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Publications en exclusivité (3136)

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administrateur partenariats

 

" La dernière note "

Jean-Yves Le Breton

 

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Armageddon

 

Sur le clavier d’ivoire  se joue l’ordre des sphères,

     Du grand oeuvre cosmique à la mesure d’un Dieu,     

Qui  module  et  apprécie  les  rythmes  aurifères, 

Surgis d’un  orgue sacré  aux sons  miséricordieux.

       Les ponts des harmoniques relient  rives et nues,          

Jusqu’à  l’immortalité  de  l’architecte  divin, 

Dont la partition du temps trace la grande avenue,  

Conduisant aux Mystères gardés par des chérubins.

L’ultime  note  inconnue,  sonnera l’Armageddon,

De l’univers et du concert renvoyés aux ténèbres,

Du  préexistant jadis  sans qu’il n’y ait de pardon,

Pour  la  folie  humaine,  répandra  le  funèbre.

Sur le clavier d’ivoire  se joue l’ordre des sphères,

  Du grand oeuvre cosmique à la mesure d’un Dieu.  


 

 

Claudine Quertinmont d’Anderlues.

Un partenariat d'

Arts

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Lettres

 

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FRANÇOISE MARQUET : ENTRE MUSIQUE ET LEGENDE

FRANCOISE MARQUET : ENTRE MUSIQUE ET LEGENDE

 

Lorsque l’on s’entretient avec Mademoiselle FRANCOISE MARQUET, la première chose qui saute aux yeux, c’est la passion qu’elle vit en parlant de l’instrument musical qui la définit devant l’Eternel, à savoir la harpe !

Pourquoi la harpe ? Parce que cet instrument la plonge dans un univers duquel elle ne peut humainement se détacher, celui de la culture celtique et de sa symbolique, extrêmement vivante et magique, ancrée dans cette époque aussi fascinante que globalement méconnue, tant elle souffre toujours de préjugés, qu’est le Moyen Age.

Cette magie, nous la retrouvons à chaque fois que nous poussons la porte de l’ESPACE ART GALLERY (Rue Lesbroussart, 37, 1050 Bruxelles) pour assister à une soirée de vernissage. Assise dans son petit coin qu’elle affectionne, elle est à la fois discrète et présente. Discrète, elle l’est par son naturel sans fards. Présente, elle l’est par le timbre vif des cordes de son instrument qui embaume la salle de son écho vibrant.

Lorsque nous l’avions mentionnée pour la première fois, à propos de l’exposition axée sur les œuvres des ARTISTES ET SYMPATHISANTS DE LA LIGUE DES INSUFFISANTS RENAUX, dont le vernissage eut lieu le 22-02-12, nous l’avions présentée en tant qu’harpiste « Bretonne ». Ce qui, aux dires de l’intéressée, l’avait fort amusée. En fait, il n’en est rien.

FRANCOISE MARQUET est Wallonne jusqu’au bout des doigts ! Native de Malmedy, elle a étudié la harpe celtique pendant quatre ans. Néanmoins, la Bretagne, qu’elle connaît bien et qu’elle adore, ainsi que l’univers celtique, ont fait d’elle une Bretonne d’adoption.

Qu’est-ce qui définit concrètement sa « celtitude » ? Toute une panoplie d’éléments, tels que la magie des légendes, du chant ainsi que de l’oralité qui se concrétise par la transmission. Et c’est précisément cette transmission qui est déterminante, si l’on considère que notre harpiste ne se limite pas à pincer les cordes de son instrument, mais aussi à transmettre oralement par le biais du théâtre, car FRANCOISE MARQUET est également comédienne et chanteuse.

Elle a, dans un premier temps, commencé à étudier la grande harpe pour se familiariser avec la technique, mais elle a ensuite préféré se tourner vers la harpe celtique, car la qualité du son l’interpellait davantage. Les harpes médiévale et baroque lui sont également familières.

L’artiste est sensible, entre autre, à la beauté plastique de cet instrument ainsi qu’au rendu cristallin du son qu’il émane et qui invite à la joie. Elle n’en finit pas de l’explorer en poursuivant sa formation de harpiste.

La question qui l’anime avant toute interprétation est la suivante : comment faire passer une émotion à travers l’instrument de musique ?

Le cœur, bien sûr, est l’élément majeur à cette transmission ainsi que les doigts de l’interprète. Mais le tout est de savoir avec quel état d’ouverture jouer pour transmettre le potentiel émotionnel d’une œuvre.

FRANCOISE MARQUET répond à cette question en replaçant, d’emblée, l’œuvre à interpréter dans le contexte psycho-historique de sa création pour permettre à l’imaginaire d’effectuer un voyage, à la fois dans le temps historique de l’œuvre créée, mais également dans le temps intemporel de l’auditeur qui s’en imprègne. La comédienne-musicienne va encore plus loin. A supposer que l’on ne sache rien à propos d’un œuvre, elle n’hésite pas à lui créer un contexte de toute pièce, afin de la faire voyager aux confins de l’imaginaire, avant de lui donner vie devant un public. De même que si, à partir d’une mélodie connue, transmise oralement, il n’existe aucune partition fiable (ou pas de partition du tout), elle la retranscrit sur le pentagramme, par l’exercice d’une réécriture soignée. Car l’artiste compose également.

Comme nous l’avons précisé plus haut, FRANCOISE MARQUET est également comédienne et chanteuse.

Elle a étudié le Théâtre classique au Conservatoire de Mons pendant un an et quelques mois sans avoir terminé son cursus ainsi que le chant lyrique pour explorer le travail de la voix. Elle a également fréquenté l’école PARALLAX, à Bruxelles, en suivant une année de Cinéma. Ensuite, elle s’est familiarisée avec l’art de la pantomime en étudiant les nombreuses facettes du clown pour se consacrer au théâtre des rues.

FRANCOISE MARQUET a toujours été fascinée par le mythe de la quête du héros. Cela est dû en partie à l’atmosphère celtique dans laquelle elle baigne mais aussi parce qu’elle rend au mot « acteur » son étymologie la plus noble : celle d’être le moteur à la fois d’une œuvre scénique mais également de sa propre vie.

Son univers fourmille de projets pour le futur. Faisant partie d’un groupe de chant comportant quatre femmes, elle voudrait aussi intégrer un ensemble d’instrumentistes dans le but d’allier la musique, le théâtre et le chant, avec pour dénominateur commun, la tradition celtique. Car il n’est pas rare qu’à l’interprétation d’une œuvre, elle joue, chante et parle en même temps. Ce qui, dans le cadre de la synchronisation parfaite d’une phrase musicale, est extrêmement difficile à réaliser. Il y a également dans sa besace, l’idée de créer un spectacle de clowns autour de la féerie alliée au mouvement menant à l’éveil de l’imaginaire.

Elle participera au Festival des TROLLS ET LEGENDES de Mons autour du monde fantastique le 30 et 31 mars prochains et compte concrétiser un partenariat avec des cercles de femmes pour créer un spectacle axé sur les contes autour du féminin.

Nous sommes forcés de nous rendre à l’évidence : FRANCOISE MARQUET est habitée par une forêt de génies et de lutins qui ont fait mûrir en elle le rire du merveilleux dans son questionnement sur le Monde.

Sa musique et son art dramatique sont les témoignages les plus vrais et les plus fascinants sur cette quête vitale de l’imaginaire à éclore pour sans cesse se redécouvrir.

François L. Speranza.

 

Arts
12272797098?profile=originalLettres

 

Note de Robert Paul

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 Un petit échantillon de cette artiste de talent:

 

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administrateur théâtres

KARL MARX, LE RETOUR

Howard Zinn

Cie Peg Logos

Du 19/04 au 25/05/2013

 

12272888677?profile=originalKarl Marx était censé être mort et enterré. Avec l'effondrement de l'Union soviétique et le Grand Bond en avant en Chine dans le capitalisme, le communisme s'est évanoui dans la toile de fond pittoresque des films de James Bond ou dans les mantras déviants de Kim Jong-un. De toute façon Karl Marx, qui nous a observés du haut du paradis,  n’a jamais cautionné les dérives dictatoriales et sanguinaires des leaders communistes d'états policiers. Marx pensait que le conflit de classe  déterminait le cours de l'histoire. Ce conflit  a donné  dans la seconde moitié du 20e siècle toutes les apparences de se dissoudre dans une ère de prospérité du libre-échange et de la libre entreprise. Le capitalisme semblait être l'accomplissement de sa promesse - celle d'élever tout le monde vers de nouveaux sommets de richesse et de bien-être. C’est ce qu’on croyait.  Mais si on ouvre un peu les yeux on doit constater avec Marx que l'accumulation de richesse à un pôle est en même temps l'accumulation de la misère, la pénibilité du labeur, l'esclavage, l'ignorance, la brutalité, la dégradation mentale, au pôle opposé.

