.

Lorsque tu as dit "Ma Princesse"

Alors le ciel s'est déchiré :

Ton nom était inscrit dans le sillage des étoiles

J'ai reconnu ton visage : Ta silhouette s'est transformée :

Elle est devenue l'Incandescence du Temps

Mes mains se sont tendues vers toi pour en dessiner les contours.

Elles ont été arrêtées par les parois doubles

des Silences de l'Infini.

Mon corps a éclaté dans des vibrations

de Lumière.

Tout s'est illuminé et l'Amour a transfiguré

Ton absence, ton absence, si longue.

Enfin tu étais là :

Je saisissais ton souffle, à jamais présent 

dans mon Eternité;

Voici le message qu'il m'a été donné de te transmettre :

"Si tu veux pénétrer dans le labyrinthe et connaître la jubilation de l'ivresse de mes pensées, il faudra vaincre

l'impatiente violence dont tu es encore meurtri, saisir en toi toutes les forces vives de la tendresse et de

la douceur : elles seront désormais, ta seule loi." 

Rolande Quivron

 

Un partenariat d'

Arts 12272797098?profile=originalLettres

 

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Je voulus m'offrir un poème

Ma pensée est dépourvue d'ailes.
Elle bavarde raisonneuse,
M'incite à rester paresseuse,
Ne fait pas preuve d'un grand zèle.

Elle a la clé de ma mémoire.
Ouvre un ailleurs qui me surprend,
À son invitation m'y rends.
Figé devint le provisoire.

Elle me tient souvent rêveuse.
Or des sensations, des émois,
Font que je n'entends plus sa voix.
La beauté est ensorceleuse.

Sentant tout mon être en liesse,
J'espérais que viendraient des mots,
Captant de la vie les sursauts,
Dans une savoureuse ivresse.

L'inspiration est une grâce
Qui vient peut-être de très haut.
Elle atterrit comme un cadeau.
Ce soir n'en perçus nulle trace.

19 septembre 2015

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administrateur théâtres

 12017602_1045037385536769_337727267608184623_o.jpg?width=430Une chose que l’on peut dire à propos de la musique est que nous pouvons faire notre possible pour la saisir et l’enseigner, mais il y aura toujours quelque chose qui

manque de cette manière – la grâce – ce miracle inattendu qui donne à la musique sa vraie valeur. La transmission n’est pas seulement esthétique, mais éthique : la musique, comme tout art, fait partie du

mystère qui façonne l’humain.

Maria João Pires  

 

Welcome to MuCH : une naissance d’une première saison, une nouvelle histoire

 

Voici que La Chapelle Musicale, lieu d’excellence et de prestige auparavant réservée aux happy few, vient d’annoncer son ouverture au public le plus large. C’était hier, le  21 septembre que nous franchissions la porte de verre d’une aile futuriste qui nous permit de plonger à la source de l’apprentissage musical rêvé par la Reine Elisabeth et le célèbre violoniste liégeois Eugène Ysaÿe.  Un projet unique au monde, financé en grande partie par le secteur privé.

 

MuCH Music 2015-2016, c’est

plus de 60 concerts répartis en 5 séries

qui se donneront dans la nouvelle Aile de Launoit inaugurée le 27  janvier dernier. En souvenir de l’industriel Paul de Launoit (1891-1981), qui concrétisa  la création de la Chapelle musicale en 1939. Le  nouveau studio de concert de 250 places, les 2 studios de musique et 20 studios de résidences, un foyer, un Artists village, une cuisine, permettent à la Chapelle Musicale de se positionner de manière concurrentielle sur la scène internationale. C’est l’outil de travail qui l’aidera  à concrétiser sa mission de transmission de la musique aux générations à venir.

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Depuis son inauguration en présence de Leurs Majestés le Roi Albert et la Reine Paola, la nouvelle aile accueille de nombreux concerts privés. Par ailleurs, à l’occasion de sa 10e édition, la Chapelle a organisé une Garden Party le 13 juin dernier. Une première occasion pour plus de 2.500 personnes de découvrir la nouvelle Aile de Launoit et de profiter également d’une sélection d’activités. Des concerts en continu durant toute une journée, dans le Studio Haas-Teichen, le Studio de la Reine du bâtiment classé, et surtout sur la nouvelle scène extérieure, la très verte Wing Stage, sous le plafond décoré par l’artiste Jean-Luc Moerman. Bal musical, ateliers de découvertes musicales pour les enfants, concerts variés au programme festif, spectacles pour enfants, lâcher de ballons, et terrasse ouverte en continu ont ravi le public.  Une seconde édition est en route pour juin 2016. 

MAIS à travers l’acronyme MuCH (Music CHapel), La Chapelle Musicale Reine Elisabeth entend souligner qu’elle est bien plus qu’un centre d’excellence musicale, bien plus qu’une salle de concert.

 

MuCH, c’est d’abord une expérience déterminante pour les jeunes talents musicaux qui ont la chance d’y effectuer une résidence de plusieurs années: partage et compagnonnage avec les plus grands maîtres ; tremplin pour l’insertion professionnelle ; lieu de recherche et de rencontres ; laboratoire musical ; possibilités d’enregistrements et de concerts … Autant d’épanouissement artistique et de visibilité médiatique pour lancer une carrière musicale.

 

MuCH c’est aussi une NOUVELLE expérience exceptionnelle et exclusive pour le public: un lieu pétri de mémoire artistique, mais accessible à tous, permettant de rencontrer les jeunes talents là où ils vivent et travaillent. C’est plus précisément une salle aux dimensions intimistes, des concerts d’une heure sans pause, s’adressant à tous, dans un esprit participatif.

 

MuCH offre une large palette de formules, à des prix démocratiques, pour tous les publics, pour tous les âges.

