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Publications en exclusivité (3136)

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L'accueil

 Pantoum

 

Dans la paix que crée le silence,

J'accueille volontiers  des mots,

Petits fantômes amicaux,

Envoyés par la providence.

 

J'accueille volontiers des mots

Me tirant de la somnolence.

 Envoyés par la providence.

Ils réaniment mon cerveau.

 

Me tirant de la somnolence,

Me mettent en éveil aussitôt.

Ils réaniment mon cerveau,

Lors je suis en reviviscence.

 

Me mettent en éveil aussitôt.

Me rend éblouie la brillance.

Lors je suis en reviviscence,

Je vais où me mènent les mots.

 

23 novembre 2015

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Vivre dans la tendresse

Soliloque

La tendresse nous vient de ceux qui nous entourent
Et qui sont attentifs à nous savoir heureux.
Or elle arrive aussi sur les ondes qui courent,
Venue d'amis lointains se montrant chaleureux.

Il est des solitaires que le sort a privé,
Au cours du temps qui passe en instaurant l'absence,
De ceux qui les aimaient, au hasard dérivés.
Ils s'attristent parfois, plongés dans le silence.

Mais reste intarissable la source de tendresse
Que l'énergie vitale produit par la beauté.
Le zéphyr la charrie sous forme de caresses,
Incite à l'accueillir dans l'inactivité.

Ne pas laisser baisser le niveau de tendresse!
Son action efficace agit avec douceur.
Elle entretient l'espoir causant de l'allégresse
Et tout comme la pluie ravive les couleurs.

22 novembre 2015

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Ecrire

Capucine écrit.

Sans trop de rimes, ses mots ont un rythme.

Il y en a tant qui écrivent aussi.

Chacun ses rimes, chacun sa prose.

Il y en a tant qui n'écrivent jamais,

qui portent en eux

des trésors d'imagination.

Capucine écrit.

Et parfois se dit:

A quoi bon?

Il y en a tant qui écrivent aussi.

Sur tout, sur rien.

Tout s'écrit.

Mais est-ce que tout se lit?

Il y en a tant qui ne lisent pas.

Capucine écrit.

Il y en a tant qui écrivent aussi.

Si on s'unissait pour écrire la Paix...

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Un brouillard surprenant

une aquarelle d'Adyne Gohy

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a inspiré

En Champagne

un poème

de

Raymond Martin

                                         

 

Solitude des amours  mortes des ceps rabougris sous le manteau brumeux de l’oubli.

Envol de croassements lugubres  et massifs  au-dessus de la terre Palatine.   

L’horizon dessine des êtres difformes qui s’évanouissent sous l’aube violine et frémissante.  

 

Le  chevalier poète à la rose, hante-t-il encore de nos jours cette terre crayeuse, généreuse ?

Voit-on encore des traces de ses valeureux destriers caparaçonnés d’un drap de Damas ?

Entendons-nous encore les murmures de ses vers enflammés pour la Dame de Castille ?

 

« L’autre matin, entre un bois et un verger, une bergère j’ai trouvé. Pour se distraire,

Elle chantait une chanson de printemps : « Ici le mal d’amour me tient. »

Je m’empresse aussitôt pour écouter son chant, et lui dis sans délais :

« Belle, Dieu vous donne le bonjour ! »

 

Aussitôt et sans hésiter, elle me rendit mon salut.

Elle avait de la fraîcheur et de belles couleurs.

Et j’eus envie de l’aborder :

« Belle, si vous m’aimez, vous aurez de moi riche toilette.

Elle me répond  - Mensonge !

Les chevaliers sont des menteurs !

J’aime mieux Perrin, mon berger

Qu’un gentilhomme menteur !....... »

 

Amour m’aura livré maints durs assauts.

Chanson, va vite et le cœur léger,

Et salue mes gens de Champagne.

 

Cette noble terre de souvenirs toujours palpables, en éternel devenir rayonne en Majesté.

Son  terroir  généreux offre à celui qui ose souffrir  la juste récompense, mais tant attendue.

Une léthargie semble  habiter le sol, qui ne demande qu’un coup de soc pour renaître.

 

Tout semble désordonné en ce tableau un peu désœuvré des ceps dépourvus de sarments.

Le temps passe mais son œuvre offrira : Emeraudes et rubis à ces ceps régénérés.  

La dextérité de l’homme sera récompensée par un breuvage tout en finesse et fraîcheur.

 

   Raymond Martin

   Inspiré par une aquarelle de : Adyne  Gohy.

 

   Merci à Thibaut IV de Champagne pour ses vers courtois.

   Juin 2015.

 

         

Un partenariat d'

