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Projet Mosaïc

Bonjour,
j'aimerai porter à votre connaissance
Une imminente naissance.
Mon fils, reporter photographe a un admirable projet : le projet Mosaïc.
Il est prêt d'éditer un magazine papier : la revue Mosaïc qui se présente ici :

Le calendrier vaut le coup (et le coût ) (visible ici pour les facebookiens).

Si vous pouviez le soutenir dans son appel de fonds par prévente sur Ulule ce serait formidable pour lui (eux car ils sont 2).

Il vient de repartir à Madagascar pour clore le premier numéro dédié à ce pays avec des articles issus aussi des reporter du lieu (un journal qui obtiendra peut-être un jour un label Fair-trade !)

Grand merci pour lui, il ya du sens, de l'âme et de la beauté dans son travail

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Les Muses président aux Arts et aux Lettres. Aussi, chantons Uranie, muse de l’astronomie !

Le compas d’Uranie a mesuré l’espace.

Ô Temps, être inconnu que l’âme seule embrasse,

Invisible torrent des siècles et des jours,

Tandis que ton pouvoir m’entraîne dans la tombe,

J’ose, avant que je n’y tombe,

M’arrêter un moment pour contempler ton cours.

Antoine Léonard Thomas (1732-1785),

Ode sur le temps

 


 

Mais, des divinités hindoues, nous n’oublierons pas d’invoquer Sürya, ce soleil qui brille au firmament.

Commençons toutefois par un portrait de Sawai Jai Singh II (1688-1743), souverain qui veilla à l’édification de l’observatoire de Jaipur en 1727.

     Sawai, « une fois un quart plus grand », est un titre qui fut donné à Jai Singh II par l’empereur moghol, le redouté Aurangzeb, pour sa vaillance. Voilà qui donne de la hauteur.

Jai Singh II monta sur le trône à l’âge de onze ans, à la mort de son père Bishan Singh, le maharaja régnant sur les Kachhawas du Rajasthan.

Enfant doué, il avait acquis de bonnes bases, que fort heureusement il consolida auprès des pandits (savants) dont il avait su s’entourer. Pandit Jagannat Samrat d’abord, polyglotte et omniscient, qui l’aida dans sa recherche des meilleures sources européennes en la matière. Pandit Keval Ramji ensuite pour la rédaction des éphémérides astrologiques, entre autres. Des pères jésuites portugais, comme Manuel de Figueiredo, français, tels Claude Boudier ou le rugueux père Pons, allemands, tel Anton Gabelsberger… lui rendirent visite, voire l’assistèrent.

Alors bien sûr, il s’illustra d’abord dans l’art de la guerre. Il fallait bien asseoir son trône, affirmer sa puissance.

Mais il s’intéressait particulièrement à l’astronomie, science pour laquelle il montrait de réelles dispositions. Il étudia toutes les sources disponibles, de la Syntaxe de Ptolémée, connue dans sa traduction arabe, l’Almageste, aux Principes de Newton ou aux Tables de La Hire, comme celles (Zij) d’Ulugh Beg. L’Inde se trouvant à la confluence de toutes les cultures tout en développant ses propres concepts.

Dans la longue tradition indienne, Jai Singh II s’inscrit à la suite de ses illustres prédécesseurs, Aryabhata (476-550), Varahamihira (505-587), Brahmagupta (598-668) ou Bhaskara II (1114-1185), le précepteur, que bien sûr il étudia. Tous ces brillants mathématiciens et astronomes qui fixèrent le monde du zéro à l’infini, sans pour cela évacuer l’irrationnel.

Son objectif était d’établir des thèmes astraux et d’en déduire les temps les plus favorables aux voyages qu’il devait entreprendre, aux mariages, aux semailles et aux récoltes… on n’est jamais trop prudent.

Plans sur la comète ? Peut-être, mais avec une précision scientifique tout à fait sidérante.

Le ciel ne saurait attendre, examinons quelques-uns de ces étonnants instruments de plus près.

 

Chakras yantras :

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Construits dans un alliage insensible aux variations thermiques, deux cadrans gradués pivotant parallèlement à l’axe terrestre et pointant vers le pôle. On place un tube en leur centre pour connaître la déclinaison d’une planète, son heure de passage au méridien.

La roue (chakra) est associée à Vishnu qui incarne la force de cohésion de l’ordre cosmique, l’attraction vers le centre. Symbole solaire, les chakras sont, dans le yoga, les centres d’énergie.

 

Krantivritta yantra (au 1er plan) :

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Cet instrument sert à mesurer la latitude et la longitude célestes. Il est constitué de deux cadrans mobiles concentriques formant avec leur base un angle de 27°.

 

Laghu Samrat yantra :

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Construit en grès rouge et marbre blanc, ce "petit cadran solaire" sert à mesurer la déclinaison des astres. Ce cadran est flanqué de deux cadrans latéraux, chacun divisé en six heures, elles-mêmes divisées en soixante minutes, chaque minute en trois sections, donnant ainsi l'heure à vingt secondes près.

Cet instrument principal suit une inclinaison de 27°.

Un chiffre, 27, qu’on retrouve régulièrement et je remarque juste en passant que notre soleil, cœur battant du système solaire, tourne sur lui-même avec un période de 27 jours.

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Rashivalayas yantras  :

Un ensemble de douze instruments monumentaux portant chacun un cadran gradué hémisphérique. A chaque signe du zodiaque son cadran. Ils permettent l’observation de la longitude et de la latitude célestes toutes les deux heures depuis le signe du Bélier à 0° jusqu’au Verseau, en suivant une course selon un plan en trèfle. A quatre feuilles, évidemment.

Je vous présente ici deux de ces cadrans dédiés aux rashivavalayas (signes du zodiaque) :

Premier servi, le Lion, 23 juillet-22 août 

 

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Et le Sagittaire, 22 novembre-21 décembre

 

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Yantra Raj : 

 

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Le « roi des instruments », l’instrument du roi. Le favori du maharaja, qui écrivit deux volumes pour en préciser le principe et son usage. Son axe central représente l’étoile polaire. Plus-haut, à 27° exactement, pas à côté, pas n’importe où, se trouve la ligne correspondant à la latitude de Jaipur. La circonférence est divisée en 24 heures. Le cercle intérieur, exactement, juste en dessous, est gradué en 360°… Mon tout permet de calculer la position de plusieurs constellations. C’est sûrement un rêve astronomique, une extraordinaire carte du ciel, un disque doré de plus de deux mètres de diamètre.

 

Si sous le règne de Sawai Jai Singh II, les Lumières se répandirent sur son territoire, à sa mort ses observatoires menacèrent vite ruine. De celui de Mathura il ne reste d’ailleurs rien, ses instruments de cuivre ayant même été vendus au poids du vil métal. Funeste signe des temps !

Vous trouverez une présentation générale dans la première partie de cet article en cliquant ci-dessous :

https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/jantar-mantar-quand-la-science-se-conjugue-avec-art-1-3?xg_source=activity

Ce qui ne nous empêchera pas de poursuivre, instrument par instrument, la visite de Jangar Mantar, restauré une première fois en 1901, aujourd'hui sauvegardé comme Patrimoine mondial de l'UNESCO, dans le troisième et ultime volet de ce billet.

Michel Lansardière (texte et photos)

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Pensive

Une aquarelle d'Adyne Gohy

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a inspiré

Jardin de pensées

de Dominique Prime

Jardin de pensées

Mots frivoles

Chant de l’esprit

En émoi

Paix intérieures

Au fond de moi

Aux dernières lueurs

Voyage de l’être

 

Monde nomade

Loin des sortilèges

Tout en privilèges

Mélange d’alchimie

Magie des rêves

Parfums d’encens

Âmes de papier

S’évade l’imaginaire

 

Un partenariat d'

Arts 

12272797098?profile=originalLettres

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VOEUX POUR 2016...

Encore une poignée de jours

Avant que l'année finisse

Pourquoi se font-ils si lourds?

C'est que des démons surgissent!

Cette année porte le deuil

Avant tout de la raison...

Et nous sommes sur le seuil

D'une vilaine évolution...

Les limites ont débordé

Le laxisme n'est pas payant!

Il nous faudra supporter

La fureur, les déchainements...

Encore une poignée de jours

Pour rassembler nos espoirs

Ne pas être aveugle, ni sourd

Mais, vouloir toujours y croire!

Pour l'année qui se profile

Arrêtons d'être ébloui

La vitesse nous rend fragile

quand l'impatience conduit!

Du recul est salutaire

Le temps de reprendre haleine

Soyons donc les volontaires

A combattre toute haine!

