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administrateur théâtres

12272887474?profile=originalLes deux gentilshommes de Vérone de W. Shakespeare au théâtre le Public

 

Fraîcheur In Tenebris, avec délices. Les ténèbres du temps ou  les ténèbres de l’époque, c’est selon. Un bord de scène  vaste et ensablé comme un bord de mer, protégé par la rampe d’une digue, et des vagues  qui mugissent dans la belle lumière méridionale. Serait-on dans une Bruges-la-morte italienne ? Ou « seulement » dans l’imaginaire fantaisiste du jeune Shakespeare ?  Au bord de la plage surréaliste,  rien d’autre qu’un lit en fer forgé pour représenter  trois lieux : Vérone, Milan et les bois de limitrophes de Mantoue entouré de vagues.  La mer, la plage sont le creuset naturel de l’éclosion des sentiments d’amour chez les  jeunes adolescents …et les jeunes comédiens que l’on croirait à peine sortis du Conservatoire s’y ébattront  devant nos yeux étoilés, avec  délices.

Les comédiens promènent leurs allures  désinvoltes et enjouées de  jeunesse éternelle. Eternelle surtout dans le sens où, que ce soit le XVIème siècle ou le nôtre,  toutes les marques de  vitalité, de  sensualité et d’ingéniosité et de frivolité adolescente sont présentes. Voici un spectacle efficace, dynamique et assumé. On semblait au début  flotter agréablement  dans le rêve de bonheur,  une sorte d’âge d’or, de paradis, où l’amour est loi et où la trahison n’a jamais lieu.  Sauf que - c’est SHAKESPEARE qui nous le dit -  : le ver est dans le bouton de rose, et rien n’y fait, c’est le lot de la condition humaine.  C’est aussi sans compter avec l’inconstance masculine.  L’exquise Julia, délaissée par Proteo son amoureux parti rejoindre son ami Valentin (Julien Vargas) à la découverte du monde et des richesses à Milan, devra se déguiser en page et tenter avec retenue et sagesse, de renouer l’amour perdu. Un thème qui peut sembler familier à beaucoup.   Détail piquant que celui de la jeune femme débordante de féminité qui doit s’habiller en homme. C’est une  première dans le théâtre Elisabéthain. Et quel bout de femme direz-vous ! C’est la même comédienne éblouissante que l’on a vu jouer récemment dans « l’Eveil du printemps » au théâtre le Public sous la direction de Jasmina Douieb. Sherine Seyad explose de vie, d’enthousiasme et de générosité.  « Croquez la Vie  à belles dents ! » semble-t-elle dire en vous regardant! Dans le texte, elle s’exclame sans honte : « Il est bien moins honteux pour une femme de changer d'habit, qu'il ne l'est pour un homme de changer d’âme ». Et elle a raison. La tendresse vivifiante a raison. Elle a raison, de préférer le pardon aux invectives délétères.

Mais il y a toute une bande de jeunes fauves aussi craquants et butineurs autour de Julia et de sa servante sulfureuse (Aurélie Trivillin). A commencer par le Proteo (Baptiste Blampain) qui rejoint son ami Valentin au palais du duc et  tombe éperdument amoureux de Silvia. L’amour est aveugle, il va tenter sans vergogne de l’enlever à ses deux admirateurs : Valentin (qui avait pourtant juré de ne jamais tomber amoureux) et Thurio   le galant un peu idiot et de triste compagnie choisi par le père un peu guindé (Philippe Vuilleumier). Le prétendant grotesque  est admirablement campé par l’excellent Vincent Sauvagnac. Et il y a l’impayable  couple de serviteurs bouffons des deux gentlemen, Launce et Speed. Speed : on ne peut pas faire plus moderne (Alexis Julemont). Launce (Real Siellez)  est le maître humoristique absolu - pecking order oblige !-  d’un chien mal léché et malappris qui moque à grands renforts de pitreries  les grands de ce monde. Des moments où la salle entière bouillonne de vagues de  rires. Il y a des brigands masqués et il y a la grande Sylvia (Jeanne Kacenelenbogen), décidément une grande dame : « Pourquoi n'aimez-vous point celle qui vous aime? Repense à ta Julia ! Tu lui dois mille serments. Tu n’as plus de parole, à moins que tu n'en aies deux, ce qui est pire que de ne pas en avoir. Quand la foi est double, il y en a une de trop. N'as-tu pas trahi ton meilleur ami? » Le texte modernisé au passage, garde quelques succulents subjonctifs imparfaits et reste jubilatoire comme il se doit. La comédie bat son plein. On repart de là ayant fait le plein d’un lavis intense de  bonheur de jeu  et d’accords de guitare.  

Robert Bouvier est le metteur en scène passionné, aidé de la très belle  distribution suivante :

Baptiste Blampain | Protée

Mirko Dallacasagrande | Le musicien

Alexis Julemont | Speed, Eglamour, brigand Mario

Jeanne Kacenelenbogen | Silvia

Gilles Masson | Le musicien, brigand Beppe, Pantino

 Vincent Sauvagnac | Thurio, Pantino

Sherine Seyad | Julia

Real Siellez | Launce, brigand Lino

Aurélie Trivillin | Lucette, Gina, brigand Moïse

Julien Vargas | Valentin

 Philippe Vuilleumier | Duc de Milan, Antonio

Scénographie, costumes Cécile Balate, Delphine Coërs, Lumières Jonas Bühler, 

Musique Mirko Dallacasagrande, Aureliano Marin, Stéphane Roethlisberger,

Univers sonore Julien Baillod

Coproduction Compagnie du Passage – Neuchâtel / Théâtre Le Public – Bruxelles

http://www.theatrelepublic.be/play_details.php?play_id=323&type=1

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administrateur théâtres

12272880100?profile=originalJe l'ai écoutée hier soir au théâtre du Parc, je transmets avec sa permission:

Journée Mondiale du Théâtre 2013 / Message national d’Anne-Marie Loop

 

Chaque année, depuis 1962, le 27 mars est célébrée la Journée mondiale du Théâtre. L’ITI demande, pour l’occasion, à une personnalité du monde du Théâtre de proposer un message international.

En 2012, le Centre IIT Wallonie-Bruxelles a décidé de demander à une personnalité du théâtre Belge de rédiger également un message national. Après Jean-Marie Piemme, l’IIT a demandé à Anne-Marie Loop de s’adresser à nous cette année.

Voici son texte:

Raconter des histoires encore et toujours

Il se pourrait bien que le mot progrès, qui résume à lui seul notre désir d’avenir, qui sous-entend une amélioration nécessaire, continue et sans limites de la condition humaine, n’ait été inventé que pour nous consoler de la fuite du temps. C’est le philosophe Francis Bacon, au 17e qui déploie, dans son ouvrage Du progrès et de la promotion des savoirs, la conception moderne du progrès, imaginé comme un développement sans fin du savoir, un accroissement du pouvoir de l’homme sur la nature et une progression vers le bonheur. Il encourage le savoir et le règne de l’homme sur la nature. Car savoir, c’est pouvoir. Cinq cents milliers d’années ont séparé l’invention du feu de celle de l’arme à feu, mais six cents ans ont suffi pour passer de l’arme à feu au feu nucléaire. Et aujourd’hui, qu’il s’agisse d’outils, d’ordinateurs ou de voitures, les nouveautés sont vite mises au rebut, et rares sont les fabricants qui ne proposent pas chaque année une nouvelle génération de leurs produits. Ainsi, porté hors de lui-même par cette ivresse chronique, notre monde échappe à toute forme d’arrêt et de repos.  Il y a, sans doute, progrès, systématiquement, mais nous ne savons plus ni le désigner ni même le reconnaître. Cette angoisse latente nous pousse parfois à affirmer que le progrès est une idée, non pas déclinante, mais tout simplement morte. A cette seule éventualité, nous sommes pris de vertige et angoissés plus encore.

12272880663?profile=originalNous vivons dans de bien sombres temps.  Nous entendons si souvent des discours inquiets et lancinants, on peut toujours avancer des facteurs objectifs, ils sont partout constamment commentés : disparition des repères stables, fin des certitudes, mort des idéologies, crise du lien social, isolement et individualisme, inégalités grandissantes, tyrannie de la technique et mondialisation, régression de la pensée…Ceux-ci contribueraient-ils à l’angoisse qui délabre nos humeurs, qui englue nos espérances et engrisaille le présent ? Du coup, la pensée se porte-elle sombre ? Comme toute question, on peut simplement essayer de la cerner, de ressentir ce qui lui donne sa force, sans jamais, jamais, lui chercher une réponse toute faite. Les réponses sont toujours un peu ridicules... Partout des politiques de restriction et d’austérité comme piste débattue, critiquée mais appliquée, pour sauvegarder les finances publiques. Les cibles sont là, à portée de main, en apparence démunies dans leur totale dépendance à la subvention publique. Les secteurs n’émanant pas de la logique du quantitatif, comme l’enseignement, la recherche, les travailleurs sociaux, les soins de santé et, bien entendu, la culture sont touchés de plein fouet. Cette dernière est fortement mise à mal et, par voie de conséquence, la place de la créativité dans notre société est remise en question.

Le spectacle est un phénomène social universel. Il a été conçu comme un service public. C’est une exigence de dépassement qui arrache l’homme à sa mesquinerie. C’est peut-être là qu’on trouve un moment d’arrêt et de repos ? Un temps suspendu. Comment la culture va-t-elle pouvoir encore s’exercer dans notre monde en crise ? Va-t-elle accroître l’ignorance ou augmenter le savoir ?

Nos burlesques dans les années 1920 nous faisaient tellement rire quand ils avançaient précautionneusement pour ne pas chuter. Quand ils luttaient contre le vent et les tempêtes, quand ils s’échappaient par une porte dérobée. Ils tentaient de trouver l’équilibre dans quelque chose qui est instable. Ils nous présentaient une image d’un homme, un moins que rien, inadapté, au monde moderne. Ils inventaient des stratégies pour se sortir de ces coups du sort incessants. Ils trébuchaient bien sûr, mais par une série de moulinets, ils arrivaient toutefois à se maintenir debout. Comment être debout aujourd’hui ?

Le théâtre raconte des histoires, ce n’est, bien entendu, pas une religion.  Cet art qui présuppose la coprésence physique, concrète, d’acteurs et de spectateurs dans un même espace-temps est un outil de regard. Ce qui fait le spectacle, c’est le regard. « La plus grande révolution humaine, c’est peut-être le théâtre » a dit un jour Tadeusz Kantor. Parce qu’un jour et l’on ne sait pas quel jour, quelqu’un et l’on ne sait pas qui, est venu devant les autres et a dit : « Je me suis levé et je me suis mis en face de vous. J’ai une tête, deux bras, deux jambes, un sexe, comme vous et je suis là pour vous raconter des histoires. Parce que vous qui êtes dans la salle, vous allez peut-être reconnaître la vôtre, celle de vos voisins, celle de vos ancêtres et, en voyant l’histoire, à distance, vous allez peut-être mieux la comprendre, mieux l’analyser… Pour se transformer et, en conséquence, transformer le monde ou du moins, modifier, complexifier, échanger, bouleverser, agiter, réviser, altérer, renouveler, ranimer, déranger, la perception que l’on en a. » Comment se lever aujourd’hui ?

Depuis bientôt, oh ! fort longtemps, je travaille à raconter des histoires. Que ce soit comme actrice, enseignante ou directrice d’acteurs, dans les théâtres dit de « répertoire », des créations (collectives ou non) de jeunes compagnies, dans le théâtre pour l’enfance et la jeunesse… que les histoires soient celle du roi Lear ou d’un groupe de femmes de la Louvière, je veux encore et toujours participer à cet acte déraisonnable, qui consiste à se lever du cercle des hommes pour leur raconter leurs histoires. J’espère ainsi contribuer à combattre et à interroger l’ignorance, l’apathie, l’anesthésie, la brutalité et la barbarie des hommes oublieux de leur sensibilité et de leur intelligence. Je désire faire du théâtre pour que l’homme soit une aide pour l’homme. Nous avons besoin d’îlots de résistances, nous avons besoin d’imaginaire collectif. Nous avons besoin de créativité.

Anne-Marie Loop Février 2013

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administrateur théâtres

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D'abord le livre:

Syngué Sabour : La pierre de patience                    de Atiq Rahimi

La parole libérée

Une femme veille sur son mari, dans le coma. Nous sommes en Afghanistan et cet homme est un combattant, blessé non au combat mais dans une rixe entre personnes du même bord. Cette veille va être pour elle l’occasion de parler pour la première fois avec son mari d’habitude trop figé dans son autorité et son machisme pour s’ouvrir à sa femme. Ce monologue va lui permettre de régler ses comptes avec ces hommes, ceux qui l’ont abandonnée après le coma de son mari, son père brutal, plus attentionné pour ces « cailles de combat » que pour ses filles, qui l’a vendue pour une dette de jeux. Et ce mari, héros de guerre absent pendant les combats, tout juste plus présent quand il rentre à la maison. A ce mari, elle dira tout, ses lourds secrets les plus cachés et les vérités les plus crues. Atiq Rahimi donne ici un roman intense, au parti pris formel fort, tout le roman est décrit depuis la seule pièce où repose le corps de l’homme. Un parti pris réussi.


