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carnets (5)

De retour après de longs périples !

Je vous retrouve enfin, Chères et Chers amis (es), après quelques parcours lointains tout au long des mois écoulés (et d'autres itinéraires plus proches), où je n'avais d'autre temps disponible sur internet que de répondre à mes e-mails lorsque je me connectais, mais intenses moments d'existence que j'avais envie de vous faire partager.

Alors, voici quelques extraits de ces petites et plus grandes aventures, toutes orientées "peinture" ou expression "carnettiste" et "aquarellée", avec le résumé de plusieurs mois d'itinérance en quelques lignes :

Avant tout (outre des  tas de choses qui ne pourraient guère vous intéresser), l'année 2017 se termine avec la publication de mon dernier petit carnet « D’hiver en été, exercices d’aquarelle autour de La Fresse en Saugeais ».

Je vous invite à le découvrir, d’abord  à travers cette courte promenade musicale qui vous emmènera d’hiver en été à la rencontre de quelques-uns de mes thèmes de prédilection abordés dans ses pages concernant cette magnifique région (en toute simplicité bien sûr) :

Ensuite, à travers l’extrait ci-dessous (cliquez sur la couverture du carnet, il s'ouvrira sur une nouvelle page, et si le lien ne fonctionne pas c'est ici) :




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"D'hiver en été, exercices d'aquarelle autour de La Fresse en Saugeais"

Ce n’est pas un carnet d’exercices à réaliser, mais d’exercices que j’ai déjà réalisés d'hiver en été, entre combes et vallées, pâturages et forêts de sapins, de fermes en villages, autour du hameau de La Fresse à la frontière franco - Suisse du Saugeais, à l’occasion des nombreux stages que j’anime dans cette région magnifique depuis quarante ans.  

Après cela, direction l'Inde du Sud, avec une formidable traversée picturale du sous-continent, où, sur plus de 1150 km, nous avons cheminé du Golfe du Bengale à la mer d’Oman.

Ces photos ne sont qu’un tout petit aperçu de ce que je développe plus longuement dans le billet de mon site principal que je vous recommande d’aller voir en cliquant ici.

J’y résume l’ambiance de ces semaines extraordinaires, les rencontres, les paysages, le contexte du voyage, et bien d’autres choses en faisant ce choix par catégories, où je vous dis les principaux temps forts de ce voyage...

Retour du stage carnet de voyage aquarelle de la traversée de l’Inde du Sud.

Voici l’un des moments magiques partagés là-bas : c’était dans un petit village nommé Baburajapuram. Des scènes que Gauguin ou Delacroix auraient adorées, avec au-dessus ma modeste page de carnet inachevée…

Retour du stage carnet de voyage aquarelle de la traversée de l’Inde du Sud.

Ici, deux semaines après notre arrivée, nos trois kettuwaloms (house-boats aménagés dans d’anciennes barges à riz), larguent les amarres au milieu des backwaters (les immenses canaux serpentant entre rizières, palmiers et cocotiers), pour terminer notre découverte de cet incroyable réseau aquatique du Kerala.

Retour du stage carnet de voyage aquarelle de la traversée de l’Inde du Sud.
Retour du stage carnet de voyage aquarelle de la traversée de l’Inde du Sud.

Quatre pages en cours de réalisation des carnets d’Élisabeth et de Christine évoquant cette croisière, saisies au hasard parmi les autres, toutes autant réussies…

Retour du stage carnet de voyage aquarelle de la traversée de l’Inde du Sud.

Magie d’un soleil couchant sur les backwaters  : souvenir enchanteur, dont seuls nos carnets et nos mémoires garderont la trace…

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Et puis, un nombre incroyable de moments hors du temps, vous verrez cela dans l'article de mon blog principal...

Au retour, immersion dans les dernières neiges du Jura Oriental,

où deux sessions "neige et aquarelle" nous permirent de

rechausser skis de fond et raquettes.

Vous allez partager 3 minutes de ce que furent ces semaines, découvrir l’ambiance, le bonheur « d’être en aquarelle » tant à l’intérieur que sur le motif pendant ces quelques jours hors des miasmes du monde, à partir d’une expérience constructive, humaine, généreuse, enthousiaste, couronné de succès par des aquarelles authentiques, rapides et justes réalisées par les participants, où la beauté des paysages, des ambiances hivernales, de la richesse des instants partagés, reflète tout simplement la vie, cette vie naturelle et exaltante qui vous redonne le regard émerveillé de votre enfance.