Encore une poignée... d'amour?

Des sourires... une connivence?

La vie triomphe toujours...

Cherchons donc la bonne cadence!

Bonne chance et bonnes fêtes à tous

J.G.

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administrateur partenariats

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L'automne est un chant de couleurs,
une fusion de douceurs sommeillées,
un crépuscule lent et flamboyant,
parfum de terres et d'eau.
 
L'automne est ce chemin saisonnier,
parsemé de lumière et de brume
que consume l'instant lent.
   
L'automne quitte nos portes
pour laisser place aux hivernées
et quelques feuilles colorent
       l'herbier des souvenirs.        

© Sandra Dulier 


Présenté sur " Magie d'automne en Lorraine "

de Françoise Buisson
Mise en page L.Magotte

Un partenariat

Arts

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Lettres

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Un parc dédié à la sculpture moderne ?

Miro, Brancusi, Dali, Gaudi… ?

Est-ce là, avec ces artistes admirés, où je vous emmène aujourd’hui. ?

Que nenni !

Non… au Rajasthan, avec un maharaja fou d’art et de science au XVIIIe siècle.

Jantar Mantar.

L’Orient et ses mystères, merci Lansardière.

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Jantar Mantar, littéralement « Instrument de calcul », est l’observatoire astronomique de Jaipur.

Loin de moi l’idée de vous faire un cours d’astronomie, je n’en ai ni la compétence ni la vocation. Mais l’envie m’est venue de vous faire part de mes étonnements, de vous faire partager mes émotions artistiques autant que scientifiques.

Au passage quelques informations seront j’imagine bienvenues, aussi essaierai-je d’être précis dans ma relation. Mais, pour l’instant, je me contenterai de considérations générales et de vues d’ensemble.

Cet observatoire, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, a été conçu par et pour le maharaja Sawai Jai Singh II (1688-1743) et sa première pierre posée, concomitamment avec celle de sa nouvelle capitale de Jaipur, la « ville de Jai », en 1727.

Bien sûr, il y eut avant lui bien des astronomes, et des plus illustres.  Aristarque de Samos (310-230 av. J.-C.) ou Autolycos de Pitane (ca 330 av. J.-C.) et toute une cohorte de savants qui firent croire au « miracle grec ». Ératosthène (ca -284, -192 av. J.-C. ; cf. « Vie Force Santé » https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/vie-force-sant-mes-voeux-pour-2015) qui, depuis Alexandrie, partit circonscrire le tour de la terre. Abn Al-Haytham (965-1039) ou Abd al-Rahman al-Sufi  (903-986) inaugurent l’âge d’or de l’astronomie arabe. Copernic (1473-1543) et sa révolution, Galilée (1564-1642) et sa lunette, Kepler (1571-1630), qui harmonisa à sa manière la musique des sphères, excluant, au passage de la comète, définitivement l’astrologie du champ des sciences. Et tant pis pour le septième ciel, qu’on ne pourrhttps://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/vie-force-sant-mes-voeux-pour-2015ait plus atteindre par l’échelle des vertus, d’autres voies s’ouvraient pour connaître les anges. Newton (1642-1727) persévéra avec sa loi sur la physique de la chute des corps et du mouvement orbital des planètes. Un espace newtonien remis en question par Einstein (1879-1955), qui relativise le continuum espace-temps… Big bang de l’Univers avec Gamov (1904-18968), Friedmann (1888-1925) et Lemaître (1894-1966) ; tandis que le vent l’emporte avec Biermann (1907-1986) et que des moyens spatiaux permettent l’étude in situ du milieu interplanétaire… Longues théories de savants qui ont éclairé le monde de leurs idées révolutionnaires.

Mais je pense surtout ici à Tycho Brahé (1546-1601) et son observatoire d’Uraniborg sur l’île de Hven en mer Baltique. Le château d’Uranie, muse de l’astronomie, dont il ne reste malheureusement rien.

Les civilisations égyptienne, chinoise, babylonienne ont fourni des traces écrites de leurs observations.

« L’Empereur Jaune a fait des observations sur les étoiles et a mis au point un calendrier. Il a établi les Cinq éléments : le métal, le bois, l’eau,  le feu et la terre, et a conclu à leur corrélation…

Ainsi, le peuple a pu jouir de la bénédiction du Ciel et mener une vie prospère. »

Sima Qian,

l’historien de la dynastie des Han de l’Ouest (206 av. J.-C., 25 apr. J.-C.)

Et aussi loin que la mémoire se perde, on peut évoquer la  grotte de Lascaux, ou Stonehenge. Mais aussi extraordinaires soient les théories émises à ces sujets, on reste là dans le domaine de l’hypothèse. Même s’il ne fait aucun doute que l’homme a observé le ciel depuis les temps les plus lointains et que sa communion avec la nature était totale. Le mouvement apparent du soleil donna les premières horloges. Et les phases de la lune, les premiers calendriers. L’observation de tous ces phénomènes célestes donnait lieu à toutes sortes de prédictions.

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 La ligne qui va de l’extrémité ouverte du fer à cheval de pierres jusqu’à l’entrée

marque l’emplacement du soleil levant au solstice d’été

et du soleil couchant au solstice d’hiver…

Stonehenge, de 3000 à 1600 av. J.-C., Wiltshire.

 

J’ai toujours été séduit par la beauté d’un instrument scientifique ancien en laiton, microscope, lunette astronomique, trébuchet, astrolabe… aussi bien que par les observatoires modernes du Pic-du-Midi ou du Mont Palomar. Toujours plus près des étoiles avec Hubble…

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Mais rarement la conjonction entre art et science m’a semblé aussi évidente, aussi séduisante. Comme si la beauté d’une équation me frappait l’œil, telle une évidence. Vous avouerez qu’une telle révélation, à mon âge, relève du prodige.

Et des lignes d’une telle légèreté, d’une telle modernité !

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Dans une subtile alliance de marbre, de grès rouge, de bronze, d’acier et de béton.

 

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Le tout parfaitement fonctionnel et signifiant !

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J’en viendrais presque à penser qu’il y a chez certains de nos artistes contemporains comme un air de forfaiture, une imposture intellectuelle…

Mais ceci est une autre histoire.

Ici chaque instrument nous surprend autant par sa plastique que par sa précision mathématique. Aussi je m'y pencherai dans deux prochains articles qui, après cette vue générale, donneront quelques détails sur les plus importants d'entre eux.

12273135897?profile=originalRashivalayas yantras : instruments solaires des 12 signes du zodiaque.

A bientôt donc...

Michel Lansardière (texte et photos)

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    Nous sommes donc arrivés au refuge des Espuguettes, superbe balcon dominant la vallée face au Cirque de Gavarnie (voir ici la première partie de cette trilogie)...

Tout de suite après la pub : la vidéo !

      C’est maintenant que ma nouvelle série d’expériences de « créativité augmentée » doit commencer (voir de précédents articles déjà consacrés à ce sujet dans ce journal).

        La « créativité augmentée » ?

     Je résume : c’est un état de réceptivité particulière et de conscience modifiée (je dirai « élargie »), permettant de passer d’une perception « ordinaire » du monde à une perception « sublimée » (en tout cas différente par les perspectives qu’elle offre et les horizons qu’elle dévoile — rien à voir avec sa signification dans le romantisme —) où les notions de temps et d’espace sont modifiées (généralement dilatées) et où (dans le domaine pictural qui nous intéresse ici), tout paraît d’une évidence et d’une facilité telles, que le pouvoir de l’artiste en est décuplé, puisque, s’approchant au plus près de l’essence des êtres et des choses il peut en révéler des dimensions cachées, un peu comme s’il pouvait voir au-delà des apparences et du monde matériel, se mettant en quelque sorte en état de « voyance »...

      L’état modifié de conscience dans lequel je souhaite entrer pour mes expériences de créativité augmentée n’est donc qu’un moyen pour changer de plan de réalité.

      Il est un outil et pas un état spirituel supérieur (plus proche de la définition qu'aurait pu en donner l’anthropologue Fernand Schwarz, que d’une quelconque pratique de spiritualité).

      J’utilise pour y arriver différents moyens dont l’un des plus puissants est certainement « l’expérience optimale » (ou « état de flow » bien connu des sportifs, mais dont les conditions pour parvenir à son degré le plus élevé sont généralement difficiles à réunir, comme dans le cas de situations paroxystiques liées aux sports de l’extrême).