Arts 

12272797098?profile=originalLettres

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Anne-Michèle Hamesse à Martine Rouhart
1 min · Région de Bruxelles-Capitale ·
"Séparations"
Editions Dricot, 2015
Martine Rouhart
Fiction et réalité s’enchevêtrent savamment dans ce roman très attachant de Martine Rouhart.
On s’y sent tout de suite en connivence avec l’auteur et ses personnages. Des thèmes universels, les abandons, les ruptures, la fin de l’amour sont évoqués ici tout en nuances, les émotions sont vraies, on les ressent profondément.
Car c’est de notre existence même qu’il est question, déclinée ici par le biais de ces tranches de vie empruntées à l’un ou à l’autre et qui toutes entrent en résonance avec nos propres expériences, nous avons tous plus ou moins enduré certaines épreuves que ce roman raconte
L’écriture de Martine Rouhart emprunte beaucoup à la vie, elle s’adonne avec passion à l’écriture qui lui offre des milliers de double vies à portée de mains.
Ces autres vies, autant de cadeaux pour le lecteur, des bonheurs d’écriture qu’il emporte avec lui comme des trésors.
Ainsi ces : "il ne lui avait rien laissé que son absence" et autres "des centaines d’anges passèrent" ou ce "il quitta le salon emmenant la lumière avec lui" ou encore, mais il y en a tant et tant : "les plaisirs bariolés de la Méditerranée"…."les grands silences blancs de la montagne"…
Tous les arts se rejoignent, ainsi un bon tableau donne l’envie d’y entrer pour s’y promener, de même "Séparations" nous entraîne dans une balade d’émotions cernée de beaux paysages, vous parcourez ces pages comme on remonte la mémoire, émus de reconnaître des sentiments éprouvés dans le passé et qui ressurgissent au fil des pages.
Dans les décors du livre vous êtes chez vous, vous respirez des senteurs oubliées il y a quelque chose de proustien dans ce temps perdu qui défile et pourtant l’écriture est simple, dépouillée d’artifices, la petite musique de Sagan n’est pas loin, cette tristesse douce qui baigne les histoires de toutes nos histoires
Il y avait un défi à écrire un tel roman à la construction rigoureuse, puzzle à la mécanique minutieuse où chaque pièce compte, avec une acuité d’observation sans faille, des similitudes troublantes, des facettes innombrables.
Un pari gagné sans nul doute.
Car tout ce savoir-faire n’empêche jamais l’émotion de déborder des pages.
Par quelle magie ? C’est tout simplement ce qui s’appelle le talent.
Anne-Michèle Hamesse
Novembre 2015

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IL PLEUT !

Il pleut sans discernement

Sans élégance, sans parfum...

Il pleut sans pudeur, bêtement

Et même l'espoir est défunt!

Il pleut!

Des bruines d'antan me souviens

Légères et pénétrantes

Faisant chanter le matin

Avant que nos lèvres mentent...

Il pleut!

Y a eu des jours d'orage

Qui soulagent les tensions

Qui même au bout de leur rage

Nous ramènent à la raison!

Il pleut!

Une envie de cheveux mouillés

Un désir de plonger nue

De manger des œufs brouillés

De se sentir éperdue...

Il pleut!

Besoin de fermer les yeux

De retrouver les saveurs

Qu'on éprouve quand on est deux

Quand la pluie... c'est du bonheur!

Il pleut!

Je me fous de la météo

Demain le ciel sera bleu

Et ce moral à zéro

Calmement y mettre le feu...

J.G.

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I:  Les lumières en marche                        Balise: Lumières

II;  L'humanisme en marche                       Balise: humanisme 

II:: Voix et chemins antiques de la Grèce   Balise:  Voix et chemins antiques de la Grèce

Il vous suffira de cliquer sur une de ces balises pour voir l'état d'avancement des ces chantiers.

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Les crieurs nocturnes




Propos


À monsieur Paul

Quand des parents prient, leurs enfants
Sont sûrs que Dieu qui les entend
Peut arrêter ce qui les blesse
Ou sauvagement les agresse.

Lors les murmures qui s'envolent,
Bien facilement les consolent.
Ayant oublié leurs effets,
Croiront sans doute à des bienfaits.

Les prières se perpétuent
Mais sans empêcher que l'on tue
Et n'apportent de réconfort
Qu'aux survivants pleurant un mort.

Nombreux recours sont disponibles
Dans des situations pénibles.
Il faut n'en négliger aucun.
Parfois elles touchent chacun.

Les médecins sauvent des vies
Quand à agir on les convie.
Font de leur mieux les militaires
Où leur action est nécessaire.

Réveillez-vous, vous qui dormez
Restez vigilants désormais!
Ne cessez d'affûter vos armes
Agissez devançant l'alarme!

16 novembre 2015

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Bains de jouvence

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Pour Adyne, propos

Ma mémoire pourtant fiable,
Loin d'elle envoie se promener
Les nombres nommant les années,
Marquées de faits inoubliables.

Cependant se trouvent datés,
Du temps de mon adolescence,
Des incidents sans importance
Ou d'autres certes inusités.

Je notais, un jour achevé,
Ce qui m'avait rendu heureuse
Ou confuse, parfois nerveuse,
Et mes défis à relever.

Tout comme le fait ma mémoire,
Qui laisse les années en blanc
En contant des événements,
Je pourrais vivre mon histoire.

Devient plus épais mon passé
Sans s'alourdir d'émois intenses.
Je n'attache plus d'importance
À mes souvenirs entassés.

Face à des grâces inouïes,
Que j'accueille dans l'innocence,
L'exaltation de la jouvence
Anime mon âme éblouie.

15 novembre 2015

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LA PETITE DAME...

La petite dame était si menue

Un petit oiseau aux ailes cassées

Regard éperdu, démarche chaloupée

Alors, l'observant se sentir émue...

De s'exprimer elle avait difficile

Dans ses mots choisis teintait un accent

Si son discours était devenu fébrile

C'est qu'être seule est loin d'être évident!

La petite dame qui s'était perdue

Cherchait un sourire pour s'y accrocher

Et peut-être aussi une main tendue

Avons donc tenter de les lui donner...

Un peu plus sereine elle est repartie

La minute suivante l'avions égarée

Mais dans nos mémoires elle s'était blottie

Ne sera pas facile de l'en déloger...