Voici donc ces trois petites minutes où l’hiver est une fête, même jusqu’au seuil du printemps :

Un peu plus tard, à peine ces semaines de neige terminées, départ pour les plateaux, les gorges et canyons sauvages d'Aragon, où je développais une réflexion sur l'intemporalité en carnet de voyage, particulièrement lors de mon passage par l'une de ses cités emblématique : Albaracin (y retrouvant de vieux souvenirs propices aux réflexions liants espace, temps, et destinée).

Centre cité médiévale d'Albaracin, Aragon

Il ne s’agit pas seulement du simple sentiment d’échapper à l’emprise du temps pendant la réalisation sur le motif de son carnet de voyage, même si cette impression ressentie par la plupart des carnettistes fait partie de la représentation mentale beaucoup plus importante et profonde, que j’aborde dans le premier billet concernant ce sujet.

Non, dans le concept qui nous intéresse ici, il s’agit de bien plus que cela, au moins d’un véritable archétype, ce qui en fait autant la rareté que la méconnaissance.

Alors, plus qu’un long discours, permettez-moi d’en partager un fragment avec vous...

Je dessinais les vieux murs et les balcons dominant l’ancestrale place du village où s’étaient réunis la plupart des habitants autour d’un orchestre donnant un concert.

Non pas un concert solennel et guindé tel qu’on en voit parfois lors de nos festivals d’été, mais un moment de musique simple, amical et festif, où les enfants jouent autour des musiciens, où on vient écouter depuis les fenêtres et les balcons tapas et verres d’apéritifs à la main, où les moineaux sous les toitures continuent de piailler et les chiens dans les rues d’aboyer.

Tandis que je dessinais, le petit orchestre se mit à interpréter «España » (la fameuse rhapsodie d’Emmanuel CHABRIER), et je vis alors les vieux balcons ajourés, les toitures et les façades colorées se mettre à danser, tandis que les grandes murailles mauresques renvoyaient en écho la mélodie comme filtrée de la voix lointaine d’une ancienne galette de 78 tours !

Un voyage « hors du temps » où tout prenait un sens nouveau, les parois ocres des canyons se transformant en murailles mauresques, les étapes de mon enfance se prolongeant par celle-ci, les gens aux fenêtres et balcons devenus familiers comme si nous nous connaissions depuis très longtemps…

C’est ainsi que je compris avec quelle subtilité le Destin place d’étranges repères sur le cheminement de notre existence comme s’il voulait nous mener quelque part.

Enfin, plus proche de chez nous, la Provence m'accueillait en cette fin de printemps dans son éternel émerveillement, pour un retour en douceur au bercail familial, pour me reposer avant de repartir vers de nouvelles aventures créatives de bien plus grand intérêt, que j'espère bien vous faire partager prochainement...

12273290491?profile=originalQuand la nature (ici en Lubéron) est un tableau vivant, on découvre combien nous avons à l'écouter nous dire la paix et la beauté simple et vraie...

12273290685?profile=originalEt puis, sur le retour il y a quelques jours à peine, un dernier regard vers le petit village d'Ansouis et ses champs de coquelicots.

Lire la suite...
Aiguilles Godefroy, Déplasse et Viala au Caroux, aquarelle Alain MARCQue les choses soient très claires, cette aquarelle n'est pas une aquarelle comme nous en réalisons toutes et tous au cours de nos balades dans la nature ou nos carnets de voyage (ce qui est déjà formidable quand on peut le faire) : elle est le produit d'une expérience dont le processus commence dans une réflexion et une démarche particulières qui lui sont bien antérieures.

L'intention qui en est à l'origine n'est pas de réaliser une « belle aquarelle » ni une aquarelle révélatrice d'un talent quelconque de son auteur, ni de représenter un paysage en tant que tel, mais d'étudier, d'élaborer et de tester un processus créatif nouveau dont le prolongement ne doit pas s'arrêter à une simple expérience graphique et picturale tout aussi intéressante qu'elle soit.

Mon projet va plus loin que cela, car il touche l’individu dans son développement personnel tout en étant un formidable tremplin dans l’élaboration d’œuvres en arts plastiques comme j'ai pu le vérifier à partir des expériences qui ont suivi (étant à la fois « cobaye et chercheur » dans ce projet il y a un énorme décalage entre la publication de mes articles et les résultats que j'ai déjà obtenus).

Mais ils sont bien là, les produits picturaux de ces expériences, et ils sont loin d'être inintéressants !