      Mais ici et en ce moment, je dois me préparer différemment (un peu comme on le ferait en Yoga Nidra, par une mise en phase de profonde relaxation, de respiration entière et lente), mais sans me couper de l’environnement (surtout si celui-ci est naturel et paisible comme le lieu où se trouve le refuge), en entrant en fusion avec cette haute montagne, son paysage (sensation d’unifier ce qui est à l’extérieur du corps à celui-ci en percevant les deux en même temps), au moins avec d'abord un exercice simple de dessin ou d’aquarelle (sans recherche particulière de résultat) pour lier le premier sujet de son regard à sa main (en s’imprégnant de la lumière qui le révèle), enfin, en se fixant sur son (ou ses) sujet (s) définitif (s), qu’il faut intensément contempler (de façon passive et fixe avant de « lui  laisser guider le pinceau »)...

      Immense sensation de liberté et d’ouverture au monde !

      Bien sûr, je résume là un processus plus élaboré, mais facilement reproductible, surtout avec un peu d’entraînement.

Nouvelle étape du voyage du bleu 2e partie : la brebis du Pic rouge de Pailla.       Premier exercice : un simple et très rapide croquis aquarellé à contre-jour considéré comme « échauffement ».

      Il doit faire la transition entre les efforts physiques de la montée au refuge et les séances picturales suivantes plus directes et intuitives, et permettre une première immersion picturale dans le paysage montagnard.

Nouvelle étape du voyage du bleu 2e partie : la brebis du Pic rouge de Pailla.       Le but de ce premier exercice est aussi de remettre en phase le regard et la précision de la main, en créant une sorte de « laisser-aller » rapide et spontané dans lequel l’expression se libère sans réflexion particulière, pour laisser le paysage contemplé se « calquer » presque automatiquement sur le papier.

Nouvelle étape du voyage du bleu 2e partie : la brebis du Pic rouge de Pailla.       Résultat peu convaincant en ce qui concerne la qualité du travail réalisé, qui révèle un manque de concentration évident, une connivence inaboutie avec le sujet, et une faiblesse globale d’expression.

      Preuve aussi d’une fatigue physique éprouvante dont les effets néfastes (non stimulants picturalement) n’ont pas été éliminés (à éviter donc avant d’avoir récupéré).

      Selon ma propre expérience, seule une activité physique fruit d’une énergie positive où les endorphines éliminent les douleurs générées par la fatigue est favorable à une entrée en état de créativité avancée, apte à produire un travail harmonieux et intense.

      Mais exercice indispensable en préparation mentale pour favoriser la transition entre les états de conscience « ordinaire » et modifiée.

Nouvelle étape du voyage du bleu 2e partie : la brebis du Pic rouge de Pailla.       Deux autres exercices seront nécessaires pour me « reconnecter » intérieurement à l’esprit multiple de la montagne qui m’entoure (dont celui permettant de percevoir le « sublime » qui est le moyen, pour Kant — et pas seulement pour lui —, de se confronter à l’examen de la démesure)...

Nouvelle étape du voyage du bleu 2e partie : la brebis du Pic rouge de Pailla. 
      C’est la beauté du Pic rouge de Pailla illuminé par le soleil du soir qui me permet enfin d’entrer dans un champ de conscience modifiée où la connivence avec le sujet est totale dans une sorte de méditation active.

      Le gigantisme des plissements géologiques, la chaude couleur des roches constituant ce sommet, l’atmosphère pastorale d’un incroyable romantisme, la prise de conscience de sa silencieuse immensité, contribuent immédiatement à créer d’autres rapports à l’espace – temps, ouvrant une parenthèse naturelle dans laquelle il est facile de se glisser pour entrer en créativité augmentée...

Nouvelle étape du voyage du bleu 2e partie : la brebis du Pic rouge de Pailla.      Le fait marquant qui m’a le plus frappé lors de mon exercice du Pic rouge de Pailla est l’étrange attitude d’une brebis m’ayant « observé » à plusieurs reprises, jusqu’à venir me flairer de très près.

      - Peut-être me prenait-elle pour un berger prêt à lui offrir une poignée de sel ?

      Mais sa présence répétée, son insistance à m’observer en me tournant autour à moyenne et courte distance, me font à présent penser à ces expériences où dans la cosmologie chamanique, lors des premiers voyages qu’effectue le chamane, il connecte ses Esprits alliés qui sont l’Essence invisible de la nature où les animaux jouent un rôle déterminant.

      J’avais lorsque je m’en suis aperçu l’impression d’entretenir malgré moi un échange mental, naturel, mystérieux et profond avec l’animal...

     Peu importe la véritable raison du comportement de la brebis du Pic rouge de Pailla : ce que j’ai alors ressenti de cette « étrange communication » est quelque chose de magique que je ne saurai définir, mais qui me paraissait tout à fait « normal », naturel et évident en état de créativité augmentée, me prouvant par là même que les champs élargis de conscience repoussent réellement nombre de frontières, et pas seulement en matière d’expression artistique ou de créativité !

     L’enseignement que j’en retire est que, comme lors du passage du phasme sur mon aquarelle pendant les expériences du Caroux (voir les dernières séquences de ma vidéo dans l'article « Aquarelle en créativité augmentée à la Tête de braque »), l’un des facteurs de réussite les plus importants pour réaliser un changement de conscience en expérience optimale « statique » (à la différence de l’état de « flow » produit d’une expérience optimale « dynamique » où entrent en jeu d’autres facteurs physico-chimiques et neuromédiateurs déterminants pour le conditionnement mental telles l’adrénaline, les endorphines, la sérotonine, les monoamines, etc.) est de se fondre dans la nature, s’harmoniser à elle, se laisser pénétrer par elle.

      Et que cette nature soit la plus « pure » et authentique possible !

Nouvelle étape du voyage du bleu 2e partie : la brebis du Pic rouge de Pailla. 

      Mon Pic rouge de Pailla (réalisé en restant fidèle à mon intention : en quelques minutes seulement à l’aquarelle sans dessin ni repentir) n’a pas pour but de s’affirmer en tant qu’«aquarelle réussie» (d’ailleurs qu’est-ce qu’une aquarelle réussie ?), mais de prouver (au moins de le vérifier une fois de plus pour moi-même) combien l’expression est facile en état de créativité augmentée (même si elle n’atteint pas ici le niveau 4 des états de flow).

      Elle doit surtout exprimer un « contenu » sans se laisser séduire par le « contenant », c’est à dire l’aspect visuellement séduisant et superficiel du produit pictural.

      J’ouvre une parenthèse pour dire qu’en aucun cas je ne voudrais que l’égocentrisme ne prenne le pas sur la créativité, et que si je me mets en scène à travers ma démarche j’essaie de le faire sans que ce soit en me soumettant aux pulsions infantiles d’un ego aveuglant et réducteur, mais bien parce que celle-ci (ma démarche) doit être considérée dans son entièreté, afin aussi de partager mon expérience personnelle comme si j’en étais mon propre spectateur, tout en restant fidèle au sens que le veux lui donner.

       L’objectif avec ce motif était de traduire le plus rapidement possible et de façon très synthétique la masse géologique complexe de ce sommet, avec ses plissements, couloirs, parois, fissures et dièdres en les simplifiant au maximum, mais en conservant leurs lignes de force, sans trahir pour autant toute la lumière et la force se dégageant du paysage.

       Sachant que pour Jean-François Lyotard, « Tout art est re-présentatif […] : dans ce sens qu’il est renversant, qu’il renverse les rapports de l’inconscient et du préconscient, qu’il procède à des insertions du second dans le cadre du premier. » (Discours, figure, Paris, Klincksieck, 1971, p. 383), mes questionnements conservent tout leur sens puisque ces quelques exercices carnettistes (assez « basiques » somme toute), doivent prendre une nouvelle dimension dans le projet d’un travail qui symbolisera au retour la synthèse de l’ensemble de ces expériences réalisées lors du vol du Piméné, en se cristallisant autour de la quête du bleu du Cirque de Gavarnie.

      Là, on passe à une nouvelle « dimension » de la démarche picturale, car il ne s’agit pas de « re-produire » (en plus grand et en « mieux ») ce qu’on a vu, ce qu’on a rencontré, ce qui a été réalisé en « créativité augmentée » sur le terrain, mais bien de tenter de révéler non seulement l’intériorité (ou l’âme sensible) des choses et des lieux qui nous ont touchés lors de ces expériences, mais aussi d’exprimer dans son ensemble ce que l’empreinte de ces expériences nous laisse dans notre propre intériorité : une sorte d’absolu auquel on chercherait à donner un visage...