12272888889?profile=originalConstat : la formidable puissance de la mondialisation, en reliant les coins les plus reculés de la planète, pousse l'obligation lucrative  à des extrêmes qui rendent les mêmes, toujours plus riches et la grande majorité des autres toujours plus pauvres… C’est ce que nous présente  le formidable comédien Michel Poncelet dans une création théâtrale originale sur laquelle il travaille avec le metteur en scène Fabrice Gardin depuis deux ans. Le texte nous vient des Etats- Unis : « Marx in Soho, a play on history ».  Elle est de la plume d’un certain Howard Zinn, auteur d’une histoire du peuple américain. Celui-ci s’est plu à imaginer le retour dudit  Karl Marx sur terre - disons, que le Christ était lui-même trop occupé - pour répandre à nouveau sur notre planète des idées de justice, de dignité humaine et de compassion.

Revoilà Marx, vif comme l’argent, qui débarque avec sa malle de souvenirs et d’observations lucides à Soho, …New-York. Howard Zinn décide de « mettre en scène cette autre facette de Marx : le passionné, le révolutionnaire engagé. La pièce que j'écrivis avait pour protagonistes Marx, sa femme Jenny, sa fille Eleanor, son ami Engels et son rival politique Bakounine. »  C’est l’occasion de raconter sa vie précaire avec sa famille exilée à Londres, après avoir séjourné à Paris et à Bruxelles,  son analyse percutante de la société d’alors … et de maintenant, et sa passion contagieuse pour le changement. Un spectacle totalement dynamique, hilarant et fort instructif. Vous vivrez sa vie quotidienne avec ses proches dans la misère de Soho à Londres, vous  vivrez la Commune  de Paris en 1871, le climax de cette création théâtrale. Vous vous laisserez embarquer sur la vague d’espoir qu’il suscite.  « Un moment viendrait où le prolétariat exploité s'organiserait, se révolterait, prendrait le pouvoir et utiliserait le progrès technologique pour satisfaire les besoins humains et non pour enrichir la classe capitaliste. » Il est possible d’imaginer une société sans exploitation, où les gens se sentiraient en accord avec la nature, avec leur travail, avec les autres et avec eux-mêmes.

 

12272889260?profile=originalLes prolétaires du monde entier sont de plus en plus en colère et exigeant leur juste part de l'économie mondiale. « Indignez-vous » devient le maître mot, celui du  ralliement pour des lendemains qui chantent. Michel Poncelet est en ébullition, campe admirablement le personnage dans son costume recréé à l’identique de celui de Karl Marx. Les deux hommes se fondent à s’y méprendre, barbe y compris. Une très brillante performance, fort efficace qui convaincrait les capitalistes les plus endurcis!

http://www.theatredesmartyrs.be/pages%20-%20saison/atelier/piece6.html

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Bonjour à toutes et tous,

Le printemps arrive, et avec lui le début des expositions ,
Je vous invite à découvrir une quarantaine de mes tableaux pour cette première exposition 2013, ainsi que les céramiques de Dominique Mosseray . 
 
L'occasion de nous rencontrer ou nous retrouver lors du vernissage.
Je serais aussi présente les jours d'ouverture de la Galerie ArtKange.
Regarder une oeuvre, l’apprécier ou se questionner sur le cheminement de l’artiste est une démarche pleine d’intérêt.

Rencontrer et dialoguer avec les créateurs est un bel échange.

Voilà ce que nous espérons partager avec vous lors de cette exposition.

Que vous soyez  artiste, visiteur curieux de nouvelles découvertes  ou amateur d’art, nous vous accueillerons avec plaisir.

 

Amicalement

Danielle

 
 

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administrateur théâtres

12272887672?profile=original© R. Capa, copyright 2001 by C.Capa / Magnum Photos / Reporters

Des Jours et des nuits à Chartres              

                de Henning Mankell              

                mise en scène Daniel Benoin

 

 

Coup de chapeau ou plutôt de béret basque, à la  mise en scène de Daniel Benoin  et aux décors très élaborés de la pièce de  Henning Mankell (vous avez peut-être lu « Les chaussures italiennes »)  qui décide d’approcher sans vergogne, puisqu’il est suédois, le sujet tabou de la collaboration de la France en guerre de 1940 à 1945. Celui des « épurations » en  46, 47… car il faudra de nombreuses années avant que les deux Frances se réconcilient.  Il faut plusieurs générations pour que le traumatisme de la tonte d'une femme s'estompe, jugé parfois plus grave que celui du viol.

 L’astuce  du dramaturge est l’utilisation récurrente du personnage, Robert  Capa, photographe de renom,  et son téléobjectif vorace qui a photographié la mort sur tous les champs de bataille. Il est le premier photographe du débarquement allié en Normandie. On assiste, scéniquement parlant, à un va et vient entre le photographe prisonnier de son appareil photo, et le développement de la vérité dans la Camera Obscura  de son studio et ...la vraie  vie telle qu’il l’a captée ce 16 août 1944.  Son objectif  a saisi sur le vif le regard insondable d’une fille tondue portant dans ses bras un bébé, entourée d’une foule haineuse qui lui crache au visage avant d’être arrêtée et mise au pilori.  Le photographe avoue : « Chacune de mes images est un gibier que j’ai abattu». Il passe sa vie à attendre la bonne lumière qui fera de son image un révélateur de vérité. Et quelle vérité cette fois-ci! Tout le monde n’a pas été capable d’appliquer la phrase d’Albert Einstein. « Le monde est dangereux à vivre ! Non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire » Par opportunisme, lâcheté, par intérêt et avidité, par dépit, par défaitisme.

L’occupation a été synonyme de collaboration pour beaucoup. Certains résistants ne se sont révélés qu’au bord de la défaite germanique, changeant très opportunément de camp en dernier ressort. Des fortunes faites sur le marché noir se sont accumulées. Cependant que cette  jeune fille, Simone (Fanny Valette),  un peu niaise, simple couturière dans un atelier, ayant perdu sa mère très jeune et même privée de  son frère mort en 36 lors d’un accident de travail, se retrouve seule avec un  père qui l’adore et la chérit. Il n’a plus personne au monde à part sa fille! Il ne sera pas assez sévère avec elle, ne lui indiquera pas la différence claire entre l’ombre et la lumière. Elle tombera amoureuse d’un Fritz qui lui fera une petite fille, preuve tangible de sa méconduite. Ils vont sûrement aller s’établir outre-Rhin. Las ! Mauvais timing,  la guerre est finie et les ennemis vont être punis. La voici, dénoncée,  sur la liste des suppliciables, victime de son « innocence » de la chose politique. Drame.  Humiliations et mise à mort du bouc émissaire  indispensable qui paye pour les  saloperies de tous les autres qui ont su se retirer du jeu à temps. La pièce est un hallali  éprouvant, entrecoupé de flashbacks très réalistes qui dépeignent la vie insouciante de la jeune fille et de son amie, Marie (Juliette Roudet), qui elle, saura se ranger du bon côté, au bon moment. Simone et son père incarnent un désespoir si profond que je n’ai jamais rien vu de pareil, s’exclame le photographe! D’incessants appels au secours retentissent de toutes parts dans la pièce. Personne n’écoute, tout le monde ne pense qu'à soi. C’est le comble, la seule qui a peut-être promis d'essayer, mais n’a pas réussi, est peut-être Simone.

Le rôle de Georges (Paul Chariéras), le  père de Simone, est magnifique d’humanité et émeut aux larmes. Les filles, Simone et Marie sont moins convaincantes quand elles se font leurs confidences, visages tournés vers le sol,  car la diction est un peu précipitée et pas toujours très audible dans la salle d’Aula Magna. La victime et son petit ne sont pas sans rappeler les larmes que l’on a versées pour  le film Ryan’s daughter… et cette tendance de l’homme à crucifier les autres, de préférence! Joués par le même comédien (Frédéric de Godfiem), le soldat allemand est un peu flou - out of focus -, tandis que le reporter, revenons à lui, personnifie en quelque sorte le chœur de la tragédie grecque avec ses commentaires sur la vérité, la vie et l’humanité. Henning Mankell insiste  : « La paix devrait redonner des valeurs à des gens comme Simone. On réussira à reconstruire le pays si on ne devient pas comme eux. » 

«Ainsi, on peut dire que toutes mes images sont inachevées. Il y manque tout ce qu’on ne peut qu’imaginer» dit Robert Capa.  Il nous fait réfléchir au rôle des médias et à leur éthique, avides de scoops en tout genre, sans cesse sur pied de guerre pour saisir ce qui se vend bien. Capter, saisir, s’emparer, collectionner les trophées… dans la plus pure dynamique Darwinienne. 