 

MuCH a le regard tourné vers l’avenir, mais n’oublie pas le passé, comme l’indique la couronne dans le logo, symbole du caractère national de l’institution et de l’implication des reines de Belgique, depuis sa fondatrice jusqu’à la reine Paola, actuelle présidente d’honneur. 

 

Cinq Séries : Prestige - Guest - Discovery - Laboratory – Durability 

Tout au long de la Saison MuCH Music, les partenaires, mécènes, abonnés et grand public pourront profiter de ce lieu et de son offre musicale intense: 

• Ses maîtres en résidence, invités de marque, institutions partenaires, tournées et productions internationales partagent la scène avec les solistes en résidence dans la Série Prestige.

• Des musiciens de qualité & invités se produisent dans une salle à l’acoustique intimiste, dans un contact privilégié avec le public dans la Série Guest.

• Des concerts voués aux découvertes musicales à l’intention de tous les âges dans la Série Discovery.

• Des projets au croisement des réalités sociales et de la musique, l’écologie, le partage et la durabilité dans la Série Durability.

 • Et enfin, « last but not least », le coeur de l’activité de la Chapelle, sa ruche et ses jeunes solistes en résidence dans la Série Laboratory.

 

Bernard de Launoit, Executive President insiste: «La transmission qui coule entre des générations de musiciens doit aussi passer par le public… » 

Et pour célébrer l’ouverture de cette saison nous avons eu l’honneur d’écouter hier soir  l’ensemble  The Busch Trio que nous avions déjà applaudi lors de la nuit musicale  du Château de Beloeil le 5 septembre dernier.  

Ils ont emprunté leur nom au grand violoniste Adolf Busch. Ils étudient actuellement à La Chapelle Musicale Reine Elisabeth sous la direction du Quatuor Artémis.  Tout jeunes - la plus jeune recrue, le violoncelliste Ori Epstein n’a que 22 ans, ils séduisent par leur présence à la fois sérieuse et engagée, leur sens précis du rythme et la rigueur de leur exécution. Omri Epstein, le frère aîné d’Ori est le pianiste merveilleusement sensible du groupe. Son toucher léger, dont les variations agiles et subtiles fascinent dès les premières mesures regorge de finesse. Il se retrouve aussi à l’aise dans les passages qui demandent de la puissance et du feu. Il peut traduire des battements de cœur à fleur de clavier et des frémissements de vie qui palpitent au bout des notes aiguës.  Toute notre admiration va  au jeune violoncelliste qui donne une belle respiration à l’ensemble et  lui confère un beau sens de l’unité. Dans les mouvements où son instrument est à l’honneur, il cisèle avec ferveur les couleurs mordorées de la partition, à l’aide de son instrument de bois bruissant et s’envole dans des élans passionnels. Décrit-il la férocité des feuilles qui s’arrachent des arbres un jour d’automne, ou la succulence du fruit tombé ? Il est en tout cas capable de cueillette sauvage et  d’élan vital.  Mathieu van Bellen, est le violoniste éloquent, rempli de verve qui séduit par un jeu lumineux, très  fils du vent à certains moments,  jonglant entre plaintes, soupirs et volutes de bonheur partagé. Il joue sur un violon Guadagnini de 1783 ayant appartenu à Busch.  

Ils ont  interprété d’abord  le Trio pour piano N°39 en sol majeur « Gypsy » Hob. XV:25 de F.J.Haydn,  puis le  Trio N°3 en fa mineur op.65, B.130 de A.Dvorak. Une fête de la musicalité.

http://musicchapel.org/21-09-2015-much-music-season-opening/

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administrateur théâtres

12273117290?profile=original« Les Bijoux de la Castafiore »

 

L’été, au Château de la Hulpe c’est jusqu’au 23 septembre, non ? Plutôt jusqu’au 26 ! Vous ne reculerez pas devant un des derniers spectacles en plein air. de la saison. Voici en effet une première mondiale: une reconstitution lyrique étonnante sous un ciel Hergéen. Il s’agit des « Bijoux de la Castafiore » une production de l'association Opéra pour Tous au Château de La Hulpe, à deux pas du château de Moulinsart. 

12273118055?profile=originalCédric Monnoye, le producteur du tout premier opéra dont le livret est  une BD, s’est allié les talents raffinés de François de Carpentries et Karine Vanhercke qui n’ont pas lésiné sur la qualité musicale et la mise en scène de l’excellente distribution. Le graphisme des  costumes est renversant et les  magnifiques maquillages ( signés Elisa Brusco et Michaêl Loncin) respectent intégralement l’esprit du  Mozart de la BD. Avec un sens du détail extraordinaire, de la houppette de Tintin jusqu’aux  automobiles des Golden Sixties (Peugeot 403, Citroën Ami 6, 2CV), l’histoire qui se défend d’être une histoire, se déroule avec fracas et bonhommie, scandée par des chutes répétitives sur les marches du château attendant  vainement  le réparateur.

12273117873?profile=original« L’histoire, expliquait Hergé,  a mûri de la même façon que les autres, mais a évolué différemment, parce que j’ai pris un malin plaisir à dérouter le lecteur, à le tenir en haleine tout en me privant de la panoplie habituelle de la bande dessinée : pas de “mauvais”, pas de véritable suspense, pas d’aventure au sens propre… Une vague intrigue policière dont la clé est fournie par une pie… voleuse bien sûr ! Hergé voulait s’amuser à aiguiller le lecteur sur de fausses pistes, susciter son intérêt pour des choses anodines loin des

grandes aventures palpitantes, observant à la loupe les changements de société.

