Un brouillard surprenant
une aquarelle d'Adyne Gohy
a inspiré
En Champagne
un poème
de
Raymond Martin
Solitude des amours mortes des ceps rabougris sous le manteau brumeux de l’oubli.
Envol de croassements lugubres et massifs au-dessus de la terre Palatine.
L’horizon dessine des êtres difformes qui s’évanouissent sous l’aube violine et frémissante.
Le chevalier poète à la rose, hante-t-il encore de nos jours cette terre crayeuse, généreuse ?
Voit-on encore des traces de ses valeureux destriers caparaçonnés d’un drap de Damas ?
Entendons-nous encore les murmures de ses vers enflammés pour la Dame de Castille ?
« L’autre matin, entre un bois et un verger, une bergère j’ai trouvé. Pour se distraire,
Elle chantait une chanson de printemps : « Ici le mal d’amour me tient. »
Je m’empresse aussitôt pour écouter son chant, et lui dis sans délais :
« Belle, Dieu vous donne le bonjour ! »
Aussitôt et sans hésiter, elle me rendit mon salut.
Elle avait de la fraîcheur et de belles couleurs.
Et j’eus envie de l’aborder :
« Belle, si vous m’aimez, vous aurez de moi riche toilette.
Elle me répond - Mensonge !
Les chevaliers sont des menteurs !
J’aime mieux Perrin, mon berger
Qu’un gentilhomme menteur !....... »
Amour m’aura livré maints durs assauts.
Chanson, va vite et le cœur léger,
Et salue mes gens de Champagne.
Cette noble terre de souvenirs toujours palpables, en éternel devenir rayonne en Majesté.
Son terroir généreux offre à celui qui ose souffrir la juste récompense, mais tant attendue.
Une léthargie semble habiter le sol, qui ne demande qu’un coup de soc pour renaître.
Tout semble désordonné en ce tableau un peu désœuvré des ceps dépourvus de sarments.
Le temps passe mais son œuvre offrira : Emeraudes et rubis à ces ceps régénérés.
La dextérité de l’homme sera récompensée par un breuvage tout en finesse et fraîcheur.
Raymond Martin
Inspiré par une aquarelle de : Adyne Gohy.
Merci à Thibaut IV de Champagne pour ses vers courtois.
Juin 2015.
Un partenariat d'
Arts