« Quelque part en Afghanistan ou ailleurs ….

« Quelque part en Afghanistan ou ailleurs …. », cette imprécision géographique, jointe à une imprécision chronologique et à l’absence d’informations sur l’identité de la femme et du mari confère au roman un intérêt qui dépasse celui de la simple histoire d’une famille . Ce huis clos dans un lieu coupé de la vie extérieure qui ne se manifeste que par des bruits ou  par des images perçues selon un angle très restreint, condense l’attention sur la condition de la femme dans tout pays musulman intégriste où elle est réduite à ruser ou mentir,  à n’ être que mère reproductrice ou repos du guerrier, et sur la difficulté d’entretenir avec l’homme des rapports libres et francs.
A la lenteur du temps qui s’écoule marquée par la narration au présent , les psalmodies, le goutte à goutte et le parcours de l’ombre et du soleil , s’oppose la violence  de certaines  scènes  où la confidence  devient  aveu, le chuchotement  cri et  la douceur  violence , où la femme se croit démone, possédée par le mal . Une œuvre marquante dont la puissance vient paradoxalement de son écriture minimaliste. Les phrases dépouillées, sèches et concises résonnent comme en écho dans l’esprit du lecteur  qui est amené alors à ressentir tout le non-dit du récit .
Un ouvrage qui restitue au corps de  la femme toute la place que le vêtement féminin afghan vise à occulter .

Alma

Et maintenant le film, une pure merveille!

Une pure merveille écrite par l'auteur, avec respect, amour et sens de la beauté.

Un plaidoyer sans appel contre l'homme qui ne sait que faire la guerre et pas l'amour.

C'est l'horreur d'une ville au soleil baignée de sang, de bombardements et de guerre. C'est le bruit sec et lourd du tchador que la femme rabat brutalement à la moindre sortie en dehors de sa maison. Une femme vivante comme une bourrasque erre sur les remparts d'une ville de Troie mise à sac par la folie les hommes.
Et pourtant ses pas courent sur la terre brûlante pour chercher du sérum pour soigner le mari. Ils se font d'une légèreté d'ange sur les ornières de la désolation.

Ce sont des militaires universellement assoiffés de vengeance et de cupidité et leurs victimes abandonnées pour l'exemple.

Ce sont ces deux fillettes vêtues de tissus chamarrés, la tête encore nue, pas encore écrasées par la honte de leur condition féminine, qui sautillent autour de leur mère disloquée par la peur et si audacieuse à la fois.

C'est une femme, belle comme un mythe palpable qui se permet de naître par la parole à côté de l'homme, souche muette et roide, sur le visage duquel pas la moindre contraction de sentiment n'est visible. Juste la totale indifférence d'un Dieu absent.

Mais rien ne peut tuer l'instinct de vie de la femme.

C'est une icône faite de corps voluptueux et de mains qui caressent lavent et soignent le pire ennemi.

C'est un symbole de grâce par son regard infini entre ses cils de femme du désert, qui vous prend à la gorge, car vos larmes ne sont pas loin. C'est l'image de la femme éternelle, mère, épouse, et compassion, sous un voile de beauté.

C'est l'un des plus beaux films que l'on puisse imaginer à propos de la Femme. Seul espoir de l'homme après Dieu. Et si ce film, créé par une main masculine exceptionnelle devenait lui aussi pierre de patience magique et faisait éclater par son langage particulier la libération de toutes les femmes du monde? C'est le rêve des rêveurs. Et heureusement qu'ils existent!

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administrateur théâtres

12272886487?profile=originalHAMLET

D'après William Shakespeare, mise en scène de Michel Dezoteux.

Du 12 au 30 mars 2013 à 20h30, les mercredis à 19h30.

 

Un vent de folie plane sur le Varia !

« Ce rythme qui t'entraîne jusqu'au bout de la nuit
Réveille en toi le tourbillon d'un-vent-de-foliiiiie…. ».

 

Chacun cultive sa propre folie : « Le monde est fou, fou, fou Voyez-vous... ». Ebouriffée, iconoclaste, voici une variation très  musicale et très moderne de l’Hamlet de Shakespeare, conçue par Michel Dezoteux. Charivari insensé…

Apparence du départ : le très  classique appartement cossu dont l’angle droit  à voilures blanches  ouvre l’œil du public. Changement d’angle : ABBA , le  groupe mythique débarque, c’est le choc ! Les personnages vont à contre-courant de notre imaginaire. La belle Ophélie qui flottait paisiblement  au fil de l’eau, bercée par une rivière en fleurs comme dans la célèbre toile du peintre britannique John Everett Millais, a sombré  dans les ténèbres de l’histoire. Elle est maintenant gringalette, grimée comme un clown, junkie en robe « mais il est où le soleil ? » A la fin, les morts attendus, s’entassent après une course folle entre des gratte-ciels où palpitent des squelettes radiographiés, rouge sang !

Nous voici donc au début dans un lounge au mobilier tape-à-l’œil, moitié laqué blanc 18e, moitié New-York 20e,  pour nous faire un coup au cœur. Car le spectacle est palpitant. Hé oui, la pièce de l’illustre écrivain a été re-sculptée - certains regretteront sans doute ce menu allégé - autour de la folie, thème principal de l’ouvrage. Cette création aux agencements spectaculaires  n’en est pas moins émouvante. Un comédien coulisse entre rampe et clavier, entre rêve et réalité.  L’alliage des dialogues et du soutien musical live est extrêmement ciselé.  Ophélie (Fanny Marcq ) s’envole  avec aisance du bord du micro au  haut de la galerie,  « Encore une chanson ? .

 Mais  surtout, ce qui est drôle pour une tragédie, ce spectacle est  D R Ô L E. Le roi Claudius apparemment  le frère jumeau d’Othello (Denis Mpunga)  est atteint d’amour fou, en plus de sa folie dictatoriale. Folie simplificatrice de l’épuration ? Une foule de personnages de Shakespeare ont disparu. Un  pastiche du médecin fou de la « comédie des illusions », jouée au théâtre du Parc récemment, incarne Pollonius (Blaise Ludik), le père d’Ophélie et de Laerte. Drôle, un fossoyeur sort du terroir ardennais pour confirmer qu’ « un drôle » (prononcez « droll ») rime avec troll et est parfois porteur de sagesse! La reine Gertrude névrosée (Candy Saulnier) ressemble très ironiquement à Blanche-Neige. Le comique désopilant de l’acteur-traître en lunettes de soleil  qui joue sur deux tableaux…séduit.  Il est à se demander si Michel Dezoteux ne joue pas lui-même la folie… comme il joue lui-même du saxo ! C’et paraît-il son propos puisque ce spectacle fait partie d’un triptyque sur la folie, …source de création. La brutalité de l’instinct et des pulsions conduit à l’art, dit « brut » ! dixit Michel Dezoteux. (A suivre !)

Il est évident que le public, massivement jeune, a ri aux éclats et que les spectateurs plus âgés ont applaudi aussi frénétiquement que les jeunes, à la dynamique de cette mise en scène osée, baroque et sulfureuse. Fanny Marcq et Karim Barras sont fabuleux. L’inventivité dans l’utilisation du décor plaît. Les costumes à la David Bowie et surtout l’orchestration musicale très souple, à droite de la scène, ourlent parfaitement les propos. Un micro ….insigne moderne du pouvoir est planté là, au  beau milieu du plateau. Ouf !Le très touchant Hamlet  (Karim Barras ) s’adresse régulièrement au public, de façon plus que sensée et gagne son adhésion, malgré sa « folie » très, très  feinte.  On reconnait que  le texte du Grand William n’arrête pas de donner des frissons, même émietté par le metteur en scène.

COMPOSITION MUSICALE : Rosario Amedeo, MUSICIENS : Rosario Amedeo aux claviers, Michel Dezoteux aux saxophones et Sonny Troupé à la batterie.

SCENOGRAPHIE : Marcos Vinãls Bassols, LUMIERE : Marc Lhommel.

CREATION MAQUILLAGE : Jean-Pierre Finotto, MAQUILLEUSE : Laura Lamouchi.

CREATION COSTUMES : Odile Dubucq,  REALISATION : Odile Dubucq, Isabelle Airaud, Sarah Duvert, Sylvie Thevenard, Chandra Velut.

MISE EN SCENE: Michel Dezoteux. AVEC:             Rosario Amedeo, Karim Barras, Blaise Ludik, Fanny Marcq, Denis Mpunga, Candy Saulnier, Baptiste Sornin et Sonny Troupé à la batterie.

http://www.varia.be/fr/les-spectacles/hamlet7/

Jusqu'au 30 mars

 

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administrateur théâtres

Jusqu'à ce que la mort nous sépare  de REMI DE VOS  au théâtre le Public

Mise en scène : Valérie Lemaitre Avec trois comédiens de choc Françoise Oriane, Flavia Papadaniel et Vincent Doms. Petite Salle - Création -

"Suite à la mort de sa grand-mère, Simon, la trentaine, retourne dans la maison de sa mère, après des années d'absence et de dissensions. Mais quand il retrouve Anne, sa petite amie d'enfance, l'intensité de leurs retrouvailles provoque un incident aux conséquences inattendues : l'urne avec les cendres de la grand-mère se brise en mille morceaux ! Pris entre la jeune femme qu'il a aimée, sa mère et les cendres de sa grand-mère dans un sac en plastique, Simon navigue désespérément jusqu'à l'absurde dans les méandres d'un sauvetage plus qu'improbable. Mensonges, quiproquos, inventions les plus farfelues sont déployées par Simon pour cacher l'impossible vérité à sa mère. Une comédie noire, rythmée, haletante. L'auteur nous plonge au coeur des rapports délicats de l'homme aux femmes qui jalonnent sa vie. Si vous ne le connaissez pas encore, Rémi De Vos est certainement un auteur à découvrir. Intrigue presque vaudevillesque, la pièce est un petit trésor de théâtre contemporain, récompensée en France par le prix Théâtre 2006 de la Fondation Diane et Lucien Barrière."

De la Farce du Cuvier à celle de l’Urne… !

Comme dans la farce originelle, tout fait rire dans ce morceau de comique à la fois belge par l’auteur et les comédiens  et universel quant à la teneur, attendu que, tout conduit à une prise en mains très peu fantasmée de la société par … les femmes!

Pour le comique, considérez : Les mines d’enterrement des personnages en habits de deuil et la musique guillerette de l’entrée en scène. La taille et la prestance de la maman minuscule et celles de l’amie majuscule ! Le terrible accent maternel, sa cuisine-salon-salle-à-manger défraîchie et maniaco-rangée et le sac de courses  à roulettes Burburry appelé à être un personnage à lui tout seul. Il y a de toutes façons un  autre sac appelé à se vider! Considérez les mots maladroits  qui s'entre-choquent quand on se revoit après des années et qu’on s’embrasse au risque de faire éclater une bombe funéraire. Regardez cet autre sac  de plastique qui met le feu aux poudres.  Ecoutez ce qui est dit de la grand-mère  mourante que l’on emmène en ambulance et qui espère voir la mer. Riez de bon coeur devant la nervosité  maladive du fils, toujours pris en flagrant délit de mensonge auto-protecteur, devant  les syncopes à répétition de la fiancée, et  l’empilement  baroque de répliques improvisées pour cacher des catastrophes, à une mère qui n’est nullement dupe ! Et en finale songez au rappel de la  fameuse fable du pot de terre et du pot de fer...   

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 Pour le fond, considérez : la réalité, fiction ou non,  de la plainte éternelle  des mères à qui on « vole» leur fils dès six ans… Ecrasé par cet amour féroce, le fils a grandi dans l’anxiété, l’immaturité affective et la culpabilité,  toute émotion verrouillée. Il a dû un moment  couper le cordon et se réfugier dans la haine. La future belle-fille, quelle qu’elle soit, ne peut pas trouver grâce à ses yeux de mère, à moins d’être  « adoptée » par la mamma à toutes fins de conserver, non pas l’urne… mais le fils ! Savourez les excuses et mensonges à dormir debout qui permettent la délivrance d’un joug  et méditez cette réplique  qui vient, paraît -il, du Talmud : « Sans une femme, un homme n’est pas une créature humaine! »  Et vous aurez le tableau final de la dernière scène qui vous reconduit, en ligne directe, à la Farce du Cuvier. Du Woody Allen  à la belge.  