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Vous serez enchantés de rencontrer en LIVE tous vos personnages favoris : le ténor Axel Everaert (en parfait Tournesol), Joëlle Charlier (une hilarante Madame Irma), Nabil Suliman (un admirable Nestor), Daniel Galvez-Vallejo (le joyeux Séraphin Lampion, assureur), Pierre Doyen et Thierry Vallier (les très moustachus Dupondt), Vincent Dujardin (Matéo et Jean-Loup de la Battelerie) et Vincent Bruyninckx (Monsieur Igor Wagner, pianiste).  Seul bémol, le soir de la première, en tous cas, micros, câbles ou autres accessoires sono ont été en rade, rendant le contenu des textes  chantés souvent incompréhensible,  tandis que  les parties parlées étaient parfois couvertes par la puissance de l’orchestre jouant dans une salle à l’intérieur du château. On aurait donc  bien aimé avoir un prompteur et pourquoi pas, avec traduction pour le confort des néerlandophones! Think Big !

Heureusement, aucun besoin de micro pour être très touché par les séquences particulièrement  sensibles et intenses  de l’accueil par le capitaine Haddock de bohémiens  invités, malgré les autorités, à s’installer dans un pré voisin…

12273118690?profile=originalLe rôle du  jeune reporter en chambre - unité de temps, de lieu et d’action de ce nouveau classique obligent - est chanté et joué par un jeune fan de Céline Dion, Amani Picci, âgé de 13 ans dont on admire les airs de professionnel et le  courage de chanter devant une audience de près de 2000 personnes. L’interprète romantique que l’on a vu chanter « The Power of Love» doit assurer  le personnage d’un jeune homme  entreprenant, épris d’aventure  qui trompe l’ennui de la vie de château par une enquête rocambolesque. Pas évident!   

12273119464?profile=original Et pourtant, on ne s’ennuie pas une seconde lors de cette production assez risquée : comment équilibrer l’action et la longueur des aria?  Petit rappel de l’histoire, à ceux qui jamais n’ont côtoyé l’album: le foyer du grincheux capitaine Haddock est soudainement envahi par une cantatrice …loin d’être chauve! A son corps défendant, elle se meut très bien dans le corps imposant de son personnage et sa voix n’a rien de celle d’une crécerelle comme l’était celle de Florence Foster Jenkins qui, dit-on inspira l’histoire à Hergé. Bijoux, volés retrouvés, évaporés encore, le suspense est dans l’air, ainsi que  la peur panique du capitaine de se faire envahir par la femme fatale!   

12273119085?profile=originalLa soprano belge Hélène Bernardy, généreuse et imaginative  a su rejoindre la caricature voulue par Hergé avec une énergie et une vraisemblance extraordinaire tout en  déroulant avec grande aisance une série d’airs d’opéra connus mondialement, certains revisités par la parodie. Une vielle coutume anglaise reprise par Cédric Monnoye dans la tradition  du ballad opera*.

La liste des  airs que le public peut écouter dans cet opéra est longue…et passionnante ! Tous, on connait la musique, mais le titre des 24 arias, quel jeu de piste! Si vous trichez un peu,vous les découvrirez dans le programme, tout y est: Verdi, Rossini, Gounod,  Stauss, Offenbach, Wagner, Bizet, Puccini et même l’amusant duo des Chats!  

Venons-en pour finir, au fabuleux,  au truculent, à l'incomparable et vitupérant Capitaine Haddock,  admirablement ciselé par Michel de Warzee, figure de proue du théâtre belge. Un rôle qu’il endosse avec un secret plaisir et une connaissance  évidente de l’œuvre.   Sûrement que là-haut, l’auteur a frémi, en contemplant une si belle interprétation de son personnage sur la terrasse du château! Qui sait, c’est peut-être lui qui a réussi à retenir les vannes du ciel pendant l’espace magique du spectacle?

*Un genre bâtard caractéristique de la scène anglaise du XVIIIe siècle qui à l'époque voulait se démarquer de l'opéra italien et où la satire s’emparait  joyeusement des hymnes religieux, des mélodies populaires  ou des airs d'opéras connus.

Image issue d'un article pour la recherche "les bijoux de la castafiore" (source : RTBF)

Les Bijoux de la Castafiore version comédie lyrique à La Hulpe

RTBF-18 sept. 2015
Les Bijoux de la Castafiore voient évoluer tous les personnages cultes de la bande dessinée devant le château de La Hulpe, ressemblant à s'y ...
Les trop copieux bijoux de la Castafiore
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Tintin est bien sorti de sa case de BD
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Pour Bianca, les bijoux de l'opéra

lalibre.be-5 sept. 2015
Tel que présenté à la presse au château de La Hulpe, l'opéra "Les Bijoux de la Castafiore" ne manque pas d'atouts, en tête desquels (outre le ...
4744116_7_d78e_la-castafiore-et-le-capitaine-haddock-dans-les_b2c082eccd1648d467514e47e2627b2d.jpg?width=534
  • En Belgique, la Castafiore sort de sa bulle

    Le Monde-2 sept. 2015
    Il va donc y monter, du 17 au 27 septembre, Les Bijoux de la Castafiore, l'un des albums les plus connus d'Hergé, transformé pour l'occasion ...
  • «Ah! je ris de me voir si belle en ce miroir! », Hélène Bernardy est la ...

    l'avenir.net-9 sept. 2015
    Pour ses vingt ans de production, l'ASBL «Opéra pour tous » a arrêté son choix sur Les Bijoux de la Castafiore, «une création mondiale ...
     DETAILS PRATIQUES

    30 – 35 – 45 €  / formule 55€ « Les jardins de Moulinsart » (billet comprenant le stationnement  VIP à l’intérieur du domaine, le programme de l’événement, une place de 1er choix en tribune, un verre d’accueil dans les jardins.)