J.G.

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La rencontre.

 

Votre sourire immense,

est semblable à ce quartier d'orange

dont se désaltère conquis mon regard ébloui,

jusqu'à faire naître en lui un flamboiement sucré,

une audace passagère,  un grand soleil ;

tout cela n'est-il pas le fruit "de la rencontre",

celle qui occasionne en soi un ras de marée tout bleu,

mais point de vague à l'âme !

Votre sourire immense,

est un orage clair entre vous et moi,

une danse partagée !

 

NINA

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Vernissage

Dans la chaude atmosphère des rivales couleurs
Se pressent à l’infini des bras croisés,
Des regards de joie émerveillés
Où courent des flammes de bonheur !

A chaque détour un art nouveau se révèle,
Un caractère imprimant sur la toile,
Sa vision imaginaire, ôtant le voile
D’un amour, d’un rêve , d’une peine éternelle.

Artiste -peintre, écrivain des ardeurs et des douleurs,
Tu es debout près de ton oeuvre avec le sourire ;
Vainqueur du temps, des saisons qui expirent,
Rien ne t’enlève plus la certitude de cet honneur.

Combien de jours ou de nuits n’as-tu plus compté
A donner à ton rêve secret sa réalité ?
Voilà qu’il est montré, car tu aimes partager
Artiste-peintre, l’univers qui naît de ton intimité.

C’est aujourd’hui que tu exposes de ta vie sa pièce,
Un regard se pose, te voilà compris.
Les paupières lentement acquiescent
Et le délice envahit ton coeur qui te sourit !

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administrateur théâtres

12273135272?profile=original12273135698?profile=original 

« LE CHAT » adaptation théâtrale par Christian Lyon & Blandine Stintzy de  l’œuvre de Simenon. A la mise en scène : Didier Long et Julie Marboeuf.  Décor de Jean Michel Adam. Costumes de Camille Duflos. Lumières de Philippe Sazerat. Musique de François Peyrony.

Avec : Myriam Boyer et Jean Benguigui  

Dans le cadre de la série Paris-Théâtre 

 Au CENTRE CULTUREL D’AUDERGHEM,

Boulevard du Souverain  183  - 1160  Bruxelles 

Infos Réservations : 02 / 660 03 03

http://www.cc-auderghem.be/

 

 

 « Les regards qui rongent ! » Tout un programme ! Inspiré de la communication difficile de Georges Simenon avec sa mère, ce roman noir écrit en 1967,  met en scène Emile et Marguerite qui, cherchant une nouvelle raison de vivre,  ont refait leur vie l’un avec l’autre,  suite à leur veuvage.12273136262?profile=originalMais comment oblitérer le passé ? D’une part, il y a eu Angèle Bouin dont  Emile garde un souvenir ému : vendeuse aimable dans une charcuterie,  elle négligeait la cuisine et le ménage pour aller au cinéma dans la journée. …Façon le grand Georges quand il chantait « Elle laissait beaucoup trop d’pierres dans les lentilles mais s’pendait à mon cou quand j’perdais mes billes! ». Rancœurs : il ramène, pour humilier sa trop honorable nouvelle compagne, le souvenir d’une sexualité ardente, de repas arrosés au resto, et un p’tit coup vite fait sur les chantiers,  alors que les femmes honorables comme Marguerite… restent de bois, ne boivent que de l’élixir des Alpes à  menues gorgées, et vont à la messe!12273135859?profile=original Le cœur d’Angèle a lâché après un accident de bus. Et puis  surtout maintenant, il y a la mort de son chat! Retour de manivelle vengeur pour la mort du perroquet de Madame.  D’autre part, pour La Dame des lieux, il y a le frissonnant souvenir de  Frédéric, son premier mari, qu’elle a épousé en toute innocence alors qu’il avait ruiné son père… Vous  la verrez  parler avec émoi à ce souvenir enchâssé dans un décor très subtil, face à la cuisine en formica,  paré de toutes les qualités : l’amour de la musique, le raffinement, la richesse d’antan, un monde de différence!

 Mais les nouveaux mariés  sont tous deux dans une impasse, regardant ensemble et impuissants, leur monde s’écrouler sous les assauts des promoteurs. C’est profondément triste. Elle a voulu faire front avec son ouvrier de voisin, exigeant le mariage pour la bienséance, mais sa détresse s’est mutée en haine profonde de son manque de manières et devant le spectacle intolérable des maisons de son ancien patrimoine qui meurent une à une autour d’elle!

12273135657?profile=originalLa mise en scène volette d’une époque à l’autre, au gré de la mosaïque des souvenirs épars.  Elle (se) rejoue leur improbable rencontre, son émoi attendrissant de jeune-fille alors qu’elle est une « Mamy », sa jeunesse à elle sans la moindre goutte d’amour et leur mutuel élixir de haine en pleine croissance. Il y a de la part des comédiens  un art consommé de l’observation des comportements et celui d’une interprétation intemporelle, éminemment juste et nuancée. Les paysages d’antan tournent sur eux- même, à la façon d’une horloge à remonter le temps, tandis que la ruine mutuelle se tricote inexorablement.12273134700?profile=original Superbe opus théâtral sur  la triste réalité de certaines  vies quotidiennes, qui suscite  heureusement plus souvent dans la salle le rire que les larmes. L’interprétation magistrale de Myriam Boyer et Jean Benguigui  est au moins  aussi glaçante  que ne l’était celle de  Jean Gabin et Simone Signoret dans le film éponyme de 1971.  Mais il s’agit d’un  tout autre registre, plus profond, moins manichéen et peut-être moins impitoyable!

