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12272802088?profile=original            L'ORCHESTRE NATIONAL DE BELGIQUE 

DIMANCHE 20.10.2013 15: 00

Andrey Boreyko direction - Mateusz Borowiak piano - Orchestre National de Belgique
Alexandre Tansman, Stèle in memoriam Igor Stravinsky
Franz Liszt, Concerto pour piano et orchestre n° 2, S. 125 
 Igor Stravinsky, L'oiseau de feu, suite (1945)

L’Orchestre National de Belgique sous la baguette lyrique d’Andrey Boreyko va nous faire découvrir ce soir le monde mystérieux de la musique d’ALEXANDRE TANSMAN  avec Stèle IN MEMORIAM IGOR STRAVINSKY, une musique composée à l’annonce de  la disparition de son fidèle ami. On se sent particulièrement plongés dans la tristesse et le recueillement  lors des deux mouvements lents qui encadrent la séquence rapide Studio ritmico. On croirait même entendre flotter dans la mémoire des  lignes mélodiques qui ressemblent au Sacre du Printemps dans l’Elégie et  le Lamento final. Après des gémissements plaintifs  et le hoquet très perceptible à travers des larmes difficilement contenues du premier mouvement, la stèle centrale  très rythmée par une armée de percussions semble traduire la révolte devant la mort. C’est un déchaînement de colère, l’émergence d’un piccolo guerrier, l’angoisse d’une chute sans fin au fond d’un gouffre désastreux et le Silence. Le Lamento met en lumière des cuivres pacifiés, une flûte traversière sur fond de pizzicati, les perles sonores du celesta et les longs bercements sur une mesure invariable de tutti. Apaisement ou résignation? Un très bel A Dieu.

 


Et voici le très attendu Mateusz Borowiak, le troisième lauréat du Concours Reine Elisabeth  qui nous a tant séduits par sa maîtrise, son élégance, sa finesse d’interprétation et sa créativité. Il va jouer  le CONCERTO POUR PIANO ET ORCHESTRE N°2 DE LISZT.  Les sons fruités des bois sont repris immédiatement avec grand respect  par le pianiste, l’âme au bout des doigts. Rupture de rythme, et le voilà qui plonge dans le plaisir pianistique. C’est ce qu’on aime : ce transfert impalpable d’enthousiasme. Andrei Boreyko le suit dans sa manière d’embrocher le drame lourdement scandé par les contrebasses. L’orchestre reflète une angoisse paroxystique ? Le pianiste en rajoute puis se confond en extrême délicatesse. Des bruits d’eau, l’orchestre répond en vagues. S’en suit un dialogue émouvant avec le violoncelle qui flirte avec l’angélisme. La cadence rassemble tout ce qui peut traduire les douleurs de la condition humaine. Mais une victoire sur les angoisses semble poindre à grand renfort de trompettes lumineuses. Le piano : un orchestre dans l’orchestre ? A nouveau il est la proie de frayeurs imaginaires très communicatives. Il revient sur le thème chargé de l’imperfection humaine, livre une ritournelle de détresse qui se noie dans le chant des cordes. Mais la fin, neverending story, est la victoire sur l’obscur. L’éclatement des maillets, des archets, des cuivres et du clavier frénétique en témoignent.  Acclamé, il offre un bis  empreint d’élégance. (On le savait !) Ludique et changeant comme un ciel d’avril. C’est une valse de Chopin, his homeland.

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« Au plus fort de l'orage, il y a toujours un oiseau pour nous rassurer C'est l'oiseau inconnu. Il chante avant de s'envoler » (René Char) Cet « oiseau libre aux ailes légères et bienveillantes » est celui de la poésie. On le retrouve en  dernière partie du concert avec LA SUITE DE 1945 DE L’OISEAU DE FEU d’ IGOR  STRAVINSKY. Andrei Boreyko nous gratifie ici d’une lecture très lumineuse de l’œuvre et d’une  direction fluide et précise. Sa mobilité et la précision de sa gestique sont fascinantes, il est totalement maître de l’instantané et du fantastique qui semble ruisseler de toutes parts. Chaque pupitre se détache avec précision : le  cor (le prince Ivan Tsarévitch),  la flûte traversière,  la harpe, le violon sont  une féerie ininterrompue de dynamiques très contrastées. Le mouvement évoque la danse et ses voiles de princesses. Le pas de deux, un bijou étincelant  d’harmonie magique.  L’influence de Rimsky Korsakov et  de son folklore russe  sur le compositeur est bien savoureuse à goûter. Le maléfique et le lumineux s’opposent dans les chromatismes. Le chef d’orchestre dégage une netteté de haute définition et une force redoutable dans la danse infernale du roi Kachteï. C’est incisif, irrégulier et fracassant. Puis le chant du basson émeut profondément ainsi que les longs frémissements de la harpe, du hautbois et de l'alto: on baigne dans une atmosphère lyrique qui a pour but d’endormir les monstres qui voulaient détruire Ivan Tsarévitch. Mission accomplie, l’hymne final chante les fiançailles des amoureux réunis, de l’amour et de l’allégresse d’une Russie joyeuse.

" Et dans mes rêves je me vois chevauchant un loup
Le long d'un sentier dans une forêt,
Parti combattre un tsar sorcier
Dans ce pays où une princesse captive
Se lamente derrière des murs épais.
Au milieu d'un jardin merveilleux s'élève un palais de verre,
Et un oiseau de feu y chante toute la nuit
Becquetant sur un arbre des fruits dorés". Iakov Polonski (1819-1898)

12272971286?profile=originalhttp://www.bozar.be/activity.php?id=13149&selectiondate=2013-10-20

http://www.artrusse.ca/contes/l'oiseau-de-feu.htm

 

 

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administrateur théâtres

Nous saluons la directrice du THEATRE Littéraire DE LA CLARENCIERE Fabienne Govaerts, avant de poursuivre notre chemin vers le petit jardin et  l’escalier qui mène aux voûtes de la maison abritant  une salle de spectacle chaleureuse, précédée d’un bar accueillant où trône Musset. L’autre chat, Victor Hugo, est sans doute caché quelque part. Ils gardent la maison quand Fabienne s’en va gérer son théâtre LE VERBE FOU à Avignon, ou pendant qu’elle décernera ce 25 novembre 2013 un prix spécial à la Première cérémonie des P’tits Molières à Paris. "PARCE QUE DANS LES PETITES SALLES, IL Y A AUSSI DE GRANDS SPECTACLES!"

images?q=tbn:ANd9GcRzwyryOtJu6Snljlykn_gjMBvYFhvTqNBwlAFnKbIaKdNVx84eAg&width=124Ce soir, l’accès à la salle est bloqué par des fauteuils d’osier. Que se passe-t-il ? Il reste une place à côté de Vincent Engel, visage énigmatique. Il est l’auteur discret des nouvelles qui vont se jouer ce soir! Soudain la voix d’un sieur Italien bien mis fuse entre les spectateurs. On reconnait  le personnage : Michel Poncelet. 12272960492?profile=originalUn comédien formidable dans le sens anglo-saxon. Il n’aimera peut-être pas la comparaison, lui qui a joué un admirable Karl Marx aux Martyrs la saison passée. Il est un « formidable actor, …tout comme Margaret Thatcher was a formidable woman! ». Impressionnant par la variété  et la souplesse de son jeu. L’un après l’autre il enfile le dandy  et l’homme d’affaire Italien richissime, l’inspecteur Maigret en imperméable et le clodo que vous avez croisé sur votre chemin sans lui donner une thune et qui se prend pour Elie ou le Messie, mais si! Il s’amuse à fabriquer des timbres de voix multiples, passe d’un registre à l’autre avec une énergie scénique hors du commun. Et dans son regard ou son sourire se lit  une avalanche d’humanité. La mise en scène très dynamique de Bernard Lefrancq y est aussi pour quelque chose…glissant d’un espace vers un autre, dans ce petit lieu de théâtre qui nous est si cher.  Il aime se placer dans l’optique  de « tout pour Monsieur  Léon », ce spectateur vierge de tout prérequis et  qui doit pénétrer au plus vite et avec plaisir dans  les ressorts du spectacle. Une nouvelle, c’est si court ! Pour jouer « juste » il ne faut pas  le moindre de faux-pas!   