    Durée : 2h15 sans entracte

    (toutes les places sont assises et numérotées)

    RÉSERVATION EN CLIQUANT ICI OU PAR TÉLÉPHONE AU 02/376 76 76 (lu-ve / 9H30-18H)

    Restauration et boissons sur place avant spectacle de 18H30 à 20H40

 

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Afin que la joie demeure

Au marché central de Valence:

Gare centrale d'Anvers:

Ode à la joie:

Boléro de Ravel à Sao Paulo:

La Traviata:

Carmina Burana

"we are one" Gare Lille Flandres juin 2014

Dans le métro de Copenhagen: Peer Gynt

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VOUS...

Vous...

Les amours folles et combien douloureuses...

Ou celles si douces, mais tellement trompeuses!

Avec la vie morcelée en vos mains

On y a cru, était-ce donc en vain?

Vous...

Puissances occultes qui furent inventées

Recherche de sens, aujourd'hui éventée!

Avec ce sentiment combien puissant

A n'en point douter : Il faudra faire sans...

Vous...

L'entourage si curieusement mouvant

Compagnons voyageurs au fil du temps

Avec vos joies et aussi vos misères

Vos si petites et pourtant grandes guerres!

Vous...

Les rencontres au détour d'un regard

Questions vives posées par le hasard...

Le potentiel qu'on n'a pas voulu voir

Et qui pourtant était porteur d'espoir!

Vous...

Les plages préservées de mon inconscience

Réserve d'envies où se niche la chance!

Dans l'instant magnifique, grâce à vous j'ose...

Et de la vie je reprends une dose...

J.G.

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L'escalade comme stimulant créatif ?

"- Les états modifiés de conscience induits par une activité sportive intense en conditions de grande concentration peuvent-ils avoir une influence pendant et après cette activité sur l'expression créative exprimée par l'aquarelle ? "

Pour faire suite à l'article précédent, je tente d'apporter une première réponse à cette curieuse question dans le dernier article de mon blog "aquarelle en voyage" avec (entre autres) cette nouvelle vidéo inédite...

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administrateur théâtres

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Divertissement littéraire et hippique de haut niveau

Pour décrire la qualité des  adaptations de  Thierry Debroux, on pourrait très bien  utiliser une citation qui  s’applique à la musique de J.M. Jarre : “La beauté - comme celle de la passion - est celle  de la finesse du jeu, de la mobilité, de  l’intensité.”   Il n’y a que lui pour savoir ainsi concentrer en une série de tableaux trépidants,  romans fleuves,  légendes épiques ou  histoires phares de notre patrimoine culturel. Il a l’art de créer des  séquences  visuellement saisissantes, quasi cinématographiques, malgré la contrainte des planches. Elles sont  splendidement ciselées, dorées sur tranche même avec  leurs dialogues incisifs, percutants et drôles.  Avec son irrésistible sens de l’humour, Thierry Debroux jongle avec la surprise théâtrale, la psychologie des personnages,  l’évocation habile d’époques  variées tout en pimentant l’aventure de clins d’œil et anachronismes savoureux.

Ses adaptations rassemblent un public avide de merveilleux, de langue harmonieuse et bondissante dont le ton sonne toujours étonnamment juste. Et souvent, c’est la littérature qui a enchanté notre adolescence qui semble soudainement retrouvée ! A une autre époque,  ce surdoué de la réécriture aurait sûrement écrit des livrets d’opéra!

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La musique et des chorégraphies à l’esthétique parfaite (ici celles de Pascal Guillaume) sont d’ailleurs souvent les ingrédients indissociables de ces pittoresques mises à la page.  Après « Le tour du monde en 80 jours » et « L’Odyssée »,   la dernière adaptation de Thierry Debroux - particulièrement  haletante -  met en scène  « Les  trois Mousquetaires » d’Alexandre Dumas et offre au spectateur un  rendu théâtral particulièrement brillant. Chacun des 28 tableaux fourmille  de créativité et de souvenirs littéraires.  Cette démarche de Thierry Debroux ne  redonnerait-elle pas tout d’un coup aux plus jeunes le goût  de la lecture, véritable vaccin contre la morosité, la solitude et  …l’échec scolaire? On peut rêver, non?

12273117257?profile=originalIl faut souligner  l’excellence  et l’habileté de la mise en scène  signée elle aussi par Thierry Debroux et la scénographie très imaginative de Catherine Cosme  qui conjugue son art avec les vidéos très évocatrices d’Eve Martin projetées sur des  caissons à double étage mobiles et pivotants. Le tournoiement des changements de lieu se fait  à la vitesse du cheval au sein de ce carrousel historique! La rare inventivité des costumes (et des chevaux mécaniques) de Ronald Beurms, plonge quant à elle à la fois dans l’historicité et dans l’onirisme.  Pour la chorégraphie des combats, une mention spéciale va bien sûr au maître d’armes Jacques Capelle.  Pour tous - comme pour un -  l’imagination est donc le maître  mot.  Ce festin de trouvailles scéniques ininterrompues n’en finit pas de séduire et entraîne l’imaginaire dans des sentiers secrets,  tout en  affichant une  facture finalement très dépouillée et bien équilibrée.

12273117458?profile=original  Quant à  la distribution, elle est  à la hauteur elle aussi. Les 29 Comédiens en scène sont tous mousquetaires dans l’âme.   Chaque nom que l’on lit sur le programme, chaque visage que l’on découvre met des étoiles dans les yeux et crée de la vie ardente sous les feux de la rampe. La cohésion et la complicité des comédiens  donnent la preuve de l’existence d’une humanité joyeuse. Une récréation fort bienvenue, il faut le dire,  face aux délires affichés de notre monde! Devant soi évoluent dans une chevauchée fantastique, des artistes, hommes et femmes bien vivants, engagés et investis, donnant toute leur énergie et leur cœur pour créer de la beauté artistique, tous siècles confondus.