      Ici, le but de l’entreprise est (avec respect et modestie) de dire le pouvoir de l’homme, celui qui peut s’élancer dans l’espace pour saisir l’immensité, imaginer, penser, mais aussi de sentir sa propre petitesse, et cependant être la mesure du démesuré à travers l’auto-transcendance de l’œuvre, désigner le sublime qui pourrait être le pouvoir absolu de l’œuvre, mais qui lui échappe souvent en finalité, tout en lui conservant son pouvoir magique.

      ... Il faut croire qu’il n’est vraiment pas encore atteint ce but au moment où je vais rejoindre dans le refuge mes camarades pour un casse-croûte d’amitié et une bonne nuit de repos, car un épais brouillard s’est abattu sur la montagne où un vent perfide et glacial s’est levé !

      - Que sera demain notre montée au Piméné, et plus encore l’hypothétique décollage de son sommet ?

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J'en choisirai une que je placerai un mois sur la page de garde du réseau, accompagnée du nom de l'auteur.

Je la choisirai avec un tout petit comité de membres que je contacterai pour m'aider dans le choix de l'oeuvre.

Merci d'avance pour votre éventuelle participation.

Robert Paul

Notez bien: les oeuvres sont à télécharger sous ce billet en tant que commentaire

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02/12/2015,2 430
03/12/2015,2 905
04/12/2015,3 647
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Précision:

La colonne de droite sur le réseau est configurée de telle manière qu'elle apparaisse sur toutes les pages consultées du réseau.

Elle contient, selon mes directives, les éléments suivants:

-le logo de l'association Parkinson

-les billets culturels de Deashelle

-le focus sur les précieux billets d'Art de François Speranza, attaché critique d'art du réseau Arts et Lettres. Ces billets sont édités à mon initiative.

Le contenu de cette colonne de droite est susceptible d'être modifié en fonction des lignes éditoriales du réseau. Elle ne contient ni ne contiendra aucune publicité commerciale.


Robert Paul

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administrateur partenariats

Sur le tableau, un dessin magique à la craie rehaussé de gouache blanche

pour apporter un peu de rêve à mes élèves...

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Haïkus inspirés par un dessin de Liliane Magotte

De Suzanne Walther-Siksou

Gracieux tableau
plaine et collines voisines
village endormi.


Blanc éblouissant
sous l'éclairage lunaire
la joie a surgi


Fascinante nuit
incrustés sur du velours
des bijoux célestes.


Énergie nocturne
symphonie silencieuse
hymne de l'espoir


Offrande inouïe
coup de baguette magique
enfants ébahis.


La force de l'art
onirique ou naturelle
la beauté captée.

4 décembre 2015

 

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Tous mes remerciements à Suzanne pour cette merveilleuse surprise.

Un partenariat

Arts

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Lettres

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administrateur partenariats

"Famille de labradors"

Aquarelle de Nicole Duvivier

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 Une famille attendrissante.


Une rencontre coup de coeur,
Deux chiots, paraissant songeurs,
Près de leur mère protectrice,
Dans un éclairage propice.

Corps satiné, d'un tendre brun,
Regard intense de chacun.
Sans doute un courant de tendresse
Circule entre eux sans allégresse.

Devenus somptueuse image,
Ils causent un étrange émoi,
Certainement empreint de joie,
Par l'énergie qui s'en dégage.

Une famille de labradors
Unis par un lien  qui est fort.
Oeuvre touchante d'une artiste,
Animalière réaliste.

Suzanne Walther-Siksou

1/12/2015

Billet de partenariat réalisé à la demande de Suzanne Walther-Siksou.

Un partenariat

Arts

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Lettres

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 12273127059?profile=original                                                    

« Dis-moi donc charmant petit être, poussière d’or et de soleil,

Quel doux miracle t’a fait naître et quel fut ton premier réveil ? »

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Voici un ouvrage aux couleurs subtiles et chatoyantes fêtant en pleine lumière solaire le mystère de la métamorphose du papillon, archétype puissant préfigurant toute métamorphose humaine traversant un chaos créateur  inévitable. L’artiste peintre apporte toute son originalité sensible pour évoquer ce grand secret ouvrant sur les mondes invisibles protecteurs lors de ce passage de la pesanteur terrestre à la lévité libératrice. Le texte poétique innocent est la ronde de Pentecôte chantée, dansée par les enfants de L’Oiseau Lyre. Les aquarelles s’adressent à tous les âges.

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Texte de Rébecca Terniak

Divers poésies et chants 

Aquarelles de Michèle Pouilly
40 pages couleur dont 20 aquarelles originales,
format 240 x 240 mm
Ed. La Lyre d’Alizé, juillet 2015
Novoprint Juillet 2015 - 22 €
Pour enfants jusqu’à 12 ans et familles

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Sur La Butte de Montmartre

une aquarelle d'Adyne Gohy

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a inspiré

Les Musiciens

un poème de Raymond Martin

 

Songes macabres d’une nuit d’été, engoncés dans le  boléro étriqué du toréro dépité.

Un bœuf insensé, sur le toit pris de vertige, sauta les yeux fermés dans le passage de

La petite boucherie, où vaquent  à leurs travaux  tuyautés les employés du gaz.

 

« Au suivant » dit le grand Jacques, ne regardant jamais derrière lui, troublé par ses vingt ans.

Son copain Georges content d’avoir connu Fernande, lui sourit tendrement.

Le p’tit frisé au nez de fouine cherche une rime pour ses « cuisses de mouche ».

 

Un grand coup de vent et le chapeau de Charles sombre en Méditerranée un peu frisée.

Excité tel un  lombric hors de son tunnel.  Léo crie : « Poètes vos papiers ! Racontez-moi la mer. »

Maurice, oreilles aux aguets, s’en va chercher ses partitions. « Diantre! »  s’étouffe Claude,  vexé.

 

Joe  à  toutes jambes s’écrie : « Attention voilà les Daltons ! Cachez vos gueules de métèques ! 

Georges le barbu en tombe sur sa guitare et gratouille:

- Laissez-moi le temps de vivre, crie-t-il.

- Laissez-vous aller Milord, s’époumone un frêle piaf quelque peu éméché ! »  

 

Un marteau sans maître gît sur les pavés moussus, étonné par les employés du gaz.

« Si j’avais un marteau ! déclame un blondinet  avec  pompes et circonstances.

- Quel beau  rossignol blondinet,   s’écrie la Castafiore.

- Tiens, lui dit-elle, voilà un marteau. »  

 

Tout est en ordre, cornemuse au placard, Erik goûte  ses trois  morceaux en forme de poire,  

Quand soudain une « Pacific » exhale ses fumées. Arthur n’est pas loin se dit-il, envouté par

Le rythme lancinant de cette épopée musicalement ferroviaire.

 

Du  piano à bretelles, sous les doigts de Suzon, sortent des sons émanant d’une nuit d’été.

Souriant de sa performance, elle s’active à la vue d’un chaland pressé endimanché de choix.

Stoppé net, il écoute avec une appréciation non retenue ces notes en chaussée.

 

Sa charge le pressant, un sourire satisfait, du bout de ses doigts tombent  quelques sous

Dans la boite du violon capitonnée d’un satin émeraude. Suzon, aux anges, s’active au mieux. 

D’un signe de la tête, il  salue Suzon et reprend  sa marche pressée vers le bas de la butte. 

  

La marche nuptiale résonne dans la tête d’Emile, volontaire de l’archet comme de coutume.

Actionne celui-ci sur les cordes en boyau de mouton, grinçantes au bord de l’asphyxie.

Exécution magistrale sans miaulement, la marche s’écoule sous les doigts  sereins d’Emile.

 

 Raymond  Martin

D’après une aquarelle de : Adyne Gohy

Juin 2015.

 

Un partenariat d'

Arts 

12272797098?profile=originalLettres

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    C’est certainement le lieu idéal et l’exposition parfaite pour sa première parution en public après les aventures du Piméné et sa naissance magique dans le Cirque de Gavarnie…
    Non, je ne brûle pas les étapes et vous allez bientôt pouvoir me retrouver au refuge des Espuguettes pour en continuer toute l’histoire, mais si vous êtes en Bourgogne et passez par Chalon-sur-Saône vous pourrez la découvrir avant même que je vous la dévoile à la fin de cette nouvelle aventure de la route du bleu !
    Simplement, par ce que l’exposition où elle est présentée se terminera bientôt, et qu’il ne faut pas rater cet évènement.
    Pas seulement parce que vous pouvez y voir cette toile révélant l’une de mes perceptions de « conscience essentielle » (elle-même résultat d’un travail réalisé en « créativité augmentée » à partir d'une « expérience optimale » lors de mon immersion dans le bleu de Gavarnie pendant le vol depuis le sommet du Piméné), non : surtout parce que vous allez vous baigner complètement dans un rêve bleu absolu les yeux grands ouverts, à travers les œuvres (bleues naturellement), de 25 artistes différents !