12273136096?profile=original

....Marguerite!

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administrateur théâtres

 Nous sommes en 1942 dans la France occupée. Deux officiers allemands  ont été  abattus devant un immeuble. Dans un des appartements on fête un anniversaire. Le Commandant Kaubach - il adore Horace et Virgile - vient annoncer  poliment que deux otages devront être désignés parmi les convives… c’est son cadeau d’anniversaire ! « Si vous ne vous décidez pas, je vous fais fusiller tous les 7 !» 

Julien Sibre a eu l'idée de monter la pièce en 2001, en voyant à la télévision le film de Christian-Jaque, Le Repas des fauves, avec Claude Rich, France Anglade, Francis Blanche, Antonella Lualdi. Il contacta Vahé Katcha, l'auteur de la pièce écrite dans les années 60, pour retravailler l'adaptation avec son accord. Cinq ans de travail  assidu, avant de  monter la pièce en 2010. « Je souhaitais un point de vue un peu plus moderne, que le spectateur soit l'acteur d'une histoire à laquelle il aurait pu ou pourrait un jour être confronté. » Aux Molières 2011, le spectacle a gagné 3 récompenses : Molière de l'adaptateur, Molière du metteur en scène et Molière du théâtre privé pour cette chronique cruelle et lucide de la barbarie ordinaire.  Le spectacle a été joué à Bruxelles en 2012 au Centre Culturel d’Auderghem, récoltant un très franc succès. Déjà joué plus de 600 fois, le revoici sous la griffe d’ Alexis Goslain  au Théâtre des Galeries en 2015 en décors d’époque, avec une très brillante distribution de comédiens rôdés aux comédies de boulevard, tous des artistes sincères et généreux. Le sujet est pourtant grave. Et le défi de faire rire dans un contexte aussi tragique relève de la prouesse, car dans ce jeu difficile, la faute de goût guette chacun des gestes des acteurs, chacune de leurs intonations. Et comment rester crédible, ne pas surjouer des rôles qui frisent la caricature?  Le festin des fauves sera-t-il un dîner parfait? Un régal théâtral très applaudi dès la première, en tous cas. Avec Christel Pedrinelli, Stéphanie Van Vyve, Denis Carpentier, Marc De Roy, Dominique Rongvaux, Fabrice Taitsch, Lucas Tavernier et Michel Poncelet.

Tombe la neige!

Max ne viendra pas ce soir,

 Il est liiiibre Max!

Trève de Haiku, la question glaçante que chacun se pose en dehors de l’aveu de la lâcheté de tous en situation de danger de mort, c’est de  se demander quelle vie vaut plus que celle d’un autre ? Et qui peut oser porter ce jugement? Est-ce celle de Françoise qui a le courage de distribuer des tracts de la résistance? Celle du couple Victor et Sophie Pélissier dont on fête justement l’anniversaire et qui pourrait être enceinte? Celle du médecin grisonnant, enclin aux bassesses les plus immondes mais qui pourrait sauver la vie de tout une patientèle et rejoindre sa femme Madeleine? Celle de Vincent, électron libre qui n’a peut-être plus rien à perdre mais qui, dégoûté par la découverte de la lâcheté générale  et la férocité mutuelle des soi-disant « amis », ne se porte plus volontaire pour devenir l’un des deux otages de l’officier allemand ? Celle de Pierre, devenu aveugle au front, ayant combattu pour la France? Celle enfin de cet industriel  exécrable, Monsieur André, l’homme d’affaire bien décidé à sauver sa peau en se mettant du bon côté, en jouant la loi du plus fort et en prenant les commandes pour manipuler tout ce beau monde terrorisé, afin de mieux se protéger? Mais ils sont tous faits comme des rats. Des propos impensables d’inhumanité et de bassesse ou de mauvaise foi fusent de toutes parts  sous le regard  amusé de l’officier. Le public n’a que son rire pour se défendre. C’est un sauve-qui-peut ignoble et détestable, jusqu’au coup de théâtre final.  …Qu’ils aillent donc tous au Diable éternel, se cacher et  boire la honte de leur triste nature humaine.

Jusqu’au 15 novembre, au théâtre des Galeries

Avec : Christel Pedrinelli, Stéphanie Van Vyve, Denis Carpentier, Marc De Roy, Dominique Rongvaux, Fabrice Taitsch, Lucas Tavernier et Michel Poncelet.

Dans la mise en scène d’Alexis Goslain

Décor et costumes de Charly Kleinermann et Thibaut De Coster, les lumières sont signées Laurent Comiant

 

http://www.trg.be/saison-2015-2016/le-repas-des-fauves/en-quelques-lignes__6020

 

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Marie JGobert

Et si, pour elle, écrire était une évasion. Un besoin de mots qui lui font défaut. Un besoin de dire que la vie n’est pas un long fleuve tranquille et que les jours après les jours ne sont pas meilleurs.  Marie noircit du papier et ressasse ses déboires. Rien n’est facile pour elle. Marie est désespérée.

Mais ce matin, Marie est partie errer sans but. Une longue marche avec elle pour comprendre son immobilisme, son acception, ses regrets, ses remords. Marie marche comme ceux qui ont choisi cette expression pour alerter le monde, pour réveiller les consciences. Marie est seule dans sa tête pour remettre en place sa vie, ses idées, ses aspirations  qui deviennent de plus en plus difficiles.