Enfin, pour la qualité du spectacle, considérez le jeu scénique des trois participants à cette tranche de « vie ou de mort» de haine et /ou d’amour qui vaut le déplacement!Il est d’une justesse inouïe.  Que ceux qui ont peur de rire s’abstiennent car ils  n’y échapperont pas. Ah le comique de répétition! Irrésistible.  Le spectacle est  peut-être édité en mots simples mais absolument farceurs!

http://www.theatrelepublic.be/play_details.php?play_id=325&type=2

 

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"L'âne culotte" est un roman d'Henri Bosco (1888-1976), publié à Paris chez Gallimard en 1937.

 

Constantin Gloriot, le narrateur, raconte l'aventure qui lui est arrivée lorsqu'il avait douze ans. A cette époque, dans le village de Provence où il vit avec ses grands-parents, un âne mystérieux, surnommé l'âne Culotte par les enfants parce qu'il porte des braies en hiver, intrigue les habitants. On sait qu'il vient d'une ferme de la montagne, et sert un certain M. Cyprien dont les villageois ne parlent qu'avec crainte et méfiance. Un jour, Constantin, malgré l'interdiction de sa grand-mère, décide de suivre l'âne, qui le mène jusqu'à son maître. Il découvre alors un véritable "paradis", un verger poussé en pleine montagne, où les animaux charmés vivent sans crainte. M. Cyprien le charge de porter une branche d'amandier en fleurs au curé du village, l'abbé Chichambre. Mais, menacé par une petite fille du village, Anne-Madeleine, Constantin se voit obligé d'aller couper une seconde branche d'amandier. Il est surpris par M. Cyprien, qui lui apprend qu'il ne faut pas toucher au paradis. Dès lors, les événements se précipitent. Par Hyacinthe, la petite servante de ses grands-parents, qui connaît aussi le "paradis", Constantin découvre que, depuis sa faute, M. Cyprien a disparu, jusqu'au jour où celui-ci revient en secret et emmène avec lui Hyacinthe, qu'on ne reverra plus. Le journal de M. Cyprien, découvert et annoté par l'abbé Chichambre, et lu beaucoup plus tard par le narrateur, vient compléter l'histoire: M. Cyprien, ancien navigateur et magicien, a voulu recréer le paradis sur terre qu'il avait connu dans une île. Il devait léguer son pouvoir sur les animaux et les plantes à Constantin. Mais la faute de celui-ci l'a convaincu de l'omniprésence du mal, et l'a poussé à repartir, pour créer un nouveau paradis en compagnie d'Hyacinthe à qui il transmettra son savoir.

 

On a souvent classé Henri Bosco parmi les écrivains "régionalistes". Cette désignation hâtive rend bien peu compte de l'atmosphère de conte étrange qui est celle de l'âne Culotte. Certes, c'est toute la Provence, avec ses moeurs surannées - comme la messe dite à l'occasion des premières neiges -, ses animaux et ses plantes aux noms oubliés, qui est la véritable héroïne du roman. Mais on aurait du mal à y retrouver l'image simple et bon enfant qui en est souvent présentée dans la littérature française. Cette Provence est une  terre surnaturelle, où se fondent l'héritage folklorique et païen, et les légendes chrétiennes, comme en témoignent les dictons prononcés par la Péguinotte, la vieille servante des grands-parents de Constantin, mêlant conseils sur les récoltes et antiques superstitions. L'histoire de l'âne Culotte et de son maître M. Cyprien rappelle à la fois l'âne d'or d'Apulée, puisque l'animal est manifestement décrit en termes anthropomorphiques, et la Confession de saint Cyprien de Lucien, qui décrit le repentir du magicien qui croyait s'adonner à des pratiques divines alors qu'il servait le diable. On peut penser aussi à toutes les légendes proches du mythe d'Orphée, comme celle du "Charmeur de rats", puisque c'est au moyen d'une flûte magique, la Syrinx, que Cyprien exerce son étrange pouvoir sur les animaux. Cependant, à cela s'ajoute la dimension chrétienne de l'aventure: c'est le dimanche des Rameaux que l'âne Culotte emmène chez son maître M. Cyprien le jeune Constantin juché sur son dos à l'instar du Christ entrant dans Jérusalem. Mais l'enfant, loin d'annoncer un nouveau règne du paradis, est celui-là même qui, en cédant aux menaces d'Anne-Madeleine, et à un obscur besoin de violer la loi, introduit le désordre dans le domaine préservé de M. Cyprien.

 

Du reste, ce paradis n'était-il pas déjà vicié, condamné d'avance? De façon miraculeuse, l'enchanteur d'animaux avait réussi à attirer et à apprivoiser le serpent lui-même, qui vivait dans son verger. Un seul animal, comme nous l'apprend le journal de M. Cyprien, résistait à son pouvoir magique, et continuait à tuer: le renard. Dès lors le pari de M. Cyprien se heurtait à l'éternelle interrogation sur le mal: devait-il tuer le renard pour protéger les autres animaux? Constantin, en trahissant M. Cyprien, déchaîne les forces maléfiques, et celui-ci ne peut résister au désir d'égorger le renard. Il n'était qu'un pauvre magicien, et non un envoyé du Ciel.

 

Ainsi le roman apparaît-il clairement comme un roman d'initiation, fondé sur une quête du bonheur. Comme l'affirme Constantin, commentant le journal de M. Cyprien: "Nous voulons tous le paradis sur terre, et l'homme se croit né pour le bonheur." Sans doute est-ce une faute que de vouloir créer un Éden humain que nul Dieu ne garde. Mais si les promesses du Ciel sont les plus belles, elles sont annoncées par les dons de la Terre, célébrés en termes lyriques tout au long du roman comme les signes mêmes de la présence divine.

 

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Perdre ou ne pas….

 

Sur les marches du ciel  la passion s’enflamme,

Et  baisse  son  regard  candide  et  ignorant,

Des choses de son  cœur que l’amour réclame,

D’un brasier clandestin  qui se fait dévorant.

 

Les  ailes  de  l’Ange  guident  son  embarras,

Loin du danger des corps pour protéger l’Esprit,

Sa rose  hésite à flétrir  ses milliers de  carats,

La  paix  de  son  âme  n’a  pas valeur de  prix.

 

Préserver pour l’Eden la communion des sens,

Virginaux  encore,  quoique  sollicités,

Dans la vie s’éclairer en sens ou contresens,

Monter ou descendre dans l’infinie vacuité.

 

Sur les marches du ciel  la passion s’enflamme,

Et  baisse  son  regard  candide  et  ignorant,

L’aura  de  la  Vertu  brandit  son  oriflamme,

En lettres d’or écrit  des mots  purs scintillants.

 

Claudine QUERTINMONT D’ANDERLUES.

Danse enflammée   


Danse enflammée : photo ajoutée par Solen Eve Lemonnier.

 

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ADMINISTRATEUR GENERAL

L’Espace Art Gallery a le plaisir de vous présenter du 20/03 au 07/04 l’exposition  événement des artistes suivant : Jonathan Bermudes (Fr) photographies, Françoise Clercx (Be) peintures et Véronica Barcellona (It) peintures, sculptures et installation.

 

Le VERNISSAGE a lieu le 20/03 de 18h 30 à 21h 30 et l’exposition du mardi au samedi inclus de 11h 30 à 18h 30. Et sur rendez-vous le dimanche.

 

Espace Art Gallery 35 rue Lesbroussart 1050 Bruxelles. Ouvert du mardi au samedi de 11h 30 à 18h 30. Et le dimanche sur rendez-vous. GSM : 00 32 497 577 120

 

Jonathan BERMUDES (Fr)

« RETROSPECTIVE »

 

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Jonathan Bermudes, est un artiste contemporain français.

C'est un artiste complet, qui a su brillamment passer de la musique à la photographie en gardant toute sa sensibilité et son naturel.

Cet artiste talentueux nous présente ses œuvres tout en couleurs ou il joue avec succès la superposition des images, ou sont représentées les icônes de ce siècle, et fait revivre à travers ses photos des légendes du 3ème art.

 

A travers tous les thèmes qu'il propose, il nous emporte vers son univers, les couleurs sont vives uniques et accrocheuses, et ne nous laissent pas indifférentes.

L'artiste a exposé ses œuvres à travers le monde toujours avec un grand succès -vente arsep Christie’s, Paris

-Art Basel, Miami

-Art Miami Gallery Art + Miami Beach

-Gallery Art Design District, Miami Beach

-Galery Adler, Paris

-Palmbeach3, Palm Beach

-11ème, Pavillon des Arts, Paris

-Fine Art Fair, Moscou

-Orexpo, Paris

-Galerie Adler, Paris

Les photographies sont proposées en plusieurs dimensions, 80cm/106 cm, 166cm/125 cm, 186 cm/144 cm, 192 cm/ 240 cm. Chaque photo est tirée à 6 exemplaires plus 1 épreuve d'artiste.

Les œuvres sont des photographies avec face monté sous diasec et un châssis au dos en aluminium pour la solidité de la photo, et son accrochage, le tout arboré par une caisse américaine qui donne l'effet d'un tableau.

 

Françoise CLERCX (Be)

« Détails et fascination »

 

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Les symboles, la volonté d'abstraction, la ligne décorative contrastent entre réflexion et inconscient.

Un besoin d'évasion dans un monde où le matériel est "la valeur absolue" et la quête d'une réalité métaphysique pour dénouer les forces de l'inconscient avide de révélations.

L'usage de la photo permet de s'abstraire du sujet pour ne s'intéresser qu'à sa forme géométrique et lui donner une autre vie.

Reprenant Kandinsky: "Prendre le sujet comme élément abstrait en préférant les lignes, les couleurs et les volumes."

Peindre des sensations, rythmes, vibrations comme lorsqu'on crée de la musique. Recherche d'harmonie: trouver la relation entre des sujets apparemment étrangers.

"La peinture est un poème qui se voit" Léonard de Vinci

 

Véronica BARCELLONA (It)

« WELCOM TO MY REAL WORLD »

 

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Artiste plasticienne

 

Nom d’artiste : VERONICA BARCELLONA

 

EXPOSITIONS (dernière mise à jour Octobre 2012)

 

Août – Septembre 2012

Du 28 Août au 25 Septembre, exposition collective : « Maximus of Matrix » AMSTERDAM WHITNEY GALLERY, CHELSEA (NEW-YORK) (USA)

Mai 2012

Du 1er Mai au 19 Mai, exposition collective, PUSH ARTSHOP

GALERIE, MONS (BELGIQUE)

Avril 2012

Le 16 Avril, obtention du Titre d’Officier et de la Médaille d’Argent pour la section Arts, par l’ACADEMIE DES ARTS - LETTRES –

PHILOSOPHIE, TOULON (FRANCE)

Janvier 2012

75009, PARIS (FRANCE)

Novembre 2011

Du 02 Novembre au 23 Novembre, exposition collective: « Pathway to Abstraction », AGORA GALLERY, CHELSEA (NEW-YORK.) (USA)

Avril 2011

Du 01 Avril au 03 Avril, solo, collection : « La dérision de

Véronica déride Mademoiselle Barcellona », JURBISE (BELGIQUE)

Le 26 Janvier, vente aux enchères Salle VV - 3, rue Rossini

Novembre - Décembre 2010 Du 1er Novembre au 31 Décembre, exposition collective, l’Atelier11, CANNES (FRANCE).

Juillet 2010

Du 13 Juillet au 17 Juillet, exposition solo, METIS gallery Montreux Jazz Festival., MONTREUX (SUISSE) GALLERY, 44

Avril 2010

Du 02 Avril au 05 Avril, exposition collective, collection : « Appellation d’Absurdités Contrôlées », JURBISE (BELGIQUE)

Octobre 2009

Du 09 Octobre au 18 Octobre, exposition collective, collection : « Appellation d’Absurdités Contrôlées », RESIDENCE D’ARTISTES DU PAYS DES COLLINES », FLOBECQ (BELGIQUE)

 

   PROJETS A VENIR EN 2013

 

Janvier 2013 - Mars 2013 :

Du 24 Janvier au 09 Mars, exposition solo, collections : « Des Appellations d’Absurdités Contrôlées à la Dérision de Véronica déride Mademoiselle Barcellona. », BIBLIOTH7QUE PROVINCIALE DE LA LOUVIERE, LA LOUVIERE (BELGIQUE)

 

Mars 2013 – Avril 2013 :

Du 20 Mars au 07 Avril, exposition collective : « Welcome to my real world », ESPACE ART GALLERY, BRUXELLES (BELGIQUE)

 

Mai 2013- Juin 2013 :

Du 11 Mai au 22 Juin, exposition collective : « International

Contemporary Masters Volume VII », WORLD WILD ART BOOKS, SOUTHERN NEVADA MUSEUM OF FINE ART, LAS VEGAS (NEVADA) (USA)

 

Juin 2013:

Du 4 Juin au 20 Juin exposition collective: “Revelations in

Reality”, CREATIVE CONCEPT INC, SUMMER ART FAIR SEASON, NEW-YORK (USA)

 

 

Et à titre d’information voici les cinq prochaines expositions:

 

-Titre : « La collection permanente à l’espace Yen »

Artistes : collectif d’artistes de la galerie.