On se bousculait le soir du vernissage à galerie de la Ferme de Corcelle !

On se bousculait le soir du vernissage à galerie de la Ferme de Corcelle !

      Effectivement, c’était la foule des grands soirs vendredi dernier à 18 h 30 pour le vernissage de l’exposition « La ferme n’y voit que du bleu » à la ferme atelier - galerie d’Arlette PASCAL et Jean-Noël à Châtenoy-le-Royal.

       Le bleu dans tous ses états à travers le regard des peintres et plasticiens, tel pourrait aussi être le titre de cette très belle exposition.
     Un bleu couleur d’espoir comme le précisait lors de son discours inaugural l’un des élus représentant la ville de Chalon-sur-Saône, rappelant au passage ses nuances symboles de paix que l’on retrouve notamment à travers les couleurs du drapeau de l’UNESCO ou des casques des soldats de l’ONU, symboles dont nous avons tant besoin en ce moment… 

La toile de Gavarnie dans un rêve bleu à la ferme de Corcelle.

      En arrivant à l’atelier - galerie de la ferme de Corcelle vous êtes accueilli (e) par un très beau « jardin bleu » qui vous plonge dès le départ dans l’ambiance de l’exposition.
      Installation lumineuse et lampions bleu-nuit, ingénieuse et superbe œuvre collective de l’association en charge de l’exposition et de l'atelier de la ferme sous la houlette d’Arlette PASCAL…

La toile de Gavarnie dans un rêve bleu à la ferme de Corcelle.

    Une promenade ludique à travers les œuvres des peintres, plasticiens, céramiste, vidéaste, sculpteurs, photographe exposés (ici, à l’entrée de la salle-atelier, les objets bleus de Fabienne BICHON, véritable fée du raku).

La toile de Gavarnie dans un rêve bleu à la ferme de Corcelle.

    Un peu plus loin, le totem Tengri et installation d’Elisabeth GACHOT-MERCK exprimant le grand bleu-l’infini, une élévation de la pensée à travers le bleu, comme toutes les autres œuvres de cette exposition.

La toile de Gavarnie dans un rêve bleu à la ferme de Corcelle.

    Dans la salle du « Four à pain » avec d’autres œuvres des artistes invités (dont de superbes grisés au graphite couleur d’Arlette PASCAL), trois de mes toiles (acrylique et huile sur toile), avec sur le mur de gauche celle qui est le fruit de l’histoire du bleu de Gavarnie et du vol du Piméné, dont je vous conte l’histoire depuis quelques jours déjà.  
     Vous n’en verrez que cette photo en perspective pour cette fois (à moins d’aller la voir « pour de vrai » à la ferme de Corcelle ), car vous le savez, cette histoire n’en est qu’à son début (je vous présenterai cette huile sur toile lors du dernier article de cette série), mais face à vous on peut deviner derrière le visiteur en conversation devant ma toile inspirée du bleu de Gavarnie, une autre de mes toiles bleues « Lionnes chassant », un hommage aux artistes paléolithiques de la grotte Chauvet.

      L’exposition « La ferme n’y voit que du bleu » sera terminée le soir du 6 décembre (ne ratez surtout pas la nocturne du 5 décembre qui vous permettra de 19 h jusqu’à 21 h 30 de profiter des installations illuminées).     

      En attendant, la ferme atelier - galerie vous ouvre ses portes tous les jours de 15 h à 19 h au 7 rue du Pont à Châtenoy-le-Royal (Chalon-sur-Saône).

    La devise de l’exposition est empruntée au testament de Maria Elena VEIRA DA SILVA :
        « Je lègue à mes amis
        Un bleu cæruleum pour voler haut
        Un bleu de cobalt pour le bonheur
        Un bleu d’outremer pour stimuler l’esprit… »
    …Une devise que je portais inconsciemment en moi en montant au Piméné !

    Les artistes qui exposent à la ferme atelier - galerie de Corcelle sont :

            Fabienne BICHON,  céramiste,
            Agnès BONNOTTE,  peintre,
            Suzel D’ALESSIO,   peintre,
            Bernard DEFAUT,   peintre,
            Christian DEJEUX ,  peintre,
            Galerie DURAMEN, designers, collectif de créateurs,
            Elisabeth GACHOT-MERCK, plasticienne,
            Tony GAGNIARRE, peintre, plasticien,
            Bernadette GROZELIER, plasticienne,
            Jacques HUBSCHWERLIN, peintre,
            Michel LECUYER, peintre,
            Alain MARC, carnettiste, peintre, plasticien,
            Annie MAUGEY, peintre, plasticienne,
            Chantal MONESTER, Jane W, peintres,
            Arlette PASCAL, carnettiste, peintre, plasticienne,
            Annie PECOIL, peintre,
            Jean PECOIL, peintre,
            Daniel PERNETTE, peintre,
            Nicole PERNETTE, peintre,
            Walter PETRIZZO, peintre,
            Françoise TRONCHET, peintre,
            Odile VAILLY, plasticienne,
            Christiane VANDROUX, photographe,
            L’Atelier d’arts plastiques de La ferme de Courcelle,             et ses (installations du Jardin Bleu)

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        Mon dernier article ne s'ouvrait pas pour beaucoup d'entre-vous par le lien de ma dernière lettre d'information, alors, avec toutes mes excuses, je recommence tout !        

     Pourtant c’est dans une magnifique nouvelle aventure que je vous emmène à présent, loin des miasmes et des errances destructives de nos sociétés, pour vous replonger dans une beauté paisible, somptueuse, lumineuse et tonique.

         Pour célébrer l’espérance et l’amitié, retisser les fils ténus de la vie, et sans oublier toutes celles et ceux pour lesquels ces mots sont vains, projeter dans l’avenir une énergie de pensées constructives, généreuses, en harmonie avec la nature et nos sources les plus profondes d’accomplissement, puisque cette énergie est avant tout source de bonheur.

        L’histoire que je vous raconte à présent est celle de la très récente naissance d’une toile selon ma démarche picturale, en suivant le processus de « créativité augmentée » auquel j’ai déjà consacré plusieurs articles dans ce journal, qui a le pouvoir presque magique de nous faire basculer sans artifices de la « conscience ordinaire » à la « conscience essentielle », en décuplant les possibilités de notre imagination.

        Rien d’occulte dans tout cela, mais une démarche élaborée tout au long d’une vie, au cours de laquelle les expériences accumulées débouchent sur un acte créatif global où chaque phase préalable à l’élaboration d’un produit pictural final fait partie à part entière de ce produit.

       L’action s’est déroulée il y a quelques jours à peine au cœur des Pyrénées, face au splendide Cirque de Gavarnie depuis le refuge des Espuguettes et le sommet du Piméné, qui est le plus beau belvédère connu pour observer l’ensemble des hauts sommets qui couronnent le cirque glaciaire.

            Une plongée les yeux grands ouverts dans l'un des plus beaux bleus du monde !

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Le grandiose théâtre dans lequel se déroule cette aventure créative au cœur des Pyrénées (Image © 2015 Digital Globe — © 2015 Google).

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Le Piméné (face ouest) et l’arrête Petit – Grand Piméné dominant Gavarnie (en fond de vallée), vus de la Serre des Tousaus : la pyramide est presque parfaite et on imagine facilement depuis ce point de vue la difficulté d’un décollage sur ce versant depuis son sommet si l’on veut respecter (ce que nous avons fait) l’interdiction de décollage et de survol côté parc National des Pyrénées (l’autre versant) : pas de droit à l’erreur !

        Elle s’est terminée par une dernière expérience créative picturale à l’atterrissage dans la vallée après un vol en parapente somptueux permettant d’approcher au plus près le bleu indéfinissable généré par l’ombre matinale des gigantesques murailles constituant le Cirque de Gavarnie.

        Produit final de l’aventure, une toile qui en exprimera « l’intériorité » sera réalisée ultérieurement en atelier.

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L’indéfinissable bleu de la lumière à l’ombre des immenses parois glaciaires du Cirque de Gavarnie : ce n'est pas pour rien que cet endroit est classé au Patrimoine de l'Humanité par l'UNESCO !

         Ainsi, en ce qui me concerne dans cette nouvelle aventure, la montée au refuge des Espuguettes, les premières études à l’aquarelle réalisées en imprégnation du milieu naturel autour du refuge dans le parc National des Pyrénées, puis la montée au Piméné à 2800 m avec envol en parapente depuis son sommet suivi d’ultimes études toujours à l’aquarelle, réalisées à l’atterrissage sous les effets encore actifs de l’état de flow [ou d’expérience optimale] généré [e] par le vol le lendemain matin, sont des éléments indissociables de la toile qui en sera le produit.