Je reparlerai plus tard des phases de développement des croquis aquarellés et des aquarelles de terrain réalisés à travers ces expériences, ainsi que des implications mentales qui ont débouché sur des toiles de plus grand format à partir des méthodes que j'ai développées et qui tirent leurs enseignements du fruit de ces expériences.

Mais aujourd'hui, je témoigne de leur intérêt pour l'énergie positive, l'enthousiasme, l'esprit de réussite et le sentiment d'immense bonheur qu'elles procurent.

Ce qui était le plus difficile pour moi était de transposer la stimulation créative ressentie lors des états de « flow » (également nommés « expérience optimale » selon les psychologues, ou d'entrée dans la « zone » comme le disent les médecins du sport) à un état de conditionnement mental qui la rende si possible reproductible en dehors de tout contexte sportif.

Ce qu'il faut que je transpose de l'action sportive à l'expression picturale est très complexe (les facteurs physico-chimiques et neuromédiateurs déterminants pour le conditionnement mental dans une situation sportive donnée tels que l'adrénaline, les endorphines, la sérotonine, les monoamines, etc., ne sont à cause de mon absence de connaissances spécifiques, ni compréhensibles, ni « envisageables » dans une situation différente du contexte où ils se manifestent).

Alors, j'en relève les éléments que je considère comme déterminants au cours de l'escalade :

    • une projection dans l'objectif clair d'atteindre le sommet avec le plus de maîtrise et d'aisance possible en accumulant un maximum d'énergie positive (celle-ci apparaît sans en avoir conscience si les deux autres s'affirment en synergie),

    • une implication totale, une intense concentration tout au long de l'escalade,

    • la mise en phase dans la totalité de l'action des compétences personnelles (physiques, intellectuelles, mentales, etc.) avec les difficultés du projet (tant globales que sectorielles),

    • un véritable relâchement mental afin de se détacher de toute distraction « externe » pour se concentrer uniquement sur l'environnement immédiat et l'enchaînement des gestes d'escalade (ce que je n'ai pas toujours fait pendant ces deux dernières longueurs de corde, car je me suis souvent arrêté pour contempler, réfléchir et me « nourrir » de mon environnement),

    • une modification réelle de la perception du temps qui s'écoule (je dirai plutôt de son interprétation),

    • une maîtrise presque « absolue » du self contrôle dans l'action (je savais bien avant, que celle-ci était d'abord liée au niveau d'entraînement),

    • l'adaptation immédiate du comportement individuel face aux difficultés techniques imprévues survenues au cours de l'escalade.

 
Aquarelle en créativité augmentée à la Tête de... par Watercolourman

À partir de tout cela, entre les notes prises en analysant mon comportement dans le stade le plus élevé de l'état de « flow » (que je pense avoir vécu pendant l'action sportive), et en établissant un parallèle avec mes méthodes personnelles de concentration lors de toute action picturale, j'en dégage et étudie les différents points communs réunissant les deux actions ainsi que leurs différences, et j'en tire plusieurs analyses débouchant chacune sur des « exercices » particuliers dont l'aquarelle ci-dessus des aiguilles sommitales du Caroux est l'un des premiers produits (de même que mon « chêne vert » ou le « rocher aux lichens » sont le résultat d'autres exercices similaires, l'aquarelle réalisée dans le cours même de l'escalade ne faisant pas directement partie de ces exercices).

Cette vidéo est constituée de deux parties (il est important de bien comprendre la première pour mieux suivre la seconde, car j'y explique ma démarche, l'acte pictural ayant commencé bien plus tôt pendant l'escalade) : a priori, la première (celle de l'escalade), pourrait ne rien à voir avec la seconde (celle de la réalisation de l'aquarelle), il n'en est rien !

Les deux participent à une même expérience (entreprise depuis plusieurs épisodes, voir par exemple l'article précédent) destinée à élargir notre potentiel créatif et à optimiser de nouvelles approches dans le développement de l'expression picturale...

 

Il va sans dire que les méthodes que je suis en train d'expérimenter ne peuvent (pour l'instant) pas s'appliquer à une peinture en milieu urbain ni à un travail où on serait en permanence déconcentré.

Mais je commence à les appliquer sans implication sportive spéciale !