«Ne restent que les images.

Mes tentatives

De capter ce qu’il y a d’insondable

Chez les hommes

Et par là même

En moi…»

avoue aussi Robert Capa. La lumière est mon  ennemie et mon salut. Trouver la bonne lumière, c’est le but de son existence faite d'attente patiente et délibérée.  Car  « Une vérité qui traverse le feu ne se consume jamais : la photo semble dire: ne m’oubliez jamais ! »

On se doit de citer ici Paul Eluard:

Comprenne qui voudra, (Paul Eluard )


  En ce temps-là,
  pour ne pas châtier les coupables,
  on maltraitait des filles.
 
On allait même jusqu'à
  les tondre.


  Comprenne qui voudra

Moi mon remords ce fut

La malheureuse qui   resta

Sur le pavé

La victime raisonnable  

A la robe déchirée

Au regard d'enfant   perdue

Découronnée défigurée

Celle qui ressemble aux morts

Qui sont morts pour être aimés

Une fille faite pour un bouquet

Et couverte

Du noir crachat des ténèbres

Une fille galante

Comme une aurore de premier mai

La plus aimable bête

Souillée et qui n'a pas compris

Qu'elle est souillée

Une bête prise au piège

Des amateurs de beauté

Et me mère la femme

Voudrait bien dorloter  

Cette image idéale

De son malheur sur  terre

 

http://www.cdrtours.fr/wp-content/uploads/2013/04/Dossier-pédagogique-Des-jours-et-des-nuits-à-Chartres.pdf

http://www.ateliertheatrejeanvilar.be/fr/saison/detail/index.php?spectacleID=503

 

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ADMINISTRATEUR GENERAL

 

Exposition événement d’une famille Russe à Bruxelles :

 

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Alexander Semenov

« Others »

Peintures

 

Exposition du 10/04 au 28/04/2013

De 11h 30 à 18h 30

Vernissage le 10/04/2013

De 18h 30 à 21h 30

 

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Elena Gorbachevski

« Three days and toys »

Peintures

 

Exposition du 10/04 au 28/04/2013

De 11h 30 à 18h 30

Vernissage le 10/04/2013

De 18h 30 à 21h 30

 

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Irina Semenova

« Glass and Painting Fantasy »

Peintures

 

Exposition du 10/04 au 28/04/2013

De 11h 30 à 18h 30

Vernissage le 10/04/2013

De 18h 30 à 21h 30

 

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Claude Dejaegher

« Atmosphère d’une âme »

Peintures

 

Exposition du 02/05 au 19/05/2013

De 11h 30 à 18h 30

Vernissage le 02/05/2013

De 18h 30 à 21h 30

 

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Michel Snoeck

« Horizon et séduction »

Sculptures

 

Exposition du 02/05 au 19/05/2013

De 11h 30 à 18h 30

Vernissage le 02/05/2013

De 18h 30 à 21h 30

 

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Philippe Louguet

« Traces projetées »

Peintures

 

Exposition du 08/05 au 19/05/2013

De 11h 30 à 18h 30

Vernissage le 08/05/2013

De 18h 30 à 21h 30

 

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Bogaert

« Voyage en atelier »

Peintures

 

Exposition du 22/05 au 09/06/2013

De 11h 30 à 18h 30

Vernissage le 22/05/2013

De 18h 30 à 21h 30

 

Exposition événement de deux artistes Suisse à Bruxelles :

 

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Marie-Noëlle Krenger

« Couleurs et sensations »

Peintures

 

Exposition du 22/05 au 09/06/2013

De 11h 30 à 18h 30

Vernissage le 22/05/2013

De 18h 30 à 21h 30

 

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Michelle Roethlisberger

Alias Mich.k

« Couleurs et sensations »

Peintures

 

Exposition du 22/05 au 09/06/2013

De 11h 30 à 18h 30

Vernissage le 22/05/2013

De 18h 30 à 21h 30

 

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 Philip Pontay

« Du rêve à la réalité »

Sculptures

 

Exposition du 22/05 au 09/06/2013

De 11h 30 à 18h 30

Vernissage le 22/05/2013

De 18h 30 à 21h 30

 

Et qui sera agrémenté d’extraits de musique celtique

Interprétés par la harpiste Françoise Marquet

 

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Claude Aiem

« Œuvres revisitées »

Peintures

 

Exposition du 12/06 au 30/06/2013

De 11h 30 à 18h 30

Vernissage le 12/06/2013

De 18h 30 à 21h 30

 

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Roland Vromant

« Transcriptions chamarrées »

Photographies

 

Exposition du 12/06 au 30/06/2013

De 11h 30 à 18h 30

Vernissage le 12/06/2013

De 18h 30 à 21h 30

 

Et qui sera agrémenté d’extraits de musique celtique

Interprétés par la harpiste Françoise Marquet

 

 

En juillet la galerie est fermée

 

En août:  collectif d’artistes de la galerie

 

La rentrée culturelle est le 04 septembre 2013

Espace Art Gallery

35 rue Lesbroussart

1050 Bruxelles

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administrateur théâtres

"No Sport"

De et avec Stéphane Stubbé

Mise en scène : Christian Dalimier, assisté de Sophie Jallet

Du mardi 16 avril au samedi 4 mai 2013 à 20h30
relâche dimanche et lundi

 

De gauche à droite. Dommage que  la très belle  musique des interludes entre les tableaux, sortes d’improvisations très mélodieuses qui soulignent l’amour des arts de Winston Churchill, écrivain et peintre à ses heures, ne jaillissent pas du piano droit hélas  fermé, qui sert de guéridon pour  un téléphone des années 50… Continuons le travelling : un grand fauteuil grenat cachant de nombreux secrets dans ses accoudoirs. Un valet chargé de vêtements méticuleusement pliés et un rideau pudique entourant …une couche militaire? Un lit conjugal ? Non, une  surprise ! Vous avez ainsi le décor planté devant un escalier privé, l’escalier du temps qui passe…pour découvrir ensemble le jardin secret du grand Homme.  

Nous sommes à la Samaritaine, qui cette fois nous offre un décor très construit. Winston Churchill fête son non anniversaire et va nous entraîner dans une vie fabuleuse et dans une jeunesse dont aucun de nos jeunes n’a idée.  Le comédien, Stéphane Stubbé qui incarne Winston Churchill est lui-même fabuleux.  Il a écrit le texte de cette biographie passionnante et plonge parfois  avec malice dans l’uchronie, question de donner encore  plus de sel au spectacle. A vous d’être attentifs et de sourire aux supercheries.  L’auteur nous dit être tombé un jour amoureux des récits  du jeune journaliste Winston Churchill. Il avait alors 32 ans lorsqu’il décrit la féerie  d’un de ses voyages qui le mena à Mombasa, Kenya. Un choc inoubliable avec la beauté terrestre.  Ce sera le point d’orgue du spectacle. Le dernier regard en arrière avant de rejoindre son Créateur et savourer une fois encore  la beauté stupéfiante  des portes de l’Afrique :  « De tous côtés surgit une végétation humide, tumultueuse, variée. De grands arbres, des herbes hautes qui ondulent, des taches brillantes de bougainvilliers violets et au milieu de tout cela, clairsemées, parvenant à peine à maintenir la tête au-dessus du flot fertile de la nature, les maisons aux toits rouges de la ville et du port de Mombasa.»

Le regard très professionnel de Christian Dalimier, le  metteur en scène, a lissé l’ouvrage, mettant en place un spectacle captivant peuplé de grandes figures du 20e siècle, y compris Brigitte Bardot. La langue fascine, portée par une diction  aux accents vénérables d’un Jean Gabin. Intonations, gestes, mimiques dignes de Belmondo (tiens, tiens,  octogénaire lui aussi !), imitations hilarantes complètent les quinze tableaux qui amusent franchement car le comédien déploie une rare richesse scénique.  C’est une histoire  de l’Histoire qui plaît. Autant aux adultes que nous sommes, dont l’enfance est peuplée de ces mêmes souvenirs  et aux jeunes qui partent à la découverte d’une première moitié du 20e siècle faite de « blood, toil, tears and sweat …*» Une époque douloureuse mais  extraordinairement féconde, dirigée vers la  victoire des valeurs démocratiques, la création de paix et de bien-être pour tous.12272896282?profile=original

Et le titre, direz-vous… Churchill, qui avait vu ses parents mourir jeunes et craignait beaucoup la cinquantaine, eut lui,  la grâce de vivre jusqu’à 91 ans.  Interrogé par un  journaliste, non anglophone sur les raisons de sa longévité, il répondit : « No sport », « Oui, Madame ! » C’est dans le texte ! Le journaliste en question avait sans doute mal compris la réponse humoristique : « Whisky, cigars, and low sports ». Churchill considérait en effet  le sport comme essentiel à l'éducation d'un gentleman. Ainsi en  témoignent  ses nombreuses citations sur les bienfaits de l'équitation ou l'excentricité du jeu de golf. Allez voir cette pièce cousue de fidélité aux  valeurs européennes et d’humour britannique… dans la langue de Molière !