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Seul l’art sauvera le monde de ses démons ravageurs. Les rapières sont là pour nous rappeler la nécessité d’une morale courageuse, du service aux autres,  du combat pour  des causes collectives, et du respect de la femme. Les valeurs des mousquetaires s’appellent amitié, intégrité,  bravoure, indépendance d’esprit, séduction et virilité. Eric De Staercke dans le rôle de Portos, Julien Besure (d’Artagnan), Laurent Bonnet (Athos) et Laurent Denayer en Aramis font merveille dans leur interprétation. Simon Vialle (Rochefort) et Nicolas Swysen (un admirable Monsieur Bonnacieux) ne sont pas moins bien campés que l’illustre valet Planchet joué par le délicieux Maroine Amini. Pour compléter le tableau d’excellence, il y a aussi Marc Laurent (un Louis XIII très crédible) et Nicolas Janssens, Monsieur de Tréville.

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 Les mousquetaires ne sont pas des superhéros, ils ont chacun leurs failles mais sont solidaires : le charme discret de l’humanité. Les femmes de l’histoire et surtout  Milady, une fascinante  Anouchka Vingtier ont toutes des choses à dire…   et toutes, le disent  avec  énormément de charme : Pauline Maréchal pour Constance Bonnacieux et  Sarah Dupré pour la Reine Anne d’Autriche.  Le cardinal Richelieu - Benoit Verhaert - et sa garde rapprochée incarnent la manipulation moderne. Et voilà le très attachant d’Artagnan (Julien Besure) dont les  démêlés avec les femmes n’ont pas fini d’attendrir, nanti  en fin de compte d’un « brevet » à double tranchant… Libre, me direz-vous? A voir … et à vous de juger! Si la chorégraphie est d'Antoine Guillaume, la musique et la chanson finale sont signées… Pascal Charpentier, comme il se doit.

12273118470?profile=originalcrédit photos: Zvonock

http://www.theatreduparc.be/Agenda/evenement/62/30.html

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administrateur théâtres
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A coups de ciseaux de couture

Du 08 au 19 septembre 2015 à 20h30 au Théâtre de la Samaritaine (16, Rue de la Samaritaine, 1000 Bruxelles)

Création, adaptation, scénographie et mise en scène de Lucy Mattot
Textes: Jean Genet, Jean Cocteau, Juliette Noureddine, Berthold Brecht.
Avec Bertrand Daine, Lucie de Grom, Julie Dieu, Alicia Duquesne, Zoé Henne, Lucie Mattot, Romina Palmeri et Quentin Meurisse.
Direction musicale et compositions: Quentin Meurisse.
Aide au travail corporel: Salomé Génès. Photographie: Simon Paco

Il s’agit d’une création autour des bonnes à tout faire, de la folie meurtrière et des pulsions engendrées par l’asservissement. La plus grande partie du spectacle est composée d’extraits choisis des «Bonnes» de Jean Genet. Des textes et chansons d’auteurs tels que Brecht, Cocteau, Juliette… s’imbriquent dans la progression de la pièce. La musique est très importante dans ce spectacle puisque une composition musicale alternative accompagne les comédiens.


Nous assistons à une cérémonie célébrée par deux bonnes visant à répéter l’assassinat de leur maîtresse. Asservies, humiliées par leur condition, ces deux soeurs sont chacune leur propre miroir, engendrant un dégoût mutuel pour l’autre et pour elles-mêmes.
Ainsi, veulent-elles vraiment tuer Madame, où se libérer en s’entretuant?
Découpées en plusieurs étapes, la pièce est ponctuée de textes et chansons choisis pour chaque étape: d’abord, il y a l’humiliation de l’asservissement. Puis, la pulsion de meurtre. Ensuite, la haine aveuglante. Et finalement, la libération.

Une répétition ultra-théâtrale, des corps-à-corps féminins d'une violence inouïe et magnifique, d'une beauté de ravages. Les visages se touchent presque pour boire ou échanger les paroles empoisonnées. La tension dans la salle, soutenue par une musique digne d'Hitchcock est presque insoutenable et il faut du temps après le spectacle pour digérer cette proposition originale qui cerne au plus près les sources de violence. L'homme est absent de la scène, les femmes sont maître et esclaves et s'entretuent au propre comme au figuré. La qualité de l'interprétation est d'une  audace  dramatique incroyable. Allez-y, le cœur lourd et si vous n'avez pas froid au yeux. Il est vrai que cette proximité de violence paroxystique fait cruellement penser à celle du monde qui nous entoure, nous qui vivons protégés dans nos bonheurs respectifs.  Le jeu théâtral du trio est de la pure sculpture démoniaque avec une mention spéciale pour Romina Palmeri qui dégage une énergie ....effrayante ! Bravo!

PS On aurait aimé avoir un feuillet avec les titres des différents textes, même si le travail scénique refuse les coutures apparentes, car la compréhension se bloque de temps en temps...ou Est-ce l'essence de la violence intrinsèque qui bloque tout?

— Tirésias —
Amis, peut-être
Serez-vous surpris par le noble langage
De ce poème vieux de milliers d’années
Que nous avons appris par cœur. Le sujet,...
Si familier, si cher aux auditeurs d’autrefois,
Le sujet vous en est inconnu. Aussi permettez-nous De vous le présenter. Voici Antigone,
Fille d’Œdipe et princesse. Ici, Créon,
Son oncle, tyran de la cité de Thèbes.
Je suis Tirésias, le devin. Celui-là
Mène une guerre de rapines
Celle-ci n’accepte pas ce qui est inhumain,
Elle est anéantie. Mais sa guerre à lui,
Qui mérite bien d’être appelée inhumaine,
Sa guerre tourne au désastre. L’indomptable, la juste, Sans égard pour les sacrifices de son propre peuple, De son peuple réduit en servitude, c’est grâce à elle
Que la guerre a pris fin. Nous vous prions
De vous souvenir d’actes semblables,
Accomplis dans un passé plus proche, ou de l’absence D’actes semblables.
Antigone (1947) — Bertold Brecht (Prologue)