Par contre, les notions d'émerveillement, le rapport à la nature et la façon de se fondre en elle sont des éléments très importants : c'est par eux que passe cette chose si étrange, de l’ordre de l’essence du monde qui permet une projection de l’état intérieur en même temps qu'une interaction entre soi et l’univers (on rejoint ici certains échanges de Michel Onfray avec François-Xavier Bellamy à propos du livre « Cosmos » - et de bien d'autres penseurs présents et passés à travers leurs questionnements – échanges que j'ai déjà eu l'occasion d'évoquer dans un article récent)...

On touche aussi (mais d'une façon particulière) à l'existentiel. Cela nous amène à d'autres conceptions de l'art contemporain qui relèveraient non plus d'un présent créatif qui veut se différencier, mais de l'universel.

Un art « métacontemporain » en quelque sorte, qui consisterait à ne plus admettre la peinture (ou la sculpture ou toute autre forme de création actuelle) comme une fin en soi, mais comme un témoin de l'intériorité de l'être (par-delà son ego celui-ci n’existant plus dans ce rapport à l'univers) associé à un nouveau questionnement de l’essence du monde dont elle révélerait une forme de perception.

À suivre.

Article et vidéo précédents sont ici : Aquarelle et expérience de flow à la Tête de braque (3e et 4e longueurs)

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Pour vous faire part de ma dernière expérience mêlant état de flow et croquis aquarelle menant vers une pratique artistique hors des sentiers battus, je dirai que qui ne m’a pas suivi jusqu'ici risque d’être désorienté en tombant sur ce dernier article où je communique un nouveau résultat de mes expériences de « flow » appliquées à une forme d’aquarelle de circonstance.

Pourtant, dans l’article précédent et celui encore d’avant j’avais soulevé l’hypothèse d’une possibilité de « créativité augmentée » provoquée par les états euphorisants liés à la pratique sportive « engagée » en terrain d’aventure, à travers l’escalade de cette voie nord-est de la Tête de braque dans le massif du Caroux.

 

Si vous regardez ma vidéo jusqu’au bout (regardez-là directement sur Dailymotion, la voir en tout petit lui enlève complètement son atmosphère), si vous me suivez vraiment dans cette escalade et que vous la viviez comme si vous y étiez, vous entrerez vous aussi au cœur de cette expérience en comprenant combien sa première phase (celle de l’action dans l’escalade) est importante puisque c’est elle qui conditionne la réussite de la seconde : le croquis aquarellé.

 

Il faut dire que ces expériences vont pour moi bien plus loin qu’une simple aventure à épisodes se terminant par une petite aquarelle : elles révèlent la possibilité d’une « créativité augmentée » accessible par autre chose que les pistes déjà explorées, laissant selon ma propre expérience « loin derrière » toutes les autres formes de préparation à l’expression picturale où d’optimisation créative déjà efficace que je connais (pour en avoir pratiqué bon nombre dont le brainstorming, les techniques associatives telles que le Mind Mapping, la Mind Map, analogiques d’Edward de Bono, les aléatoires, ou les méthodes SCAMMPERR la plupart utilisées lorsque j’étais créateur de modèle en bureau d’étude entreprise, et celles dites de « pleine conscience » associée à des moyens de relaxation, de méditation, scénarios de visualisation active, ou passive comme dans l'exploitation du « cerveau droit », la « pensée latérale », etc.).

Ma démarche à travers mes « expériences » actuelles pourrait peut-être évoquer les principes de la méthode C-K (C pour concept – K pour knowledge) où tout raisonnement innovant se construit simultanément sur deux espaces de pensée qui obéissent à des logiques différentes : un espace de concepts (C) et un espace de connaissances (K), et dans lequel c’est l’expansion conjointe de ces deux espaces qui induit la génération d’éléments inconnus à partir de faits connus.

On peut penser à cela si on met en parallèle l’acte sportif et l’acte pictural, chacun d’eux confrontant ses découvertes, concepts et connaissances propres à ceux de l’autre...

Mais ce que je vis dans les phases d’implication sportive en terrain d’aventure se rapprochant le plus des états de « flow » de « niveau 4 » (le plus élevé) est tout autre, car il s’agit d’une immersion dans un champ de conscience modifié où de nombreuses distorsions impliquent une perception du monde différente, où le temps n’existe plus, où la conscience de soi disparaît, où celle des difficultés reste pourtant très lucide, apportant une réponse immédiate, maîtrisée (presque « automatisée ») aux problèmes soulevés par ces difficultés, dans une sensation de contrôle de soi et de l’environnement tout à fait étonnante. La concentration et l’attention sont extrêmes, mais sans stress, ni effort, ni conflit d’aucune sorte.