Vernissage le 20/03/2013 de 18h 30 à 21h 30 en la galerie même.

Exposition du 20/03 au 30/06/2013 à l’Espace Art Gallery II.

 

L’Espace Art Gallery a le plaisir de vous présenter du 10/04 au 28/04/2013 l’exposition  événement d’un collectif familial Russe à Bruxelles : Alexandre Semenov (Rus), Elena Gorbachevski (Rus) et Irina Semenova (Rus) peintures.

 

-Titre : « Others »

Artistes : Elena Gorbachevski (Rus) peintures.

Vernissage le 10/04 de 18h 30 à 21h 30

Exposition du 10/04 au 28/04/2013.

&

-Titre : « Three days and toys  »

Artistes : Alexandre Semenov (Rus) peintures.

Vernissage le 10/04 de 18h 30 à 21h 30

Exposition du 10/04 au 28/04/2013.

 

-Titre : « Glass and Painting Fantasy  »

Artistes : Irina Semenova (Rus) peintures.

Vernissage le 10/04 de 18h 30 à 21h 30

Exposition du 10/04 au 28/04/2013.

 

-Titre : « Collectif de la galerie »

Artistes : Jean-Luc Labat (Fr) peintures et Francis Willm (Fr) peintures.

Vernissage le 10/04 de 18h 30 à 21h 30

Exposition du 10/04 au 28/04/2013.

 

Au plaisir de vous revoir à l’un ou l’autre de ces événements.

 

Bien à vous,

 

                                                        Jerry Delfosse

                                                        Espace Art Gallery

                                                        GSM: 00.32.497. 577.120

                                                        Voir:      http://espaceartgallery.be

 

Le site de l'Espace Art Gallery se prolonge dorénavant sur le Réseau Arts et Lettres à l'adresse: http://ning.it/KUKe1x

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administrateur littératures

Souvent, je me penche sur les titres en tête des ventes, ce dans différentes librairies dont la Fnac, constatant que bien souvent les thématiques les plus "riches" sont: la violence, la corruption, le sexe, les meurtres... Brrr! Frissons, angoisse, désespoir de votre serviteur. Je ne citerai pas de noms d'auteur mais... où sont donc passés les beaux sentiments? Amour, amitié,... Ah oui! Seconde étagère, un peu plus bas, à l'écart des best-sellers et des autres promotions! Quand même!

Si un auteur n'écrit pas une histoire forte qui dérange, interpelle nos âmes, nos coeurs, nous fait bondir, sera-t-il lu? Apprécié à sa juste valeur? Oui, il faudrait sans doute être déjà un auteur bien connu pour pouvoir attirer l'attention sur une histoire plus légère, exaltant les bons sentiments seuls ou les valeurs qui font la différence. Non?

Et les prix littéraires? Ne vont-ils souvent vers des oeuvres quasi traumatisantes pour un coeur fragile? En un monde où règnent bien des noirceurs de toute ordre, n'est-il pas bon et agréable de lire parfois, ou plus souvent, une histoire bourrée de ces choses qui nous font rêver, planer, changer d'air, compensant l'agressivité que nous avons peut-être vécue en journée, jouant un rôle de baume bénéfique pour notre coeur ou notre esprit?

Oui, on en trouve encore des récits magiques, féériques mais on les compte annuellement sur les doigts d'une main. Non? Pas d'accord? Personnellement j'aime écrire pour apporter à mon lecteur de la fantaisie, de l'humour, des sentiments à la portée de tous, de la poésie à travers mon style. A bon entendeur... car pour certains il faut du sang, de la traque, de la perversité...

Ce billet, je ne l'ai pas préparé, il est totalement improvisé, sorti tout droit de mon coeur, de mes tripes. Merci à ceux et celles qui m'ont accordé leur attention. 

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Entretien avec Stéphane Hessel :

«Je suis un survivant, donc un responsable»

 

Article publié dans l'Hebdo du 1er Décembre 2011,

Par Christophe Passer - Mis en ligne le 30.11.2011 à 14:51

 

 

Né en 1917 à Berlin, sa famille émigre en France en 1925. Combattant de la France libre, déporté à Buchenwald, il devient, après la guerre, secrétaire de la commission rédigeant la Déclaration universelle des droits de l’homme, avant d’entamer une belle carrière de diplomate. Indignez-vous!, paru fin 2010, le met dans la lumière.

 

PHÉNOMÈNE. Le triomphe mondial de l’Indigné en Chef, qui passe la semaine prochaine en Suisse romande pour deux conférences événements, raconte aussi une autre manière d’engagement: généreux et poétique. Rencontre.

Ce qu’il dit de la petite rue Antoine-Chantin, où il habite dans Paris, c’est qu’y vécurent autrefois Jean Vilar, seigneur du théâtre, et Pierre Jean Jouve, poète admiré. Ce qu’il dégage lorsqu’il ouvre la porte, dans ce populaire XIVe arrondissement, c’est bien autre chose que la fragilité bonhomme d’un très vieil homme: une force, une flamme, des choses immédiates de ce genre, impressionnantes et très émouvantes.

 

Ce qui apparaît dans l’entrebâillement et la poignée de main heureuse, c’est un homme aux mines de bibliothèque debout. Hessel est un roman du siècle, avec au visage un sourire de farceur. Car quel bon coup, pas vrai? Indignez-vous! opuscule de 32 pages, sorti fin 2010, s’est écoulé à plus de 2 millions d’exemplaires, rien qu’en France. En Suisse, des dizaines de milliers de copies se sont aussi arrachées. Et il y a, à ce jour, 38 traductions dans le monde: Espagne ou Japon, Corée du Sud ou Australie, Allemagne ou Etats-Unis. Partout, le livre triomphe, étonne, interroge l’époque. Et pousse peut-être d’autres Indignés dans les rues,de la Puerta del Sol à Liberty Square. Il sait bien que dans ce terme d’«indignés», on met tout et n’importe quoi. Il affecte de s’en inquiéter un peu.

 

Chez lui, il s’assied dans un petit fauteuil d’angle. Alentour, des volumes de poésie. Au mur, de la peinture moderne. Par exemple un beau tableau de Frank Chabry, le frère de son épouse Christiane, née à Lausanne. Elle est à côté, Christiane Hessel Chabry. Elle en a marre des journalistes. Elle essaie de protéger un peu son mari de toute cette folie.

 

Voilà un homme qui demandait simplement à ses lecteurs de ne pas oublier quelques valeurs simples de la Résistance, de croire en leur influence sur le destin, de chercher du courage. Rien de bien méchant, mais il a touché juste, il a touché pile au coeur du cynisme contemporain. Alors il en profite, Hessel, il s’abreuve sans vanité à cette jouvence si inattendue des questions et de l’admiration des plus jeunes. Il a 94 ans, il est encore vivant car il a dansé avec le siècle et croit en la vie. Il parle de poésie, de sa mère et de la dignité des hommes.

 

-Stéphane Hessel, vous avez peur de la mort? 

 

Non, pas du tout. Il serait, bien sûr, absurde de dire que je souhaite mourir au plus vite, car je suis très content de vivre encore. D’un autre côté, je souhaite à tout prix mourir avant d’être complètement dégradé. Tant que je suis dans mon état actuel, je demeure heureux d’être là, encore une année ou deux.

Je considère que quand on a eu une vie aussi longue, et dense, que la mienne, on peut aussi être content qu’elle ait une fin. Comme tout un chacun, je n’ai pas envie de souffrir. Mais si je pouvais faire comme Danielle Mitterrand qui, deux jours avant son décès, écrivait encore pour sa fondation, et qui est partie ensuite pour l’hôpital où elle s’est endormie, ça m’irait.

 

-Vous regardant, on a envie d’arriver à 94 ans aussi en forme que vous. 

 

J’ai une santé solide. Je vois. J’entends. Ma mémoire n’a pas flanché. J’apprécie moins qu’avant les longues marches ou la natation. J’ai aussi la chance d’avoir une épouse qui a dix ans de moins que moi. Nous sommes tous deux un peu comme Philémon et Baucis, nous soutenant mutuellement.

Ma malchance, c’est que je ne fais pas que cela, gérer le succès d’ Indignez-vous! Depuis 2009, je suis en même temps l’un des parrains du Tribunal Russell sur la Palestine. Or, cette institution vient de tenir sa troisième et avant-dernière session au Cap, en Afrique du Sud, à treize heures d’avion d’ici. Ça ne peut pas durer indéfiniment comme cela. Pour le moment, je tiens.

 

-Comment avez-vous vécu la résonance du livre, partout dans le monde? 

 

Ce qui m’ennuie, c’est que l’on me prenne désormais pour quelqu’un qui a transformé la situation, une sorte de repère. C’est agaçant. Je suis seulement un brave vieux bonhomme qui n’a pas cette prétention. Mais j’exprime, avec simplicité, sans la rhétorique habituelle, le fait qu’il n’est pas possible de continuer ainsi. Nous avons besoin de cette métamorphose, d’un nouveau paradigme. D’une réforme radicale de la façon dont notre société devenue globale, est devenue dangereuse pour les nouvelles générations.

Indignez-vous! est aussi tombé dans un contexte: paru le 20 octobre, trois mois avant les révolutions en Tunisie, puis en Egypte, en Libye, en Syrie. Donc, un parallèle s’est fait. On constatait qu’il s’agissait de faire bouger les choses. L’essentiel n’est cependant pas seulement de dire, mais de faire.

 

-L’époque est au catastrophisme. Quelle est la part de l’optimiste qui demeure en vous, dans ce succès? 

 

Un livre qui dirait que tout va mal, et qu’il faut s’indigner n’aurait pas de succès. Si l’on dit qu’il y a moyen de s’en sortir, qu’il nous appartient d’être aussi vigilants à l’égard des problèmes d’aujourd’hui que ma génération le fut face aux drames d’hier, c’est autre chose. Voilà le message essentiel: indignezvous, mais aussi engagez-vous. Dans Le chemin de l’espérance, le livre écrit avec Edgar Morin, c’est un aspect décisif: ne vous laissez pas décourager, il existe un chemin, prenons-le d’urgence. Il y a une description de ce qui va mal; mais aussi l’idée qu’il n’y a pas de raison de ne pas croire à la sortie possible. Ce que nous disons est au fond banal. Nous n’inventons rien. Il n’y a pas dans nos propos, à Morin ou moi, une grande idée inattendue. Nous rappelons seulement quelques valeurs de la Résistance.

Résister, c’est créer. Et créer, c’est résister. Il ne faut pas se laisser intimider par les difficultés, mais les comprendre. Et alors, construire un univers plus juste, plus stable, redevient possible. Reprenant une citation de Verdi, Régis Debray me disait il y a quelque temps: «Tournons-nous vers le passé, ce sera un progrès.» J’ai repris ce mot dans Tous comptes faits... ou presque. Car je suis conscient que ce qui autorise aussi d’avoir une certaine autorité, une influence, c’est d’être très vieux. Les premiers mots d’Indignez-vous!, ce sont «93 ans». Quelqu’un qui a vécu pareil siècle a quelque chose à transmettre aux plus jeunes. L’expérience de certaines situations graves, la Seconde Guerre mondiale, l’apartheid, la décolonisation, le stalinisme, etc.: voilà qui permet d’avoir un message crédible. A 30 ans, je n’aurais pas pu écrire cela.

 

«Je suis conscient que ce qui autorise d'avoir une certaine autorité, c'est d'être très vieux.»

Stéphane Hessel

 

-D’où vous est né cet optimisme? Il semble vous accompagner dès la guerre, alors que tout le monde pensait le malheur inéluctable. 

 

Par ma mère. Je suis l’enfant de la mère. Mon frère, plus âgé que moi, c’était l’enfant du père. Nous nous sommes partagé le monde. Lui, c’était la musique. Moi c’était la poésie. Ma mère Helen fut une femme un peu exceptionnelle, qui écrivit un journal qui inspira son amant, Henri-Pierre Roché, pour son roman devenu un film fameux, Jules et Jim.