         Celle-ci matérialisera la « conscience essentielle » qui se dégagera de l’ensemble de l’aventure et des émotions qu’elle aura provoquées, en exprimant particulièrement le fait marquant qui m’aura le plus inspiré.

         C’est à nouveau la quête d’un bleu extraordinaire qui est à l’origine de cette aventure, une couleur aux vibrations très subtiles ici, qui rend ce haut lieu du pyrénéisme encore plus prodigieux à contre-jour dans la lumière du matin.

        Pour conclure cette introduction aux reportages permettant de mieux comprendre ma démarche picturale globale débouchant sur la réalisation d’une toile à travers les expériences et études initiales qui en sont à l’origine, je tiens à remercier chaleureusement toute l’équipe des parapentistes du club de vol libre MJC de Rodez [fille et garçons] qui ont assuré la logistique de cette belle aventure du « vol Piméné ».

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Une partie de l’équipe qui m’accompagnait quitte la vallée, et attaque la montée vers le refuge des Espuguettes à travers la forêt... (Photo © Angeline MAHUAS)

        Ils ont permis en ce qui me concerne, la réussite d’une entreprise qui n’était pas si évidente que cela au départ puisque je devais concilier de nombreux paramètres liant pratique picturale, sportive, et connivence au milieu naturel, sans sortir du cadre législatif et de sécurité qui nous était imposé [différentes autorisations préalables, rigoureux respect des horaires, de la réglementation très stricte du parc National des Pyrénées, des règles de survol du village et de la vallée de Gavarnie, des fréquences radio obligatoires, de la réglementation aérienne locale concernant le couloir d’accès et de dégagement de l’hélicoptère du Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne, etc.].

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Enfin, la dernière pente avant le refuge : je suis plutôt content d’arriver en haut du plateau de Pailla après la cadence soutenue de cette montée, surtout chargé comme nous le sommes tous puisque le parapente se rajoute à nos affaires de montagne, au duvet, à la gourde, à la nourriture, etc. (...(et dire que nous serons presque autant chargés demain pour faire l’ascension du Piméné, la peinture mène donc à tout) ! (Photo © Olivier LESCA)

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Le refuge des Espuguettes sur son promontoire (nous ne pourrons accéder qu'à son sas "hiver" puisqu'il est fermé en cette saison), dominé par les faces nord-est et nord des deux Astazou (3071 m et 3012 m) séparés par le fameux couloir Swan, splendide classique pyrénéenne (on remarquera qu’à leur pied leurs glaciers ont tant reculé ces dernières années à cause du réchauffement climatique qu’ils ne se réduisent plus qu’à peau de chagrin). (Photo © Olivier LESCA)

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Compte tenu des circonstances, mon matériel est réduit le plus possible afin de ne pas alourdir davantage mon sac (palette aquarelle de voyage Winsor et Newton 12 couleurs avec son réservoir d’eau, deux pinceaux à réservoir Pentel, crayon mine graphite 2B, gomme et petit carnet Paperblanks + pince de maintien des pages).

Ce matériel est largement suffisant pour prendre mes notes de terrain (la « conscience ordinaire ») puisque le plus important dans ma démarche n’est pas la qualité des aquarelles réalisées sur le motif, mais l’intérêt des éléments retirés du vécu de cette expérience afin d’en restituer ultérieurement dans ma toile la « conscience essentielle ».

 

        Nous entrerons par le prochain article dans le vif du sujet avec les premières notes aquarellées, puisque le schéma du projet étant à présent établi je vous donne rendez-vous dans quelques jours au refuge des Espuguettes, avec un nouveau regard sur la haute montagne, et les moments magiques qui lui sont associés en attendant l’ascension du Piméné et l’envol depuis son sommet.

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L’arche d’alliance, archétype du trésor disparu, aurait renfermé les Tables de la Loi.

L’arche geneseoas est un triangle parfait symbolisant l’abondance, la fécondité pour les disciples de Pythagore.

 Au XIIe siècle, l’arche était un coffre à secrets d’où dériva le mot arcane au XVe….

 

C’est fabuleux, mais que voilà bien des mystères, même pour les animaux qui, comme nous, s’interrogent.

 

12273128470?profile=original(photo L. M.)


Jacques Servières, notre fabuliste, qui semble posséder la langue des oiseaux, devrait nous éclairer en nous confiant quelques détails de son alchimie. Il nous tint à peu près ce langage dans un entretien accordé le 15 octobre 2015.

Jacques Servières est né en 1954 et rien ne le prédestinait à la sculpture.

C’est un autodidacte, un sculpteur d’instinct, qui a appris à lire dans le roc et qui, au fil des ans et de la pierre, a déjà donné vie, depuis 1986, à près de cinquante œuvres monumentales. Figures hiératiques à l’étrange beauté d’icônes païennes.

     Ceci dit, le dialogue avec la pierre, il connait. Il a d’abord construit sa maison de ses mains, pierre à pierre. Puis un ami tailleur de pierre lui apprit les rudiments du métier en Anjou, terre de pierres s’il en est. C’est là qu’il entre vraiment en résonnance avec la roche. Ensuite, dans son pavillon de banlieue, il s’est mis à créer son univers. Au grand dam des voisins. Il a fallu changer de terrain, se mettre au vert.

Il a largué les amarres, oh pas bien loin, posant là sur la Marne son canoé pour y trouver son île, son jardin d’hiver. Et un beau stock de pierres du pont-aqueduc abandonné.

Malgré son âme nomade, la marne, c’est bien connu, est une terre qui vous colle aux pieds, retenant là ses semelles de vent, même si, pour se ressourcer, il repart de temps en temps.

« Moi, mes souliers ont passé dans les prés,

Moi, mes souliers ont piétiné la lune.

Puis mes souliers ont couché chez les fées

Et fait danser plus d’une… »

Felix Leclerc (1914-1988)

 

Et depuis, printemps, été, automne, hiver… et printemps, il voyage en solitaire, donnant à sa sculpture la forme que lui dicte le calcaire. Car il sait écouter, sans trop s’occuper des courants comme du qu’en-dira-t-on.

 Ce qui n’empêche pas quelque susceptibilité.

« Dans notre société seul le produit intéresse, pas l’homme qui est derrière. 

On prend, on jette, on oublie. »

D’ailleurs, quand la mairie de Chessy, qui pourtant s’enorgueillit de « son » Jardin de sculptures de la Dhuys, organise un évènement comme Sculptures en Fête, elle omet bêtement de l’inviter. Si vous en faites, vous n’êtes pas à la fête.

Une autre anecdote, révélatrice de l’état d’esprit du bonhomme. Lors de la dernière restauration du Pont Neuf, qui s’est terminée début 2007, notre artiste déterminé apprend sur France Culture que des moellons avaient été déposés pour en alléger la structure. Têtu, l’homme est prêt à remuer la terre pour gagner son ciel. Ainsi, après maints coups de fil, il a pu récupérer ce dépôt de blocs calcaires du plus ancien pont de Paris. Marne et Seine réunies. Le bon roi Henri en aurait souri, les amants aussi.

Alors Servières… Surréaliste, nabi, naïf, brut, dada oulipesque ou yop la boum ? Je ne sais. Tout cela est exquis, mais foin d’étiquettes toutes faites, nul n’est prophète. Il est tout juste dépositaire de cet art vierge et vivace pour un bel aujourd’hui, moins bien que demain.

Tout simplement « …des statues

Qui se tiennent bien tranquillement le jour dit-on

Mais moi je sais que la nuit venue

Elles s’en vont danser sur le gazon. »

Charles Trenet (1913-2001)

 

12273128867?profile=original(photo L. M.)

 

Servières qui reprendrait certainement à son compte cette inscription de Cheval…

« Pour les hommes de bien, tous les peuples sont frères.

Notre devise à nous est de les aimer tous. »

 

12273129269?profile=original(photo L. M.)

 

Au jardin de la Dhuys, ouvert librement à tous et à tout vent, on rencontre surtout des randonneurs, des joggers, des enfants. Et le sculpteur qui poursuit son œuvre buissonnière. Jamais aussi libre que lorsqu’il est au bloc.

« Car c’est la récompense

Ô sculpteur gigantesque

D’avoir réalisé ton rêve

Surhumain

Va - sic - tu peux bien graver

Ton nom à chaque fresque

Hier c’était le labeur

C’est la gloire demain. »

De Cheval encore cet envoi, lui qui manquait peut-être de lettres mais ni d’art ni d’esprit.