Mais ce n’est pas tout : le sentiment de réussite dans lequel on est plongé s’affirme comme une certitude absolue doublée d’une immense jubilation, les objectifs à atteindre paraissant d’une accessibilité incroyablement facile.

Dans l’expérience qui nous concerne ici, je réalise donc l’aquarelle en conditions environnementales plutôt difficiles encore sous l’influence du « flow » sportif tout proche (appelé aussi « expérience optimale », celle-ci n’étant pas seulement l’apanage des sportifs de haut niveau), mais elle a été faite si rapidement et avec une telle facilité, que je suis bien obligé de constater que même dans le cas où ma créativité n’aurait pas été « augmentée » à ce moment-là (à vérifier par d’autres expériences), les idées d’atmosphère, de composition, d’interprétation et de finalisation tant graphiques que couleur étaient formulées avant même que le motif soit commencé : il est incontestable que je bénéficiais de dispositions mentales « améliorées » même si le contexte environnemental pouvait laisser supposer le contraire.

Étrangement, je ne considérais pas les contraintes techniques comme handicapantes (déséquilibre permanent dans un vent violent, travail précaire, séchage trop rapide de l’aquarelle, etc.), les défauts en résultant (cernes et auréoles) me paraissant au contraire être des « atouts visuels » pour mieux éterniser l’instant présent celui-ci étant bien plus important que le résultat obtenu (nous sommes là bien loin des critères de la bienséance « artistico – esthétique » dictée par les salons à la mode dans laquelle la dimension autotélique disparaît complètement) !

 

Aquarelle et expérience de flow à la Tête de braque (3e et 4e longueurs)

Je reviendrai plus tard sur l’équilibre subtil entre objectif et moyens, défi et compétence, mais je sais après cette expérience (pourtant très courte) que le sentiment d’immense satisfaction et de bien-être que j’en ai retiré ne vient pas spécialement de la qualité du travail réalisé ni de sa dimension, mais bien de l’acte pictural lui-même indissociable de l’action dans laquelle il était inclus.

Dans les premiers constats que je fais à propos de ce test, je note l’importance de l’ambiance « terrain d’aventure », de l’environnement « pleine nature », de mon entière implication, physique, psychique et mentale par rapport à un objectif à atteindre déterminé comme facteurs de réussite dans le déclenchement des processus de « flow ».

Mais ces éléments auraient probablement été insuffisants si mes compagnons de cordée n’avaient pas été là : le facteur humain né de l’échange et du partage, l’osmose avec autrui dans des conditions hors contexte du quotidien, l’interdépendance avec ses semblables, sont donc ici des éléments déterminants dans le sentiment d’accomplissement, de plénitude et de réussite de « l’expérience créative optimale ».

Ce que j’espère aborder à l’avenir c’est une étude circonstanciée de la dimension autotélique de ces expériences afin d’améliorer nos aptitudes à la création artistique sous toutes leurs formes en les rendant reproductibles à volonté, et accessibles à qui que ce soit.

Vaste chantier où nombre de problèmes sont à résoudre et quantité de contradictions à surmonter, mais « le jeu en vaut la chandelle », en tout cas en ce qui me concerne je ressens bien au-delà de leur durée intrinsèque les effets positifs de mes « expériences » !

En attendant, nous verrons dans le prochain article les enseignements que j’en retirerai, et quel motif j’ai réalisé à partir du splendide paysage composé par le sommet des trois principales aiguilles dominant les Gorges d’Éric au Caroux, toujours sous l’emprise de la « conscience augmentée » dans la dernière partie de l’ascension de l’arête NE de la Tête de braque (un motif beaucoup plus proche d'un « sentiment de la vie » que d'une beauté idéalisée de ce paysage, c'est peut-être dans cette différence que se cache la puissance de la « conscience augmentée »)...

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Nous avons évoqué (preuves à l’appui) dans l’article précédent l’hypothèse d’une possibilité de « créativité augmentée » provoquée par les états euphorisants liés à une pratique sportive engagée, exigeante et intensive, à travers la première longueur d’escalade de la Tête de braque par sa voie nord-est dans le massif du Caroux.

Qu’on veuille bien me pardonner avant tout de ne parler qu’à la première personne autant dans cette série d’articles que dans les vidéos correspondantes, même si j’essaie de partager ici mon expérience, elle est exclusivement personnelle, mon ressenti et sa traduction dans le domaine pictural ne pouvant être vécus que par moi-même au moment où elle se déroule.