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(*du sang , du labeur, des larmes et de la sueur : une phrase prononcée par Winston Churchill le 13 mai 1940, dans son premier discours devant la Chambre des communes, après sa nomination au poste de Premier ministre du Royaume-Uni durant la Seconde Guerre mondiale.)

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administrateur littératures

  A présent, pour conclure, il faut reconnaître que, chez les grands et vrais éditeurs, la plupart étant parisiens comme nous l'a gentiment souligné Monsieur R. Paul, le taux de refus des auteurs débutants varie entre 99 et 99.9%, le comité de lecture se constituant généralement de lettrés: auteurs maison, critiques littéraires, étudiants en maîtrise ou en doctorat de Lettres, enseignants et érudits. Doit-on s'étonner? La langue de Molière est ardue, complexe, elle obéit à des règles strictes, rigoureuses; parfois l'écrivain-même retourne dans son Larousse ou son Robert pour vérifier un mot tel que omniscience, prescience, le supplice suprême étant le subjonctif, casse-tête pour l'élève du Secondaire: il lui faut bien du courage et un certain QI - si pas un QI certain - pour s'en tirer avec les honneurs, et s'il se découvre la vocation, qu'il sache que la concurrence est extrêmement rude: auteurs confirmés, professionnels maison, traducteurs de valeurs sûres étrangères occupent, c'est fatal, le maximum de l'espace publiable. Les portes qui s'entrouvrent pour le romancier débutant risquent de se refermer tout aussi vite avec le second manuscrit.

  Faire appel à un conseiller littéraire? A Paris principalement (pour la France) existent des officines fort discrètes spécialisées dans la "promotion littéraire". Les conseillers proposent aux auteurs une série de services allant de l'analyse critique au rewriting complet, avec recherche d'éditeur. Les tenants de ces maisons ont beau s'avouer techniciens de l'écriture opérant comme de véritables chirurgiens, l'édition n'est jamais garantie après avoir fait appel à eux. Il vaut mieux rester circonspect à l'égard de ses services. 

  Le mot de la fin? Laissons-le à l'éditeur dont le principal conseil, de tout temps, a été d'apprendre d'abord à connaître la maison d'édition visée, ses publications, sa ligne éditoriale, avant d'envoyer le Tapuscrit, également de s'informer sur le monde de l'édition, un peu Dallas et son univers impitoyable. Frustration de mon côté? Non, réalisme et pragmatisme! Enfin, signalons tout de même le nom d'une importante maison d'édition parisienne, éditant Anna Gavalda, qui répond de manière personnalisée à tous les auteurs refusés, prouvant au passage que les manuscrits sont entièrement lus: Le Dilettante. Merci à tous.

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La Perte du Bonheur.


Il fallait plus que du courage pour se lancer à la poursuite du Bonheur, quand on avait suivi son parcours trompeur sans imaginer où il allait nous emmener !

 Pourtant, tout avait bien commencé, lorsque l’intrépide équipe arrive sur les lieux avec une motivation et un enthousiasme à vaincre tous les obstacles…
Mon camarade d’ Aven Noir  Daniel André écrit dans son excellent livre «Bramabiau l’étrangeté souterraine», le récit du début de cette aventure :
«Nous sommes le mercredi 27 juin 1888 au matin. Les calèches chargées du poids des hommes et du matériel entrent bruyamment dans Camprieu. Les paysans, alors occupés à couper les foins, cessent leurs travaux et se pressent autour de l'étrange caravane. Peu habitués à de telles visites, ils posent mille questions... et se gaussent de ces "messieurs de Paris" trouvant leur projet pour le moins bizarre : ce serait donc aujourd'hui ou jamais que le Bonheur des ténèbres accepterait de livrer ses secrets.»
Après les repérages de 1884 cette première tentative se révèle plus compliquée que prévu pour E. A. Martel et ses camarades, qui doivent abandonner leur exploration, arrêtés par un obstacle trop important ce jour-là (une cascade infranchissable), mais le 28 juin 1888, Blanc, Armand, Foulquier et Martel s’engagent à nouveau dans le torrent souterrain du Bonheur au milieu de blocs effondrés par une diaclase donnant accès à un labyrinthe orné de salles calcifiées, de marmites de géants, de piliers d'érosion tourbillonnaires et autres étrangetés karstiques…
E. A. Martel atteint bientôt la cote -54 m, mais que va-t-il se passer ensuite ?


Perte du Bonheur A

La Perte du Bonheur est toujours la même depuis l’époque de Martel.
Elle reste empreinte de ce mystère qui fascine les hommes à travers toutes les civilisations, fait à la fois d’attirance, de curiosité et de crainte, mais qui nous questionne par rapport à la fragilité de notre existence et nous «resitue» face à nous-mêmes.
Elle verse surtout au plus profond de notre être le souffle et la magie des forces surnaturelles qui ont suscité auprès de nos ancêtres de la préhistoire suffisamment de puissance imaginaire pour s'exprimer à travers des signes et fabriquer pour la première fois des images, laissant soudain dans l'histoire de l’humanité une mémoire volontaire et matérialisée porteuse de la projection de la pensée, une trace produit de sa propre main et de son intelligence, une image qui «l’immortalise» et qu'elle va pouvoir donner à voir à d'autres humains à travers le temps.
C’est aussi cette sorte d’atavisme inconscient lié aux actes «sublimants» de nos ancêtres, ce rapport à une élévation de nos engagements, amenant à nous dépasser et (consciemment ou non) à laisser une empreinte de notre passage ici-bas apte résister à l'amoindrissement, perpétuant cet arrachement de l'homme à l'état de nature, qui animait aussi Martel et ses compagnons…


Bateau d'Osgood B

Au milieu des cordages, échelles, bougies et lanternes, briquets à amadou, burins et pitons, le canot pliant en toile imperméable fabriqué par Osgood à Creek River aux Etats-Unis commandé spécialement par E-A Martel pour cette aventure, constitue l’arme suprême pour aller affronter ces 27 et 28 juin 1888 les eaux souterraines du Bonheur...

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administrateur théâtres

"Le prénom" : gastronomie théâtrale étoilée

Présentée à Paris en 2010, la pièce de Mathieu Delaporte et Alexandre de la Patellière, jeunes et brillants scénaristes parisiens, est  un triomphe renouvelé chaque soir à Bruxelles, au théâtre des Galeries, plein hier soir jusqu’aux tréfonds des deuxièmes balcons.

12272889453?profile=originalUne gageure, quand on sait que le rôle de Vincent était joué par Patrick Bruel. Le belge Stéphane de Groodt n’a rien à lui envier.  Elisabeth et Vincent, frère et sœur très unis, sont  bien installés dans la vie. L’une, plutôt  intello de  gauche et l’autre, plutôt entrepreneur, caviar et vins millésimés. Lors d’un dîner avec leurs conjoints respectifs Pierre et Anna, une discussion carillonnante, juste pour rire, met le feu aux poudres devant leur vieil ami, Claude, resté célibataire. La mixologie est haute en saveurs : perles qui éclatent en bouche (Vincent), gels alcoolisés (Pierre, le péroreur invétéré, magnifiquement  joué par Steve Driesen), mousses aériennes (la délectable Anna jouée par Chistel Pedrinelli). Dérapage très peu contrôlé vers un déballage vertigineusement  caustique et acéré  de ressentis des deux couples qui ravage le loft peuplé de livres, photophores et objets d’art. Le décor très réussi de Lionel Lesire est remarquable.  Jongleries verbales, « body language » éloquent, silences lourds de sens, mots qui en disent long,   alliances éphémères aux cinq coins de l’étoile des convives qui ne se mettent jamais à table. Le huis-clos nerveux est un lieu où tout fait rire.  Comme il se doit, Elisabeth, centre vital,  gère la cuisine, les enfants, sa mère qui est veuve et accessoirement son métier, elle qui s’est tapée les recherches pour la thèse de l’éminent mari. Vincent ne peut ouvrir la bouche sans feinter, grimacer et provoquer toute âme qui vive en particulier son beau-frère. Anna, ravissante créature installée dans le monde de la mode ne touche pas terre et arrive bien en retard, lorsque l’atmosphère est déjà incandescente.