Marie déambule dans les feuilles mortes, d’un geste triste, elle tape dans les tas rassemblés par le vent. Jeter au loin cette vie qui n’a plus de sens, plus d’attrait, plus de joie et retrouver une perception positive. Prisonnière d’elle –même, elle est sa pire ennemie.

Marie parcourt ainsi des kilomètres et déroule les rames de papier jauni de ses souvenirs. Au fur et à mesure de son effort, les idées s’éclaircissent et le peu de confiance qu’elle possède encore en elle réapparait peu à peu lui apportant un léger réconfort. Sa vie lui appartient. Le ciel s’éclaircit,  la légère brume matinale se dissipe.  Le rythme de ses pas a pris une cadence accélérée, une force inconnue  la soulève et la porte.

Cette marche salutaire a remis les choses de sa vie dans l’ordre qu’il lui convient.  Et comme à chaque fois, elle va se battre contre les monstres qui l’entourent. Elle va refaire de son monde un conte où elle peut s’échapper et vivre. Marie se réconforte dans ses pensées. Un besoin inexpliqué qui l’envahit quand l’adversité s’attaque à elle. Marie n’est pas faible.  Elle se bat depuis longtemps contre des préjugés, des conjectures, des rejets inacceptables. La société a fait d’elle une révoltée pacifique et la vie une rebelle mesurée.  

La fatigue commence à se faire sentir et le poids de ses ennuis s’allège doucement. Encore quelques instants et Marie sourit. Tout ceci n’était pas bien grave. Elle va reconsidérer les problèmes et trouver une oreille attentive. Le gros de la tempête est passé. Marie rit de s’être sentie si démunie. Elle connaît ses ressources et le temps n’est pas venu de baisser les bras.

Marie a du boulot à achever.

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Si vous aimez la peinture (de façon générale), si vous aimez l’art actuel (plus précisément), si vous êtes en Auvergne entre le 13 et le 15 novembre courant, alors, ne ratez pas le premier Salon d’Art Contemporain d’Auvergne qui se déroulera à Clermont-Ferrand / Cournon, juste à côté du Zénith.

Ce salon se déroulera en même temps que le Rendez-vous du Carnet de Voyage, mais attention, ce ne sera pas au même endroit mais au Parc des Expositions et des conventions de la Grande Halle d’Auvergne, en banlieue sud-est de la ville tout à côté de la sortie n°3 de l’A75.

Il accueillera près de 100 artistes dans un carrefour de l’Art qui rassemblera pour la première fois ici en un seul lieu, le plus grand nombre d’acteurs culturels du monde de l’Art contemporain : artistes, galeries, associations, institutions…

C’est dire le complément qu’il apporte dans un registre sensiblement différent du Rendez-vous des Carnets !

  • Quelle différence me direz-vous ?

C’est un autre regard de l’art plus axé sur une créativité en principe non associée aux carnets de voyages.

Sauf pour moi !

Car si je n’y montre pas de carnet au sens littéral du terme, le travail que j’y exposerai est pourtant le fruit d’une réflexion informelle née de mon travail carnettiste en rapport direct avec les aventures ou voyages à l’origine de mes carnets, et tant que je n'ai pas été au bout de ma démarche je peux rester des années sur le même sujet.

Rendez-vous avec un autre visage de l’art vivant au premier Salon d’Art Contemporain de Clermont-Ferrand.Détail du « Territoire de karst » Huile sur toile 25 F (exposée au musée d‘art contemporain de Wuxi et dans deux galeries de Shanghai et Pékin en 2013 - 2014 en exposition prestige d‘une sélection d‘artistes tarnais).

C’est l’une des toiles que j’exposerai sur mon stand : un  témoignage parmi d’autres de l’aventure « Aven aux Merveilles », révélatrice aussi de ma démarche picturale, du sens de ma peinture si on veut, expérience créative introspective qui met en valeur la relation profonde unissant la nature à l‘être humain et repose à ma façon nombre de questions fondamentales dont celle de la perception.

Le karst en profondeur, dans sa minérale nuit, est la mémoire vivante de l’évolution de notre planète depuis les origines du mésozoïque. Seule, l’action de l’eau et des mouvements tectoniques révèlera à notre regard émerveillé les splendeurs ignorées qui sommeillent sous nos pieds.

Tant que nous ne savons pas ce qu‘elles sont, nous ignorons ce que ces splendeurs nous révèlent de notre propre histoire et elles ne représentent pour nous que l’image inextricable d’une entité au visage abscons et inabordable.

Le, territoire de karst, c’est dans son étrange complexité le mystère de la terre, de son pouvoir magique fait de puissance tellurique et de fécondité que les hommes jusqu‘à « nos jours délirants » ont toujours respecté, honoré, vénéré.

C’est aussi un reflet de nos propres mystères, de notre histoire et de nos réalités, où chacun essaie d’avancer en essayant de résoudre l’éternel conflit entre doute et quête du sens, au milieu de questionnements qui resteront sans réponse dans la fulgurance de notre trop courte existence…

Attention, ce n’en est pas une redite en plus grand format de motifs qui pourraient être extraits de mes carnets, mais un travail qui en est le prolongement pictural intime, informel, un développement profond qui va bien au-delà des rencontres visuelles, intellectuelles et humaines qui font déjà l’intérêt d’un carnet.