12272960870?profile=originalEst-ce un  chemin vers le dépouillement dont il s’agit ?  La première  nouvelle est  douce-amère,  un peu à la Roald Dahl, elle prend son envol sur les chapeaux de roue d’une Jaguar en folie et  ceux de l’amour fort exigeant d’une dame qui a mis son mari au défi de la séduire par des surprises éternellement renouvelées… Amour courtois oblige, mais qui peut s’avérer meurtrier!   C’est vrai qu’un fait divers bien tourné peut tourner à la nouvelle avec un peu de savoir-écrire!  La  seconde embraye dans les couleurs de la poésie avec un inspecteur très banal et mystérieux à la fois,  qui  faute de tout indice  pour démasquer l’assassin de Sarah doit s’en remettre à un collègue à la retraite, spécialiste en  traces de peur. Et la troisième nouvelle retrouve un clodo qui  n’est pas  un rescapé de Beckett mais qui va s’enivrer gratuitement  dans un cercle de laïcs juifs…et se fait un cinéma truculent et fort lyrique à propos de son identité. Le point commun, c’est sans doute la solitude que chacun peuple selon  sa fantaisie...

 Les nouvelles sont un genre de plus en plus boudé dans notre monde actuel. Ce qui est 12272961089?profile=originalparadoxal, vu le plaisir  très contemporain du zapping. Est-ce parce que le lecteur doit faire l’effort de s’adapter sans cesse à une nouvelle brochette de personnages et que le lecteur renâcle devant cet effort intellectuel ? C’est ce que déplore l’auteur, Vincent Engel, en tous cas en ce qui concerne le public francophone. « La fiction est aussi ce qui nous permet d’échapper à l’unicité du réel. » Les nouvelles débouchent souvent sur des fins ouvertes, qui donnent un certain vertige. Est-ce cela qui dérangerait  un public moins tourné vers l’exploration de l’imaginaire personnel ou vers l’appel de  la création littéraire? Beaucoup de professeurs d’universités sont  pourtant d’accord pour dire que  la nouvelle est  en quelque sorte un fleuron d’excellence intellectuelle. 

Vincent Engel est un jeune écrivain belge. Fabienne Govaerts s’emploie régulièrement à 12272961656?profile=originalaccueillir de tels auteurs pour promouvoir la littérature belge. Il est  professeur de littérature contemporaine à l’UCL  et d’histoire contemporaine à  l’IHECS. Ce spectacle fut créé il y a 17 ans au Théâtre Saint-Michel avec Michel Poncelet et mis en scène par ...Bernard Lefrancq. Depuis,  Vincent Engel a écrit de nombreux ouvrages : essais, romans, pièces de théâtre, et vous  serez peut-être tentés maintenant de les découvrir?  

crédit photos: Copyright, Jean Knepper

Les mercredi 16, jeudi 17, vendredi 18 et samedi 19 octobre 2013 à 20h30 Les mercredi 23 et jeudi 24, vendredi 25 et samedi 26 octobre 2013 à 20h30

http://www.laclarenciere.be/

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administrateur théâtres

12272961864?profile=originalTout d’abord quelques mots à propos du conteur passionnant qu’est Dominique Jonckeere. Ingénieur civil belge, Dominique Jonckheere a mené jusqu’en 1998 une double carrière d’informaticien et de musicien. Depuis 1999 il se consacre exclusivement à la musique. Autodidacte, il a débuté comme guitariste. Après avoir été un temps accompagnateur de Philippe Lafontaine, il se dirige, à 25 ans, vers la musique classique et crée successivement le Chœur Oratorio qu’il dirige de 1981 à 1991 et l’Orchestre Oratorio qu’il dirige depuis 1989. Avec le Chœur ou l’Orchestre Oratorio, il a dirigé quelque 300 concerts. Dominique Jonckheere compose régulièrement pour le théâtre et occasionnellement pour le cinéma. Il est aussi maître de conférences à l’ULB dans la Recherche en Sciences de l'information et de la communication dans les domaines du théâtre et des musiques actuelles.


L’année dernière, il nous présentait pendant près de deux heures, à la tête de son Orchestre de Chambre Oratorio, son spectacle « Mozart dans les lumières », histoire de percer le secret des influences entre musique et histoire, musique et pensée, et  musique et… musique. Cette année, il revient au théâtre du Parc avec un nouveau défi : éclairer une nouvelle partie de l’histoire de la musique, cette fois-ci mettant en scène  la querelle des bouffons.

Ce n’est ni plus ni moins un véritable choc culturel, récurrent ma foi, qui sépare les Anciens et les Modernes. Le 1er août 1752, la  troupe itinérante italienne  d'Eustacchio Bambini, s'installe à Paris à l'Académie royale de musique (le futur Opéra) et y présente des intermezzi et  des opéras bouffes dont  « La serva padrona » de Pergolèse. Scandale, le comique n’est pas dans les mœurs de cette auguste académie ! Aussitôt s’affrontent deux clans : les adeptes de la musique française qui défendent vigoureusement Jean-Philippe Rameau et la tragédie lyrique  et les partisans d'une ouverture vers les  horizons musicaux étrangers, légers, proches de la vie quotidienne  emmenés par Jean-Jacques Rousseau. Beaucoup ignorent qu’il est non seulement écrivain mais aussi un musicologue chevronné qui ne rêve que d’ouverture et  de changement. Une authentique  querelle pamphlétaire fait rage dans  les cercles musicaux parisiens  jusqu'en 1754. On l’appela « la guerre des coins » : les amateurs de la musique résolument française se tenaient du côté de la salle où se trouvait la loge du roi, d’où le nom de coin du roi, tandis que leurs adversaires se cantonnaient au côté opposé, au-dessous de la loge de la reine, d’où celui de coin de la reine.

12272961699?profile=originalIl était très tentant pour Dominique Jonckheere de  faire la lumière sur cette polémique brûlante  qui embrasa l’Europe des Lumières et concerna des personnages aussi divers que Pergolèse, Frédéric II de Prusse (compositeur à ses heures), Vivaldi, Rameau, Diderot, Rousseau, la famille Bach, Hændel, Mozart, Gluck, et bien d’autres...  Il nous offre ainsi  une promenade musicale très éclectique à travers une vingtaine d’extraits musicaux subtilement choisis et où il découvre toujours des correspondances...

Deux  étoiles complices ce soir: la soprano Laure Delcampe,  et le  ténor Nicolas Bauchau. Nicolas chante la presque totalité de ses partitions par cœur. Tout de suite on constate qu’il a  une belle habitude de scène qu’il habite immédiatement  par  une présence mystérieuse. De la théâtralité sans en faire trop et le juste sens du drame. Une faculté de changer très vite d’humeur et de personnages  peuplant ce florilège musical! La diction est celle d’une généreuse expressivité, claire et lumineuse, en contraste parfois avec le côté

sombre du regard. © Alexis Mc Drew - Laure DelcampeLe texte de Laure Delcampe est lui aussi très compréhensible. Sa voix très naturelle et d’une belle fraîcheur véhicule la jeunesse et le plaisir. Elle   restitue à merveille  la beauté des climats. Tous deux apportent du plaisir d’écoute et de l’émotion  esthétique qui se logent avec bonheur  dans un  orchestre  d’instruments anciens très chantants.  Particulièrement émouvant, c’est ce duo d’Orphée issu d’une partition de Gluck.

Nicolas Bauchau Le Bonheur est au cœur de la musique. La querelle historique  est racontée avec verve  et la dispute, oubliée! Rameau versus Rousseau: une soirée passionnante comme au siècle des lumières, une musique émouvante dans le cadre de bonbonnière qu’est le théâtre du Parc.

http://www.theatreduparc.be/spectacle/spectacle_2013_2014_006

 

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administrateur partenariats

Cher Robert Paul,

Chers amies et amis,

 

Nous avons le grand plaisir de nous retrouver ce soir tous ensemble réunis afin de célébrer …l’Amitié.

 

Tout est parti d'une conversation téléphonique, un dimanche de septembre, entre Jacqueline Gilbert et moi ! Nous avions envie de nous rencontrer, je savais également que d'autres membres avaient envie de rejoindre Bruxelles, afin de rencontrer Robert Paul.  Nous avons alors décidé d'organiser une rencontre dans un restaurant bien nommé et connu de Jacqueline, proche de la célèbre galerie de la rue Lesbroussart.

 

Robert Paul y  fut favorable, le temps d’organiser tout cela et voici le résultat !!

 

Il est vrai que les membres éloignés géographiquement ne peuvent y participer. Mais l'activité sur le site, intense il est vrai, est déjà en soi un très beau cadeau offert par Rober Paul aux membres et offert par les membres à Robert Paul.

 

Certes nos échanges sont riches, cette rencontre est donc une parenthèse dans l'activité du site, mais elle prouve aussi que le site est plus que virtuel, il est aussi humain. A l'inverse d'autres réseaux sociaux que nous ne nommerons pas, il vit intensément de sentiments,  d'engagements,  la courtoise est aussi synonyme de convivialité et bien plus encore, car nous dépassons ici le virtuel.