12272889690?profile=original Elle se jette dans la mêlée avec la  féminité redoutable et fascinante de la jeune parturiente. Au nom de quoi ose-t-on se mêler du choix du prénom de leur futur rejeton? Débat houleux mais pétillant sur les prénoms rares.  

 

12272889891?profile=original L’ami Claude, tromboniste de métier qui a débarqué en habit de concertiste ravit par son calme. Nicolas Buysse donne à son personnage  les atouts d’un  lac suisse jusqu’à ce qu’il s’arme  soudainement d’un redoutable canif du même nom  et éventre  un sac familial  bourré de  secrets et de déclarations maléfiques. Il y en a des cadavres dans le placard, y compris celui d’un pauvre caniche nommé Moka!

12272890653?profile=originalLes conflits tous azimuts agitent dangereusement  la vague de fond domestique, retenue jusqu’alors.  Qui répond au téléphone ? Qui ouvre la porte ? Qui cuisine et dessert tout en courant recoucher les enfants réveillés par la montées des flots de  décibels?   A force de jouer à la dispute, les griffes de la discorde se plantent dans le corps familial qui subit peu à peu  un dépeçage méthodique.  Déferlante  de contentieux  qui se suivent et virevoltent à en perdre haleine. Le problème – que la sensible Elisabeth (Catherine Claeys) est finalement  la seule à identifier, est ce jeu puéril de Touché-Coulé sans merci ni pardon dont tout le monde raffole pour faire de l’esprit à tout prix.  Heureusement que le genre de la pièce (noire à souhait) reste celui d’une comédie houleuse délicieusement  hilarante. La mise en scène raffinée  de Martine Willequet est réglée jusqu’au dernier grain de sel. De la haute cuisine moléculaire.

 12272891063?profile=original Le jeu des comédiens belges, tous aussi étincelants dans leur rôles explosifs, est si assumé, si subtil et  si bien développé qu’il renvoie le spectateur aux déjà-vus de sa propre vie. Celui-ci, pris dans la tourmente des sentiments humains, reconnait les messages qui tuent,  les intonations assassines, la passion pour la prise à rebours systématique, la perfidie et la richesse du  théâtre quotidien entre quatre murs et entre quatre-z-yeux. La mise à nu, par la vertu du rire, est osée et lucide!

http://www.trg.be/

Seulement jusqu'au 14 avril!

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LES CAPRICES DES MOTS !

Moi, qui depuis si longtemps jongle avec les mots

Pourquoi les ai-je perdu en compagnie parfois?

C'est qu'ils sont fatigués à vivre sans écho!

Leur saveur s'est glacée, ils ont perdu l'émoi!

De tant de phrases vaines qui jalonnent un parcours

Ne reste au bout du compte qu'un blocage inconscient!

Sur le papier pourtant ils s'expriment toujours

L'entente peut se flétrir, l'esprit reste vivant!

L'expérience passée a pu plomber les jours

Il faut garder dans l'âme une bouffée d'espoir!

Les mots qui nous habitent sont le choix d'un détour...

S'ils ont un jour connu la merveille d'"un amour!

Et le poète en moi laissant tomber les armes

transcrit en lettres noires les vérités premières...

Des mots redécouverts tout à coup me désarment

Puisque par chance je m'y retrouve toute entière!

J.G.

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LA NUIT ETOILEE

12272877869?profile=originalJ’avais courbé le front sous le feu d’Aïthra
Plus vide qu’un pantin abandonné des songes
Je savais la sagesse immense et le mensonge
L’éclair faux des rubis dont se pare Mithra



L’horizon qu’un titan foudroyé me montra
Grillait carcasse pourpre au soleil qui s’allonge
Les castels sidéraux que l’or des lacs prolonge
M’ouvraient leur portail noir couvert de sombre drap



L’eau morte reflétait la lune en décroissance
Le manteau de la Nuit portait l’or des absences
A jamais et le sol saignait noir sous mes pas



C’était un crépuscule aux lueurs de trépas
Villes croulantes, Feux, Cris sourds, Corps qu’on abat
L’univers étendait devant moi son silence

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   VERONICA BARCELLONA : VARIATIONS SUR UNE DEMARCHE EMPIRIQUE

 

Du 20-03 au 10-04-13, l’ESPACE ART GALLERY (Rue lesbroussart, 35, 1050, Bruxelles) nous propose les œuvres de Madame VERONICA BARCELLONA, une artiste Italienne dont les œuvres, de par leur originalité et leur pertinence, ne manqueront pas de vous interpeller.

L’œuvre de VERONICA BARCELLONA résulte d’un regard sur l’absurdité du monde contemporain. « La démarche n’est pas nouvelle ! » direz-vous. En effet, elle n’est pas nouvelle. Néanmoins, par sa persistance à dénoncer, l’Art démontre qu’il est en pleine vitalité ! Si l’on se donne la peine d’apporter un regard rétrospectif, on remarquera que les œuvres les plus singulières, du moins en Histoire de l’Art, participent d’un discours dénonciateur. Que ce soit dans la peinture réaliste du 19ème siècle au regard du registre social, montrant par exemple des indigents aux pieds sales, comme dans LES BAIGNEUSES de Gustave Courbet (1853) (l’œuvre avait scandalisé la société de l’époque parce que la saleté corporelle était assimilée à la saleté morale), en passant par l’URINOIR de Duchamp, par rapport à la perception esthétique, l’œuvre d’art porte en son sein le germe de la dénonciation, parce qu’il charpente la pensée sociale. Il la rend contemporaine. Il lui apporte un signifié qui s’inscrit dans l’imaginaire, c'est-à-dire dans l’expression la plus tangible de la culture individuelle et collective.

Pour illustrer notre propos d’un exemple significatif, VERONICA BARCELLONA  refuse d’utiliser le terme de « sculpteur » ou de « peintre » afin de se définir pour utiliser celui d’ « artiste plasticienne », plus total à ses yeux pour inscrire son œuvre dans sa démarche. Elle va même jusqu’à pousser le défi en utilisant le terme d’anartiste (inconnu jusqu’à aujourd’hui) pour mettre mieux en exergue son discours créateur. Ce néologisme personnel, l’artiste le déploie jusqu’à la perception de l’œuvre mise au monde : elle ne parle pas de « création » mais bien d’expérience. Là, elle rejoint le discours philosophique dans ce qu’il a d’ultime concernant la définition même de l’Homme, en ce sens que le terme « expérience » est, de nos jours, extrêmement galvaudé. En effet, ce terme est aujourd’hui bien souvent usité pour définir un parcours à l’intérieur duquel nous nous trouvons toujours, sans l’avoir jamais quitté.

En réalité, une « expérience » est une étape de notre vie dans laquelle nous entrons, dans laquelle nous évoluons et de laquelle nous sortons, précisément pour la raconter. Dès lors, une prise de distance critique s’avère nécessaire entre nous-mêmes et l’objet auprès duquel nous avons vécu une « expérience ». 

Autre détail d’ordre philosophique, l’artiste aborde son discours de façon « cynique », au sens grec du terme, à savoir par une emphase volontaire du propos dans le but d’en dégager son absurdité. Cette absurdité est stigmatisée par le paraître en masquant le réel par le futile, d’où une mise en scène de l’œuvre, exposée (suspendue, à proprement parler) au bout d’un fil tel un mannequin au jugement du regard social.

Elle structure ses thématiques non pas par des « séries » mais par des collections qu’elle illustre plastiquement par des exemples articulant son discours.

NE M’ACCOSTE PAS, JE PIQUE ! (sculpture sur papier de soie et résine – 120 x 52 x 25 CM)

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est une œuvre « mobile ». Un corps pendu et perclus de dards dans une attitude d’évitement humain. Cette oeuvre a ceci de paradoxal, à savoir qu’elle aborde un sujet grave tout en l’ornant d’une agressivité ludique. Car l’œuvre de VERONICA BARCELLONA est avant tout ludique ! Sa force consiste dans le fait qu’elle baigne dans une profonde joie de vivre. Le chromatisme de ses créations (de ses expériences!) le confirme. Cette sculpture fait partie de la collection : APPELLATION D’ABSURDITES CONTROLEES. On peut en savourer la qualité du millésime !