J’espère par contre de tout cœur que les enseignements qui pourront en être retirés vont ultérieurement profiter au plus grand nombre, car il ne s’agit pas seulement d’explorer des moyens différents d’élargir son potentiel créatif, mais aussi de déterminer quelles conditions sont les plus favorables pour donner à l’individu une dimension autotélique véritable qui soit capable d’accroître l’épanouissement personnel et le sentiment de réalisation de soi au-delà des méthodes qui nous sont actuellement proposées (et qui restent « naturelles » bien sûr) pour arriver à cet objectif.

Dans le domaine qui nous concerne ici, il n’y a que la technique carnettiste de l’aquarelle, qui, par sa légèreté, sa compacité, sa rapidité d’exécution, peut s’adapter aux conditions de mes expériences sur le terrain, et le "chêne vert" réalisé en évoquant la première longueur d’escalade est déjà une réponse à la question précédemment posée :

- Les états modifiés de conscience induits par une activité sportive intense en conditions de grande concentration peuvent-ils avoir une influence pendant et après cette activité sur l’expression créative exprimée par l’aquarelle (ou d'autres expressions créatives) ?

Je continue à présent cette expérience créative picturale en faisant référence à la deuxième longueur d’escalade pour en tester à nouveau les effets du potentiel énergétique hors de l’ascension proprement dite en essayant de les exploiter « a posteriori » (je la tenterai ultérieurement dans l’escalade même, afin d’en comparer le mental induit, les émotions provoquées et le résultat, à celles réalisées « a posteriori », mais nous n’en sommes pas encore là).

Si vous voulez avoir une meilleure idée de l'ambiance de cette vidéo je vous conseille de la visionner en cliquant ICI en étant passé en HD.

  Dans cette vidéo consacrée à la 2e longueur d’escalade de la Tête de braque, j’analyse avec plus d’attention ma pensée, et les sensations que j’éprouve pour me remettre dans les conditions psychologiques, mentales et physiques de l’instant lors de la réalisation de ma 2e expérience picturale (voir la première avec la vidéo précédente)...

 

A) Contexte :

 

Les conditions d’escalade de cette deuxième longueur étant assez proches de la première (à peine le double de hauteur par rapport au sol, verticalité et enchaînements identiques, mais ampleur de l’ascension et ambiance aérienne modifiée par la végétation faisant parfois obstacle en plein milieu de la voie), je vais à nouveau tenter de me projeter dans leur environnement immédiat pour me laisser « imprégner » par leur source d’inspiration correspondante, en essayant d'en conserver la « force énergétique » pour la phase picturale.

Dans mon expérience présente c'est sur l'environnement (rocher et lichens) autour de l'arbre barrant le dièdre en fin de cette partie de l'ascension que se focalisera la projection mentale de ma démarche "action - création".

"Le franchissement du surplomb" Alain MARC, Aquarelle 18 x 24 cm

"Le franchissement du surplomb" Alain MARC, Aquarelle 18 x 24 cm

J’ai réalisé cette aquarelle il y a plus de 40 ans en m’inspirant des passages clés d’escalade dans le massif du Caroux où je m’entraînais régulièrement. 

... Et j’avais aussi déjà le sentiment que la concentration extrême, l’effort physique, l’implication mentale, les sensations uniques liées à l’évolution dans une dimension de l’espace indissociable du vide et de la verticalité pouvaient déboucher non seulement sur la réalisation d’un motif pictural intéressant, mais surtout sur la perspective d’une impulsion de créativité augmentée, véritable fenêtre ouverte sur d’autres sommets accessibles ceux-là par autre chose que la simple escalade, mais dont celle-ci pourrait détenir des clés !

Lichens des rochers du massif du Caroux.

Lichens des rochers du massif du Caroux.

B) "Action — création" :

        1) - Partie escalade :

        Il ne s’agit pas pour moi de rechercher un quelconque état de pleine conscience ou de disponibilité mentale positive comme je le fais à chaque fois que je peins (ou m’y prépare), ni assimilable aux bienfaits de la méditation pour la créativité, mais bien de dépasser ces états dans l'action de grimper afin de retrouver dans l’acte pictural ce que j’ai parfois pu ressentir en conditions d’engagement sportif extrême dont l’intensité ne peut se comparer à rien d’autre.

Il n’y a même pas de mots à mon sens pour le décrire !