Elle a eu une énorme influence sur moi. Tout au long de ma jeunesse, c’est elle qui m’a vraiment guidé. Le message que je garde toujours d’elle, c’est qu’il faut être heureux pour rendre les autres heureux. Très jeune, par elle, je suis passé de Berlin à Paris. J’ai connu aussitôt deux langues, deux espaces humains. Très vite, je me suis senti comme quelqu’un qui avait confiance dans la vie, qui était persuadé qu’il allait avoir une très belle vie.

Mon frère, en revanche, a mal ressenti la situation décrite, de façon très romancée, dans Jules et Jim. Mais il y avait tout de même cette opposition entre mon père et l’amant de ma mère. Mon frère en voulait à cette dernière d’avoir cédé à ce Roché, il aurait voulu que mon père réagisse. Au contraire, j’ai toujours pensé que mon père avait été admirable de reconnaître qu’il ne faut pas faire obstacle à une grande passion, qu’il faut même l’encourager. Ma mère avait choisi ainsi celui qui lui paraissait l’homme de sa vie.

De tout cela, j’ai tiré le sentiment que les choses prenaient le cours qu’elles devaient prendre, que c’est comme cela que ça devait aller. Ce qui m’a naturellement blessé, ensuite, c’est la dispute entre Roché et ma mère. Mais c’est venu plus tard. Dans ma première enfance, c’était plutôt un élément de force. Grâce à Henri-Pierre Roché, j’ai aussi été introduit dans les milieux les plus nouveaux, les plus passionnants de l’art et de la culture en France: Marcel Duchamp, André Breton. Pour un petit garçon, Brancusi, c’était une découverte. Tout cela m’a permis de construire un moi modeste – je ne crois pas avoir été orgueilleux – mais avec une espèce de manière de dire oui à la vie.

 

-Et oui, surtout, à la poésie? 

 

Absolument. Partout. La poésie est encore advenue par ma mère. Elle avait une passion pour Edgar Poe. Elle m’avait appris un poème de lui, alors que je ne savais pas encore l’anglais, en me disant: «Tu vas voir, le son de ce poème est tellement joli.»

Que représente, dans la vie d’un homme, son rapport à la poésie? 

C’est une façon de vivre avec des langues. Quand on en connaît trois, c’est intéressant de les vivre dans ce qu’elles apportent de poétique. Parler l’anglais ou l’allemand, c’est utile. Mais vivre la poésie anglaise ou allemande, française, c’est donner à la parole un sens qui transcende la vie matérielle. C’est l’imaginaire. Le passage de la parole qui commande à la parole qui imagine, et cela m’a toujours paru très important.

Savoir réciter des poèmes, même à moi tout seul, même quand je m’ennuie, même quand j’étais en difficulté dans les camps de concentration, fut et demeure un formidable apport. Dans la récitation d’un poème qu’on aime, on vit quelque chose qui est autre. Pour les croyants, la prière joue, à mon sens, un rôle comparable à la poésie. C’est aussi un texte que l’on dit, qui est sublimé, qui n’est pas la vie courante. Mais je n’ai jamais prié.

 

-Vous êtes un humaniste pour le XXIe siècle, Stéphane Hessel ? 

 

C’est peut-être vers quoi je tends. Je me considère, au vu des expériences de la vie, comme un survivant, donc comme un responsable. Pour moi, la notion d’homme et celle de responsabilité se combinent. C’est pourquoi la religion m’a paru une façon de renoncer à cette responsabilité. Si Dieu fait tout, il n’y a plus qu’à croire. Or, l’homme est celui qui peut délier les cordons du devenir.

Je suis profondément démocrate: le peuple peut amener les sociétés à changer. Il faut assumer cette responsabilité humaine, ne pas s’en décharger. De cette manière-là, on peut me considérer comme un humaniste. Je ne me suis jamais pris ni pour un sage ni pour un prophète, juste comme quelqu’un qui a vécu une histoire. Et dans laquelle les droits de l’homme furent le combat principal. Humains, soyons sensibles à l’humain.

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"Déclarons la paix ! Pour un progrès de l'esprit"

professait ici ce grand Homme à deux voix avec le Dalaï lama ...

Puissent ces nobles âmes nous inspirer !

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administrateur théâtres

" La meilleure musique est celle qui est capable de procurer la plus grande somme de bonheur. "

 En effet hier soir nous clôturions la journée internationale du bonheur avec la joie de venir écouter Les Talens lyriques de Christophe Rousset et s’émouvoir devant  la compagnie des Fêtes Galantes dirigée par Béatrice Massin,  chorégraphe.

Les Talens Lyriques & les Fêtes galantes

Terpsichore

Christophe Rousset direction - Béatrice Massin chorégraphie - Eugénie Warnier Erato (soprano) - Marianne Beate Kielland Apollon (alto) - Paul Crémazy ténor - Jussi Lehtipuu basse -  Les Talens Lyriques , Les Fêtes galantes
Jean-Fery Rebel La Terpsicore (1720), Les plaisirs champêtres (1734), Les Eléments, extr. Georg Friedrich Händel, Opéra-ballet Terpsichore - Acte de ballet (1734)
Le Palais des Beaux-Arts accueille Christophe Rousset et Béatrice Massin pour un spectacle de danse unique en son genre. Le point commun entre le ballet Terpsichore de Händel et Les plaisirs champêtres de Rebel ? C’est la figure emblématique de Marie Sallé, la plus célèbre et plus talentueuse danseuse française de son temps. Séjournant à Londres en 1734, elle y acclimate les ballets de Rebel et y éblouit le maître saxon...

Une première sur la scène de la salle Henry Le Bœuf que de jucher l’orchestre et les solistes munis de petites veilleuses en haut d’une série de gradins au pied de l’orgue et de garder tout le plateau libre pour les évolutions de six danseurs.  Les talens Lyriques nous ont livré des sonorités sculptées, bondissantes,  des rythmes enjoués ou graves mais surtout des solistes exceptionnels  à la voix d’une pureté inouïe. Une Musique d’excellence qui contente l’âme et le cœur, et y installe, pour une petite heure, l’allégresse de l’harmonie.  

Ce spectacle est un hommage  non déguisé à la  danseuse  rebelle du temps de Haendel. En effet Marie Sallé est française. Elle est née vers 1707  et fait ses premiers pas à 14 ans à l’Académie royale de musique. Lorsqu’elle s’en va danser à Londres en 1725 elle est fort remarquée par Haendel. Jusqu’à sa retraite en 1740, elle obtiendra plusieurs congés pour se produire régulièrement à Londres. Surnommée « la Vestale » en raison de ses mœurs irréprochables, elle développe une danse gracieuse, expressive et ciselée. Tout le propos de Béatrice Massin est d’utiliser les matériaux baroques pour réaliser un spectacle contemporain. Marie Sallé fut la première danseuse dans l’histoire de la danse qui dansa  costume de ville et sans masque, révolutionnant la pratique traditionnelle. Ses idées furent accueillies avec chaleur de l’autre côté de la Manche où elle osa paraître « sans panier, sans jupe, échevelée et sans aucun ornement sur la tête; elle n’était vêtue, avec son corset et un jupon, que d’une simple robe de mousseline tournée en draperie, et ajustée sur le modèle d’une statue grecque ! ».

                                La chorégraphe nous a dit avoir voulu se relier à la superbe exposition Watteau actuellement en cours aux Beaux-Arts de Bruxelles et souligner par la danse et la musique le parallèle avec les peintures du grand maître. En effet, le vide des grandes scènes pastorales invitant au rêve est ourlé de grandes draperies noires simulant les arbres la nuit.Il est symbolisé par un écran de lumière où se projettent les ombres des danseurs. La musique jouée par l’orchestre est aussi ciselée et détaillée que les instruments de musique omniprésents dans les toiles de Watteau.

Le ballet s’est  déroulé en deux phases.Deux phases identiques à  la technique employée par le peintre, à savoir faire d’abord une esquisse croquée sur le vif à la mine qu’il reproduit ensuite sur la toile avec l’ajout de couleurs chatoyantes et de tissus aux textures les plus sensuelles. Le même procédé préside au ballet. En effet les tailleurs bleutés bien  cintrés et surpiquées d’un trait bordeaux feront place au cours du concert à des sortes de  menuets  de danseurs déguisés en  fleurs printanières aux tons éclatants. Gravité et codification des mouvements, comme dans un salon. Mais les couleurs éclatantes de la jacinthe, de primevère et de la tulipe rendent hommage à la vie et soulignent  les correspondances  étroites entre les muses. Voyez ce couple idyllique qui a mis tant de temps à se chercher et à se trouver : La muse de la danse porte … une simple robe de mousseline couleur jonquille tourné en draperie et ajustée sur le modèle d’une statue grecque ». ...Retour à la case départ: Marie Sallé, la muse de la danse au 18e siècle.

La musique et le mouvement forment un alliage naturel. Le geste du danseur amplifie la théâtralité du propos. Si la pastorale antique et mythologique n’offrent  pas beaucoup d’intérêt à des spectateurs actuels,  le rapport entre le 18ème siècle et le 21ème semble  être un point d'ancrage intéressant. Une vérité nourrie de nostalgie et de beauté semble jaillir du ballet.  Notre imaginaire  peut  ainsi  se figurer la fluidité et le caractère éphémère des choses mais aussi la solitude des scènes galantes de Watteau.  Les danseurs épousent la musique avec des gestes arrondis, se frôlent de loin sans oser se toucher ni se regarder. Les femmes et les hommes sont perdus dans leur rêverie,  chacun sur leur orbite. Le regard presque vide ou tourné vers l’intérieur tandis que la musique tourbillonne.  Le douloureux ego  est sanglé dans le costume, malgré le désir de fête.  Il faut attendre la sarabande pour qu’enfin des mains se nouent, par derrière le dos, et que les esquisses d’approches se concluent par un regard.

 

 

 

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Un tout petit bonheur

Il faut distinguer entre LE bonheur et un bonheur, comme entre L'Amour et un amour.LE bonheur et l'Amour ont une portée universelle, ils se rapportent à l'humanité; un bonheur et un amour sont du domaine individuel. L'humanité est       souffrante et vit, à maints endroits, de véritables tragédies. C'est pourquoi LE bonheur me dérange. Il n'est pas possible pour certains que les évènements mondiaux  bouleversent - bien qu'ils ne soient pas personnellement concernés - de se sentir heureux. Mais voici :                             

                                                                  

     Un tout petit bonheur

Il faut s'enfoncer dans la ville, profondément,

dans les rues boiteuses d'avoir trop vécu,

à petites fenêtres et portes étroites,

si étroites 

que le bonheur ne peut y entrer,

trop large pour le corridor,

trop haut pour la toiture qui s'incline.

Seule, la misère,

longue et sinueuse comme une couleuvre

va se glisser là

et se tortiller d'aise

entre les murs humides

humides comme si les larmes

les avaient éclaboussés des années durant.

Les hommes, leur science en poche,

ne peuvent-ils déloger la bête ?

Et sur la table déposer un soleil

qui sécherait les pleurs des murs

et la plaie des coeurs ?

Laissez-moi entrer !

J'ai pour vous un bonheur

qui ne demande pas d'espace.

Un tout petit bonheur

chauffé dans ma poitrine

à déposer

entre vos mains accablées. 

                                                                                                           Barbara  Y. Flamand

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La partie de sucre

 

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A la fin du mois de mars, n’oublions pas la campagne,

quand c’est la fête à la cabane.

Allons voir les érables,

qui donnent leur sève goutte à goutte.

Savourons l’odeur du sirop

qui s’épaissit dans la chaudière.

Sur de longs tréteaux, ce sera

la dégustation sans façon,

du sirop figé sur la neige,

en un délicieux caramel.

Gourmands, nous le ramasserons

Avec des languettes de bois.

Le soir, il y aura des danses,

avec violons pour orchestre.

De la joie, pour petits et grands!

 

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administrateur théâtres

12272878490?profile=original« Ca c’est bien. Questionnez. Questionnez toujours ! »

 Contrastes : Le temps s’est arrêté à 5h 35,  à la mort de la  femme du vieux professeur Mashkan (Alexandre von Sivers). L’horloge de la bibliothèque rococo a de singuliers traits communs avec celle du bâtiment central du plus célèbre des camps de la mort. Les barbelés et les bruits d’univers concentrationnaire  surgissant régulièrement sur la toile de fond du décor sont une sorte de mise en abîme, si l’on peut dire. La dignité du vieux professeur et sa passion retrouvée en présence d’un unique élève cache mal sa pauvreté pécuniaire et un passé indicible.