 

Parmi les collections présentées, ETRES PAS SI BETES est centrée sur les rapports entre humains et animaux.

LA NATURE DU SCORPION (100 x 100 cm – technique mixte et résine - 2013)

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est une étude très intéressante sur la forme. Mieux, sur son évolution. On peut comprendre cette œuvre comme une mosaïque où chaque tesselle annonce la suivante vers une progression spatiotemporelle, évoluant à l’intérieur du cadre, aboutissant à la forme achevée.

 

L’HEGEMONIE DE L’ELEPHANT (69 x 63 x 41 cm

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– technique mixte et résine) nous démontre le talent de l’artiste plasticienne en tant que sculpteur.

Ses sculptures ont ceci de particulier qu’elles demandent au regard d’évoluer autour d’elles pour en saisir chaque aspect du volume. Ses formes sont ramassées, concentrées sur l’essentiel, méthodiquement déployées et mises en exergue pour en recueillir l’essence primitive de l’animal.  Mais pour saisir tout cela il importe que le visiteur tourne autour de la pièce dans un dialogue partagé autour d’un même espace.

Avec FOLLIA CROMATICA (100 x 100 cm – technique mixte et résine – 2012)),

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nous assistons à un rapport dialectique entre « ordre » et « désordre ». Rationnel et irrationnel. Le rationnel se manifeste par la rigueur géométrique à souhait de la forme. L’irrationnel, lui est exprimé par un cadre « composé » par l’étalement dans l’espace de cette même forme.

 

INUTILICONES (80 x 80 cm - 2009)

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est une œuvre, en quelque sorte « interactive » composée d’un ensemble de cubes multicolores, à l’intérieur d’un carré tenant lieu de cadre. Chaque cube est amovible. Ce qui permet au visiteur de les interchanger à sa guise. INUTILICONES est une œuvre « cinétique » dont le but est à la fois d’embrouiller le regard du visiteur tout en lui faisant prendre conscience du danger des « applications » en Informatique, c'est-à-dire de ces petites « icônes » que l’on trouve notamment dans les ordinateurs, les gsm et les IPAD, lesquelles sont souvent payantes, dont le but est à la fois de tout savoir sur les utilisateurs pour les inciter à consommer au maximum. INUTILICONES est donc l’adéquation lexicale entre l’ « inutilité » et l’ « icône », considérées comme moyen de pression psychologique pour inciter l’individu à la consommation. L’artiste s’exprime ici dans la voie de l’engagement politique en « dépolluant » l’esprit d’une des (trop) nombreuses souillures que nous infligent le Capitalisme et la Mondialisation.  

 

VERONICA BARCELLONA a une formation en Arts Plastiques. Elle est éducatrice et travaille dans le socioculturel, notamment dans la réalisation d’ateliers créatifs à destination des jeunes.

Cette plasticienne s’est engagée dans la liberté totale pour vivre une expérience et la produire à la conscience du visiteur dans un voyage introspectif, baigné de couleurs ludiques.

Cette expérience est un segment de vie partagé entre la plasticienne et le visiteur dans lequel l’on entre pour en savourer la lucidité magique.

On ne peut en sortir que grandi, c'est-à-dire conscient de la fragilité du Monde.

François L. Speranza.  

Arts 
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N.-B.: 

Ce billet est publié à l'initiative exclusive de Robert Paul, administrateur général d'Arts et Lettres

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Une merveilleuse complicité

 

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Je revis des instants charmants,

Étalant des dessins d'enfants,

Petits tableaux soignés, aimables,

D'un style étant inimitable.

  

Quand je présentais un poème,

Parfois porteur d'humour qu'ils aiment,

À des enfants qui m'écoutaient,

Peu après, chacun méditait. 

 

C'est qu'alors, je leur demandais

D'en faire un dessin sans tarder.

Ayant fait le choix du partage,

Je montre souvent leurs images.

  

Il est certain qu'elles révèlent

Leur sensibilité réelle.

Ils répondaient spontanément,

Toujours au mieux de leur talent.

  

En recevant de l'allégresse

Ils y mêlaient de la tendresse,

Et en choisissant des couleurs,

Créaient la grâce, la ferveur. 

 

Ier avril 2013

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Pâques.

 

Pour mon amie Rébecca Terniack, ainsi que pour tous les enfants de L’oiseau lyre.

Les  cloches  du  printemps sonnent  depuis  Rome,

Font  tinter  leur  battant  pour  fêter le renouveau,

Qui  chante  dans  les  bois  et  parmi  les  hommes,

Les  cloches  du  printemps sonnent  depuis  Rome,

Répandent leurs trésors sous les grands pieds-de-veau,

Ou  dans  les  pelouses  pour  la  joie  du  hameau,

Les  cloches  du  printemps sonnent  depuis  Rome,

Font  tinter  leur  battant  pour fêter  le renouveau.

 

Les grands lapins de Pâques ont beaucoup à faire,

Pour  cacher  les  poules  dans  leur  petit  panier,

Rempli  de  chocolats,   c’est  toute  une  affaire.

Les grands lapins de Pâques ont beaucoup à faire,

Pour  servir  les  enfants,  même  le  petit dernier,

Qui  fait  la  course  aux  œufs  avec  le  cuisinier.

Les grands lapins de Pâques ont beaucoup à faire

Pour  cacher  les  poules  dans  leur  petit  panier.

 

Les poules aux œufs dorés volètent en pondant,

Par-dessus  les  grilles  des  jardins  clôturés,

Caquètent de  plaisir  au  soleil  ascendant.

Les poules aux œufs dorés volètent en pondant,

Des  bonbons  en  sucre, et  lapins  peinturés,

Qui tombent en fondant chez monsieur le curé,

Les poules aux œufs dorés volètent en pondant,

Par-dessus  les  grilles  des  jardins  clôturés.

 

 

Claudine QUERTINMONT D’ANDERLUES.

ENSEMBLE LARGE - PACQUES   

 

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administrateur partenariats

Message pour les peintres qui souhaiteraient recevoir des poèmes inspirés de leurs oeuvres.

Les partenariats qui se créent sont spontanés, poètes et peintres communiquent , se découvrant au fil du temps à travers les commentaires échangés lors de leurs publications. 

Au fil du temps, des affinités se dessinent, les idées sugissent peu à peu...

Elles se concrétisent, résultat d'une complicité forgée à travers les échanges et les partages.

Les duos pinceau-plume et plume-pinceau sont le fruit de l'assiduité dans le partage, ils ne peuvent s'improviser .....

 

Bien amicalement....

 

Lilane Magotte

 

Administrateur

partenariats d'

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Poète et romancier, Francis Jammes ne quittera jamais son Béarn natal, et il y trouvera les sources de son inspiration. Après des études à Bordeaux, il s'installe à Orthez auprès de sa mère ; travaillant comme clerc de notaire, il mène la vie paisible d'un provincial en harmonie avec la nature et les hommes. Il se promène dans la montagne, discute dans les salons et écrit des poèmes. Sans aucun artifice de style, il dit la vie quotidienne et les menus incidents qui en modulent le cours. Il publie quelques plaquettes que Mallarmé et Gide remarquent, et le Paris littéraire commence à s'intéresser à ce poète qui, au déclin du symbolisme, exprime son amour pour la vie et pour la nature, sans redouter d'être désuet et presque en affectant de l'être. En 1895, Gide publie dans le Mercure de France  son poème Un jour  et provoque la mode du «jammisme». Mais Jammes lui-même ne se laisse pas aller à la recherche de cet effet de simplicité où, à Paris, on voit son originalité. Et le recueil de ses vers, De l'angélus de l'aube à l'angélus du soir  (1898), illustre surtout la liberté de son inspiration poétique. Il évoque son enfance, ses rêves d'aventure avec une ingénuité et une ironie insolites, il emprunte aux symbolistes le vers libre qui convient à son exubérance. Mais d'aucuns diraient que sa naïveté représente un parti pris d'enfantillage, que son vers-librisme est avant tout une prosodie complaisante. Cependant, le charme de ses premiers poèmes ne peut venir que d'une sincérité et d'une sensualité heureuses, sans qu'elles aient besoin de s'organiser en un art poétique de la gaucherie. Le Deuil des primevères  (1901) accentue parfois les aspects de ce lyrisme discret, au point que la gaieté semble quelque peu appuyée et narquoise.