 

Il suffisait de publier un beau billet et Robert Paul se chargerait de le propulser! Ce billet d’invitation est illustré par ce qui m'est cher au cœur :  les partenariats poésie-peinture , moi qui rencontrai la poésie ici, il y a un an, avec l’ Arbre de Vie, et le poème de Joelle Diehl . Ce fut le tout premier partenariat poésie-peinture Arts et Lettres, et,  je dois le rappeler, une merveilleuse aventure.

 

Pour ce billet, Jacqueline Gilbert créa un poème, " La rencontre d'automne " s'imposa, et l'aquarelle d'Adyne Gohy, qui sait si bien peindre la couleur des sentiments, fut choisie comme support à cette belle symbiose de talents et d'énergies.

 

Nul doute que cette rencontre sera suivie d'autres…

 

Mais, au fait,  qu’est -ce qu’un membre Arts et Lettres ?

La journée d’un membre Arts et Lettres ne ressemble en aucun cas à la journée d’une personne ordinaire…

Ordinaire ?

Oui, car être membre actif d’arts et lettres relève d’une activité à part entière !

 

Tout d’abord, prenez quelques mots,  bien pensés,  d’une bonne orthographe, quelques mots qui vous viennent à l’esprit.

 

" Evitez les  lolll , yes, mdr, gogogo et holà ! et hop ! ou tout autre borborygme facebeurkien ! "

 

Vous êtes poète ? Alors,  rien de plus simple :

Ordonnez ces mots , faites les chanter d’une musique bien rythmée, faites les danser sur des pas endiablés, ou laissez les filer doucement au gré de votre fantaisie…

 

Publiez les alors, et dans un billet  " dont vous n’aurez pas oublié de noter les balises indispensables au classement ",  mettez en scène les phrases dans une police de lettres bien choise, assortie de couleurs , et  "attendez alors , attendez…. mais attendez donc ! encore un peu, …oui, …allons, un peu de patience…attendez " que le chef d’orchestre , d’un coup de baguette magique,  dévoile aux curieux du fil d’actualité, votre petit morceau d’âme !

 

" Mais attention, ne prenez pas  le site pour un recueil

d'annonces personnelles !"

 

Ah, mais vous êtes peintre !

Prenez alors des couleurs, les couleurs des mots, par exemple.

Sur votre palette, mélangez délicatement les nuances de la vie, étalez sur votre toile un peu de vous –même,  contemplez votre œuvre et  immortalisez la par une photo  …

" Nette s’il vous plaît , et en haute résolution, et surtout avec un titre, non pas 067443005543JPEG sinon , sa mise en vedette sera fort compromise !"

 

Votre tâche accomplie, ne vous endormez pas sur vos lauriers !

Rejoignez la page principale,  le fil d’actualité vous y dévoilera  les milles et une nouveautés , venues de toute la francophonie, elles s’égrainent lentement au fil des heures,

 

" Et faites à votre aise, arts et lettres se consulte en mode Zen, sans publicités ni écrans qui surgissent pour vous proposer abonnements ni balivernes mercantiles"...!!!"

 

Ici, un billet musical vous invitera à des symphonies apaisantes,

 

Un autre vous fera quitter votre fauteuil pour vous inviter à une représentation théâtrale bien commentée,

Là, un poème hebdomadaire vous forcera  à vaincre  la morosité,

Ensuite,  bien orchestrée ,une video de Robert Paul vous rappellera  que la peinture est universelle

Plus tard, une  sortie littéraire à ne pas manquer ou un vernissage d’exposition…

" Nous exigeons des photos !"

 

D’un clic satisfait, vous apprécierez, et d’un autre clic, partagerez votre  enthousiasme sur le net

" Mais attention, les liens provenant de Faceprout seront automatiquement censurés et si vous insistez ? vous irez voir ailleurs !"

 

De quelques mots courtois vous honorerez l’auteur  du billet, qui lui-même se fera un plaisir de découvrir vos œuvres ….

 

" Ne surchargez pas le fil d’actualité avec des commentaires  copiés de faceblurps,  ils seront dorénavant bloqués ! "

 

De nombreux groupes vous feront perdre la tête, des citations, des poèmes à foison, de quoi vous combler sans jamais vous lasser.

 

Un petit invité surprise fera une intrusion dans votre salle à manger, ou votre bureau, suivant le lieu où vous travaillez ….

Un tchip tchip joyeux envahira la pièce, annonciateur de joyeux  bavardages et intrigué, votre chat errera , perturbé et malheureux, à la recherche d’une proie introuvable !

 

AAAhhh mais  ici , certains soirs, les bavardes du site se retrouvent,  clavardant  à tout va, et tout cela sous l’œil attentif et parfois inquisiteur d’un homme d’une quarantaine d’année, assez silencieux, mais toutefois très présent !

 

Qui est –il vraiment ?

Le mystère est complet

Mais à propos…

Il s’appelle Robert Paul

Fondateur du réseau Arts et Lettres

Liliane

 

 

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Afin d'aider les membres du Réseau qui auraient des questions à poser sur la manipulation technique des outils qu'on leur offre en ligne pour mieux communiquer leurs activités, leurs actualités, etc..,  je signale que je serai disponible pour répondre à leurs demandes de renseignements (de tous ordres) chaque dernier samedi de chaque mois, à dater d'octobre 2013.

(La première date proposée est donc le samedi 26 octobre 2013)

 

Il serait judicieux de préparer vos questions avant nos rencontres.

Je vous recevrai à l'Espace Art Gallery, 35 rue Lesbroussart (Bruxelles - Ixelles, à deux pas de la Place Flagey),

et cela de 15 heures à 17 heures.

Au plaisir d'éventuellement se rencontrer

Robert Paul, fondateur et administrateur général du Réseau Arts et Lettres

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administrateur théâtres

 12272966457?profile=original"Désapprenez à souffler la tristesse.

Soyez pareils au vent qui se précipite hors de ses cavernes.

Béni soit cet esprit de tempête , bon, libre et sauvage

qui souffle du sable aux yeux de tous ceux qui voient tout en noir.

Celui qui approche de son but, celui-là danse ! Dansons ! Dansez ! Danse !

Haut les coeurs, mes bons danseurs, haut plus haut encore,

et n'oubliez pas les jambes!

Le danseur n' a-t-il pas les oreilles dans les orteils ? (rires d'Anne-marie Cappeliez)!

Et mieux encore : sachez vous tenir sur la tête.

Ha ! Et n'oubliez pas non plus le Rire"

Friedrich NIETZSCHE

L' XL-THEATRE DU GRAND MIDI s’annonce comme un théâtre de création orienté vers les grands textes véhiculant de grandes idées… en vue de titiller les bonnes consciences, de bousculer les idées préconçues,  de situer le citoyen au centre de sa vraie place dans une société décadente en le critiquant, en le heurtant, en le déstabilisant, en l’instruisant (quelle prétention !), en l’amusant (quel plaisir !). Bernard Damien

Bref : un Théâtre libre d’esprit pour des esprits libres ? Considérons le Théâtre comme une arme de construction massive !
- 37 ans de Compagnie -

7a Rue Goffart 1050 Bruxelles 02 513 21 78

Ainsi parla Zarathoustra

librement adapté du poème épique de Nietzsche

réalisation / adaptation pour la scène Bernard Damien

production LE THEATRE DU GRAND MIDI

création aux FESTIVALS DU THEATRE SOUS LES ETOILES DE PROVENCE

reprise à L' XL THEATRE (Bruxelles) du 15 au 25 octobre

 

Zarathoustra Raffaele GIULIANI intemporel Petit Prince, Paul Francis BESSON Professeur d'université , Allemagne XIXème S, redingote sévère, Louise                     Anne-Marie CAPPELIEZ Professeur d'université, Allemagne XIXème S, redingote et jupe longue

Pour parodier Anatole France on a envie de dire que le bon metteur en scène est « celui qui raconte les aventures de son âme au milieu des chefs-d’œuvre. »  Bernard Damien chérit cette œuvre depuis ses débuts de comédien au Rideau de Bruxelles dans les années 1970. C’était alors une version travaillée par Jean-Louis Barrault. Cycliquement, Bernard Damien revient vers cette œuvre de Nietzche avec sensibilité et humour pour la quatrième fois. Une œuvre qui fut malheureusement  récupérée par les nazis et  a donc été controversée  à juste titre.