 Voyage initiatique dans le temps : Stephen Hoffman,  (Jean-François Brion), un  jeune américain adulé est envoyé par son père en Autriche pour surmonter un  blocage soudain  et inexplicable dans sa  brillante carrière de pianiste prodige. Une condition : qu’il fasse œuvre de mémoire  en allant visiter Dachau. Mais arrivé à Vienne, il va devoir affronter un  professeur inattendu et grognon aux propos souvent  antisémites. Dès son entrée en scène le jeune pianiste triple A est arrogant, agressif  et agité par une nervosité fébrile. Il est clair qu’il ne veut pas repartir à zéro par le chant…. C’est un affront à son talent ! Les leçons démarrent tant bien que mal… 

12272878894?profile=originalCe qui  fait la beauté du spectacle n’est pas seulement le décor de l’équipe bien rôdée de Marc Cocozza, un décor aussi soigné que celui d’une antique boîte à biscuits, c’est la superposition extraordinaire de niveaux d’écoute qui rendent l’œuvre universelle et en font une leçon de vie et une leçon de mémoire.  Et quelle polysémie dans cette complexité symphonique ! S’opposent sur le plateau l’allemand et le français,  l’ancienne Europe et les Etats-Unis avant-gardistes, la  réflexion et l’émotion, la jeunesse et la maturité, le maître et l’élève, le père et le  fils, le piano ou le chant et la poésie, la dépression et l’exaltation,  le devoir de  mémoire et le pardon… et la liste n’est pas close!   Plusieurs thèmes bouleversants forment l’armature de la pièce: la controverse de l’élection de  Waldheim élu président de la République d'Autriche 8 juillet 1986,  le déni général du passé nazi de l’Autriche. La transmission et  le devoir de mémoire. Mais aussi le pouvoir de rédemption de l’amitié et de l’art,  l’importance de de l’appartenance à une culture donnée, allemande en l’occurrence, Heinrich Heine. Tout ceci est traversé par  l’utilisation de la dérision et de l’humour comme protection, voici un savoureux festival d’humour juif.   

Ce n’est pas fini.  Le cycle de chansons de Schumann : Dichterliebe constitue  autant de volets …bénéfiques  à l’articulation de la pièce. Des paroles de désir et de volupté se greffent sur la mélancolie de la musique : de la beauté pure, à en croire le profeseur de musique ! Ces volets  illustrent à la perfection la  belle phrase de Bertold Brecht: « La qualité d’un homme se révèle à travers ce qu’il pleure et la manière dont il le pleure » Le langage universel de Liszt, Beethoven, et des variations Goldberg de l’Aria de Bach seront également de la partie… Détail intéressant : en fin de tableau, tandis que Mashkan joue un morceau, une version enregistrée survient, parfaitement alignée sur la musique jouée, jusqu’à ce qu’elle soit interrompue par le premier accord  qui ouvre la  nouvelle scène, comme par magie ! Un procédé  où lumières, musique et comédiens sont  orchestrés à la seconde près... Travail millimétré ! 

Ceci  nous mène évidemment à parler du travail  gigantesque du metteur en scène,  Jean-Claude Idée. In illo tempore, il nous a dit avoir reçu des mains de Jean Piat la traduction de la pièce « Old Wicked songs » à l’affiche de Broadway plus de 200 fois en 1996… Une des œuvres de  Jon Marans, auteur New-Yorkais. Le titre se réfère à la dernière chanson du cycle de Schumann « « Die alten, bösen Lieder ».  Jean-Claude Idée  laissa fermenter le projet pendant dix ans. Il est en effet très malaisé de monter un tel spectacle qui, sans être une comédie musicale, marie le verbe, le roi des instruments de musique,  et le chant sur scène. Le tout en traduction française avec des passages en allemand. C’est finalement l’adaptation très fluide de  Thomas Joussier de 2010 qui a été retenue pour la qualité de la version française. Mais surtout, Jean-Claude Idée  a  fini par trouver  en Alexandre von Sivers et en Jean-François Brion, les  deux fabuleux interprètes qu’il attendait.

Ceux  qui savent mettre des sentiments  à la fois sur un clavier, des mots et des paroles. Des comédiens qui savent d’instinct trouver la gestuelle adéquate quand les mots se dérobent et que l’indicible apparaît.

Du 19 au 29 mars 2013 Rencontre avec les artistes : le 28/3 Au Théâtre Jean Vilar

0800/25 325

http://www.atjv.be/fr/saison/detail/index.php?spectacleID=501

 Une production de l'Atelier Théâtre Jean Vilar et du Festival Royal de Théâtre de Spa.

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administrateur littératures

  Il n'y a pas à dire mais de plus en plus de gens écrivent, parlant des autres et d'eux-mêmes, de tout et de rien, évoquant des sujets profonds ou plus superficiels, faute au "part time" et au chômage causé par de nombreux facteurs qui parfois nous échappent. Romans, essais, traités, recueils et biographies fleurissent aux quatre coins du globe (peut-être ailleurs aussi) dans le secret des chaumières et, au bout du compte, l'auteur en herbe se dit: "Mais pourquoi ne pas tenter de me faire publier au final? J'ai pondu là un futur best-seller, j'ai du style, me semble-t-il. Pourquoi mon oeuvre resterait-elle à l'état de manuscrit?" L'idée mise en pratique, le manuscrit, dit sauvage car non sollicité par un éditeur, part alors sur les chemins, à l'aventure, pour aboutir dans une importante maison d'édition traditionnelle qui a pignon sur rue, et finalement être déballé. Entre-temps, l'auteur commence à frémir, à patienter, puis à s'énerver, à s'impatienter quand soudain, 4 à 6 mois plus tard, stupeur: une lettre de refus lui parvient, et c'est l'incompréhension. Le choc. "Pourquoi, mais pourquoi?"

  Penchons-nous sur quelques chiffres datant de 2005 mais toujours d'actualité: les grandes maisons d'édition, qui en France sont presque toutes parisiennes, publient un manuscrit sur 500 reçus et si par bonheur vous êtes publié, votre premier livre risque toujours, 3 fois sur 5, d'être mort-né: dont la vente ne sera pas poussée et dont les ventes plafonneront au bout d'un an entre 15 et 20% du tirage. Moche! Les éditeurs de taille moyenne, souvent constitués sous forme de sociétés anonymes ou SARL, recevant entre 500 et 1000 manuscrits par an, sont des maisons où votre chance d'être un heureux élu tourne autour de de 5 pour 1000. L'horreur pour le candidat non préparé! Quant aux plus petits éditeurs dont l'éternel casse-tête reste la diffusion des livres, chez eux votre fortune varie entre 2 et 5% par rapport aux manuscrits reçus.

  Comment cela se fait-il? Comment se pratique la sélection? Celle-ci est-elle rigoureuse, soumise à des critères précis, ou la sélection se fait-elle au petit bonheur? Le candidat à l'édition recevant une lettre-type de refus, souvent sèche, songera vite "Ils m'ont jeté sans m'avoir lu" ou encore "Ce n'est pas juste, je suis bon." Et il jettera la pierre au comité de lecture, l'invectivant intérieurement de tous les mots - qui peuvent être nombreux. A tort ou à raison?

  Le comité de lecture d'une maison d'édition a pour fonction de détecter parmi les manuscrits reçus ceux qui sont intéressants et seront peut-être édités, le lecteur d'un tel comité étant un lecteur "légitimant": tout manuscrit accepté entraîne de facto une reconnaissance de l'écriture, de la pensée, du dire de l'auteur. La fonction écrire de l'auteur est même légitimée deux fois, par le comité de lecture puis par l'éditeur qui prend un risque financier,voilà pour le rôle réel et symbolique de l'éditeur. Les critères de sélection? Dans l'édition traditionnelle entrent en compte la qualité littéraire, le style, l'intelligence et l'originalité des idées, et la conformité à la politique générale de la maison, ces critères permettant de donner la "note littéraire", la "note commerciale" demeurant le fait du Prince. Chez les vrais éditeurs, le taux de refus des auteurs débutants varie entre 99 et 99,9%. Pourquoi?

  Visons le fonctionnement, souvent en trois étapes: le déballage, au cours duquel les manuscrits non conformes aux genres publiés et les manuscrits "manuscrits" aboutissent sur la pile des retours; l'écrémage, où l'oeuvre est lue en diagonale, quelques pages par-ci par-là, par un lecteur qui en cinq minutes se fera une opinion; enfin la lecture approfondie des 5% de manuscrits survivants. Oui, 5%, et si les délais sont longs, c'est que les éditeurs sont surchargés et qu'il est bon de faire patienter les candidats amateurs. Source: AUDACE, l'annuaire à l'usage des auteurs cherchant un éditeur, de Roger Gaillard, L'Oie plate, 2005.

  Mais...tout cela est-il toujours bien respecté? Ce fonctionnement est-il toujours d'application, offrant une chance égale à chaque candidat? Débordé, parfois saturé, le comité n'a-t-il pas parfois tendance à écarter d'office les nouveaux venus? Personnellement, en tant qu'auteur, j'ai presque mis six ans à me faire accepter par un éditeur professionnel à compte d'éditeur, quatre manuscrits ayant tourné en vain parcourant les routes de France et de Belgique, tandis qu'en tant que lecteur, j'ai parfois découvert de petites perles de style et de profondeur chez des éditeurs moins importants par comparaison à des oeuvres éditées bien plus populaires d'une écriture moindre, que j'ai lues. Ici pas de noms d'auteurs ni de maisons d'édition afin d'éviter le coup de griffe de Merlin le chat-peauté. Et si l'on tient compte des critères économiques de plus en plus sévères, la sélection ne devient-elle pas finalement une sorte de grande lessive injuste pour un auteur qui n'écrit pas en dilettante, espérant faire carrière? Le débat est ouvert, et vous avez peut-être deviné le fond de ma pensée. Non?

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administrateur théâtres

12272873460?profile=originalOn s’attend peut-être à un spectacle morbide, bourré de jérémiades convenues sur le temps qui passe. A 20h 15, on pénètre dans la salle des Voûtes, transformée en bonbonnière rose et bleu pastel. C’est l’immense lit, version impériale, installé au milieu du plateau qui a revêtu les couleurs  pêche de l’aube. Les fauteuils de style  sont  assortis. Au fond, une lucarne dans les murs bleus, qui regarde  le ciel ?

Extinction des feux  puis le tableau s’éclaire sur trois femmes assises dans les fauteuils. L’une, magistrale, faisant salon, l’autre, divine,  cousant une couverture en patchwork, l’autre, sérieuse à en mourir,  s’affairant dans un dossier, genoux serrés.  Trois âges bien mensurés : 90 /50/30.   Trois perruques à boucles et crans,  dignes des photos de National Geographic années 50. Toutes trois, savamment maquillées, teint clair, regard profond,  le rouge à lèvre s’articulant autour des mots avec gourmandise. Une mise en bouche parfaite.

 L’espace mis en scène par Véronique Dumont diffuse une tension extraordinaire. Il invite à la fois à la confrontation et à la confidence, il n’y a rien d’autre à faire  pour ces dames que de causer en boucles dans ce huis-clos où fusent les absurdités. On apprend tout sur la vie glorieuse de l’irrésistible vieille et sur les tracas de sa vie présente. Toutes trois sont joyeusement cyniques – ah! quels beaux masques – sur ce que l’on devient, hommes ou femmes avec l’âge, cet intrus. La vielle dame, vêtue d’un déshabillé de satin bordé d’un voluptueux renard règne, despotique et lucide, malgré ses colères désespérées contre la nature qui défaille. Elle « nous » confiera tout sur ses moments de honte, de plaisir, de regret et satisfaction et sa relation avec les hommes. « Ils nous mentent tous ! »   Un voile pudique referme la première partie.  

Assez de l’imposture du théâtre de représentation! La deuxième partie fait magistralement voler le temps en éclats et découvre ce qui se passe dans l’âme de ces femmes.   Il reste une seule femme, ou son double, - allez savoir-  ligotée par l’espace de ce lit immense, démultipliée en trois âges façon Picasso. Voici la Force, faite Femme. C’est surréaliste, c’est intelligent, c’est d’une justesse psychologique surprenante.  Les visages ont perdu leurs couleurs et leurs artifices, la vérité joue à cache-cache avec les grandes questions sur le bonheur. Les pronoms « je » lancinants du début  ont fait place à un « nous », pluriel de majesté ou celui du « nous » qui rassemble toutes les femmes, ou simplement le « nous » du trio féminin. Les différents Visages ont trouvé une douce architecture qui révèle des  vérités intérieures déchirantes.