C’est le produit d’une aventure de l’esprit différente, la matérialisation d’un voyage intérieur qui prolonge et sublime le voyage du carnet lui-même (ou l’expérience qui peut y être assimilée, je vous renvoie à d’autres expériences de la même nature dont j’ai déjà témoigné ici).

Parlons simplement, j’apporterai sur mon stand mon dernier livre, un carnet d’exploration : l’Aven aux Merveilles dont je vous ai déjà parlé ici à sa parution.

Rendez-vous avec un autre visage de l’art vivant au premier Salon d’Art Contemporain de Clermont-Ferrand.
Première de couverture du carnet d’exploration « L’Aven aux Merveilles ». Il ne m’en reste plus que quelques exemplaires que j’apporterai sur mon stand si vous voulez en acquérir un, c’est le témoignage formel (par ce que la « conscience ordinaire » appréhende) de l’exploration des réseaux les plus récents du gouffre aux côtés de mon camarade Roland PÉLISSIER spéléologue renommé.

Fruit de sept ans de travail et d’un engagement total en milieu souterrain au cours d’explorations qui allaient livrer des kilomètres de salles et de galeries aux concrétions d’une beauté remarquable extrêmement rares (classées par le Ministère de l’Environnement il n’y a pas très longtemps)

Cet ouvrage par-delà son témoignage, n’est que le visage du monde que la conscience ordinaire appréhende.

Et puis, il y a mes peintures inspirées de l’Aven aux merveilles, et là, je franchis les frontières du visuel (élément important mis en valeur à travers mes plus récentes expériences travail en « créativité augmentée »), c’est à ce voyage que je vous invite sur mon stand !

Pour y venir je vous offre une invitation au SACA : il vous suffit de me la demander en cliquant ici (à présenter à l’entrée vous ne devriez pas payer, et je vous avertirai de mes futures expositions et activités), vous pouvez l’imprimer à partir du PDF que je vous enverrai mais si vous êtes dans mes correspondants (es) vous l’avez déjà reçue. Mon stand n°35 (en angle) sera situé face à l’entrée principale, et si vous voulez me rencontrer ce sera avec plaisir, nous pourrons aussi bien parler de peinture, sculpture (je vous reparlerai d’ici le début du salon des sculptures de mon père que j’y exposerai aussi), carnets de voyages, stages, etc.

Rendez-vous avec un autre visage de l’art vivant au premier Salon d’Art Contemporain de Clermont-Ferrand.Mon travail en amont dans les profondeurs du karst, une photo prise par mon ami Serge CAILLAULT pendant l’exploration du gouffre dans des conditions parfois épiques en tout cas bien moins confortables que celles d’un atelier ou de la surface, au cours de descentes sous terre qui duraient chacune plusieurs jours.

Une expérience déjà révélatrice de ce que peut nous apporter la « créativité augmentée » associée aux effets du «flow ».

Vous découvrirez dans le prochain article de ce blog une autre toile importante à mes yeux, que j’exposerai au SACA  toujours  en rapport avec cette étonnante aventure.

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L'empressement à révéler

Propos

La ferveur durant la jeunesse
N'est pas freinée par la sagesse
Qui permet dans l'exaltation
De prévoir l'effet d'une action.

L'adolescent ouvert au monde
A souvent une joie profonde
Et un sentiment de fierté
Lors de compliments mérités.

Une oeuvre gardée sans témoins
Est modifiable plus ou moins
Quand on la retrouve à sa place.
Livré, un écrit ne s'efface.

Moi, ce n'est que dans la vieillesse,
Souvent pénétrée de tendresse,
Que j'ai dispersé dans le vent
La poésie de doux instants.

En relisant d'anciens poèmes,
Qui m'émeuvent et certes que j'aime,
Je ne cesse de corriger
Des vers me semblant négligés.

6 novembre 2015

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« Le corbeau noir d’ébène ]…[ a l’air de se demander

 quelle réponse il devra rapporter à l’arche. »

Bret Harte

 

C’est un endroit qui ressemble au pays Shan, en Birmanie...

Ou ailleurs, quelque part entre le Pays imaginaire de James Matthew Barrie et la jungle de Rudyard Kipling…

C’est un endroit étonnant où nature et sculptures s’imbriquent et s’interrogent. Un petit bout-du-monde à Chessy en bord de Marne. Un rêve debout, un rêve sans fin…

C’est un bestiaire fantastique, un petit jardin d’Eden, loin des courants, loin des marchés de l’art et de la mode, entre champs et bosquets, quelques pavillons coquets et la Marne qui coule là paisiblement.

Des matériaux de récupération, quelques outils et du temps, du temps encore et toujours, pour inscrire dans la pierre calcaire sa conception plastique du monde.

Cette œuvre en devenir et pourtant déjà bien constituée, puisque une quarantaine de sculptures monumentales s’élèvent déjà, est due au sculpteur Jacques Servières.

Au départ, il y avait un aqueduc construit dans les années 1860 pour alimenter Ménilmontant des eaux de la Dhuys. Un pont-aqueduc enjambait la Marne et l’eau-vive courait vers Paris. Au début de la Seconde Guerre mondiale le pont est bombardé. Le site est dès lors abandonné.

Des ruines, des pierres, une friche… inspirent Jacques Servières. L’artiste y voit Angkor, ses voyages d’Orient.

Et c’est d’abord l’art khmer qui guide sa main.

12273130078?profile=original(photo L. M.)

Et puis… et puis l’imagination file, la toile se tisse. Un patchwork d’influences, un entrelacs de formes où la nature domine. La femme et l’homme s’y lovent. Le style s’affirme.