  « Lève-toi, grand Midi », (c’est dans le texte et c’est aussi le nom du théâtre de Bernard Damien, cela ne vous aura pas échappé !)… et marche. Bernard Damien allonge donc  le pas et se dirige maintenant vers d’autres climats, et le Midi, bien sûr ! Trêve de bons mots, cette  dernière version de Zarathoustra insiste sur l’aspect solaire  et aussi dionysiaque de l’œuvre avec une très émouvante apologie de la Création comme raison d’être et  moteur de bonheur. Un moteur qui a dirigé la  vie de Bernard Damien et qu’il compte bien transmettre aux gens qui l’écoutent. Pourtant, les contradictions abondent : « Je ne m’adresse à personne et je parle à tout le monde… » et les aphorismes sont autant de pépites de réflexion : « Deviens qui tu es ». Mais les contradictions sont justement la fibre de la nature humaine !

12272966879?profile=originalRetiré dans la montagne depuis 10 ans, Zarathoustra se sent prêt à redescendre parmi les hommes pour partager avec eux les richesses de sa pensée. Notre homme, Raffaele Giuliani, marche à grands pas tout autour du plateau, tel un Gulliver chez les Lilliputiens. La technique ou l’imagination aidant, on pourrait le voir tourner lui aussi ce disque qui rappelle  les révolutions de l’astre du jour  mais qui est représentatif de notre globe terrestre. Zarathoustra rencontre un vieil ermite occupé à chercher des racines en forêt (Francis Besson). Au cours de leur bref échange, Zarathoustra se rend compte que le vieillard a consacré sa vie à Dieu. Or Dieu, selon lui, est mort. Donc il s’éloigne, de crainte de le priver du sens de son existence.  Zarathoustra développe une sagesse fondée sur cette capacité qu'a l'homme de vivre sans Dieu, de se dépasser sans cesse, donc de se sentir vivant et  accéder à une nouvelle nature, créée par lui,  celle du surhomme. C’est une philosophie de l’action et de  la création qui encourage les esprits libres à penser par eux-mêmes. 

12272967276?profile=originalUne  belle trinité de comédiens s’est investie dans cette œuvre de splendide solitude :  Raffaele Giuliani,  une exquise Anne-Marie Cappeliez et Francis Besson, Professeur émérite au Conservatoire de Bruxelles, 90 spectacles à son actif !  

 

Raffaele Giuliani est un  jeune comédien qui s’investit à fond dans le texte. Il a élaboré un  jeu enflammé et tourbillonnant  et fournit   une interprétation dramatique sans cesse renouvelée. Une application directe  de l’éternel retour ?  Il  incarne autant  une âme calme et sereine irriguée par la sagesse  qu’un lever de soleil au-dessus des montagnes, que le désespoir devant la stupidité des humains, que les débordements de vitalité et d’exaltation philosophiques, ou le sourire du sage égrenant avec finesse  ses maximes. Cyclique encore.   Le travail de plateau et de mise en espace  est particulièrement créatif. La gestuelle du comédien  et ses déplacements prennent les airs d’une  minutieuse chorégraphie. De cloué au sol dans la première scène, les bras en croix comme l’homme universel de Leonard de Vinci , il se retrouve à la fin, partie de trinité dynamique, debout et transfiguré par le bonheur du Rire salvateur !

 Le jeu des ombres et des  lumières, des clairs obscurs  et la scénographie contribuent à évoquer les notions de disque solaire, de terre ronde, de temps cyclique, d’éternel retour. Les costumes sont éloquents : des hardes de jute et  sac assorti, des sandales  et bâton de  pèlerin  pour Zarathoustra, des redingotes noires pour les masques qui bordent son itinérance. Le reste est presque physiquement  présent dans l’imaginaire : depuis la forêt,  les tours de la ville et le fil du saltimbanque, la foule, l’aigle, le  serpent, l’astre du jour,  la nuit étoilée, avec la merveilleuse voix d’Anne-Marie Cappeliez et … les vaches !  Un très beau flux sonore entoure cette lecture de Nietzsche si élégamment dramatisée. La diction des trois comédiens est d’un merveilleux classicisme et de grande beauté. Tout contribue à l’élaboration d’une véritable œuvre de dramaturgie qui fait de la philosophie une action théâtrale cohérente et fort  bien construite. 

"Ô soleil, grand Astre! Que serait ton bonheur si tu n'avais pas ceux que tu éclaires ?"

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La poéticité

 

En hommage à Denis Roche

Lautréamont a inventé le mot mécrit
Pour nommer les divagations de son esprit
Quand il se délectait d'une étrange éloquence
Et qu'il apprivoisait l'insondable démence.

Denis Roche eut le goût de s'enfoncer aussi
Dans cette aberration appelée poésie.
Quand il la reconnut vaine et à éviter,
Il lui donna le nom de poéticité.

Il alla jusqu'à dire qu'elle était méculture.
Son évaluation ne me parait pas dure.
La poésie surgit souvent de la beauté
Engendre la tristesse ou la félicité.

Des êtres exaltés en s'emparant de mots,
Pensent en avoir fait de rutilants ruisseaux.
De cette griserie, ils prennent l'habitude,
Demeurant isolés dans leur béatitude.

18 septembre 2008

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Dans La Forêt de La Géronstère

 

 

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La Géronstère est une source ferrugineuse

à Spa

 

Autour de Spa, dans le massif ardennais, émergent une dizaine de pouhons (en wallon le verbe pouhi signifie "puiser") qui sont autant

de sources d'eau carbo-gazeuse à la teneur en fer élevée qui donne une

odeur d'oeuf pourri.

Barisart, Géronstère, Sauvenière, Tonnelet et au centre de la ville, les pouhons Pierre-le-Grand, Armes d'Autriche et Prince de Condé forment

un circuit de sources, prisées autrefois par les curistes.

A cela s'ajoute des pouhons plus lointain comme ceux

de Trois-Ponts et de Grandménil.

Il s'agit d'eau ferrugineuse garantie potable, contrôlée régulièrement

par l'Institut Henrijean (Spa Monopol).

Cette eau a effectué un parcours de 50 ans dans le sous-sol ardennais.

Qualifiées de "miraculeuses" à l'époque et prisées par des personnalités connues comme le tsar Pierre-le-Grand, ces eaux permettent de pallier les carences en fer.

 

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La source de La Géronstère

 

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administrateur théâtres

 12272961256?profile=originalRoméo et Juliette  revisité par Yves  Beaunesne

 

Dans une version du « plat pays qui est le nôtre » avec une Juliette et des Capulet flamands et un Roméo et des Montaigu wallons...Yves Beaunesne explore la pièce de Shakespeare à des fins… assez ambiguës. Né d’un père flamand  et d’une mère wallonne, lui qui vit en France depuis de nombreuses années, lui qui vient d’obtenir la direction du centre dramatique de Poitou-Charentes  et qui a francisé son nom original de Boonen en Beaunesne, n’est-il pas – inconsciemment - encore toujours victime du syndrome flamand, c’est-à-dire ce besoin d’exposer,  d’exporter et de vanter  l’identité flamande (et non la belge, hélas)  à travers le monde ou  la France en tous cas ? Quel besoin a-t-il d’affirmer  qu’il était « naturel » de faire jouer les Capulets par les acteurs flamands ? « Il y a un côté "Capulet" dans la Flandre d'aujourd'hui, dominatrice, arrogante, aussi riche qu'inquiète d'une éventuelle perte de son identité. Et pourtant, il y a peut-être du "Montaigu" dans le Wallon, léger mais "empêtré dans les privilèges d'une veille aristocratie à la française" » Ne se trompe-t-il pas d’époque ? Pourquoi, au lieu de gommer les stéréotypes, les creuse-t-il encore plus et …de façon inutile?  

12272961271?profile=original« Pour les costumes, nous avons observé, avec les acteurs, comment on peut reconnaître facilement un Flamand et un francophone à ce qu’il porte. Les vêtements wallons ont un côté un peu "destroy" ! » Cela ne vous fait pas rire ?

“Tybalt:  Ik moet rustig blijven, terwijl hij mijn bloed doet koken ! Mijn vlees siddert onder deze tegenstrijdigheid. Ik smeer hem, maar deze inbreuk die nu onschuldig lijkt zal bittere gevolgen hebben. Wraak ! » Et ce texte, cela  ne vous fait-t-il pas pleurer ?