 

Mais la gloire s’accorde-t-elle avec le travail hors les sentiers battus ?

Van Gogh, citant Thomas Carlyle dans sa correspondance, note :

« Vous connaissez les lucioles qui au Brésil sont si lumineux, que les dames le soir les piquent avec des épingles dans leur chevelure, c’est très beau la gloire, mais voilà, c’est à l’artiste ce que l’épingle de toilette est à ces insectes. »

 

Outre son travail en taille directe, Servières est aussi un dessinateur qui aime livrer ses impressions dans ses carnets.

Ah oui, une dernière chose, monsieur Servières… Continuez à cultiver votre jardin seine-et-marnais.

Les fleurs y poussent bien...

 

12273129694?profile=original(photo L. M.)

 

... les passereaux chantent au rythme de sa massette et prospèrent,

 

12273130085?profile=original(photo L. M.)

 

... la paix niche à Chessy.

 

12273130872?profile=original(photo L. M.)

 

Passants, arrêtez-vous dans ce champ des possibles, ces rondes figures et comptines.

Pierre…

 

12273130899?profile=original(photo L. M.)

Feuilles…

12273131855?profile=original(photo L. M.)

 

 Ciseau…

 

12273132070?profile=original(sculpture en cours d'exécution ; photo L. M.)

Pierre… feuille… ciseaux… ou puits… de la postérité ou de l’oubli...

 

12273132672?profile=original(photo L. M.)

 

Laissons la nature ou les hommes, ou les deux enfin réconciliés, avant que de trancher.

Echappons, en attendant, au poids de l’ennui.

 

12273132883?profile=originalGustav Vigeland (1869-1943 ; photo L. M.)

 

Vous aurez peut-être plaisir à voir ou revoir la première partie de cet article, pour cela cliquez sur https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/le-jardin-extraordinaire-de-jacques-servi-res-1-2

Laissez-vous entraîner dans ce jardin enchanteur et, comme moi, entonnez à tout va :

C'est fou tout ce que l'aqueduc a !

Lansardière Michel (texte et photos)

 

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                         LE SURREALISME ANCESTRAL DE WILLIAM KAYO

 

Du 30-04 au 18-05-14, l’ESPACE ART GALLERY (35, Rue Lesbroussart, 1050 Bruxelles) organise une exposition consacrée à l’artiste Camerounais WILLIAM KAYO, intitulée LES PIECES DU TEMPS.

Dire de l’art contemporain africain qu’il résulte d’un brassage entre les expressions artistiques autochtones et les principaux courants occidentaux est effectivement fort juste, néanmoins, n’en va-t-il pas de même pour toute forme d’art en pleine régénérescence ? Qu’aurait été l’art Français du début du 20ème siècle si ce dernier avait refusé d’explorer les plastiques ainsi que les mythes océanien et africain ? De quelle autre façon aurait-il pu prendre conscience de ce qu’André Malraux appelait : la prise de conscience de la totalité de l’Art ?

Il y a un certain nombre d’années, dans une galerie bruxelloise en vogue, se tenait une exposition sur l’art contemporain des Schona du Zimbabwe. C’était, à l’époque, l’une des premières tentatives de présentation d’œuvres contemporaines africaines. Et ce choix n’était en rien anodin, en ce sens que concernant l’histoire des arts traditionnels de l’Afrique Noire, l’art Schona représente une exception car il s’agit d’une des rares sculptures lithiques, par opposition à la tradition plastique sur bois, que l’on retrouve dans la totalité du continent africain. Contrairement à ce que d’aucuns imaginaient, les réactions furent pour le moins mitigées, en ce sens que le sentiment de regarder des pièces issues d’artefacta occidentaux auxquels l’on aurait apporté « une touche » africaine, se dégageait. En fait, l’idée sous-jacente au sortir d’une telle exposition était la suivante : ce qu’a fait un Brancusi, un sculpteur Africain peut le faire aussi ! Evidemment, l’Art du 20ème siècle fut régénéré par l’ « Art Nègre » mais force était de constater, à l’époque de cette exposition sur l’art Schona contemporain, que quelque soixante-dix ans plus tard, les artistes Africains assuraient un « retour à l’expéditeur » en bonne et due forme. Heureusement, et ce depuis maintenant plusieurs années, nous n’en sommes plus là ! Une voie a été tracée laquelle recule constamment les sentiers battus.

 

Et le résultat s’exprime avec un créateur tel que WILLIAM KAYO.  

De quelle manière considérer son œuvre au sein de l’histoire de l’art africain contemporain ? Il s’agit d’un artiste qui, adolescent, entra de la façon la plus anodine, en contact avec l’art de Salvador Dali tout simplement en feuilletant un journal. Ce contact, absolument fortuit, le conduisit à aimer follement le Surréalisme, au point de s’engouffrer dans cette voie comme première approche créative jusqu’à trouver, au fil du temps, son propre langage à l’intérieur d’un substrat culturel fourmillant de traditions à la fois orales, musicales et plastiques.

Au premier regard, une alchimie subtile entre l’Afrique et l’Occident perce des œuvres de ce plasticien. Nous somme subjugués par la maitrise avec laquelle ce dernier appréhende l’espace et la lumière.

SOLITUDES (80 x 80 cm – technique mixte)

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est une évocation scénique d’une Afrique ancestrale, enveloppée dans un halo en fusion, composé de blanc évanescent se mariant au vert virant vers le jaune-clair. Les personnages évoluent dans un décor rural. Dans cette œuvre, l’on remarque une interpénétration réussie entre le dessin (ce fut sa première forme d’expression) et la peinture. Cela apparait flagrant avec le rendu physique du jeune agriculteur, lequel est très peu atteint par la polychromie dont les contours à la mine structurent les lignes directrices, tant pour l’anatomie que pour les vêtements. Une zone se révèle vers le haut, à droite du tableau, laissant apparaître ce qui ressemble à une ferme, auréolée d’une lumière flamboyante. Une portion de la toile a été soulevée et travaillée vers la droite, accentuant  l’impression d’une construction architecturale.

La conception des personnages est caractéristique de l’œuvre de WILLIAM KAYO, en ce sens qu’à l’exception de PORTRAITS (65  x 70 cm – technique mixte),

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présentant des femmes Africaines souriant ainsi que pour SOLITUDES, où le jeune agriculteur a manifestement été portraituré, les personnages conçus par l’artiste se réduisent à la plus simple expression de silhouettes, frêles et diaphanes, souvent campées debout, toujours baignées d’une lumière enveloppante, mises en exergue par un contour extrêmement appuyé, conçu à la sciure de bois.    

« Les silhouettes nous suivent », affirme l’artiste, en pointant son doigt vers le sol pour désigner nos ombres. Ce sont là les traces que nous laissons de nous-mêmes ».

Dans HORIZONS (90 x 90 cm – technique mixte),

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les silhouettes se dressent au loin. Une zone rouge incandescente, comprise entre des notes bleues, en dégradés et jaunes, fait irruption au centre du tableau.

Est-ce l’horizon qui se dessine ? Toujours est-il que dans cette œuvre les personnages féminins, plutôt stylisés, « regardent » au loin. Sauf que nous ne voyons pas leur regard, nous le devinons. En fait, nous le devinons parce que nous substituons le nôtre au leur. Et cette boite de cirage rouillée, campée au cœur d’une zone noire, à hauteur du regard, que l’artiste a trouvée au fond d’une poubelle, arrive dans la composition comme un imprévu, un élément volontairement perturbateur, censé brouiller la magie du moment. Où se situe-t-elle face à l’horizon ? Où se place-t-elle face à nous-mêmes ? Et cet horizon qui divise le tableau, qu’est-il réellement ? Le visiteur se situe précédant les personnages mais de quel côté de l’horizon est-il lui-même ? L’horizon est une vue de l’esprit car il change selon les latitudes. Selon que l’on se situe d’un côté ou de  l’autre. Observez cette série de collages, à peine perceptibles, réalisés de façon minimaliste, se fondant dans les diverses zones chromatiques, sous-tendant à l’instar d’un muret imaginaire, le haut et le bas du tableau, tel l’horizon définit le ciel et la terre. Le titre de l’œuvre se décline au pluriel. Sa lecture nous en fournit les clés.