        Les sentiments d’accomplissement et d’épanouissement personnel qu’on peut en retirer sont largement supérieurs à tout ce que les actes du geste pictural ou plastique ont pu me transmettre comme émotions, y compris lors de mes plus intenses moments d’inspiration.

        Je vais donc essayer de me « fondre » au mieux dans ce contexte sans ménager mes efforts pour tenter de provoquer cet « état » sans savoir réellement si j’y parviendrai.

       2) - Partie aquarelle :

        Comme pour la première longueur, je pense avoir bénéficié de l’effet euphorisant de la partie « escalade » conservé plus d’une heure après les rappels de descente de la voie, mais en ayant perdu une grande partie des sensations et des perceptions sensorielles ressenties pendant l’escalade.

        L’aquarelle réalisée bien plus tard, inspirée par les lichens poussant sur les arbustes et la roche de l’arête nord-est a été techniquement plus laborieuse à finaliser que la précédente (celle du chêne vert), mais j’ai ressenti en la réalisant la même impression de vide intérieur et « d’aspiration vertigineuse » ressentie lors du franchissement de l’arbre qui obstrue la voie à la fin de la deuxième longueur d’escalade :

- est-ce là un effet se rapprochant de l’expérience de « flow » particulière à l’accomplissement sportif, un de ses sous-produits créatifs, ou l’intuition d’avoir quelques instants été subtilement « lié » au cosmos à ce moment-là ?

« Le cosmos des lichens » Alain MARC, Aquarelle 18 x 28 cm

« Le cosmos des lichens » Alain MARC, Aquarelle 18 x 28 cm

Ce que je peux en déduire en repensant à l’aquarelle fruit de ma deuxième expérience, c’est qu’elle exprime plus à mes yeux une synthèse entre la roche, les lichens et l’espace environnant, que l’un de ces éléments individualisés. Si l’aquarelle précédente du chêne vert me donnait l’impression de n’exprimer que son « essence », je ressens cette fois tous les éléments traités ici comme dématérialisés, infime partie d’un immense « tout », mais dans laquelle ce « tout » serait contenu...

C)    Conclusion :

    Je n’en suis qu’aux débuts dans ma série d’expériences liant actions physiques, psychiques, mentales, en conditions fortement « impliquantes » en milieu naturel (non humanisé, cela me paraît important), et la créativité dans sa dimension picturale la plus élémentaire, mais je suis de plus en plus persuadé de toucher du doigt un vecteur de l’épanouissement personnel débouchant sur une nouvelle dimension des approches du bonheur. À approfondir donc !

Je crois qu’en matière de psychologie positive, les questions soulevées par les constats que je fais (même s’ils ne sont vérifiables que par moi-même pour l’instant) sont importantes pour de nombreuses applications possibles dans les domaines de l’art, de la formation, de l’éducation, de la psychologie clinique, et bien sûr du sport d’où elles sont issues.

Elles pourraient ouvrir de nouveaux axes d’étude sur la conception même du sentiment d’accomplissement personnel et des façons d’y parvenir au sein de nos sociétés occidentales contemporaines (qui vont souvent chercher dans des pratiques à la fois artificielles et irrationnelles des moyens de dépassement de soi aléatoires et bien moins performants).

Dans le prochain article (et la prochaine vidéo), je vais tenter l’expérience non plus a posteriori par rapport à l’implication sportive, mais directement pendant l’ascension même de l’arête nord-est de la Tête de Braque, après enchaînement direct des 3e et 4e longueurs que je gravirai dans la foulée, en donnant plus d'importance au facteur humain représenté dans ce contexte par mes compagnons de cordée.

Je rappelle, que considérant ici l’expérience sportive et picturale dans leur totalité comme démarche créative à part entière, je compte sur l’ambiance plus aérienne, l’équilibre plus précaire à cause de la tramontane assez forte ce jour-là, la progression verticale sur des masses rocheuses cette fois dénuées de végétation, l’escalade plus soutenue, la concentration et l’effort plus constants, pour favoriser des conditions optimales d’expression picturale au relais suivant...