 

Si ce spectacle va sans doute  fort amuser le public français qui pourra rire de bon cœur des chamailleries belgo-belges dans un texte spécialement fait  pour la France  et où seulement un tiers se passe en néerlandais surtitré, le public belge n’est pas logé à la même enseigne :

 la musique de la langue Shakespearienne en a pris un sérieux  coup. Oyez ce mélange de style verbal très indigeste où la langue française prend des airs littéraires anciens  tandis que  la langue néerlandaise est celle d’une série télévisée flamande. Dur à avaler puisque  d’un côté on entend  du flamand gorgé de familiarités que l’on déchiffre à coups de bandes de traduction défilantes, de l’autre  on entend du français souvent horriblement maltraité dont il faut vérifier la traduction en flamand pour comprendre ! Car dans l’histoire, le clan flamand se targue de mieux parler le français et de savoir faire l’effort nécessaire vers l’autre arguant que le clan adverse ne pratique pas la langue de Vondel. Encore un beau stéréotype, qui a pourtant de moins en moins cours.  Ce que l’on réalise surtout, c’est que, même bilingue, on a du mal à comprendre et l’une et l’autre langue !  Surréalisme à la belge, certainement! 

 

12272962053?profile=originalOn ne comprend pas non plus la pieuse promesse de Yves Beaunesne qui ose faire croire que « Le texte est intégralement celui de Shakespeare, à la virgule près. »  Quand on voit les coupes sombres dans les scènes et les  répliques, la diminution du nombre de personnages, (laissant le Prince et  le Frère Laurent dans la neutralité… il reste quatre Montaigus contre sept Capulets)  on se demande si on n’a pas la berlue. Mais  le pire c’est le rabotage de la fin de la pièce avec le message essentiel de Shakespeare qui manque à l’appel.  En effet, in libro veritas, après la mort tragique des amants, le Prince, les Capulet, le vieux Montaigu se rendent au bord du tombeau. Frère Laurent leur raconte la triste histoire des "amants de Vérone" et  son propre complot pour déjouer la destinée fatale. Les deux pères accablés déplorent cette haine fratricide, cause de leurs malheurs. Ils se réconcilient sur les corps de leurs enfants et promettent de leur élever une statue d'or pur. La conclusion d’Yves Beaunesne se contente d’un tombeau ouvert avec les jeunes amants unis dans une ultime étreinte sous les yeux des autres personnages silencieux.

 

 Malgré toutes ces ambiguités, il reste néanmoins le souvenir d’un spectacle esthétiquement très abouti, qui tient plus de l’opéra parlé que du théâtre, avec un divin décor. Celui d’une immense ville encerclant une grande verrière, le toit d’un immeuble sur lequel s’affrontent  et glissent les personnages. Le thème de la chute est omniprésent. On croirait que c’est voulu…  Mais pour Roméo, naïf et oublieux des différends, le bonheur est par-dessus les toits. Roméo bondit sur la ville miniature tel les amoureux dans les tableaux de Marc Chagall, la couleur en moins.  Une superbe chorégraphie - du ballet presque - et un jeu personnel de comédiens  enthousiastes très au point, ponctué de musique pop-rock moderne  et agréable à écouter.

 

12272748692?profile=originalhttp://www.atjv.be/Romeo-et-Juliette

http://www.aulamagna.be/fr/agenda_culturel_details.asp?id=300

http://www.yvesbeaunesne-romeoetjuliette.fr/

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administrateur théâtres

Koninklijk Concertgebouworkest direction Daniel Harding
Soprano: Emily Magee

Anton Webern, Sechs Stücke, op. 6
Richard Strauss, Vier letzte Lieder
Robert Schumann, Symphonie n° 2, op. 61

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L’Orchestre royal du Concertgebouw qui fête cette année ses 25 ans est régulièrement cité comme l'un des meilleurs du monde. Une foule enthousiaste se pressait donc aux portes des Beaux-Arts ce soir pour entendre cet orchestre prestigieux conduit depuis de nombreuses années  par son jeune chef invité,  Daniel Harding. Il est anglais et  n’a que 38 ans. Les sonorités subtiles des  Six Pièces pour orchestre, op 6 (1909, révisé en 1928) d’Anton Webern commencent par des vents très harmonieux, des frémissements de cordes et les stridences dynamiques des cuivres et percussions. Une musique aux couleurs extraordinaires.  Le chef soudain dirige quelque chose de presque inaudible… le presque silence! Seule la gestique se remarque.  Surgissent alors les très beaux timbres des flûtes, hautbois et clarinettes aux teintes lugubres. Une flûte presque macabre se détache sur un fond de cors qui jouent les gongs chinois. Et encore ces silences ombrés de tremblements furtifs. Par contre, les notes lancinantes des trombones, le grésillement des timbales débouchent sur des percussions effarantes. Célesta, cloches-plaques concertent parmi des bois très fruités et un piccolo charmeur.  Chaque instrument se livre à des Om̐s puissants qui se terminent en murmures, chacun selon sa couleur. Puis des duos de notes fusent de tous les pupitres avant que le premier violon ne lâche un ultime arpège descendant.  Les trompettes étouffées égrènent les quelques pulsations d’un cœur à son dernier soupir. La salle rendue muette d’admiration.  
 
Etait-ce le lien voulu pour créer une atmosphère de concentration et d’ouverture sur l’imaginaire ?  Voici la soprano américaine Emily Magee sur scène. Un port de reine, une  somptueuse entrée en matière : ondoyante, la cantatrice fixe un horizon lointain au-delà de la salle et semble boire une coupe de tristesse. Elle chantera les Vier letzte Lieder de Richard Strauss (1948).  Früling, un poème de Joseph von Eichendorff surprend  peut-être par sa robustesse, puis on se laisse porter par September, un poème de Herman Hesse. C’est l’adéquation parfaite du chant et des paroles : « Langsam tut er die grossen müdgewordenen Auuuuugen zu ». Cette tendre et puissante  berceuse  est soulignée à la fin  par les  bassons et cordes qui dessinent le calme d’un  repos tranquille. « Beim Schlafengehen » est introduit par des contrebasses voluptueuses. Au centre de la pièce: un splendide solo du violon qui fuse parmi les cordes et à la fin, de purs accents poétiques qui achèvent le lied comme la queue d’une comète. Adéquation parfaite du chant et de l’orchestre. Entre ses fulgurances automnales et ses ombres enveloppantes, Emily Magee est tout un orchestre à elle seule.  Dans Im Abendrot, toujours de Herman Hesse, on voir surgir  deux  frêles alouettes, dans le mystère de l’immensité «  Es dunkelt schon die Luft, zwei Lerchen nur noch steigen, nachträumend in den Duft ». C’est l’ultime et poignant Adieu à la vie. « Wie sind wir wandermüde… quelle allitération ! Ist dies, orchestre, etwa, orchestre, die Tod ? » La chanteuse se laisse porter par la musique finissante comme une jonque qui disparaîtrait dans la nuit. Encore quelques gouttes lumineuses très tenues des cuivres et des larmes de picolo. On ne s’attendait pas à une telle archéologie de sentiments. C’est l’amour qui revient en bis avec  le profond ravissement de «Und morgen wird die Sonne wieder scheinen», brodé par  la  harpe et  Liviu Prunaru, le merveilleux violoniste.  12272960859?profile=original

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Après la pause  c’est au tour de  la Deuxième Symphonie en do majeur op 61 de Schumann (1845-1846) d’achever de nous séduire. Schumann a composé sa Deuxième Symphonie, tandis qu'il connaissait des problèmes nerveux, et décrit le travail comme un souvenir d'une période sombre de sa vie. Il dit lui-même que le spectateur pourra ressentir sa remontée vers la lumière.   La souffrance est  sublimée par des sonorités qui cueillent à la fois  les pulsions destructrices  et  le retour triomphant  à la vie.  On retient l’incandescence des hautbois et clarinettes qui ont rejoint les violons dans l’Adagio espressivo,  les sonneries des cuivres,  des percussions craquantes. Les tempi soulignent avec grande justesse les bourrasques des fanfares et la lente introduction méditative du départ répétée après le scherzo puis au dernier mouvement. Les volutes émouvantes des bassons sont-elle une recherche de bonheur ?  C’est un temps suspendu qui plane dans l’œuvre avec  ce mystérieux  choral piqué comme une fleur à la boutonnière. Des ondes de douceur viennent mourir avant l’attaque fulgurante du dernier mouvement.   L’enthousiasme musical de l’orchestre  est tel que la prestation se passerait presque de chef.  Celui-ci est ardent, peu démonstratif mais partout à la fois, créant un bel équilibre des plans,  diffusant  une dynamique exceptionnelle.  Si l’œuvre sonne  aussi merveilleusement, est-ce par la diversité de ses climats,  par  la concentration extrême, les gestes élastiques, vifs et précis du dirigeant  ou le jeu inspiré et aéré des instrumentistes? L’ensemble donne en tout cas un sentiment d’apothéose après des souffrances profondes.