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administrateur théâtres

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2050 Une brève histoire de l'avenir

Exposition

11.09.2015 > 24.01.2016

12273122855?profile=originalExercice de futurologie, « Une brève histoire de l’avenir » (Fayard, 2006) est l’ouvrage prémonitoire de l'économiste, écrivain - auteur de 65 romans et essais - et haut fonctionnaire français Jacques Attali qui déroule au fil de ses 400 pages, une histoire télescopée du monde et imagine ce que seront nos années à venir et notre rapport au monde, d’ici 2050.  Ce livre a  servi de base à une  ambitieuse double  exposition d’un style inédit, qui s’ouvre quasi simultanément à Bruxelles et à Paris, à  la date anniversaire  tristement  historique du 11 septembre.

 Deux expositions, indépendantes mais simultanées et complémentaires, s'articulent autour  du questionnement de notre avenir.  Des artistes se sont  engagés dans l’analyse des grandes dynamiques qui traversent et animent notre monde moderne.

L’objectif déclaré des commissaires et de toute l’équipe organisatrice est l’éveil. De la méditation à l’action ou à la réaction. Pour Jacques Attali, une exposition est une autre façon de frapper à la porte des consciences des citoyens. Il faut  dépasser le constat et l’observation du monde  généralement prônée par les artistes contemporains et  chercher à réinstaurer l’utopie grâce à la dimension altruiste de l’art.  

L’exposition « 2050 Une brève histoire de l'avenir » aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique,  débute par La Vénus de Galgenberg une figurine paléolithique féminine  en serpentine datée de plus de 30.000 ans, mesurant  7,20 cm et  pesant à peine 10 g …d’éternité? Elle est mise en miroir ave une œuvre de Louise Bourgeois, Fragile Goddess, 2002. Elle nous renvoie à la fragilité de notre patrimoine et à l’importance de sa sauvegarde, ainsi que de celle de la connaissance. Nous avons tous en mémoire la tragédie du récent drame de Palmyre, berceau mésopotamien de notre civilisation. Par ailleurs, un partenariat inédit a été développé entre le Musée Numérique (MRBAB), le Naturhistorisches Museum de Vienne et la firme Trideus et Alph Studios). Avec la numérisation 3D de la Vénus de Galgenberg, les MRBAB remettent en question les techniques modernes de reproduction et le rôle à venir des musées.

lachapelle_gas_shell_2012_large@2x.jpg?width=450David Lachapelle Gas Shell 2012

 Les œuvres choisies sont celles d’artistes qui   pratiquent ce qu'André Breton disait de Giorgio De Chirico : « L'artiste, cette sentinelle sur le sentier, a à perte de vue des qui-vive. » Pour faire de cette exposition un lieu où l’on pense le futur, cette exposition se veut  être une boîte à alertes qui nous rend conscients de ce que nous sommes et de ce que l’on peut devenir.

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Le rythme de l’accrochage  alterne peintures, sculptures, photographies, vidéos, installations et arts numériques : plus de 70 oeuvres d’art contemporain qui peuvent éclairer notre regard sur des thématiques urgentes telles que l'éclatement de l'empire américain, la surconsommation, les conflits mondiaux, l'épuisement des ressources naturelles, les inégalités sociales et économiques, la mutation de l’être humain, l'utopie d'un autre monde possible. À ces thèmes complexes viennent se greffer des visions positives et constructives, parfois même teintées d’humour. Des artistes belges et internationaux comme Sugimoto, Boetti, Kingelez, Warhol, LaChapelle, Gursky, Op de Beeck, Burtynsky, Yongliang, Turk, Alÿs, Hatoum,… nous invitent ainsi à réfléchir à l’avenir.

http://www.fine-arts-museum.be/fr/expositions/2050

 

L’exposition  éponyme du Musée du Louvre  qui ouvre bientôt à Paris  ( 24.09.2015 > 04.01.2016) se projette elle aussi dans le futur en se fondant sur une lecture subjective du passé, imaginée et portée par la création artistique des millénaires précédents, mais aussi par quinze œuvres d’artistes contemporains du monde entier. http://www.louvre.fr/expositions/une-breve-histoire-de-l-avenir

 

La date d’ouverture de l’exposition à Bruxelles, capitale de l’EUROPE – 11 septembre 2015 – renvoie aux événements du World Trade Center qui ont ouvert le nouveau millénaire et bousculé l’ordre du monde. Cette symbolique est importante dans le storytelling de l’exposition, notamment avec les œuvres de Wolfgang Staehle et Hiroshi Sugimoto, qui évoquent le déclin de l’empire américain.

BurdenMetropolisII450.jpg?width=450                                                    Chris Burden Metropolis II 2011 

12273123065?profile=originalq                                         Charles Csuri et James Sheffer, Random War 1967

12273123455?profile=original                                   John Isaacs The matrix of Amnesia (Fat man) 1997

12273123480?profile=original                                            Olga Kisseleva La conquête de l'Arctique 2011

12273123886?profile=original                                      Maarten Vanden Eynde Plastic Reef, 2005-2012

12273123280?profile=original                                      Arman (Armand Pierre Fernadez) Drogues 1960-62

12273124694?profile=original                                   Michael Wolf Tokyo Compression Multiple, Horizontal, 2009

55ddb5fc3570b546538105c9.gif?width=500                                       HeHe (Helen Evans et Heiko Hansen) Fleur de Lys 2009

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Très impressionnante est cette œuvre de Jake et Dinos Chapman (deux frères artistes plasticiens britanniques) intitulée The tower of Babble dont voici un détail. C'est en fait une immense maquette- parodie de celles des musées de sciences naturelles - illustrant une  apocalypse surpeuplée en trois D, digne  de Jérôme Bosch. 