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De l'aquarelle traditionnelle au carnet de voyage


En aquarelle et croquis-aquarelle, je vous propose de découvrir dans quelques jours (la semaine du 14 au 20 juillet exactement) comment transformer vos points faibles en atouts à l’occasion du stage "Comment réussir ses croquis et aquarelles de terrain pour le carnet de voyage", et (devrais-je ajouter), ses projets d’atelier. 
C’est dire si cette session est importante (certainement la plus intéressante aussi de l’année), en matière de compréhension et d’acquisition des astuces, procédés, petits secrets et tours de mains qui peuvent vous aider à progresser vite et dans les meilleures conditions lorsqu’on veut ramener de ses sorties picturales et voyages, le meilleur de ce qu’ils nous ont offert. 
Tout cela dans un cadre de verdure idéal, en passant une semaine de découverte autour de sa passion, où le plaisir de peindre reste le vrai moteur, et celui de partager, la garantie d’une  détente conviviale et joyeuse : la maison d’hôtes de La Fresse (l’une des 22 maisons préférées des français), un endroit aussi beau que tranquille.
Son charme ?
- Je lui ai déjà consacré beaucoup d’articles ici, et nombre de médias (radios, télés, revues d’art, de décoration, gastronomie, etc.) s’en sont faits l’écho, la beauté des sites environnants, la délicieuse cuisine de la maîtresse de maison ajoutant à ce cocktail une saveur de vacances d’exception, impossible à décrire en quelques mots.
La Fresse été

"Un cocon dans la montagne" : quel titre ne peut-il mieux évoquer la maison de Christiane COLIN, qui nous accueille pour ce stage que celui-ci, synonyme de séjours à part, loin du hourvari des plages estivales ?
Mais cette session me direz-vous, que va-t-elle m’apporter de plus par rapport à un autre stage, à mes connaissances actuelles, l’expérience déjà acquise, ou mes incertitudes de débutant (e) ?
- Ce que vous trouverez difficilement ailleurs condensé en si peu de temps, et dans un cadre aussi bien adapté à une formation utile autant qu’une semaine de vacances réussie !
Le programme d’abord, aussi bien en atelier qu’en extérieur : si le dessin n’est pas votre point fort, si dessiner un personnage ou un animal vous intimide ou pire vous effraie, si d’aller sur le terrain et saisir l’essentiel de votre motif (quel qu’il soit) en quelques coups de pinceaux et couleurs est votre objectif, alors ce stage est pour vous !
Nous verrons comment adapter au mieux les moyens techniques les plus rapides et expressifs pour traduire vos émotions et souvenirs (croquis aquarellé, aquarelle rehaussée, aquarelle pure, dessin synthétique, aquarelle de synthèse, etc.), et en retirer le meilleur au service non seulement vos carnets de voyages, mais aussi de vos esquisses d’atelier.
Différents modules pratiques d’expression et de technique de terrain (comme le croquis de personnage ou d’animaux) participent aussi à la richesse et à l’intérêt de ce stage . Cela vous permettra de réaliser un carnet original dans l’esprit des plus intéressants carnets de voyages : ceux qui ont accompagnés artistes, explorateurs et scientifiques depuis les origines de cette expression.


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Faune, flore et paysages sont à la base de carnets de voyages magnifiques, et les sujets abordés en cours de semaine vous permettront certainement de vivre une journée
d’excursion inoubliable, comme celle des tourbières, écosystèmes fragiles et rares, ou celle des adorables lacs d'origine glaciaire, grandes richesses naturelles du Jura Oriental.

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Nous dessinions ce jour-là la vie tranquille d’un adorable village de pêcheurs au bord du lac St-Point dans une ambiance de paysage nordique sous les premiers rayons du soleil d’été…
Vous découvrirez surtout comment être plus efficace sur le terrain, appliquer les bases de l’aquarelle à des sujets que vous n’auriez sans doute jamais abordés sans préparation spécifique (quelques exercices et excursions ciblés à cet effet vous permettront de comprendre comment y parvenir), et s’il reste assez de temps en fin de session je rajouterai un ou deux modules rares comme celui de la réalisation d’un petit carnet origami très original ou celui des bases relevé d’empreintes.
Enfin, outre la convivialité de cette semaine riche d’expériences picturales, la diversité thématique et technique du stage, il ne devrait plus y avoir le moindre motif qui vous fasse peur après une semaine comme celle-là, et vous devriez en repartir en connaissance des atouts le plus efficaces pour aller jusqu’au bout du monde exercer votre talent !
Alors si cette semaine vous tente (ou l’une des suivantes à La Fresse), venez vite nous rejoindre car il ne reste plus que quelques places, demandez-moi conditions et bon de réservation cliquant ici ou appelez directement Christiane COLIN (notre hôtesse pour ce séjour) pour qu’elle réserve en priorité votre place au 03 81 46 51 63.

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