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http://www.bozar.be/activity.php?id=13116&selectiondate=2013-10-19

 

 

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LA BERGERE DU SILENCE

Enfin je viens de recevoir un lot de copies de mon recueil édité au Maroc

Et je viens partager avec vous mes chers amis ma grande joie, vous y êtes pour beaucoup de choses!

12272963056?profile=originalEh bien sûr ma première dédicace fut en famille!

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Le Grand Soleil Ocre

Pour le soir du grand soleil ocre de la mort

 J’'irai tout seul

 Anonyme

 De la terre dans mes poches et mes poches trouées

 J'aurai pour naître encore l'oiseau grivois de mes cendres

 Toutes ces nuits d'argile où je saurai attendre

 La lente procession des pluies

 La semence et graine de paradis poivrés

 Et mon cerveau demain sera le blé ardent le blé indien

 La plaine entière où mûrit la lumière

 Sous l'œil de juillet

 Sa torpeur de pierre

 

 Pour le soir du grand soleil ocre de la mort

 J’'aurai la parole sans voix pour distraire les mots

 J’'aurai mille ans pour rire enfin de ce grand corps tout froid

 Désacraliser l'immobile

 Perdre la mémoire de chaque douleur

 

 Pour le soir du grand soleil ocre de la mort

 J’'irai m'asseoir entre mes deux dates limitrophes

 Sur le trait d'union

A califourchon sur ma tombe frugale où viendront les oiseaux

 Et je croirai nouveaux ces poèmes prêtés jadis au silence

 Qu'il me rendra peut-être comme ultime sentence

 Pour mes nuits illégales mes jours sans foi

 

 Pour le soir du grand soleil ocre de la mort

 J’'annulerai toutes les lunes par la présente

 Et tu les recevras poste restante

 Je t'apprendrai aussi la solitude

 Et tu la sais déjà

 

 Pour le soir du grand soleil ocre de la mort

 Je déchirerai le ciel en deux

 Dénonçant l'escroquerie d'un cri d'oiseau perçant

 Je tordrai le cou des nuages pour qu'il pleuve de l'eau de vie

 Des larmes en couleur sur le fard de l'horizon

 Je jouerai seul à la marelle bondissant de chaque côté des frontières

 Maquillées à la craie blanche grandeur nature

 Et puis je retournerai dans le ventre initial de chaque femme

 Fœtus inverse et multiple parmi les soleils de sang déchirés

 Saisons des pluies et moussons de corail

 

 Pour le soir du grand soleil ocre de la mort

 Je veux réinventer ton ventre littérature pour mes nuits analphabètes

 Et puis j'aurai l'enfance blonde et douloureuse comme un poème pour ma mère

 Le suicide des mots pour des secrets inutiles

 La survivance rebelle de tout mon orgueil

 Ecorché vif contre le mur vitré du temps et sa porte dérobée

 

 Pour le soir du grand soleil ocre de la mort

J'irai m'endormir seul dans une chambre toute proche de celle de l'éternité

 Pour nous rencontrer plus tard dans la nuit

Négocier au prix fort chacune de mes secondes gaspillée à vouloir comprendre

Pourquoi je vivais

 

 Et te rejoindre tout à l'heure

 Juste après le spectacle

 

© Patrick Chemin (1978)

 

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De grand poètes en devenir

 

Les enfants ont besoin de rire.

Leurs parents veillent au grain,

Ils les préservent des chagrins,

Favorisent leur joie de vivre.

De mon temps, nous aimions un jeu.

Nous tenant par la barbichette,

Sous le risque d'une claquette,

Nous grimacions à qui mieux mieux.

De rares élus d'une grâce,

Créaient, avec art et talent,

Un ailleurs plein d'enchantements,

Et nous entraînaient sur leurs traces.

Prisonnière de ma raison,

Je regrette mon impuissance

À connaître d'autres jouissances

Que celles s'offrant à foison.

Lors je repense à ces amis

Qui avaient don de transcendance.

Poètes en herbe, à l'évidence,

Qui ne se sentaient pas soumis.

20 octobre 2013

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Alain MARC : L’Aven aux Merveilles est paru !


Voici la nouvelle promise, le voilà enfin, ce livre tant attendu : L’Aven aux Merveilles !


Avant tout, découvrez dans la vidéo ci-dessus, ma présentation de l'ouvrage, qui reprend où nous l’avions laissée dans la précédente publication, l’histoire des origines du livre : j’y apprenais alors une incroyable nouvelle dans un journal local...

Outre cette histoire, vous aborderez dans ce clip le contenu du livre, y verrez une sélection de pages et y entendrez des extraits de textes inédits.
Mais vous allez surtout pouvoir à travers L’Aven aux Merveilles, vous approprier la plus intense des émotions artistiques qu’il m’ait été donné de vivre !
En observant ses croquis, dessins, aquarelles, notes de terrains et nuanciers, vous entrerez dans un univers nouveau, au cœur d’une région magique.
Vous partagerez des souvenirs et des secrets qui deviendront peut-être un jour des légendes, vous tomberez sur des trésors…
Ces trésors vous étonneront à travers les personnages dont j’ai fait le portrait, à travers gorges, ravins et grands causses, où je me suis attaché à traduire la singularité des paysages et des rencontres, la richesse de la flore et de la faune qui en font la singularité.
Ils vous fascineront particulièrement à travers les explorations que je vous fais partager au fond d’un gouffre mythique : celui de l’Aven Noir aux confins des Cévennes et des Grands Causses.
Vous lirez certainement ce livre comme s’il s’agissait d’un roman, vous regarderez ses dessins et aquarelles comme s’ils étaient ramenés d’un autre monde.
Pourtant c’est une histoire vraie que je raconte.
Une aventure qui aurait pu être la vôtre, où vous auriez vécu les mêmes difficultés, réussites et joies que les miennes en réalisant les croquis et peintures qui illustrent mon récit.
Vous auriez aussi inventé comme j’ai dû le faire, des techniques particulières pour peindre ce qui était impossible à traduire avec les procédés habituels de l’aquarelle…
Vous comprendrez alors facilement comment de telles merveilles m’ont amené à réaliser quelque chose de très différent de ce qui est déjà fait dans le domaine du
carnet de voyage ou d’exploration, et pourquoi un tel travail n’avait jamais été entrepris sous cette forme-là en milieu souterrain, sans le dissocier de la vie qui se déroule en surface au même moment.

Pour la réalisation de cet ouvrage, j’ai été soutenu par la Ville de Nant, son Office du Tourisme, l’Association des propriétaires des réseaux de l’Aven Noir, collectivités et nombre de personnes qui m’ont encouragé dès le départ, et que je tiens à remercier très sincèrement, à commencer par le spéléologue et explorateur Roland PÉLISSIER, inventeur des nouveaux réseaux de l’Aven Noir qui m’a accepté parmi ses équipiers.
Sachez que cet ouvrage n’a été réalisé pour son premier tirage qu’à 1000 exemplaires seulement, ce qui en valorise encore plus l’édition.

En voici enfin les caractéristiques techniques :

Titre : L’Aven aux Merveilles, carnet d’exploration de l’Aven Noir,
Grands Causses – Cévennes, Aveyron – Gard
Auteur : Alain MARC
Éditions Carnets Choisis
ISBN 978-2-9546036-0-5 - 3ème trimestre 2013
Format A4 à l’Italienne,
Poids 1330 gr
320 pages 130 gr couché ½ mat,
Couverture souple 350 gr pelliculage brillant,
Dos carré cousu collé
Prix 32 €  (hors frais d'envoi
éventuels)

Si ce livre vous tente, si vous êtes en quête d’un cadeau original pour Noël, en voici dès à présent les principaux points de vente :

            Éditions Carnets Choisis (version dédicacée uniquement, demander le bon de commande) :  adresse e-mail sur le site www.aquarelle-en-voyage.com

Librairies :

     À Nant (12) : Librairie Saquet,
                           et Office du Tourisme,

     À Saint-Affrique (12) : Librairie Bastide,

     À Millau (12) : Librairie Caumes des livres,

     À Rodez (12) : Maison du Livre,
                          et Centre Culturel Leclerc (Centre
commercial d’Onet le Château)
,
      À Toulouse (31) : Librairie Ombres Blanches

                  Vente en ligne : www.librairiespeleo.be
Autres informations sur le site www.aquarelle-en-voyage.com

 

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administrateur théâtres

Signe des temps ? Encore lui ? Le Mensonge fait encore rage. Dans une nouvelle pièce à Bruxelles, en ce début de saison 2013. Il y avait déjà « Si tu mourais ... »  une comédie sérieuse de Florian Zeller, « Je mens, tu mens… » une comédie licencieuse de Susann Heenen-Wolff, « Même pas vrai … » une comédie sulfureuse de Nicolas Poiret  et  Sébastien Blanc et bien d’autres encore, si on y réfléchit. Le voici,  enchâssé dans la sauvagerie et la perte de repères,  détaillé au scalpel,  étalé de long en large,  débusqué morceau par morceau dans la pièce « Orphelins» (Dennis Kelly) donnée au théâtre de Poche comme spectacle d’ouverture.