Dans les nouvelles de cette période apparaissent d'ailleurs une préciosité et une mélancolie qui nuisent à la fraîcheur de son inspiration. A la suite de sa conversion, il trouve dans Clairière dans le ciel  (1906) plus de gravité pour exprimer sa foi. Sa vie intérieure n'aura jamais la profondeur ni l'originalité de celle des grands poètes chrétiens : Claudel, qui a obtenu sa conversion, ou Péguy. Les Géorgiques chrétiennes  répondent à un développement de sa foi, mais la constante présence de la terre et du monde paysan ne les sauve pas de la sécheresse et du didactisme. Il abandonne le vers libre au profit de l'alexandrin, forme classique pure, seule capable d'exprimer sa dévotion. Son sens de la musicalité et son plaisir des mots se retrouvent alors dans ses contes et récits en prose. Après la guerre, d'autres mouvements prennent le relais de l'avant-garde poétique, et les libertés de Jammes semblent alors bien modérées, d'autant plus qu'il s'érige à présent en censeur sévère des formes nouvelles. Le Livre des quatrains  (1923-1925), De tout temps à jamais  (1935) sont de longs poèmes narratifs écrits en décasyllabes, où se développe une sorte de dialogue avec la nature et avec un Dieu paternel et bienveillant ; ils n'évitent pas toujours la monotonie. Cependant, la fraîcheur et l'originalité de ses premières oeuvres leur gardent un charme certain.

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De l'angélus de l'aube à l' angélus du soir.

C'est le grand recueil de poèmes de Francis Jammes (1868-1938), publié en 1898. Le poète s'adresse à Dieu et lui confie les rêves les plus chers de son âme contemplative: il souffre, mais ne cesse d'aimer son créateur à travers les splendeurs de la nature. La vie des humbles, la vie de tous les jours est le sujet de son inspiration: elle cèle ses trésors au profane, mais les révèle à celui qui sait voir la vérité avec des yeux purs. Notre journée est une aventure qu'il faut considérer selon la foi divine: chaque geste s'insère dans la vie universelle et confère aux sentiments, aux aspirations, la certitude d'une réalité. Dieu seul peut nous donner la faculté de connaître la vie: dans la paix du monde, le plus sûr moyen d'y parvenir est la prière. Les voies du Seigneur sont parsemées de bienfaits: si l'homme sait approcher les choses de la création avec un coeur sincère,

il en connaîtra les secrets. Il est deux miracles quotidiens dans l'existence du chrétien: l' aube, si douce dans sa splendeur, si tendre sous les premiers rayons de soleil, et le crépuscule où le bleu du ciel fait place à la clarté lunaire et au silence de la nuit. Les fleurs, les plantes, les lacs, les prés, les glycines, les glaïeuls et les lilas exhaltent une douce mélancolie. Tout est miracle pour qui sait contempler les choses avec innocence: un simple animal ("J'aime l' âne..."), la pensée de la mort et le souvenir de la femme aimée ("Lorsque je serai mort..."), même la vue du logis et de ceux qui nous sont chers ("La maison

serait pleine de roses..."). Le poète évoque la rencontre d'une pauvre malade qui attend vainement un miracle ("J'allai à Lourdes"); il pense à des mots d'amour entendus ("Que je t'aime"); il admire la vie subtile de la nature qui, par une loi unique, transforme sans cesse toute chose ("Une feuille morte tombe..."). Bien d'autres poèmes révèlent toute la douceur élégiaque de Jammes; on trouve même une petite comédie symbolique, en vers, sur "La naissance" et "La mort du poète", cet être qui possède le don de comprendre l'univers. Ce recueil découle d'un seul motif: l'amour de la nature. Il éternise les thèmes poétiques de Francis Jammes et le caractère agreste de sa muse.

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PRIERE POUR ALLER AU PARADIS AVEC LES ANES

Lorsqu'il faudra aller vers vous, ô mon Dieu, faites 
que ce soit par un jour où la campagne en fête 
poudroiera. Je désire, ainsi que je fis ici-bas, 
choisir un chemin pour aller, comme il me plaira, 
au Paradis, où sont en plein jour les étoiles. 
Je prendrai mon bâton et sur la grande route 
j'irai, et je dirai aux ânes, mes amis : 
Je suis Francis Jammes et je vais au Paradis, 
car il n'y a pas d'enfer au pays du Bon Dieu. 
Je leur dirai : " Venez, doux amis du ciel bleu, 
pauvres bêtes chéries qui, d'un brusque mouvement d'oreille, 
chassez les mouches plates, les coups et les abeilles." 
Que je Vous apparaisse au milieu de ces bêtes 
que j'aime tant parce qu'elles baissent la tête 
doucement, et s'arrêtent en joignant leurs petits pieds 
d'une façon bien douce et qui vous fait pitié. 
J'arriverai suivi de leurs milliers d'oreilles, 
suivi de ceux qui portent au flanc des corbeilles,
de ceux traînant des voitures de saltimbanques 
ou des voitures de plumeaux et de fer-blanc,
de ceux qui ont au dos des bidons bossués,
des ânesses pleines comme des outres, aux pas cassés,
de ceux à qui l'on met de petits pantalons
à cause des plaies bleues et suintantes que font
les mouches entêtées qui s'y groupent en ronds.
Mon Dieu, faites qu'avec ces ânes je Vous vienne.
Faites que, dans la paix, des anges nous conduisent
vers des ruisseaux touffus où tremblent des cerises
lisses comme la chair qui rit des jeunes filles,
et faites que, penché dans ce séjour des âmes,
sur vos divines eaux, je sois pareil aux ânes
qui mireront leur humble et douce pauvreté
à la limpidité de l'amour éternel.
 

 

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administrateur théâtres

le jeudi 28 mars 2013

Les Arts Florissants

Le Jardin des Voix

William Christie direction - Daniela Skorka soprano - Emilie Renard mezzo - Benedetta Mazzucato contralto - Zachary Wilder ténor - Victor Sicard baryton-basse - Cyril Costanzo basse -  Les Arts Florissants , Solistes du Jardin des Voix
Michel Pignolet de Monteclair, œuvres de Jean-Philippe Rameau, Œuvres de Antoine Dauvergne, Oeuvres de Nicolas Racot de Grandval, Oeuvres de Christoph Willibald Gluck, Œuvres de André Campra, Œuvres de
William Christie achève sa résidence bruxelloise avec son Jardin des voix, et nous présente en primeur les talents de demain. Pour sa sixième édition, cette véritable pépinière d’artistes fait escale au Palais et nous promet un moment de musique chatoyant et raffiné. Le maestro franco-américain a en effet l’art de débusquer les jeunes chanteurs les plus doués et de les mettre en valeur par un répertoire sur mesure, pour la plus grande joie des mélomanes curieux.

 

 

 

Quand les muses se donnent la main, bel exemple d'harmonie...

Jour pour jour, du 28 janvier au 28 mars 2013, il s’est passé trois mois  qui ont  fait vivre le Palais des Beaux- Arts de Bruxelles à l’heure du Peintre  Antoine Watteau (1684-1721). Que Monsieur William Christie, le grand horloger de l’exposition et le maître de musique soit chaleureusement remercié ici.

 

Ce soir, il emmenait joyeusement  sur la scène de la salle Henry Le Bœuf les Arts Florissants, la compagnie qu’il dirige,  dédiée à la jeunesse et à son amour de la musique ancienne et ainsi  clôturait brillamment  le cycle de concert associés à l’exposition. Quelle connivence avec ses artistes ! Tout   comme s’il recevait  lui-même dans le salon de Pierre Crozat ! L’avant-scène très dégagée permettait aux six jeunes chanteurs d’évoluer gravement, de parader pour l’amour, de faire des révérences grand siècle, et de s’affaler voluptueusement près du clavecin d’époque dans des divans imaginaires, la mélodie toujours aux lèvres.

« Watteau, peintre idéal de la fête jolie, ton art léger fut tendre et doux comme un soupir, Et tu donnas une âme inconnue au désir, en l’asseyant aux pieds de la mélancolie. Tes bergers fins avaient la canne d’or au doigt ; Tes bergères, non sans quelques façons hautaines, promenaient, sous l’ombrage où chantaient les fontaines, Leurs robes qu’effilait derrière un grand pli droit... » Ces mots du poète Albert Samain disent bien cette atmosphère 18e qui a su faire fondre  un public  engoncé dans l’hiver et la morosité du jour. Car c’est tout l’art de vivre à la française qui a déferlé sur le plateau, sublimé par la musique orchestrale raffinée  et les chants. Le libertinage d’un Silvandre rêveur (le baryton Victor Sicard et ses sortilèges), le marivaudage de dames éprises de l’amour plus que de leur amant, la célébration du plaisir se sont glissés sous la peau radieuse des six jeunes chanteurs enthousiastes, madame de Staël en témoignerait !  La basse, Cyril Costanzo émeut. Foin des meubles précieux, des grands lustres royaux,  et des étoffes rutilantes et soyeuses : les souvenirs des peintures de Watteau sont suffisamment dans notre imaginaire pour compléter le tableau joyeux présenté par ces artistes du 21e siècle en  simples habits de soirée.