 

12273130296?profile=original(photo L. M.)

 

Alors, bien sûr, on pense aussi  à Joseph-Ferdinand Cheval (1836 - 1924). Le Facteur Cheval et son Palais Idéal, qu’il nommait initialement son Temple de la Nature.

 

« Est-on dans l’Inde, en Orient, en Chine, en Suisse ; on ne sait

car tous les styles de tous les pays et de tous les temps sont confondus et mêlés. »,

J-F Cheval, 1911

On peut aussi y voir l’imagination d’un Charles Billy (1909-1991) et son Jardin de Nous-Deux, de Raymond Isidore (1900-1964) et sa Maison Picassiette. Plus encore, peut-être, l’œuvre de l’abbé Fouré (1839-1910), le tailleur fou qui cisela La légende des rochers de Rothéneuf dans le granit breton des côtes de Saint-Malo.

Outre l’influence cambodgienne initiale, il y a aussi des apports de l’antiquité égyptienne ou de l’art précolombien.

12273131652?profile=original(photo L. M.)

Plus loin, l’Art déco s’insinue. Là un moaï s’élève.

 

12273131495?profile=original(photo L. M.)

 

Entre ces cultures le dialogue s’engage…

 

12273131899?profile=original(photo L. M.)

… et l’artiste pétrit son humanité.

 

12273132477?profile=original(photo L. M.)

 

Et puis Bourdelle (1861-1939) est aussi un « voisin », dont le jardin-musée à lui entièrement dédié est situé à la pointe sud de la Seine-et-Marne.

Plusieurs sculpteurs reconnus, universellement admirés, peuvent également être évoqués.

12273132888?profile=original(photo L. M.)

En premier lieu, le norvégien Gustav Vigeland (1869-1943) et son installation au parc Frogner à Oslo.

 

12273133101?profile=originalGustav Vigeland, Frognerparken, Oslo (photo L. M.)

 

D’autres sculpteurs, comme l’américain d’origine ukrainienne Archipenko (1887-1964) ou le Suisse Tinguely (1925-1991) et son Cyclop installé en Essonne à Milly-la-Forêt, peuvent aussi bien être convoqués. Ou même des architectes, tels Kiesler (1890-1965) et sa maison sans fin, lui aussi Américain d’origine ukrainienne,  ou le Catalan Gaudi (1852-1926) au Parc Güell…

Hors les sentiers battus, plus loin plus proches, un esprit follet peut aussi penser à d’autres singuliers contemporains. Filippo Bentivegna (1888-1967) en son Château enchanté de Sciacca en Sicile. Jean-Marie Pidou, sculpteur Tout est Un du granit limousin, et ses Pierres initiatiques de Saint-Nicolas. René Raoult et son Jardin de Pierre en Bretagne. Jacques Warminski qui anime L’Hélice Terrestre en Anjou…

Sans oublier Picasso et son « Rêve », ou ses « Deux femmes courant sur la plage », voire une « Construction molle avec des haricots bouillis », une vision de Dali.

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Deux femmes courant sur la plage, Torremolinos,

près de Malaga, ville natale de Picasso (photo L. M.)

 

Mais Servières est Servières, Dali is Dali, comme un soleil dans le gris du ciel.

Un sculpteur d’infini, qui, d’un nuage, modèle sa paréidolie.

Vive l’utopie !

Vive le Jardin de sculptures de la Dhuys !

Monsieur Servières merci !

12273133892?profile=original(photo L. M.)

Continuez à porter votre projet que d'aucuns disent fou.

Et à bientôt pour le second volet de notre mini-série…

Michel Lansardière (texte et photos)

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Exposition de Cécile Parent

Bonjour.

Vous êtes tous les bienvenus à mon exposition "Symphonie des sphères" à "l'Espace Art Gallery", à Bruxelles.

Jerry Delfosse se fera un plaisir de vous accueillir à l'occasion du vernissage le 12 novembre 2015 et tout au long de l'évènement jusqu'au 29 novembre 2015.

Au plaisir d'une prochaine rencontre.

Cécile Parent

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Aiguilles Godefroy, Déplasse et Viala au Caroux, aquarelle Alain MARCQue les choses soient très claires, cette aquarelle n'est pas une aquarelle comme nous en réalisons toutes et tous au cours de nos balades dans la nature ou nos carnets de voyage (ce qui est déjà formidable quand on peut le faire) : elle est le produit d'une expérience dont le processus commence dans une réflexion et une démarche particulières qui lui sont bien antérieures.

L'intention qui en est à l'origine n'est pas de réaliser une « belle aquarelle » ni une aquarelle révélatrice d'un talent quelconque de son auteur, ni de représenter un paysage en tant que tel, mais d'étudier, d'élaborer et de tester un processus créatif nouveau dont le prolongement ne doit pas s'arrêter à une simple expérience graphique et picturale tout aussi intéressante qu'elle soit.

Mon projet va plus loin que cela, car il touche l’individu dans son développement personnel tout en étant un formidable tremplin dans l’élaboration d’œuvres en arts plastiques comme j'ai pu le vérifier à partir des expériences qui ont suivi (étant à la fois « cobaye et chercheur » dans ce projet il y a un énorme décalage entre la publication de mes articles et les résultats que j'ai déjà obtenus).

Mais ils sont bien là, les produits picturaux de ces expériences, et ils sont loin d'être inintéressants !