12272958262?profile=original Orphelins? Le titre lui-même camoufle quelque chose : la perte de valeurs et la violence abjecte qui en découle. Celle commise par un jeune garçon, orphelin comme sa sœur, suite à un accident de voiture des parents  et qui, depuis l’enfance, est habité par des pulsions violentes avérées. Son dernier « coup » va presque jusqu’au meurtre. Un  crime un peu moins abouti que celui commis par le jeune héros du roman «  Het diner » de Herman Koch. Mais c’est la même problématique. Que fait une famille « bien sous tous rapports » devant la folie de  violence qui s’empare subitement d’un enfant, d’un frère, d’un époux?

Drame urbain. Liam (Pierre Lognay), le T shirt et les bras  couverts de sang, débarque dans l’appartement impeccable de sa sœur, Helen (Anne-Pascale Clairembourg) et son mari Danny (Itsik Elbaz) pendant qu'ils sont en train de dîner aux chandelles sur une table basse.  « I can explain ! » : la formule magique du menteur ! Liam  prétend qu'il a essayé de venir en aide à un mec bourré de coups de couteau couché au milieu de la rue. Mensonge pathétique bien sûr. D’un bout à l’autre, le parler de Pierre Lognay est un exercice du genre : staccatos bousculés, demi-phrases  heurtées et paniquées,  à peine articulées, infantiles, contradictoires.12272958662?profile=original Helen, redoutant la vérité  et l’anticipant à la fois, creuse  de scène en scène et obtient des aveux de plus en plus effroyables.  La grande question est de savoir comment Helen et son mari vont réagir. Ses affrontements successifs  avec celui-ci prennent  eux-aussi des voies violentes et  chaotiques.   Helen ressent  un attachement viscéral et monstrueux pour son petit frère. Jusqu’où est-elle capable d’aller pour le protéger, lui qui a déjà un « casier », lui qui, même innocent, sera tout de suite suspect ?  Comment se met-elle  à manipuler Danny et à le détruire pour qu’il aide à couvrir le presque-meurtre? Comment vit-elle le fossé culturel qui les sépare dans leur couple ?  Quelle est la part de la crainte inspirée par une autre culture, puisque - il fallait s’y attendre - la victime n’est pas de type caucasien ? Où se trouve la responsabilité civique par rapport à la responsabilité familiale dans notre société en état de  faillite morale? En dehors de l’exposition minutieuse de la violence pure et gratuite perpétrée par le jeune délinquant, l’intérêt principal de la pièce est le dilemme moral. On ne cesse de se demander « mais qu’aurait-on fait à leur place ? » Comme dans l’insoutenable roman «  Het diner » de Herman Koch.  

12272958880?profile=originalHelen défendra son frère comme une tigresse. Prête à se mentir et à faire mentir.  Il est fascinant de voir comment Helen disculpe initialement Liam aux motifs que sa victime  avait l’air « bizarre »  et qu'elle-même a fait l'objet de harcèlement sexuel par des malfrats du coin pourri où ils habitent. Helen est prête, non seulement à éviter que la police ne débarque pour protéger son seul lien familial vivant, mais aussi  à maquiller les faits et à impliquer son mari par un odieux chantage sentimental, lui qui  veut désespérément ne  pas se mettre hors-la-loi. Cyniquement, elle démontre que quelqu’un issu d’un bon milieu comme son mari peut en venir lui aussi à mentir et  commettre des actes immondes. Elle va jusqu’à utiliser la maternité comme obscène monnaie d'échange. Dans cette descente aux enfers, le public finit par ne plus pouvoir respirer, tousse, s’agite tant la tension sur le plateau devient intenable. Tout l’art (consommé) du metteur en scène Patrice Mincke est de diffuser l’horreur au goutte-à-goutte, à la façon d’un thriller qui vous agrippe et ne vous lâche plus.  Et c’est le spectateur qui finit par avoir le couteau sur la gorge !   

12272959465?profile=originalDanny, à la fin, ne se supporte plus, devient un fantôme de lui-même, il est  l’éclopé d’un cataclysme domestique inspiré par le mal. Magnifique interprétation du comédien et de sa comparse, un être écorché par la vie qui a transféré sur lui tout le poids de la culpabilité. Il reste cependant un petit espoir, incarné dans la présence muette de Shane en pyjamas, leur fils, un gosse bien élevé de 7/8 ans qui a traversé les événements en passant le week-end chez sa  grand-mère accueillante. Redonnera-t-il à sa mère son enfance volée et la notion du « Never again » ? Un arrimage à des valeurs  retrouvées de tendresse, de respect et d’éducation ?

Photos par YVES KERSTIUS © 

http://poche.be/saison1314/orphelins/index.html

De Dennis Kelly

Mise en scène de Patrice Mincke Assisté de Melissa Leon Martin

Traduction française de Philippe Le Moine

avec Anne-Pascale Clairembourg, Itsik Elbaz, Pierre Lognay

et, en alternance: Sam Bracco, Kasper Holte Nielsen, Lukas Collet, Charlie Goslain et Sacha  Bendjilali

Scénographie Olivier Wiame

Lumières Alain Collet

Décor sonore Laurent Beumier

Costumes Françoise Van Thienen

Dès 16 ans

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administrateur littératures

 "...si vous avez raisonné droit, il n'y a qu'une seule manière d'exprimer ce que vous voulez dire. C'est une extrême contrainte et, quand vous écrivez un roman, vous êtes à l'inverse dans une extrême liberté, vous pouvez faire mourir votre héros d'une crise cardiaque... Chaque mot ouvre une multiplicité de possibles." François Garde, magistrat, auteur de "Pour trois couronnes". La responsabilité du romancier? Humaine, intime! Arriver à bien dire ce que l'on veut dire, la tension et l'intérêt ne pouvant nullement retomber, à aucun instant, les éventuelles digressions devant apporter quelque chose à la construction globale. Puissance.

  L'écrit: une cathédrale; les mots, matériau; la charpente, béton. Savoir où l'on va, avoir étudié les plans au préalable, jeter les bases, on atteindra alors le clocher, la conclusion, le point culminant, les pauses nécessaires, parfois l'une ou l'autre révision à la clé. Intensité. Implication. Puissance.

  Paroles de personnalités: "Mieux vaut comprendre qu'apprendre" (Gustave Le Bon); "On n'est pas obligé de comprendre pour aimer" (David Lynch); "Comprendre, c'est presque justifier" (Primo Levi). Que viennent faire ces quelques paroles ici? Mais la littérature, c'est souvent complexité, mélanges, amalgames, mystères, doutes, confusion; une fois lancé, le lecteur peut ne plus savoir s'arrêter avant le terme, tel le Thalys, un lien s'étant créé par les mots, l'idée émise, les sentiments exprimés. Une sorte d'envoûtement pluriel. Les mots, singulière matière. Magie. Puissance.

  "Je ne crois pas qu'on vive très bien sans littérature et je le dis d'autant plus que j'y suis venu très tard... La complexité du roman est un élément qui se rapproche énormément de la pratique médicale... Rien ne se rapproche plus de la vraie vie que le roman, même si c'est une fiction." Maurice Mimoun, chirurgien, auteur de "Une vie plus une vie". Lire un écrit, c'est graver; on peut le réinterpréter, accepter également qu'il y ait des choses qui nous échappent. Les mots, toujours les mots, précis, porteurs à la fois de rigueur et de nuances. Gravité. Puissance.

  Côté auteur, l'oeuvre une fois écrite, l'étonnement n'est pas terminé, le texte parfois le dépasse: se relisant, il y trouve brusquement des choses auxquelles il n'avait pas songé et qui lui plaisent. Ou bien..."C'est moi qui ai écrit ça?", "Ce n'est pas de moi...", preuve de l'immersion de l'auteur dans son projet car, l'écriture terminée, la reconnexion au réel fait prendre conscience de cette apnée vécue. A la relecture des épreuves de mon "île joyeuse", je me suis difficilement reconnu. 424 pages, mon roman? C'est moi qui ai écrit cette brique? L'autre moi, l'auteur fou, en phase avec mes mots (dictionnaire pas loin au cas où), impliqué, les mots énergivores, d'où le contrecoup qui suit toujours. Que dire d'autre? Puissance, encore et toujours. L'écriture, un métier? Pas comme bien d'autres. Ecrire, c'est investir son moi profond pour en extirper une substance qui devient ensuite matière, parfois dans la souffrance. Gandhi: "C'est dans l'effort que l'on trouve la satisfaction et non dans la réussite. Un plein effort est une pleine victoire." Qu'ajouter à cela? Puissance...