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 La série des reliquaires d’AL Farrow Mausoleum I (1943) est tout aussi poignante car d’une tragique actualité. Synagogue, chapelle et mosquée sont intégralement fabriquées à l’aide d’armes récupérée. Mais la religion n’est-elle pas  elle aussi une arme redoutable ? Et que le contraste est grand entre le principe de recueillement que le lieu est supposé inspirer et l’histoire violente qui a toujours accompagné l’expansion des religions. All you need is love (2010), une œuvre signée Eugenio Merino.

Eugenio Merino, All You Need is Love, 2010, books.

Epinglons également – non « Le meilleur des mondes » - mais Le rêve d’un monde meilleur (2011) de Gonçalo Mabunda, né au Mozambique qui a vécu enfant les horreurs de la guerre civile. 

6eb52133bce383f2dc163600d245f246.jpgL’interactivité est très souhaitée: chacune des huit sections est présentée sur  des feuillets détachables que le visiteur peut arracher à sa guise et emporter. Le bruit de la page que l’on arrache avant de l’archiver dans une plaquette  fait déjà frémir : Introduction, Los Angeles et la suprématie américaine, Déclin de la puissance américaine - vers une nouvelle géopolitique, Une planète menacée - du constat à l’engagement, Surconsommation – consommer … oublier, L’empire du marché : it’s a Rich Man’s World, Le temps : une denrée rare, l’art de l’immortalité, Hyperconflits : des guerres d’un genre nouveau, Utopies : let the future tell the truth.

12273125669?profile=originalDe nouvelles technologies encouragent les visiteurs à commenter et partager leur propre perspective avant, pendant et après l’exposition. Un photomaton permettra aux visiteurs d’envoyer un « gif » (photo animée) accompagné d’un message tourné vers le futur.

Un social wall projettera, en temps réel, les interactions #expo2050 sur les réseaux sociaux. Les expositions de Bruxelles et Paris dialogueront donc avec le reste du monde. Le tout est aussi à suivre en direct sur le site web de l’exposition  www.expo-2050.be  – qui propose également des vidéos (teasers, interviews et timelapses).

Une application pour smartphone et tablettes est proposée gratuitement (en FR, NL et EN). Remplaçant l’audioguide, elle raconte l’exposition à travers des interviews, vidéos, photos, images d’archives, articles,... L’utilisateur peut donc tant préparer sa venue au musée qu’élargir sa réflexion sur les oeuvres et sujets abordés. Trace virtuelle et qualitative de l’exposition, l’application « Fine Arts Belgium » fournit un contenu supplémentaire (vidéo) au catalogue.

De nombreuses activités sont organisées en marge de l’exposition (conférences, colloques, ateliers créatifs, visites guidées, visites « sur mesure », etc.).Le public pourra également participer aux « meet the artist », des rencontres exclusives avec les grands noms de l’art contemporain (Olga Kisseleva, Thu Van Tran, Maarten Vanden Eynde, Hans Op de Beeck, David Altmejd,…).

12273126453?profile=originalDe l’horreur au miracle, notre dernier regard se porte sur une fantastique maquette de ville imaginaire tentaculaire mais accueillante, imaginée par l’artiste congolais Bodys Izek Kingelz, décédé cette année.

 

Vous pouvez écouter Jacques Attali ici : http://www.rtbf.be/radio/player/lapremiere?id=2042259&e=

 

INFORMATIONS PRATIQUES

BRUXELLES

11.09.2015 > 24.01.2016

www.expo-2050.be

Horaires

mardi > vendredi | 10:00 > 17:00

samedi > dimanche | 11:00 > 18:00

Tarifs

€ 14,50 adulte € 12,50 senior (+65 ans),

€ 8 jeune (6>25 ans), enseignant, personne

souffrant d’un handicap et leur accompagnateur

€ 10,5 groupe adulte € 3,5 groupe scolaire

€ 0 Ami des MRBAB, membre ICOM, enfant (-6ans)

Ticketing online : https://onlineticketing.fine-arts-museum.be

Une application multimédia et un guide

du visiteur (papier) gratuits sont disponibles.

Catalogue : coéd. Snoeck/MRBAB, 224 p., € 32

(également disponible en e-book)

Commissariat de l’exposition

Jennifer BEAULOYE, docteur en histoire de l’art et

chercheur post-doctoral en muséologie et

nouvelles technologies | Pierre-Yves DESAIVE,

responsable médias numériques & art contemporain |

Jean DE LOISY, conseiller scientifique | Jacques ATTALI,

conseiller scientifique

 

PARIS

24.09.2015 > 04.01.2016

www.louvre.fr

Horaires

Tous les jours de 09 :00 à 17:30, sauf le mardi.

Nocturnes les mercredis et vendredis jusqu’à 21 :30.

Tarifs

Tarif unique d’entrée au musée : € 15.

Gratuit pour les moins de 18 ans, les moins de

26 ans résidents de l’U.E., les enseignants

titulaires du pass éducation, les demandeurs

d’emploi, les adhérents des cartes Louvre

familles, Louvre jeunes, Louvre professionnels

et Amis du Louvre, ainsi que le premier

dimanche des mois de septembre à mars.

Catalogue : coéd. Hazan/Louvre, 384 p., € 45

Commissariat de l’exposition

Dominique DE FONT-REAULX, conservateur

général au musée du Louvre, directrice du musée

national Eugène-Delacroix | Jean DE LOISY,

président du Palais de Tokyo | Jacques ATTALI,

conseiller scientifique | avec la collaboration de

Sandra ADAM-COURALET

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Pour avoir titre de noblesse

Propos

Si vous allez chez Renau-Bray.
Librairie immense, superbe,
Ne pensez pas y rencontrer
Des poètes murs ou en herbe.