Je reparlerai plus tard des phases de développement des croquis aquarellés et des aquarelles de terrain réalisés à travers ces expériences, ainsi que des implications mentales qui ont débouché sur des toiles de plus grand format à partir des méthodes que j'ai développées et qui tirent leurs enseignements du fruit de ces expériences.

Mais aujourd'hui, je témoigne de leur intérêt pour l'énergie positive, l'enthousiasme, l'esprit de réussite et le sentiment d'immense bonheur qu'elles procurent.

Ce qui était le plus difficile pour moi était de transposer la stimulation créative ressentie lors des états de « flow » (également nommés « expérience optimale » selon les psychologues, ou d'entrée dans la « zone » comme le disent les médecins du sport) à un état de conditionnement mental qui la rende si possible reproductible en dehors de tout contexte sportif.

Ce qu'il faut que je transpose de l'action sportive à l'expression picturale est très complexe (les facteurs physico-chimiques et neuromédiateurs déterminants pour le conditionnement mental dans une situation sportive donnée tels que l'adrénaline, les endorphines, la sérotonine, les monoamines, etc., ne sont à cause de mon absence de connaissances spécifiques, ni compréhensibles, ni « envisageables » dans une situation différente du contexte où ils se manifestent).

Alors, j'en relève les éléments que je considère comme déterminants au cours de l'escalade :

    • une projection dans l'objectif clair d'atteindre le sommet avec le plus de maîtrise et d'aisance possible en accumulant un maximum d'énergie positive (celle-ci apparaît sans en avoir conscience si les deux autres s'affirment en synergie),

    • une implication totale, une intense concentration tout au long de l'escalade,

    • la mise en phase dans la totalité de l'action des compétences personnelles (physiques, intellectuelles, mentales, etc.) avec les difficultés du projet (tant globales que sectorielles),

    • un véritable relâchement mental afin de se détacher de toute distraction « externe » pour se concentrer uniquement sur l'environnement immédiat et l'enchaînement des gestes d'escalade (ce que je n'ai pas toujours fait pendant ces deux dernières longueurs de corde, car je me suis souvent arrêté pour contempler, réfléchir et me « nourrir » de mon environnement),

    • une modification réelle de la perception du temps qui s'écoule (je dirai plutôt de son interprétation),

    • une maîtrise presque « absolue » du self contrôle dans l'action (je savais bien avant, que celle-ci était d'abord liée au niveau d'entraînement),

    • l'adaptation immédiate du comportement individuel face aux difficultés techniques imprévues survenues au cours de l'escalade.

 
Aquarelle en créativité augmentée à la Tête de... par Watercolourman

À partir de tout cela, entre les notes prises en analysant mon comportement dans le stade le plus élevé de l'état de « flow » (que je pense avoir vécu pendant l'action sportive), et en établissant un parallèle avec mes méthodes personnelles de concentration lors de toute action picturale, j'en dégage et étudie les différents points communs réunissant les deux actions ainsi que leurs différences, et j'en tire plusieurs analyses débouchant chacune sur des « exercices » particuliers dont l'aquarelle ci-dessus des aiguilles sommitales du Caroux est l'un des premiers produits (de même que mon « chêne vert » ou le « rocher aux lichens » sont le résultat d'autres exercices similaires, l'aquarelle réalisée dans le cours même de l'escalade ne faisant pas directement partie de ces exercices).

Cette vidéo est constituée de deux parties (il est important de bien comprendre la première pour mieux suivre la seconde, car j'y explique ma démarche, l'acte pictural ayant commencé bien plus tôt pendant l'escalade) : a priori, la première (celle de l'escalade), pourrait ne rien à voir avec la seconde (celle de la réalisation de l'aquarelle), il n'en est rien !

Les deux participent à une même expérience (entreprise depuis plusieurs épisodes, voir par exemple l'article précédent) destinée à élargir notre potentiel créatif et à optimiser de nouvelles approches dans le développement de l'expression picturale...

 

Il va sans dire que les méthodes que je suis en train d'expérimenter ne peuvent (pour l'instant) pas s'appliquer à une peinture en milieu urbain ni à un travail où on serait en permanence déconcentré.

Mais je commence à les appliquer sans implication sportive spéciale !

Par contre, les notions d'émerveillement, le rapport à la nature et la façon de se fondre en elle sont des éléments très importants : c'est par eux que passe cette chose si étrange, de l’ordre de l’essence du monde qui permet une projection de l’état intérieur en même temps qu'une interaction entre soi et l’univers (on rejoint ici certains échanges de Michel Onfray avec François-Xavier Bellamy à propos du livre « Cosmos » - et de bien d'autres penseurs présents et passés à travers leurs questionnements – échanges que j'ai déjà eu l'occasion d'évoquer dans un article récent)...

On touche aussi (mais d'une façon particulière) à l'existentiel. Cela nous amène à d'autres conceptions de l'art contemporain qui relèveraient non plus d'un présent créatif qui veut se différencier, mais de l'universel.

Un art « métacontemporain » en quelque sorte, qui consisterait à ne plus admettre la peinture (ou la sculpture ou toute autre forme de création actuelle) comme une fin en soi, mais comme un témoin de l'intériorité de l'être (par-delà son ego celui-ci n’existant plus dans ce rapport à l'univers) associé à un nouveau questionnement de l’essence du monde dont elle révélerait une forme de perception.

À suivre.

Article et vidéo précédents sont ici : Aquarelle et expérience de flow à la Tête de braque (3e et 4e longueurs)

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