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Ouvrons une porte...

12272955287?profile=originalL'Asie on le sait est de plus en plus active en matière d'art, et si la Chine tient le devant de la scène, le Vietnam n'est pas en reste, loin s'en faut.

Une vitalité que l'on retrouve aussi bien dans l'art traditionnel, de la laque, de la soie, de la céramique... que dans la peinture contemporaine de chevalet ou dans la sculpture.

Au Vietnam cependant la peinture fut longtemps considérée  comme une activité mineure, un art purement décoratif. L'influx fut donné par Victor Tardieu (1870-1937) et la fondation en 1925 de l'Ecole des Beaux-Arts d'Indochine qui forma de jeunes artistes jusqu'en 1945.

12272954886?profile=originalPeintures d'élèves de l'Ecole des Beaux-Arts d'Hanoï :

Le repas de Nguyen Phan Chanh (peinture sur soie ; en haut) ; Portrait de Mlle Phong de Mai Trung Thu (1930 ; en bas à gauche) ; Portrait de ma mère de Nguyen Nam Son (à droite).

Tardieu, homme ouvert et intelligent, dont l'ambition était "d'aider les artistes et les artisans annamites à retrouver le sens profond, l'inspiration fondamentale de leur propre tradition et qu'il fallait pour cela mettre sous les yeux des élèves le plus grand nombre possible de spécimens de l'art annamite ancien. Pourtant, ce retour en arrière ne peut devenir fécond que s'il sert de point de départ à des recherches nouvelles, à une évolution correspondant aux exigences du temps présent. Il s'agit, en un mot, de réaliser une évolution moderne dans le prolongement d'un art traditionnel."

12272956056?profile=originalEcole de Hanoï,

peinture (ainsi que la première et la suivante) exposée dans la maison-musée du 87 de la rue Ma May (cette "maison-tube" traditionnelle de la fin du XIXe siècle a été restaurée avec le soutien de la ville de Toulouse).

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Puis vint la période du réalisme socialiste, un art officiel, idéal et héroïque, mais sans personnalité.

Enfin, dès 1975, libérée, d'une sensibilité propre, toute orientale, et de sa confrontation avec le style occidental, est née une véritable "école vietnamienne", une peinture apaisée, sensuelle, colorée et expressive.

12272956298?profile=originalPeintures de l'école vietnamienne (Huê).

12272957460?profile=originalSi vous le voulez bien nous poursuivrons ce petit voyage initiatique...

Michel Lansardière (texte et photos).

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administrateur théâtres

A la recherche vertigineuse de l’Autre… « Je m’imaginais ce que je pourrais découvrir si tu mourais! » Ah femme curieuse, ne te suffis-tu pas de l’amour, te faut-il éternellement la connaissance?

 

C’est la nouvelle saison chez Claude Volter. Leur premier spectacle, une pièce de Florian Zeller met en scène les  trois comédiens chevronnés qui jouaient l’an dernier « Sentiments provisoires » : le   mari, la  femme et l'amant, sujet très exploité au théâtre mais dont la composition en éclats, les monologues intérieurs et la superposition des vérités avaient déjà fasciné les spectateurs par leur profondeur derrière l’apparente comédie de mœurs. Un spectacle qui déjà essayait de nous dire quelque chose de très profond, au-delà de la réalité visuelle.  Hasard ? ou suite logique d’un questionnement de l’Autre?  Ainsi, ce nouveau demi-vaudeville  plonge dans les doutes, les craintes, les phantasmes et la difficulté de percevoir la vérité. Le trio Stéphane Moriau, Jean-Claude Frison, Michel de Warzée, on l’a vu, excelle dans l’art de faire apparaître des émotions vives ou sombres dans les interstices du visible. Ils chevauchent aussi bien le comique que le tragique.  

12272952697?profile=original12272952470?profile=originalDans « Si tu mourais… »  Florian Zeller brouille les repères, emmêle  les différentes couches  de réalité ou d'imaginaire, le  moment présent et les flash-backs. Apparemment, on  se trouve  dans un appartement, …ou un autre, dans un  temps, … ou un autre, devant des faits avérés… ou des craintes imaginaires. Réalité et mensonges se superposent. Façon modules Ikea, décor de Noémie Breeus.  On voit une veuve, pas trop éplorée, quoique… Un ami Daniel très mystérieux ou amoureux ? « Vraiment, crois-moi ! » Il la ménage ou il est sincère ?  Un mari mort d’un accident de voiture mais omniprésent… A la fois mari et amant d’une autre, …ou non. Laura Dame, la sémillante  jouvencelle en shorts et bretelles, est-elle une  des   jeunes maîtresse dudit mari ? Ou la femme de l’agence immobilière ? Anne, la veuve, vient d’ouvrir une boîte de Pandore. Elle vient de découvrir des notes - un testament empoisonné -  dans les affaires de Pierre,  son mari écrivain, qui laissent à penser qu’il  menait une double vie…  Et tout porte à le croire, surtout que c’est ce que Anne a peut-être envie de croire. Pour diminuer sa peine ? Pour confirmer des soupçons inspirés par une jalousie latente ? Mais voilà l’engrenage bien réel  d’une chimère - la peur de l’abandon -  et le besoin de savoir qui la ravage. Jamais  plus elle ne pourra parler à Pierre et savoir, il a  définitivement emporté son secret avec lui.  Paranoïaque ou avisée, Anne se drape d’un imperméable de détective et débarque chez la soi-disant maîtresse, elle veut la confirmation de sa vérité.  Dérangée, Laura Dame avoue : rien ou tout. Par jeu ? Ou par dépit amoureux ? 12272953281?profile=originalUne merveilleuse Caroline Lambert  d’une fraîcheur acidulée !

 Plus l’enquête se fait pressante, plus le mystère s’épaissit.   On retrouve la même atmosphère riche de questionnements humains, un temps et un espace explosés comme dans « Sentiments provisoires » comme pour mieux cerner le désir de l’auteur de la pièce. « Mon désir,  était de raconter l’histoire d’une femme qui se perd, qui cherche une vérité qu’elle fuit en même temps et qui, à la mort de son mari, se pose cette question : Peut-on réellement connaître l’autre, ou son visage demeure-t-il toujours, tout en étant familier, un masque, une chimère, une construction ? »

12272953485?profile=originalAnne cherche Pierre partout dans ses souvenirs… il ne cesse de lui échapper. Elle doit faire son deuil, mais cela veut dire quoi ?  Apprendre à vivre sans lui ? Mais qu’est-ce qui est plus facile ? En continuant  à l’aimer avec son vrai visage  ou en froissant son souvenir devant le masque de sa trahison ?  « Tu ferais quoi à ma place ? » « Si tu mourais ? Qu’est-ce qu’il me resterait ? » Des questions poignantes.  Il ne peut plus répondre, même par ses pirouettes de mâle assoiffé  d’aventures. La mort est la seule certitude. L’énigme de la  vérité, « ce sont des mains et des yeux qui brûlent en silence », une phrase incandescente.

12272953872?profile=originalL’écriture de Florian Zeller ? Une écriture «vive et musicale, un genre qu'adorait le XVIIIe, où le mot et le sentiment se livraient à de délicieux et douloureux cache-cache dont la vérité et le mensonge étaient les enjeux favoris». La  mise en scène ? Celle de Vincent Dujardin : adroite,  malicieuse comme un jeu de colin-maillard, qui ménage des coups de théâtre et s’amuse du jeu de pistes qu’il offre au spectateur et lui fait traverser le miroir des rêves. La musique ? Le seul bémol. Elle est envahissante, lancinante et  aussi pâteuse que celle d’un orchestre fatigué au bal du rat mort à trois heures du mat. Peut-être l’effet voulu ! Qui sait ? Il y a toujours au moins deux réponses à la même question, c’est Michael Crichton, dont l’inquiétude était sans bornes, qui le disait n’est-ce pas?  

Jean-Claude Frison (Pierre, le mari d’Anne)

Michel de Warzée (Daniel, l’ami de Pierre)

Stéphanie Moriau (Anne)

Caroline Lambert (Laura Dame)

SI TU MOURAIS  de Florian ZELLER

du 2 au  26 octobre 2013

du Mardi au Samedi à 20h15, Dimanche à 16h

Réservation www.comedievolter

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