Ils sont six seulement mais font flamboyer le lieu du concert en accordant leurs voix et leurs mimes, et en s’occupant du gigantesque jardin à la française de Rameau, de l’Arcadie mythique et des contemporains Rameau qui participèrent à une fête aux allures presque estudiantines. Histoires de bergers : le ténor Zachary Wilder  chante avec ferveur : «  Et l’amour avec la houlette marqua la cadence à la voix ..!»   (Rires)  Benedetta Mazzucato, la mezzo dans sa robe bleu symbolique, lâche son émotion par la chaleur de sa voix et ses mélodies empreintes de nostalgie : « En vain, d’aimables sons font retentir les airs,  je n’ai que  soupirs   pour répondre aux concerts dont ces lieux enchantés viennent m’offrir les charmes ! »

  Tout un  florilège étincelant façon pot-pourri nous ravit le cœur car les morceaux de compositeurs différents s’enfilent adroitement  comme s’il s’agissait d’une guirlande de fleurs, galantes et harmonieuses il va de soi ! Entre deux rires et bulles musicales imitatives des oiseaux, rivières, troubles, tremblements et  bourrasques de toute sorte,  on tombe d’un compositeur à un autre, comme dans  carnaval de musique pour raconter les rêves de l’amour et la déception chronique du peintre.  Là est bien la question : la volatilité de l’amour…  « Monstre affreux ( …à vous de choisir lequel ! ) Monstre redoutable, ah l’amour est encore plus terrible que vous ! »  Le cri du cœur du peintre désabusé !

 

  Levez donc  le masque : Qui êtes-vous ? Antoine Dauvergne ?  Michel Pignolet  de Mont Clair ?  Christoph Willibald Gluck ? Nicolas Racot de Grandval ? Parodique parfois : « Vois ces jeunes tourterelles se baiser sous les ormeaux, le battement de leurs ailes en agitant les rameaux ! .. » L’irrésistible  chanteuse Emilie Renard en fourreau noir bordé de dentelles,  plus cabotine que jamais,  prend le public à témoin et corrige immédiatement : «   le jardin de Rameau, bien sûr ! » Rires.  Levez ce masque André Campra, L’Europe galante 1697 ! Mais qui donc va pouvoir dominer l’Europe ? (rires)  La poésie ?  La danse ? La musique ? Comment s’entendre ? Choisissons donc un canon a capella (que murmure le chef d’orchestre, incapable de se taire car soit il s’amuse, soit  il taquine…)   « Réveillez-vous, dormeur sans fin ! » Rameau (1722).

 

Revoici Rameau, prémonitoire et inquiet : « Fuis fier Aquilon, ton bruit, ton horrible ravage cause trop de frayeurs sur ce rivage. Fuis, laisse-nous goûter après l’orage, d’un calme heureux les flatteuses douceurs ! »  Un appel indigné et une lueur d’espérance.   Mais voici les conseils de Vénus en personne ( la belle et lumineuse Daniela Skorka  dans sa très féminine robe rouge ), une icône de bonheur : « Riez, riez sans cesse, pendant la jeunesse ; que la raison attende sa saison ! » une jeune devise,  donnée en « bis de bis » gracieux,  radieuse, comme il convient.

Après Bruxelles ce concert s'embarque pour ... Paris, salle Pleyel, puis Metz et enfin New York. Et de faire un vrai travail d’ambassadeur d’une France éternelle. Qu’ils nous reviennent, vite, pour partager leur vivacité ! Car l‘empire de la beauté désarme la fierté et triomphe de la gloire.   

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administrateur théâtres

Au théâtre de la Vie, Un Rêveur sombre dans la raison

 « C’était une nuit de conte, ami lecteur, une de ces nuits qui ne peuvent guère survenir que dans notre jeunesse. Le ciel était si étoilé, le ciel était si clair que lorsque vous leviez les yeux vers lui, vous ne pouviez, sans même le vouloir, que vous demander : Est-il possible que, sous un ciel pareil, vivent toutes sortes de gens méchants et capricieux ? »

Le monde appartiendrait-il aux rêveurs ?  On le souhaiterait  bien sincèrement ! Le tout jeune metteur en scène Olivier Lenel  rêve lui d’un renouveau théâtral. Il entre en compagnie de la traductrice Katia Vandenborre  dans le vif du  texte russe  du roman, sans passer par une traduction figée par des droits d’auteur. De concert, poétiquement soutenus par la création pianistique de Julien Lemonier et Félix Ulrich,  ils transposent ensemble l’essence  russe du roman en dialogues scéniques vivants, étonnamment modernes. Cela implique un gommage de l'esthétique romantique de la traduction existante, et la capacité de renouer avec  la puissance et la force des mots bruts. Réinventer une ponctuation syncopée  qui colle à cette tragi-comédie et  fabriquer une oralité étourdissante.  Entrer dans les représentations mentales des personnages, les pousser à bout et les faire exploser comme cela explose les nuits de printemps…

 C'est l'histoire d'un homme qui se surnomme le Rêveur. Une nuit, il se souvient. Il rencontre la bondissante Nastenka (Marie du Bled) qui lui raconte sa réclusion sous le toit d’une grand-mère abusive, son attente fiévreuse d’un fiancé, son rêve de bonheur inaccessible. Ému pour la première fois de sa vie, le rêveur se laisse aller au rêve de l’amour et finit par se déclarer quand ledit fiancé ne revient pas le jour dit.  Faute de mieux, Nastenka, affolée de ne pas voir revenir le chevalier de ses rêves, vire de bord et accepte la déclaration d’amour du Rêveur. Un amour désintéressé, idéal,  qui célèbre le total oubli de soi et le bonheur de l’autre. Fugace instant de béatitude : le Rêveur et Nastenka soudain se rejoignent, le bonheur est presque là, parfait comme dans un rêve.  Puis la réalité fracasse soudainement ces minutes d’éternité  car la capricieuse Nastenka s’est jetée dans les bras du fiancé venu enfin la rechercher. Nastenka, cruelle et inconsciente, ingénue et égoïste daigne garder son amitié pour le Rêveur éconduit.

 Le Rêveur alors doit choisir : s’installer dans la minute rêvée ou accepter de vivre avec la réalité. Il est reconnaissant qu’un  moment de grâce ait illuminé sa vie. Life is but a dream, “a dream within a dream” dirait Edgar Poe. La réalité beaucoup moins belle et beaucoup plus triste a réveillé l’artiste rêveur en sursaut mais au fond de lui, il garde son trésor. « Petit poucet rêveur, j’égrenais dans ma course… des étoiles. » La jeune dame exaltée a fui vers son inaccessible étoile, sera-t-elle heureuse pour autant ? Le rêveur a laissé couler les grains d’or dans ses mains et garde, par l’écriture, le souvenir de son éblouissement.

Les scènes, oniriques et sombres,  sont d’un  réalisme étonnant vu le contexte  et l’absence de décor, à part le mur de briques où va s’écraser le rêve en question. Les émotions s’enchaînent comme dans une partition musicale. Les confessions chaotiques  commencent tout doucement et s’enflent en paroxysmes fantastiques. Plusieurs interprètes du Rêveur, modulent de soir en soir le texte du Rêveur autour de la jeune ingénue. Nous avons vu Vincent Huertas, fascinant par la mobilité de ses émotions et la variété de son jeu. Les débordements de l’imagination sont un ferment de bonheur. Foin de romantisme lourd et lent, le texte est haletant, rythmé, saccadé par les émotions. Les crises de larmes et les trépignements d’impuissance, l’hypersensibilité et l’immaturité de la jeune fille, sonnent juste aux oreilles  de l’an 2000. La musicalité française de la langue capte les émotions et les projette comme des claques.  Le Rêveur sera frappé de stupeur. Le spectateur aussi, par la dernière scène bouleversante et la théâtralité de la mise en scène. C’est grave  pour un cœur formidablement  enthousiaste, de devoir ravaler son rêve. Que le rêve soit russe ou qu’il soit autre.

"Les nuits blanches"   Création d'après Dostoïevski. Adaptation & mise en scène : Olivier Lenel

au Théâtre de la Vie Théâtre de la vie asbl
rue traversière 45
1210 Bruxelles http://www.theatredelavie.be/ 

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