Sans âge, elles virevoltent autour du lit, à dire leurs attentes, à retrouver leurs  GRANDS moments de bonheur pour croiser enfin une vérité qui apaise.  Le jeu de Jeanine GODINAS, comédienne que l'on admire, n’a pas pris une ride. Le personnage qu’elle interprète se sent invulnérable. A-t-elle trouvé le bonheur ? Elle a séduit, a été riche. Elle a tout vendu, même ses bijoux, mais elle regrette de  ne se souvenir que de ses souvenirs. Elle laisse la parole à la plus jeune (Isabelle DEFOSSE), si inquiète de trouver le bonheur, si touchante dans ses souvenirs de l’innocente  première communion. Telles des pythies bienveillantes les deux autres femmes expliquent  à la plus jeune comment on change, inexorablement. Isabelle Defossé alors s’insurge avec une violence juvénile contre la perte d’innocence qu’elle entrevoit. Contre la méchanceté qui fait place à l’amour, contre  l’incapacité de pardonner. Contre  vents et marées: « Je ne deviendrai pas toi ! Je te renie. » Et moi donc! de renchérir la presque centenaire! « Je vous renie toutes autant que vous êtes !»  Au temps que vous êtes... Quel écho! Une scène extraordinaire. Non moins que ces tirades passionnées, aussi houleuses que celles d’une chatte sur un toit brûlant, de Marie-Paule KUMPS, transfigurée par son rôle de femme conservatrice qui a renié son fils gay, parti de la maison à 18 ans.  

 Revenons à Janine Godinas, le socle absolu de la pièce. Très contradictoire, touchante, irritante, pathétique parfois, mais si digne et forte d’elle-même. Elle, une femme, aura le dernier mot. Trois femmes. Trois grandes femmes pour un seul lit. Le  vaste lit du fleuve de  la Vie qui s’enfuit.

Trois grandes comédiennes. On sort de là comme lavés...dans  un bain de Jouvence.

TROIS GRANDES FEMMES

de EDWARD ALBEE* adaptation très réussie  de Isabelle Anckaert

Mise en scène (géniale) : Véronique Dumont    

   Avec trois stars : Janine Godinas, Marie-Paule Kumps, Isabelle Defossé (et Simon Thomas).

http://www.theatrelepublic.be/play_details.php?play_id=324&type=1

DU 14/02/13 AU 06/04/13

*l'auteur de Qui a peur de Virginia Woolf ?

Sur le plan personnel et privé, c'est dans des circonstances bien différentes de celles que connut Genet qu'Albee s'assume comme figlio-di-nessuno (fils de personne). Il est connu qu'il fut adopté par une famille qui avait fait fortune dans le monde du spectacle, qu'il fut élevé dans le luxe des Rolls-Royce et des leçons particulières, et qu'il lui fallut bien du talent pour se retrouver malgré tout, à vingt-deux ans, sur le pavé de New York, à gagner sa vie comme garçon de courses, vendeur ou barman, dans la meilleure tradition du self-made man. Il faudra une crise dépressive, résultant de la cassure avec ce mode de vie, pour qu'Albee se mette à écrire une pièce, Zoo Story, montée à Berlin en 1959 avant de l'être off-Broadway, en 1960, par Alan Schneider. (la suite sur: http://www.universalis.fr/encyclopedie/edward-albee/1-l-introduction-de-l-absurde-aux-etats-unis/ )

 

 

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administrateur théâtres

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KANDINSKY & RUSSIA, Du 8 mars au 30 juin 2013 aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique.

 

Scène russe, Dimanche (Vieille Russie), 1903 - 1904 Tempera sur carton, 23 x 54,7 cm Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris Legs Nina Kandinsky, 1981© Adagp, Paris

 

C’est la première fois que cette collection de 150 œuvres sera montrée en Belgique. Elle témoigne de la complexité d’un artiste habité à la fois par le courant symboliste russe, la culture grecque, la métaphysique allemande, la spiritualité orthodoxe et l’ésotérisme.

De double ascendance mongole et slave, Kandinsky  est né à Moscou en 1866 et passe son enfance au sein d’une  une famille aisée à Odessa. Il suit des cours de musique, d’allemand, achète ses premières couleurs…voyage.  En 1886 il choisit  des études de droit et d’économie politique. En  1889, il participe à un voyage d’étude dans la province de Vologda, à 500 Km de Moscou, pour étudier les coutumes relatives au droit paysan. C’est là qu’il a  son premier éblouissement  artistique en visitant une isba

 

« Jamais dans ma mémoire je n’oublierai les grandes isbas de bois à deux étages avec leur samovar brillant à la fenêtre… »

Kandinsky évoquera ce voyage plus tard dans ses Rückblicke (Regards sur le passé): « Je n’oublierai jamais les grandes maisons de bois couvertes de sculptures. […] Elles m’apprirent à me mouvoir au sein même du tableau, à vivre dans le tableau. Je me souviens encore qu’entrant pour la première fois dans la salle, je restais figé sur place devant un tableau aussi inattendu. La table, les coffres, le grand poêle, qui tiennent une place importante dans la maison du paysan russe, les armoires, chaque objet, étaient peints d’ornements bariolés étalés à grands traits. Sur les murs, des images populaires, les représentations symboliques d’un héros, une bataille, l’illustration d’un chant populaire. […] Lorsqu’enfin j’entrai dans la pièce, je me sentis environné de tous côtés par la peinture dans laquelle j’avais pénétré. […] C’est à travers ces impressions vraisemblablement, et non autrement, que prit corps en moi ce que je souhaitais, le but que je fixai pour mon art personnel. »

Il a  pu contempler en face le miracle de la spiritualité qui émerge de la vision qu’il a eue. Le coin rouge  dont le nom signifie  en russe « bel angle rouge » était rempli d' icônes, d’images accrochées peintes ou imprimées. Une petite lampe rouge brillant fidèlement pour le recueillement.  Il décide alors que ses tableaux devront recréer la même impression magique qu’il a ressentie dans l’isba  le jour de cette visite mythique. Un vibrant appel spirituel semble fuser des icônes à fond doré qui peuplent sa vie intérieure. Il s’agit d’un regard vivant qui semble être enchâssé dans la forme.

En 1896 il refuse une chaire de droit en Russie et commence  des études de peinture à l’âge de 30 ans à Munich où il étudie à l’Académie des Beaux-Arts.

 Pendant l'été 1911, Kandinsky a l'idée de constituer un recueil de textes sur l'art moderne avec ses amis artistes à Munich. Avec Franz Marc  il choisit le titre : Der blaue Reiter. En effet  les deux artistes adorent  le bleu. C’est la masculinité, et la spiritualité. Tous deux sont à la recherche de l’être absolu.  Marc aimait les chevaux, et lui les cavaliers. Kandinsky aimait beaucoup la figure du chevalier et en particulier celle de Saint-Georges terrassant le dragon, héritage du Saint-Empire romain germanique. Pour Wassily, le cavalier représente  l’artiste libéré du passé et du carcan des traditions. Le cheval représente le talent de l’artiste. Il porte le cavalier avec impétuosité et vitesse, mais  c’est au cavalier de guider sa monture.  L'artiste doit apprendre à connaître de mieux en mieux ses compétences et repousser ses limites  comme le cavalier le fait avec son cheval. Ces artistes voudraient imaginer un art qui ne connaîtrait « ni peuple, ni frontière, mais la seule humanité.»

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 C’est en 1911 que Kandinsky peint « Tableau avec cercle » (Bild mit Kreiss) un tableau  en provenance du Musée des Beaux-arts de Tbilissi en  Géorgie. Un cas isolé dans la production d’alors mais néanmoins la première peinture à l’huile abstraite de l’art européen.  L’œuvre porte au dos  l’inscription « première peinture non objective ». Kandinsky est mal à l’aise avec cette œuvre qui rompt avec toute forme et n’est que jaillissement de mouvements et de couleurs. L'avènement d'un nouvel âge, celui de l'esprit pur? Sorte d'apocalypse joyeuse qui transformerait l'ensemble de l'Univers.  Une expérience de l’artiste initié proche de l’expérience du shamanisme. L’objectif de l’art est d’avoir une compréhension élargie du monde où nous vivons.  

12272875298?profile=originalLa toile « Saint Georges II » (1911) s’inscrit dans les débuts de la période abstraite, au moment de la création simultanée des « Improvisations » et des « Compositions ». L’Improvisation trouve ses sources dans des souvenirs épars, des impressions de la « nature intérieure », c’est-à dire inconsciente et spontanée. L’Impression trouve son origine dans l’impression directe de la nature et la Composition est une création consciente souvent précédée de nombreuses études. L’artiste rompt totalement avec la représentation mimétique des objets. Explosions de formes, contrastes éclatants de couleurs, arcs puissants, énergie impétueuse. Dissonances presque musicales, à l'instar de celles de Schönberg.   Dans  son manifeste « Du spirituel dans l’art » Kandinsky comparait «  l’état d’âme en train de s’éveiller à  un point de lumière qu’elle entrevoit dans un immense cercle noir. »

Ci-dessous, « Improvisation 11 » 1910

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L’exposition rassemble environ cinquante « œuvres perdues », provenant du Musée d’Etat de Saint-Pétersbourg, de musées  provinciaux russes et de collections privées ainsi que du Centre Pompidou. Elle recouvre la période comprise entre les années 1901 et 1922, quand Kandinsky quitte définitivement la Russie Soviétique après avoir été un partisan dans les premières années de la révolution. L’ombre totalitaire plane sur les artistes et son rêve de fraternisation s'écroule car il appartient à une bourgeoisie en voie d'éradication. De cette époque (1918) datent quelques  ravissantes peintures sur verre,  illustrant des contes et légendes.  Des petits bijoux romantiques au charme désuet de style Biedermeier: « Nuage blanc», « Amazone dans la montagne », « Nuage doré »  sont en provenance du Musée Russe de Saint-Pétersbourg.   Il se trouve en porte à faux avec les révolutionnaires, alors qu'il est commis à la réorganisation des musées. Il accepte donc  la charge qui lui est offerte en Allemagne par Walter Gropius: enseigner au Bauhaus aux côtés de Paul Klee. A la fermeture du Bauhaus, taxé « d’art dégénéré »  par les nazis en 1933, il émigre alors en France et y vit le reste de sa vie, acquérant la nationalité française en 1939. Il s'éteint à Neuilly-sur-Seine en 1944, laissant derrière lui une œuvre fantastique.12272875476?profile=original

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L'exposition consacre une section fascinante aux racines visuelles et conceptuelles qui forment la base de l'œuvre de Kandinsky, l’univers des objets du folklore scythe, l’univers des contes (animaux mythiques, sorcières chevaliers et princesses) et de la musique russe (Rimsky Korsakov). Kandinsky est intimement attaché à la tradition culturelle russe et l’intériorise particulièrement lors de son exil définitif. L’orthodoxie de l’icône chevauche la fiction littéraire des contes et légendes de la grande Russie et constituent la fabrique de son imaginaire.   Cette section   regorge d'objets rares appartenant au shaman ou à la vie paysanne.

En conclusion, l’exposition retrace tout  le cheminement artistique de Kandinsky avec comme point de départ les peintures conçues dans l’ambiance symboliste et poursuit avec celles de la période de Murnau (Munich)… Ci- dessous deux : « Murnau, Paysage d'été » , 190912272876899?profile=original

12272876688?profile=originalavant l’explosion de l’abstraction.  Sont exposées également des œuvres de Gabriele Munter, Alex Jawlensky, Marianne Werefkin et Arnold Schönberg). Sans oublier d’autres compatriotes russes comme Mikhail Larionov, Natalia Gontcharova, Kazimir Malevitch, Nicholas Roerich, Mikhail Vroubel et Ivan Bilibine. Une mine d’or de L’ART RUSSE  et une  large main tendue vers L’EUROPE.

12272877477?profile=originalAnonyme, « Icône du Mandylion »  (Sainte Face) XVIe siècle12272878299?profile=original

« Composition sur fond blanc » 1920

Pour finir, Les Musées royaux des Beaux-Arts n’oublient pas leur public jeunesse. Les trente premiers numéros de l’audioguide sont destinés aux enfants de 6 à 12 ans (et plus, pour ceux qui ont gardé leur âme d’enfant!) afin de mieux apprécier les œuvres ...exposées à leur hauteur ! De la musique russe de l’époque de Kandinsky et des contes merveilleux y ont été intégrés avec bonheur.  On vous recommande l'histoire du Tsar Saltan. Le magnifique catalogue, très attrayant et informatif est un outil précieux à celui qui veut se plonger dans les racines de l’art abstrait en Europe.

Détails utiles : 02 508 32 11 – www.fine-arts-www.museum.be

  • lieu: 3 rue de la Régence - 1000 Bruxelles
  • dates et heures: Du 8 mars au 30 juin 2013 (fermeture  le 1er mai)
  • Du mardi au dimanche de 10h à 18h30  (dernière entrée à 17h), avec des nocturnes les mercredis de 18h30 à 20h (dernière entrée à 18h30)

et aussi

http://www.lavenir.net/article/detail.aspx?articleid=DMF20130308_002  où vous pouvez trouver une  charmante vidéo faite le jour de la conférence de presse par un jeune  journaliste canadien.  

 


 

 

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administrateur théâtres

12272877053?profile=original     Angélique ou Maléfique ?