Ni Québécois ni francophones
Oeuvrant dans un autre pays.
Ce constat décevant étonne,
Pas de traces de poésie.

Ceux qui aiment le beau-parler
Ont accès à de nombreux sites.
Des émois leur sont révélés
Et des grâces les y invitent.

Or restera incomparable
L'écrin que l'on ouvre aisément,
Dont l'énergie reste palpable
Et fait notre émerveillement.

Les librairies devraient offrir
Pour avoir titre de noblesse,
Sans délai d'attente à souffrir,
Ce qu'éditeurs ont mis sous presse.

Montréal, 14 septembre 2015

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Usine mortelle , Juillet 1966, 16 ans !

Il est une douleur éternelle et inconsolable
Que celle de perdre un petit copain de son enfance,
Quand les ” années collège ” retentissent d’innocence
Courent heureuses et naïves et semblent inviolables.

Quinze ans. Il faut déjà décider, abandonner ses jouets.
C’est l’heure fatale des entretiens empreints de gravité !
Les repas jadis légers se mettent à peser lourdement
Sous le regard bienfaisant mais déjà inquiet de nos parents.

As-tu choisi ? Les années soixante sont ” fastes ” de projets !
A l’âge cité, les gars des villages ont déjà opté :
Ce sera l’usine, la ferme ou peut-être la mine.
Certains, ” refroidis ” d’avance, ont couru vers la marine !

D’autres plus" privilégiés" peut-être sont allés au lycée ;
L’avenir dira si je crois que cela est la vérité ?
Et si de plus nombreux enfants émergeant de leurs terroirs,
Dans une autre époque verront plus de portes les recevoir ?

J’arrive à la perte cruelle de cette jeune âme.
Je ne pouvais avant de raconter ce terrible drame
Omettre d’en situer l’action dans un temps pénible
Pour une jeunesse fort en quête de tous les possibles.
.
Aussi voulais-je rejoindre l’Eldorado des travailleurs
Et saluer définitivement mes bons vieux professeurs.
Cela déplut à mon père qui m’enrôla à l’usine.
Ce furent les rudes corvées, celles qui exterminent

Je commençais à comprendre, des batteries entières,
Mais que dis-je, des armées complètes de prolétaires !
Le sinistre métal, la sirène et les pissotières,
Les quolibets, les crachats et la rudesse ouvrière
Vinrent très vite souffler les lumières de l’adolescent
Qui composait la tendre symphonie d’un bonheur présent !

Mais au sein de l’enfer des ferrailles j’ai trouvé un ange.
Errant, déjà résigné, parmi des montagnes étranges.
Placé là tout exprès comme un miroir à mon intention,
Destiné à guider mes pas de stagiaire en perdition,

Un copain d’usine, pour m’accompagner dans l’aventure
Des fracas de rivetages, boulonnages ou soudures.
Le parrain en quelque sorte de la secte des pont-roulants
Qui déambulent sans fin sous la toiture en klaxonnant,
Transportant des tonnes d’ouvrages d’atelier en atelier,
Calibrés, assemblés, arrimés, solidement enchaînés
.
Ce gamin n’avait pas de métier, entré comme ouvrier,
Il n’avait pour unique projet à être sacrifié
Que de soulager sa famille nombreuse de son fardeau
Et puis finir comme elle, arc-bouté à un écriteau !

Enjoué à longueur de journée, je crois qu’il se riait
En vérité du rôle qu’il occupait et qui le clouait ;
Mais fier cependant d’assumer la responsabilité
D’un paumé venu tester sa quotidienne réalité.

Très tôt j’oubliais avec lui les tortures journalières
Des heures interminables et des remarques amères.
Je pense aussi que ma présence lui sembla passagère,
Tant mon effarement face à ce monde si primaire
Laissait à deviner que je le quitterai bien vite,
N’étant ici, chaque jour passant, qu’un témoin néophyte.

Chacun saura que sur de telles bases nous n’avions en tête
Que des visions d’enfants suppliant que cela s’arrête !
Tout était prétexte entre nous à bâtir des images,
Faire tourner des manèges la tête dans les nuages.

Nous venions de découvrir la véritable amitié,
Celle qui cimente les hommes quand ils sont prisonniers.
Aucune valeur ne nous paraissait ici convoitable
Que celle d’y rencontrer une humanité aimable.

Prisonniers, nous l’étions, mais avec une grande différence :
Pour moi, huit jours de contrat, mais lui à quand sa délivrance ?
Combien d’années couvriront-t-elles de leur sinistre manteau
Son existence clouée à cet inébranlable poteau ?

Un matin, beaucoup trop tôt, dans le vacarme des ateliers
Une sirène a mugi et la panique est née.
Des hommes couraient en tout sens et puis un groupe s’est formé.
Un petit corps gisait sous une poutre lâchement tombée.
Je voyais une ombre inerte, à jamais immobile.
Je suis plongé depuis, et vous, dans la question de l’utile ?

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D’or et de rouille


Il est venu
le temps d'or et de rouille
des jours paresseux
des vies repliées
des choses finissantes.
Senteurs d'eau de terre,
rayons sans force
enfumés de brouillard,
jardins nus frileux
abandonnés aux ondées,
pluies vaporeuses
tombant des arbres,
envol de papillons mort-nés
posés au bord des branches.
Il est venu
le temps des souvenirs
lointains, émoussés,
presque heureux
des choses et des gens
qui nous ont quittés.
Il passera,
on l’oubliera
jusqu’à la fin de l’été
et il reviendra
nous apaiser,
le temps retrouvé,
étincelant
d'or et de rouille.

Un partenariat d'

Arts 12272797098?profile=originalLettres

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