Les couleurs ont une grande importance. Celles utilisées par l’artiste peuvent globalement être rangées en deux catégories :

Couleurs tendres : PORTRAITS (mentionné plus haut) - SOLITUDES (mentionné plus haut) – JOUEUSES DE NGONI (65 x 70 cm – technique mixte)

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Couleurs vives : TOTEMS (90 x 90 cm – technique mixte)

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HORIZONS (mentionné plus haut) – SCENES (50 x 90 cm – technique mixte)

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Mais il y a aussi (cela arrive souvent) une catégorie intermédiaire dans laquelle couleurs tendres et vives se côtoient dans un résultat surprenant :

JUST FOR DREAM (65 x 70 cm – technique mixte)

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retient notre attention parce  qu’il pose une question cruciale : y a-t-il un surréalisme « à l’africaine » ?

Ou le surréalisme est-il définitivement universel, susceptible d’être interprété selon chaque sensibilité culturelle ? La force du surréalisme est qu’il nous révèle un autre Sacré : celui du quotidien transcendé par le pouvoir d’une démarche immanente.

Grand amoureux de René Magritte, l’artiste garde un lien à la fois affectif et esthétique avec le surréalisme classique. 

Quelles sont les particularités du style surréaliste de WILLIAM KAYO ?

Surréalisme classique : statisme des personnages, encadrés dans cinq zones compartimentées, telle en architecture en suspens. A l’instar du « surréalisme » magrittien, le personnage est, avant tout, statique, voire impassible. Il évolue, soit en dehors de tout cadre architectural, soit au sein d’une architecture qui ne s’impose nullement par rapport au personnage.

William Kayo : les personnages sont en habits traditionnels – utilisation de la lumière (vive et chaleureuse) par rapport à celle de Magritte (relativement tiède ou objet d’analyse psycho-chromatique : cfr. L’EMPIRE DES LUMIERES (1953-54).   

Il s’agit, chez l’artiste, d’une conception plastique de l’onirique qui envisage le rêve que pour ce qu’il est. Non pas d’une arme contre un système d’idées. Il est vrai que si la symbiose entre surréalisme et art africain interpelle à plus d’un titre, c’est parce qu’elle exprime cette volonté de rapprochement interculturel, désormais ancrée dans le siècle. Une démarche que l’artiste qualifie de Modernité : un brassage des meilleures influences culturelles venues de l’extérieur, enrichissant le substrat culturel vernaculaire.

Quiconque connait un tant soit peu les arts traditionnels de l’Afrique Noire, ne peut séparer les productions artistiques d’avec leurs composantes magico-religieuses. C'est-à-dire, les réalisations plastiques, d’une haute perfection technique du monde fabuleux des esprits ayant souvent revêtu le statut d’Ancêtres. Un monde tel que celui-là peut aisément se passer de « surréalisme » car ses racines baignent dans une spiritualité immémoriale. Un monde dans lequel l’Homme, passant de classe d’âge en classe d’âge, se fond dans une conception de l’Histoire tendant vers l’Humanisme comme finalité. L’Humanisme africain ! 

WILLIAM KAYO assure ce rapprochement interculturel en le considérant comme un « engagement », qu’il fait vivre pleinement au visiteur, en interpellant ses interrogations propres sur le Monde. Les messages  culturels qu’il met en exergue sont exprimés de façon subtilement politique.

Nous le constatons dans  JOUEUSES DE NGOMI (déjà mentionné). Le « ngomi » est un instrument à deux cordes, typique de la région de l’artiste.

Jadis, il était joué exclusivement par les femmes. Désormais, ce sont les hommes qui se le sont approprié et voient d’un très mauvais œil les femmes qui le pratiquent.

Précisons, néanmoins, que si les hommes l’ont adopté, c’est essentiellement en tant qu’ « arme » pour exprimer un message de paix. La sœur cadette de l’artiste joue d’ailleurs de cet instrument, de façon professionnelle, en dépit de l’interdiction dictée par les hommes.

L’artiste qui a réalisé ses études artistiques à l’IFA (INSTITUT DE FORMATION ARTISTIQUE de Mbalmayo, au Caméroun), ne s’abandonne jamais à une surcharge de matière pour attaquer la toile. Tout « excès » existant se justifie dans sa fonction créatrice : conception du volume pour les tissus (cfr. TOTEMS), structures portantes pour chaque cadre (cfr. JUST FOR DREAM).

Il retravaille toujours ses tableaux à la sciure de bois et n’hésite jamais à utiliser des éléments extérieurs tels que le papier ou divers accessoires en fer, interagissant avec la perception immédiate du visiteur.

Bien que jeune, il totalise déjà vingt-six ans de travail et nous avoue qu’il n’aurait jamais pensé trouver dans la peinture l’objet de sa vocation.

Lorsqu’on lui demande ce qu’il espère de l’art africain contemporain, il axe ses espoirs sur une amélioration concernant les structures existantes permettant d’élargir les possibilités à l’accès au Marché de l’Art pour les artistes Africains qui se battent face à ce qu’il qualifie de « chasse gardée ».

WILLIAM KAYO se bat avec son art pour permettre au Monde d’accéder à la classe d’âge du dépassement.

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Collection "Belles signatures" (© 2014, Robert Paul)

François L. Speranza.

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Une publication
Arts
 
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Lettres

N.-B.: Ce billet est publié à l'initiative exclusive de Robert Paul, fondateur et administrateur général d'Arts et Lettres. Il ne peut être reproduit qu'avec son expresse autorisation, toujours accordée gratuitement.

 

A voir: 

Focus sur les précieux billets d'Art de François Speranza


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  François Speranza: interview et prise de notes sur le déjà réputé carnet de notes Moleskine du critique d'art dans la tradition des avant-gardes artistiques et littéraires au cours des deux derniers siècles (30 avril 2014).

(Photo Robert Paul)

Au vernissage du 30 avril 2014:

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Madame Fadila Laanan, Ministre de la culture et William Kayo

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William Kayo et Robert Paul

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administrateur partenariats

Ce lundi 16 novembre 2015, à 8.20h en entrant en classe, je savais que rien ne serait jamais plus comme avant.

Nous avons immédiatement abordé le sujet avec les élèves dans toutes les classes et à tous niveaux. C'était une demande des élèves, traumatisés, quel que soit leur âge ( de 12 à 20 ans). Les profs qui n'étaient pas capables de répondre à leurs attentes n'en ont pas parlé, en revanche tous ceux qui étaient disposés à le faire l'ont fait, sinon il aurait été impossible de donner cours. Répondre aux questions posées par les elèves, dédramatiser, rectifier l'info, rendre l'espoir, mettre du baume au coeur. Ils m’ont demandé pour faire un dessin, aux couleurs de la France, avec les mots paix, amour; liberté etc...Ils feront l'objet d'un immense panneau qui sera exposé dans un endroit clé de l'école, et notre sapin de Noël de 3m dans la cour sera cette année aux trois couleurs de la France et orné de mots et de colombes blanches...ce qu'ils ont décidé. Oui, l'école est de nos jours le repère face aux dérives de la société et du monde. Plus que jamais, nous les enseignants avons la mission d'éducation, alors que les familles souvent démissionnent. Mes élèves sont de plus de 30 nationalités différentes, de confessions différentes, c'est une richesse, il faut la protéger.

Ce mardi 17 novembre 2015, en rentrant à 17h.

Je n'en puis plus de lire des statuts haineux, d'entendre des imbécilités, de lutter contre les amalgames. Je me retrouve comme le 12 septembre 2001, à décortiquer avec mes élèves les événements de la veille, à remettre les pendules à l'heure, à panser les plaies d'une jeunesse effrayée, abasourdie par les propos tenus un peu partout sur les réseaux sociaux, dont ils sont friands, dont ils ne mesurent pas encore les dommages qu'ils peuvent causer, dont ils se servaient jusque là pour partager leur petit monde d'adolescents "bisounours". La jeunesse s'est réveillée avec une gueule de bois et elle souffre. Beaucoup de mes élèves sont de confession musulmane. Ils sont salis, choqués, leurs valeurs sont aussi bafouées que celles du citoyen à l'arbre généalogique celte, gaulois, ménapien, nervien, aduatique ou burgonde. L'école reste le dernier rempart contre les amalgames, par l'éducation qu'elle dispense et promeut, elle reste garante de la liberté et de la démocratie. La bête s'est exprimée aujourd'hui devant moi. Je l'ai trucidée et continuerai encore et toujours.

Ce mardi 24novembre 2015, voici les premiers dessins !

12273135082?profile=originalLa Palestine fait toujours son apparition, et je ne censure pas, mais relie aux événements tout le symbole d'une lutte universelle pour la paix . Les mots Pray et For sont aux couleurs de la France et de la Belgique.

Tout réside dans la tolérance.

12273135466?profile=originalPhoto trouvée sur le net.

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