Un grand plancher vide est cerné de rideaux noirs. Sommes-nous au centre d’un catafalque ? Peut-être. Angélique, dont on ne dit pas une seule fois le nom dans la pièce, n’existe pas. Ses parents l’ont accordée en mariage à  un rustre, Georges DANDIN que l’on a affublé en échange de son argent, d’une particule clinquante. Le voilà devenu « Georges de la Dandinière ». Mais la jeune épouse a le sentiment étouffant d’avoir été enterrée vivante, mariée contre son gré.

Rebelle et victime, elle écume de colère de ne pas pouvoir profiter de sa jeunesse et d’avoir été jetée dans les bras du vieux barbon. Soit dit en passant : le rôle fut  interprété à l'époque par la propre femme de Molière ! Ce soir, c’est Harmonie Rouffiange qui s’en charge.  Dès les premières répliques,  elle écrase de ses paroles glaciales  tout son entourage, sauf Claudine (Héloïse Gimondi ) sa servante poursuivie des assiduités de Lubin (Frédéric Mosbeux),  l’entremetteur de Clitandre. Mépris dont elle peine  même à se défaire, dans  les scènes d’amour avec son amant.  On lui doit néanmoins de magnifiques tirades piquantes sur l’urgence de la libération de la femme, car elle sait bien parler. C’est le seul instant où elle semble sympathique, …ce qui ne devait pas trop être le cas quand Molière interprétait le mari! 12272877273?profile=originalQuant à ce  vieux barbon, il n’est pas si rébarbatif que cela. C’est un personnage tragique, intemporel, complexe et extrêmement bien travaillé par un  Jean Knepper avec moustache! Mais il est impuissant et seul contre les manipulations fatales de la société qui l’entoure. De là, toute son humanité. « George Dandin, George Dandin, vous avez fait une sottise, la plus grande du monde. » (scène 1, acte I) persifflent les monstres bien-pensants. Même son serviteur Colin lui fait faux bond (François Makanga). On assiste  à son humiliation croissante qui va le précipiter vers une fin tragique. Retour à la case paysannerie : il est le véritable dindon de la farce, victime des maléfiques pouvoirs de manipulation d’une femme sans scrupules. Il est  pourtant  le seul dans la pièce à avoir de la noblesse de cœur. Enlevez le « s » à Georges et il  ressemblera à un parfait gentleman anglais. Il personnifie «  l’honnête homme », idéal du 17e siècle, être de vertus et d’équilibre à l’opposé du courtisan hâbleur. Hélas,  la situation dans laquelle il s’est mis est aussi bancale que la porte qui ouvre sur sa maison prête à s’écrouler. Il est dans son bon droit et le voilà régulièrement moqué  et dupé par tous, sans compter les gnomes monstrueux échappés à tout moment des rideaux, qui raillent sa folie d’ascension sociale, lors de ses  douloureux apartés.

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 Tout aussi monstrueux, Monsieur et Madame de Sotenville, les beaux parents sont d’ignobles marionnettes géantes et sadiques qui stigmatisent l’appât du gain, les préjugés, l’hypocrisie et l’absence d’amour. Ce qui est extraordinaire, au point de vue de la théâtralité,  c’est la vie et l’esprit qui s’empare brusquement de l’énorme bouche des pantins par l’entremise des deux comédiens impassibles  qui jouent deux rôles à la fois. Jeu fascinant d’Héloïse Gimondi et Frédéric Mosbeux!

 L’amoureux secret, le gentilhomme libertin, Clitandre, on le sent, malgré ses boucles, n’a sans doute pas l’étoffe d’un séducteur irrésistible mais sert à entretenir les rêves d’évasion de la triste fée du logis. Pascal Dandoy joue le rôle à merveilles.  La langue de Molière est délicieusement perlée d’humour et de belles intonations, le jeu scénique est d’une irrésistible drôlerie et d’une belle vivacité. Les poursuites dans le noir et les histoires de porte rivalisent avec les jeux de cache-cache dans les sous-bois que l’on retrouvera chez Marivaux. L’ironie de la situation est à son comble dans l’acte III où Dandin après avoir été forcé une nouvelle fois de présenter des excuses, n’a vraiment plus qu’à se jeter à l’eau. 12272876481?profile=original Nous avons affaire dans ce spectacle, à du Molière  tout simplement sublimé. Une entreprise osée, mais fort réussie par l’inventive metteuse en scène Marie Gaüzère Lesueur … dont c’est la première production.

La distribution:

George Dandin :Jean Knepper

Angélique: Harmonie Rouffiange

Clitandre : Pascal Dandoy

Claudine et Madame de Sotenville : Héloïse Gimondi

Lubin et Monsieur de Sotenville :Frédéric Mosbeux

Colin : François Makanga

Mise en scène, scénographie : Marie Gaüzère Lesueur

Chargée de communication : Héloïse Gimondi

 

 

 http://www.laclarenciere.be/

Tout public : Les mercredi 13, jeudi 14, vendredi 15, samedi 16, Les mardi 19, mercredi 20, jeudi 21 et vendredi 22 mars 2013 à 20h30

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administrateur théâtres

Balance-moi,  choses qui émeuvent un huit mars,

Un drame qui nous balance, du rire aux larmes,  de et avec Dorothée Schoonooghe

Camille Limbourg est une trentenaire de taille et de corpulence moyenne. Elle est le type de fille « classique ». Bien sûr elle se trouve grosse, et laide, et inutile, et incompétente, et… elle cherche le grand amour. Mais surtout, elle consomme tous les « fast-food » de notre société.

« C’est quoi ta vie ? Acheter des produits light, vivre sur ta balance, passer ton temps à faire régime alors que les trois quarts de la planète crèvent de faim ? »

Aux Ecuries de la Maison Haute (Bruxelles) les 14, 15, 16 mars 2013 à 20h30 | Réservations

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We will, we will rock you!

Lumineuse, Camille Limbourg sort d’une des quatre cabines d’essayage (tiens-donc !) qui constituent le seul décor de « Balance moi ». La sobriété absolue des quatre cadres protégés par un rideau aux transparences minutées, n’empêche pas le spectateur d’attendre avec gourmandise le prochain lever sur l’intimité peinte en rose de la comédienne. Les jeux de lumières sont d’une rare beauté, mais cette femme, n’est-elle pas, lumineuse en elle-même ?   

Il est même difficile de faire la part des choses : où se situe la part de comédie et la part personnelle dans ce spectacle toute en tendresse et en authenticité ? Le  seul en scène de  Dorothée Schoonooghe  est une abondante moisson dramatique des états de la Femme, très  loin ou à rebrousse-poil  des stéréotypes que les médias et la société  nous imposent.

Lucide, elle ne cherche pas à « avoir » mais à « être »   Elle est la version féminine de l’anti-héros et n’a rien à voir avec la Femme des années 80, revisitée ou non, par le chanteur bien connu.  Clameurs,  gloussements et rires accueillent ses répliques et ses postures imaginatives, sa totale vulnérabilité et sa résilience. Voici un spectacle qui fait du bien et qui dilate le cœur. On trinque avec elle joyeusement (au propre et au figuré) et on participe avec bienveillance  à toutes ses ratées ingénues qui font sa succulente humanité et qui mettent en scène la totale générosité du savoir être.

L'écriture de Dorothée Schoonooghe  est plurielle. Elle s’est faite en  collectionnant au fil du trottoir des témoignages authentiques de la «  res femina ». Justement le sujet proposé par la Vénerie dans son festival « Les Venus de Mars » dont le premier volet était « Le monde de Luce et ses extases ». Un troisième volet sur les planches intitulé « La Mécanique des Femmes» est prévu les 28/29/30 mars aux Ecuries de la Maison Haute, sur un texte ambigu et puissant de Louis Calferte.

Mais, pour en  revenir à la mosaïque de femmes « all-in-one »  évoquées dans « Balance-moi », on constate que la joie de vivre, la ténacité devant les défaites amoureuses ou professionnelles n’entament aucunement la belle humeur de la comédienne. Si son visage et son corps se flétrissent au moindre vent de tragédie, elle retrouve son sourire radieux instantanément, se séchant (les larmes entre autres) … à une vitesse vertigineuse ! Vous reviendrez même, comme d’autres spectateurs, plusieurs fois, vous inonder de ce bonheur de scène, qui produit un bienfaisant effet de jouvence en ce frileux mois de mars.  

Camille Limbourg, drôle et attachante, incarne une foule de personnages qui traversent sa vie dans un manège très maîtrisé. Les quatre cabines d’essayage s’ouvrent comme des boîtes à surprises sur quatre situations burlesques et ses états d’âme en évolution. Frustrations, désirs, heurs et malheurs, tout  passe par une volubilité naturelle que même une séance de yoga n’arrive pas à endiguer. Tout passe par des silences plus que comiques  qui subjuguent un spectateur presque étourdi, quand lui-même n’est pas  sommé d’être partie du spectacle.  On est dans la salle du centre sportif, on est la mère de la mariée, le lâcheur qui part avec une autre,  on est aux entretiens d’embauche et dans tous les petits boulots, on est solidaire de tous les artistes, on est dans la solitude du supermarché,  on est seul en Inde, et derrière le révolver.

« C’est quoi ta vie ? Acheter des produits light, vivre sur ta balance, passer ton temps à faire régime alors que les trois quarts de la planète crèvent de faim ? »

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administrateur théâtres

12272872270?profile=originalLe Chat Noir n’est pas mort ce soir !

 

A la Bastille, Nini peaud’chien…. Ça vous dit quelque chose ? Nous voici à Montmartre avec Aristide Bruant, Toulouse Lautrec, les bocs de bière, le vacarme des chansonniers, les jupes friponnes qui se soulèvent et les gorges offertes.  Au Chat Noir, entre deux récitations lyriques, Jules Jouy se met au piano et entonne des chansons naturalistes. Poètes et public mêlent leurs clameurs. La poésie et les maximes d’Alphonse Allais  sont omniprésentes. Verlaine au grand cœur, de ci …. de là. Nous sommes au Chat Noir  version 2013. La poésie, quelle mauvaise herbe ! "Du chiendent", vous dites ! Elle  passe la tête en ce début de printemps,  entre les pavés de la rue du Belvédère, chez Fabienne, au théâtre de la Clarencière, théâtre littéraire. Que ce mot, de grâce ne  vous arrête pas, vous allez être totalement séduits.  

 

Une revue des chansonniers du Chat Noir, relue, revisitée et réarrangée avec astuce et doigté  par Rosalie Vandepoortaele plonge le public d’un soir dans une  pure atmosphère 19eme et intemporelle à la fois. Ce spectacle est un vrai bijou. Le choix des textes est un pur bonheur. La poésie transcende le noir. L’interprétation parfaite des comédiens est  un festival théâtral.  Tout y est : esprit, humanité, sensualité, émotion, humour et rire virevoltent au travers de comédiens joyeux, grandeur nature - on est à leurs pieds - et  professionnels en diable.  A cause du Chat sans doute.

 

 Le rythme du spectacle ne vous lâche pas. Un musicien exquis, Laurent Laigneaux. Alexis Van Stratum, un comédien pur belge et ...si français de ton et d’entrain. Et deux délicieuses dames vêtues de chemisier en dentelle à col monté serti dans des jupes de soie faites de l’or de la vigne. C’est tout. Un Lampadaire, deux tabourets blancs,  trois caisses vides de bouteilles de vin pour la résonnance et le spectacle vous emmène dans la galaxie poétique. Le  brillant quatuor met en scène l’invisible et l’indicible.  Ils bougent, ils  dansent en long,  en large et en travers sur la scène minuscule de la Clarencière. On se croirait au centre d’une volière.  On n’aurait bien d’yeux que pour la belle Laurence Briand au  regard étincelant et à la féminité gourmande. Mais la connivence qu’elle entretient avec Maya Boelpaepe son alter ego… est     contagieuse et le duo bien connu de  « Sense and Sensibility » fait que le temps s’arrête. Merci Jane Austern ! Oui le temps repart en arrière même et  vous cloue de bonheur fou. Celui du Verbe. Fou comme chacun sait.

 

Car Fabienne Goovaerts qui vous accueille au seuil de sa grande et vieille maison étrange au milieu de ses chats (plutôt « gris parce que les hommes sont saouls », et c’est dans le texte), dirige Le Verbe Fou, cette troupe belge  qui pavoise à Avignon chaque année.

 

Et tous, public et artistes vous chanterez en chœur : Je cherche fortune, Autour du Chat Noir, Au clair de la lune, A Montmartre ! Je cherche fortune Autour du Chat Noir, Au clair de la lune, A Montmartre, le soir, … pour empêcher le spectacle de finir !

http://www.laclarenciere.be/SAISON_2012_2013/trismestre2.htm

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